Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, ..., 7, 8, 9   >   >>

[RP] L'officine Médicale de Blaye

Feanor01
Feanor soupira. Quelqu'un lui ouvrait enfin la porte. Il entra dans l'officine, espérant qu'il pourrait y trouver un peu de réconfort. Une dame l'installa dans un coin, et lui donna de quoi se nourrir. Il était si affaibli qu'il avait du mal à avaler quoi que ce soit. Il se contenta de boire de l'eau et de grignoter un morceau de pain.
Il les regarda faire, s'occuper des quelques personnes qui étaient là. Son bras était douloureux. Il ferma les yeux, épuisé, attendant que quelqu'un s'occupe de lui.
--Octavia
Dame Evania semblait sans réaction. L'infirmière n'en était point étonnée : Cette dernière semblait si jeune, si prète à mordre la vie à pleines dents encore, qu'un nouveau-né mettrait certainement un terme à bon nombre des ambitions de sa vie. Octavia en savait quelque chose.

Ne vous en faîtes pas. Ceci n'est qu'un premier diagnostique, il n'y a rien de sûr.

L'homme blessé à leurs côtés s'affaissa sur le banc et ferma les yeux. Ce n'était pas bon signe ; il n'avait mangé qu'un morceau de pain accompagné d'un peu d'eau, ce qui semblait constituer un repas trop frugal pour reprendre des forces.
Octavia posa la main sur son front : L'inconnu était brûlant de fièvre. Enfin l'infirmière allait pouvoir exercer ses talents d'apothicaire, talents qu'elle n'avait pu exploiter auprès du professeur Zhüttfluth par manque de plantes médicinales. Ici à Blaye, si l'officine ne possédait pas de cuisine, les herbes cueillies et commandées par Aradiia étaient nombreuses. Un véritable paradis pour Octavia.
Elle prépara un mélange d'eau de mélisse qu'elle porta à boire au patient.


L'eau de mélisse est un excellent remède contre la fièvre , expliqua-t-elle à l'homme. Elle va vous faire transpirer mais d'ici une heure ou deux, cette vilaine fièvre aura complètement disparu.

Ceci étant fait, elle se permit d'observer le bras du blessé. Fichtre, probablement avait-il reçu un mauvais coup de couteau. Octavia leva les yeux vers lui : S'était-il battu en taverne ? Avait-il été brigandé ? Etait-il lui-même un brigand dont la victime se serait défendue ? Eprouvait-il une douleur autre part, à un endroit invisible à l'oeil ? Autant de réponses qu'elle aurait aimé connaître avant de le soigner mais l'homme ne disait rien et ne se plaignait pas.

Je vais vous poser de la Marjolaine en cataplasme. Cela apaisera vos douleurs.

L'infirmière s'appliqua à préparer la pâte ; lorsque cette dernière prit une consistance assez épaisse, elle en recouvrit la partie du bras blessé de l'homme. Ce dernier semblait si faible qu'elle n'osait point l'emmener en salle de repos à son tour. Mieux vallait qu'il reste là, sur le banc, à se reposer.
Octavia en profita pour rendre visite à damoiselle Dzerva : Cette dernière dormait encore. L'infirmière sourit et déposa à ses côtés les bouteilles de lait que l'homme n'avait pas bu, afin que la jeune femme les trouve à son réveil et puisse reprendre des forces.
Puis elle se dirigea vers la remise où elle découvrit Aradiia ... presque allongée, grimaçante de douleur, les mains portées à son ventre. Octavia en resta pétrifiée d'effroi.
Feanor01
Feanor était fatigué, épuisé même. Cependant lorsque la dame s'approcha de lui avec un remède il réussit à ouvrir les yeux. Elle lui expliqua que c'était pour faire tomber sa fièvre. Il but la potion lentement, grimaçant. Ce n'était pas très bon, comme tout remède. Il referma les yeux, comme si l'effort l'avait épuisé.
Il crut entendre parler de cataplasme, mais il n'était pas sur. Il ne savait pas s'il divaguait ou pas. En tout cas la chaleur de la pièce commencer à lui faire du bien.

