[RP] Promenons-nous dans les bois

LUNEDOOR ! LUNEDOOOOOOOOOOR !!!!!! LUUUUUUUNEDOOOOOOOOOOOOR !

Satané fichus arbres de malheur qui se ressemblent tous... A Chabrières, elle est capable de retrouver son chemin les yeux fermés, mais cette forêt là... Se serait-elle trompée de sentier ? Elle aurait dut croiser le chemin de sa fille depuis plusieurs minutes déjà...

LUNEDOOOOOOOOOOOR ?

Alors qu'elle commençait sérieusement à s'inquiéter, la Malemort croise une monture qu'elle identifie aussitôt comme venant de ses écuries... Elle est sur la bonne voie....

Mettre pied à terre pour récupérer la bête par la bride, la calmer, l'apaiser et finalement remonter en selle, guidant le second cheval à distance...

Sa fille ne doit pas être loin... Et oui, après deux ou trois minutes entrecoupées de "LUNEDOR" , elle aperçoit enfin son enfant, apparemment indemne, et court à ses devants pour l'étreindre ...
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Tiens n'était-ce pas son nom que l'on crie ainsi? Non elle a dû rêver et prendre ses désirs pour la réalité.
Pourtant, si il semble bien que si.

Mama? siàs te?

La voix reste tremblante tant elle n'ose y croire. Comment a-t-elle eu vent de son infortune? La honte de devoir reconnaître son incapacité à se débrouiller seule est cuisante. Aux bras maternels qui se referment elle se retient comme à la seule chose certaine en ce monde. Honte et peur mêlées la paralysent. Aucune question, elle ne veut aucune question. Juste ne plus jamais en reparler et vite oublier cet incident, se bercer d'illusions en faignant d'ignorer ce qu'il en est vraiment.
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Elle est vivante, ne semble pas blessée... un peu choquée oui mais rien de plus... Une chance, un miracle... La vie de Pépin en est prolongée d'ailleurs, mais pour l'instant, le valet couard est loin de ses préoccupations...

Ma chérie... Tout va bien... Je suis là maintenant... Je vais te ramener ... Tu es en sécurité à présent... C'est fini...

Sa fille nichée dans ses bras, elle rejoint le cheval et l'aide à monter en croupe, la tenant serrer contre son cœur pour repartir lentement vers la ville, ne cessant de murmurer à son oreille pour l'apaiser.

Une partie de son esprit cherchant moyen d'obtenir vengeance et châtiment tandis que l'autre se demande comment faire oublier l'incident au plus vite à son enfant, bien trop sensible et fragile pour être abandonnée à l'insécurité du monde, elle en a une nouvelle fois la preuve... A l'avenir, elle la protégera d'avantage encore s'il le faut, lui assurant une surveillance étroite ou qu'elle se trouve du jour ou de la nuit...
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Le calme revient peu à peu da,s le jeune esprit malemorien. Mais le mutisme est toujours là, toujours plus grand à mesure qu'elle fait le point sur la situation. Le fossé grandit entre elle et sa mère, elle a l'impression de le voir se creuser sous ses yeux. Lune' ne lui avouera pas qu'une fois de plus elle aurait eu honte d'elle, l'aurait reniée.

Je suis censée te dire merci je suppose?

Animés de leur propre vie, les mots ont franchi ses lèvres, agressifs, blessants.

Je me débrouillais très bien. Comment tu veux que je grandisse si dès qu'il y a une difficulté tu m'empêches d'y faire face?

Elle se venge sur sa mère de la colère qu'elle a envers elle-même. Au moins, quand elle parle, la damnée petite voix se tait, même si elle se fera davantage encore triomphante de sarcasme et d'ironie plus tard.

J'aurais voulu que tu m'apprennes à ne pas avoir peur. Mais ça te plaît que je doive toujours compter sur toi pour tout. Tu me veux pour toi, mais tu te fiches de ce qui est bien pour moi. Tu m'étouffes, et un jour, je serai comme l'arbre étranglé par le lierre envahissant: je mourrai trop tôt. Peut-être qu'à ce moment-là tu te rendras compte de ce que tu as fait.
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Et voilà, c'était reparti... encore une fois... Que pourrait-elle faire pour que ses proches cessent de lui tenir ce discours de colère et de rancœur ? N'arriverait-elle donc jamais à mériter de l'amour de ceux qu'elle chérit ?

Opposant aux mots de sa fille le plus parfait silence, elle n'a plus qu'une hâte, arriver en ville, déposer Lune' à l'auberge et disparaitre jusqu'au lendemain matin là ou plus personne ne pourrait la juger, la blâmer ou l'abandonner... un refuge si éloigné, si profond, qu'elle s'y sent enfin en sécurité...

Un sourire amer aux lèvres, la pensée que ses enfants en grandissant, ressemble chaque jour d'avantage à leur père, ce père qu'ils ont si peu connu que leur similitude en est étonnante, ce père lui aussi savait frapper là on c'était le plus douloureux...

Je ne te veux pas pour moi, je ne veux pas t'étouffer. Je fais mon devoir. Je t'éduque, je te nourris, je te vêts, je peux t'aimer en sus mais cela n'est pas comptabilisable et représente si peu pour ceux de ton espère. Quand tu en auras l'âge, tu partiras, comme ton frère, comme ta sœur, et je n'aurais aucun moyen de te retenir. Ce jour là, tu seras libre et débarrassée de moi. Taches de survivre jusque là, gagne en intelligence, puisque ton cœur et ton esprit demeurent secs, et épargnes moi tes sottises. Si tu n'es pas capable de sortir à cheval sans manquer de te faire assassiner, demeures dans tes appartements et apprends à tisser.

