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[Rp]Chasteau-En-Anjou

Kilia
[Sur le chemin,]

Les chevaux se mirent en marche. Pas, un à un, qui résonnent au sol, cœur qui s'empoigne toujours un peu plus. Elle semblait porter un sac de pierre sur les épaules. Elle avait froid si froid. Toute chaleur avait l'air d'être parti de son corps. Elle grelottait.
Elle qui aimait tant se promener dans ce duché avait l'impression de faire une route entourée d'arbre mort, de vent glacial, et surplombé d'un ciel gris.
Elle essayait de croire qu'il n'était pas là-bas, que son fils était dans les bras d'une donzelle qu'il venait de dépuceler, elle voulait l'imaginer lui tapant sur les fesses dénudées, en lui disant " Alors heureuse...." . Elle essayait de s'en convaincre d'y croire comme à la dernière liane avant de se faire submerger par les sables mouvants. Son fils était dans un lit devant une grande flambée, et picolait comme un sagouin du vin à grande goulée.
Elle faisait avancer son cheval machinalement, perdue dans ses pensées.
Le sourire voulant se faire rassurant de Tiss ou de Balestan la faisait revenir par moments à la réalité. Mais très vite elle se rattacher au grand feu, à la donzelle et au sourire comblé de son petiot.
Yeux vers le clocher, négation de cette possible vérité.
Il n'est pas là... il ne peut pas y être,... c'est un autre... pas mon fils, lui il batifole, il boit, il est heureux, ce n'est pas Kilderic, ce n'est pas possible.
Encore quelques pas, encore quelques soupirs. Elle suit Balestan en tremblant malgré toute son énergie à penser Kilderic ailleurs.

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Otissette
C’est les jambes tremblantes que Tiss accompagnée de Balestan et de la Duchesse Kilia entre dans la chapelle de Couesmes. Plus elle avance plus son cœur se met à battre la chamade, son regard croise celui de Kilia et intérieurement elle prie pour que ce corps ne soit pas le corps de Kilderic qu’elle va voir.

Alors que le groupe s’avance Otissette les arrête pour se tourner vers Kilia.

_Es tu certaine que je ne dois pas aller voir la première? tu peux attendre ici si tu veux, tu n’es pas obligé Kilia, je peux le faire pour toi.

Tiss aurait voulu épargner la Duchesse au maximum mais elle ne savait pas comment faire, à ce moment elle vit Kilia faire un signe négatif, Tiss comprit que Kilia voulait voir qu’elle ne pouvait plus attendre et tous les trois continuèrent alors d’avancer dans la chapelle froide.

Les voilà maintenant devant un corps recouvert par un drap, Tiss jette un regard vers Balestan qui s’avance vers le corps et regarde tour à tour Kilia et Otissette afin se savoir s’il peut découvrir le corps. A cet instant les secondes paraissent interminables, Tiss à l’impression que son cœur s’est arrêté de battre.

Alors que le linge se soulève et laisse apparaître des cheveux Tiss comprend à présent qu’il ne peut que s’agir de lui au même moment elle reconnaît les yeux de Kilderic ces yeux elle les auraient reconnu entre mille. Elle avait si souvent discuté avec Kilderic, il lui avait parlé pendant des heures du coup de cœur qu’il avait eu lorsqu’il avait rencontré Yuna, elle avait essayé de le conseiller au mieux … le voir ainsi allongé maintenant … elle ne pouvait y croire.

Otissette resta un moment figée sur place sans mots dire, puis elle se tourna vers Kilia, la Duchesse ne semblait réagir pour l’instant mais le contre coup n’allait pas tarder à venir, Tiss s’approcha d’elle et la prit dans ses bras. Elle devait mettre sa peine de côté pour pouvoir soutenir Kilia. Certes elle venait de perdre un ami, mais ce n’était rien en comparaison de la peine que devait éprouver une mère face à la douleur de perdre un enfant. Soutenir la Duchesse c'était maintenant la seule chose qui comptait.

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Balestan
Perdu dans ses pensées, jetant de temps à autre un regard Otissette et à Kilia, le trajet jusqu'à Couesmes parut durer une éternité à Balestan.

- Nous y sommes, dit Balestan qui mit pied à terre le premier devant l'église. Remarque autant futile qu'inutile, il le savait. Mais trop de silence lui pesait, et il voulait tenter de le briser.

