[RP] Il était où, hein ? Le Vaxi ?

Armoria

Silence.

Elle passait et repassait dans son esprit, comme les goûtant, les mots de Vaxilart, les étudiant, les analysant, les découpant comme un nécromancien le ferait d'un cavadre. Dégueu, la comparaison, hein ? Ouaip, mais efficace. S'pas ?

Tap-tap-tap, firent ses ongles pianotant sur le bois de la table. Le regard vert s'était planté - aouch - dans celui - quelle couleur, au fait ? Il n'en parle jamais - du duc, comme tentant de lire directement au fond de son âme. Et enfin, au bout d'un temps qui avait semblé interminable à Vaxounet :

Doux Christos, l'état de veuvage, maintenant que je m'y suis faite, me convient à merveille, et je ne reprendrais époux que sous la contrainte... Quant à votre promesse, ma foi, je suppose qu'il vous est difficile de dire mieux.

Son sourire découvrit ses dents : prédatrice.

... Et puis, je cuide que vous tenez à vos attributs, comme tous les mâles.
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Vaxilart

De ses yeux sans couleur (z'avez déjà remarqué, il n'y a pas de couleur d'yeux sur les RR, et moi bin je colle au IG à fond!) il fixa la princesse... Uh, uh, étrange question... Peut-être voulait-elle un avant-goût afin de tester la marchandise avant sa fille, il lui aurait bien proposé, mais avec Snell pas trop loin, c'est qu'il passerait pour la Sans-Nom lui même! Et puis, en plus, c'était sans doute la meilleure façon de mettre fin à la conversation avec un poing final! Bon, fallait quand même pas gâcher ses chances devant une si alléchante offre - m'enfin, tant qu'on avait des garanties, ça oui!

-Hum, moui, je vois ce que vous voulez dire... Je ferai gaffe.

Cela dit, vous aviez parlé d'une principauté en dot... J'imagine que vous parliez d'héritage?
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Armoria

Ah ah, le poisson était-il ferré, qu'il cherchait à savoir le goût de l'appât ?

Si-fait, je parle d'héritage ; la Principauté d'Etampes appartient à Philippe-Lévan, puisque j'en suis douairière... En revanche, vous n'êtes pas sans savoir qu'un Grand Maître de France, lorsqu'il rend les lourds caducées de sa charge, reçoit Principauté ? La mienne sera pour ma fille : en tout cas, quand je serai morte.
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Vaxilart

Ouf, la première étape était passé, la princesse avait encore un peu de bon sens pour ce genre d'affaire! Mais bon, ce n'était pas tout, il avait alors d'autres questions...

-Et, si vous me permettez, qu'en sera-t-il de votre vivant?

Hum, c'était un peu froid servit ainsi, ajoutons une petite décoration par-ci (sans toutefois vouloir passer un sapin hein!).

-M'enfin! Ne le prenez pas mal, mais c'est que je doute de votre capacité à mourir... Remarquez que ce n'est pas un mal en soit, faudra que vous me donniez vos techniques!
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Armoria

Elle leva un sourcil.

Eh bien ! Qu'en termes gracieux ces choses-là sont dites ! Faites-moi songer que si noces se font, je devrai éviter de m'approcher d'un escalier trop long, ou d'une pente trop vive, avec vous dans les parages...

Là aussi, quelque chose qu'elle aimait particulièrement : lancer des énormités en semblant sérieuse comme un pape, pour que la personne ne face se demande si elle plaisantait ou pas...

Eh bien, de mon vivant, nul ne remettra en cause votre primauté de mâle, puisque votre promise vous sera inférieure par le rang, comme il se doit... Vous savez ce que l'on dit des hommes qui épousent plus titrées qu'eux ? Qu'à l'instar des castors, ils ne travaillent ni de leurs mains, ni de leurs... pieds. Là, au contraire, vous passeriez pour un homme avisé, qui sait mener sa barque, puisque ce sont des promesses de titres que vous épouseriez.

Elle regarda avec application le bout de ses ongles, qu'elle venait d'étaler en éventail devant elle, comme si elle allait se les faire limer - aucun besoin, du reste, ils étaient longs et pointus en diable. Et avec un peu de chance, Snell verrait avec gourmandise qu'ils avaient encore poussé.

Mais sauf si la déveine vous poursuit, avec la vie que je mène, et tous les combats auxquels je participe de par mes différents devoirs, peut-être obtiendrez-vous ces titres plus rapidement qu'escompté...

Elle releva la tête pour regarder le supplicié, et fit alors un large sourire.

Même si jusques à présent, l'on me pourrait nommer trompe-la-mort, peut-être que Dieu, qui a ma vie entre Ses mains, finira par Se lasser d'ainsi me protéger ?
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Snell

Snell remarqua les ongles d'Armoria et son dos frémit en anticipation. Il se demanda rapidement si les placards de St-Fargeau étaient bien larges. Peut-être pourraient-ils...

Ses pensées qui bifurquaient à nouveau de la conversation furent encore une fois ramenés à l'ordre. Cette fois-ci, ce fut par l'objet de ses songes salaces évoquant la possibilité de sa mort.

Le Borgne ne pouvait laisser passer.

Oh, mais non. Ne vous inquiétez pas, duchesse. En tant que votre garde du Corps, je m'assurerai que vous viviez une très longue vie. Peut-être pourrez-vous même connaitre vos arrières-petits-enfants lorsque le duc sera grand-père.

Snell sourit de façon réconfortante, heureux de pouvoir aider Armoria en implantant l'idée d'une famille dans la tête de Vaxilart. C'est ainsi que des négociations de mariage devaient fonctionner, non?
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Vaxilart

Le Duc prit un air surpris vis à vis ces divagations.

-N’ayez crainte, n’ayez crainte, je ne suis assassin! Ni même un lâche, vous aurez donc l’occasion de me bastonner comme il le faut si jamais j’en intente à la vie d’une princesse royale…

Qui plus est, je ne doute pas avoir bien plus à gagner de vous avoir vivante que morte, des amies-belle-mère bien placées peuvent parfois éviter quelques désagréments.

Vaxilart servit un joli clin d’œil, et décidant qu’il valait mieux ne pas jouer d’avantage avec sa chance, s’engagea à mener cette affaire vers une fin plaisante. Prenant un air légèrement solennel, il reprit.

-Princesse, c’est aujourd’hui un honneur inestimable et imprévisible que vous me faites… Je vous l’avoue, j’avais mis une croix sur l’entreprise de convoyer en noble épousaille. Mais aujourd’hui, c’est un espoir que vous me permettez de revivre… Une famille…

J’accepte donc heureux votre proposition de mariage, je ferai tout ce qu’il est en mon pouvoir pour mener cette alliance à bon terme!

Voilà, clair, sans pique, sans ironie, et sans retour sur l'étrange début de conversation et germe de conflit... Ouf!
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Il était où, hein ? Le Vaxi ?

Armoria

Où qu'il était, le gentil p'tit Vaxou ?

STOOOOOOOOOOOOOOP !

Rhalala... Robert, Robert : belles fesses ou pas, il n'avait pas encore pris les bonnes habitudes. Là où un Forrest ou même son cousin Gaston se serait arrêté de lui-même, Robert s'apprêtait à faire aller la voiture comme si de rien n'était. Et pourtant...

Et pourtant, la ligne magique avait été franchie - à présent signalée par la carcasse desséchée de Gromukus, non loin de Tonnerre. Ligne magique : celle qui permettait enfin de mettre pied en Bourgogne. Robert dûment averti par le cri s'arrêta donc - enfin, ordonna au cocher d'arrêter la voiture, et Armoria en descendit pour le rituel auquel elle n'avait jamais dérogé depuis sa toute première venue en Bourgogne. Elle s'agenouilla, baisa le sol en remerciant Dieu de lui avoir permis, cette fois encore, de revoir sa terre.

