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[RP] La Louveterie

Asdrubaelvect
Il était bien heureux d'avoir retrouvé son hôtel particulier Dijonnais, la chaleur de celui-ci surpassait celles de toutes les auberges qui les avaient accueillis durant le voyage.

Assis dans son confortable fauteuil il lisait un passage du livre des vertus consacrée à la vie de certains Saints -il appréciait ces lectures- éclairé par la douce danse des flammes qui léchaient les bûches issues des forêts d'Avallon.

Soudain, la voix d'Ellesya vint rompre sa lecture. Il posa son livre ouvert sur une table basse à côté de lui sans afficher une quelconque émotion particulière. Asdru tourna ensuite la tête en direction de sa fille.


Étrange question que tu me poses là ma chère.
Pour te répondre et bien... idéalement il serait prince, très bien doté. Il ne serait pas trop encombrant et de préférence d'une santé fragile.


Il adressa un sourire amusé à sa fille pour conclure sa description.
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ellesya
Un franc rire résonna sous le plafond de bois coloré.

Oh mon père, voilà un portrait qui m'est familier.

Mais si je ne m'abuse, celle qui en avait un sous la main ne bénéficia point de ce conseil... Que du contraire !
Sinon aujourd'hui, Esyllt Catarina ne serait point juste une damoiselle mais Princesse de Fontainebleau...entre autres titres.


Son regard clair se fit perçant, ne sachant comment le Duc prendrait sa réflexion.
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Asdrubaelvect
Le Duc sourit de plus belle en observant sa fille.

Hé bien... Tout ceci fut une longue histoire. Peut-être a t-elle été mal conseillée oui...

Il hocha tranquillement la tête et regarda de nouveau les flammes, il avait toujours du mal à reparler de feu son épouse. Toutes les cicatrices n'étaient pas encore refermées, même depuis tout ce temps.
Après quelques secondes de réflexion il contre-attaqua pour ne pas clore ainsi la conversation -le Duc n'était pas mécontent pour autant- :


Et pour toi, quel sera mon gendre idéal ?
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ellesya
Votre gendre idéal... selon moi...

Elle tortilla une mèche sombre entre ses doigts.

Tout d'abord qu'il ne craigne pas de te déplaire car il n'est pas aisé de s'attirer tes bonnes grâces.

Qu'il ait la prestance suffisante pour devenir Duc d'Amboise et ne pas faire pâle figure par rapport à ses prédécesseurs... ou douairier.

Qu'il ne soit pas ignare sur le mythe aristotélicien, je ne voudrais pas que tu puisses l'écraser de ta science.

Maintenant si on se demande qu'elle serait l'époux idéal pour moi et non plus le gendre...

J'ajouterais qu'il ne doit pas être trop jeune à moins qu'il ait fait déjà ses preuves dans le monde. Hors de question d'acheter un chat dans un sac, de tomber sur un fat indolent ou incompétent.


Une moue pensive se peignit sur ses traits fins et elle haussa les épaules.

A moins que je ne m'amourache d'un jeune homme plein de valeur et prometteur, les barons et seigneurs peuvent aller jouer ailleurs.

Du caractère, un brin de folie... hem... je crois que je vais cesser là sinon autant que je me fasse ordonner de suite.

N'est ce pas?

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Asdrubaelvect
Le Duc riait toujours un peu. Même si la discution était très légère, il se doutait qu'elle avait un objectif derrière la tête.

Mhmmm... Crois-tu qu'il soit si dur de s'attirer mes bonnes grâces ?

Et puis tu sembles vraiment pessimiste quant à trouver un homme qui te conviendrait totalement, je me trompes ? Il existe pourtant une foule d'hommes bien n'est-il pas ?
Ou peut-être tes critères sont-ils trop élevés...

As-tu des idées à ce sujet ? enfin, de personnes veux-je dire.

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ellesya
La discussion continuait sur un ton léger. Ton qui convenait à merveille à la jeune femme, lassée des prises de tête et réflexion sur ce thème depuis son plus jeune âge.
Elle s'étira un peu les bras puis reprit place plus confortablement encore.


Pessimiste? Pas vraiment. Pour l'heure, je puis imaginer ce qui me plairait, friser la perfection dans la vision que j'ai de l'époux idéal. Mais je ne suis pas si naïve.

Et... non je n'ai pas d'idées. Je traine trop à Rome pour avoir l'occasion de fréquenter des hommes de ma condition. Ce qu'on ne trouve déjà pas à tous les coins de rues.

