--Gunzhausen
[Matin de Neige sur Aubeterre]
C'était l'un de ces matins que le vieux prévost redoutait. La neige était tombée en abondance durant la nuit et un froid hivernal s'immisçait dans les couloirs de la forteresse d'Aubeterre. Il grommela un long moment, ses courbatures le faisant souffrir dans ses premiers instants de la journée. Sa jambe en particulier irradiait une lancinante plainte remontant le long de la cuisse se prolongeant jusqu'à la hanche. Il maudit les injures du temps tout en tentant de faire passer ses rhumatismes accentués par le froid. Il n'était plus jeune, cela il le savait, il avait même bien vécu, vu des contrées et fait mille rencontres ; mais aujourd'hui il sentait dans son for intérieur que le temps l'avait rattrapé et que l'avenir ne serait plus jamais comme avant.
Là, dans sa chambre, il fit un dernier mouvement pour réveiller ses vieux muscles encore engourdis puis se dirigea vers une table basse où se trouvait une vasque de cuivre et une jarre d'eau qu'il alla suspendre au-dessus du feu qui mourrait dans l'âtre de la cheminée. Il ouvrit le battant de bois obstruant la fine ouverture faîte dans les murs et donnant sur l'extérieur.
Une lumière aveuglante lui fit cligner plusieurs fois les yeux avant qu'ils ne s'habituent. Ses vieux os avaient raison de crier à l'agonie. D'aussi loin que portait son champ de vision, tout n'était que blancheur. La neige, comme un linceul immaculé, avait recouvert le paysage et les rais du soleil ne faisaient qu'accentuer l'impression laiteuse noyant l'horizon. Il secoua la tête. La fraîcheur du matin pénétra dans l'embrasure, vivifiante, fouettant son visage.
Il décida que, comme tous les matins, il irait chasser et relever ses pièges. Qu'importe les caprices des cieux, c'était cela qui lui tenait à coeur maintenant. Il passa devant son armure posée sur un chevalet en bois. Il ne put s'empêcher de laisser flâner sa main sur les parties polies du métal. Relique des temps anciens, souvenir d'une vie pleine d'aventures, celle où sa force la déplaçait si aisément, comme une seconde peau, sans effort. L'armure lui renvoya son image déformée par les ans, comme un pied de nez. L'homme avait changé ; une longue barbe blanche mangeait son visage émacié, de larges sillons zébraient ses joues et son front. Mais il n'avait pas de regret, et avait su accepter son sort. Il donna une pichenette sur l'armure la faisant tinter, un sourire de vengeance aux lèvres. Il alla chercher ses affaires posées dans un coin de la pièce, ses chausses et son manteau de mouton. Sur une patère étaient suspendus sa besace et son ceinturon sur lequel un couteau de chasse trônait fièrement. Le vieux suisse prit l'ensemble dans ses bras et déposa le tout sur la table. Il fit ensuite un brin de toilette avec l'eau tiède et s'habilla pour aller faire son tour matinal. E si Dame Nature le voulait, il ramènerait à Nanoue le fruit de ces pérégrinations. Nanoue, la gouvernante, Nanoue l'amie, Nanoue la confidente, celle qui aujourd'hui partageait sa vie, celle auprès de qui il aimait être. Deux âmes solitaires, deux existences passées au service des autres, deux êtres réunis par le hasard, deux coeurs désireux de finir leur vie côte à côte.
Se saisissant de son arbalète et du sac à carreaux, il quitta sa chambre et tout en marchant dans les couloirs du château déserts à cette heure matinale, il continua à s'équiper. Descendant les escaliers étroits, il passa devant les armes du Seigneur des lieux et se rappela la longue conversation qu'il avait eue avec le Comte d'Aubeterre. Il lui avait fait part de sa fatigue, de son âge avancé, de son envie de prendre du repos. Le Comte avait parfaitement compris et l'avait invité à préparer sa relève. La relève, elle était toute trouvée. Baudoin, le sergent d'armes était l'homme idéal pour prendre sa place. Ce dernier l'avait secondé depuis tellement d'années qu'il connaissait maintenant tous les rudiments d'un chef de gardes. Lentement, tout en le surveillant de loin, Gunzhausen l'avait laissé prendre les affaires en main, ses marques et l'ascendant sur les hommes d'armes pour asseoir son autorité. Bientôt, il pourrait aller trouver le Comte pour lui signifier que Baudoin était apte à assumer son poste. Encore quelques temps, se dit-il intérieurement, l'instant de gommer les restes de l'impétuosité qui le caractérisait tant.