Anxieux, et surtout inquiet pour la duchesse Kilia, Balestan était reconnaissant au prévôt Otissette de les avoir accompagnés.
Il savait que la duchesse avait affronté maintes situations difficiles avec succès, mais il savait également que son moral n'était pas au plus haut, déjà avant la disparition de Kilderic. Il craignait que la macabre découverte qu'elle allait faire dans l'église lui fasse perdre la raison ou l'envie de vivre. Lui-même avait déjà vu ses nuits hantées par la vision du corps mutilé qu'il avait découvert dans les bois, et ne pouvait qu'imaginer la peine et l'horreur que l'on pouvait ressentir pour une personne connue ou un proche découvert dans de telles circonstances.

Se résignant à pousser la lourde porte en chêne de l'église de Couesmes, Balestan espéra de tout coeur ne pas s'être trompé. Non qu'il eut souhaité la mort de Kilderic, mais il avait peur d'avoir effrayé et attristé la duchesse pour rien.
Il s'avança lentement dans l'allée centrale de l'église, puis se figea, arrêté par Otissette, qui demanda à la duchesse si elle ne préférait pas qu'elle identifie le corps pour elle.

Kilia voulant visiblement poursuivre, Balestan mena les deux dames vers l'alcôve ou reposait le corps. Il n'osait parler, et encore moins se retourner, mais il ne pouvait à présent plus reculer. Il devait amener Kilia et Otissette devant le corps pour qu'elles l'identifient formellement.
Un mélange de parfums et d'odeurs putrides émanait du lieu, et il dû se retenir de rendre. Hésitant, il ouvrit doucement la tenture noire qui occultait l'alcôve, révélant le corps du jeune homme, drapé dans un drap perlé, tel qu'il l'avait laissé.
Avant de découvrir le corps, Balestan, interrogea du regard Otissette et Kilia, afin d'être sûr qu'elles soient toutes les deux prêtes et qu'elles veuillent toujours identifier le corps.
Les deux femmes ayant lentement hoché la tête, résignées, Balestan souleva doucement le drap, dégageant la tête du jeune homme décédé, puis s'écarta pour leur laisser la place.

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Kilia
La lourde porte de chêne grinça en s’ouvrant. Frison qui lui monte du bas du dos jusqu’au cou. Elle n’avait jamais trouvé une église aussi lugubre.
Les battements de son cœur battent à son oreille, l’odeur la fait s’arrêter, fermer les yeux. Elle prend une grande respiration et avance à nouveau.
Otissette veut être certaine que la duchesse veut le voir. Elle ne peut plus attendre, elle doit être fixé. Ils avancent.
Elle y est.
Hochement de tête à Balestan pour dire qu’elle est prête, mais elle ne l’est pas. Quelle mère serait prête à cela ?
Elle n’ose porter ses yeux sur la personne gisant devant elle. Elle regardait soit à terre, soit en l’air, mais elle doit savoir. Comme un oiseau dans les airs son regard vogue, jusqu’au moment du courage qui lui fait piquer sur son objectif. Elle balaye du regard le visage du cadavre. Le visage bien que voulant se faire visible était boursouflé, abîmé, mais…. Elle se figea. Otisette la prit dans ses bras, mais doucement elle tomba au sol. Ses genoux avaient décidés d’un coup de ne plus la porter. Elle se retrouva assise au sol entre ses jambes pliés, mains plaquée à terre, le regard vide, son corps tremblant.
Elle aurait reconnu son fils même mangé par les rats, une seule partie de sa peau lui aurait suffi. Les parfums voulant cacher l’odeur nauséabonde donnaient encore plus l’envie de vomir. L’image de ce visage se superposa de suite avec celle du jeune homme qu’elle avait, il y a peu, tenu dans ses bras. Celui avec qui elle riait, papotait. Celui qui par moments la prenait pour sa copine soeur, avant de la voir comme sa mère. Elle resta au sol, les mains sur cette terre glacée qui venait de reprendre son fils... son petit ange qu’elle avait mis au monde.
À sa naissance Kildéric sans le savoir avait sauvé sa mère, et comme si la force de vivre que son enfant lui avait insufflé lui avait été repris, Kilia tomba comme un jeu de carte retourné par une brise.
Pas un mot, pas un cri, plus un gestion. Le vide.


