Afficher le menu
Information and comments (12)
<<   <   1, 2, 3, 4   >>

[RP] On se retrouvera à Mâcon

Breiz24
Elle lui sourit, acquiesce à la question muette de Gauvain - oui, tu peux, confiance - avant de les précéder à nouveau vers la cour, refermant la porte des écuries derrière eux. Elle les suivra. Depuis la naissance de son fils, elle ne l'a perdu de son champ de vision qu'une fois. Aux funérailles de son Pi. Il était entre des mains rusées, à ce moment là. Mais elle se souvient encore de l'instant de panique quand, dans la foule, elle ne voyait pas la douce Esta.

Alors elle les suit, claudiquant vers le poulailler, suivant l'homme et l'enfant, ravi de faire fuir les poules d'un éclat de rire. Son travail achevé, le petit garçon vient fièrement montrer à sa mère son minuscule panier, contenant trois œufs dont au moins un est fendu.
Elle lui sourit, le félicite, les yeux rieurs,et le prend contre sa hanche.


Bravo mon renard! Tu as bien travaillé dis donc! On va ranger les œufs dans le cellier, avec les autres?

Elle les entraine, tous les deux, vers la cuisine à nouveau, s'y affaire un moment. Rangeant les œufs frais, touillant son ragout, s'assurant que les écuelles de bois son prêtes à être emplies, vérifiant le nombre de tonneaux en perce. Oubliant peu à peu la présence du blond, s'activant comme de coutume. Elle n'a pas l'habitude d'être aidée, son quotidien est solitaire depuis de longs mois.
Ce n'est que lorsqu'elle revient de l'entrée, où elle a tourné le panonceau sur "ouvert", qu'elle réalise qu'il est toujours là, qu'il n'a pas fui sa routine.
L'Argent s'éclaire, elle lui sourit, de toute son âme.

Lentement, elle va vers lui, lève une main, pour lui caresser la joue. Elle se hisse contre lui, dépose un baiser, comme un souffle, au coin de ses lèvres, se presse un instant contre lui, s'enivrant une dernière fois de l'odeur rassurante. Savourant le calme, avant le tourbillon de la soirée.

Tourbillon nommé Aléanore, jeune vierge arrogante et surtout fort sympathique, qui loue une chambre à l'auberge. La gamine est innocente, la rouquine est conquise. Elle n'a pas l'air bien plus jeune qu'elle cette gamine là, pourtant. La candeur de ses remarques sur l'apprentissage de l'amour et l'élevage de lévriers prête à sourire, ce dont la jeune femme ne se prive pas. Il y avait longtemps... Oui, longtemps qu'une soirée n'avait pas été aussi agréable, détendue, amusante, pour la rousse.

Calée dans son fauteuil, les doigts discrètement emmêlés à ceux du blond, elle savoure.

_________________

Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
La maladresse du début n'est plus. Ou, du moins, il sait qu'elle veut encore de lui. Que les chimères du doute se sont envolées peu à peu, au cours de la soirée, alors que petit à petit, il s'est fait une place. En douceur, observant, intervenant pour les travaux demandant un certain effort de la part du corps.

Soirée tranquille, comme il les aime. Une noble à charrier, devinant par son attitude et certaines de ses remarques celle qui croit tout savoir, et qui en fait ne sait rien. Elle le trouvera moche, il l'appellera la vierge, à défaut de pucelle. Surnom déjà pris par une certaine Natsuki, gamine de treize ans et aussi curieuse qu'Aleanore.

Dans cette semi-plénitude, la fatigue reprend ses droits, lentement. S'insinuant partout, brisant en douceur ses défenses. Il ne résiste pas, tant la folle chevauchée avec un sommeil en demi-teinte ont brûlé une bonne partie de ses ressources. Il réprime un bâillement, avant de serrer les doigts entre les siens puis de se lever. Un baiser déposé sur le front de la rouquine, un autre sur celui de Gauvain, un salut pour la vierge, et le voilà parti en grande pompe vers la chambre, bougeoir en main.

Il ouvre la porte, avec lenteur, intimidé de fouler le sanctuaire longtemps scellé seul. La flamme peu vaillante n'éclaire pas grand chose, assez pour qu'il puisse marcher sans se cogner partout. Pourtant, il pourrait redessiner la pièce en aveugle. Se dandinant d'un pied sur l'autre, il se décide après de longues minutes, poussé par la fatigue, à entrer.