Un temps, j'ai pensé à Hakon, je dois te l'avouer. Nous nous entendons fort bien d'ailleurs. Cela aurait été une solution de facilité dans un sens, et l'union entre nos deux familles. Mais... en réalité, si j'ai éprouvé quelques troubles à une époque, je pense que c'était la proximité et notre nouvelle indépendance qui m'ont un peu grisée. Je ne ressens qu'amitié pour lui.

Je te rassure, il ne s'est jamais rien passé avec lui. Si Marraine est réputée pour sa froideur, son neveu n'a rien à lui envier. Je reste persuadée qu'il va faire son malheur en s'écartant de la voie qu'il avait choisi. Même si je sais que les arguments de Marraine sont légitimes. Il n'y a pas de solution idéale.

Et toi, y as-tu songé ces derniers mois, depuis la dernière fois que nous avons abordé cette question ? N'as tu personne dans ton entourage ou tes connaissances qui conviendrait à ta fille chérie ?

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Asdrubaelvect
Le Duc avait l'impression que sa fille était venue pour lui annoncer quelque chose, ne serait-ce que par l'attitude assurée qu'elle prenait.
Il caressa doucement son menton orné d'une barbe et répondit, d'abord sérieusement puis malicieusement :


Il est vrai que je ne pense pas non plus qu'Hakon soit un époux idéal pour toi... Et tu parles de la froideur de sa marraine, elle n'est pas légendaire... je te l'assure.

Enfin, il est vrai que ce n'est pas à Rome parmi toutes ces soutanes qui n'ont connues de femmes que leur mère ou leurs collègues de même condition que tu trouveras un époux...
Quant à mes recherches, ce n'est pas avec le peu de sortie que je fais que je réussirai à t'en trouver un convenable... Et ces prochains mois ne risquent pas de me voir me pavaner parmi les belles assemblées bourguignonnes et françaises ! Tu sais comme je suis occupé...


Il tourna légèrement son siège en direction d'Ellesya pour éviter de tourner trop la tête, ce qui devenait douloureux.

Je vois que tu es certaine à présent de privilégier le mariage au sacerdoce.
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ellesya
La jeune femme rit de bon coeur avant de lancer sur un ton piquant teinté d'espièglerie.

Grand Dieu! Il ne me sert donc à rien de t'avoir adopté !

Plus sérieusement, je n'ai guère le choix, je crois, de privilégier le mariage, comme tu dis.
Tu sais comme moi les titres et domaines qui sont miens dorénavant. Je pourrais bien entendu les léguer à mon frère mais ils perdraient alors en prestige. Imagines-tu Amboise perdre son statut ducal ? J'ai du mal à l'imaginer pour ma part.

Et toi, quels sont tes projets à court ou moyen terme?

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P3r3v3rt
P3 rentrait de croisade, même si brève fut elle, celle ci lui permit de faire pas de connaissances et notamment celle d'un jeune homme, qui lui a été confié par la Duchesse Ellesya, le petit Grimoald, pour qui, il ressentait une certaine affection, il faut dire que le petit était attachant, p3 aimait bien discuter avec lui et sa petite pointe d'arrogance lui rappelait tant sa jeunesse...
Le Crépi était en stationnement en Bourgogne, elle n'y resterait pas longtemps d'ailleurs, il décida donc de prendre le petit Grim avec lui et de se rendre à l'hôtel de la Louveterie.
Il demanda à un de ses soldats de sceller son cheval et celui du jeune garçon.
Puis, tout deux partirent, sous la neige, le paysage était magnifique, en route, discrètement, p3 ramasse un peu de neige et la compacte pour faire une boule, mine rien, il laissa Grim passer légèrement devant lui.


GRIM!!, regarde, là juste sur le coté, un renard, il est magnifique!!

Le jeune homme se retourne brusquement à l'appel de son nom, puis a peine retourné...

SPLAFF

P3 était mort de rire, le jeune garçon avait le visage plein de neige, un contraste de blanc et de rouge se voyait de loin, le froid ou la colère...

HAHAHA, alors petit si cette taquinerie était une leçon militaire, tu en ferais quel résumé? Dit il tout en se marrant
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Grimoald
Grimoald n'avait pas trouvé en Pierre qu'une connaissance. En effet, il avait trouvé en lui une sorte d'ami, même si celui ci était plus vieux que lui... vraiment plus vieux, selon Grimoald. Il avait été en croisade avec lui... Et Dieu sait qu'il s'était amusé, même si cela n'avait pas été facile tous les jours. Ils avaient commencé par la Franche Comté, et ses gueux de nobliots. Il était allé en taverne et avait trouvé quelques paysans qui étaient plus réfléchis que le Comte lui même. Puis il y avait la grosse vache Ecatarina... Quelle grosse sorcière celle là ! Ensuite, il y avait eu Genève... Mouarf, Rome n'avait pas marqué des points dans la petite caboche du môme. Déjà qu'il avait d'infimes doutes, cette croisade n'aura pas été en s'arrangeant. Ils étaient ensuite rentrés par la Savoie...

