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[RP]Auberge, l'Arbre à Cadabras: L'Automne...

Cyann


Circa avait plongé ses immenses yeux dans le mouvement redondant et grondant de ces trombes d’eau suicidaires qui se jetaient en masse du haut de la falaise pour s’écraser à la surface de l’eau glacée quelques 30 mètres en contrebas. Il semblait totalement absorbée par ce spectacle. Cyann, elle, après avoir attendu longtemps et en vain une réponse à sa question , s’était tournée vers lui et l’avait trouvé ainsi. Contemplatif, admiratif et lointain. La jeune femme l’observât longtemps, en silence, en silence. Les courbes de son visage, ce petit plis au coin des lèvres, souvenirs de sourires enfuis, ces sourcils toujours froncés donnait à son parrain cet air unique. Elle sourit et s’approcha doucement de lui, glissa son bras sur le sien, ce qui le fit sursauter. Il la regardât et elle lui sourit au bord du rire avant de s’exclamer

bien vous n’étes pas encombrant comme invité, je me croirai presque …toute seule !

Cyann rit de ce rire cristallin qui emplie l’air autour d’elle et parvint même quelques instants à repousser le grondement sourd de la cascade. Puis, la troubadour entraîna Circa toujours plus loin sou les arbres suivant un chemin de cailloux blancs jusqu’au pied d’un immense arbre ou elle s’arrêta. Circa semblait totalement absorbé. Cyann se mordit la lèvre inférieure. Elle se tut et se tourna vers lui, les mains derrière le dos, un air rieur sur son visage de porcelaine. Il n’y avait là rien que des arbres immenses, majestueux.

Voilà nous sommes arrivés, si… Circa. Si vous voulez bien vous donner la peine d’entrer …

Mais circa s'effondra au sol. sa filleule se pencha sur lui et toucha son front. il était brulant de fièvre...

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Cyann


La cascade, auberge de l'arbre à cadabra, entre terre et ciel trois jours plus tard

L'auberge entre terre et ciel qui venait à peine de recevoir son premier invité - et quel invité !- se balançait en haut des arbres centenaires au gré du vent et des effluves de bouillons façon Grosse muter puisque Cyann, la propriétaire des lieux et cuisinière pour l'heure ainsi que garde malade, avait des ascendances teutonnes.

Trois jours étaient passés depuis l'arrivée du duc Circa et la troubadour n'avait cessé de veiller à son chevet, espérant que la fièvre tomberait.. enfin. Mais les choses ne tournaient que rarement de la façon dont on l'espérait non ? Si bien que le beua au bois dormant remuait au fond de son lit ou plutôt de celui de plantureuse blonde qui elle avait mal aux fesses à force de dormir sur son grand fauteuil cramoisi sise auprès du dict malade.

Les connaissances de cette femme connue surtout pour ses lettres étant ma foy fort limitées en matière médicales, elle avait prié, ça elle savait faire, et cuisiné.

Son œil brilla d'espoir quand un cours moment de répis lui avait donné la possibilité enfin d'administrer le bouillon maison à son parrain qui avait à peine eu la force de remuer les lèvres et d'ouvrir un œil voilé. Elle avait porté al cuillère à ses lèvres à lui, plein d'espoir de le voir se rétablir enfin. Il avait avalé le précieux liquide chaud et revigorant du moins, le pensait elle, s'il mangeait c'est qu'il irait bientôt mieux. mais voilà, quelques cuillerées administrées à la becquée, lui ôtèrent tout de go ses illusions, et sur la santé recouvré de celui qu'elle couvait d'un œil anxieux, et sur ses compétences culinaires. Circa, en proie à quelque mal inconnu d'elle, avait eu quelques convulsions et le précieux bouillon avait fini en une marre malodorante sur les braies de la jeune femme. Elle avait alors reposé la cuillère et le bol de bouillon puis avait saisi à nouveau un linge humide pour tamponner le doux visage d'un Circa livide.


Circa, cher parrain, c'est là votre façon de me dire que vous trouvez ma cuisine déplorable ?
* elle lui sourit tout en passant un linge humide sur son visage*
vous savez désormais pourquoi je ne suis pas mariée
* elle lâcha un petit rire en grelot puis se tut quelques instants, la jeune femme regarda uen robe couleur de lune sur un mannequin dans sa chambre *


Vous voyez vous avez bien fait d'arriver en avance ... comme ça je n'ai pas eu le temps d'enfiler la robe que je vous destinais ... et elle est ainsi épargnée de ce cruel destin que connaissent mes braies ce jour
* elle se pencha vers lui et dit tout bas*
je vais aller me baigner à nouveau, n'allez pas courir sur les toits sur le dos des nuages sans moi !

Elle le borda et le regarda sombrer dans cet étrange sommeil fait de rêvés agités et de soubresauts avant de sortir.

Elle descendit cette fois jusqu'à terre et marcha jusqu'à la cascade. Là elle jeta ses vêtements aux quatre vents et couru dans la rivière. Elle avait besoin de réfléchir si bien qu'après quelques brasses elle s'allongea sur le dos et resta ainsi un long moment à se demander quoi faire ... Quitter Circa dans cet état n'était pas possible d'u autre coté, elle était incapable de le soigner, il lui fallait de l'aide. Seul question comment en trouver ? Elle se maudit et se jura d'embaucher à l'avenir deux ou trois domestiques pour son auberge. En attendant, il fallait qu'elle agisse.




Les langueurs du sommeil avait fini par gagner la jeune femme, nappée dans les brumes de l'oubli bienveillant, semi assise, lovée au creux du fauteuil qui paraissait l'envelopper de ses bras de velours cramoisis. L'aube se leva inondant les visages des dormeurs. Des bruits de sabots et de pas retentirent au dehors puis une voix déchira l'aube pâle. Cyann sursauta et tendit l'oreille, le regarda bleu des nuits sans rêve, elle se mit sur ses deux pieds, le vieux châle bleu ciel glissa, elle frissonna, puis le rattrapa dans sa course vers le plancher des anges et le resserra sur son corps hébété. Elle fit quelque pas et entendit à nouveau une voix mais si étouffée à travers la porte , qu'elle ne distinguait pas les paroles. Ses yeux se firent plus vifs et le lutins malicieux qui y gambadaient souvent revinrent y caracoler. Par Aristote ! l'aide qu'elle avait envoyé quérir était enfin là, le bidet avait fait son office palsambleu ! La jeune femme se précipita dehors, pleine d'espoir dans un froissement de jupons , sa chevelure d'or s'échappant en cascade des épingles pour se déverser sur ses épaules .

Une fois sortie sur la plateforme , elle se pencha à la balustrade et regarda les hommes bougeant pour encercler la maison enfin … l’arbre. Elle essuya ses deux topazes en se demandant si elle rêvait. Un homme planté tel un piquet en bas et raide comme la justice la dévisageait et lança à l’assaut de l’arbre, sa voix forte. Il tenait en longe un cheval. La blonde plissa les yeux et reconnu la monture de Circa.


Hey la drôlesse, nous savons que le duc est là. Relâchez-le sans discuter.

Bonjour messire … ? A qui ai je l’honneur ? En effet, Cir… heu enfin le duc est bien là. Mais il est souffrant et ne peut malheureusement pas vous rejoindre. Vous devriez plutôt venir le voir. Vous êtes guérisseur ? * le jauge * mmhh je gage que non. Sa garde rapprochée peut-être. Avez-vous emmenez un guérisseur avec vous ?

L’homme répond d’un ton bourru.

Non, je monte voir, ne faite aucun geste, ne bougez pas d’où vous êtes.


Il fit un signe de main accompagné d’un regard à ses hommes et en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, 3 hommes dont celui qui commandait la troupe sortirent l’échelle de corde et y grimpèrent tandis que les deux derniers bandaient un arc menaçant sur la blonde.

Ils ne s’arrêtèrent pas sur la plate forme devant elle, non, ils firent le tour explorant les différentes voix aériennes ouvrant les portes et faisant des signes de menton en criant des RAS à qui mieux mieux.


Le chef se planta quant à lui devant la blonde les dents serrées et lâcha un

Ou est-il ? J’espère pour vous qu’il est en vie.

Suivez moi je vous conduis à lui. Toutefois, je ne vous cache pas qu’il n’est pas au mieux de sa forme …


Les deux pénétrèrent dans la cabane et une fois devant le lit, le chef de la garde rapprochée de Circa, Jacquouillet de son petit nom, s’agenouilla auprès de son duc lui baisant l’anneau à son doigt. L’absence de réaction ainsi que divers indices lui firent comprendre que le duc allait fort mal. Il se retourna et se jeta sur la jeune femme, la soulevant de terre en la plaquant au mur de sa chambre.

Cyann déglutit avec peine et parla difficilement tant la pression sur sa gorge du plat du bras était forte. Elle regarda néanmoins l’homme dans les yeux et lui dit calmement


Vous vous trompez de combat sire … je n’ai pas fait de mal à Circa et ne lui en ferais jamais. Il est venu de son plein gré et à peine arrivé .. il est tombé malade.


Qui me dit que tu ne l’a as empoisonné sorcière ?!


Cyann sourit faiblement.


Vous n’avez pas trouvé le message dans les fontes de sa monture ?
*l’absence de réponse ainsi que le comportement de l’homme étaient éloquents*
Ne perdons pas notre temps sire, Circa est malade, cela fait trois jousr qu'il a de la fière et peine à s'alimenter ; il lui faut un guérisseur. Je ne pouvais pas en quérir un et le laisser seul. Maintenant que vous êtes là, nous devons aller chercher de l’aide. Veillez sur lui, je me charge d’aller chercher la vieille Blanche.


L’homme hocha la tête d’un air entendu au nom de la célèbre guérisseuse et desserra son étreinte, la poussa un peu brutalement dehors et héla un de ses hommes.

Allez chercher la vieille Blanche et
* rajouta t il en se tournant vers Cyann d’un air menaçant*
et vous restez ici, mes hommes vont faire le nécessaire, je ne tiens pas à ce que vous nous faussiez compagnie.


Cyann hocha la tête puis s’en retourna vers la maisonnette suivi de près par deux soldats. Elle prépara de l’eau dans un baquet et épongea le front en sueur de Circa en sentant peser les regards des deux hommes sur sa nuque.



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Cyann


3 jours après l'arrivée des soldats,domaine de Circa de Rubempré

Trois jours et trois nuits que la plantureuse blonde croupissait au fond de geôles insalubres. Et tout ça pour quoi ! Pour avoir inviter son parrain à venir se détendre ? Venir se délasser à l'auberge qu'elle désirait ouvrir non loin de cet endroit enchanteur qu'était la cascade sans nom, celle de la fée bleue… sans fée. Elle passa sa langue sur ses lèvres trop sèches.

La pièce était sombre et la petite lucarne barrée de barreaux en métal ne donnait pas beaucoup de lumière, à peine de quoi lire lorsque le soleil était au zénith et qu'il faisait beau comme aujourd'hui. Une petite tâche de lumière s’étalait sur le sol. La troubadour se leva et quitta la couche de paille qui lui servait de lit, de chaise, de table, et, pour tout dire, de tout mobilier depuis trois jour.

Elle avait retourné le problème dans tous les sens… si Circa ne se réveillait pas, c’en était fait d’elle ! Elle priait chaque matin depuis que son parrain était tombé malade. Mais, depuis que sa garde rapprochée l’avait capturée et la considérait coupable du mal qui atteignait le duc, sa ferveur était décuplée par le désespoir de se voir ainsi injustement accusée et sans perspective d'avenir, elle qui avait tant de rêve à vivre.


Dans le noir, assise sur la paillasse, la jeune femme; revoyait en bouccle , fantôme obsédant, le visage d’albâtre de ce beau au bois dormant. Ses lèvres pales exsangues qui restaient obstinément closes et qui ne vibraient que de délires enfiévrés, ce front où ruisselait des perles de sueurs, cette couleur de craie trop blanche qui tranchait avec la chevelure de jais étalé en pétale de fleur sur l'édredon de plume… Son cœur se serrait à l’idée de ne plus pouvoir être à ses côtés. Et puis …Si Circa mourrait, elle mourrait aussi. Elle le savait. Si bien que ces derniers jours, elle avait eu le temps de repasser le fil de sa vie dans sa tête aux boucles d'or.

Durant ces longues heures d’ennui, uniquement ponctuées par le bruit de bottes du garde, suivi du verrou métallique que l’on ouvre et du raclement du bol de bouillie infâme déposé à même la sol dallé, seuls les coassements de quelques autres détenus venaient troubler sa retraire tout sauf volontaire. A une des pires heures d’ennui, celle ou un rayon de lune passait par la lucarne et où elle n’arrivait plus à trouver le sommeil, la poétesse avait incidemment plongé la main dans son corsage et pêché des lettres. elle avait oublié qu'elle les rangeait toujours là. Elle avait aussitôt désiré les lire. Mais la lumière était trop faible alors.

Mais là ce rayon de soleil ... elle déplia les parchemins et se plaça sous la goutte de lumière. Elle relut sa lettre à Lui ...



Citation:
Chère Cyann,

Alors que je commence à peine à tracer ces lignes le jour s’efface, dans un moment il me faudra allumer une chandelle si je souhaite poursuivre cette lettre ce soir. Ce fut cette clarté déclinante à une heure à laquelle il n’y a ne serait-ce qu’un mois le soleil s’irisait à peine qui hier, ou avant-hier je ne sais plus très bien tant les jours se confondent, m’avertit que l’été s’étirait depuis déjà plusieurs lunes et qu’il était temps que je vous écrive. Une missive annuelle, ou peu s’en faut, à votre intention.

Quatre saisons enfantent de nombreuses histoires à raconter, pourtant je ne sais par quoi commencer, ni exactement quoi dire. Craignant de vous ennuyer, je vais opter pour une version courte ne contenant que des nouvelles fraîches. Dépoussiérer des faits plus anciens ne m’enthousiasme guère, c’est une activité que je réserve plutôt pour mes vieux jours, lorsque je chaufferai vainement mes mains auprès l’âtre et que mes yeux ne me montrant plus qu’une version fatiguée du réel choisiront de céder la place à une mémoire qui se fera une joie de rejouer les petits actes de ma vie sur la scène de mes souvenirs.

Mais trêve d’inepties ! Depuis un mois j’habite à Sémur, en Duché de Bourgogne. J’y habiterais pour le restant de mes jours si je parviens à y trouver la quiétude à laquelle j’aspire. Je vais normalement devenir sergent du guet dans quelques jours et, qui sait, je me laisserai peut-être séduire encore une fois par la diplomatie. Un grand projet occupe mes pensées. Vous allez vous moquer, mais tant pis, je vous le confie : je souhaite acquérir quelques arpents de bonne vigne et produire mon propre vin. Le boire le soir, au bord d’une fraîche rivière l’été, face à une cheminée pétillante l’hiver. Ce petit bonheur semble être à ma portée. Pour l’heure j’épargne, les voyages et les études ont mis mes économies à mal. Le temps j’en ai encore, heureusement. Parfois il me semble que je n’ai plus que cela, surtout cela.

Dites-moi, avez-vous vous aussi un projet qui vous tient à coeur ? A moins que vous ne l’ayez déjà réalisé, votre plume habile et prolifique à la main, un sourire conquérant aux lèvres et le drapeau de votre volonté hissé bien haut. Les gens avec qui je puis correspondre se comptent sur les doigts d’une main, et ceux avec qui j�en ai envie sont encore moins nombreux. Aussi vous serai-je reconnaissant de bien vouloir considérer cette missive avec indulgence et d’y donner suite. J’apprécierais beaucoup avoir de vos nouvelles.

Bien à vous,

P.


Cyann ferma les yeux et se remémora son visage.

Elle n'avait ni plume ni encre mais la réponse se forma dans son esprit.



Citation:
Cher P.

Au fil de vostre missive, je me noie dans les entrelacs tracés par vostre plume adorée. Je vous l’avoue, par ce travers de franchise qui m’est propre : je n’arrive pas à découdre l’écheveau de mes sentiments entremêlés. Là, je tire sur un fil bleu de la joie de vous savoir en vie et plein de projets, ici un fil rouge de savoir que vous avez parfois encore une pensée pour moi et ailleurs encore, ce fil noire qui étire la toile de mes jours, ombre d’un pincement de ne pas comprendre pourquoi vous pensez toujours à moi alors que c’est vous, par deux fois, qui avez fait que nos chemins se séparent.

Non, je n’ai pas hésité un instant à vous répondre, comme si ce fil, un jour tissé entre nous, était indestructible, tels ces fils solides en soie d’araignée. Mais j’ai hésité quant à la nature de ma réponse. Que dois-je écrire à celui avec qui j’aurais volontiers tisser sur le métier des rêves d’avenir ? Que dois je écrire à celui que j’ai attendu pleine d’espoir, la pelote de fils en main, au bout du couloir et qui est parti sans même prendre la peine de défaire les points ? Ma plume est restée muette, et moi bouche cousue. Les jours ont passés. Me voilà.

Je suis riche de milles aventures qui colorent la toile de mes jours.
Plume toujours libre, maîtresse troubadour accomplie, rédactrice en chef de l’AAP passionnée, j’aurai bientôt mené à bien ma tâche et pourrai passer la main. Je puis dire que le monde des lettres m’aura comblée.