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Balestan
Balestan avait redouté la réaction de la duchesse à la découverte de son fils mort. Il ne savait quoi dire ou quoi faire en la voyant ainsi s'effondrer après avoir reconnu son fils, et se sentait quelque peu responsable de la situation. Il savait qu'il n'en était rien, mais au fond de lui, il s'en voulait.

Faisant signe à Otissette de l'aider, il aida la duchesse à se redresser et à s'asseoir sur un banc de l'église. La duchesse était blême, respirait lentement, et ne disait mot, les yeux hagards.


- Bon, Tiss, voilà ce qu'on va faire. Tu restes ici à veiller sur Kilia, et je vais voir pour trouver un corbillard ou à tout le moins une charrette qui fera l'affaire. On va ramener Kilderic à Chasteau-en-Anjou, et là-bas, on se chargera d'organiser l'enterrement.

- Je ne pense pas que Kilia ait l'air d'être capable de s'en occuper
, dit-il, regardant la duchesse qui semblait imperméable à ce qui se passait autour d'elle.
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Kilia
Le temps passe comme dans un vrai cauchemar, elle se retrouve dans son château, le corps de son fils dans l'attente d'un enterrement convenable.
La vie a semblait s'arrêter dans cette église de Couesme.

Elle n'avait pas pleuré, ses larmes semblaient s'être perdu dans son cœur et l'avoir entouré d'une couche glaciale. Elle ne ressentait plus, sinon elle ne vivrait déjà plus.
Dans ce matin glacial elle était dans son lit. Les rayons du soleil étaient montés doucement jusqu'à réchauffer son visage. Elle était assise dans la même position que la veille.
Machinalement elle prit sa tablette et se mit à écrire, sans ressentit.
Elle respire profondément, premier geste la sortant de sa léthargie.

Tithieu,
L'écriture est saccadée.

Je me dois de t'apprendre une tragique nouvelle. Ses doigts se crispent sur la plume et la brise, libérant ainsi l'ancre dans une grosse tâche. D'une main tremblante elle reprend une plume. Elle vise avec difficulté le petit pot renfermant l'encre.
Le corps de ton frère a été retrouvé.Une larme décide à faire son apparition sur sa joue. Il a été assassiné. Et enfin le torrent qui lui brouille le visage.

La lettre n'est point finie. Les larmes tombent sur le parchemin comme une pluie d'orage. Elle se retourne pour noyer son visage dans son oreiller et pour étouffer ses cris, ses hurlement de souffrance.

Le parchemin glisse à terre, il sera ramasser par Canelle, qui prit sur elle ne l'envoyer quand même.




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Balestan
Balestan terminait l'inspection de la chapelle de Chasteau-en-Anjou. Elle avait été complètement nettoyée, et décorée sobrement pour la circonstance.
Le corps de Kilderic reposait dans un magnifique cercueil de chêne, portant le blason du défunt. Le couvercle du cercueil avait été fermé et encloué, contrairement à la coutume, la mort remontant à trop longtemps.
Le cercueil avait été disposé au bout de l'allée centrale de la chapelle, devant le choeur. Il reposait sur un lit de roses, de multiples cierges étaient prêts à être allumés tout autour.
Balestan ne savait toujours pas qui allait célébrer la messe, ni même si elle allait être célébrée.

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Otissette
La vieille Tiss avait ramené Kilia à son château, elle n'avait pas voulu la laisser mais Kilia voulait être seule, Tiss s'était alors éclipsé laissant la Duchesse en son domaine.

Elle avait passé la nuit à réfléchir ... qui pouvait avoir fait ça ... Kilderic n'avait jamais fait de mal à personne, pourquoi lui.
Après avoir erré toute la nuit dans les rues d'Angers Tiss se rendit en taverne elle avait froid et voulait prendre un verre avant de retourner au château ou Balestan devait ramener le corps de Kild.

Pas vraiment d'humeur causante elle avait laisser les gens autour d'elle discuter laissant ses pensées dériver ... perdu dans ses réflexions elle n'avait pas vu Yuna entrer dans la taverne jusqu'au moment ou elle entendit le nom de Kilderic prononcer par celle ci. Un sursaut à l'évocation du prénom du jeune homme, Tiss leva les yeux et reconnu son amie.
Voilà qu'elle se retrouvait dans la même situation que quelques jours plus tôt, Yuna posait des questions, elle cherchait Kilderic. Otissette allait devoir annoncer à Yuna la triste nouvelle, les mots lui manquait comment annoncer à une amie que le jeune homme dont elle était amoureuse avait été retrouvé mort dans une forêt. C'est finalement le Duc 197856 avec le peu de tact qu'on lui connaissait qui annonça la nouvelle du décès à la jeune femme. Sur le moment Tiss aurait voulu l'étrangler, comment pouvait-il avoir si peu de coeur ...
Otissette vit Yuna s'effondrer au milieu de la taverne et se précipita vers elle, on apporta un peu d'eau à Yuna qui reprenait peu à peu conscience, Yuna avait demandé quelques explications qu'on avait peine a lui donner.