Il n'avait pas rencontré que Pierre, d'ailleurs. Il y avait la Baronne Arianrod, la dame Stephandra, et bien sur, sainte parmi les saintes, la demoiselle Aléanore. Les anecdotes seraient trop longues à raconter ici, tellement elles sont longues et complètes.

De plus, le jeune homme avait muri. Il avait pris de l'assurance et avait gagné en calme. Ce jour là, il rentrait à la Louveterie. Il était content car il allait enfin retrouver les seins. Sa famille de cœur en quelque sorte.


« GRIM !! Regarde, là, juste à côté, un renard, il est magnifique ! »

Surpris d'entendre le capitaine crier comme ça, surtout pour un renard... Le jeune garçon se retourna et vit, non pas un renard, mais une boule de neige arriver sur lui et se scratcher sur sa figure. Grognant un peu, le garçon descendit du cheval et s'essuya. En effet, la neige venait de s'insinuer partout dans son cou, et, comme vous pouvez l'imaginer, c'est très froid !

« […] Tu en ferais quel résumé? »

Grimoald regarda P3 qui semblait mourir de rire. Il le regarda d'un oeil vif et se pencha soudainement. Il fit une boule de neige, de taille raisonnable, et la lança sur P3 qui était encore à cheval. Il en prit une autre et la lança, puis une autre, et encore une. Cette fois ci, lui aussi riait de voir le Capitaine tout blanc.

« J'en déduis que rien ne vaux une contre attaque rapide et massive ! » dit-il en riant.
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P3r3v3rt
P3 sourire en coin

Petit présomptueux, pour faire une attaque massive, il faut en avoir les moyens, et là, a moins que tu retrouve l'autre moitié que tu as oublié, je vois pas comment tu pourrais faire. Laisse échapper un rire narquois. Bon il fallait me répondre que la surprise était la clé de toute attaque, tu as encore bien a apprendre petit grim.

Puis tout en discutant les deux cavaliers se rapprochèrent de leur destination, l'hôtel de la Louveterie leur apparaissait maintenant, p3 mis pied a terre, le jeune garçon le suivit, un garde était devant la porte.

Bonjour, je suis pierre du Val de Loire, vicomte de MontLouis, Capitaine de Touraine, commandant de la crépi coronia. Il reprit son souffle.Je viens rendre visite au maistre des lieux, je suis accompagné de Grimloald, le petit que m'a confié la Duchesse Ellesya, annoncez nous s'il vous plait.
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Ingeburge
[12 janvier]


Sa main gantée s'arrêta à mi-chemin alors qu'elle s'apprêtait à gratter à l'huis de l'hôtel dijonnais de la Louveterie.
Elle se trouvait à Dijon, où elle était arrivée la veille, dès potron-minet, suite à la mobilisation qu'elle avait ordonnée, quittant Mâcon à peine de retour chez elle. Et depuis qu'elle se trouvait dans la capitale bourguignonne, elle tergiversait sur ce qu'elle devait faire avec AsdrubaelVect et sur la conduite à adopter avec lui. Les questions et les doutes se bousculaient en elle et la situation lui devenait intolérable. Et, à la veille de choix importants à faire pour son futur, elle ne pouvait pas les relations entre le duc et elle se détériorer jusqu'au point de non-retour. Car elle croyait, peut-être naïvement, que les choses pouvaient être inversées et peut-être se clamer à défaut de reprendre un cours normal. Rien ne serait plus comme avant, ou tout du moins, elle craignait que les derniers événements aient corrompu ce qui les attachait l'un à l'autre.

Elle avait donc longuement hésité à se présenter chez lui, craignant que ce ne soit pas une heureuse idée. Mais elle craignait également de le rencontrer fortuitement, au détour d'une rue ou dans un endroit qu'ils fréquentaient tous deux. Elle avait ainsi passé sa nuit de ronde sur les murailles sur le qui-vive, redoutant plus de l'y croiser que de devoir repousser une intrusion étrangère. Elle ne l'y avait pas croisé et en regagnant ses appartements, elle s'était finalement rendue compte qu'elle n'en avait éprouvé aucun soulagement.