Je suis désormais Lorraine d’adoption, je vie entre terre et ciel, le nez au vent, au pied d’une cascade magnifique, la cascade du Talon. Après avoir vécu si longtemps les pieds dans l’eau , je ne sais vivre sans, vous le savez.

La légende dit qu’une fée bleue y vit aussi mais je ne l’ai jamais croisée. Dommage, on dit qu’elle exauce les souhaits et, même si la vie m’a comblée dans certains domaines, je lui aurais bien soufflé au creux de l’oreille les derniers qu’il me reste à réaliser !

Croyez vous qu’il y ait des rêves qui soient inaccessibles même aux fées ?

Qu’Aristote veille sur vous cher P.,

Cyann, tout simplement



La jeune femme se mordait la lèvre et regretta que ces rustres de soldats l'ai privé de la vieille mallette en cuir élimé contenant tout son matériel.

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Cyann


Cyann était désormais de retour chez elle, emmitouflée dans un long châle de laine si doux qu’il eut lui rappelait le chat d’Ylanis, feu son mari. La troubadour s’était confortablement installée près de l’âtre comme à son habitude, dans la fauteuil de velours cramoisi. Elle tenait dans sa main fine aux longs doigts blancs tachés d’encre, une missive et tout prés d’elle sur le guéridon aux pieds sculptés en forme de pattes de loup. Elle relut la lettre pour la troisième fois.

Citation:
Chère Cyann,

Si votre réponse a suscité chez vous bien des interrogations, sachez que la lettre qui les a motivées en a soulevées tout autant dans mon esprit. Que dire à la femme que j�ai par deux fois délaissée d’une manière que courageusement je ne préfère pas chercher à qualifier ? Ai-je même le droit de lui écrire ?
J’ai raturé de nombreuses phrases, manipulé bien des mots, soupesé les lettres. Failli abandonner. Mais j’avais envie de vous écrire, de savoir comment vous vous portiez. Un fil indestructible, dites-vous. Malgré moi c’est bien ce que j’ai constaté. A mon grand désarroi.

Votre souvenir ne surgit pas si souvent, mais lorsqu’il s’invite il a un tel aplomb, une telle autorité qu’il ne me laisse pas de répit pendant plusieurs jours et se repaît des restes de ma mémoire jusqu’à ce que dans sa bonté il m’accorde une trêve. Il faut bien qu’il me tourmente un peu. La plus grande lâcheté est-elle de rêver un pardon ou de se croire inexcusable ? Aristote pencherait pour la seconde solution, il aime les repentirs. Pour ma part je ne sais pas.

Ainsi donc vous êtes en Lorraine. Je ne savais point qu’il y eut encore des fées en cette contrée, il me semblait que la bassesse, la cruauté et l’intolérance des hommes avaient fini par avoir raison d’elles, où qu'elles se trouvent. Mais si toutefois il s’avérait qu’une vit encore par chez vous, guettez-la : elle ne saurait refuser un vu à une sculpteuse de nuages. Quant à l’impossible, il ne dépend pas de la fée mais de celui ou celle qui prononce le souhait. Un coeur vaillant dit le proverbe. J’y ajouterai une goutte de désir, un zeste de folie et un soupçon de rêve.

Bien à vous,
Puylaurens


PS : en me relisant je m’aperçois que j’ai oublié l’essentiel : j’ai été très heureux d’avoir de vos nouvelles et de savoir que vous allez bien !


La jeune femme se mordit la lèvre inférieure et passa sa main libre dans sa longue chevelure d’or qui cascadait librement sur ses épaules dénudées. Elle se souvenait parfaitement du jour où elle avait enfin envoyé la réponse qu’elle avait écrite dans sa tête du fond des geôles du domaine de son parrain, le duc de Noviant. Elle se désespérait alors sachant que si Circa mourrait, elle le rejoindrait dans la tombe. Par chance, Circa avait survécu au mal qui le terrassait. Elle se souvenait, le noir, l’odeur de moisi et de latrines, cette sensation de froid qui vous glace les os et cette crasse qui vous colle à la peau … Puis, soudain, la clef avait tournée dans la serrure … Un soldat avait surgit et l’avait mise dehors sans ménagement. Elle avait frappé à la porte de la prison et il avait fini par lui jeter à al figure ses modestes biens à savoir sa mallette en cuir élimée. Quant au châle en laine, il lui avait dit ne jamais l’avoir vu… La jeune femme avait quitté le domaine de Circa à pied et était retourné en sa maison. En chemin elle avait fait halte à la cascade et s’était baignée de rosée et de lumière pour effacer les vicissitudes du passé tout proche. Allongée à plat dos dans l’eau, une de ses position préférées, elle avait commencé à jouer avec les nuages puis, soudain, une voix familière lui souffla la lettre écrite dans son esprit lors de son séjour en prison. Devant elle, le visage de Puylaurens se matérialisa au détour d’un nuage… il semblait l'attendre.... Elle se prélassa encore dans l’eau, ce que font toutes les sirènes, et se mit même à chanter en se séchant sur un rocher, sa crinière d’or pure échevelée dans la brise tiède.

Sise dans son grand fauteuil de velours près de l’âtre, elle se souvenait du souffle si doux sur sa peau et cela réchauffait son hiver… Oui, elle lui avait envoyé la lettre puis, elle avait vécu sur les routes durant son mandat de porte parole et de bailli. Si fait qu’elle n’avait pas mis les pieds dans son chez soi. Il était grand temps de transformer cet endroit en une véritable auberge. La demeure entre terre et ciel devait devenir « l’arbre à Cadabras », un lieu magique, de rêve et de poésie, de rires et de chants. Mais voilà, il y a avait cette lettre et ce regret qu’elle sentait poindre… Son amant la rappelait à elle, encore, et ici personne ne la retenait … Que faire alors ? Elle se sentait déchirée. Elle aimait la Lorraine mais détestait sa solitude présente qui était pis que l’absence de sentiments. Peut être devrait-elle en parler à un ami fidèle pour prendre conseil. Mais, il y a avait belle lurette que personne ne s’était pointé ici. La blonde leva la coupe de mirabelle à ses lèvres framboises et la vida d’un trait. Elle resserra les plis de son châle bleu des ciels d’été sur sa poitrine et abîma son regard océan dans les flammes jaunes orangées qui léchaient les bûches d’un air de gourmandise absolue.

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Cyann


La troubadour au visage lunaire bordée de soleil ne se réveilla qu’à l’aube, dans la lumière mauve qui filtrait à travers la persiennes et formait sur le plancher un lac doré. Le feu avait molli et le froid s’était insinué entre ses os. La blonde frissonna puis, elle se leva et remua les bûches dans l’âtre, soufflât sur les braises avec un long tuyau sculpté de motifs qui semblaient raconter un conte sur le fil du bois. Elle rajouta quelques branches bien sèches issues d’un panier déposé non loin de la cheminée. Elle s’affaira et en quelques instants, elle se servit du lait chaud et du miel sur de délicieuses tranches de pains. Une fois revigorée, elle rangea la pièce et tomba ce faisant sur la lettre qu’elle avait posée sur le guéridon la veille, sans pouvoir y répondre. Elle caressa la missive de ses longs doigt fins l’air songeuse puis se détourna un instant allât ers un coffre en papier bouilli relié de cuir, une de ses petite merveille serti de boucle de bronze, elle y fourragea un moment en extrayant toute sorte de chose et les déposant sur la table en bois rustique.

Elle s’assit sur le banc face à la grande table et chercha d’abord le conte qu’elle avait écrit pour le concours de poésie Lorraine. Elle commença à ne relire les phrases de départ puis partit dans ses souvenirs…. Les visages impatients, les rires, l’odeur de la mirabelle…. Son ventre repus qui tirait sur le velours chatoyant de sa robe, fruit d’un autre concours de cuisine celui e dont elle était juge juste avant …. Elle sourit et se souvint …. presque en riant tant elle, y avait pris du plaisir ...


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La complainte du vieux sabot…

Excusez-moi je n’ai pas de folle déclaration d’amour à faire … * le visage de porcelaine s’empourpre virant au rouge coquelicot, elle sourit puis, elle ajoute* ou plutôt si … à la Lorraine et à vous amis lorrains

* silence feutré…*

Il était une fois un sabot…


Elle marque un temps d’arrêt puis regarde son public et ajoute en secouant ses nattes blondes

tssit je vous entend déjà … celle là avec ses gros sabots on la voit arriver de loin parbleu ! « ça vaut pas tripettes c’histoire » qu’vous allez m’ dire ! « A nous autres les lorrains, le coup de passer en lorraine avec ses sabots, on ne nous le fait plus » ! Mais que nenni, braves lorrains et charmantes lorraines …. Ouvrez grand vos aroyes(1) et écoutez donc cette histoire que je vais vous conter … que vous disais je donc ?

* silence …. la troubadour hoche la tête, les yeux rieurs puis habité d'un sérieux soudain *

Ah oui ! ma foy …

Il était une fois un sabot… un vieux sabot plus très reluisant pour tout dire … un sabot un brin éraflé, cabossé ici et là, et encore crotté d’une escapade au demeurant fort, fort lointaine …Cela faisait si longtemps qu’il dormait là parmi les barailles(2) en compagnie du vieux châle bleu ciel sous la patère ancestrale, gravé aux initiales d’un arrière grand père habile à sculpter le bois tendre, qu’il en avait oublié les senteurs du dehors… celle d’autrefois quand la Lorène, encore bêcelle(3), enfilait sa béguinette(4), chaussait ses sabots et se ruait dehors à petit pas pressés, l’entraînant alors dans une folle cavalcade. Odeur d’herbes humides, l’humus chargé de senteurs de sous bois faisait craquer le sabot vigoureux.


En aparté, la plantureuse poétesse se penche à nouveau vers le public et dit :

Ah j‘en entend déjà me dire « m’enfin ma p’tite dame cêto point un conte qu’il nous faut pour c’te concours, on vous rappelle que cêto un poème crévindiou… «
Patience amis, patience, ce récit réserve bien des surprise à qui sait écouter *dit la troubadour en plissant ses yeux couleurs d’océan* Ecoutez donc parler ce vieux sabot lorrain…


Cyann prend une voix grave lorsqu’elle parle pour le vieux sabot

Ah ! Qu’il était doux le temps des mirabelles, *soupirait le vieux sabot solitaire !* Qu’il faisait bon se balader dans les vergers, au tendre matin et entendre crisser l’herbe humide sous ma semelle ! Qu’il faisait bon sentir la peau du fruit éclater sous la pression de ce pied enfoui au creux de moi, union sensuelle, peau contre bois, bois contre peau… Qu’il faisait bon sentir couler le fluide troublant, le sentir disparaître, absorbé par cette terre qu’il imprègne chaque jour davantage, qu’il nourrit de son parfum délicat. La journée n’était qu’aller retour entre les troncs d’arbres, sous les branches lourdes, et l’esprit loin de la cueillette, vagabondait. De ci, de là, les lorrains se jetaient des regards noirs ou papillonnant, jacassaient comme des agaces(6) , échangeant rires et secrets. Bientôt, la fin de journée. Elle ôtait son pied menu de mon corps de bois et déposait son bagé(5) plein de fruits gorgés de ce soleil trop rare. Tous jetaient enfin dans le grand tonneaux leur butin. Puis, collés en grappe, riant et chantant, ils allaient écraser en cadence, dans ce fût immense, la récolte de fruits trop murs, dont le parfum envahissait soudain l’espace. Tous les nez s’emplissaient de cette joie sirupeuse ; et, au fil du temps, grâce à un miracle béni par Sainte Boulasse, la pulpe du fruit se ferait nectar délicieux, ce nectar qui faisait si bien tourner la tête de la Lorène !

La conteuse ajoute :
Le vieux sabot soupira de nouveau, un sourire accroché à sa pointe.

Puis, Cyann s’exclame :

Qui a dit que les sabots ne peuvent pas sourire ? Mmhhh … ?!
*Regarde un par un, les membres du public d’un air de dire « attention j’ai les noms de ce qui suivent ! » et chuchote en se penchant un peu plus* Les choses murmurent si vous savez entendre …

*A nouveau voix du vieux sabot … *

Ah qu’il était doux le temps où les têtes tournaient ! Tournaient et se retournaient sur la blonde Loréne ! La saison des mirabelles jouait de l’air du temps sur des musiques empruntes du soleil de l’aunaye(7) passé. Les pieds voletaient de concert, chaussés au creux de mon corps chaud. C’était le temps du bal. L’automne était au rendez-vous. Je vibrai de tout mon être à ses sons envoûtants et marquait la cadence. Parfois, un maladroit s’écrasait sur ma carapace, l’égratignant de souvenir. La petite éraflure, là … oui, celle-ci sur le côté … c’est le bon père Gottfeuer lors de la fête du couronnement du duc j’me souviens fort bien !… Pourtant bon danseur, l’père Gottfeuer … oui bon danseur qu’elle disait la Lorène …
Le sabot hoche la tête d’un air entendu… puis dit sur un ton de confidence …
Mais il a, dit-on, un penchant pour la mirabelle … et en fût de préférence !

La sabot rit tout seul, s’agite de soubresauts interminables qui font voler la poussière à travers le grenier de la chaumine qui se met à grincer en signe de protestation. C’est que son armature n’est plus toute jeune non plus ventrebleu !
Le nuage de poussière retombe, le sabot, aux atours désormais aussi blancs que les cheveux de la Lorène, tousse.

Arrêtes de nous esbaudit avec tes râleries d’bois racorni, tu grinçais déjà du temps du Jolot ! Oh oui ! Que tu grinçais ! Quand, dans la lucarne du grenier, les nez mutins des six nains d’la Lorette et du Jolot s’montraient ! Ah parbleu, quelle fête quand ça se bataillait à l’édredon ! les plumes voletaient dans l’air !

L’jolot, il la faisait grincer elle, plutôt qu’toi r’marques bien * rire de sabot * … elle couinait plus fort que toi ! Depuis la fameuse fois où dans le p’tit bois … sur la verte mousse .. j’me souviens bien, j’étais là … ils se regardaient avec des yeux de merlan frits d’pis des mois … lors des cueillette et pis… voilà qu’la fête du verger maudit arrive avec ma feste des morts … « Halucine » ils appellent ça j’crois ben … Palsembleu ! Ils étaient tous frusqués d’drôles de façons. Avec des airs à vous fiche la frousse * frisson de sabots*. La lorène, on aurait dit une citrouille géante avec toutes ces couleurs criardes… Ca a pas eu l’air d’le déranger, le Jolot, il a relevé ses jupes oranges et caressé sa peau blanche et douce, il l’a fait basculer dans l’herbe. C’est là que je suis tombé sur un chardon, un chardon noir. Je suis resté là à les écouter gémir… Drôle d’idée aussi, que d’se vautrer sur des chardons quand on a une peau tendre comme celle des mirabelles ! Qui s’y frotte s’y pique ! Je suis resté là à les écouter gémir Tandis qu’ils prenaient leurs pieds, au lieu d’me le laisser pour aller courir les bois à la nuit tombée. * soupir*
La Lorène n’a plus jamais été la même … elle courait plus doucement, après, comme alourdie …

*silence … qui dure dure ...*

Même qu’un jour la Lorette, elle a fait une couronne de fleurs, de ces blanches là qu’on brode sur les draps, un parfum de jasmin ; elle l’a posé sur ses cheveux d’or tressés puis, on est rentrés, un parfum de jasmin à la traîne. Elle a mis une robe blanche très belle avec une dentelle au poignet. Elle était époustouflante, foy de sabot !
J’ai jamais su ce que j’avais fait …toujours est-il qu’elle est partie avec le Jolot dans son beau costume bras dessus, bras dessous, sans moi ! SANS MOI ! La première fois en 8 ans de vie commune parbleu ! Elle m’a préféré des souliers noirs, à boucle, sur ses bas blancs ! On a pas idées. Va t’en savoir ce qui lui est passé par la tête ! Des souliers pffuit!

Le sabot lève les yeux au ciel.

C’est comme ça que je l’ai rencontré … elle …

Le sabot rêvasse un instant.

*silence ...*

Et pis… dès le lendemain on est reparti dans l’airot( à s’accripotir(9) dans l’ ailouïère(10) pour s’occuper des cochons. C’est qu’la charcutaille, ça se fait comme ça pour sur ! L’était douée, la Lorène ! Et pis ses quiches palsembleu! Toute la maisonnette fleurait bon la Lorraine !

Ah qu’il était bon le temps des mirabelles…

La Lorène elle a enterré trois de ses nains et pis l’jolot. Elle était pas bien vieille, ça pour sur… elle a continué à courir les vergers et à se baigner à la cascade du Talon. Elle adorait regarder ces trombes d’eau qui jaillissaient de nul part et se jetaient dans l’immensité dans un fracas assourdissant. Moi j’la regardais d’la berge. c’est vrai que c’est impressionnant.