Après avoir renseigné Yuna sur le lieu ou se trouvait le corps de Kilderic, Otissette lui proposa de l'emmener elle même au Chasteau en Anjou ne voulant la laisser se rendre seule sur les lieux.
Les chevaux sellés les deux femmes prirent la direction du château dans le plus grand silence, aucun mots n'avait été échangé tout le long du chemin.

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Yunagrimwald
Elle avait fuit, elle s'était réfugier dans un couvent durant tout ce temps, ne supportant pas l'attente et les incertitudes. Malgré la proposition généreuse de la duchesse Yuna n'avait pu rester entre les murs qui lui renvoyait sans cesse des images de Kildéric, elle avait donc poliment décliné l'offre pour se réfugier dans une petite cellule d'un couvent dormant plus que de raison et ne se nourrissant que trop peu.
Amaigrie et blême la jeune Grimwald prenant son courage à deux mains avait franchi les portes du couvent pour rejoindre la ville.

Errant sans but ni envie autre que celle de le voir, ses pieds l'avaient conduit jusqu'en taverne...

Sans détour la nouvelle était tombée comme un couperet...Mort, il était mort.
La délicatesse des paroles du Duc ainsi que les nombreux détails furent sans appel.
Assassiné...Par qui ? Pourquoi ? tant de questions et aucune réponse.

Elle ne pouvait le concevoir, elle voulait savoir, le voir.

Déboussolée, les larmes inondant son visage, elle avait bu sans soif, avait écouté sans entendre les paroles de réconfort.
Perdue, elle avait suivi Otisstte.

L'air frais comme la sensation d'une claque en plein visage lui avait retourné l'estomac.
Le liquide gastrique se déversant sur le pavé dans un spasme.
Elles avaient rejoint les écuries, prit deux montures et chevauché hors de la ville vers Chasteau-en-Anjou que Yuna avaient quitté inquiète des jours auparavant.

Parfois les mots sont inutiles, les yeux embués la jeune fille suit son amie, le bruit amorti des sabots sur le sol boueux résonnant comme une litanie dans le silence pesant de l'hiver.

Après quelques heures, elles touchèrent leur but les tours de Chasteau-en Anjou se dessinaient au loin.
Juchée sur sa monture galopante la jeune fille semblait une poupée de chiffon.

Yuna se laissa guidée à travers le château par Otissette.
Elle devait obtenir l'accord de la duchesse pour pénétrer dans la chapelle où reposait le corps froid et sans vie du jeune blondinet.
la boule logée au creux de son ventre se nouant toujours plus, s'attendant à chaque pas à voir sa silhouette s'avancer à sa rencontre.

Sensation d'être dans un mauvais rêve d'où l'on se réveille en sueur et le cœur palpitant sauf que le réveil ne surviendrait pas ici...


Chabinne
Une silhouette au loin se déguisait, étalon qui mêlait toute sa fougue à la détresse de sa cavalière.
Elle était perdue dans un tourbillon de pensées.
Un problème pointait le bout de son nez faisant apparaître tous ceux enfouis dans un silence sans nom.

La forêt verdoyante fut traversée, les espiègles branches lui avait fouetté par endroit son visage, l’allure vive de son étalon était incontrôlable.

Soulevait comme dans un rêve irréel.
Une liberté qui lui tendait les bras grands ouvert.
Cet unique instant suffisait à l’apaiser avant le moment fatidique et douloureux.

L’auguste château se dessinait devant ses yeux sombres, elle mit son étalon au trot un moment puis au pas, les sabots claquant contre le sentier poussiéreux.

Traversait par d’images douloureuses en son imaginaire, ses doigts se mirent à se lier sur la pierre émeraude nichait à la naissance de son décolleté.