Quelques domestiques saluèrent Gunzhausen qui répondit vaguement d'un signe de la main. Il s'engagea dans la cour principale du château où le froid le saisit d'un coup. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. La neige fraîchement tombée crissa sous ses bottes. Sa respiration laissa une blanche volute suspendue un bref moment dans l'air. Il resserra sa veste de mouton autour de sa taille puis se dirigea jusqu'à la porte Saint-Martin. Il dépassa les deux gardes emmitouflés dans de lourds manteaux à l'entrée du château puis à pas vifs s achemina vers la forêt bordant le hameau d'Aubeterre.
L'automne avait été doux, presque agréable, laissant un sursis à la forêt encore parée de couleurs orangées et brunes contrastant avec la blancheur de la couche de poudreuse. D'ici quelques jours, le froid aurait fait son uvre, détruisant les restes de l'année passée pour ne laisser que les branches squelettiques se croiser dans un méandre de bois en sommeil. Gunzhausen se dit qu'il fallait profiter de ces quelques jours pour chasser dans les sous-bois et peut-être glaner un lièvre ou deux. Il posa un genou à terre et arma son arbalète. . Légère, facile à recharger, elle n'avait pas la portée, ni la puissance d'une arme de guerre et était destinée simplement à la chasse. Il souffla dans ses doigts puis plaça un carreau sur la fine encoche prévue à cet effet. D'une main il releva sa capuche et s'enfonça sous les couverts. A demi courbé, avançant à pas mesurés, il écoutait la forêt, tentant de percevoir les bruits des animaux présents. Après de longs moments d'errance passés tantôt en guet tantôt en approche, le vieux chasseur n'avait levé qu'un lièvre et une perdrix sans pouvoir les épauler et ce fut presque de guerre lasse qu'il se releva, se demandant s'il n'allait pas rentrer sa besace vide. Soudain, émergeant d'un taillis, un sanglier passa devant lui, à quelques coudées, dans un grognement porcin. Réflexe de chasseur, il épaula au jugé et décocha son trait. La corde de l'arbalète émit un gémissement mat libérant dans l'effort quelques éclats de givre. Mais l'animal disparut rapidement dans un fourré. Gunzhausen le suivit. Quelques traces de sang perlées sur la neige attestèrent qu'il avait fait mouche. Il s'approcha doucement du mur de végétation en armant de nouveau son arbalète. Le cliquetis métallique du système de tir se fit entendre et il introduisit un nouveau carreau tout en regardant dans la direction où s'était enfuie sa proie. Il contourna le bosquet puis s'agenouilla en jetant un regard de l'autre côté de la haie. La bête blessée était là, grognant et tournant en rond. Un carreau était planté dans son arrière train. Il se décala légèrement et visa sa cible. Sans la quitter des yeux il se releva doucement. L'animal dut le percevoir et tenta une échappée, mais le carreau transperça son flanc le figeant un instant dans sa course. Il s'écroula sans vie.
Le Prévost baissa son arme et souffla longuement. Non, ce ne serait pas cette fois qu'il rentrerait bredouille à La Rabatelière. Nanoue serait contente. Certes, il ne s'agissait pas d'un gros sanglier mais il était tout à fait honorable. Il replaça son arbalète sur l'épaule et prépara son gibier pour le retour au château. Alors qu'il retirait les carreaux du corps de l'animal, il crut percevoir comme un hennissement de cheval. Il secoua la tête, se demandant s'il n'entendait pas des voix. Mais le bruit fut de nouveau perceptible. Il arrêta son travail et tendit l'oreille tout en laissant glisser sa capuche sur ses épaules. Encore une fois. Il n'y avait pas de doute possible un cheval se trouvait tout proche. Avec prudence, Gunzhausen sortit son couteau de chasse et s'aventura à scruter les environs. Prudemment, il avançait pas à pas dans la direction des bruits. La présence d'un équidé au coeur même de la forêt était chose étrange, pour ne pas dire inquiétante. Les réflexes du Prévost prirent le dessus et oubliant ses douleurs articulaires, il fit des bonds d'un tronc d'arbre à un autre, profitant de leur protection centenaire. Est-ce un voyageur égaré ? Un bandit se cachant ? Autant de questions auxquelles il allait pouvoir répondre car maintenant il entendait nettement le son irrégulier de sabots sur le sol. Il provenait par delà d'une haie. Gunzhausen crut même percevoir l'ombre de l'animal à travers le mince treillis de végétation. Il contourna l'obstacle et avec une grande prudence décida de prendre la mesure de la scène.
Il se retrouva à une moins d'un dizaine de mètres d'un cheval tournant et virant, nerveux et faisant de grandes embardées. Là juste derrière lui, il crut discerner une forme humaine couchée à même le sol. Il tenta de s'approcher du corps à terre partiellement recouvert d'une fine couche de neige, mais le cheval se plaça entre lui et son but. L'animal donnait de violents coups de tête de bas en haut, soufflant de larges brumes de ses nasaux très bruyamment, il défendait ce qui devait ou avait été son maître, comment le savoir ? À chaque pas le cheval se faisait plus menaçant et semblait devenir très agité. Le vieux prévost n'avait aucune chance s'il venait à le charger aussi il entreprit de le calmer, seule solution pour s'approcher du corps et voir si un étincelle de vie l'habitait encore.
