Fin de la fameuse nuit (et oui, on a mis le temps ^^").
Alors qu'elle songe à s'enfuir, effrayée par les bruits des fourrés, un homme surgit des buissons, vacillant à la manière d'un de ses pigeons qui aurait essayé de lui piquer de la bière. Elle s'arrête dans son élan. Et reconnaît le messire de tout à l'heure, dans le village.
Il s'avance vers elle en rigolant, et menace Valère de son bâton. Elle fronce le nez, identifiant une odeur... c'est elle, ou son compagnon de route sent fortement l'urine ? La jeune fille soupire, devinant qu'il est plein comme une outre... d'ailleurs, en parlant d'outre...
Elle voit le messire reprendre ses têtards, tout en continuant de discuter. Et zut, alors que ça avait l'air si simple, voilà qu'elle rate encore une chose entreprise...
"Il y a pire qu'un Chambellan sur les routes". En entendant cette phrase, Eilith ouvre de grands yeux. Euh... Chambellan, c'est un truc important, non ? Même plus important que Maire ? Et il a fallu qu'elle tombe sur une personne de si haute fonction ?
Et vous Mademoiselle, puisqu'il en est ainsi et que vous avez voulu dérober ce qui fera bientôt de magnifiques grenouilles, je vous reprends le bocal, ne vous en déplaise ...
Ah, euh, ben, il est à vous, hein, vous en faites ce que vous voulez, hein.
Elle fait un grand sourire. Avec les sourires, tout passe mieux, en général. Enfin, ça aurait marché, si son compagnon d'un soir n'avait pas fait des siennes.
Pas à dire, il reste très stoïque, le Chambellan, malgré Alleaume qui lui vomit presque dessus. Elle admire son sang-froid, et ne sait pas si elle aurait été capable de faire pareil. Elle grimace tout de même, un peu honteuse pour le comportement de l'homme pliée en deux devant elle. Enfin, la jouvencelle, désireuse de pas trop attirer l'attention sur lui, regarde Valère dans les yeux.
Et je vous souhaite un bon voyage ... N'hésitez pas à l'occasion à revenir ... Demandez Valère ... Valère d'Arezac ... Et je répondrai à votre appel ...
Euh...ben d'accord, j'hésiterai pas. Ben...euh...merci, et puis, nous, on va y aller, hein ? La dernière phrase gentiment adressée à un ...Cac apparemment gêné. Ah, ben en plus, ils se connaissent... Elle a un brin de pitié qui la traverse. Pauvre Alleaume...
Elle ne sait pas si elle reviendra, mais bon, elle note les derniers propos de Valère dans un coin de sa tête. Un messire lui reprend les têtards volés, et lui propose de revenir dans le Béarn... ça doit être l'air du coin qui les rend tous bizarres. Elle hoche la tête toute seule. Oui, c'est sûrement ça, l'air du pays est pas bon pour l'esprit.
Eilith répond au salut du Chambellan, qui mime une révérence, et s'éloigne en agitant la main.
Bah, on craint pas grand-chose, hein, vu qu'on fait plus pitié qu'autre chose.
Elle a l'habitude de faire pitié. Pour preuve, on l'agresse jamais quand elle est seule sur les routes.
Bon, ben bonne soirée, messire.
Elle sourit lorsqu'Alleaume lui propose de monter sur son cheval.
Sauf votre respect, messire, mon poney fera l'affaire, et puis, il aime pas traîner. En plus, vu votre état, je suis pas sûre que vous soyez capable de reconnaître, la route.
Elle grimpe sur Gali, son fidèle poney, et attrape le licol du cheval du pauvre imbibé.
Bon, ben on va rentrer pas trop vite, d'accord ?
Sur ces paroles, sa monture, rendue impatiente à force d'attendre, détale à toute vitesse, contredisant les propos de la jeune fille, tout en trainant à sa suite une Eilith qui essaie de garder auprès d'elle, tant bien que mal, l'étalon ballotant un Alleaume avec le teint verdâtre légèrement rendu par les cahots.
Enfin, elle peut rejoindre Orthez, et aller vers Tarbes, à la recherche de sa flûte.
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Eilith, petit engoulevent,
Chantonne parfois dans sa bulle,
Accompagnée du tintement
Des cloches d'une campanule.