Elle commença à s'éloigner, et elle disparut de sa vision. Sa cheville lui faisait mal, mais il fallait absolument qu'il aille se soulager, il se leva péniblement et s'appuyant au mur, il réussi à sortir.
Boitant, il revint dans la pièce. Il se laissa tomber de nouveau sur son banc et souleva le bas de ses braies, examinant sa cheville, qui avait doublé de volume. Le cataplasme sur son bras pesait lourd. visiblement la blessure avait commençait à cicatriser avant de se rouvrir et commençait à s'infecter.
Evania
Eva regarda la Dame Medicastre . Elle était perdue . Et si un enfant poussait dans son ventre ?
Elle n'était pas préparée ! Elle voulait integrée l'armée , se battre pour une cause , devenir un bon soldat ...
Cet enfant casserais son rêve ...
Par chance elle avait eut des nouvelles de Santo , son petit ami , celui qui l'aurait peut-être mise enceinte .
Elle se rendait compte que son monde parfait s'éffritait et qu'à tout moment il allait s'éffondrer .
Automatiquement elle serra les cuisses , des larmes coulaient sur ses joues .

- Je ... J'espère que ça ne sera pas le cas Dame Médicastre ..
Aradiia
Diia se tenait tantôt les épaules pour les empêcher de trembler tantôt le ventre. Frissonnante de fièvre dans une chaise de la remise, elle bougeait lentement de peur d’avoir encore plus mal. Les voix feutrées et les pas semblaient si lointains. Elle passa la langue sur ses lèvres asséchées, mais la fièvre avait prit possession de son corps tout entier. Des tremblements la secouaient par vagues s’accélérant avec les contractions violentes qu’elle sentait venir violement en elle.

Ses paupières brûlantes se fermèrent.


Elle fit ce rêve étrange.

Dans la lumière absente des ruines de nôtre maison sous un ciel blanc cassé, gisent d'énormes troncs d'arbres couchés au sol comme des morts raides et sombres me barrant tout passage.
Au loin la silhouette d’un petit garçon blondinet de quatre ans pas plus, s’approche soulevé de quelques centimètres au dessus des cendres et me prend par la main.
A l’aveuglette et sans merci, je le laisse me guider à travers les paysages en demi-teinte, la pluie en contre jour balaye comme des coups de fouet mon visage marbré de larmes.


L’enfant devient loup immonde et terrifiant, je crois bien être envoûtée.
Je le suis comme si c’était la promesse d’un destin désarticulé. La lumière c’est évanoui, comme arrachée autour de moi.


Assise, dans une pièce immense où il y a seuls une table et une chaise.
L’enfant-loup me dit de m'asseoir là et de l’attendre. Sortant de la pièce il me regarde avec ces yeux injectés de sang, le rictus de sa lèvre laisse apparaître des bouts fils déchirés de l’étoffe de la même couleur de ma jupe. J’obéis le regarde partir.

L’attente évidente de ne pas le voir revenir me décide de partir à sa recherche et sortant de la pièce, j’observe sous mes pas s’inonder la pièce d’un liquide noirâtre.

J’ouvre une porte sur une salle à manger ou trois vieilles femmes sont attablées. M’approchant d’elles, mon regard se fixe avec effroi sur leurs assiettes pleines d’animaux morts baignant dans un jus gluant.
La peur m’envahie quand je leur demande si elles ont vu le garçon. A l’unisson elles me répondent avec des craquements d’os comme des lames sortant de leurs bouches ridées, qu'il n'y a jamais eu de garçon ici.

La mort est venue, me disent t’elles. Plus rien ne bouge, le temps se fige. Tombant lourdement sur le sol, je fonds en larmes.
Des flots de larmes de verres envahirent mon âme et coulent entre mes jambes.
J’ai perdu une partie de moi.




Diia se réveilla en nage, des saignements plus abondants tachaient sa jupe et la chaise ou elle était assise recroquevillée tel un oiseau agonisant.
De douloureuses contractions lui tordaient le corps. Prise de panique, elle appelait à l’aide, avec la sensation que pas un son ne sortait de sa bouche.

Le visage de Kro lui apparu c'était lui qui pouvait la sauver, lui seul.