Et pis les jours ont passé, les années aussi. La maison s’est vidé, la Lorène aussi. Elle ne sortait guère plus. Et pis, un beau jour, un matin de janvier, alors que la tempête faisait rage dispersant en violentes rafales ses grains, elle m’a posé là au pied d’la patère. Depuis, je n’ai pas bougé. Elle non plus du reste. Elle est restée là dans son fauteuil, carrée dans le coin de la cheminée, à tricoter des châles. Elle ne bouge pas, ne dit rien. Sa fille s’inquiète, chaque jour davantage, tente de secouer sa mère ; le curé du village vien renfort, le maire, tout le voisinage. Puis, chacun s’en va déçu et n’y pense plus guère tandis que les jours défilent. Seule la plus grande de ses filles vient encore la nourrir et lui raconter les nouvelles du village. La Lorène, femme encore jeune pourtant, hoche la tête en signe de compréhension et continue de tricoter des châles bleu ciel, de toutes tailles, qui inonde le village. Un mal silencieux l’habite. Le temps a passé, immobile pourtant.
Dans ma tête aussi dur que le bois dans lequel je fus fait, les odeurs du dehors s’effacent au fur et à mesure … j’ai peur… peur d’oublier à quoi ça ressemble là dehors, la lorraine, de l’autre côté de la porte….* immense soupir du sabot, sa pointe semble se tourner vers le vieux plancher.


Cyann marqua une pause dans son récit. Elle demanda à boire de la mirabelle et le public en profita allègrement pour en faire autant puis, une fois les gosier rassasiés, la jeune femme se rassit et continua cette complainte du vieux sabot.

Amis lorrains, amies lorraines, l’histoire du vieux sabot ne se finit pas là, … Non !

Par un beau jour du mois de février, les cloches de la cathédrale sonnaient la messe du dimanche quand la Lorène, par un miracle du Très Saint, souleva tout à coup ses os endoloris par temps de silencieuse immobilité de son fauteuil, et enfila à nouveau ses sabots crottés et sa béguinette sur ses cheveux d’or désormais presque aussi blancs que la neige qui tapissait la lors Lorraine. La porte se rouvrit en grinçant sur un monde immaculé. La Lorène en marche traversa le verger où les fruits de l’hiver pointaient leur griffes de glaces translucides, stalactites aux milles reflets. Le sabot s’enfonçait sans bruit dans l’épaisse couche de nuages que les anges avaient jeté aux hommes, pour égayer cette rude période de froidure. La Lorène traversa le village blotti au cœur du vallon, le long du rigaillou à la surface si gelée qu’elle renvoyait au ciel, d’un bleu limpide en ce dimanche, la longue silhouette échancrée de la femme aux cheveux d’or blanc arrangé à la hâte sous la béguinette et aux sabots décidés. Bientôt, la Lorène s’arrêta devant l’immense bâtiment de la cathédrale. C’était l’heure de la sorti de la messe du dimanche. Elle resta plantée là, ses yeux d’un bleu trop vif où brûlait un soleil blanc d’hiver, scrutait les badauds sortant de la messe. Elle attendit longtemps, debout dans la froid. Des flocons voltigeaient autour d’elle et venait se loger au creux de ses seins blanc. Puis soudain, elle sembla tout entière s’animer à la vue d’un diacre plus tout à fait jeune et dont le visage accusait lui aussi les tourments d’une vie bien rempli et désormais vide de tout être cher, hormis bien sur, les fidèles de sa paroisse. Celui- ci occupé à discuter avec ses ouailles ne vit guerre notre Lorène arriver et se retrouva tout à coup avec cette grande femme qui le dévisageait et lui souriait. Il lui rendit son sourire, un sourire immense , des yeux grand ouvert, une lueur brillant au fond des prunelles.

- "Lorène ! Vous revoilà ! Cela fait si longtemps que … ou étiez vous donc passé ?"

La Lorène animée par on ne sait quelle énergie céleste paraissait désormais à nouveau bêcelle.

-"Mon père .. ou plutôt... Gottfeuer, elle relève les yeux vers lui*, je voulais vous dire depuis longtemps déjà, enfin depuis le bal, vous vous souvenez … Il y a de cela 20 ans enfin non 23 pour être exact mais.. enfin la vie m’a empêchée de … enfin de… vous dire … *Lorène s’empourpra* vous savez à cause vos accourds(10)"

* long monologue silencieux … Bien sur qu’il se souvient … elle lui avait à demi déclaré son amour … mais voilà, il était déjà promis à une autre, ils n’en avaient jamais reparlé. Il s’était marié, elle aussi. La vie avait continué et puis son Jolot à elle était mort, il ne la vit plus. Et sa douce s’en était allé aussi, l’hiver dernier.

-"Je te préhit() depuis si longtemps que j’en oublie le compte des jours… Gottfeuer "

Le diacre lui sourit et en réponse ouvrit ses bras dans lesquels vint se loger toute la Lorène. Il caressa sa chevelure d’or blanc et murmura à son oreille

-"Comment toi aussi Lorène ? Depuis tout ce temps tu y penses encore ? J’en ai rêvé tant de fois… je veux vivre à la colle(19) avec toi, ne plus te quitter, tout partager chaque seconde que Dieu faict"

Il la repoussa légèrement, avec une infinie douceur, et plongeant son regard azur dans le ciel de ses yeux lui dit sur un ton solennel

-"Veux tu m’épouser Lorène, ma Lorraine ?"

Elle sourit de ses yeux.

- "Oui, Gottfeuer, ange de mon kieur, feu de mes jours."

Ils échangèrent un bahi(13).

Les noces se célébrèrent en grandes et petites pompes, sabots et souliers vernis. Tous les lorrains émarmillés (14) cheulèrent (15) et finir ce repas gossés(16). la Lorène appauvrie par tant d’années à emmurer son cœur et à tricoter des châles sans fin, s’était mariée sans étufiau(17). Simplement vêtue de sa robe du dimanche, de son châle bleu ciel et de ses sabots cette fois. Les jeunes mariés se retirèrent vers minuit et Gottfauer porta sa promise comme le veut la tradition pour passer la porte de la grande ferme. C’est alors que, dans l’émotion du moment, la belle eut un petit tressaillement du pied gauche. Le vieux sabot glissa alors, tombant sans bruit sur le tapis de neige soyeux. Il s’y enfonça avec délice, sa pointe relevé vers les trois milliard d’étoiles qui riaient sous cape sur la toile noire de nuit.

On dit qu’à la fin de sa vie, le bon diacre, un érudit à la plume fort habile, écrivit ce poème :

Citation:
A Lorène ,
Ma Lorraine.

Féeriques flocons Lorrains
Tourbillonnent et effleurent
Puis, se posent en douceur
A l’aube naissante de ton sein
Blanc, la vie soudain palpite
La flamme vacille et s’agite.

Dissimulées en ton cœur
Dorment mille et une senteurs

Sous tes admirables pieds rebelles
Eclatent les tendres mirabelles
Le nectar forme une rigole
De la joie, il sera l’hyperbole.

Saveurs de quiche ou de potèche
Tu as fait tienne ce rude terroir
qui l’homme, de partout, allèche
une cuisine qui émoustille à émouvoir

Bouquets de tendre et verte mousse
Quand au petit matin, ta frimousse
Se réveillait d’une nuit d’amour
A la fraîche, murmures de toujours.

Relents de duels entre gentilshommes lorrains
Certains ne verront pas le jour demain
Ainsi se règlent ici les différends
Par la lame et par le sang

Arômes de festes et d’amitiés
Où l’on ressort repus et avinés
L’œil troublé et le regard abîmé
Sur des demains de franche gaieté

Ici point d’effluves nauséabondes
d’ennemis en marche qui agissent
Non point, de la belle Lorraine
Avertis, fort loin ils se tiennent.
Car sous tes sabots crottés crissent
Ces chardons, fleurs anarchiques
Dont partout l’on chante en ronde
Que parbleu ! Qui s’y frotte s’y pique !

Ah Lorraine, ma Lorraine
Forte et faible tout à la fois
En toi, comme en Lui, j’ai la foy
Ah Lorraine, ma Lorraine !



Amis lorrains, amis lorraines, si vous allez devant l’étèche de Lorène, chaussez donc le vieux sabot, qui sait dans quelles aventures il vous emmènera ?



Citation:
Lexique du patois lorrain utilisé dans ce conte :
1. Aroye, n.f. Oreille.
2. Barailles, n.m. Instruments ou objets sans valeur ou détériorés
3. Bêcelle, n.f. = Jeune fille
4. Bagé, n.f. Petit panier rond
5. Beguinette, n.f; Coiffe Lorraine
6. Agasse, n.f. Pie.
7. Aunaye, n.m. été
8. Airot, n.m. Réduit à cochon.
9. Accripoter (s'), verbe S'accroupir
10. Accourds fiançailles
11. Prêhi, verbe Aimer
12. Bahi, n.m. Baiser.
13. Kieur, n.m Coeur
14. Emarmillé, adj. Emerveillé.
15. Cheuler, verbe Boire beaucoup
16. Gosser, verbe Gaver, (Etre gossé), quand l'on a beaucoup mangé, rassasié.
17. Etèche = grande ferme
18. Vivre à la colle expression lorraine qui signifie ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre



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Émergence de ce rêve éveillé, souvenir tout proche qui ravie son cœur, il y avait eu tant de magnifiques poèmes ... même celui de Gnaaz, pour dire pas celui vilement emprunté à un autre, non, non .. le sien était beau ...

La troubadour senti quelque chose s’ouvrir en elle. Ce poème qu’elle avait écrit pour ce concours organisé par Lavania et Elisette en grande partie, lui avait révéler quelque chose d’important …. d'important pour elle et dont elle n'avait pas conscience jusqu'alors...

Elle s'était attachée à la Lorraine. Partir serait une déchirure ….
la blonde se mordit la lèvre inférieure ... D’un autre coté, rester était déjà en soi une déchirure et elle le savait aussi… Elle toucha d'autre parchemin, d'autres lettres, puis un tissu Mais fuir était ce la solution ? Le fuir Lui ou se fuir elle ? Et puis sa famille .... ?

Le jour se fit en elle. La réponse était là à portée de cœur : ce qui était certain, c’est qu’elle n’appartenait plus à son passé mais à l’avenir et que celui-ci prenait une étrange tournure certes, mais dans ce paysage familier…. Se dit elle tout en se levant et en regardant les flocons tomber par la fenêtre de sa chaumine perchée en haut d’un arbre. La neige avait recouvert les branches nues des hauts arbres et des sapins dressaient leur fières robew de bal à travers la forêt.

La jeune femme se rassit à la table, prit la plume et gratta enfin le parchemin de sa fine écriture, pleine de déliés.


Citation:
Cher Puylaurens,

Comme vous le constatez par la longueur de vostre attente, je fus fort occupée ces derniers temps. Mais, je sais que, connaissant la lourdeur des tâches de conseillers, vous ne m’en tiendrez guère rigueur. Et puis, vous m’avez fait attendre si longtemps que je puis bien vous faire attendre un peu à mon tour, n’est ce pas ?

A la lecture de vostre dernier courrier, j’ai senti cette envie poindre en mon fort intérieur, chevaucher les ailes du vent à nouveau, libre, voguer vers des terres inconnues, prendre le large et pourquoi pas venir m’arrimer quelques temps au pays qui est le vostre, histoire de goûter avec vous l’air du temps. Mais, j’ai déjà parcouru tant de chemin pour vous et ce, vainement, que l’espoir m’a désertée. Vous avez fait vostre vie. Il me faut faire la mienne, je le sais. Je ne dois rien attendre de vous. Et cette envie de vous revoir n’est que le reflet de ma propre nostalgie, de sentiments enfouis à jamais présent mais néanmoins spectre du passé si toutefois pour vous, ils ont jamais pris corps.

Le passé … voilà bien ce qui occupe aujourd’hui mon présent, un passé encore plus lointain que celui où nous avons partagé l’espace d’un instant éternel, un éclat de lumière céleste. Cela remonte à l’époque de mon départ d’Artois. Voyez vous, j’ai fait une bien étrange découverte. Par un beau jour de mai, une missive scellée me parvint de rivages lointains en une langue que je ne maîtrise qu’imparfaitement. I'm just a woman
...

Toutefois, la terre du vieil ennemi de mon pays natal m’appelait. Des terres laissées sans héritier connus en Angleterre devenaient alors mon héritage. La baronnie de Tavistock. Vous imaginez mon émoi. Fille de porchère de mère en fille, je me croyais. Et me voilà désignée dans une lignée étrangère comme noble dame. Pensez-vous moi... la porchère ! M^me si bien sur cela fait bien longtemps que je me suis extraite de ma condition à la force de ma plume.

Que de questions cette missive soulevait-elle ! Le pli stipulait que pour obtenir cet héritage, il fallait venir vivre en terre angloise pour prendre soin du domaine et siéger parmi les nobles de la reyne. Je m’imaginais alors débarquant d’un bateau pour aller vivre la bas, dans ce pays incertain, où dit on il pleut sans cesse, la vie des grandes dames, brandissant dans les jardins mon éventail et pérorant sur des sujets oiseux. Cela me fit sourire. Toutefois, se découvrir une famille alors qu’elle est d’ors et déjà disparut est un destin bien cruel. Le secret de mes origines venait de naître et il s’empara de moi. Vous savez comme la curiosité peut me pousser à battre la campagne. Je saisis aussitôt ma plume, animée d’une excitation subite, et lançait des angloiseries au dessus de la Manche.

Quand le pigeon revint, c’était avec de bien étranges et nouvelles questions plus qu'avec des réponses. C’était à ma mère, dont je n’eus qu’un portrait fané par le temps, feue Maeva de Terle, baronne de Tavystock - elle était belle mais, le croirez vous, elle avait les cheveux roux -que je devais cet héritage incongru. Mais, plus aucun membre de cette illustre famille ne subsistait plus au delà de l’océan. Par contre, la baronne avait épousé un noble lorrain avec qui elle avait eu 5 enfants dont une certaine Cyann. Un de mes articles parus en Angleterre permis de retrouver ma trace. Toutefois, le reste de ma famille reste un mystère et j’ai eu beau éplucher les archives de l’hérauderie impériale, sans le nom de famille de celui qui fut, sans même que je le sache, mon véritable père, je ne puis retrouver mes frères et sœurs si tant est qu’ils sont encore en vie. Je crains que ma quête soit vaine.

C’est ainsi que je fus "baronne d’un jour". Pensiez-vous que j'aurais traversé la manche pour quelque couronne ?

mais le mal était là, un doute, une curiosité un espoir ...Lla perte de la famille dans laquelle j’ai grandit en pensant que c'était la mienne n’est pas étrangère à ce fol espoir. Aristote accorde-t il des secondes chances ?

Comme vous le dites si bien, ce serait présomptueux de ne pas essayer d’y croire. Je vais tâcher de chercher de nouveaux indices bien que mon espoir s’amenuise au fil des jours.

Je reporte mon voyage au moins pour quelques temps et profite de ce surprenant pays qu’est la Lorraine. Peut-être aurez vous envie de me visiter à l’occasion. Vous serez toujours le bienvenu en ma demeure en espérant que vous n'avez pas le vertige. J'ai la folie des hauteurs !

Qu’Aristote vous tienne sa Sainte Garde, Homme Forteresse,

Cyann, tout simplement

PS : pardon je m’aperçois qu’habitée par des fantômes, j’en ai oublié l’essentiel, vous demander des nouvelles de vous, honte à moi ! Serez vous assez aimable pour me pardonner l’inexcusable ?



La maitresse troubadour reposa sa plume et caressa du bout des doigts une étoffe. Elle la déplia devant elle et la contempla un moment en silence. Seul les craquements du feu faisait pétiller la maison.




Cette bannière avait appartenue à sa mère ...


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Cyann
L'arbre à cadabras

EPISODE III : Le dilemme du juge : La louve enragée, le cognac & la troubadour


Un jeune juge doit passer la rivière à une louve enragée, un fut de cognac & à une troubadour.
Il n'y a que deux places la barque. il e peut laisser le cognac avec la louve enragée, elle boirait tout !
Il ne peut laisser la troubadour avec le cognac qui le boirait bien rie que pour faire enrager la louve. Et il ne peuyt laissser la louve enrége et la truobadour sur la rive, elle se battrait comme des chiffoniers.....





Quelques jours plus tard

Des gouttes de sueurs perlaient à ses tempes en cette aube violette. Cyann dormait encore d'un sommeil agité, semblant se débattre avec quelque Vieille-Qui-Presse. Soudain, elle se releva en criant. Elle passa la main dans sa chevelure pouasseuse et son rêve mué soudain en cauchemar déferla dans son esprit. Toute la nuit cela avait été comme cela. Inévitable répétition fantasmatique d'un rêve ou se dessinait un avenir possible et heureux avec l'homme de ses pensée et l'arrivée brutale d'une louve enragée reniflant après du cognac et se jetant à la gorge de la plantureuse troubadour, sans sommation aucune, lui plantant deux crocs acérés dans la gorge et lacérant sa cuisse droite. Machinalement, la jeune femme porta la main à sa gorge. Elle caresse l'estafilade. Non, cela n'avait pas été qu'un cauchemar... ou qu'un rêve ? Elle ne savait pas trop trancher, tout est dans tout et la le mal et le bien se tenaient les coudes .... Où plutôt non, la blonde malgré la douleur lancinante dans sa jambe droite et l'estafilade dans son cou, se sentait merveilleusement bien comme libérée du poids du doute ....
Ragaillardie contre toute attente, la jeune femme repoussa les peaux de bête et sauta de son lit.