Avant de remonter en voiture, elle donna de nouvelles instructions - elle avait eu le temps d'y songer chemin faisant. Elle devait voir Cardinal, elle avait besoin de le voir, et surtout, de terminer la passionnante conversation interrompue en Champagne. Mais aussi...

Robert, prends le cheval à l'attache à l'arrière de la voiture et fonce voir Vaxilart : j'entends qu'il me reçoive au plus vite.

Elle était revenue. Pour combien de temps ? Aux dernières nouvelles, encore trop peu, sans nul doute... Elle qui n'aspirait qu'à s'occuper des siens, et de ses terres, qu'à poser quelques temps ses malles et se reposer... Doux leurre.

Allez !
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Vaxilart

C’est à deux mains que le Duc se serra le derrière… Décidément, ce n’y était pas encore.

Cette mascarade car un domestique venait de déambuler lui annonçant l’arriver de Robert, l’homme aux fesses de fer. Le pauvre Vaxilart devait se ressaisir, il avait beau tenir encore un bon derrière de cavalier colonel, mais il était encore loin des formes ornant les statues lombardes de la Duchesse ou les domestiques, lorsqu’ils n’étaient point couvert de crasse, de la Princesse! C’était à se demander comment Dieu, qui était si inhumaine, avait pu gagner le cœur de la Duchesse ainsi escorté, et comment ce laid, Astérius, avait su fourniquer avec la première dame de France! Au moins, se consolait-il : je suis humain et non castré! Quoi que l’opéra aurait peut-être pu lui faire? Qui sait!

Claquant, non pas sa fesse, mais la porte de son bureau, il prit la direction du préambule où devait l’attendre une paire bien prédominante. Pénétrant, sans arrière pensée, dans le préambule, il fit face et avança. Y aller de reculons donnerait de quoi rougir en ce genre d’occasion. Le regard, indubitablement, dut descendre un moment à la fois effrayé et émerveillé par l’étrange spectacle qui s’offrait à lui. Se ressaisissant (« tu n’es pas castré, tu n’es pas castré ») il se reprit rapidement et faillit tendre sa main pour saluer l’homme. Heureusement, il se rappela au dernier instant que la valeur des hommes ne se mesurait pas des pieds au postérieur, mais bien des épaules à la tête - à la couronne que l’individu arborait (va quand même pas devenir populisme là!).

-Hey toi, que me veux ta maitresse.

Évidemment, pour que la Princesse daigne lui envoyer un messager, fallait que ce soit important… Ce qui dans l’optique des relations Armo/Vaxi devait être une nouvelle reproche – évidemment, c’était toujours de sa faute! Las, il attendit une réponse.
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Armoria

Chez Vaxou-hou, Vaxou-hou, Vaxou-hou, Vaxouuuuuuuuuuuuu :

Comme toujours quand il était dans une situation où n'ayant rien à faire d'autre qu'attendre, Robert s'entraînait sous le tissu bienheureusement serré de sa livrée. Dame, il savait bien que son meilleur profil, c'était celui sur lequel il s'asseyait, ce qui lui avait valu sa place auprès de la princesse - pour le plaisir des yeux - et dans le lit des soubrettes - pour le bonheur des dames.

Vot'Grâce, fit Robert, qui avait un vernis d'éducation fort récent - la patronne y tenait, Son Altesse, a m'a dit d'vous dire qu'a voulait qu'vous la - ceci est un intermède permettant au cerveau de Robert, bien moins entraîné que ses muscles fessiers, à trouver la bonne conjugaison - reçoiyez - perdu, Robert, c'était "receviez" - chez vous, a vient tout juste de rentrer en Bourgogne. Alle a dit qu'c'est urgent, Vot' Grâce. Alle arrivera bientôt, en fait.

Oui, Robert avait appris les titres, mais pas l'élocution. Ni le vocabulaire. Ni la conjugaison. Enfin, pas grand chose, en somme.
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Vaxilart

Le Duc, de toute la concentration qu’il pouvait arriver à mettre sur le visage de l’homme – ce qui était fort peu -, remercia le ciel de n’avoir pas trop fait durer cette courbette. Heureusement, le message de l’homme était simple, et son vocabulaire assez rustique pour qu’il ne s’y empiète pas les pieds dans une tentative, perdue d’avance, de compréhension. Ainsi, il prit note dans les mailles de son cerveau, et renvoya rapidement le domestique.

-Arf, moi qui pensait lui refuser entretient, voilà qu’elle est déjà en route… Je plaisante évidemment.

Fais lui parvenir ce message : Nous prenons acte de sa requête et l’invitons à souper ou à diner… ce qu’elle voudra.

Sur ce, le Duc fit volte face, oubliant son postérieur si défavorisé face à de tel prodige, et prit la direction des cuisines.

-Hernestine! Préparer le souper, faites cela bon et beau! Préparez le repas pour vingt, la princesse Armoria vient goûter au domaine – et malheureusement, elle ne me dit de combien de personne elle était accompagné, s’il y a repos en supplémentaire, nous les ferons manger aux chiens.

Devant ce visage à la fois déconcerté et déçu, le noble Vaxilart ne pu que revenir sur sa parole.

-Mais non, je blaguais. Les repas supplémentaire pourront être fournit aux domestiques. Je ne m’appelle pas encore d’Arquian!

Sur ce, le maitre des lieux pris la direction de ses appartements… Il lui fallait encore trouver quelque chose à mettre – pas trop chic, la princesse est de voyage, elle ne sera donc pas de tous ses atours. Mais pas trop simple non plus, autrement il passerait pour pauvre, et ne pourrait espérer que cette dernière fasse bon commentaire sur sa personne dans les hautes sphères royales – on n’est jamais trop loin de l’espoir d’une promotion sociale ou d’une éventuelle pucelle à marier! Ouvrant sa garde robe toutefois, le Duc ne pu que se dire que son avenir n’était finalement pas entre d’excellentes mains…
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Armoria

Les tenanciers de l'auberge se frottaient les mains. Déjà, à court terme : ils allaient prétexter de la pénibilité qu'il y avait à remplir un baquet d'eau chaude pour saler la note de la princesse. Ensuite, à plus long terme : cela vous posait toujours un établissement que de faire savoir qu'il avait servi à la bru du roi. Ils songeaient même à garder le baquet en preuve, sans plus l'utiliser, et priant qu'il gardât longtemps le parfum sucré. Quelle publicité pour leur maison ! La patronne s'entendait déjà dire en pinçant du nez : "et pour monsieur, la chambre princière ? Elle est plus chère, mais teeeeeeeelleement plus confortable !" Quoi, elle n'allait pas y dormir ? Et alors ? Qui le savait, hein ?

Non, elle n'allait pas y dormir, Armoria. Mais de là à se présenter en s'étant fait annoncer, avec la poussière des routes, ah non. Pas question ! Vaxilart la verrait arriver fraîche et pimpante, vêtue de son bordeaux fétiche, et petit canard bien en vue.