KRO.....
--Adolphe
Soixante-et onze écus, et vingt deniers. Ce n'est pas si compliqué, je l'ai vu au premier coup d'oeil. Mon cerveau a tout calculé en une sedonde et demi. Mais pour faire plaisir à dame Aradiia je fais semblant de compter les pièces de son petit coffre, peut-être que si je prend mon temps et que je me trompe exprès, elle me considèrera comme un garçon comme les autres. Et pas un petit génie.
Un homme vient de frapper à la porte, ouh, je sursaute. Je n'aime pas les bruits soudains. Maman va lui ouvrir même si je lui fais de gros yeux, elle ne comprend pas que j'ai peur mais quand le Sieur entre dans l'officine à ses côtés, je comprend qu'il ne nous fera pas de mal. Il est blessé. Je fais semblant de ne pas regarder en recomptant les pièces. C'est bête, je m'ennuie tellement ici que même faire semblant ne m'amuse plus.
Maman soigne la dame puis elle soigne l'homme. Elle va et vient dans l'officine, elle court partout. J'ai faim, mon ventre gargouille et elle ne pense même pas à moi.
Je n'ose pas regarder l'homme quand maman s'éloigne dans l'arrière-salle. Mais il se lève et il s'en va, puis il revient juste après : Il boîte et maman ne l'a pas vu !
J'hésite, je n'aime pas me mêler des affaires des grands. Mais comme il reste de la Marjolaine dans le petit pot, je m'approche du Sieur et je lui fais un bandage pour que sa cheville puisse dégonfler. J'ose pas lui parler, je le bande sans dire un mot. Comme ça maman ne saura pas que j'ai fait mon " grand ".
Oh et puis zut, je vais voir ce qu'elle fabrique. J'entre dans la salle derrière elle. Dame Aradiia est toute tordue de douleurs. J'ouvre grand les yeux : Qu'est-ce qu'elle peut bien avoir ?
Carline
Carline avait entendu que Feanor avait des soucis de santé elle se décida de passer prendre de ses nouvelles
Coucou toi alors comment te sents tu aujourd'hui? Le bandage que je t'ai fait l'autre jour à tenu? en disant ces mots elle lui fit une jolie bise
et fais moi le plaisir d'arreter de trotter partout il te faut du repos si tu veux guerir
_________________
Dzerva
Dzerva souleva lentement les paupières... elle ne savait plustrès bien où elle était ni ce qu'elle faisait là...

Elle regarda autour d'elle et vit sa jambe. Du bout des doigts elle appuya sur le pensement et sentit que la douleur avait disparu... A Diia, *merci Diia*. Diia ! Prise de panique elle se leva. Elle se rappela s'être endormie, troumentée par la detresse de son amie.

Elle se leva d'un bond et fit tomber une bouteille de lait que que quelqu'un avit mis là, probablement pour elle. Tant pis. Elle était prise de panique mais ne savait pas pourquoi.
Elle cria :

DIIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!

Elle tomba à la renverse prise de vertiges. Les yeux fermés, elle eu une hallucination : Diia était dans la réserve, il y avaot du sang partout que se passait-il ??

Elle ferma les yeux, pleine de rage et se leva. Elle était comme habitée... comme si quelqu'un d'autre guidait ses pas.

Elle courru dans la reserve les yeux pleins de larmes et la tête en feux. Elle trouva Diia étendu par terre. Elle s'acroupit et lui pris la tête dans les mains.

Diia Diia. Réponds moi je t'en supplie !!! Est ce que tu m'entends ? Garde les yeux ouverts et reste consciente je t'en supplie !! Si tu peux dis moi quoi faire, qui allait chercher !


Bizarement, trouver Diia lui avait apporter une certaine sérénité. Elle savait qu'elle n'était plus seule, elle était là pour elle. Et elle allait la sauver, trouver ce qu'elle a... et la sauver.
Feanor01
Alors qu'il revenait s'asseoir a sa place, un jeune garçon s'approcha de lui et prit le pot de crème que l'infirmière avait laissé. Il en étala sur la cheville puis la banda avec soin. Il était bien jeune pour savoir soigner, mais il avait du observer les gens faire et l'avait fait avec douceur et assurance.
Il sentit déjà le bénéfice de la crème. C'était agréable. Carline passa le voir, le grondant un peu. Il aurait du faire plus attention à sa cheville, c'était certain.