Oucht ! Ventrebleu, elle m’a bousillé une guibole la saligaude !

Cyann fulminait d'avoir du se retenir de lui sauter à la gorge elle aussi .... dur de ne pas se comporter en animal ... alors que toutes ses émotions étaient alors exacerbées. Enfin, elle avait su rester calme .. malgré l'affront, la menace et la douleur ... elle progressait faut croire ... la sagesse ? La jeune femme lâche un rire cristallin dans sa chaumine qui s'en trouva toute réchauffée. Elle s’affaira et prépara un cataplasme à la sauge qu’elle appliqua sur sa jambe endolorie. Une fois fait, elle s’installa à la table de bois grossiere et tira à elle un parchemin vierge et écrivit.

Citation:
Aux représentants de la privauté Touloise & dame Barberine , Procureur de lorraine

En ce 20ème jour de décembre 1457,


Moi, Cyann, tout simplement, habitante du duché de Lorraine & résidente de Toul & Nancy,
J’accuse Dame Mélodie Von Strass De Réaumont Kado’ch, baronne d’Ottange, d’agression physique envers ma personne


J’accuse Dame Mélodie Von Strass De Réaumont Kado’ch, baronne d’Ottange,
De m’avoir causé des dommages physiques.


J’accuse Dame Mélodie Von Strass De Réaumont Kado’ch, baronne d’Ottange,
D’avoir traîner son nom et ses titres dans la fange par son comportement irrespectueux de la loy et de la vie même, ainsi que les noms de ce sdeux familles par la même occasion.


J’accuse Dame Mélodie Von Strass De Réaumont Kado’ch, baronne d’Ottange,
D’avoir attaqué une habitante de Lorraine lors même que ses fonctions dans l’OST, lieutenant gouverneur de Vaudemont & commandant des Loups Blancs de Lorraine , si ce n’est la morale et le bon sens, lui ordonne de protéger la vie des innocents sur le territoire de Lorraine.

J’accuse Dame Mélodie Von Strass De Réaumont Kado’ch, baronne d’Ottange, d’être habitée par le malin et de se transformer en louve sauvage et agressive, tout à fait incontrôlable, des lors que la boisson s’est emparée de son âme ou plutôt ...l’a désertée …


Et je demande réparation à la justice lorraine.


Faict à Toul, le 20ème jour de décembre 1457

Cyann, tout simplement


La jeune femme contempla la missive et repensa aux paroles de Sabifax en méditant. Elle aurait aimé qu’il en soit autrement …et ne tenait pas particulièrement à se faire de Dame mélodie une ennemie. Elle n’avait rien de personnelle contre cette femme. Oui, mais devait elle pour autant acceptée d’être frappée ? Menacée d’une dague ? La réponse était claire dans son esprit … Non. D’autant que la loy ne lui permettait pas de répondre sans se mettre elle-même en danger. La loy est la loy et est la même pour tous. Elle posa le parchemin sur la table. Marcher était pour elle très difficile vu l’état de sa jambe. Elle irait poster la lettre dès qu'elle se sentirait prête. Toujours est il que sa ambe lui faisant un mal de chien, il lui fallait sortir à cheval cette fois.

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Cyann


Un pigeon se posa, porteur d'un message. la jeune femme libéra le volatil et lui donan quelques miettes de pain trempés dans du beurre et du lait à grignoter. Elle lut le pli et se allat le ranger dans un coffre en papier bouilli parmi d'autre parchemin écrit de la même main. La jeune femme prépara esnuite, en trainant la jambe et serrant les dents, son paquetage. Elle avait pris l'habitude telle les vieilles femmes de se parler à elle-même... et une petite voix, celle de sa grand mère paternelle, lui répondait. Dialogue intérieur qui animait ses journées.

Je pars rejoindre Toul ... poster ma plainte, va falloir que j'monte Eole ....Quenotte sera pas fichue de m'porter tant il y a de neige sur le chemin.

Ya Voll. Rien à voir avec ce pli qui t'invite à le rejoindre Lui.... et direu du mal deu Quenotte ! Parce queu toi avec ta jambeuu volleu, tu pourrais le faireu ? Alors Cycy remercie donc ta vieille carne ! Elle en a fait du chemin avec toi, par tout le pays de long en largeu et en travereu, et te zupporter ze n'est pas une zinécureu

Cyann hocha la tête pour elle même tout en enfournant un châle bleu des rouleaux de parchemin, de l'encre, deux plumes, un livren, un pot en terre cuite et d'autres menus objets dans ses fontes.

Chevaucher cette vieille carne demande des trésors de patience, elle apsse plus de temps à manger qu'à avancer


Aurais-tu oublieuu zetteu fois ou Gott sei Danke la vieille carne t'a sauvé la vie ? Tu sais la fois où ce détrozsseur visait ta bourse alle Geld von eine Leben ? Heureusement qu'il s'est intéressé à tes jupons avant de te tuer et que la Quenotteu a ru ...

ouioui ...bon enfin, par le froid qu'il fait et vu que je ne sais de combien de temps je vais avoir besoin de séjourner en ville pour que ma jambe se remette, je vas l'emmener à la traine d'Eole. Je la chargerai au minimum.

La blonde s'éxécuta. ce ne fut pas sans mal. Car descendre l'échelle de corde de la hauteur de la plate forme au plancher des vaches avec une jambe en vrac fut pour le moins éprouvant. La troubadour avait eu son lot de combats et de batailles là haut dans le nord, il lui en restait des medailles, la sienne et celle de son jeune frère, mort au combat, et quelques techniques utiles : elle planta ses ongles dans la chaire de son bras lorsqu'elle se sentit lacher prise, ce qui eut pour effet instantané de l'empécher de perdre connaissance. Elle devait quitter l'arbre à cadabras, le temps de se soigner. Elle soupira en jetant un oeil alentour : la nature était si belle en cette saison ! Pourvu que je revienne bien vite se dit-elle.

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Cyann


En route vers l’arbre à Cadabras

Un souffle glacé soufflait sur le tapis de fine fleurs de neige les soulevant dans l’air pour les laisser retomber en une pluie silencieuse et cristalline, voile scintillante de milles éclats sous les rayons dorés qui perçaient à travers les branchages tout de blancs vêtus. Les bois craquaient en contrepoint de cette harmonie claire et du grondement en sourdine de la cascade du Talon.

Cyann inspira profondément et s’étira pour mieux inspirer encore, un sourire à ses lèvres framboises. Enfin, elle retrouvait son chez elle, la nature et les grands espaces ; le silence habité de la forêt faisait vibrer son âme à moins que …. ce ne soit la présence de celui qui chevauchait derrière elle … ou plus certainement les deux à la fois. Enfin chevauchaient c'était là un bien grand mot ... la troubadour ne put s'empêcher de chercher l'expression exacte qui convenait pour la circonstance ..."se laissait transporter comme un veau qui va à l'abattoir"? "se faisait trimbaler comme un sac de farine sur le dos d'un baudet "? Elel le regarda et le regarda un instant. Il faudrait remédier à cela ...

La sente était par trop étroit en cet endroit pour qu’ils chevauchassent côte à côté. Il lui avait fort aimablement proposé de l’accompagner un peu plus tôt et elle avait accepté eut égard à sa jambe blessée bien entendu. Elle dit donc à haute voix pour son compagnon de chevauchée au royaume de la fée bleue :


En cette saison, il aurait vraiment été dommage ne de ne pas pouvoir profiter de la beauté des lieux.. ne trouvez vous pas cher Sabifax?
Non point que je n’aime pas Toul. Cette ville bruisse de vie et je m’y plait beaucoup en temps normal. Mais ce récent séjour était pour le moins …forcé …
* silence *
Non pas que enfin, fut disons .. qu’il fût merveilleusement mouvementé !

* sourit en regardant le ciel *


Tout en chevauchant ses pensées dérivaient … Elle avait mis à profit son séjour forcé à Toul, à l’auberge « le relais des voyageurs ». Enfin forcé … mais si merveilleusement mouvementé que …. la jeune troubadour en souriait béatement aux cieux en de frais matin de janvier. Toujours est il que, tant qu’à être en ville, elle en avait profité pour faire des recherches sur cette famille dont elle ferait partie tout en ayant été éduqué part une autre. La voix à l’intérieure d’elle, celle de sa grand mère paternelle, n’intervenait étrangement jamais sur le sujet… La jeune femme plongée dans ses penséeset habitué à parler tout hau, dit sans s’en rendre compte à haute voix :

Oma se montre aussi silencieuse sur le sujet qu’elle ne l’avait été lorsqu’elle avait de son vivant… Pis ! Si toute cette histoire s’avére vraie, Oma avait terriblement bien joué la comédie !


Emmitouflée dans son manteau couleur de rouille, la jeune femme juchée sur la selle du fringuant Eole, se retourna et jeta un coup d’œil sur Quenotte, sa vieille jument en longe, derrière le frison, et chargée de provisions et sur Sabifax. Les chevaux avançaient sans peine car la couche de neige était encore fine. Une chance ! La blonde enfonça ses talons dans les flancs de son destrier et hâta le pas vers l’arbre à Cadabras. Elle fût bientôt éblouie par milles feux et s’arrêta. Juste à cette endroit de la sente, l’on avait vu sur la cascade du Talon. Celle-ci aujourd’hui, dans face au soleil blanc d’hiver semblait être un geyser éclaboussant tout autour d’elle de gouttelettes de lumière pure.

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Sabifax


Il avait passé quelques jours auprès de Cyann qu'il surnommait affectueusement 'l'infirme'. Le jeune homme n'avait jamais été très doué pour les petits surnoms mais la poétesse ne se plaignait pas trop de celui là... alors pourquoi aurait-il cherché d'autres petit noms qui évoqueraient l'une ou l'autre de ces qualités... ou défauts qu'il lui découvrait jour après jour. Ce dimanche matin, il lui avait écrit une courte lettre lui proposant une simple promenade jusqu'à son arbre et la belle troubadour lui avait fait part de son désir de retourner y séjourner.

Ainsi en cet après-midi ensoleillé, elle avait tapé à la porte de sa chambre pour... qu'ils partent ensemble jusqu'au magnifique royaume de la fée bleue.

Les soucis commencèrent (mais avec ces deux là, les ennuis et autres péripéties deviennent presque une habitude) quand il aperçut dans la cour du relais qu'elle avait fait préparé des chevaux pour la ballade. Cela faisait plusieurs mois que le jeune homme était supposé perfectionner ses connaissances en équitations et il avait toujours repoussé l'échéance. Le comble pour un colonel de l'OST! Mais voila... Sabifax a sa fierté et jamais... au grand jamais il n'aurait avoué en cet instant précis son pitoyable niveau de cavalier. Lui avait surtout pensé à une promenade à pied... quitte à parfois aider l'infirme à marcher, mais en voyant les montures, il savait déjà qu'il se souviendrait de cette ballade au moins pendant les quelques jours qui suivent.


J'espère que cet animal est calme... Avait-il murmuré au palefrenier avant de se faire aider à y grimper dessus, pendant que Cyann avait porté son regard sur ses bagages.


Puis ils avaient pris la direction de Nancy, chemin qui les rapprochaient de l'arbre. Le jeune homme suivait derrière, bien content d'avoir un animal qui semblait habitué à faire ce trajet et qui n'avait pas trop mauvais caractère. Enfin.... peu importe, malgré tout... il était heureux, ca n'était pas tout les jours qu'il avait le plaisir de crapahuter en compagnie de la si charmante troubadour.




Citation:
Non pas que enfin, fut disons .. qu’il fût merveilleusement mouvementé !


Mouvementé qu'elle disait... ah ça! Vu les circonstances... jusqu'au bout. Il n'aurait pas trouvé meilleure expression pour résumer tout ce qu'il avait vécu avec elle. Mouvementé... Devait-il espérer que ça ne soit que le début...

Oui.... oui... Toul est une belle ville... aux tavernes bien animées. Le mirabellier ou le relais toulois restent des places très agréable à visiter... surtout en votre compagnie.

Oh... oh... doucement... * depuis le début du trajet, il répétait souvent cette phrase à sa monture *

Dites Cyann... vous devriez ralentir un peu la cadence de votre étalon... Ahem... votre jambe est peut-être encore fragile.


Par moment, Cyann se retournait vers lui... il lui souriait un peu crispé, hochant régulièrement la tête suivant le rythme de sa monture. Afin d'épargner son dos, il avait déjà décidé qu'au retour ca serait lui qui guiderait l'animal par la bride, marchant à ses cotés. Il aurait aimé plus profiter du paysage lorrain... là, il se contentait de se tenir sur la selle et d'espérer que le cheval ne décide pas de partir d'une traite au galop. Ah! que la route lui sembla longue jusqu'à l'arbre et la cascade de la fée bleue. Un soupir de soulagement et une pensée envers sa colonne accompagna la vue du magnifique domaine glacé ou Cyann avait élu domicile.

Nous voici arrivé! * il reste sur sa monture arrêtée... droit comme un piquet*
Le trajet c'est bien passé... sans mauvaise rencontre finalement!


Il attendrait qu'elle ait le dos tournée pour se laisser tomber à terre et pouvoir se détendre un peu les muscles et son dos fourbu. Ah oui... Comment avait-il surnommé Cyann déjà ?

















Sabifax


Le jeune homme était descendu tant bien que mal de sa monture. En théorie, il aurait dut se pencher en avant et d'un geste gracieux lancer sa jambe droite en arrière pour survoler la croupe de l'animal pour finalement retomber en souplesse sur la pointe des pieds. Mais le résultat avait été bien loin de la théorie et s'était terminé par un 'ouille' et une belle grimace qui était apparue sur son faciès.
Enfin... L'essentiel à ses yeux était que Cyann semblait si heureuse d'avoir retrouvé l'univers qu'elle aimait tant.


Ah sabifax !!!
regardez ! C'est beau non ???


Elle s'approchait de lui et lui avait dit ces mots de sa voix - presque - toujours aussi enjouée pendant que le 'fringant' jeune homme essayait d'étirer un peu ses muscles fourbus. Il se sentait avoir pris un sacré coup de vieux en l'espace d'une petite promenade hivernale. A la voir tourner autour de lui, il lui sembla que le mal de jambe de la troubadour s'était soudainement apaisé... comme si elle avait des ailes. Le juge ne pouvait pas en dire autant de son mal de reins qui allait lui laisser un souvenir de cette ballade en forêt. La troubadour lui gazouilla quelques mots et eut sans doutes quelques gestes délicats voire affectueux à son égard... mais lui, il ne s'en souvint pas trop, tellement il était préoccupé par son affliction lombaire.

Malgré ce qu'endurait le jeune homme, la plantureuse blonde ne fut pas longue à s'éloigner et le laisser seul. Impuissant, il ne put que la regarder grimper l'échelle qui mène en haut de son arbre. Au moins, était il vraiment rassuré que sa jambe se portait mieux et qu'elle saurait se débrouiller sans aucune aide.

Il laissa s'échapper un discret petit soupir. Cyann ne lui avait même pas proposé de monter chez elle prendre une tasse de tisane bien chaude pour se réchauffer ou une autre gâterie sucrée que le gourmand aurait put apprécier comme un petit biscuit au miel qui lui aurait redonné des forces pour le trajet du retour. Tsssss... les bonnes manières. Mais.... de toute façon, il aurait été incapable de la suivre le long de cette échelle qui menait à son repère. C'était à présent son tour de se sentir un peu infirme.

Il retourna auprès de la monture qu'il avait emprunté au relais toulois pour marcher à coté d'elle et faire le chemin à sens inverse. Au moins put-il profiter du trajet pour raconter à l'animal - chanceux - ses joies ressenties dernièrement, ses quelques doutes et même ses peines (surtout avec le mal de dos qu'il avait). En arrivant à Toul, il faudrait que Sabifax songe à remercier le brave animal d'avoir eu la gentillesse de l'écouter pendant tout le trajet. Alors qu'il ne s'y attendait pas vie du jeune homme avait été un peu mouvementé ses dernières semaines... Peut-être pouvait il espérer que son mal de dos le tiendrait à l'abri des aléas de la vie au moins pour quelques jours. Mais ça.... rien n'était moins sur.




Cyann


Quand Cyann arriva sur la plate forme en grimaçant du fait de la douleur que sa jambe lui infligeait après cet effort, elle resta allongée à plat dos sur la fine couche de glace pour souffler un peu. Pour rien au monde elle n’aurait montré à Sabifax que sa jambe lui faisait encore mal sinon, il n’aurait pas voulu qu’elle reste seule dans son chez elle insolite et si peu confortable pour une « demi infirme »comme il se plaisait à l'appeler. Et encore y'avait du progrès... Elle serra ses poings à en faire blanchir les phalanges rien qu’à ce surnom. Lorsqu’elle se releva, elle s’accouda souriante à la balustrade et regarda où en était Sabifax. Mais bien loin de la suivre sur l’échelle de corde, il était déjà retourner près de sa monture et faisait mine de partir. La jeune femme sentit comme un pincement en sa poitrine, déjà qu’il avait fait la gueule tout le long du trajet ! Et maintenant voilà qu’il partaît sans même lui dire au revoir. Elle qui se faisait une telle jolie de lui faire découvrir son chez elle. Quelle mouche l’avait piqué ? Elle fronça les sourcils en se remémorant ce qu’elle avait pu dire ou faire qui aurait blessé le jeune homme. Sans doute avait elle encore gaffé… Alors que le juge s’éloignait, elle cria par dessus les arbres enneigés

Sabifax !