C'est pourquoi, en cet après-midi, elle était là, main levée mais hésitante, toujours. Il fallait qu'elle le voit, les interrogations se bousculant à ses lèvres. Et s'entretenir dans les locaux du conseil ducal ou dans ceux du Collège de la Noblesse était tout bonnement impensable. Trop de monde, trop de tensions, trop de heurts. Rien de bon n'en ressortirait et même si elle doutait de l'issue de cet entretien qu'elle était sur le point de solliciter, autant se retrouver en terrain relativement neutre.

Jetant un regard à ses gardes qui attendaient derrière elle, impassibles, elle se résolut finalement à frapper à la porte comptant les secondes qui la séparait de cette rencontre qu'elle appréhendait.

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Armes en chantier
Asdrubaelvect
[12 janvier, encore]

Le Duc d'Amboise était distrait en cette journée toujours si froide d'un hiver rigoureux, il errait d'une pièce à l'autre, presque sans but. Non pas qu'il s'ennuyait ou n'avait rien à faire, mais le trouble qui l'accompagnait depuis quelques semaines lui apportait des moments d'égarements. Le poids des années commençait à se faire sentir -bien qu'il soit toujours loin du troisième âge- et encore plus pesant, celui des événements qui ont émaillé sa vie. De sa jeunesse aux dernières années, rien n'avait jamais été facile et chaque jour que le Très-Haut faisait, celui-ci envoyait des épreuves au bourguignon.
Et paradoxe du personnage, chaque fois qu'une épreuve lui était envoyée, c'était vers Dieu et sa Foi qu'il se tournait. Une nouvelle fois, l'idée de se faire ordonner lui trottait dans l'esprit : c'était la réponse toute faite dès qu'il souhaitait éviter les épineux problèmes du cœur.

Le problème actuel qu'il rencontrait dans son for intérieur c'était justement -comme par hasard- sa relation tendue avec Ingeburge, la Duchesse de Bourgogne. Pourtant depuis qu'ils s'étaient rencontrés tout semblait se passer pour le mieux entre eux, chacune des rencontres étaient l'occasion de franche camaraderie et de taquineries, c'était d'ailleurs dans ce contexte qu'elle était devenue sa témoine de mariage et la marraine de son fils.
Mais depuis quelques temps, tout semblait vouloir se gâter et bien que le Duc ne regrettait pas de lui avoir confié les deux tâches importantes évoquées ci-dessus les tensions se ressentaient et leur relation s'était distendue. Aujourd'hui leurs rencontres étaient l'occasion de prises de bec et de frustrations.

Ainsi donc, alors qu'il faisait la grande vadrouille à travers les pièces et les étages, c'était au rez de chaussée qu'il se trouva lorsqu'on frappa à la porte. Évidemment, ce ne fut pas lui qui ouvrit l'huis mais l'un des -nombreux- valets de l'hôtel particulier de la famille. Le Duc curieux de savoir qui lui rendait de la visite en ces si froides journées s'approcha de l'antichambre et apparut au beau milieu de la pièce assombrie par le temps couvert.
Avant même que le valet n'ait eu le temps d'accueillir les visiteurs, Asdru lâcha un laconique :


Bonjour.

Qui n'exprimait nullement la surprise du maître des lieux déjà bien assez présente sur son visage fatigué.
Il resta planté là et laissa le valet faire son office. Il n'avait en aucun cas prévu ce qu'il pourrait bien dire lorsque l'affrontement final -ça claque !- arriverait parce qu'il devait forcer arriver. Asdru avait préférer laisser filer le temps et remettre à plus tard cette source d'angoisses qu'était la préparation d'un plan pour... encore aurait-il eu fallu qu'il ait un objectif clair dans la tête avant !
Ainsi donc, il observait les lèvres closes l'approche de celle qu'il considérait toujours comme son amie bien qu'il avait à tout prix cherché à l'éviter. Cette situation paradoxale lui évitait bien des nœuds au cerveau.

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Ingeburge
Le dés en étaient jetés et lentement la main qui venait de heurter la porte de l'hôtel particulier de la Louveterie retomba avant de poser finalement contre sa cuisse.
Durant quelques secondes qui lui parurent une éternité, rien, pas un souffle, pas un bruit et elle craignit de n'avoir pas été entendue. Elle s'interrogea alors sur la pertinence de réitérer son geste ou d'alors s'enfuir, de prendre le large et d'oublier qu'elle avait tenté de renouer le contact. Oui, partir était bien tentant même si la situation d'incompréhension régnant entre lui et elle ne pouvait ainsi perdurer. Sa main se serra à nouveau, frapper ou ne pas frapper...