Soudain, il y eu de l'agitation dans la pièce à côté. Il se demanda ce qui se passait. Visiblement quelqu'un n'allait pas très bien. Claudiquant, il alla voir, peut-être pourrait il proposer son aide.
Aradiia
D’étranges formes dansaient devant ses yeux, des voix lointaines parvenaient à ses oreilles. Diia avait peine à ouvrir la bouche pour parler tant ses lèvres sa langue et son palais s’emblaient ne faire plus qu’un. La panique l’avait envahie, elle sentait qu’elle ne contrôlait plus rien, son corps se tordait tout seul. Mais la douleur lui rappelait qu’elle était encore en vie.
Doucement sa tête se souleva et sentant une chaleur sous sa nuque la médicastre chercha du regard, ce quelqu’un qui se trouvait à ses cotés. Elle avait besoin d’aide. Qui était là près d’elle ?
La jeune femme ne voyait pas le visage juste une forme qui se dessina devant ses yeux. Un souffle et une voix, c’était une présence familière. Elle referma sur ses doigts crispés le bras tendu vers elle et le tira avec effort. Tendant le cou vers ce visage qu’elle n’arrivait pas à reconnaître, elle murmura d’une voix saccadée avant de se laisser tomber lourdement dans les mains accueillantes refermant ses paupières.


Vas chercher Kro… Mon époux… Kro, vite !

L’énorme effort qu’elle venait de faire pour sa survie la laissa inanimée sur le sol ou elle avait glissé, son corps ensanglanté se détendit enfin.
--Octavia
Soufflée. Il n'y avait pas d'autre mot : L'infirmière était soufflée. Restant dans un premier temps sous l'encadrement de la porte, comme pétrifiée à la vue de tout ce sang, Octavia comprit rapidement qu'il allait faloir procéder au rituel de la fausse-couche ; elle qui n'était pas sage-femme et qui ne s'était heurtée qu'une ou deux fois à cette sombre procédure en assistant le professeur Zuttflütth, il y a fort longtemps. Dans des gestes d'une assurance mécanique dissimulant son angoisse grandissante, l'infirmière ferma un à un les volets de la remise. Elle disposa quelques bougies dans la pièce, fit brûler au fond de quelques petits pots un mélange d'herbes aux vertus apaisantes et aux senteurs agréables, puis, se retournant, vit que Damoiselle Dzerva semblait se porter beaucoup mieux. L'homme blessé également. Quant à Adophe, évidemment le petit curieux n'avait pu s'empêcher d'essayer de comprendre ce qui se tramait ici plutôt que de rester sagement à sa place.
Octavia hésitait : Fallait-il que le rejeton reste dans la remise afin d'assister à ce qui allait suivre ( cela ne pourrait qu'enrichir son savoir médical ) ou devait-elle le renvoyer dans l'autre pièce et le laisser se tenir à l'écart de ce terrible moment.
Ce fut Aradiia, qui dans un flot de paroles que l'on aurait pu croire délirantes, décida du sort d'Adolphe.


Vas chercher Kro… Mon époux… Kro, vite !
L'infirmière se tourna immédiatement vers son fils et lui ordonna d'une voix sèche :

Va chercher son mari. Trouve-le où qu'il soit, ne reviens pas sans lui. Ne traîne pas en route. Il s'appelle Kro. Va !! Va !!

Elle ne le quitta des yeux que lorsque le rejeton eut disparu, puis se tourna vers les deux témoins du drame.

Aradiia est en train de perdre son enfant. Je vais essayer de faire en sorte qu'elle ne perde pas la vie. Ne restez pas dans mes jambes si c'est pour nous regarder les bras ballants, l'opération va être difficile et compliquée. Je vais avoir besoin de linges, beaucoup de linges.