Mais, il ne se retourna pas. Elle plissa les yeux pour suivre le point noir de la silhouette du juge et souffla sur les branches du majestueux chêne.

Au revoir … Sabifax… au revoir … Soleil Noir …

Elle soupira puis fit demi tour et poussa la porte de la chaumine, glaciale. Elle commença par aller chercher quelques bûches et bientôt un grand feu ronfla dans l’âtre.

Le lendemain

C’est une Cyann fourbue qui s’était endormie toute habillée que le sommeil était venu cueillir à la nuit tombante. Dans son état, il ne fit pas si facile à la jeune femme de remonter les provisions même avec le système de poulies. Elle s’était aussi occupé des chevaux. Son ventre la tiraillait ce matin faute d’avoir dîner. Elle se prépara donc un petit déjeuner copieux. Mais les courbatures étaient bel et bien là… preuve qu’elle avait sans doute forcer trop tôt sur sa jambe, chevaucher , grimper, porter…. Enfin, aujourd’hui elle pouvait ne rien faire ou pas loin et ceux pendant quelques jours. Elle serait de nouveau d’attaque d’ici à ce que les vivres viennent à manquer. Elle s’installa donc confortablement dans son fauteuil préféré, un vieux modèle avec son velours cramoisi un peu raté ci et là. Elle plongea son regard océan dans les flammes du feu qui craquait de temps à autre dans la cheminée. Elle voulait se détendre… elle aurait dû se détendre … et pourtant …… une pensée obstinée dansait lancinante dans son esprit ….

Et voilà Cyann t’as encore tout fait foiré regarde werlik comme il a pris ses jambes à son cou jeune juge en bois brut ! Encore un que t’as traumatisé

Cyann ne répondit même pas à la voix d’Oma qui résonnait dans sa tête. C’était avouer que ça la touchait. Elle finit par se lever et aller chercher un petit coffre qu’elle ouvrit et en sortit une liasse de parchemins. Elle voulait en avoir le cœur net. Elle les sortit tous et les posa sur ses genoux puis remonta son châle couleur de ciel d’été et se plongea dans la lecture da la toute première lettre de cette correspondance… enfon nonla toute première était égarée... ZEle lui avait interdit de l'appocher, il lui avait écrit encore et encore. Une fissure était apparut dans sa réponse. la troubadour gardait toujours les brouillons des tonnes de brouillons en somme. C'est qu'elle trouvait toujours à redire, cherchant toujours le mot juste, la phrase harmonieuse, le point d'équilibre, le point de non retour. Ainsi, à relire cette série de courrier, l'on retraçait une histoire .... une chance pour vous lecteurs anonymes ... car il a bien peu de chances que cette correspondance privée enfermé au fond d''un coffre fermé à clef ne tombe sou un autre regard que celui de leurs auteurs ...



Citation:
Cher Sabifax,

Je voulais vous dire ...
alors pourquoi ne l'ai je point fait me direz vous ?
Peut-être que si vous parliez moins ... mais non ! J'adore que vous soyez bavard sans être pour autant oiseux. C'est là une grande qualité. je ne vous en fait donc point le reproche, tout au contraire. Un homme qui parle c'est une perle de nacre.

Je voulais vous dire ...
Dans l'histoire que j'ai racontée, celle du vieux sabot, vous vous souvenez pour le concours "la lorraine en mots", vous n'êtes pas que ce surnom de jolot que j'ai aussi attribué à l'époux aimé de la lorène, non... vous êtes en faites la source d'inspiration de poème lui-même, vous et la lorrain,e il va sans dire, et je vous en remercie. Et sans aucun doute la lorraine et vous êtes solidement attachés dans mon esprit. Vous souvenez vous de cette question que je vous ai posé : quand je vous dit Lorraine à quoi pensez vous ? Et vous m'avez fort gentiment répondu. C'est de vous que vient cette idée que la terre aimée, c'est avant tout des odeurs et des petites histoires, celle des gens de tous les jours, ce qui fait notre quotidien en somme...

Je voulais vous dire ...
C'est en écrivant ce poème que j'ai réalisé que je m'étais attachée à la Lorraine bien davantage que je en le croyais et d'une façon si différente de ma terre natale ... qu'il me serait bien plus difficile de la quitter cette terre que je ne l'avais imaginé. Que ce serait un déchirement terrible et en même temps le conte livrait aussi la raison pour laquelle il me fallait fuir à tout prix cette Lorraine.

Je voulais vous dire ...
Je ne suis pas certaine encore de savoir tout fait ou en este de vostre propre histoire, vous êtes tout à la fois lumineux et sibyllin (non pas si vilain, sibyllin!) mais, je sais, et j'ai toujours su où en est la mienne. J'ai bien essayé d'être sage, de devenir raisonnable comme le commun des mortels. Toutefois, je dois reconnaitre être en échec total hier comme à ce jour. J'entends d'ici vostre sourire à ces mots. Et bien quoi ! Tout le monde n'a pas la vertu des femmes de marins parbleu ! Si mon coeur est déraison, ma raison est la plus belle de toute : Elle se prénomme Amour et rime avec toujours et calembours et jamais ne connait le doute. Tigre ou dragon ?

Jolot !

Je voulais vous dire ...

Qu'Aristote vous tienne en sa Sainte Garde,


Cyann, tout simplement.



Citation:

Chère Cyann,

C'est avec une grande surprise - décidément... - que j'ai trouvé votre courrier et que celui ci m'a beaucoup touché. Je dois vous avouer qu'y répondre m'est difficile. Les mots couchés sur ce papier que vous me livrez, me paraissent tellement intimes et à la fois, je ne suis pas sur de bien en saisir tout le sens ou la portée.

Vous me trouvez donc mystérieux sur mon histoire ? Je connais peu la votre, non plus. Vous savez que je n'aime point parler de moi. Mon histoire est à Vaudémont. Elle y est inscrite dans bien des lieux, mélanges de bonheur, de rires et aussi de souffrance. Vos questions me font plonger en arrière, dans mon passé. C'est drôle la vie, nous avons discuté et je dois avouer que certains évènements de ma vie ont commencé à poindre dans mon esprit. Je reçois votre courrier et je les sens revenir de plus belle. Oh! Vous n'y êtes pour rien et je ne vous en veux pas. je sais juste qu'il faut que je fasse attention à ce que je dis et ce que je fais. Vous m'avez troublé, et je ne sais trop comment réagir... C'est vrai que je suis un imbécile. Venant d'autres personnes, je l'aurai certainement mal pris. Mais que vous m'ayez fait comprendre que j'agis parfois sans raisonner, et je dois dire que ça m'a fait du bien...

Mais je vous interdis de me le dire publiquement! Ça ou tout autre surnoms dont vous voudriez bien m'affubler. J'ose espérer que rien de tel ne traversera votre esprit. Vous comprendrez que je serai alors obligé de m'en défendre.... ou de partir me cacher.

Chère Cyann, Est ce que je sens dans vos mots que vous hésitez à partir ou rester en Lorraine ? Je vous comprends très bien! L'attrait de la mirabelle est fort mais on sait très bien que plus on en abuse, plus on en redemande! C'est un cycle bien difficile à en sortir! un engrenage effrayant. Alors, méfiez-vous! Je vous aurai prévenue...

Et si vous attendiez un conseil de ma part, je dois vous avouer que vous êtes bien mal tombé. Le sevrage de mirabelle est loin d'être la spécialité de votre serviteur.

Et bien ma chère amie, l'encre commence à être bien sèche sur mon parchemin. Je vous remercie encore de votre lettre qui m'a beaucoup touchée tellement je la trouve empreinte de vous avec simplicité. Enfin, simplicité n'est peut-être pas le bon terme car parfois je ne vous trouve pas si simple. Autant des fois vous dites les choses sans détour, autant parfois j'ai peur que la troubadour n'y glisse un sens caché. Pardonnez moi si je me trompe, sachez que je n'ai point l'habitude de fréquenter des pouètes tel que vous. Je me demande même parfois si vous n'avez pas trop de talent pour mes simples capacités. Vous êtes une magicienne des mots, je ne suis qu'un spectateur admiratif qui vous remercie de le ravir de vos si captivants spectacles.


Qu'Aristote, dans sa bonté, vous protège et vienne combler tout vos rêves, tout simplement.


Sabifax de Beauregard.


Citation:

Cher Sabifax,

Je n'ai jamais voulu quitter la Lorraine. C'est de vous que je voulais m'éloigner ...
Cela a commencé en ce fameux jour ou j'ai croisé ce Beau regard. A peine vous avais je vu devant votre parterre d'auditeurs en action que je vous trouvais orateur tres doué avec de l'humour et des idées, une capacité d'écoute des autres, de compromis. Toute chose que j'apprécie chez un homme ou une femme. Je vous aurais bien fait la cour comme je vous l'ai déjà dit, j'étais subjuguée ... Mais une autre femme m'a dit que vous étiez marié, jeune père et très amoureux. J'ai donc tout simplement pris une bonne cuite ... et j'ai fais tenté de vous oublier. Puis nous nous sommes vus pour d'autres motifs, ce qui a fait ressortir chez vous des qualités que j'apprécie au plus haut point. Et... plutôt que de vous oublier ou de penser à vous comme je le devais... vous vous êtes mis bien malgré vos à occuper tout l'espace. Je me connais très bien ... je suis passionnée, je renonce rarement et mon coeur encore moins et je n'ai pas disons ... pensé que vous seriez capable de me repousser ... peut être me trompe-je ... peut être suis je présomptueuse... impétueuse c'est sur ! Toujours est-il que je devais lutter contre mes penchants naturels, vous éloigner de moi à tout prix ... pour ne pas nous faire souffrir, vous, moi , votre femme ... d'où votre surnom d'"imbécile", imbécile vous l'êtes oui ! De ne pas avoir compris tout cela de vous mesme ! L'attitude des femmes garde son mystère pour l'homme que vous êtes.
Comme vous êtes pour moi un puits de mystère bien attrayant ...
Mais voilà, maitresse d'un homme marié, je ne veux plus l'être pour l'avoir déjà été, longuement follement passionnément, amoureusement ! Mais, en ce bas monde il est bien plus facile de mourir et de ressuciter tel un Saint homme que de divorcer !
D'un simple attrait au départ, j'ai du renoncer à un homme dont j'étais follement éprise. Vous comprendrez aisément que je n'ai pas voulu me remettre en situation de revivre cela. Il m'a fallut tant de temps pour que cela soit supportable ...

Mais laissons là les brumes du passé ...les votres comme le miennes, je n'ai pas envie de vous rappeler vostre passé mais bien de vous inviter à marcher dans mon avenir, et de partager quelque aventure extraordinaire.

Et n'ayez point peur de mes talents, vous en avez d'autres qui me plaisent infiniment. Le simple fait de discuter avec vous est un plaisir rare.

Pardonnez moi de ne pas pouvoir être plus directe ... Seuls mes poèmes sont le reflet de mon âme sans les ... "barrières "qu'impose la société ... Et pardonnez-moi de ... enfin de toutes ces maladresses, je suis décidément incorrigible !

Que Sainte Boulasse guide vos pas vers la félicité,

Cyann, tout simplement



Citation:


Voilà ... ce sera mon tout premier et tout dernier poème pour vous je l'espère car, vous l'aurez compris, bien que vous soyez un imbécile , je ne souhaite pas vous revoir avant longtemps.

Adieu cher Sabifax et pardonnez moi si vous pouvez.

Cyann, tout simplement

Soupirs de soupirante

Je ne pense qu'à Toi
Mon doux, mon tendre,
Mon merveilleux amour,
Tu es là tout près de moi
Et tu ne penses qu'à elle
Ton doux, ton tendre,
Ton merveilleux amour.

Souffre l'absence,
Déchire la présence.

Quand mes larmes t'appellent,
Tu me prêtes ton épaule.
Je m'y épanche, coeur infidèle,
Et mon grand coeur s'emballe.
Je ressens ces moult frissons,
Cordes qui vibrent à l'unisson
Et signent l'ultime trahison
De mon amitié pour toi,
De ton amour pour elle.

Nos rires cristallins
s'envolent incertains
vers le toit du ciel
filant à tire d'ailes.
Je me sens si bien près de toi
Que j'en oublirai toutes les lois ;
Alors, je me dis et pourquoi pas
Cette plénitude à deux pas
Non pas pour ce jour là
Mais pour une vie d'amour !
Et des jeux d'enfants
Pour confondre le néant.
Alors se serre ton coeur
A vouloir mon bonheur
De ne pouvoir me l'offrir
En juste partage
Quel carnage ...
De trop d'amour souffrir !

Je soupire, je trésaille
Pris entre les cisailles
D'un épineux destin ...
Ma foy, fort taquin.
Il me faut vous fuir
Pour tout reconstruire
Là où ma liberté sera mère
d'un bonheur sur cette terre.

Laissez moi
Délaissez moi
Face à ma solitude
Ce serait sollicitude
Graine d'une amitié
Aujourd'hui impossible
Car trop terrible
Mais qui sait ?

Un jour nouveau
J'aimerai.


Cyann, tout simplement


Citation:

Chère Cyann,


Décidément vous me gâtez de surprise ou pour ne pas dire autrement, vous me faîtes sentir bien imbécile - Vous n'avez nul besoin d'insister encore et toujours sur ce point là, je vous assure. Ne pourriez vous pas m'écrire des lettres plus simples ? Telle des 'Mon cher ami, je suis dans une belle ville Lorraine, il fait beau et je vais bien...' Je pourrai alors plus aisément vous répondre des banalités à demi intéressante ' Ma chère Cyann, je suis heureux d'avoir de vos nouvelles. Je vais bien. Aujourd'hui j'ai cueilli deux pommes au verger et j'en ai mangé une...'. Ne serait ce pas plus simple ?


Vos lettres me font bien voir à quel point je suis, encore une fois, aveugle. Mais très chère Cyann, pensez vous que j'accepterai de faire souffrir des êtres qui me sont chers ? Oh non, jamais... La simple pensée de la souffrance que je pourrai infliger aux autres, surtout en amour, m'est insuportable. Me voyez vous vraiment en bourreau ?


Cyann, la troubadour, la poétesse... Les mots sont votre arme et vous les maniez avec aisance, si habillement. Le langage est une arme redoutable entre vos lèvres. Je me retrouve sans défense devant vous. Je me rends compte que vos lettres me sont comme des pièges dorés. Oh bien, sur il me plait de recevoir ces parchemins avec ce ruban bleu et de reconnaitre votre belle écriture dessus. Mais en vous répondant, j'entre ainsi dans un jeu sans trop savoir ou il va m'entrainer ni comment en sortir. Faudrait-il encore que je veuille ou puisse en sortir...

Cyann...mais voila, je reçois votre troisième lettre, maintenant que je l'ai lut, c'est celle que je redoutais par dessus tout.

J'avais commencé à vous écrire la veille et je m'accordais une nuit de repos, n'osant poser une question dont je craignais la réponse. Mais ce matin, votre lettre à mon réveil ne m'a pas laissé avec le sourire. Ce que j'ai écrit la veille n'a plus maintenant aucun sens à mesure que je lis votre lettre d'adieu. Ainsi, je ne recevrai plus de vos si beaux rubans bleus...

Vous pardonnez ? Mais de quoi vous pardonnerai je ? Vous ne me devez rien... Je vais retenir de notre rencontre qu'elle a été un cadeau du destin, je me rappellerai toujours votre rire, vos joues qui prennent si facilement la couleur des coquelicots et vos airs parfois taquins, parfois enjoués.


Il ne me reste plus qu'à fermer les yeux et vous imaginer sur les routes verglacés, vous éloigner de la Lorraine et que plus jamais je ne vous croiserai. Je n'arrive pas à m'y résoudre. N'y-a-t-il pas d'autres solutions, Cyann ? Laissez moi y penser... Tenez! je pourrai vous montrer tout mes défauts!!! Et croyez moi j'en ai plus qu'il en faut. Oh, je sais que je ne peux pas vous donner ce que vous désirez et que je ne peux pas exiger de vous que vous restiez...


Cyann, je ne veux pas vous convaincre à tout prix de ne pas partir. Je respecte trop votre liberté pour ça. Mais vous m'avez écrit dans votre première lettre que vous étiez attaché à la Lorraine... mais sachez, dame Cyann, que c'est tout à fait réciproque. Ne sentez vous pas que la Lorraine s'est aussi attachée à vous ?