La bougie posée sur la petite table, il entreprend de redémarrer le feu. Contemplant les flammes danser, le bois gémir sous leur torture hypnotisante, le tout se consumer. Avec une parfaite harmonie qui laisse rêveur. Il ferme les yeux en se relevant trop vite, vacillant légèrement, battant des paupières pour chasser les papillons qui se sont formés. Un à un, posés en tas informe sur ses fontes, les habits sont ôtés avec rapidité, le gant ôté, la bougie soufflée et le corps imposant jeté en travers du matelas, non sans avoir repoussé puis rabattu les couvertures.

Sa tête touche à peine le matelas, qu'il se laisse complètement emporter par sa fatigue dans un sommeil de plomb. Et ce n'est que bien plus tard, lorsque la nuit aura filé aussi vite que le vent, lorsque la lune sera pleine et solitaire, que le village tournera au ralenti, qu'il se réveillera, mèches blondes masquant à moitié son visage, le coeur battant à tout rompre. Inquiet de se retrouver en terre inconnue, la peur lui vrillant les entrailles. Senestre crispée sur le drap, dextre en appui, prêt à se relever. Avant de se laisser retomber, lorsqu'il reconnaîtra, à l'aide des braises rougeoyantes, les formes de la mère et du fils, et que l'odeur de la jeune femme, imprégnée dans les draps, ne lui chatouillera les narines.

Un léger sourire sur les lèvres, les observant à la dérobée. L'âme apaisée.
Breiz24
La soirée a été longue, très. Trop, pour le blond exténué par son voyage. Trop, aussi, pour la rousse au ventre noué par l'angoisse. Mais elle a du rester. Paraitre, devant les clients. Pour, dans un murmure, avouer, comme une confession, ce qui la ronge, à Ingege. Inge l'amie, la religieuse, aussi, sa future supérieure hiérarchique.
Secouée, plus qu'elle ne l'aurait cru, par l'ébranlement de son palpitant, à nouveau. Parce qu'elle ne croyait plus possible qu'il se remette à battre. Parce que le sentir battre pour le blond ravive les plaies du veuvage, comme si on y versait du sel.
Parce qu'elle sait, au fond d'elle même, qu'elle ne sera jamais que "la catin rusée", celle qui sitôt veuve, exhibera ses amants. Peu importe que plus de six mois se soient écoulés. Peu importe la force des sentiments qu'elle éprouve pour le blond. Elle sera pointée du doigt. Et elle ne sait pas si le blond le supportera.

La nuit s'étire, lentement, bercée par les paroles rassurantes de celle qui est une de ses plus proches amies. Jusqu'à ce que la fatigue les pousse à regagner leurs pénates respectives.
Derrière Ingeburge, elle ferme la porte, s'assurant que la garde bodybuildée est là, prête à la défendre.
Puis, lentement, elle monte les escaliers. Legond est dans sa chambre, La noblesse doit dormir quelque part dans les plus grandes pièces, aussi. Elle se fait le plus silencieuse possible, pour se glisser par l'embrasure de sa porte de chambre, Gauvain sur le bras.

Sans un bruit, elle se glisse jusqu'au petit lit, y couche l'enfant, avant de déplacer le berceau, au plus près du lit, là où le blond... s'éveille en sursaut. Elle lève les yeux, esquisse un sourire désolé, et s'accroupit pour border l'enfant, chantonnant. Le bébé n'a pas l'habitude de ce nouvel environnement à son sommeil, il s'agite plus que de raison, pour finir par se calmer. La rouquine lui effleure le visage, erre un moment dans la chambre, rangeant les quelques jouets épars, pliant machinalement les vêtements du blond, suspendant le mantel au clou, près de la cheminée. Avant de, lentement, ôter ses vêtements, les pliant puis les posant soigneusement sur le dossier d'un fauteuil, face à celui où elle la posé les affaires du blond.

Nue, persuadée qu'elle est que le blond s'est rendormi, presque immédiatement après s'être réveillé, elle s'installe dans le fauteuil, un pot d'onguent et des bandages propres posés sur la table. Elle défait rapidement l'atèle, ôte bas et bandages, palpant un instant sa cuisse. La fracture n'est douloureuse que lorsqu'elle pèse trop longtemps, ou trop fort, sur sa jambe. L'hématome a disparue. Mais, comme tous les soirs, après une journée de labeur, l'élancement lancinant est présent. Rapidement, elle passe la pâte camphrée sur sa cuisse, enroule de nouveaux bandages avant de fixer l'atèle. Puis elle se relève, laisse glisser les bandages sales dans un panier, dépose l'onguent sur une étagère, en hauteur.
Pour finir par claudiquer lentement vers le lit. Vers le blond. Sourire aux lèvres.