C'était l'un de ces matins que le vieux prévost redoutait. La neige était tombée en abondance durant la nuit et un froid hivernal s'immisçait dans les couloirs de la forteresse d'Aubeterre. Il grommela un long moment, ses courbatures le faisant souffrir dans ses premiers instants de la journée. Sa jambe en particulier irradiait une lancinante plainte remontant le long de la cuisse se prolongeant jusqu'à la hanche. Il maudit les injures du temps tout en tentant de faire passer ses rhumatismes accentués par le froid. Il n'était plus jeune, cela il le savait, il avait même bien vécu, vu des contrées et fait mille rencontres ; mais aujourd'hui il sentait dans son for intérieur que le temps l'avait rattrapé et que l'avenir ne serait plus jamais comme avant.
Là, dans sa chambre, il fit un dernier mouvement pour réveiller ses vieux muscles encore engourdis puis se dirigea vers une table basse où se trouvait une vasque de cuivre et une jarre d'eau qu'il alla suspendre au-dessus du feu qui mourrait dans l'âtre de la cheminée. Il ouvrit le battant de bois obstruant la fine ouverture faîte dans les murs et donnant sur l'extérieur.
Une lumière aveuglante lui fit cligner plusieurs fois les yeux avant qu'ils ne s'habituent. Ses vieux os avaient raison de crier à l'agonie. D'aussi loin que portait son champ de vision, tout n'était que blancheur. La neige, comme un linceul immaculé, avait recouvert le paysage et les rais du soleil ne faisaient qu'accentuer l'impression laiteuse noyant l'horizon. Il secoua la tête. La fraîcheur du matin pénétra dans l'embrasure, vivifiante, fouettant son visage.
Il décida que, comme tous les matins, il irait chasser et relever ses pièges. Qu'importe les caprices des cieux, c'était cela qui lui tenait à coeur maintenant. Il passa devant son armure posée sur un chevalet en bois. Il ne put s'empêcher de laisser flâner sa main sur les parties polies du métal. Relique des temps anciens, souvenir d'une vie pleine d'aventures, celle où sa force la déplaçait si aisément, comme une seconde peau, sans effort. L'armure lui renvoya son image déformée par les ans, comme un pied de nez. L'homme avait changé ; une longue barbe blanche mangeait son visage émacié, de larges sillons zébraient ses joues et son front. Mais il n'avait pas de regret, et avait su accepter son sort. Il donna une pichenette sur l'armure la faisant tinter, un sourire de vengeance aux lèvres. Il alla chercher ses affaires posées dans un coin de la pièce, ses chausses et son manteau de mouton. Sur une patère étaient suspendus sa besace et son ceinturon sur lequel un couteau de chasse trônait fièrement. Le vieux suisse prit l'ensemble dans ses bras et déposa le tout sur la table. Il fit ensuite un brin de toilette avec l'eau tiède et s'habilla pour aller faire son tour matinal. E si Dame Nature le voulait, il ramènerait à Nanoue le fruit de ces pérégrinations. Nanoue, la gouvernante, Nanoue l'amie, Nanoue la confidente, celle qui aujourd'hui partageait sa vie, celle auprès de qui il aimait être. Deux âmes solitaires, deux existences passées au service des autres, deux êtres réunis par le hasard, deux coeurs désireux de finir leur vie côte à côte.
Se saisissant de son arbalète et du sac à carreaux, il quitta sa chambre et tout en marchant dans les couloirs du château déserts à cette heure matinale, il continua à s'équiper. Descendant les escaliers étroits, il passa devant les armes du Seigneur des lieux et se rappela la longue conversation qu'il avait eue avec le Comte d'Aubeterre. Il lui avait fait part de sa fatigue, de son âge avancé, de son envie de prendre du repos. Le Comte avait parfaitement compris et l'avait invité à préparer sa relève. La relève, elle était toute trouvée. Baudoin, le sergent d'armes était l'homme idéal pour prendre sa place. Ce dernier l'avait secondé depuis tellement d'années qu'il connaissait maintenant tous les rudiments d'un chef de gardes. Lentement, tout en le surveillant de loin, Gunzhausen l'avait laissé prendre les affaires en main, ses marques et l'ascendant sur les hommes d'armes pour asseoir son autorité. Bientôt, il pourrait aller trouver le Comte pour lui signifier que Baudoin était apte à assumer son poste. Encore quelques temps, se dit-il intérieurement, l'instant de gommer les restes de l'impétuosité qui le caractérisait tant.