La duchesse et sa sœur avaient été lâchées dans le piège perfide de la vie.
Le bonheur n’est que temporaire, la souffrance le suit de près, un souffle les sépare.

Ainsi, prête à subir la peine atroce de ses êtres proches, la brune mit pied à terre, les rennes tendus vers le domestique environnant.

La main légèrement tremblante, inquiète de ce qu’elle allait découvrir, elle donne trois coups sur la majestueuse porte en bois.
Kilia
Elle avait réussi à aller jusqu’à la chapelle. Elle voulait être seule avec Kilderic juste avant l’enterrement. Le visage verdâtre, des cernes profondes, les yeux rouges, elle avait du mal à marcher. Elle ne parlait toujours pas, s’exprimant par des gestes lents qui semblaient lui prendre le peu d’énergie qu’elle avait encore.
Agenouillée devant le cercueil. Elle semblait se recueillir, peut être qu’elle n’y arrivait même plus.
De longues minutes s’écoulèrent sans qu’elle ne bouge.
Mais une voix profonde vient briser son silence.

Maman ? Que t’arrive-t-il ?

Elle ouvrit les yeux, elle le voyait, il était là, beau, ses cheveux blonds brillant dans l’auréole de lumière que le vitrail laissait passer.
Les yeux de la duchesse étaient exorbités. Elle le regardait, il lui souriait. Son fils alors s’approcha d’elle et d’un geste bienveillant lui prit la main.

Maman, mais pourquoi es-tu si affligée ?

Elle n’en croyait pas ses yeux, mais il était bien là, il n’était pas mort.

Mais tu …tu…es mort Kilderic.

Une caresse délicate du revers de la main passa sur la joue de Kilia qui inclina doucement son visage à sa rencontre.

Maman, je suis là, le cercueil devant toi n’est rien, je suis là. Ne pleure pas devant ce cercueil, n’y touche pas, laisse le là. Moi je suis là.

Et le visage de la femme d’un coup s’illumina. Et d’une voix encore faible mais qui reprenait vie.

Personne n’y touchera tu as raison, tu es là. Mon Fils, mon Petiot.

Elle réussit à se lever et le serrer dans les bras. Son cœur à nouveau battait, elle reprenait vie en serrant si tendrement son fils. Tout son amour remontait en elle comme une source d’eau chaude qui allumait toutes les parcelles de son corps. Elle était fatiguée mais la femme qui sortie de la chapelle, quelques heures plus tard, n’était plus la même. Elle lui tenait la main, son regard était doux, elle n’était plus torturée.

Bagminton qui était resté à l’extérieur de la chapelle en attendant sa maîtresse eut du mal à y croire. Il voyait la duchesse parler, même sourire. Et ne put se retenir.

Duchesse vous allez bien ?

Mais oui Bagminton, tout va bien Kilderic n’est pas mort. Je veux que vous fermiez cette chapelle. L’enterrement est annulé, ça ne sert à rien, il est là. Personne ne doit plus toucher ce cercueil, c’est un ordre Bagminton.

Sa voix était ferme mais empreinte d’une grande douceur. Elle rentra avec Kilderic, ils reprirent leurs discussions là où elles s’étaient arrêtées il y a un mois.

Je sais Kilderic que tu l’aimais profondément, mais je comprends que tu veuilles rester pour toujours avec moi, je lui expliquerai, Yuna comprendra, j’en suis certaine.

Elle arriva vers la grande porte d’entrée d'une démarche souple et le visage paisible, vit Chabinne. D’une voix encore un peu étouffée, elle la salua de loin, ne lâchant pas la main de Kilderic invisible pour les autres.

Bonjour, Chabinne, comment vas-tu ma chérie ?

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Tithieu
    La Flêche - Une armée en campagne.


Quelques jours auparavant, le Penthièvre avait pris la parti d'accompagner son oncle Chiffré, celui-ci ayant assemblé quelques volontaires Saumurois et affiliés à la famille, à la demande de la Duchesse. Comme souvent, en Anjou, les temps étaient aux tensions, aux menaces, à la diplomatie des armes et aux démonstrations de force. Et même si la puissance du Duché avait faiblit ces dernières années, l'Anjou était restée de tous temps maîtresse dans l'art de la guerre des nerfs.
Temps de crise pour l'Anjou, donc. Période faste pour les corbeaux, funeste pour les familles et joyeuse pour les fols. Tithieu en était, de ceux-là, prompts à se réjouir des guerres et impatients de voir venir les prochaines batailles. De tous temps, de tous lieux, il s'était senti invulnérable, imbattable. Auprès de son oncle, le Duc de Montsoreau, il était persuadé d'être invincible.