Voila, c'est avec les yeux rougis que je termine cette lettre... je me doute que je ne recevrai pas de réponse. Peut-être avez vous déjà décidé de ne pas la lire et elle partira directement entretenir le feu qui réchauffe votre chambre. La vie est peut-être ainsi faite, qu'on ne peut parfois entrevoir d'amitié ou espérer de belles histoires avec certaines personnes. Je ne vous en veux point, je vous comprends mais je ne vous cacherai pas que j'en suis fort peiné. J'ai un énorme regret... celui, presque risible, de vous avoir demandé pourquoi j'étais un imbécile....



Sabifax de Beauregard.


Un courrier manquait … ou pouvait il bien être ? la blonde ne s’en formalisa pas, elle connaissait l’histoire …

Citation:


Très cher Sabifax,

Un autre « piège dorée » d’une plume vipèrerine enfin si c’est comme ça que vous me percevez, du moins notre séparation n’en sera que plus aisée. Vous croyez sans doute que tout cela n’est que des mots � je mesure combien vous vous trompez, combien finalement nous nous connaissons peu.

Je sais que je vous prive probablement d’une amitié que vous désiriez. Mais, je ne puis vous l’offrir. Le sort en est jeté. Croyez que je suis la toute première à désirer qu’il en soit autrement. Je n’ai aucune idée de la raison de cette foule de sentiments tempétueux qui m’agitent à votre contact et ne souhaite que leur disparition pour notre Salut. Ou plutôt non, je mens en disant cela et vous le savez comme moi. Je formule juste le vœu que la vie soit autre qu’elle n’est et que vous soyez vous aussi libre. Je sais que je ne devrais pas penser et cela m’est insupportable. Peut-être vous fais-je ainsi l’effet d’une de ces vieilles harpies au cœur desséché et sans doute avez-vous raison. Je ne dois vouloir que le bonheur des êtres que j’aime et vous en faite partie.

C’est parce que je ne désire rien plus que vostre compagnie que je vous demande de me la refuser si ce n’est par amitié pour moi, par amour pour vous même et vostre famille.
Je ne quitte pas la Lorraine pour vous quitter. Je tenterai de rester en Lorraine malgré vous, ou plutôt malgré mes sentiments pour vous, malgré ma propre propension à ne pas savoir lutter contre ce genre d’emportements stupides. Je vous demande de .. disons de nous éviter un moment, le temps qu’il me faudra pour ne plus penser à vous comme il m’est interdit de le faire.

Nous nous croiserons sans doute lors d’évènements publics, je tiens juste à éviter de me retrouver seul à seul avec vous. Promettez-le moi je vous en prie, je ne saurai vous résister, je ne sais pas me résister, je le sais et je ne veux plus souffrir ou du moins, vainement, sans espoir.

Et si vous croyez que je me rends pas compte de la vanité de cette démarche vous vous trompez une fois de plus ! Je tente par ce moyen de mettre un terme à ce quelque chose de fou qui caracole là au fond de moi. Je me connais très bien.

Si je trouvais la force, je partirai pour nous laisser de l�air. Ou peut-être trouverai je la sagesse et l’oubli ? Grandir enfin� Ou plus simplement, peut-être trouverai-je enfin l’amour avec un homme, un amour partagé avec un homme libre lui aussi. Qui sait ce qu’Aristote nous réserve ?

Pardonnez-moi d’avoir troublé votre vie. Je vous souhaite tout le bonheur du monde.

Et puisque vous l’avez appelé de vos vœux, plus de lettre au ruban assassin.

Cyann, tout simplement



Citation:


Chère Cyann, tout simplement


J'ai passé ma journée au verger et alors que la nuit est couchée, je vous écris du coin du feu brûlant. Je viens aussi d'essuyer les pires insultes concernant la constitution votée, des menaces de mort aussi. Ça encore je le supporte, mais même mes gouts pour le choix des couleurs m'ont été reprochés. Suis je donc si mauvais ? Ma tête risque-t-elle d'être accrochée sur un poteau à cause d'une couleur. Avouez que mon histoire serait risible...


Pour en venir au but de ma lettre, je crains que vous m'ayez bien mal compris. Je n'aurai jamais osé vous traiter de langue de vipère. Je vous en prie, détestez l'imbécile que je suis si vous le voulez mais ne m'infliger pas le tourment de me préter une mauvaise image de vous. Cyann, Comment pourrai je penser que vous êtes une harpie caquetante qui ne laisse que désolation sur son passage ? Non Cyann, le piège dorée est plutôt celui des sirènes attirant les marins par leur chant ensorcelant. Douée d'un talent exceptionnel, certes vous l'êtes... Vos mots qui dansent et votre rire sont captivants, nullement malicieux ou assassins.


Oui, je me sens blessé d'être privé de votre amitié aristotélicienne. J'ai fait l'erreur de ne pas la croire impossible. Vous me proposez de la fuir comme un lache, alors que je suis venu à vous sans arrière pensée. Je n'ai nul cherché à vous séduire. Ainsi, puisque vous me le demandez et, dans l'espoir qu'un jour vous me l'accordez, je vais entendre votre demande et, dorénavant, éviter de croiser votre regard, tout simplement.


Qu'Aristote vous apporte le bonheur,

Sabifax de Beauregard



Citation:


Très cher Sabifax,

Vous êtes injuste envers ma personne. Si je puis tout à fait chanter aussi bien qu’une sirène et vous capturer dans mes raies, lumineux pêcheur de rêve, je ne l’ai point fait. J’ai résisté à l’envie de vous écrire des poèmes sur vous, sur mes sentiments pour vous. En lieu et place de cela, je vous ai demandé de vous garder, vous et vos oreilles bien loin de la sirène que je puis être, afin que je replonge pas tout entière dans cette océan tempétueux en vous entraînant avec moi, vers d’abyssales profondeurs.

Vous êtes tout sauf un lâche en me rendant à ma liberté. Il nous faut au contraire bien du courage à tous deux, moi pour résister à mon envie de vous, vous pour accepter de ne plus recevoir mes marques d’amitié. Avec de la chance, cela ne durera qu’un temps et nous pourrons enfin jouir de notre amitié.

Je serai toujours là quoi qu’il en soit pour défendre à vos côtés, ce qui nous tient à coeur d’idées, comme la constitution, et ne laisserai personne vous maltraiter à ce sujet. Et d’aucun n’a droit de toucher un cheveux de votre tête, sans tomber sur une sirène au coeur de guimauve, qui puit aussi être à ses heures, redoutable. Appelez et je serai là. Da.

Qu’Aristote vous tienne en sa Sainte Garde,


Cyann, tout simplement.



Citation:


Dame Cyann,

Pardonnez moi de vous appeler ainsi, mais Je ne sais trop comment vous interpeller puisque nous avons convenu de ne même pas chercher à être ami. Je vous écris donc comme j’écrirai à un quelconque fonctionnaire de notre duché – ce dont j’imagine votre carrière de bailli vous a habitué - sans faire transparaître une seule once de sentiments à votre égard. D’abord, quel sentiments pourrai je éprouver envers quelqu’un qui refuse toute amitié même pure et chaste.


Mais j’ai pris du temps pour vous répondre, le temps pour moi de fouiller dans les plus profondes bibliothèques du duché avant de m’adresser à la grande troubadour.


Je ne doute point que vous ayez le don de moduler les intonations de votre voix et charmer les hommes par la merveilleuse suavité de vos chants ou par... votre rire sucré. Mais comme l’a raconté le poète antique, dans une histoire dont je ne me souviens déjà plus le noms, je me permets de vous rappeler que l’explorateur aventurier avait été prévenue du piège des voix enchanteresse des sirènes :


‘D'abord tu croiseras les Sirènes qui ensorcellent

tous les hommes, quiconque arrive en leurs parages.

L'imprudent qui s'approche et prête l'oreille à la voix

de ces Sirènes, son épouse et ses enfants

ne pourront l'entourer ni fêter son retour chez lui.’


Et ainsi prévenu, l’aventureux avisé put entendre les voix douces des cruelles sirènes sans se faire prendre à leur piège et s’échouer sur des récifs douloureux…



Évidemment, je n’ai nulle prétention de me comparer à ces héros mythiques du passé. Après tout, ne suis-je pas qu’un imbécile ?


Voila, j’ose espérer que la troubadour ne s’offusquera pas de mon audace et que toujours se rapproche le jour ou nous pourrons enfin partager une amitié aristotélicienne.


Je vous prie, Dame Cyann, de croire en l’humilité de mon plus sage et honnête respect.


Sabifax de Beauregard

Citation:


Cher Sabifax de Beauregard,

Si j’étais fonctionnaire
Je vous dirai
Que la cloche a déjà sonné
Qu’il vous faudra revenir demain
Puis, le lendemain, ce plat refrain
Qu’il vous faut remplir le formulaire
2012PF487 en vertu de la législation
sur l’amitié et toutes les relations
et le formulaire 2012PF488 en vertu des lois
régissant les amours non partagés
et que sous quinzaine, vous recevrez
Une réponse en bonne et due forme
Le scel officiel faisant foy
Depuis la dernière réforme


Si j’étais sirène
Je vous dirai
Ou plutôt, je me tairai.
Car j’aurai troqué mon envoûtante voix
Contre une paire de jambes en bas de soie
Pour rejoindre loin de mes flots sur la terre
Le prince de mes rêves, une veine chimère
Car l’ange a déjà élu sur la grève, sa reine
Me laissant les mains nues, l’âme en peine
Je serai de celle qui rejoigne les profondeurs
Pour y périr de ces amours signant leur malheur


Si j’étais une femme
Je vous dirai
Etre mon ami est vostre souhait ?
Vous êtes déjà mon meilleur ami.
Mais qu’y puis-je si �
Je veux voir s’envoler votre sourire vers le bleu du ciel
Vous entendre glisser entre les portes du sommeil
Tenir entre mes doigts l’exquise mélodie de votre rire
Déposer là, sur vos cheveux, une pensée couleur désir
Cueillie dès l’éveil en mes rêves vermeilles.

Qu’y puis je ?
Qui suis je ?
Une importune,
Bientôt damnée

Et que tout cela me soit tout à fait interdit
Etre là si près de vous et souffrir
A tout jamais au fond de moi enfoui
Je vous avais demandé de partir

Imbécile, il nous fallait fuir !
De toute façon , pour moi l’enfer
Est désormais sur la Terre
J’ai le mal de vous fuir �

Qui eut cru qu’aimer eut pu être le pire ?

Le bonheur est un bien si précieux
Sabifax, profitez en pour deux
Vous en avez le devoir
Et laissez moi partir
L'amitié je ne puis vous l'offrir
Il nous restera l'espoir


Cyann, tout simplement


Citation:


Dame Cyann,


Nul doute que vous maniez la plume avec l’élégance d’une princesse de sang. Laissant couler l’encre à mesure que les mots germent dans votre psyché, je vous imagine bien écrire, penchée sur un parchemin, avec un sourire taquin accroché à vos lèvres, une étincelle au fond de vos yeux océan mais ayant aussi parfois le vague à l’âme, les lèvres pincées et l’œil moribond. N’étant, à mon grand regret, pas aussi habiles avec les vers que vous l’êtes, je ne puis vous répondre sur le même air.

Cependant, vous me connaissez moi et mon sens sacré de la Lorraine et de ses institutions et je vous ai senti bien taquine en début de votre poème. J’ai eu rarement à faire avec nos fonctionnaires mais je me dois de vous faire remarquer que si nos fonctionnaires sont ainsi, peut-être est ce la faute à nos anciens baillis.

Ne croyez pas que votre lettre m’ait laissé indifférent, au contraire, ce serait vous mentir si je ne vous disais pas qu’il m’a fait sentir un homme (*grosses ratures : –avec-tou-tes-ces-fai-ble-sses-). J’ai d’abord été surpris à tomber des nues, puis pris d’une sourde colère contre vous qui s’est ensuite retournée contre moi-même. Après tout, n’avais je pas cherché à garder un lien, aussi amical qu’il soit, avec vous malgré vos mises en garde. J’ai donc bien compris de votre lettre si lyrique que l’on ne pouvait pas lutter contre la nature humaine et les émotions qu’elle suscite. Deviendrai-je moins imbécile ? Non, je vous en prie ne répondez pas. Il est parfois certaines choses qu’un homme – surtout moi - est mieux d’ignorer.

Dois je vraiment vous fuir ? La question me hante sans cesse. Pardon… me hantait jusqu’à peu. Je vous l’ai déjà dit, fuir ne serait pour moi que lâcheté, autant envers l’amour que j’éprouve pour mon épouse et mon fils qu’envers mon désir d’amitié aristotélicienne qui m’est si chère. Un tel échappatoire serait admettre ma faiblesse et mon penchant vers le péché et le vice. Vous m’imaginez ainsi ?

Même si il serait certainement facile de se laisser glisser vers le bas de l’échelle des vertus, je refuse de me voir comme un être vulnérable et faible. Alors, Dame Cyann, qu’Aristote me préserve un jour de devoir fuir une personne – fut elle la plus belle ou la plus redoutable des sirènes – tout simplement par crainte de me retrouver emplit de chaleur en sa présence ou de me perdre dans son regard.

Quand à vous, si vous souhaitez si ardemment me fuir, comment pourrai je vous en empêcher ? Je ne saurai me sentir fautif, n’ayant nullement cherché à troubler votre corps ou votre âme.

Vous avez, je dois bien l’avouer, de multiples qualités qu’un homme pourrait rechercher : Un dévouement exceptionnel dans ce que vous entreprenez, un charisme indéniable surement lié à un don pour l’art dramatique qui se dégage de vous, une conteuse de rêve si fabuleux captivant les cœurs d’enfant, une verve oratoire dont je vous ai déjà dit le plus grand bien agrémentée par une voix douce comme le cristal, une façon de présenter les choses avec un coté si amusant et ses minauderies si séduisantes même si on ne sait si elles sont naturelles ou voulues et, qui rendraient toute chose que vous demandez difficile à vous refuser, et bien d’autres qualités encore.

Mais malgré tout ce qui fait votre manière d’être et d’agir, je ne me rappelle pas vous avoir donné le moindre signe d’encouragement envers ma personne.

Alors dame Cyann je vous demande, si vous fuyez devant moi, qui n’ait nulle mauvaise intention et qui prend bien garde à ne pas vous rendre enclin à en avoir envers moi, votre destin sera-t-il de toujours fuir et de repousser une amitié chaste et pure ?

Voila, je repose ma plume alors qu’il est tard et que la lune veille du haut du ciel sur la Lorraine et je m’en vais rejoindre ma couche au coté de mon épouse.

Qu’Aristote baigne votre âme de sa lumière



Sabifax de Beauregard




Citation:


Cher Sabifax de Beauregard,


La colère n�emprunte pas souvent les chemins de mon c�ur et, pourtant elle sourde aujourd�hui en moi comme un torrent impétueux. Défaisons les n�uds qui nous relient �

Cela ne vous suffit donc pas que je souffre d�un amour que je sais impossible ? Faut-il encore que vous me jetiez la pierre, que vous prétendiez que mon c�ur est impur là ou le votre n�est que pureté, que je suis la sirène qui vient faire tinter les cloches de la tentation auprès des oreilles de l�honnête, fidèle et chaste marin ?

Comment osez vous croire que je puisse être dupe un seul instant de vostre manège ?
S'il est une chose entre toute que je haie sur cette terre, c�est le mensonge et, le pire n�est il pas de se mentir à soi même ?

Vous n�avez de cesse de prétendre n�avoir désirer qu�une amitié chaste et pure avec ma personne et vous conduire en bon aristotélicien, amoureux de sa femme et n�ayant jamais, au grand jamais, encouragé chez moi le moindre petit soupçon qui ait pu me faire sombrer tout à fait dans un amour aussi inavouable qu�illégitime�

Que ne faut-il pas lire ?

L'homme qui tient la plume�. est-ce bien le même homme qui m'a jadis dit que n'existait pas que le mariage dans la vie et qu'une femme pouvait fort bien de venir la maitresse d'un homme marié ?
Ce à quoi j'avais répondu, souvenez vous, que jamais je ne me prêterai à ce jeu car si la Foy ne nous l�interdisait, le seul bon sens suffirait. Nous connaissons trop bien les issues malheureuses de ce genre de trio, cette déchirure funeste qui nous prive de la lumière.

L'homme qui tient la plume, est-ce bien le même homme qui, alors que je le croyais marié, amoureux et heureux, s'est étendu sur sa solitude présente, sur l'absence de sa femme en laissant sous entendre, qui plus est, qu'elle vivait volontairement dans une autre ville et ne venait rendre visite que ponctuellement à son enfant laissant planer un doute sur leur relation mesme ?

L'homme qui tient la plume. est-ce bien le même homme que je croise encore dans les couloirs du castel et qui n'a de cesse de me répéter que je ne le laisse pas indifférent ?

L'homme qui tient la plume � est-ce bien le même homme qui il y a peu m'a annoncé que sa femme était gravement malade et ne s'en remettrait peut-être pas ?
C�est étonnant depuis, je l�ai croisée au bal et, elle semble se porter comme un charme.

Comment oser vous-jouer avec mon c�ur de la sorte ?

