[Dans le Château, allongé à côté d'un garde]
Après s'être évanoui, le Con-conrad rêvait, dans sa tête, il se prenait pour un ange allant à sa guise dans le monde des hommes, traversant le monde et les âges pour l'éternité mais quand même, qu'est ce que ça doit être chiant, quand on connait la monde comme sa poche, il n'y a plus rien à découvrir, on s'ennuie ferme.Cette pensée ramena le sans bottes à la réalité, il ouvrit les yeux, au plafond il y avait une sorte de dessin, il était très moche à vrai dire, le sans bottes ne s'y attarda pas plus longtemps mais ce dessin le marqua.Il tourna alors la tête sur le côté et à quelques centimètres de lui gisait un garde, tête tourné vers Conrad, il avait les yeux ouverts et son regard était flottant, il ne fixait personne, il était là, juste là...Ce qui ne manqua pas d'effrayer Conrad.
Ah !!! Se relevant à la hâte et se projetant contre le mur pour être le plus éloigné possible du cadavre. Didiou, saleté de Gascon en sauce béarnaise ! cria il dans la salle où un écho se fit entendre.Je vais t'apprendre à m'effrayer sale Bougre !
Conrad, de ses pieds nus mit un grand coup coup de pied dans la tête du mort.quelques secondes après l'exécution du coup de pied magistral, un drôle de sensation parcourut Conrad, celle qu'on ressent quand on boit un alcool très fort, une douleur sans nom montant à la tête.Il devint tout rouge, un silence de quelques secondes se fit et l'homme aux pieds nus libéra sa douleur...
Aïe !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Il avait maintenant levé la jambe et se tenait le pied avec ses mains, il sautillait et accomplissait des cercles tout en injuriant Deos, sa mère, son père ses frères et ses surs ohohoho ce n'est pas vraiment le bonheur.Il tournait comme un chien voulant se mordre la queue sous le regard du cadavre qui de la violence du choc avait ouvert sa bouche et laissait maintenant pendre sa langue.L'homme s'immobilisa et posa son dos contre le mur, grimaçant de douleur il dit ironiquement au cadavre.
T'es plus beau comme ça, crois moi, tu parais plus décontracté, quand tu étais vivant, on aurait dit que tu avais une plume dans le cul.
Il respira pendant un instant puis il se prépara à repartir.Il monta les marches en trottinant puis se retourna tout en ouvrant la porte.
A la revoyure mon ami !
Il se retourna alors et reprit sa route, il déambula pendant plusieurs minutes dans le château sans rencontrer âme qui vive, puis il aperçut un grouillot partir à vive allure.Conrad regarda dans la direction d'où la personne surgissait puis il vit une importante masse brune, le sans nom ? il ne préféra pas vérifier et prit ses jambes à son cou et s'en alla quelques salles plus loin dans le château.Ne trouvant plus personne, il décida de retourner près du cadavre.Il redescendit les escaliers et se retrouva à nouveau à côté du gascon, il lui sourit et prit le casque de celui-ci.Il porta le casque à sa tête, il était pile à sa taille, comme si il avait été taillé pour lui.Il alla s'asseoir contre le mur, à quelques pas du mort.
Je n'en avais pas envie, et sois en sûr, je le regrette.Tu étais là au mauvais endroit au mauvais moment.Que puis-je y faire ? Deos a voulu que tu meures par mon épée.C'était surement ton heure, Deos t'as rappelé dans sa demeure, ta mission est arrivée à terme.
Peut-être en avais-tu pas envie mais c'est le destin et il était écrit, tu ne peux pas te dresser contre la puissance de Deos, même le sans nom ne le peut, Deos est toute chose, l'eau que tu bois, la viande que tu manges, Deos est la matière.Si tu n'avais pas envie de mourir, sache que je suis désolé, mais Deos en a décidé ainsi et sa sentence est irrévocable...
Conrad soupira, il était malheureux pour ce cadavre, il avait tissé des liens avec lui, comment une amitié pouvait elle se tisser entre un mort et un vivant, seul Deos le savait.La lutte entre deux Hommes pour leur vie peut être, nul mortel ne le savait.Il regarda à nouveau le cadavre avec un sourire bienveillant.
Va en paix rejoindre tes anciens, l'ami...
Il soupira, regarda encore une fois le plafond, s'interrogeant sur cette fresque.Après tout, c'était peut être la représentation du Très-Haut dans le monde des Hommes.Il se mit à rire et s'adressa à la fresque -autrement dit à Deos-.
D'un avis personnel, c'est un sacré sac de nud d'expliquer à un sac d'os que la prédestination existe et que vous êtes l'essence de toute chose.
Il se releva, replaça son casque sur sa tête, puis remercia le mort pour ce casque, il repartit.Il se dirigea vers les remparts, ne croisant plus aucun garde, les autres allaient finir le travail, il devait se reposer.Ses profondes réflexions sur Deos, l'amitié l'avait affamé, il monta sur le remparts et ses mit dans un coin, à côté d'un d'une torche.Il sortit un minuscule bout de viande et croqua à pleine dents, la viande était sèche, elle rendait difficile la mastication.Il voulut avaler un gros bout mais celui-ci se coinça au fond de sa gorge.Il était en train de s'étouffer, comment un homme pouvait il avoir si peu de chances dans sa vie, Deos devait être d'une humeur sadique quand il a écrit le destin de Conrad, cela ne fait aucun doute.L'homme sans bottes se leva et se pencha par dessus les remparts, émettant des sons, essayant de recracher le morceau de viande.
Brouah...Brouah.....brouah....un instant de silence puis il vomit ses tripes par dessus les remparts....Brouahhhhhhhhhhhhh !
Il se redressa et se retourna, il était pâle, au bord de l'évanouissement, il s'allongea par terre juste à côté du feu, dans le froid glacial de l'hiver, il s'endormit quelques heures.
Les première lueurs de soleil apparaissaient, Conrad se réveilla, sa nuit avait été pleines de rêves, il était troublé mais il ne devait pas s'endormir sur ses lauriers.Il but un coup puis s'accoude sur les créneaux du rempart en attendant la venue éventuelle d'ennemis.