Elles étaient à présent revenues prés de l'auberge, les chevaux ralentissaient et la voix de la Malemort avait repris cette intonation désincarnée et distante qui lui était si fréquente depuis ces dernières semaines... Le devoir prenait le pas sur les sentiments et le temps passant, elle n'arrivait plus à aimer ceux qui lui faisaient tant de mal... Ses enfants étaient devenus des bourreaux, son mari l'avait toujours été et d'amis elle n'avait plus trace... Bientôt il lui faudrait chercher de quoi s'évader... Bientôt elle serait à nouveau confronter à l'interdit... Bientôt elle succomberait à quelque folie, pour se prouver qu'elle était en vie, pour défier le sort, pour se griser et se croire à nouveau libre, entière et...

Tu vas rentrer, rejoindre ta chambre, demander que l'on te prépare un bain, puis tu iras te coucher. Demain tu rejoindras la suite de la Princesse, je ne veux plus entendre parler de toi jusqu'à ce que nous quittions la Touraine. Tu n'as plus le droit de t'approcher des écuries, et durant les étapes tu voyageras en coche fermé et sous la surveillance de deux pages de ma maison. Au revoir Lunedor.
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Evidemment, c'est de ma faute ce qui s'est passé. J'ai omis de te dire que c'est moi qui l'avais engagé ce brigand, juste pour te montrer combien tu as raison et combien je suis incapable.

Elle ne sait plus vraiment ce qu'elle dit et entreprend de respirer profondément pour calmer la colère qui gronde en elle, la digue qui menace de rompre et d'emporter avec elle sa fierté, son orgueil, les seules choses auxquelles elle se raccroche. Doucement, elle descendit du cheval tandis qu'un palefrenier venait s'occuper des chevaux.

Ne t'inquiète pas, je n'irai pas à l'encontre des ordres de Ta Grandeur.

Les dents serrées, elle se dirigea vers la chambre qui lui a été assignée pour la durée de leur séjour.
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Les ombres s'allongeaient et la luminosité baissait dans la cour de l'auberge. Dans les écuries Louis brossait sa jument pendant qu'un jeune palefrenier s'occupant de renouveler la paille lui faisait la conversation.
D'un coup de tête, il indiqua la porte de l'écurie:

Ce serait pas votre mère, messire, qui vient juste de rentrer?

Effectivement dans l'encadrement de la porte Louis vit Mère à cheval. Tiens, elle était accompagnée... Mais le cheval s'était à peine immobilisé que cette personne glissa de cheval et se dirigea à tâtons vers l'auberge. De par cette démarche et cette silhouette particulière, Louis reconnue Lunedor sa sœur. Il fixa le visage de sa mère et reconnu la mine des mauvais jours. Louis se dirigea alors vers sa mère pour l'aider à démonter.

Bonsoir Mère! je ne savais pas que vous aviez emmené Lune en promenade avec vous. Mais d'après ce que j'ai vu Lune n'a pas été très enthousiaste...

La violence n'est pas une solution, la violence n'est pas une solution... pourtant, de plus en plus souvent, la Malemort doit se retenir pour ne pas gifler sa fille et l'envoyer au diable... Le manque d'un pére suremment, l'enfant dépasse les limites et se voue toute à sa haine... une haine dont elle ne parvient pas à trouver l'origine, pas plus qu'elle ne peut l'éteindre...

Tant pis au fond... Barahir et Aliénaure ne s'en tire pas si mal que ça depuis qu'ils sont loin d'elle, il en ira de même pour Lunedor... Bien sur...

Son crane se met à raisonner désagréablement quand l'écho de la voix de son fils cadet la tire de ses sombres pensées... une moue affectueuse se peint bientôt sur le visage de la Malemort, Louis et Elisa sont bien les deux seuls de ses enfants en âge de parler qui ne l'agonissent pas d'insultes à la moindre occasion...

Bonjour mon fils... Ta soeur est partie seule en promenade, une mauvaise rencontre sur le chemin m'a forcé à la rejoindre... Voici la cause de son ire du jour et l'objet de sa bouderie...

Haussement d'épaules qui se veut désinvolte, au comble de ses crimes, la Comtesse s'efforce toujours de protéger ses enfants des informations pouvant les blesser ou les effrayer. Louis n'a donc pas à savoir que sa sœur a manqué de se faire trucider dans la campagne tourangelle par un briguant et qu'en guise de remerciement pour être toujours vivante, elle préfère bouder...
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Sur un ton ironique Louis répliqua:
Donc, tout va bien dans le meilleur des mondes... Venez mère vous réchauffez dans la grande salle de l'auberge et il y a tant a faire pour préparer la suite du voyage.

Bien qu'il s'agisse de sa mère et de sa sœur Louis ne parvenait pas a comprendre cette mésentente qui parfois ressemblait à de la haine. Sans doute était il trop jeune pour connaître les tenants et les aboutissant de cette affaire de famille. C'est parfois frustrant de ne pas pouvoir intervenir pour instaurer une certaines harmonie ou du moins un équilibre.
Il haussa les épaules et murmura pendant que sa mère s'éloignait: Qui vivra verra...