Finalement, elle n'eut pas à se décider car quelqu'un d'autre choisit pour elle. La porte en effet venait de finir par s'ouvrir sur un valet parfaitement stylé qui déjà l'invitait à entrer. Le froid mordant l'aidant et sentant surtout ses bonnes résolutions chanceler, elle entra tout de suite. La chaleur du vestibule serait une bénédiction avant d'affronter à nouveau les frimas... ceux d'Asdru cette fois.

Affairée à retirer sa capuche, elle tournait le dos à la pièce et le salut qui tomba de nulle part la fit sursauter. Elle n'avait vu personne en dehors du domestique et était donc prise de court. Elle se tourna, lentement, son cœur battant plus vite car elle avait de suite reconnue la voix qui s'était brièvement élevée.
Et puis, ce ton, cette froideur... Essayant de se convaincre de ne pas tourner les talons, elle répondit d'une voix neutre à défaut d'être enjouée :

— Bonjour.

Toujours craintive bien que son visage n'exprimât rien de son anxiété, elle s'avança plus avant dans la pièce, son regard opalin posé sur le duc qui s'était enfermé dans un mutisme qui ne présageait de bon. Bien... ou plutôt, non, tout le contraire.
Elle acheva de se débarrasser de sa mante et de ses gants qu'elle confia au valet et regarda à nouveau Asdru.
Que faire? Que dire? Par où commencer? Comment débuter?

La duchesse avança à nouveau, à petits pas, mais ne s'approcha pas pour autant de son ami. Le silence était glacial et pesant et elle sentait que la moindre étincelle mettrait le feu aux poudres. Et l'irritation commençait à la gagner, rien ne justifiait cet accueil à peine poli, tout juste acceptable.

Alors, elle alluma la mèche et explosa, soudainement, lançant sa question avec rage :

— Pourquoi?
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Armes en chantier
Asdrubaelvect
Pourquoi ? pourquoi tout était si compliqué ? pourquoi toutes ces épreuves ?
Mais avant cela, pourquoi toute cette préparation ? pourquoi demeurerait-elle calme et muette alors qu'elle retirait ses gants ? Cela l'empêchait-il de parler ? Après s'être posé toutes ses questions, Asdru l'imaginait comme un bourreau qui minutieusement et avec grâce préparait ses outils, enlevait ses gants, peut-être même ses bagues il n'en savait rien. Toute la préparation l'intrigua et ce silence comme préface ne lui inspirait à vrai dire rien. Rien de mauvais car il pouvait être l'effet de la recherche des mots adéquats, ou bien même de la sélection de la bonne attitude à adopter. Mais rien de bon non plus car il pouvait être le calme avant la tempête, ou bien encore le froid qui symbolisait leurs relations.
Et quand bien même cette dernière image était la bonne, il paraissait totalement paradoxal suite à la fureur qui accompagnait la voix de la Duchesse.
Asdru n'avait aucune idée de la manière dont il pouvait interpréter cette entrée en matière. Cela pouvait être une rupture de la tension entre eux deux, une nécessité d'évacuer toute la colère et la frustration accumulée ou bien encore pouvait-elle avoir envie de passer ses nerfs sur lui...
Son incompréhension de la situation était amplifiée par la difficulté habituelle de comprendre les réactions de la danoise.
Aucun scénario n'était à exclure et c'était sûrement cela le plus contraignant pour le Duc qui détestait avancer les yeux fermés. Habituellement, il aurait testé ses réactions en lui tendant la main, mais il se retint bien volontiers. Et comme ses expériences passées lui servaient plutôt de traumatisme, il avait déjà bien essayé de la serrer dans ses bras, de lui tendre la main, de lui offrir un cadeau, de lui donner des conseils : à chaque fois la réaction qu'il recevait était négative et il demeurait donc tétanisé et tous les gestes lui semblaient interdits.

De ce piège, il ne savait comment en sortir et il avait l'impression qu'autant l'activité que l'attente seraient ses fléaux.
Il s'essaya donc au pragmatisme :


Si tu veux que nous parlions, je crois qu'il serait bon que tu m'aides à te comprendre...

Voilà, ces mots étaient lancés comme autant de bouteilles à la mer. Et sa voix presque assurée ne pouvait réchapper à une pointe d'anxiété qui à la moindre secousse aurait pu la faire dérailler.

Bien qu'il savait également par expérience que parler trop entraînait immédiatement une énorme baisse des prises de paroles d'Inge, mais tant pis, il se laissa aller avec toutefois une rapide retenue.


Je ne sais pas où nous en sommes ni où j'en suis... non je ne sais pas...
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