--_paulo_nono_jojo_
C'était un groupes de braves Provençaux qui s'étaient retrouvés embarqués sans trop savoir pourquoi. A l'appel « aux armes! La Provence est en danger! », ils n'avaient pas hésité. On ne touche pas à la Provence comme çà. Venus de Brignoles ou de Arles, à moins que ce ne soit de Toulon, de Draguignan ou de Marseille, peut-être même de Forcalquier, qu'importe, ils sentaient bon le poisson, le bois d'olivier et la farigoule des garrigues.
Paulo se disputait aux dés avec Nono, le droit de payer la première tournée de pastis quand l'en-fariné François décria le « ce, du pourquoi, du comment » ses armées étaient là, les trois lascars en rigolèrent pas mal. Pas qu'ils se moquèrent des propos, non. D'ailleurs ils n'en auraient rien compris, ce n'étaient que des pauvres gueux n'ayant aucune culture politique. Non ce qui les fit se marrer, c'était de sentir un noble tenter de s'époumoner pour se faire entendre. On s 'amuse d'un rien dans le bas peuple.
« Cause donc plus fort! Lui cria le Jojo qui taillait un fluteau dans un morceaux de roseau. Si il croit que le mistral va s'arrêter pour qu'on le comprenne...
_Mais qu'est ce qu'il a dit?
_Te fait pas bouillir les sangs, c'est que des menteries
_Bé té! Moi j'dis qu'ils sont là parce que l'autre là... La Princesse Armoria ou quelque chose comme çà, ben elle a bu trop de genépi quand elle était en Savoie et que le lendemain, elle avait une gueule de bois
_ Et alors?
_Bé té, couillon! Au lieu de se parfumer avec sa vanille qu'on sait pas d'où que çà vient, elle a prit de l'urine de cheval. Et çà l'a foutu en pétard.
_J'vois pas l'rapport avec nous?
_Quel bourricot tu fais! Du coup pour pas recommencer la même erreur, elle veut faire couper tous les oliviers au cas où elle confondrait, un lendemain de cuite, l'huile d'olive avec la fiente de canard.
rires gras d'hommes du peuple *
_L'aurait été plus judicieux de tuer les canards non?
_Ben oui! Mais un canard, çà bouge, çà se laisse pas avoir comme çà! C'est pas comme l'olivier! L'olivier, tu le plantes, et çà reste là pendant des centaines d'année. Pas moyen de le rater!
Paulo venait de remporter la partie de dés et servit grassement la tournée de pastis. Levant son verre en direction du camp français:
Et vous autres! Santat! Si t'en veut t'as qu'à venir! Mais tu demandes poliment!
_C'est vrai que, nous autres, Provençaux, le pastis, on l'offre avec bon cur!
_Ouai! Même que c'est pour çà qu'on met de l'eau dedans! Pour refroidir! Car quand un gars, il te l'offre, le pastis, t'es tellement heureux que t'as le cur qui s'enflamme.
Re rires gras d'hommes toujours du même peuple *
Jojo avait finit de tailler son instrument de musique et l'essaya. L'un des deux autres tenta de mettre quelques paroles sur la mélodie
On dirait le Sud
Tatitatatère.. dure longtemps
Et la vie sûrement
Talalitatarère d'années,
Et toujours en été.
Arf! J'arrive pas j'suis pas poète, moi!
_Pour sur, il faudra des siècles avant qu'un troubadour en écrive les paroles. Mais un jour,
moi j'vous le dis, il y aura nos chansons qui envahiront le Royaume de France. J'en verrais bien une Arlésienne pis aussi, une Marseillaise, té!
_Ouai! Un vrai chant d'hommes libres, tiens! Comme nous autres, Provençaux!
Puis vint, le pastis aidant, un moment de nostalgie de leur famille laissée dans leur village.
Machinalement, ils se mirent à siffloter, l'air que Jojo leur avait joué.
Paulo se disputait aux dés avec Nono, le droit de payer la première tournée de pastis quand l'en-fariné François décria le « ce, du pourquoi, du comment » ses armées étaient là, les trois lascars en rigolèrent pas mal. Pas qu'ils se moquèrent des propos, non. D'ailleurs ils n'en auraient rien compris, ce n'étaient que des pauvres gueux n'ayant aucune culture politique. Non ce qui les fit se marrer, c'était de sentir un noble tenter de s'époumoner pour se faire entendre. On s 'amuse d'un rien dans le bas peuple.
« Cause donc plus fort! Lui cria le Jojo qui taillait un fluteau dans un morceaux de roseau. Si il croit que le mistral va s'arrêter pour qu'on le comprenne...
_Mais qu'est ce qu'il a dit?
_Te fait pas bouillir les sangs, c'est que des menteries
_Bé té! Moi j'dis qu'ils sont là parce que l'autre là... La Princesse Armoria ou quelque chose comme çà, ben elle a bu trop de genépi quand elle était en Savoie et que le lendemain, elle avait une gueule de bois
_ Et alors?
_Bé té, couillon! Au lieu de se parfumer avec sa vanille qu'on sait pas d'où que çà vient, elle a prit de l'urine de cheval. Et çà l'a foutu en pétard.
_J'vois pas l'rapport avec nous?
_Quel bourricot tu fais! Du coup pour pas recommencer la même erreur, elle veut faire couper tous les oliviers au cas où elle confondrait, un lendemain de cuite, l'huile d'olive avec la fiente de canard.
rires gras d'hommes du peuple *
_L'aurait été plus judicieux de tuer les canards non?
_Ben oui! Mais un canard, çà bouge, çà se laisse pas avoir comme çà! C'est pas comme l'olivier! L'olivier, tu le plantes, et çà reste là pendant des centaines d'année. Pas moyen de le rater!
Paulo venait de remporter la partie de dés et servit grassement la tournée de pastis. Levant son verre en direction du camp français:
Et vous autres! Santat! Si t'en veut t'as qu'à venir! Mais tu demandes poliment!
_C'est vrai que, nous autres, Provençaux, le pastis, on l'offre avec bon cur!
_Ouai! Même que c'est pour çà qu'on met de l'eau dedans! Pour refroidir! Car quand un gars, il te l'offre, le pastis, t'es tellement heureux que t'as le cur qui s'enflamme.
Re rires gras d'hommes toujours du même peuple *
Jojo avait finit de tailler son instrument de musique et l'essaya. L'un des deux autres tenta de mettre quelques paroles sur la mélodie
On dirait le Sud
Tatitatatère.. dure longtemps
Et la vie sûrement
Talalitatarère d'années,
Et toujours en été.
Arf! J'arrive pas j'suis pas poète, moi!
_Pour sur, il faudra des siècles avant qu'un troubadour en écrive les paroles. Mais un jour,
moi j'vous le dis, il y aura nos chansons qui envahiront le Royaume de France. J'en verrais bien une Arlésienne pis aussi, une Marseillaise, té!
_Ouai! Un vrai chant d'hommes libres, tiens! Comme nous autres, Provençaux!
Puis vint, le pastis aidant, un moment de nostalgie de leur famille laissée dans leur village.
Machinalement, ils se mirent à siffloter, l'air que Jojo leur avait joué.