Ce fut, donc, ainsi qu'elle arriva chez son hôte désigné volontaire.
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Vaxilart

Aussitôt que le portier vint avertir le Duc de l’arrivé de son attendue visite, ce dernier descendit, sans se faire attendre. Bien que la princesse fut annoncé bien avant son arrivé, c’est la surprise que frappa premièrement le Duc : elle est seule? Il scruta la salle, rien. Cette dernière ne portait pas non plus une robe où il fut possible d’y dissimuler une suite ou une armée… Elle était venue seule…

Le Duc commençait à comprendre… Peut-être… Chose certaine, il n’allait pas remplacer ce pauvre Astérius! L’affaire l’avait tant choqué que cet indomptable ennemi en était venu à s’enfermer là où nul femme ne peut mettre le pied : au monastère… Pendant de longues années, avant de subitement disparaitre… Ce sort ne serait pas le sien. Quoi que lorsqu’il devait y repenser, même assuré de finir comme ce dernier, côtoyer une princesse lui semblait bien mériter un tel sacrifice… Hum…

Il salua la princesse poliment, avant de l’inviter dans la salle à manger. Celle-ci avait été préparée avec une vingtaine de couvert, et le Duc ne su réellement où laisser la princesse s’asseoir. Bout à bout? Non, c’était pour les mariés. Face à Face? Trop romantique… Côte à côte? Trop convivial. Ah, voilà! Il prit le bout de la table, c’était son domaine après tout, et laissa la place adjacente du long côté à la Princesse. C’était, à n’en point douter, ainsi que l’on faisait à Paris!

Prenez place, prenez place.

Un signe de main, on apporta le vin, un deuxième, on alla chercher à manger. Le Duc sourit à la princesse, mais ne s’avança pas trop, tirer les vers du nez d’un invité n’était pas de tout respect.

C’est une joie de vous recevoir princesse! Vous me faites grand honneur!
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Armoria

Première leçon, en arrivant dans un lieu inconnu : se donner par de petits artifices le temps de regarder autour de soi en toute discrétion. Pour une femme, les artifices en question allaient de soi : retirer lentement son étole, comme pour ne pas se décoiffer, puis ôter sans hâte ses gants de peau - destinés à préserver celle de la main, qui chez toute noble, se devait de rester fine et douce, avant de donner ladite main à baiser. Rejoindre posément la place offerte. Voilà, entre autres petites choses qu'elle faisait depuis longtemps de façon naturelle, comment Armoria s'y prenait quand elle arrivait quelque part pour la première fois. Plus elle connaissait, et mieux elle dominait son sujet. Et morbleu, elle aimait à maîtriser, dominer...

Le vin avait été servi, et fit immédiatement naître un autre réflexe chez elle : après l'avoir miré, humé et goûté, elle promena le bout d'un doigt caressant sur le bord de son verre, puis sourit, malicieuse, à la question de Vaxilart.

Un honneur, point n'en doute... Une joie, je ne sais : il me semble que vous attendiez de la compagnie ? fit-elle avec un bref regard sur la table où rien ne manquait... Sauf les dix-huit autres convives.
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Vaxilart

Le Duc releva un sourcil et se prit à regarder la table également. D’un haussement d’épaule, comme s’il était là tout ce qu’il y a de plus naturel, il répondit.

Vu la grandeur de la table, je la garde constamment fournit de couverts… Sans cela, elle paraitrait vide et trop souvent inutile. De plus, cela me permet de me sentir moins seuls aux repas… Il y a bien des domestiques, mais s’il fallait que je commence à partager leurs repas, on ne saurait plus distinguer le chef du subordonné, et cela n’est point chose souhaitable.

Ainsi, ne vous surprenez pas et ne soyez pas froissée, je n’attendais nul autre que vous. Je dû me réserver entièrement à votre venue.

Le Duc ponctua sa phrase d’une gorgée de vin et ramena son attention à la princesse.
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Armoria

Ah, ah, ah... Il évoquait sa solitude. Intéressant. Rebondir là-dessus ? Non. Trop facile.

Vous avez raison, acquiesça-t-elle au sujet des domestiques. La valetaille, si douée soit-elle, ne saurait se tenir que debout, et de discrète façon, lorsque dînent ses maîtres...

Sa main gauche, oisive, se posa sur son décolleté où elle trouva aussitôt le fameux petit canard, avec lequel elle joua distraitement.

Tout de même, je trouve une longue tablée encore plus évocatrice de solitude quand elle est vide... Il est curieux que la majeure partie de nos nobles mâles bourguignons peinent tant à trouver épouse, vous ne trouvez pas ? Et quand ils en trouvent une, c'est pour si peu de temps ! Elles succombent prestement, c'est une pitié... Et vous, Duc, ne souhaitez-vous point faire perdurer le nom de vos pères ?

Elle entreprit de commencer à dîner (*), d'un appétit sainement vécu, qui ne se déparait pas d'une délicatesse certaine.

(* spéciale dédicace d'une française à un gars d'la belle province. Gniark)
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Vaxilart

Apparemment le souper, rien d’autre, fut servit. Le Duc prit donc un certain plaisir à humer le léger fumet de la viande et à en prendre une première bouchée aussi délicatement qu’il le pouvait – la chose le gênait un peu, car à force d’être seul à table, il en était venu à prendre les manières normandes de manger…

Si je le souhaite? Mais bien sûr! Et pourtant, trouver bonne femme n’est point chose aisée… D’abord, elle doit accepter de vous prendre pour époux. Ensuite, ou plutôt, avant cela même, il faut s’assurer qu’elle soit de bonne famille et bien fieffé… Voir à ce qu’elle semble fertile… Bien des choses à étudier.

Et, comme je ne suis pas du genre à qui on offre sa fille, je dois moi-même faire la recherche… Et entre les divers devoirs d’un vassal envers son suzerain, je me trouve bien souvent à manquer de temps pour cette tâche… Le problème des nobles mâles bourguignons est l’absence de filles nobles de bon âge en Bourgogne… Il y a nos dames nobles bien mariées, et leurs filles, n’étant pas encore bonne au mariage… C’est une hécatombe pour les familles nobles bourguignonnes!

Je n’y vois pas de solution personnellement…
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Armoria

Elle pianota sur la table, évoquant de tête les noms des femmes nobles et mariables... Puis se remit à sourire.

La solution ? De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, messire Duc ! Osez, demandez ! Morbleu, que risquez-vous, si ce n'est un refus ? C'est ce que je me suis dit, et ce que j'ai fait, voici quelques temps, quand j'ai demandé la main de notre beau Cardinal...

Elle laissa passer un ange, juste pour le plaisir de la dégustation - lequel s'ajoutait à celui du dîner.

... pour ma fille.
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Vaxilart

Le Duc releva un sourcil devant l’attention soudainement dévoiler de la Princesse, quelle étrange dame… Définir ses intentions était constamment une mission impossible, et choisir ses mots pour ne point la froisser tout autant au vu de l’incapacité de prévoir la position prise par cette dernière…

-De l’audace… La dernière fois que j’en ai entendu parlé, ce dû malheureusement finir en queue de poisson…

Le Duc se reprit prestement redirigeant le tir, la princesse n’était pas en Bourgogne souvent, devant courir entre diverses occupations, peut-être l’épisode auquel il faisait référence ne lui était point venu à la connaissance.

-M’enfin, c’est que vous présumez que je n’ai rien tenté depuis des lustres! Et pourtant, et pourtant, sachez que j’envoyai durant mon dernier mandat notre chambellan interroger la Duchesse de Champagne sur sa dot! M’enfin, il est encore roturier et ne saisit pas réellement l’importance de la question, me rapportant pour seule réponse la confirmation de l’état libre de cette dernière. J’avais à l’époque nourrit l’idée d’obtenir la Champagne en dot, et peut-être user cette occasion à des fins de rapprochements diplomatiques entre nos deux duchés… Qui sait, signer des traités de libres passages pour éviter les problèmes de l’axe Joinville/Langres. M’enfin, je me dis assez vite que l’idée était farfelu et que le Roy ne paierait sans doute pas la dot d’une dame n’étant pas se propre fille… Je laissai tomber, car la multiplication des Suzerains est une chose que je souhaite à tout pris limiter au strict minimum! À entendre par là, me consacrer uniquement à un suzerain comme il se devrait de l’être.