Sur ces paroles elle fit chauffer de l'eau à l'intérieur d'un énorme chaudron, puis prépara un mélange de différentes herbes : Mandragore, chanvre, pavot et ciguë, afin d'endormir Aradiia. Ce fut chose faite en moins de vingt minutes. Mais Octavia se sentait mal : Son amie avait perdu beaucoup trop de sang. Sauver l'enfant semblait déjà peine perdue. L'important à présent, était de sauver la mère.
Feanor01
La scène était... sanglante, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais la vue du sang n'avait jamais repoussé Fea'.Faisant atttention à ne pas s'appuyer sur sa jambe douloureuse il retourna en boitillant dans la grande salle à la recherche de linge pour l'infirmière. Il ne pourrait sans doute pas être d'une grande aide, mais il ferait ce qu'il pourrait.
Il fouilla un peu partout avant d'apercevoir un sorte de grande armoire dans un coin. Il s'en approcha et l'ouvrit, espérant qu'il y trouverait son bonheur.
Enfin! Là sur les étagères il y avait des paquets de linge pliés soigneusement. Il en attrapa une bonne brassée et retourna le plus vite possible près de l'infirmière.

- Voilà ce que j'ai trouvé, est ce qu'il en faut encore plus? Et sinon j'y connais rien à la médecine mais si je peux aider, faut pas hésiter à me demander. Sinon, je m'assois là bas pour pas gêner.

Même s'il ressentait des élancements dans son bras blessé, ce ne devait être rien comparé à la souffrance de la dame. Il attendit donc la réponse de la dame afin de savoir s'il devait s'éloigner ou non.
Dzerva
Messire, votre jambe m'a l'air bien mal en point !! allez vous reposez, je vous en prie.

Dame Octavia, dites moi ce que je peux faire, je ferai tout pour la sauver !!


Dzerva se sentait comme hors du temps. Elle souffrait mais la douleur semblait l'attaquer de l'intérieur. Elle ne supporterai pas de voire mourrir Diia, non, elle ne pourrait pas.

Elle s'agenouilla près de Diia, lui pris la main et lui murmura : "allez ma belle, reste avec nous, je t'en supplie. Le petit garçon est parti chercher Kro, ça va aller".

Elle se releva et pris son courrage à deux mains.

Je n'ai aucune formation médicale, j'ai simplement aidé à un accouchement une fois. Mais je n'ai pas peur du sang, je veux vous aider. Dites moi quoi faire et je le ferai! Mais je ne souhaite pas vous laissez seule avec elle. Je pense que vous avez besoin d'aide, ne serai-ce que pour vous passer vos "outils" ou remplacer le linge, non ??

Dzerva avait besoin de faire quelque chose pour aider Dame Octavia. Elle se devait de l'assister dans son intervention.
Striife
Striife voulait revoir ses anciens amis avec qui il n'avait pas parlé depuis longtemps.
Il rentra donc dans l'officine de Diia ... L'officine n'avait pas changé depuis la dernière fois, des médicaments partout, la salle bombé de têtes familières et d'autres moins familières ...
Il reconnut Dzerva au milieu d'autres personnes et la salua gaiement, mais celle ci ne le remarqua pas, le regard ailleurs ...
Il s'avanca vers elle pour la saluer et échanger quelques banalités, quand Striife remarqua que Dzerva et ces autres personnes avaient le regard rivé au même endroit ,et formaient un cercle autour de cet endroit ...
Il s'approcha curieux de connaitre l'objet de cette attention ... un pot cassé ? Un enfant pleurnichant son genou écorché ?
Non ... Il s'avanca plus près et remarqua une masse difforme nageant dans une mare de sang ...
Son sang se glaça et un frisson lui parcourut l'échine, il sentit la tête lui tourner quand il comprit enfin ... Cette personne à terre était son amie Diia ...
Il s'approcha chancelant et se laissa tomber à côté d'elle ...
Ce n'était pas possible ... Diia, si forte, ne pouvait pas se trouver là ... Il rêvait ...
Striife ferma les yeux, secoua la tête et les rouvrit à nouveau ...
Toujours cette vision d'horreur ...
L'information donnée par ces yeux éclata encore plus fort dans son cerveau et il prit conscience qu'il fallait faire quelque chose ! Comment avait il pu rester là à ne rien faire, durant ces precieuses secondes ...
Il chercha des yeux une personne pouvant faire quelque chose et trouva Dame Octavia, la dame qui avait soigné Bellisa avant leurs départ, qui s'affairait déjà, Dzerva lui proposa son aide ...