_________________

Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
*La porte se referme et l'Ombre sourit. Encore une fois, une fois de plus. Tu devines sans te l'avouer le traitement qui te sera réservé. Rituel immuable, mais qu'importe quand ton esprit n'est plus là pour le sentir. Quand, doucement, tu verrouilles ton essence-même, Azur protégée derrière les pupilles dilatées. Malgré cela, tout est trop ancré en toi pour que tu t'oublies entièrement. Une partie de toi, en veilleuse, en suspens, t'empêches toujours de te laisser bercer dans les méandres des songes.

Le crépitement du feu, couvant dans la cheminée, le froissement des draps, ses coups de boutoir, tes gémissements de douleur, quand tu ne les retiens plus, et ce souffle de forge. La vue d'un mur noir, d'où suinte la tristesse et la haine de tout ceux passés avant toi, l'Ombre qui submerge tout, s'insinue au plus profond, de la chair, de l'âme, pillant sans vergogne. L'odeur âcre de sa sueur, relents vomitifs de son musc. Et chair à vif, encore, toujours, hurlant silencieusement de douleur à chaque mouvement.*


Voilà à quoi il a failli se lever pour tenter de s'enfuir, un instant. Voilà pourquoi, Azurs tournées vers la jeune femme, ne bougeant pas, il laisse peu à peu sa respiration reprendre son rythme normal et régulier. L'observant se mouvoir comme une féline, les seuls bruits venant de l'enfant. Son coeur se serre un instant tandis qu'il prend soudain conscience qu'il vient de accaparer un terrain en friche. Gêné, il ferme les yeux, laissant la louve et l'enfant en harmonie, derniers instants où ses sens s'apaisent, bercés eux aussi par la chanson.

Sa fin laisse les Azurs s'éveiller de nouveau, en demi-teinte, glissant avec délice sur le corps de la rouquine. Sourire sur les lèvres. Sans son masque, redevenant la femme aussi fragile qu'une biche, il la trouve encore plus belle. Offerte uniquement à sa vue, imagination envolée alors que parfois, les rayons de la lune se reflètent sur l'une de ses courbes.

Toujours sur le ventre, crinière blonde victime d'un champ de bataille, tête enfoui dans son bras droit, il tend le gauche, pour poser sa main, à tâton, doigts tendus, contre son ventre. Pianotant une légère mélodie, pulpe picorant parfois la peau, juste avant de se glisser pour entrelacer ses doigts aux siens. Fatigue toujours présente, mais il n'a pas vraiment besoin d'être complètement éveillé.

Il porte la siamoise à sa bouche, cajolant ses doigts, dardant parfois sa langue pour goûter la peau tendre, suivant les sillons, jouant sans succès à en suivre un seul. Juste avant de leur rendre leur liberté, les siens glissant dans son dos, pour venir se poser sur le dessin bleuté. Le traçant encore, insatiable.

Avant de la relâcher, puis de se reculer, pour lui laisser la place déformée par son corps, et encore chaude. Frissonnant lorsqu'il rencontre la fraîcheur du reste de la literie.

Azurs cherchant, dans l'obscurité, l'Argent.
Breiz24
Elle rougit, légèrement, lorsque la main se tend vers son ventre. Elle ne se doutait pas qu'il était encore éveillé. Elle le pensait perdu dans les limbes du sommeil, à nouveau. Elle rougit, parce qu'il l'a vue telle qu'elle est. Elle rougit parce que malgré tout, elle est prude, un peu, gênée qu'il l'ait vu nue. Qu'il l'ait vu sure d'elle, nue.
Silencieuse, elle le laisse pianoter, doucement, esquisse un sourire lorsque la langue joue avec le bout de ses doigts. Frémissante, lorsque la grande main se glisse dans son dos.
Elle remarque que la sénestre n'est plus gantée. L'usage du carcan de cuir noir n'est donc pas thérapeutique.