Et… Et… L’autre tentative est plutôt gênante à dire vrai… Enfin, ce fut un malentendu, et j’eus, je crois bien, la honte de ma vie… Et pourtant, celle-ci aurait été une femme parfaite je crois bien.

Las, mais il ne se laissa pas aller à ce triste souvenir. Vaxilart n’y connaissait pas grand-chose aux femmes, hors l’aspect charnelles de ceux-ci, et l’aspect vicieux de leur amour à demi-offert seulement, mais, il connaissait une chose! Celles-ci aiment à être écouter, généralement. Il relança donc la Princesse sur ses dernières affirmations, preuve qu’il était bien attentif.

-Cela dit, j’ose espérer que le Duc Cardinal ne refusa pas votre pucelle pour sa catin de maitresse… Ce serait bien la le comble de déshonneur, et je tiens l’homme en trop haute estime pour croire cela! M’enfin, s’est-il trouvé de lui-même une femme? Après tout ce temps?
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Armoria

Tout en écoutant les réponses de sa victime - si, si, le pauvre Vaxilart était toujours sur des charbons ardents, comme avançant en terrain miné, à chaque entrevue... et elle le savait fort bien, la peste, qui en jouait avec délice - elle se prit à réfléchir. En parlant de Gwen, il marquait un point : un rapprochement apaisé entre Champagne et Bourgogne, de bonnes relations sans tentatives de prédominance, elle en rêvait et y travaillait depuis longtemps.

Le beau Cardinal craint de ne pouvoir rendre ma fille heureuse : ce n'était pourtant guère ce que je lui demandais : j'y voyais plutôt une façon pour elle de n'être point malheureuse, ce qui est différent.

Elle tut le fait que Cardinal avait compris qu'elle lui parlait mariage, mais qu'elle était concernée en personne, pas plus qu'elle ne révéla la bouffée de "peut-être" que cela lui avait fait venir à l'esprit.

Rapprochement entre Bourgogne et Champagne, donc... Diablement tentant... Cependant...

Verriez-vous un inconvénient à ce que votre future épouse soit plus titrée que vous ?
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Vaxilart

Le Duc haussa les épaules à la nuance apporté au refus de Cardinal... Personnellement, il n'y voyait pas le différence. -Cela ne veut toutefois pas dire que son opinion ralliait celle du Beau Cardinal, loin de là!- À qui voulait bien l'entendre, Vaxilart ne se gênait pas pour expliquer les préceptes d'un bon mariage noble - ainsi d'ailleurs, fut-il surpris d'entendre la question de la Princesse, pour lui la réponse allait de soi.

-Mais bien sûr que non! Je ne vois pas quel homme serait assez bête pour trouver cela gênant... Les titres une fois mariée appartiennent aux mariés conjointement, il n'y point là complexe d'infériorité qui tienne.

Qui plus est, c'est là grand honneur d'arriver à lié son sang à une ligné plus riche. Cela est un gage de valeur et de gloire! M'enfin, tant que la descendance s'en suivant ne sont pas une série de Jean Sans-Terre!

Le Duc laissa aller un léger rire,

-Je plains toutes ces familles qui virent leur fin pour avoir engendré un incapable...

Mais, pour revenir à votre question, non, pas le moins du monde. Et comme ce sera la descendance de ce couple qui héritera des fiefs... Je ne pourrais que voir une telle alliance d'un bon œil.

M'enfin, toujours faut-il trouver cette dame... C'est bien là le plus difficile!
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Armoria

Elle s'était appliquée - pour préparer son prochain effet, cela va de soi - à regarder son verre pendant la réponse de Vaxilart. Elle laissa passer un ange après ses derniers mots, puis lui coula un regard de sous ses longs cils. Regard non dépourvu d'une petite lueur de malice.

Et... si cette dame vous était livrée sur un plateau ?

Elle continua à le regarder de la sorte, le laissant se pénétrer de la notion des titres. Vaxilart était duc. Qu'y avait-il au dessus d'un duc ? Une marquise... Ou une princesse. Sans nul doute, il ferait lui-même ce calcul-là.
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Vaxilart

Le Duc fut fort intrigué de la question de la princesse, pour sûr. Qu'y avait-il au dessus de Duc? Marquise? Marquis Vaxilart, ça sonnait pas trop mal! Et puis, tenir une marche s'était dans ses compétences! Ou alors... Princesse? Tout de même, Armoria le voudrait pour mari? Ciel! Mais, mais, elle qui prenait un si grand plaisir à se torturer... Signe d'amour? Étrange... Chose sûr, une telle alliance serait plus dangereuse que bénéfique, avec une telle femme, il serait sûr de se faire manger la laine sur le dos... Écrasé, réduit à l'état de semi-homme comme ce pauvre Astérius.

Vis à vis ce constat, le noble Duc préféra la prudence à l'engouement.

-Oh, ne vous méprenez pas, je ne suis Salomé. Chaque engagement mérite réflexion posé et murit, et une étude approfondi du cas. Je ne voudrais me damner par empressement ou par impatience...

De fait, si telle don m'était présenté, j'étudierais attentivement les clauses de la dot et du contrat de mariage cela va sans dire. L'on ne signe de contrat sans en avoir lu les clauses... Au risque de damner son âme, ou ruiner sa descendance.
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Armoria

Un rire cristallin vint ponctuer cette réponse ô combien prudente.

Allons, allons... Le mariage est un contrat en soi, et qui met tout en commun ! C'est un engagement devant Dieu et les hommes, n'est-ce pas ?

Elle se leva, vint se poster derrière la chaise du duc, appuyant ses mains sur le haut du dossier pour pouvoir se pencher tout près de son oreille, où elle continua dans un murmure, sans aucun doute chatouillant ladite oreille de son souffle chaud :

Son Altesse Vaxilart de la Mirandole... Avouez que cela sonne bigrement bien, non ?

Ayant ainsi fait voix de velours, et quelle voix ! celle qu'elle utilisait pour séduire ou tenter, elle resta sans bouger d'un cil, attendant la réaction.
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Vaxilart

Le Duc resta ébahit devant le langage corporelle de la princesse... L'inconnu faisait peur, et pour la première fois, il voyait la princesse se lever de chaise lors d'une entrevu... Et surtout, la vit se diriger vers lui... Lui parler doucement, sentir son souffle humide pénétrer son oreille.

Rapidement, le Duc se tourna la tête s'enfonçant contre l'accoudoir de sa chaise question de faire face à son interlocutrice... Aucune question de se laisser aller à quelconque fantaisie, il fallait laisser l'adversaire se compromette! Ça, il l'avait appris à la guerre, comme quoi parfois les passions se recoupent. Jouer de prudence jusqu'à ce qu'une brèche se forme, et y enfoncer ce qui restait de force le plus rapidement possible, et avec un peu de chance... Victoire! Cela dit, il n'avait derrière ces pensés maniement militaire, aucun sous entendu!

-Vous me faites des avances Altesse?

Le Duc posa très sérieusement cette question, certes maladroite si la passion était rechercher, mais comment se laisser aller lorsque le plus ignorant des hommes craindrait pour sa vie pour bien moins...
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Armoria

Les lèvres gorgées de bon sang - expertes, elle les avait mordillées pendant le laps de temps où il ne la voyait pas, ce qui dépassait de loin tous les carmins des parfumeurs - s'incurvèrent dans un sourire à la lenteur étudiée, découvrant incisives et canines. Sourire carnassier s'il en était, que redoutaient ses ennemis et qu'adoraient ses soupirants.