Après une bonne semaine, nécessaire à la mise en branle d'une armée, enrôlant à vue et de mauvaise ou de bonne grâce tous les volontaires qu'il put trouver, poivrots ou paysans, avortons ou gamins érudits, le Balafré parvint enfin en la ville de La Flêche, à la défense de laquelle s'attelait le Chiffré.
Prenant ses propres quartiers -libre, pour ceux qu'il avait recrutés-, il s'était cantonné dans la tente du Chiffré, devant la ville, aux côtés des quelques soldats "réguliers" auxquels viendraient s'adjoindre, en cas de besoin, une troupe hétérogène de volontaires de tous bords.
Ainsi campaient devant la ville la garde de Couesmes, les hommes du Chiffré et d'autres sergents d'armes, correctement armés et habillés de cottes de maille ou de pourpoints de cuir solidement facturé aux couleurs de leurs mestres.

Ainsi équipé et cantonné, un jour qu'il vaquait à ses occupations de campagne -inspecter les tavernes, lustrer son armure, enfiler son armure, prendre un bain d'eau chaude en compagnie de quelque Flêchoise aux moeurs simples-, un cavalier porteur des armes de sa mère lui remit un pli chiffonné, après une entrée fracassante dans le camp des défenseurs de La Flêche.
De gaie humeur -ce qui est assez rare pour être souligné-, il déplia le fin vélin en marchant vers la grande tente déployée devant les remparts de la citée, et entourée d'une dizaine d'autres plus modestes, mais aux mêmes couleurs.
Son unique oeil se mit à parcourir, au fil de sa marche, les quelques lignes maladroitement tracées. Il n'en saisit le sens qu'après plusieurs lectures, au moment où il écartait un pan de tissu pour pénétrer ce qui serait, pour la durée de cette campagne, son unique logis.




Il manqua de défaillir.
Mais ce n'est pas de surprise ou de chagrin qu'il dut prestement s'asseoir sur la première couche de fortune qu'il trouva à sa portée. Ce qu'il lut, il ne le savait que trop, et avait fait en sorte d'y être indifférent, froid, pour ne pas sombrer dans une folie démente qui, tout entier, le verrait s'embraser pour se consumer, à la manière d'une torche humaine.
Mais peut-être la distance, la hauteur qu'il prenait sur les choses pour ne pas être bouleversé par son crime, était déjà synonyme de folie.
Son seul acte, fratricide, en était un signe précurseur.
Sans doute était-il irrécupérable, bestial. Sans doute était-il un monstre.
Mais le monstre avait une mère. Une cause morale, vertueuse. Véhicule de tant d'amour filial, fondement inébranlable des valeurs de famille, de cohésion, de loyauté et de tendresse. L'une de ses dernières réalités, vestige d'un temps où il fut un homme, d'un temps où il n'était pas encore qu'un animal...

Ce n'est donc pas tant de devoir, si brutalement, évoquer à nouveau son frère qui le bouleversa. Ce qui le tourmentait, faisait flageoler ses jambes pourtant solides, c'était de savoir sa mère au courant, peinée, au désespoir. Il avait pourtant ordonné de faire disparaitre le corps, et écrit à Balestan de laisser le cadavre retrouvé à la fosse commune...
Mais dans ses soirs d'ivresse, seul en son Castel, attelé à la gérance de ses affaires de derrière son bureau, n'avait-il point oublié de faire, omis d'ordonner ?
Alors, les conséquences en seraient dramatiques, et lui seul responsable, après avoir été seul coupable.

Le parchemin chiffonné fut broyé entre ses doigts, qui se serrèrent pour fermer son poing, rageur. Des larmes de souffrances coulèrent à flot, sans bruits, de son unique oeil.
Assis là, au sol, sur une couchette de paille, il se prit la tête entre les mains, appuyant son front tout contre ce parchemin déchiré sur lequel avaient coulées les larmes de sa mère. Il lâcha un sanglot déchirant, unique. Les lambeaux de la lettre de Kilia virevoltèrent jusque par terre.