Quand il se déplace, lui laissant un espace dans le lit, elle souffle la bougie.A la lueur du feu, elle vérifie que son baudrier est bien pendu à la tête du lit, que le pommeau d'une épée est à sa portée. Elle accole le berceau de Gauvain au lit, avant de, enfin, se glisser sous les couvertures. Elle se penche à nouveau sur le berceau, effleure la joue de l'enfant. Plus inquiète qu'elle ne voudrait le laisser paraitre. Le bébé dort, paisiblement. Sa mère, lentement, finit par le quitter du regard pour se tourner vers le blond. Sourire désolé, un fois de plus, sur les lèvres. Se demandant s'il comprend. Peut-être essaye-t-il?
Mais comment pourrait-il savoir, si elle ne le dit pas? Si elle n'explicite pas la peur qui la ronge, et qui l'empêche de quitter l'enfant?

Alors elle se lance, Argent plongé dans l'Azur, relevée sur un coude. Main gauche perdue dans les blés, traçant délicatement les contours de son visage, elle chuchote, la voix étranglée par l'aveu :
Une femme... une folle, un jour, quand il était tout petit... L'argent lâche l'Azur, elle se tourne à nouveau, inquiète sans raison, vers le lit d'enfant et son précieux contenu, avant de revenir poser son front au creux de l'épaule du géant. ...juste à cause du nom qu'il porte... de son père... L'angoisse perle, lentement, roule sur sa joue, pour finir par se perdre dans son cou. ... Elle a... Elle a menacé de le tuer... en le torturant... Incapable de prononcer un mot de plus, tant l'angoisse l'assaille, à nouveau. Tendue, les muscles proches de la tétanie, elle ne bouge plus. Elle lutte, de toutes ses forces, contre les larmes qui lui apporteraient l'apaisement de l'épuisement.

_________________

Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
S'il est une chose qu'il peut au moins tenter de comprendre, dans la relation étroite qui lie la mère et le fils, c'est celle-ci. La peur de voir une partie de sa chair, de son âme être détruite par autrui. Par haine, vengeance, ou tout simplement une incroyable imbécillité. Aussi se fait-il muet lorsque dans un rituel immuable, elle vérifie une à une la présence de ses défenses. Même s'il n'en connaît pas la raison, à moins qu'elle ne le lui dise.

Azurs qui accrochent l'Argent, écoutant l'histoire. Car, s'il est une chose qu'il a appris, c'est qu'on ne devient pas ainsi sans raisons. Quelque part, caché au plus profond de soi, réside toujours un pan de vécu qui fait que l'on réagit à sa manière lors de situations particulières.

Il se tourne sur le côté, en appui sur son coude droit replié, tandis que son bras gauche l'enlace et la plaque contre lui, le plus possible. Se voulant rassurante, glissant une fois de plus sur le tatouage bleu, qu'il considère un peu comme la clé de l'âme de la rouquine. Protectrice. Il devine, de par sa voix étranglée, la crainte sourde qui l'habite continuellement.

Géant qui sait qu'il ne peut rien faire pour les blessures de l'âme, celles qui restent ancrées malgré le temps qui passe. Les mots, eux, sont inutiles. De belles paroles portées par le vent, qui ne seront jamais rien qu'un souffle échappé. Son corps, lui, reste attentif aux moindres vibrations émanant de celui de la jeune femme. Et ses lèvres, avec lenteur, de venir récupérer la peur égarée. Douces et apaisantes, suivant le sillon douloureux, pour tenter de l'effacer, de lui faire oublier.

Il sourit, ironiquement. Parce qu'il l'a déjà pensé par le passé plusieurs fois. Et qu'à chaque fois, l'échec a été la seule finalité. Mais il le sait, il le sent, aujourd'hui, tout est différent. Il n'est plus cet adolescent chétif, tenaillé par la faim et le froid, habitué à la misère que procure l'orphelinat. Il sourit, ironiquement. Parce qu'il sait, au plus profond de lui, qu'il peut faire face sans crainte au danger. Qu'il est armé et prêt. Que ses pensées ne sont pas que du vent, que cette promesse faîte, nouée autour du poignet de la rousse, il l'honorera. Dût-il en crever. Et de la sceller, silencieusement, sur ses lèvres. Y mettant tout ce que les mots ne peuvent faire comprendre, ne peuvent traduire.

Tu n'as rien à craindre. Je suis là. Je vous protégerais. Je te le promets.
Breiz24
Elle frissonne, de tension retenue, quand la grande main se pose au creux de son dos, l'attirant plus étroitement contre le corps du géant. Elle frissonne et, brusquement, s'abandonne. Les lèvres douces ont essayé de l'apaiser. Le corps, lui, comprend, si l'esprit lutte encore. Et abandonne.
Dans un flot de larmes, incontrôlables, l'esprit renonce. Elle se terre contre lui, secouée de sanglots, silencieux, violents, à la faire trembler toute entière.