Vous n'avez pas répondu à ma question...

Le ton était suave, gentiment grondeur et rien taquin, avec juste ce qu'il fallait de reproche.
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Vaxilart

Le Duc frissonna à l'idée de devoir répondre. Avec prudence, il devait préparer réponse convenable.

Se demandant si la princesse n'avait pas picolé chemin faisant vers St-Fargeau, il se releva. Être ainsi dominé de haut ne lui plaisait guère et le renvoyait dans ses derniers retranchements. La position était idéale pour sa réponse. Ainsi, il s'avança vers la Princesse, jusqu'à en être assez près, dans ce qui était la limite de raisonnable et du respect dû à une proche du Roy.

-Nulle réponse. La question est à savoir ce qui en fait son charme, le titre ou le pouvoir?
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Armoria

Ah, il se rebellait ! A la bonne heure... Il fallait bien qu'elle sache, à la fin, de quel bois était fait cet homme ! Aussi, quand il se leva et s'approcha, ne fit-elle en rien la femelle docile et craintive : du reste, il n'y aurait pas cru un seul instant. Elle leva une main pour tapoter par trois fois, rapides, et légères, le bout du nez vaxilartien du bout d'un doigt.

Tss tss... Titre et pouvoir peuvent être liés selon ce que l'on en fait. Et s'ils sont offerts par une aimable blonde, de belle tournure, c'est un joyau de plus à la couronne nobiliaire... Non ? Alors quoi, messire Duc, jetez-vous à l'eau, que diable ! Faut-il donc tout faire à votre place ? A trop hésiter, l'on finit par tout perdre, vous savez ?

Sans avoir reculé d'un pouce - elle avait une sainte horreur de devoir céder du terrain - elle se tenait donc devant lui, dressée de toute sa petite taille, une lueur de défi dans les yeux, et le menton crânement relevé.
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Vaxilart

Horreur! Voilà qu'elle prenait plaisir au jeu, rien qui n'augurait une percée des intentions de la princesse.

-De ce qu'on en fait, ou d'avec qui nous le partageons... C'est là également un facteur à considérer.

Revenant vers la table, dos à la princesse

-À trop attendre on perd tout? Parfois, parfois. Tout dépend de l'attention que l'on garde sur sa proie.

Enfin, il est vrai que nos avis concordes sur plusieurs points... Vous ne m'êtes certes pas désagréable, et sans doute avons-nous laissé derrière nous ces rêves enfantins de l'amourette et de la passion, pour ne plus voir que le côté du cœur qui se cultive. Celui qui permet de façonner une vie de couple, entre mari et femme.

Mais, vous êtes une femme encore fort convoité, malgré vos errances. Je doute que vous soyez ici pour réclamer la main d'un simple Duc et Baron...

Prenant son verre de vin, en profitant pour se désaltérer de ce langoureux échange, il se retourna vers son interlocutrice.

-Et qui plus est, je ne puis ignorer que vous êtes du genre à prendre malin plaisir à mêler mes sens et mes bonnes-mœurs. Ainsi, pardonnez mon cynisme, mais je ne vous crois pas.

Le Duc à ces paroles releva les épaules.
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Snell

Un cavalier solitaire galopa sur le chemin du domaine de St-Fargeau, malgré l'heure tardive. La robe grisâtre de la monture cadrait bien avec la cape à capuchon couvrant l'homme qui la poussait vers l'entrée.

Il sauta à terre avant même que le cheval ne fut complètement arrêté, comme un homme qui en avait l'habitude. Laissant la bête aux soins d'un éventuel garçon d'écurie, s'il y en avait un encore debout à cet heure, le cavalier gravit les marches où il fut accueillit par un domestique.

Ce dernier allait dire quelque chose lorsque l'homme rejeta son capuchon et révéla son visage balafré. Le domestique déglutit. L'infâme Borgne de Bourgogne était à St-Fargeau!

Dis à ton maître que le seigneur de Moulins-Engilbert s'excuse de cette visite tardive et non-annoncée, mais qu'il demande un entretien de haute importance.

Le ton était ferme et sans appel, celui d'un meneur d'hommes, et Snell se permit lui-même d'entrer dans le vestibule alors que le valet se précipitait pour avertir le duc.

C'est alors que les oreilles du Borgne perçurent des bribes de conversation entre des voix connues.

Titre et pouvoir peuvent être liés... Et s'ils sont offerts par une aimable blonde.. un joyau de plus à la couronne nobiliaire... messire Duc, jetez-vous à l'eau, que diable !

Snell n'en cru pas ses oreilles. Il connaissait très bien cette voix!

C'est là également un facteur à considérer... il est vrai que nos avis concordes sur plusieurs points... Vous ne m'êtes certes pas désagréable... Celui qui permet de façonner une vie de couple, entre mari et femme... vous soyez ici pour réclamer la main d'un simple Duc et Baron... mais je ne vous crois pas.

Un instant, le sang du Borgne se glaça dans ses veines, tout juste avant de commencer à bouillir. Plus question d'attendre, maintenant! Il vola en direction des voix, dépassa le valet qui attendait d'être remarqué pour l'annoncer et pénétra dans la pièce.

Oh! Mais qui voilà! Deux de mes plus chers amis!

Snell avait voulu s'efforcer de paraître enjoué. Il échoua. Son oeil unique et sévère trahissait ses émotions alors qu'il observait ses interlocuteurs.

J'ose espérer que je n'interromps point quelque chose d'important?
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Armoria

Elle s'apprêtait à répondre au Vaxounet quand la porte s'ouvrit : pas le genre de chose à pouvoir l'interrompre, puisqu'elle pensait que ce n'était que le valet amenant la suite. Or, chacun sait qu'un valet est un peu comme un meuble, devant lequel on peut sans danger parler, se dévêtir... Vivre, en somme.

Elle s'apprêtait, donc, à répondre, et ce qui l'interrompit, ce fut une voix bien connue, une voix qui - sauf quand leur devoir les séparait - résonnait dans ses oreilles la nuit. Expliquer à Snell ce qui se tramait là, ou bien jouer encore un peu ?

Jouer. Evidemment.

Se tournant vers lui - et par là-même, tournant le dos au duc - elle lui adressa un regard complice, souligné d'un clin d'oeil, lèvres retroussées dans un sourire malicieux.

Quelque chose d'important ? Si, tout de même... N'est-ce pas, mon ami ? fit-elle en se mettant à présent de trois-quarts, de telle sorte que Vaxilart puisse voir en partie son visage. Mais je suis persuadée que nous pouvons continuer à trois ce que nous avons commencé à deux.
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Vaxilart

À trois? S’il n’était pas question d’un autre homme ce fut possiblement acceptable… Heu, heu, on en revient au sujet.

Se faire dérange de la sorte était somme tout assez gênant et qui plus est le nouvel invité arrivait au mauvais moment pour quiconque souhaitait apprendre la suite. Le Duc ne se formalisa pas outre-mesure de l’absence d’annonce préliminaire du borgne – sans doute le portier dormait-il… Petite note à lui-même : renvoyer le portier demain. M’enfin, semblait-il que c’était à son tour de faire sa réplique.

-Oh, Snell? Heu…

Princesse! Vous auriez du me dire que vous étiez venu accompagné, nous avons assez à souper pour trois.