La différence est tel entre l'homme qui parle et l'homme qui écrit que je me demande si votre femme ne regarde pas par dessus votre épaule à l'heure où vous rédigez. Sans doute avez-vous peur, depuis que votre épouse est revenu au foyer, que ces lettres soient découvertes. A moins que vous ne soyez qu'un vil menteur, un de ces beaux parleurs qui piétinent le coeur des femmes pour assouvir leur soif de séduire et alimenter leur orgueil défaillant. Mais je n'ose y croire ; Comment aurais-je pu me tromper à ce point en vous accordant toute ma confiance, toute mon estime, mon amitié et bien plus encore ?

Serais-je une imbécile ?

Ce que j�aurai attendu de vous c�est de reconnaître la vérité pour ce qu'elle.
Voyez vous
Oui, vous m'avez tout de suite plut. Puis, j';ai appris que vous étiez marié et vous ai rangé dans la catégorie des intouchables. J'ai enfermé des bribes d&'idées, des fumeroles de bonheur et des nuages de tendresse dans un grand tonneau et je l'ai refermé à coup de clous.

Oui, nous sommes devenus amis. Nous passions beaucoup de temps ensemble. Nous avons parlé de tout, de rien, de la vie, du vent, surtout du vent !

Et puis, vous avez arraché les clous un à un faisant vaciller ma résolution.
Mais je n�ai pas céder pour autant. Je vous ai demandé de partir et de me laisser en paix, de ne plus chercher à me revoir.

C'est là qu'ont commencé nos échanges de missives. Jamais vous ne lâchez prise ?

Je cherchais juste à nous protéger ; Nous voilà maintenant en train de nous déchirer.
Peut-être est ce là la solution ? Tout détruire pour pouvoir repartir chacun de son côté ?

La colère est passée avec les mots. Je ne suis pas de celle qui jette la pierre. Je comprends trop bien vostre situation pour vous en vouloir et je ne souhaite que vostre bonheur.

N'est il pas légitime de vous être senti seul lorsque votre moitié était absente ?
Ou encore d'avoir envisager d'autres possibles, loin de l'ennui et de la solitude ?
Et votre amour envers votre femme ne serait-il pas rehaussé si, par amour elle, la toute première en vostre coeur, vous aviez du sacrifié un autre possible ?
Si la tentation n�existe pas alors la sagesse d�y résister non plus.

Si dans nostre histoire, je n'ai incarné que la tentation et bien vous m'en voyez fort attristée.
Mais la tentation, nous la portons tous en nous. Ne sommes nous pas notre pire ennemi ?

L'amour n'est jamais un péché, c'est un don de Dieu.
Et savoir y renoncer, renoncer à soi même, pour le bonheur de l'Autre est de l'abnégation
Un don de soi.

C'est pourquoi, je vous ai demandé de ne plus nous voir. J'ai renoncé à vous par amour pour vous, par amour de l'Amour lui-même, par croyance en la force des engagements que nous prenons et sans doute aussi par un simple instinct de survie.
Je ne vous aimerais pas plus si vous aviez été de ces volages qui se désengagent, même avec une bonne raison, d'une chose aussi sérieuse que le mariage et la paternité. En Amour, il faut savoir être persévérant pour faire face ensemble aux épreuves que la vie mets sur nostre chemin afin de nous éprouver. Je vous souhaite bonne route avec vostre épouse.

Mais, ne pouvez vous pas renoncer à notre amitié, par amitié, et me laisser vivre ma vie et trouver le bonheur, loin de vous ? Vous n�en seriez pas lâche, mais grandi tout au contraire.

Quand à mon destin, n'ayez nul crainte, j'ai bien des amitiés « chastes et pures » de par le monde; Laissons celle-là dériver au fil du temps.

Sachez profiter des cadeaux qu'Aristote a mis sur vostre chemin, cher Sabifax,


Cyann, tout simplement.


Citation:

Très chère Cyann,

Merci pour votre poème. Vos mots ne m'ont nullement blessés ou offense.

Cependant, vous ne m'avez point donné nouvelles de votre santé et j'en suis fort inquiet. Je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé. Je connaissais Melodie et ce genre de situation est habituel avec elle. Bien que je l'ai rarement vue menacée quelqu'un aussi directement. Il se trouve que je suis encore à Toul (oui l'OST Lorrain est un des plus efficace...) et si je peux être d'une quelconque utilité, n'hésitez pas à me le demander.

Qu'Aristote vous protège,

Sabifax de Beauregard




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Citation:

Très cher Sabifax,

Quand j’ai écrit ce poeme je ne pensais pas pouvoir vous l’offrir un jour …

Cyann, tout simplement.


Emprise de toi


Je veux voir s�envoler ton sourire
vers le bleu du ciel
T�entendre glisser entre les portes du sommeil
Et, tenir entre mes doigts l�exquise mélodie de ton rire

Déposer sur tes cheveux une pensée couleur désir
Cueillie dès l�éveil en mes rêves vermeilles
Fondre encore sous tes yeux bordés de soleil
Et, me dire tes fièvres qui nous brûlent telle une étoile en ire

Réinventer en secret tes courbes de mon nez
Te dire mes cils qui crissent sous ton goût fruité
Griffer l�étreinte de nos corps sur ce doux lit de mousse

De mes lèvres perlent des mots qui te serrent tout contre moi
Puisés où dort l�encre de tes yeux, tendre frimousse
Je veux m�enivrer de toi, envole-moi


Cyann, tout simplement


Citation:

Très chère Cyann,

Merci pour votre poème. Vos mots ne m'ont nullement blessés ou offense.


Cependant, vous ne m'avez point donné nouvelles de votre santé et j'en suis fort inquiet. Je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé. Je connaissais Melodie et ce genre de situation est habituel avec elle. Bien que je l'ai rarement vue menacée quelqu'un aussi directement. Il se trouve que je suis encore à Toul (oui l'OST Lorrain est un des plus efficace) et si je peux être d'une quelconque utilité, n'hésitez pas à me le demander.


Qu'Aristote vous protège,


Sabifax de Beauregard


Citation:

Ma chère Cyann,


A ma grande surprise, je suis encore dans la capitale. J'espérai pourtant être ce matin à Toul et constater de visu comment va votre jambe blessée. Je pourrai me dire 'attendons demain... sans doute serai je à Toul', mais quand on est soldat, il est souvent bien difficile de pouvoir affirmer ou l'on sera le lendemain. Alors je prends ma plume pour m'enquérir de votre santé et j'espère être rassuré quand à son état.

Pour l'instant nous patrouillons, approchant parfois le chemin qui mène à cet arbre magnifique ou je vous ai raccompagné l'autre soir. Le souvenir de cette journée rejaillit alors dans ma tête et je me sens à la fois heureux que nous nous soyons revu mais tellement navré de ce qui vous est arrivé. Souhaitant ne surtout rien avoir à regretter. J'espère ne jamais avoir à maudire cette journée mais qu'au contraire, cette journée du 19 décembre 1457 soit une étape bénie dans mon existence et dans la votre.


J'ai reçu certaines nouvelles, des bonnes comme des mauvaises, mais malgré tout, je peux vous assurer que je fais mon possible pour respecter la promesse que je vous ai faite le plus rapidement possible.

Ma chère Cyann, j'attends de vos nouvelles avec hâte. Je vous en prie, rassurez moi.

Qu'Aristote veille sur vous.



Sabifax de Beauregard.

Citation:


Mon cher Sabifax,


Rassurez-vous, si ma jambe est toujours incapable de me porter, je me sens toutefois des ailes depuis cette promesse que vous m'avez faite.

Je suis si heureuse d'avoir de vos nouvelles même si c'est parce que vous êtes loin de moi. Vous le direz que c'est bien la ce que je vous ai demandé .. rester loin de moi. Toutefois, il le faut, cela est mieux, même si mon coeur bat la mesure et compte chaque minute qui passe à vous attendre dans un coin du temps.

J'ai tant de choses à vous dire ... vous me manquez tant. Ai-je tort de vous le dire ? Sans doute, vous n'êtes pas libre d'entendre cela. Et sans doute suis-je une imbécile d'attendre un homme lié à une autre partie loin mais revenant de temps autres pour voir votre trésor à tous deux. Le coeur a ses raisons que la raison ne connait point...

Dites-moi, en parlant de vostre trésor, Brisson, mon cher Sabifax, vous qui êtes sur les routes tel un soldat droit et courageux, qu'avez vous fait de vostre fils ? Je suppose que vous l'avez confié à l'une de vos amies. Peut-être, si vous me disiez qui, je pourrais y faire un saut, pour lui apporter de la poudre de perlimpimpin.

Je prierai pour vous cher Sabifax chemin et vous tienne en sa sainte Garde,


Cyann, tout simplement


Citation:


Ma chère Cyann,

Je commencerai cette lettre par vous faire une confidence. Quand je vous écris, je cherche toujours par quel mot affectueux m’adresser à vous. Finalement, écrire simplement votre prénoms et débuter par ‘Ma chère Cyann’ est ce qui me semble le plus approprié. Je ne vois pas quelle autre appellation vous donner.


Vos mots sont toujours aussi justes. Ne croyez vous pas que je ne me sente pas partagé entre le désir de vous revoir et celui de régler au plus vite la promesse que je vous ai faite ? Malheureusement les aléas de la vie de soldat font que je ne puis pour l’instant remplir l’engagement pris envers vous. Alors, ne pouvant ni être avec vous puisque votre désir est de me voir loin et ne pouvant faire évoluer mes affaires personnelles, je me sens tel un vagabond qui ne sait plus ou aller. Cyann, je respecterai ma parole et ne pas pouvoir le faire aussi vite que je le souhaiterai pèse lourd sur mes épaules. Je sais que cela peut vous paraître stupide vu de l’extérieur, je ne me suis pas engagé à grand-chose, mais j’espère que vous savez que ce petit pas n’en n’est pas moins très important pour moi.


Vous visez juste aussi lorsque vous parlez du cœur et de la raison. Moi qui pensait être devenu un homme raisonnable… Jamais je n’aurais crut que je serai là, maintenant, à vous écrire. Je repense à votre enthousiasme qui m’a tant surpris et touché ce jour ou la constitution était envoyée au conseil ducal. Ce n’est pas si vieux et pourtant, tant de choses ont changé en moi. Vous faite battre mon cœur à contre courant de ma raison et d’homme raisonnable, je me sens devenir un homme vivant.


C’est donc paradoxal, mais quand vous m’écrivez que je vous manque, cela me réjouit car vous aussi vous me manquez mais c’est aussi un supplice amer, une torture qui vient pincer mon cœur de savoir que je ne peux vous retrouver sereinement et apprendre à mieux vous connaître. Je ne peux blâmer le destin vu qu’il ne s’agit que de mes propres choix. Non, faux ce n’est pas que mon choix. C’est le votre également…


Et que devient Brisson… A vrai dire, je n’en sais trop rien. Je n’ai point eu de nouvelles depuis que j’ai quitté Vaudémont un peu précipitamment pour rejoindre la ville de Toul. Rosa et Brisson dormaient encore quand je suis parti. Rosa va s’en occuper, je ne devrai pas m’en inquiéter. Je n’ai pas encore eu le courage de lui écrire… ne serait ce que pour demander des nouvelles de mon fils. Suis-je un père indigne ? Mais que ferez Brisson avec de la poudre de perlimpimpin ? N’y a-t-il pas que la fée bleue qui sait l’utiliser et ainsi ravir le cœur des enfants émerveillée par la magie ? Il sait être très farceur, alors, Cyann je vous en prie, ne donnez pas au roi des lutins l’occasion de faire trop de bêtises ! Essayez de le ménager et ménager son père par la même occasion. Et puis, pensez à vous remettre sur pied avant tout!


Pour votre jambe, si elle est encore douloureuse, souhaitez vous que je demande à une de nos excellentissimes hospitalières de l’OST de venir vous examiner ? Nos soldates n'ont pas toutes le caractère de la louve enragée... loin s'en faut!


Je loge encore au relais toulois, une petite chambre mais néanmoins suffisante pour ma personne, à quelques pas de la votre. Je pourrai sans doute entendre votre souffle si j’écoutais à votre porte. Ai-je besoin de vous dire que je meurs d’envie de cogner à cette porte et vous voir, tout simplement?


Je ne sais quand je repars ni vraiment pour combien de temps. J’ai reçu des nouvelles inquiétantes, mais je terminerai cette lettre en vous assurant que respecter la promesse que je vous ai faite est ce qui me tient le plus à cœur.


Sabifax de Beauregard qui pense à vous.



Citation:


Mon cher Sabifax,


C'est drôle que vous abordiez ce sujet, de ce petit nom affectueux que seul partage ceux qui sont très liés car je me suis posée la même question ... et comme vous me connaissez vous ne serez pas étonné ... "Vostre Honneur"


Vostre Honneur,



Au chef d'accusation,

De crime passionnel,

Je plaide coupable.


Dès que j'ai croisé ce beau regard

J'a eu à son endroit bien des égards

Il avait sous la toge, une bien belle constitution

qui fit naitre sous seing privé, de vives pulsations


Je ne serais point parjure si je vous avouais

Que c'est à grand peine que je n'ai pas commis

d'office dans un lit à barreaux de délicieux délits

Et que ce fut une torture contre nature délibérer


Mais son cœur étant déjà sous séquestres

L'apprenant d'un témoin, j'en pris prétexte

Pour justifier de mon chef un délit de fuite

En espérant l'affaire enfin classée sans suite


C'était sans compter avec mon complice

qui poussa la victime à violer l'injonction

d'éloignement salvateur nous concernant

et se mettre ainsi en regard des braves gens

sous le coup d'une terrible condamnation

brandie par le marteau de la divine justice


Monsieur le juge

En ce tribunal, je vous en fait l'aveu,

J'ai mandé un tueur à gage

du nom de Saint Valentin, le preux


Afin que, de son arc bandé

Il plante flèche en plein coeur

de la victime, mon bien aimé,

Vostre honneur ....


Au chef d'accusation,

De crime passionnel,

Je plaide coupable.


Cyann, tout simplement.




Citation:


Ma chère Cyann,

Je suis donc la candide et virginale victime d'une fille d'Apollon.
Et bien sachez, ma chère que loin de m'offusquer, j'en suis sincèrement fort honoré. Et dire que quand vous me traitiez d'imbécile, je me suis senti écervelé ne comprenant pas ce que vous me reprochiez. Je vous paraissais une proie difficile ? Vous vous sous-estimez, cyann. Face à une poétesse si affriolante, au contraire, moi pendu à vos lèvres je serai disposé à être plutôt docile. Enfin, point trop quand même! Sans vouloir me soustraire à vos atouts éloquents ou à vos irrésistibles charmes, je ne veux pas risquer de vous laisser la partie trop facile. Vous comprenez, Cyann... je ne suis qu'un simple homme.

Merci pour votre poème! Et dire qu'ils hésitent à vous faire rentrer au barreau... Quel juge condamnerai au bourreau après une telle plaidoirie? Je l'ai trouvé très franc et intime et, si j'ai bien compris, vous demander au juge si l'amour naissant - même illégitime - est un crime. Épineuse question en réalité, bien plus alambiquée qu'une simple affaire de maraudage. Il me faudrait en premier compléter votre témoignage et m'assurer que derrière tout cette histoire, ne se cache point une usurpatrice, le vil complice dont vous parlez devra subir un interrogatoire, il me faut aussi tenir compte des circonstances aggravantes d'une sirène à la voix captivante qui plus est dotée d'un si délicieux rire grelot ou de m'avoir malicieusement surnommé jolot et d'en avoir fait une si magnifique histoire. Par contre, je tiens à garder une certaine modestie et le verdict ne sera assortie d'aucune circonstance atténuante. Vous comprenez, Cyann... je ne suis qu'un simple homme.

Mais vous savez pourtant, que je ne peux être à la fois juge et parti. Il me faut donc choisir mon camps. A cela, sans aucune hésitation, de ma robe de magistrat je veux bien me dévêtir. Par conséquent je me retrouve n'être plus qu'une victime consentante, vous laissant commettre vos fortaits selon votre bon plaisir. Vous comprenez, Cyann....




Cyann


Cyann était confortablement installée dans son fauteuil de velours cramoisi près de l’âtre, une chopine dans la main droite et un courrier dans l’autre, les doigt de pied en éventail, Preuve que sa lecture l(‘avait un peu rasséréner. No,n pas ce qu’elle lisait car Sabifax était toujours très froid et distant dans ses lettres ; il aimait à jouer le chaud et le froide et avait sans doute peur que ses lettres ne tombent sous le regard de personnes à qui elles n’étaien pas destinées…. Toutefois, ils n’auraient plus guerre l’occasion de s’écrire à priori. Elle porta la coupe à ses lèvres et se délecta un instant. Elle remis certains parchemins et fouilalnt à nouveau dans la petite malle, elle en retira le dernier courrier de Sabifax auquel elle n’avait jamais répondu. tant de choses s'était passées depuis ... enfin rien et tout à la fois. La jeune femme posa son doigts un doigt blanc taché d’encre sur s s lèvres framboises l’air songeuse.

Citation:
Ma Chère Cyann,

Hier soir, j'avais quelques papillons noirs qui flottaient dans mon esprit tourmenté. Me pensez vous si insensible pour pouvoir terminer ainsi un chapitre de ma vie sans rien éprouver ? Il est laborieux de s'exprimer alors que l'on ressent d'abord un immense vide puis ensuite le voir se consteller lentement de milles étoiles brillantes comme le ciel à la nuit tombante.