Longtemps, elle pleure. Cessant la lutte contre l'angoisse, enfin. Acceptant le soulagement qu'il pouvait lui apporter. Apaisée par l'aveu de la peur qui la ronge, depuis des mois, depuis son retour du Languedoc. Elle se laisse aller, ivre de larmes, ivre de fatigue. Jusqu'à être entièrement détendue, entre ses bras. Parce qu'elle n'est plus seule, enfin. Qu'à nouveau, des bras forts veillent sur elle. Qu'elle est protégée. Qu'elle n'a plus à porter seule son fardeau.
Parce qu'elle sait qu'il acceptera sa peur irraisonnée, qu'il l'aidera à se comprendre, à craindre, un peu moins, pour la vie de l'enfant.
Pendant ces instants, elle s'en remet totalement à lui. Apaisée.

Calmée, détendue, le souffle encore entrecoupé, par moment, par un sanglot sans larme, elle reste contre lui, se laissant lentement gagner par la fatigue. Elle a passé ses deux bras autour du cou du géant, enfoui son visage au creux de se dernier. Inspirant l'odeur virile, apaisante. S'alanguissant peu à peu, à mesure que la fatigue l'envahit. Pesant plus lourd contre lui.
Est-il utile de lui dire merci? Elle en doute. Les âmes liées n'ont que très peu eu besoin des mots pour se comprendre, depuis le jour même de leur rencontre. L'argent parle pour elle, alors qu'elle renverse légèrement la tête, à la recherche des Azurs.
En douceur, l'esprit à la frontière du sommeil, elle vient mêler son souffle à celui de son amant, cherchant la tiédeur de sa langue, l'intimité de leurs lèvres scellées. Les yeux clos, à nouveau. Au bord de l'endormissement.

_________________

Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
Il la serre encore plus fort, comme s'il est davantage possible de la plaquer contre lui. Et laisse les larmes couler, enfin. N'interrompant pas le flot, il ne le pourrait pas, même avec toute la volonté du monde. Et, surtout, il ne le doit pas. Qu'elle laisse écouler enfin, le mal qui la ronge depuis si longtemps. Reprenant son rôle. Géant qui protège, rassure. Inébranlable, quand toutes les autres défenses tombent une à une. Dernier pilier.

Toujours sur un coude, il se laisse emprisonner, entre ses bras. Observant l'oeil blafard de la lune pénétrer dans la chambre. Se demandant si, parmi les étoiles brillantes dans le firmament, une fratrie de sept affiche un léger sourire. Il penche le cou et vient mêler son souffle au sien, fermant à son tour les yeux. Ecoutant son coeur battre au rythme de la danse languide de leurs langues. Ecoutant de nouveau les pulsations cogner après les parois de ses veines, jusqu'à taquiner ses tempes.

Un sourire, sur leurs lèvres scellées. Sûrement ne se doute-t-elle pas du bouleversement qu'elle et son fils ont provoqué chez lui. Le poussant, confiant, à raconter l'une des parties les plus secrète de sa vie. Parce qu'il a su qu'elle pouvait le comprendre, pour avoir vécu la perte d'un être cher. Et surtout parce qu'elle est mère.

Sa dextre se pose sur le matelas, tandis qu'il se relève doucement, ne quittant pas l'union de leur visage, faisant basculer son corps sur celui de la rouquine. Main glissée sous sa nuque, en guise d'oreiller. Prenant garde, encore une fois, à ne pas l'écraser de tout son poids, ni peser sur la cuisse blessée. Sa senestre, elle, est remontée le long de son dos pour venir crocheter son épaule droite.

Il quitte ses lèvres pour enfouir sa tête au creux de son cou, tourné vers le berceau, pesant encore un peu plus sur son corps. Il inspire son odeur, s'enivrant des arômes que les pleurs ont renforcé. Dardant sa langue pour effacer les dernières traces de leur passage, et asseoir leur présence. Présence qui se veut dominatrice mais pas dominante. Pour lui montrer qu'il ne va pas l'abandonner, qu'il est là. Qu'elle peut dormir sans crainte, pour elle ou son fils. Que demain matin, il sera là. Une pression sur sa nuque, son épaule, il se veut gardien de ses rêves.

Dors en paix. Je veille.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)