C’était tout de même assez déconcertant de se faire déranger de la sorte, trouver les mots juste pour reprendre le fil était une tâche en soit…

-Prenez place messire Snell, je vous fais venir de quoi manger. Son Altesse avait visiblement les jambes engourdies qu’elle dut faire quelques pas – vous savez, elle n’est pas habitué à rester assise. Entre les galopades à travers la France et les officiers royaux à réprimander – C’est pourquoi nous parlions debout à l’instant, rien de louche, n’ayez crainte!
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Armoria

Elle eut un petit rire de gorge. Ce genre de rire qu'une séductrice sachant séducter - non, le mot n'existe pas, mais ça sonne mieux - adoptait d'instinct quand un mâle était dans les parages. Alors, deux, pensez donc !

Allons, messire Duc : pas besoin de faux-semblants, Snell peut tout entendre... N'est-ce pas, Snell ? Donc, nous parlions de couple, de mariage, du fait qu'un homme puisse ou non accepter la main d'une femme plus titrée que lui. Ce genre de choses.

Le ton s'était fait primesautier, et elle utilisa la seconde où elle avait pris à partie le borgne pour un nouveau regard entendu, du plus pur style : "tu joues le jeu ?".

Ceci dit, comme je disais, je m'attendais de votre part à davantage d'audace, et ce manque, je le confesse, me chagrine...

Elle reprit place à la table, dégustant comme une chatte l'aurait fait d'un pot de crème les délicieux sous-entendus de la situation, et les différentes pistes qu'ils supposaient.
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Snell

Snell fronça pronfondément des sourcils, lui donnant un air encore plus contrarié.

Elle jouait?

Le Borgne n'était pas du tout certain d'aimer ce jeu. Habituellement, il n'était pas du type jaloux, tellement qu'elle le lui avait déjà reproché. Par contre, en l'entendant parler de mariage ainsi, à son insu, il avait été surpris par la force de sa réaction.

Un petit démon lui chuchotait à l'oreille qu'Armoria feignait de jouer un jeu pour cacher ses réelles intentions.

Le Borgne regarda Vaxilart. Le duc était un meilleur parti pour une princesse qu'un simple seigneur comme lui-même, cela était certain. Mais quel était son rôle ce soir? Victime ou participant? Il lui fallait savoir plus.

Snell tapa sur l'épaule du pauvre valet qui n'avait pu l'annoncer proprement et qui savait qu'il serait réprimander plus tard.

Tu peux nous laisser mon brave. Ne t'en fais pas, je ne t'ai guère laisser le temps de faire ton boulot. Ton maître comprendra.

Il approcha ensuite de la table, plaçant ses mains sur le dossier d'une chaise, ne pouvant se résoudre à se joindre à eux complètement.

Pardonnez mon irruption soudaine, je vous remercie de votre indulgence et votre hospitalité, votre grâce. Vous parliez de mariage, donc? D'un intérêt pour une femme plus titrée que vous? Diantre, elle ne sont guère nombreuses... en fait, à part la princesse ici présente, je n'en connais aucune.
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Vaxilart

Le Duc laissa le regard de Snell se poser sur lui. Il l'aimait bien ce seigneur, et au moins, jamais il ne le voyait du mauvais oeil - à moins que ce dernier soit le seul qui lui restait...

-Je vous en pris, prenez place. Cela est gênant d'être interpellé de trop haut...

Le Duc désigna la place face à la princesse, comme en famille!

-Alors, alors. Une femme plus titrée? C'est bien là, la Duchesse qui en parle. Je ne suis point du genre inquisiteur, et ne me suis encore enquit d'aucune cible pour un futur mariage.

C'est à vrai dire notre princesse qui est venu ici, semblant avoir bonnes nouvelles... M'enfin, permettez moi de me faire Thomas, mais je croirai lorsque je verrai.
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Armoria

Revenue tout naturellement au dîner, elle choisit une cuisse bien grasse - nous parlons bien de nourriture - et y mordit à belles dents, les écoutant, en tâchant de cacher son amusement.

Il est vrai, fit-elle entre deux bouchées, qu'au-dessus d'un Duc, il y a peu de titres... Il est vrai aussi que la haute noblesse n'est point chose commune.

S'essuyant les mains sur le bord de la nappe, comme toute personne bien éduquée, elle lâcha ensuite négligemment :

En fait, effectivement, je proposais au Duc de devenir Prince... Mais je le vois bien peu empressé ; c'est un manque d'audace, disais-je, qui me pousse à réfléchir quant à aller - ou non - au bout de ma proposition.

Elle reprit son verre, et y trempa les lèvres avec nonchalance, comme si elle venait de faire un commentaire météorologique digne d'une conversation chez le barbier.
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Snell

Regard sombre du Borgne vers Armoria alors qu'il prenait place sur la chaise. Elle avait adopté la posture qu'elle utilisait pour dissimuler son jeu. Il le connaissait bien, cet air, et à chaque fois il avait l'impression d'être une souris avec laquelle jouait un chat. Ou plutôt, une chatte.

Snell observa ensuite Vaxilart, toujours incertain de son rôle dans tout ceci.

Et vous, duc, manquez-vous aussi d'audace?
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Vaxilart

Eh bien, eh bien, rien pour convaincre le Duc... Cela dit, voilà bien plusieurs minutes que le sujet tournait autour du pot, et ses hôtes ne semblaient pas faire un premier pas... Comme c'était le seul dénouement possible, Vaxilart se décida à se compromettre en premier...

-Bon, bon... J'accepterai votre offre, il ne peut sans doute rien y avoir de mal à devenir prince, et dans ma situation, je doute avoir encore le choix... Dites moi que faire princesse.

C'était comme passer sa main à la flamme vive, on ne s'y attarde pas trop...
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Armoria

Elle fit une drôle de petite moue, mi-déçue, mi-excédée, un sourcil levé. Le gauche. Pas bon.

Eh bien, quel enthousiasme, dites-moi ! A vous entendre, l'on jurerait qu'il s'agit de se faire arracher quelques dents et non point de prendre épouse en y gagnant titres et hoirs de bon aloi...

Elle se tourna vers Snell :

N'est-ce pas, qu'il semble me faire une aumône ? Je sais bien qu'il est question d'un mariage arrangé, mais tout de même...

Posant son verre, elle se leva, et récupéra ses effets.

Ma foy, messire Duc, je m'en voudrais de vous contraindre. Mais grand merci de m'avoir reçue au débotté. Snell, je vous attendrai dans ma voiture.

Elle tendit la main à Vaxilart. Toujours sans avoir précisé de qui il était question, pour ce mariage.
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Vaxilart

Le Duc fronça les sourcils... Tout de même!

-Si je vous fais aumône, je vous répondrai que vous semblez me prendre en pitié dans cette affaire.

Mariage arrangée? Certes, c'est ce qu'il m'a semblé comprendre. J'ai demandé à main jointe des explications, des clarifications. Je vous étais tout ouï...

Se levant également,

-Et franchement, je ne doute pas que vous vous moquiez de moi, tout comme votre charmante fille prend si vilain plaisir à le faire!

Boudant encore la main de la princesse, il continua.

-Qui plus est, j'espère que vous avez apprécié le souper même si vous devez y couper court. Ce fut une joie de vous recevoir, et aurais-je l'obédience d'oser vous demander la permission d'écrire lettre à votre maison, sans m'enquérir de votre présence avant?
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Armoria

Armoria était gentille. Enfin, normalement... Patiente ? Pas toujours. Un caractère de cochon ? Ah, là, oui, assurément... Et la main refusée alla se poser sur sa hanche, tandis que l'autre en faisait autant - mais pas du même côté.

Ah, ça, c'est trop fort ! Mais qui donc ici fait le dédaigneux, alors que je lui viens offrir gente épouse et Couronne enviée ? Une chose est sûre, Duc, si c'est ainsi que vous traitez les dames, je comprends pourquoi votre célibat perdure !