Il n'eut pas le courage de lui répondre. Pas tout de suite.
Elle penserait à un retard dans la réception de sa lettre. Elle penserait n'importe quoi.
Elle avait besoin de réconfort, lui avait envie de mourir. Elle crevait de peine, lui crevait de honte. La honte de son égoïsme, duquel il ne pourrait pourtant se défaire.
Animal... Animal, monstrueux.
Il se raidit, secoué de grelotements furieux, tout saucissonné qu'il était dans sa cotte de maille recouverte d'un tabard, tenue de combat légère, de celles que l'on revêt les jours confiants où l'ennemi ne risque pas de paraitre.
Après quelques secondes passées ainsi à comater, le regard dans la vide et la tête dans les mains, il se laissa tomber sur le côté, dans la couche qui appartenait certainement à un écuyer de son oncle.
Peu importe. Personne ne le dérangerait, endormi là dans sa position de foetus.
On le croirait ivre, ivre mort.
Il était ivre, ivre de souffrance.
Chabinne
La brune s'attendait à tout, sauf à ça.
Kilia avait un sourire au bout des lèvres, une attitude détendue, et elle semblait parler toute seule. Quand à sa main, elle se suspendait dans le vide d'une étrange manière.

Elle s'attendait à voir Kilia, faible, flageolante, pâle, pleurant toutes les larmes de son corps.
Elle s'attendait à la voir torturée, tourmentée.

Elle s'y était préparée tout le chemin.
Pourtant, on lui avait dis qu'elle était au courant.
Elle avait du mal à comprendre.
Peut être était ce une façade? Peut être désirait elle être forte aux yeux de tous?

Chassant les milliers de questions qui surgissent dans sa caboche, elle se rapproche de Kilia, un sourire doux et réconfortant sur le visage.
Peut être que allait s'effondre d'un moment ou l'autre.


Kilia, ma belle... ça va...
Mais je devrais plutôt te demander à toi comment tu vas?
Enfin, c'est une question stupide, tu dois forcement aller mal.
Mes condoléances Kilia...
Je suis si désolée Kilia. Si désolée.
Il était adorable, il ne méritait pas tout ça.
Je venais voir si tu avais besoin de compagnie... N'hésites pas je suis là tu sais.
Kilia
Elle écoute Chabinne et la regarde étonnée.

Chabinne ma belle, mais oui, tout va bien. Mais c'était une erreur Kilderic n'est pas mort, mais tu le vois bien quand même, tu veux me faire marcher.
Tu ne le reconnais pas? C'est vrai qu'à cette âge on change vite.


Elle tourne son regard d'une extrême douceur sur sa droite.

Kilderic il va falloir que tu penses à te raser mon chéri. Cela cache un peu ton visage d'ange.

Elle fait un pas vers Chabinne, lâchant la main invisible, elle embrasse sur la joue la jeune femme, en lui frottant le dos amicalement.

On va renter se restaurer un peu tu sembles fatiguée toi aussi ma Chabinne. Tu sais ça me fait grand plaisir que tu viennes me rendre visite, ce château est bien souvent désert, un peu de monde ne va pas nous faire du mal.

Se retournant vers le vide.

Kilderic, tu viens?

Tout en entrainant Chabinne à l'intérieur du château.

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Yunagrimwald
Yuna accompagnée par Otissette aperçurent Kilia aux côtés de Chabinne, la duchesse arborait un sourire radieux en cet instant si funeste, tout ceci n'était qu'un mauvais rêve Yuna eut un regain d'espoir, il ne pouvait pas être mort sa mère semblait si heureuse, c'était impossible.

Soulagement, un sourire illumina son jeune visage, son pas s'accéléra pour rejoindre les deux femmes.
Une blague de fort mauvais gout tout simplement...
Sous peu elle allait voir apparaitre le blondinet qu'elle chérissait tant.
Sa sœur n'était là que pour une visite amicale, c'était sans doute la seule raison de sa présence ici lieu.

Yuna ne perçut que la dernière phrase échangée entre les deux femmes, les battements de son cœur s'accélérèrent , son regard balaya les alentours cherchant une tête blonde mais rien...


B'jour M'dame la Duchesse !
B'jour Chabinne !


Trop impatiente pour respecter les convenances, elle en vint directement au sujet qui l'intéressait se demandant au passage pourquoi Chabinne tirait une tête d'enterrement et regardait Kilia avec cet air ahuri.

Où est-il ? J'avais raison ce n'était pas possible...Il est vivant,
Il ne peut en être autrement...
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