Hugoruth
[Auprès de Valatar]
Les minutes passent, Hugo ne sait trop où il en est. Son esprit est comme ailleurs. Il comprend, en cet instant, ce qu'a dû ressentir son cousin quand lui même gisait sur le sol de la cathédrale de Bourges, un couteau planté dans la poitrine. Le sort semblait s'acharner sur Valatar, qui avait manqué de se faire tuer voilà huit mois et qui, cette fois, semblait bien mal en point.
Dans sa tête, les souvenirs affluaient, remontant à la surface de sa mémoire comme d'innombrables petits morceaux de bois à la surface d'une rivière. De leur premier contact, lui en tant que jeune porte parole du FIER et Valatar en tant que Porte-Parole titulaire... Que de souvenirs de cette époque où Hugo demanda à Valatar de lui servir de témoin devant Aristote, de devenir son parrain, et cette nuit, où il accepta. De cette époque, il se souvenait que les deux amis avaient une relation sans failles, faite de sincérité et de compréhension mutuelle. Puis vint cette soirée de travail entre deux jeunes élus ducaux où un lien de parenté inattendu les fit passer d'amis à cousins.
Que de souvenirs aussi, des premières ambitions politiques... Ambitieux pour le Berry, ils l'étaient tous deux. Mais jamais ils ne furent en concurrence. D'ailleurs, cela étonna bien des gens, mais il n'y avait entre eux ni meneur, ni mené. Ils ne se consultaient pas, mais avaient les mêmes opinions. La guerre contre la Touraine, puis les deux mois passés dans l'opposition. Et puis... Successivement, ils furent Duc de Berry. Comme un symbole, les deux cousins couchés pour l'éternité côte à côté sur la liste des Ducs de Berry.
Et aujourd'hui, les deux embrassaient une carrière à Paris, lui à l'Académie, l'autre à la Cour d'Appel et peut être à la hérauderie. Toujours complices, jamais concurrents, telle avait été leur devise jusqu'à présent. L'arrivée d'Otto ranima d'ancien souvenirs, ceux d'une rivalité qui, au final, était désuette et avait laissé place à une amitié sincère entre les trois. Trois berrichons, mais trois voies différentes. Et pourtant, une même estime réciproque les unissait. Et à ce trio, il fallait ajouter la dernière venue de la famille Cornedrue, Mentaïg... Autour d'un Valatar en souffrance, on trouvait ainsi ses plus proches amis et sa famille. Ceux qui tenaient le plus à lui, excepté sa femme, évidemment.
Valatar n'avait pas le droit de partir. Hugo ne pouvait le tolérer. Ils avaient trop d'aventures à vivre ensemble. Valatar devait s'accrocher à la vie, sans quoi, ils allaient, pour la première fois depuis deux ans, être séparés. Séparés... Cette idée lui semblait totalement incongrue et pourtant, elle semblait si proche de se réaliser. Non, ça n'était pas possible, pas Valatar. Pas celui qui était comme son frère, tout en étant aussi son meilleur ami, son confident. Il était une partie de lui, et jamais il ne lui avait dit. Dit toute l'estime qu'il lui portait, toute l'amitié, aussi. Et au delà, toute la place prise par le Vicomte de Culan dans sa vie, une place de choix, tout proche du coeur, là où se rangent les amis, les vrais.
Baissant les yeux, il fixa le visage de Valatar et tenta de lui faire passer un message, une pensée. Un message qui devait ressembler à "Ne renonce-pas, Valou. Quelles que soient les souffrances, les douleurs, ne renonce pas. Fais-le pour l'Académie, pour Amberl, pour Otto... Fais-le pour Mentaïg, pour Maryan ou pour Gabriel... Mais surtout, fais-le pour moi, je t'en prie..."
Les minutes passent, Hugo ne sait trop où il en est. Son esprit est comme ailleurs. Il comprend, en cet instant, ce qu'a dû ressentir son cousin quand lui même gisait sur le sol de la cathédrale de Bourges, un couteau planté dans la poitrine. Le sort semblait s'acharner sur Valatar, qui avait manqué de se faire tuer voilà huit mois et qui, cette fois, semblait bien mal en point.
Dans sa tête, les souvenirs affluaient, remontant à la surface de sa mémoire comme d'innombrables petits morceaux de bois à la surface d'une rivière. De leur premier contact, lui en tant que jeune porte parole du FIER et Valatar en tant que Porte-Parole titulaire... Que de souvenirs de cette époque où Hugo demanda à Valatar de lui servir de témoin devant Aristote, de devenir son parrain, et cette nuit, où il accepta. De cette époque, il se souvenait que les deux amis avaient une relation sans failles, faite de sincérité et de compréhension mutuelle. Puis vint cette soirée de travail entre deux jeunes élus ducaux où un lien de parenté inattendu les fit passer d'amis à cousins.
Que de souvenirs aussi, des premières ambitions politiques... Ambitieux pour le Berry, ils l'étaient tous deux. Mais jamais ils ne furent en concurrence. D'ailleurs, cela étonna bien des gens, mais il n'y avait entre eux ni meneur, ni mené. Ils ne se consultaient pas, mais avaient les mêmes opinions. La guerre contre la Touraine, puis les deux mois passés dans l'opposition. Et puis... Successivement, ils furent Duc de Berry. Comme un symbole, les deux cousins couchés pour l'éternité côte à côté sur la liste des Ducs de Berry.
Et aujourd'hui, les deux embrassaient une carrière à Paris, lui à l'Académie, l'autre à la Cour d'Appel et peut être à la hérauderie. Toujours complices, jamais concurrents, telle avait été leur devise jusqu'à présent. L'arrivée d'Otto ranima d'ancien souvenirs, ceux d'une rivalité qui, au final, était désuette et avait laissé place à une amitié sincère entre les trois. Trois berrichons, mais trois voies différentes. Et pourtant, une même estime réciproque les unissait. Et à ce trio, il fallait ajouter la dernière venue de la famille Cornedrue, Mentaïg... Autour d'un Valatar en souffrance, on trouvait ainsi ses plus proches amis et sa famille. Ceux qui tenaient le plus à lui, excepté sa femme, évidemment.
Valatar n'avait pas le droit de partir. Hugo ne pouvait le tolérer. Ils avaient trop d'aventures à vivre ensemble. Valatar devait s'accrocher à la vie, sans quoi, ils allaient, pour la première fois depuis deux ans, être séparés. Séparés... Cette idée lui semblait totalement incongrue et pourtant, elle semblait si proche de se réaliser. Non, ça n'était pas possible, pas Valatar. Pas celui qui était comme son frère, tout en étant aussi son meilleur ami, son confident. Il était une partie de lui, et jamais il ne lui avait dit. Dit toute l'estime qu'il lui portait, toute l'amitié, aussi. Et au delà, toute la place prise par le Vicomte de Culan dans sa vie, une place de choix, tout proche du coeur, là où se rangent les amis, les vrais.
Baissant les yeux, il fixa le visage de Valatar et tenta de lui faire passer un message, une pensée. Un message qui devait ressembler à "Ne renonce-pas, Valou. Quelles que soient les souffrances, les douleurs, ne renonce pas. Fais-le pour l'Académie, pour Amberl, pour Otto... Fais-le pour Mentaïg, pour Maryan ou pour Gabriel... Mais surtout, fais-le pour moi, je t'en prie..."