Je vous ai promis la vérité et vous l'aurez. En toute sincérité, j'ai surtout besoin de savoir quoi vous dire. Ma chère Cyann, la vérité est rarement unique, elle est souvent plus complexe surtout quand elle touche les sentiments qui nous anime. Vous dire que je suis un homme séparé, je le peux. Et si hier soir j'ai préféré la compagnie de quelques bonnes bouteille à la votre, au moins avec elles je me sentais moins vulnérable et plus apte à maitriser les émotions que je pressens en mon intérieur.

Comme vous écrivez si bien, vous confier mon vague à l'âme était sans aucun doute, la chose la plus raisonnable que je puisse vous confier...

N'avez vous pas de doutes qui parfois vous assaillent vous aussi ? Même si je suis juge, laissez moi parfois avoir le droit à des incertitudes. Cyann, le courrier que vous m'avez volé était des plus sincères... En l'écrivant, j'ai simplement réalisé qu'il était trop prématuré pour vous l'envoyer et ainsi vous dévoiler l'inavouable. Ma chère Cyann, nous n'avons toujours pas partagé ensemble une de ces fameuses petites pâtisserie touloise. Vous connaissez ma gourmandise légendaire. J'espère que votre jambe ne vous empêchera pas de gouter à ces succulentes friandises si réjouissantes pour le palais.

Que la sainte boulasse fasse briller des étoiles dans votre horizon et vous donne l'espoir d'être heureuse.

Sabifax de Beauregard


La jeune femme était plongée dans le souvenir d'un kouglof qu'elle avait partagé ce soir là avec Sabifax, un kougloff léger, parfumée à la mirabelle comme les faisait sa grand mère .... et puis aussi vers un autre souvenir ... si en fait , elle avait répondu à Sabifax .... pas sur sa lettre en elle même ....... non mais sur leur échange ..... Devait-elle lui envoyer une lettre en réponse à la sienne ? Elle murmura le poème qu'elle lui avait envoyé en guise de réponse ou est ce que le temps des lettres était révolu ?


Citation:
Très cher Sabifax,

J'en ai rêvé si longtemps ... et aujourd'hui, grâce à vous ... avec vous ...
C'est plus qu'un rêve...


L'ancre des possibles

S’il se pouvait que ce navire
Accroché à l’encre bleue
Des marais naissantes …
Mon cœur étonné chavire
Dessine un vœu silencieux
S’il se pouvait … me hante

S’il se pouvait … soupirent
Tous les matins du monde
Perce la brume des rêves …
Nous pourrions le ciel fleurir
De milliers de pétales vagabondes
A l’aube ensemble sur la grève

S’il se pouvait … hurle le vent
Au gros temps qui secoue
La barque des fous avenirs
Sur les parchemins du temps
Plume aux lèvres acajou
Nous pourrions nous unir

S’il se pouvait … chante la lune
Aux étoiles que la nuit sème
Comme des petits cailloux
Là tout en haut sur la dune
Je pourrais vous dire j’aime
Que de moi vous soyez fou !

S’il se pouvait …vous dis-je
Dans ma maison tu viendras
Rire, danser, chanter, s’enivrer
D’un rien nous ferons des prodiges !
Puis, au creux de toi tu me berceras
D’une vague de désir naîtra ce baiser

Le tout premier …





Quand soudain dehors, des bruits de sabots et de bottes firent trembler le grand arbre. La blonde grommela, qui venait la déranger dans son repère ? Elle doutait que ce soit des clients pour son auberge à moins que ce soit des mercenaires….

Elle froissa précipitamment un parchemin qu'elle avait conservé et le fourra dans àn corsage puis, elle serra son châle couleur de ciel sur sa poitrine et s’extrait tant bien que mal du fauteuil ; en grimaçant et sortit sur la plate forme puis, elle regarda par dessus la balustrade. Elle mis ses yeux en visière et aperçut la troupe de cavaliers montés. Elle reconnut de suite leur tabard : il s’agissait de soldats de la louve enragée.


Bien le bonjour mes sires, vous venez profiter de l’hospitalité de mon auberge ? Vous avez bien raison, l’arbre à Cadabras est un excellent établissement, largement un cran au dessus des autres … si vous voyez ce que je veux dire …


Cyann rit mais cela sonnait faux pour qui la connaissait bien. Elle cherchait à gagner du temps. Sous sa tête c’était la tempête.
Ah ben voilà c’est malin ça, tu t’es encore fourrée dans les ennuis ! scandait la voix d’Oma. 9a t’avait pas suffit de te faire embarquée par les gardes de ton parrain Circa et de finir dans ses geôles. S’il s’était pas remis le bougre, couic ! Et voilà que tu nous remets ça … C’est quand que tu deviendras raisonnable ma pauv’fille…

Cyann se mordit la langue. Elle imaginait comment leyr fausser compagnie. Elle avait bien deux ou trois idées mais on plan échouait inexorablement sur le fait qu’elle avait bien du mal à marcher alors grimpe, courir, sauter…. Mmh enfin si l’autre alternative était de se faire assassiner par des hommes de mains tout ça pour un fond de bouteille de cognac…

_________________









Cyann


Hey la drôlesse, t’es attendue au tribunal alors nous force pas à venir te chercher dans ton pigeonnier parce que sinon la chute sera rude !

Au tribunal ?? Je n’ai pas reçu d’invitation officielle pourtant … C’est pour quoi ?

Moi c’est pas mes ognons, on m’a dit allez chercher dame Cyann, je viens chercher dame Cyann cars êtes attendue là bas et il y a le juge … alors faites pas la maligne évitons nous bien des peines hein …


La troubadour sembla réfléchir quelques instant puis dit

Vous m’accordez quelques instants , je vais prendre mon manteau et mes affaires et je vous rejoins ensuite.


Elle disparut à nouveau dans sa demeure.
Les hommes d’armes attendaient juchés sur leur chevaux. L’immobilité leur pesait comme un lourd manteau de glace qui s’insinuait dans les interstices de leurs armures.


Purée on se les gèle sévère là …. Elle se refait une beauté la greluche ou quoi ?


Oué j’irai bien lui refaire le portrait moi …


L’homme afficha un rictus.

La blonde reparut toute de blanche fourrure vêtue, un vieux sac en cuir élimé sur l’épaule et descendit doucement les barreaux de l’échelle.


Bon c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?.

Cyann continua sa descente sans mot dire puis allat se planter devant l’homme, un rouquin, qui l’avait pressée, en traînant sa jambe.

Ce serait mon choix, ce n’aurait ni aujourd’hui ne demain figurez vous que j’aurais préféré de loin ne pas bouger de mon arbre, ma jambe est encore … souffrante. Mais il sembelrait que vu le nombre .... * les compte, 1. 2 . 3 .4 mmhh * je n'ai guère le choix .... tout ça pour une faible femme infirme de surcroit .... Maintenant aidez moi voulez-vous, mes chevaux sont à l’écurie la bas.


Inutile, nous vous emmenons.


Et l’homme fit un signe de la main, un autre glissa le long des flancs de sa monture et s’approcha de la jeune femme.


Hors de question que je laisse mes chevaux seuls ici par ce froid.


Cyann fit un pas en arrière qui lui arracha une grimace, pour échapper à la poigne de l’homme.

L’homme ne se laissa pas faire et lui saisit le poignet , elle tordit son bras et lui échappa encore et détourna son regard de lui pour poser ses deux topazes flamboyants sur le chef de la bande.


Mes chevaux.

Le chef fit un nouveau signe de tête et un autre homme descendit de son destrier.

Va chercher les chevaux de dame Cyann et toi embarque là.
Voilà ainsi on pourra enfin partir pour le tribunal.


Le rouquin s’approcha à nouveau de la poétesse. Mais la poétesse clopina pour l’éviter.

Regardez mes chevaux sont là. J’aimerai autant monter mon propre cheval hein si vous n’y voyez pas d’inconvénient… ?


Elle sourit au chef en disant cela mais il se redressa sur sa selle.


Ah mais c’est que madame nous complique la vie !
Godelasse, charge la drôlesse, allez on y va !


Le rouquin du nom de Godelasse sourit en coin et se jeta sur Cyann cette fois, il la fit basculer sur son épaule et la chargea comme un sac de farine. La jeune femme se sentir soufflée par le choc et un éclair fulgura dans sa jambe, elle n’eut même pas la force de protester, elle était déjà heureuse de ne pas avoir tourner de l’œil …
Elle était si épuisée par les efforts de ces derniers jours qu'elle se laissa même aller contre le dos du rouquin. Au bout de quelques décades, le justice lorrain fut en vue. Cyann inspira, au moins, sur cela, ils ne lui avaient pas menti.

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Cyann


EPISODE IV : LE TOUT PREMIER CLIENT DE L'AUBERGE

Quelques jours plus tard, alors que le procès concernant l'agression de la jeune femme en taverne par la baronne d'Ottange, n'a jamais vu le jour mais, a donné lieu à une scène torride au palais de justice entre la louve enragée, le juge en bois brute et la troubadour infirme. Cela a finit par un gant jeté à la figure du juge par la louve et finalement bien vite retiré ... Elle a considéré qu'elle ne pouvait pas se battre en duel contre un gueux. Pourtant, la baronne avait défié Cyann à la base, et la dicte rédactrice en chef de l'AAP, mestre troubadour, ambassadrice impériale et bientôt parlementaire, n'en n'en est pas pour le moins, une gueuse pour l'heure. Il faut croire que de se battre contre un homme, un vrai, ça lui a fait peur à la louve ...

Après cet épisode mouvementé, Sabifax & Cyann ont pris une chambre au relais des voyageurs conformément à leur habitude. Chacun une, hein : Chastes et purs ...


Au départ de Toul, auberge « le relais de voyageurs »
Lundi en 11 du mois de janvier 1458


Devant l’illustre bâtisse se tenait à l’heure convenur, sous la pâle aube violette qui s’étirait sous une lune pâle; une silhouette courbée. Cyann sortit du relais, harnachée de son éternel sacoche en cuir élimé de son manteau de fourrure blanche et de son bonnet assorti, d‘où s‘échappaient ses accroches cœur aux reflets d’or, et de ses béquilles… Elle clopina et salua la vieille dame aux cheveux aussi blanc que le lait mais qui était, elle en était persuadée haute en couleur, tout comme l’avait été Oma…

Bonjour Blanche, êtes vous preste pour notre voyage ?


Oh ben sur mam’zelle ceti qu’j »â pas besoin d’ rien moi savez…. à mon âge parbleu ! regardez tout c’que j’possede est rentré dans ce balluchon hein

En effet c’est léger pour une vie entière

Dit la jeune femme en regardant le balluchon de la vieille Blanche.

Mais, de toute façon : rassurez vous, il y a la bas tout ce qu’il vous faut, à condition d’être habituée à la rude et un peu soup... * regarde la vieille, très vieille, cuisinière * mais je ne doute pas, que vous le soyez. L’auberge de « l’arbre à Cadabras » va bientôt pouvoir bénéficier de vos fameux petits plats et nul doute que la clientèle va se presser ! En tout cas, moi au moins, je me régalerai et puis, nous allons avoir quelques invités pour commencer et j’en connais un qui aime la bonne chair ! Ah voilà qu’il rapplique sans doute par l’odeur alléchée …

Les deux femmes regarde le juge Sabifax sortir du relais. La blonde s’élance vers lui armée de ses béquilles.

Sabifax !

Elle s’arrête juste à temps pour ne pas le heurter de plein fouet et il lui dépose un baiser sur le front… chaste et pur. Elle lui sourit et se retourne vers Blanche

Cher Sabifax, je vous présente Blanche Poudevigne, désormais cuisinière à l’arbre à Cadabras pour le plaisir de vostre palais. Et Blanche voici notre tout premier invité, premier en tout… le juge Sabifax. Nous sommes ai complet nous pouvons partir.
Vous prendrez Quenotte, Blanche et moi chevaucherons sur Eole pouvez vous nous aider à nous mettre selle ?

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Sabifax




Ce matin là, le jeune homme s'était réveillé tout seul dans son grand lit du relais toulois... comme tout les autres matin depuis qu'il était à Toul. Pourtant ce n'était pas l'envie de se réveiller au coté de la belle quand les cloches de l'église sonnent les matines, qui lui manquait...

La veille, Cyann et lui avaient décidé de regagner l'arbre ou il pourrait s'installer dans une petite chambre qu'elle lui ferait appréter... la plus éloignée de la sienne, avaient-ils convenus. Ils profiteraient mieux de leurs nuits de sommeil, sans être troublé par le mélodieux bourdonnement de leurs respirations nocturnes.

Le juge avait donc rassemblé ses quelques affaires qui tenaient dans un simple sac et sorti du relais d'un pas enjoué prêt pour le départ même si il avait adoré son séjour icelieu. A peine sorti, la blonde se précipite sur lui, avec une énergie hors du raisonnable pour une infirme mais qu'il ne saurait lui reprocher tellement il apprécie quand elle se jette à son cou pour l'étrangler. Mais...cette fois ci, la plantureuse jeune femme se retient et tempêre son élan pour s'arrêter en avant de lui. Le jeune homme cache sa déconvenue et pose ses lèvres sur le front de la belle pour un simple tout petit baiser sur le haut de son visage.


Cher Sabifax, je vous présente Blanche Poudevigne, désormais cuisinière à l’arbre à Cadabras pour le plaisir de vostre palais. Et Blanche voici notre tout premier invité, premier en tout… le juge Sabifax. Nous sommes au complet nous pouvons partir.
Vous prendrez Quenotte, Blanche et moi chevaucherons sur Eole pouvez vous nous aider à nous mettre selle ?



Quenotte... C'est la jument à la tête de mule, si il se souvient bien ce que lui a raconté la troubadour. Coup d'œil anxieux en direction de l'animal qui sera sa monture jusqu'à l'arbre. Un petit regret traverse son esprit: Pourquoi n'a-t-il pas simplement avoué à la belle que son chevalier servant était piètre cavalier?

Voyant la vielle dame en arrière de cyann, il comprit qu'il s'agissait de Blanche, la cuisinière dont le jeune homme allait devoir s'attirer les bonnes grâces pour bénéficier de bons petits plats qui raviraient son estomac.

Enchanté de faire votre connaissance Blanche. Il semblerait que nous allons faire route ensemble et nous côtoyer à l'auberge de l'arbre. Vous n'hésiterez pas à me demander si... vous avez besoin d'un homme fort pour vous assister. * il ne voulait pas non plus la vexer alors il ajouta rapidement * Non pas que je ne vous crois pas capable d'abattre la besogne... mais si je peux vous soulager un peu, en échange vous me ferez goutter quelques mets apprétés par vos soins.

Voila qui lui semblait assez joliment tourné... et pas trop flagorneur.

Il s'approcha de la monture et il flatta l'encolure du cheval, le frison - dont la race est reconnue pour être assez robuste et capable de supporter le poids des deux cavalières même si... l'une d'elle est une cuisinière - attendait calmement que Cyann et la cuisinière le chevauche.

Le jeune homme commença par assister la plantureuse blonde à embarquer sur le dos de l'animal... chose qui ne fut pas aisée à faire de façon chaste et pure. La belle mit son pied valide à l'étrier et le jeune l'aida à se propulser vers le haut en poussant d'un geste platonique sur sa croupe charnue.

Par chance, la vieille cuisinière n'était pas si flasque ni mollasse que son âge pouvait laisser présager et il n'eut pas besoin de beaucoup l'aider. Il se contentat de tenir les rènes et posa sa main sur l'encolure du cheval, tout à coté de la jambe magnifiquement ciselée de la cavalière montée avant.


Maintenant venait son tour de monter le canasson. C'est pas spécialement quenotte qui l'effrayait, mais une jument à la tête de mule monté par un piètre cavalier pouvait transformer ce court trajet en une autre aventure que le jeune homme ne tenait pas spécialement à vivre.

Avisant les deux femmes qui attendaient qu'il soit prêt à partir, il eut soudain l'idée de leur lancer avec tout l'aplomb dont il se sentait capable...


Ah! Cyann... Quel étourdi je suis! J'ai oublié des parchemins dans la chambre! Avancez vous sur la route! Je vous rattraperai au ... triple galop...


Il fit mine de se diriger vers l'auberge le temps qu'elles s'éloignent puis alla chercher un palefrenier pour l'aider à escalader sur le dos de la jument. Les dames avaient, certes une petite avance et un solide destrier mais leur animal en avaient plus lourd à porter sur le dos.

Par chance, Quenotte eut la gentillesse de partir au petit trot sur le sentier enneigé. L'animal avait un flair remarquable et suivit le même chemin que sa maitresse avait tracé dans la neige.
Sabifax, fidèle à son habitude quand il chevauche une monture, encaissa chacun des mouvements de l'animal sans trop se plaindre, sachant quand même que son fessier saurait plus tard lui rappeler la promenade.

Tout allait pour le mieux... il voyait la silhouette de l'autre équipage se rapprocher à grand... trot. Bientôt la 'tête de mule' et le 'fier étalon' seraient côte à côte et poursuivraient leur route en direction de l'arbre à cadabras.


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