Les yeux verts étincelaient, les pommettes se teintaient d'une délicate nuance rose annonçant que la colère faisait lentement mais sûrement progrés dans le tempérament si peu enclin à la tempérance.

C'est un pont d'or que je vous propose, et une douce pucelle en plein dessus, ce n'est pas encore assez bien pour vous ? Mortecouille ! Que vous faut-il donc, une Reyne ? Une Impératrice ?
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Vaxilart

Armoria était gentille. Enfin, quelque fois... Patiente ? Boah, non. Un caractère de cochon ? Ah, là, oui, assurément... Et, ce rosissement des pommettes et cette hausse du ton ne purent qu'énerver graduellement le Duc qui s'y connaissait aussi, parfois, en la matière.

Un pont d'or? Un pont d'or!? Ah oui? Malheureusement, ce genre de babiole ne servent pas seulement à décorer une conversation, déjà faut-il laisser son interlocuteur y poser le pied lorsqu'on lui tend! Mais non, c'est sans doute bien plus drôle de le laisser s'enfarger pas après pas!

Il attrapa un verre qu'il ingurgita en trois temps deux, mouvements - c'est qu'il prenait déjà quelques mauvais plis!

-Peut-être voudriez-vous que tous et chacun s'engage à votre moindre claquement de doigt! Mais, je ne suis pas Lancelot moi princesse, je n'engage pas mon âme à la première venu. C'est en ce faisant, que bien vite, l'on se retrouve le bec à l'eau!

Qui plus est, femme devrait être flatté qu'un "prétendant" (si l'on peut dire) soit méticuleux avant de s'engager auprès d'elle! Quelle valeur aurait le premier rustre à se ruer sur l'occasion? Peut-être est-ce la votre vision de la dévotion en le mariage, la passion bestiale et les coups de têtes? Mais pas moi princesse. Je n'ai guère envie, et vous le comprendrez, de me retrouver tel larron en foire face à la mégère qu'on m'offrira comme ce pauvre duc Erik qui n'en peut déjà plus!

Ciel! Et si c'est des titres, pensez-vous, qui feraient mon bonheur, vous vous égarez. Je suis née gueux, dépossédé, j'ai connu la faim, j'ai connu la guerre, suffisamment pour ne point prétendre à plus de luxe fade de ce que le Très-Haut m'offre en ce moment.

Et ainsi, je vous le dis, je ne me commettrai point sans nom.

Passablement énervé, le Duc fit volte-face vers Snell qui s'était fait jusque là silencieux. Sans douceur, il l'aborda.

-Messire Snell! J'ai une femme pour vous! Elle est d'or! Épousez là, maintenant, immédiatement, elle y consent!
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Armoria

Splash !

Premier son qui suivit cette tirade : celui d'un verre de vin dont le contenu, suivant un vif mouvement propulsant le contenant cependant retenu dans la main, se retrouva selon les lois - dures - de la nature, projeté au visage de Vaxilart, juste le temps de se placer presque face à lui - n'oublions pas qu'il s'était tourné vers Snell.

Sploïïïng !

Le bruit du contenant brusquement redevenu vide, quand il rencontra le sol en s'y brisant : la main, cette fois, l'avait lâché pour entamer un mouvement ascendant qui finit sur un...

Paf !

... Bruit d'une main s'abattant sèchement sur une joue préalablement vinée. La furie était lâchée.

Avisez-vous encore une fois, une seule fois, de parler en ces termes de ma fille, et je vous jure sur ma vie que vous n'aurez plus de quoi satisfaire une épouse. Du gueux, assurément, vous avez les manières, quoique j'en connaisse qui en ont plus que vous.

Les yeux verts étaient cette fois au-delà de l'étincelle : ils n'étaient plus qu'éclairs. Et le pauvre Snell avait vu passer d'assez près la main gifleuse. Bah oui, il était mal placé, hein.
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Snell

Pauvre Snell, en effet.

Que pouvait-il faire d'autre que se taire, oeil rond et bouche ouverte, en écoutant ces deux monstres sacrés de la Bourgogne s'échanger des paroles vives dans un language qu'il n'avait jamais connu chez eux?

Finalement, du vin fut lancé, un verre cassé, une claque donnée et des menaces livrées. Le Borgne ne pouvait plus laisser cette lancée continuer. Qui sait jusqu'où les deux antagonistes pourraient aller? Jamais il ne croirait Vaxilart capable de frapper une femme, mais il préfèrerait ne pas le mettre à l'épreuve.

Snell se leva et imposa sa carrure entre le duc et la duchesse. Côté noblesse, il était peut-être le nain dans la pièce, mais son physique lui procurait un avantage sur les deux autres.

Assez vos grâces! Cela suffit! Je refuse de demeurer témoin alors que deux personnes que j'estime au plus haut point se déclare la guerre!

Il les fusilla tous les deux de son regard cyclopéen.

Asseyez-vous tous les deux ou c'est moi qui vous botterai le derrière! Nous allons terminer cet entretien calmement, et en parlant, que cela vous plaise ou non!
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Vaxilart

Splash !

-Ah!

Sploïïïng !

-Ih!

Paf !

-Qu...!

C'est que les choses allaient vite! Trop vite même... Sur le coup le Duc ne su réellement que penser, devait-il répliquer? C'était une femme, princesse qui plus est... Choix litigieux!

Heureusement pour lui, le pauvre Snell su s'interposer à temps! (pas qu'il allait frapper la princesse, non non non, mais parce que quelque chose allait bien devoir se produire...) Ainsi, sans désapprouver cette altercation de basse-noblesse, il prit place sagement. En fait, il prit plutôt place brusquement, il était quand même échauffé là! Et, calmement, il rajouta.

-Il ne suffira pas de parler, déjà faudrait-il écouter! Regardez là avec ses grands airs comme si je parlais de sa fille, et en mal en plus!

Arf, finalement, il n'était pas si calme que cela. Malgré tout, il se retint de relancer outre mesure les hostilités.
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Armoria

Ah parce que chez vous, mégère est un mot doux ?

Cette phrase ne franchit pas la barrière de ses lèvres, lesquelles s'étaient arrondies pour un "oh !" scandalisé qui finit sur un souffle. Snell s'était dressé, Saint Michel des temps modernes, tout prêt à terrasser le draon. Enfin, la dragonne... Le temps de plisser les yeux, de froncer le nez - pas en même temps, sinon, grimace assurée - et elle retourna s'assoir d'assez mauvaise grâce, non sans foudroyer du regard le duc. Juste au cas où.

Humpf.
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Snell

Snell prit une profonde inspiration. Le calme et la patience n'étaient déjà pas ses points forts et les imposer aux autres n'était pas plus facile. Il n'avait pas de leçons à donner à personne, mais il n'aimait pas voir des amis à la gorge l'un de l'autre.

Au milieu du calme qu'il redonnait à son esprit, le Borgne réalisa une chose. Armoria proposait sa fille et non elle-même pour épouser le Vaxilart. Il dût retenir un soupir de soulagement. Ce n'était pas le moment.

Snell ne se rassit qu'une fois Vaxilart et Armoria bien installé dans leurs sièges et après les avoir scrutés d'un oeil sévère.

Vous me connaissez, mes amis. Je ne suis pas une personne très subtile. Je suis plus confortable sur le champ de bataille à ouvrir des crânes qu'à broder de la dentelle sur les phrases. J'appelle un chat un chat. Ce n'est guère très élégant, j'en conviens, mais ça a l'utilité d'être clair.

Je vous propose donc de ré-essayer la conversation à ma manière. Donc, duchesse, vous ferez votre proposition au duc sans ambiguïté et sans pré-supposer une réaction, et vous, duc, vous pourrez répondre sans méfiance et sans jugement.