Dame Octavia, je vous propose mon aide, dites moi quoi faireje vous en prie, je ferais tout ce qui est possible !

Il prit la main de Diia pour la réconforter ... Et surement se réconforter lui même aussi et lui murmura :

Tiens Bon Diia, sa va s'arranger ...
--Octavia
La lame du dernier bistouri refroidissait doucement sur une petite compresse. Octavia angoissée visualisait déjà les gestes précis qu'elle devrait opérer sur le corps d'Aradiia, le regard fixe, comme épouvanté, tandis que l'homme blessé n'était pas resté inactif et lui avait rapporté autant de linges qu'il avait pu trouver. Toute à l'appréhension de sa tâche, l'infirmière, qui ne voyait ses interlocuteurs qu'à la faible lueur de la bougie, ressentait néanmoins la détresse de damoiselle Dzerva qui s'activait également et lui proposait son aide. Même un villageois inquiet venait de surgir afin de mettre à disposition sa bonne volonté, l'infirmière en profita pour lui demander d'allonger Aradiia sur la table de repos qu'elle allait bientôt improviser en table d'opération. Ne manquait à l'appel que le mari absent, Octavia espérait que Sieur Kro arriverait à temps pour soutenir sa femme dans cette insupportable épreuve.


Vous êtes formidables , leur murmura l'infirmière d'une voix reconnaissante. Messires, allez-donc vous reposer, vous l'avez bien mérité. Damoiselle Dzerva va m'apporter son aide.

Elle espérait que les deux hommes ne lui en tiendraient point rigueur, mais il s'agissait là d'une affaire de pudeur strictement féminine.
Avant tout, il s'agissait d'endormir Aradiia et veiller à ce qu'elle ne se réveille pas durant les minutes qui allaient suivre. D'un geste doux Octavia appliqua un tampon imbibé d'une lotion soporifique sur le nez de la jeune femme, sans trop appuyer pour la laisser respirer. Puis elle retourna un petit sablier qui se trouvait sur la table, en recommandant à damoiselle Dzerva de renouveler cette opération chaque fois que le réservoir supérieur serait vidé.
En quelques minutes l'équipement sommaire fut mis en place : Dzreva et Octavia se trouvant toutes deux assises, prètes à opérer.
Ainsi que le craignait la médicastre, les saignements d'Aradiia étaient abondants, propices à l'infection, nécessitant une intervention de dilatation et de curetage. Le linge du Sieur blessé se révélait déjà fort utile. Le foetus était sans aucun doute déjà emporté dans le flot de sang qu'avait perdu la jeune femme, mais il restait des tissus fœtaux dans l’utérus après la perte de la grossesse. Octavia fit son signe de croix.
Au rythme du sablier les deux femmes opérèrent fièvreusement, échangeant parfois des regards inquièts. Le mari n'était toujours pas arrivé, Octavia maudissait ces hommes toujours ailleurs et jamais présents dans les moments importants de la vie de leurs femmes, ces hommes toujours en guerre contre des ennemis invisibles, qui se prétendaient forts et protecteurs mais dont le rôle ne s'étendait pas davantage qu'à celui d'engrosser leurs épouses pour mieux les délaisser par la suite.
Durant presque trois heures la curette fit son oeuvre, maniée par les mains tremblantes de la médicastre, à la lueur rituelle de la bougie. Lorsque l'opération fut terminée, Octavia se sentait profondément lasse. Lasse de ces vies allant et venant au grès d'un Tout-Puissant parfois cruel, lasse de ces fatigues qui vous vieillissent en un instant, lasse de ressentir tout le poid du malheur s'abattre sur les épaules de sa jeune amie.

Un enfant était mort aujourd'hui.
Un enfant qui ne verrai jamais les derniers rayons de soleil de ce triste mois d'Octobre 1457, un enfant qui ne réclamerai jamais de friandise à la boulangère de son quartier, un enfant dont les rires et les chants étaient déjà soufflés, assassinés dans un silence absurde, injuste et sourd, comme cette bougie insensible qui s'éteignait.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, ..., 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)