Qu'en pensez-vous?
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Armoria

Elle regarda Snell, puis Vaxilart, et encore Snell, petite moue guère convaincue sur le museau.

Bah... Vous voudriez que je propose sans même savoir comment il se comporte avec les femmes ? Sans connaître ses qualités dans l'alcôve ? Je ne vais tout de même point devoir le tâter comme bestiau en foire !

Elle étendit une main devant elle, regardant ses ongles avec application.

Certains comportements privés peuvent être de nature à détourner du sexe... Comment être sûre que le sien va séoir ? Sans vouloir vous offenser, ajouta-t-elle en se tournant vers le Vaxilart, l'on pense connaître les gens, mais ces choses-là oncques ne transpirent, à moins que d'être le pire des pervers, il va de soi. Charmeur, vous l'êtes, ou le fûtes, si j'en réfère à ce vieux scandale dit des infirmières... Mais vaillant ? Attentionné ? Délicat ? L'êtes-vous ?

Bon, d'accord, elle parlait comme un maquignon : mais après tout, un mariage, c'est bien cela, non ?
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Vaxilart

Tant qu’à être à la foire, le Duc posa ses yeux sur son entre jambe… Dubitatif, elle marchait bien pourtant…

-Si c’est ma vigueur qui vous inquiète Princesse, sachez qu’elle sied encore bien à sa tâche, et que je n’ai pas lésiné à la tâche de la conserver en état!

Pour le reste, c’était la princesse qui lui avait conseillé d’être plus fonceur… Et pour sûr, s’il devait dire la vérité, il n’aiderait pas sa position (et puis, que viennent faire ce genre de sentiments dans un mariage? Arf, rien du tout!). Ainsi donc, l’esprit léger, il ne put que répondre une demi-vérité.

-Qui plus est, je suis sans doute le plus vaillant, attentionné et délicat des nobles libres en Bourgogne… Une affaire en or assurément!

Et évidemment, la concurrence ne courait pas les rues… Et tant mieux pardi! Qui pourrait bien vouloir épouser un Verbam, beuark!! (À moins évidemment de croire dur comme fer au mythe des crapauds se transformant en prince charmant…)

Le Duc sourit de toutes ses dents! Qui étaient encore toute là en bon état, eh oui, les famines et les pestes des deux siècles précédents (sans compter la guerre pour le trône de France), ainsi que la prise récente de Constantinople avaient limité l’importation de sucre en Europe.
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Armoria

Le fin museau ne se dépeuconvaincupait pas. Quoi, confier ce qu'elle avait de plus doux, de plus précieux, ce à quoi elle tenait le plus, avant même son roi - et connaissant la vanillée, c'est pas peu dire, hein - sans avoir la garantie aux taux actuariel brut de 10.000 % minimum * ? Moui. Enfin, en même temps, hormis la mort, l'on n'était jamais sûr de rien dans la vie.

Elle se redressa sur son siège, croisant les jambes et posant ses mains entrelacées autour du genou du haut - vous visualisez, hein ?

Soit... Après tout, dans la vie, l'on n'est sûr de rien si ce n'est du trépas, lâcha-t-elle. Oui, moi, je l'ai déjà dit, mais elle, non, restons concentrés s'vous plaît. En vérité, je songe à vous donner ma fille en mariage, heureux homme que vous êtes.

Heureux, forcément : sa fille n'était-elle pas le trésor le plus précieux de Saulieu, de Bourgogne, du Royaume, du monde ? Ben si. Et toc. Et le premier qui dit le contraire a intérêt à le dire très très, mais alors très loin d'elle.

... Mais attention : si je n'ai cure des contrats de mariages et autres engagements écrits qui ne sont que le pendant de cette sale manie qu'ont les cuistres de vouloir tout consigner et noyer notre vie sous des tonnes de parchemins... En revanche, je veux et exige la promesse solennelle que vous la saurez bien traiter, et oncques ne lui ferez de mal.

Paf, ça, c'était fait. Restait à donner la contrepartie de l'arrangement :

Parce que, vous l'intuitez... Quiconque fera du mal à Loreleï aura suffisamment à souffrir pour que l'enfer lunaire lui semble villégiature. Il va de soi.

* Sous réserve d'acceptation du dossier.
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Snell

L'oeil du Borgne, le véritable trésor le plus précieux de Bourgogne, si, si, n'écoutez pas l'autre, elle dérape, elle divague, elle délire, enfin, cet oeil, donc, allait d'un noble à l'autre, suivant les négociations. Il faut dire que pour Snell, les contrats de mariages pré-arrangés n'était pas sa tasse de thé. Il était un homme de passions bestiales et primales. Au diable les préparatifs!

En fait, en regardant la princesse croisant ses jambes, les mains bien entrelacées, parfaitement placées, et avec son adorable petit nez qui ne dépeuconvaincupait pas, le Borgne avait plusieurs idées bestiales et primales en tête.

Mais ce n'était pas le moment. Il se secoua et prit une gorgée de vin pour sortir ses pensées de ses braies, puis il regarda de nouveau Vaxilart.

Si Snell n'était pas un homme pour les contrats de mariage, le duc l'était peut-être. Allait-il accepter l'offre? Sa parole le lierait pour toujours. St-Fargeau était ce type d'homme et le moment était venu pour lui de s'engager à fond ou de se retirer.

Le Borgne attendit la réponse en bon spectateur qu'il était.
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Vaxilart

Vous avez déjà vu un Michel Ange? Eh bien, devant vous, il y en avait un! M’enfin, sans cette grâce qui leur était naturel, lui n’était sa grasce que de titre. Là où je veux en venir avec cette comparaison boiteuse, c’est que le Duc était figé, et c’est bien tout ce qu’il avait de Michel Ange au final…

Étrangement, sur le coup il pensait à son testament qu’il n’avait pas encore remplie – car ne vous faites pas d’illusion, c’était signer son arrêt de mort que d’accepter de tels termes. Alors, valait-il mieux se faire tuer de suite ou plus tard? Lourd débat intérieur qui se jouait alors qu’aucun masque de boue, aucun, n’aurait craqué sur le pauvre visage du malheureux Duc.

D’un côté, s’il s’élançait, il était sûr de voir cette affaire lui revenir dans la figure et d’être éventuellement assassiné de sang froid… De l’autre, s’il la jouait prudent, ce pourrait être perçu comme une insulte, et alors même la moindre chance serait perdu… Ah, ne pouvait-il pas avoir l’intelligence du Roy et trouver de ce genre de réponse qu’il avait servit à la Duchesse avec son brie? Mais non, c’était réservé aux hommes bénis de Dieu ce genre de don prodigieux… Béni de Dieu, tien…

-Princesse… Je ne sais que vous dire, vous me prenez par surprise… Je croyais que vous veniez… Enfin, que vous veniez pour vous marier, et non pour marier votre fille… Me voilà bien mal paré à ce genre de demande…

Ciel! Votre douce enfant ne pourrait recevoir traitement qu’elle mérite qu’auprès de l’Inhumain Aristote! Et, et moi… Je suis limité à ma juste condition… Ainsi, si vous me demandez de faire tout ce qui est « humainement », et un peu plus même, possible pour le bien de votre fille. Alors, je puis m’y engager.

Bon, voilà qui était un assez bon départ. Cela dit, il faudrait rapidement reprendre un peu d’avance! Il n’était pas question qu’il épouse une femme de porcelaine sans assurance…!
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Armoria

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Vaxilart

Armoria

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Vaxilart

Armoria

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Snell

Vaxilart

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[RP] Il était où, hein ? Le Vaxi ?