Quelques domestiques saluèrent Gunzhausen qui répondit vaguement d'un signe de la main. Il s'engagea dans la cour principale du château où le froid le saisit d'un coup. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. La neige fraîchement tombée crissa sous ses bottes. Sa respiration laissa une blanche volute suspendue un bref moment dans l'air. Il resserra sa veste de mouton autour de sa taille puis se dirigea jusqu'à la porte Saint-Martin. Il dépassa les deux gardes emmitouflés dans de lourds manteaux à l'entrée du château puis à pas vifs s achemina vers la forêt bordant le hameau d'Aubeterre.
L'automne avait été doux, presque agréable, laissant un sursis à la forêt encore parée de couleurs orangées et brunes contrastant avec la blancheur de la couche de poudreuse. D'ici quelques jours, le froid aurait fait son uvre, détruisant les restes de l'année passée pour ne laisser que les branches squelettiques se croiser dans un méandre de bois en sommeil. Gunzhausen se dit qu'il fallait profiter de ces quelques jours pour chasser dans les sous-bois et peut-être glaner un lièvre ou deux. Il posa un genou à terre et arma son arbalète. . Légère, facile à recharger, elle n'avait pas la portée, ni la puissance d'une arme de guerre et était destinée simplement à la chasse. Il souffla dans ses doigts puis plaça un carreau sur la fine encoche prévue à cet effet. D'une main il releva sa capuche et s'enfonça sous les couverts. A demi courbé, avançant à pas mesurés, il écoutait la forêt, tentant de percevoir les bruits des animaux présents. Après de longs moments d'errance passés tantôt en guet tantôt en approche, le vieux chasseur n'avait levé qu'un lièvre et une perdrix sans pouvoir les épauler et ce fut presque de guerre lasse qu'il se releva, se demandant s'il n'allait pas rentrer sa besace vide. Soudain, émergeant d'un taillis, un sanglier passa devant lui, à quelques coudées, dans un grognement porcin. Réflexe de chasseur, il épaula au jugé et décocha son trait. La corde de l'arbalète émit un gémissement mat libérant dans l'effort quelques éclats de givre. Mais l'animal disparut rapidement dans un fourré. Gunzhausen le suivit. Quelques traces de sang perlées sur la neige attestèrent qu'il avait fait mouche. Il s'approcha doucement du mur de végétation en armant de nouveau son arbalète. Le cliquetis métallique du système de tir se fit entendre et il introduisit un nouveau carreau tout en regardant dans la direction où s'était enfuie sa proie. Il contourna le bosquet puis s'agenouilla en jetant un regard de l'autre côté de la haie. La bête blessée était là, grognant et tournant en rond. Un carreau était planté dans son arrière train. Il se décala légèrement et visa sa cible. Sans la quitter des yeux il se releva doucement. L'animal dut le percevoir et tenta une échappée, mais le carreau transperça son flanc le figeant un instant dans sa course. Il s'écroula sans vie.
Le Prévost baissa son arme et souffla longuement. Non, ce ne serait pas cette fois qu'il rentrerait bredouille à La Rabatelière. Nanoue serait contente. Certes, il ne s'agissait pas d'un gros sanglier mais il était tout à fait honorable. Il replaça son arbalète sur l'épaule et prépara son gibier pour le retour au château. Alors qu'il retirait les carreaux du corps de l'animal, il crut percevoir comme un hennissement de cheval. Il secoua la tête, se demandant s'il n'entendait pas des voix. Mais le bruit fut de nouveau perceptible. Il arrêta son travail et tendit l'oreille tout en laissant glisser sa capuche sur ses épaules. Encore une fois. Il n'y avait pas de doute possible un cheval se trouvait tout proche. Avec prudence, Gunzhausen sortit son couteau de chasse et s'aventura à scruter les environs. Prudemment, il avançait pas à pas dans la direction des bruits. La présence d'un équidé au coeur même de la forêt était chose étrange, pour ne pas dire inquiétante. Les réflexes du Prévost prirent le dessus et oubliant ses douleurs articulaires, il fit des bonds d'un tronc d'arbre à un autre, profitant de leur protection centenaire. Est-ce un voyageur égaré ? Un bandit se cachant ? Autant de questions auxquelles il allait pouvoir répondre car maintenant il entendait nettement le son irrégulier de sabots sur le sol. Il provenait par delà d'une haie. Gunzhausen crut même percevoir l'ombre de l'animal à travers le mince treillis de végétation. Il contourna l'obstacle et avec une grande prudence décida de prendre la mesure de la scène.
Il se retrouva à une moins d'un dizaine de mètres d'un cheval tournant et virant, nerveux et faisant de grandes embardées. Là juste derrière lui, il crut discerner une forme humaine couchée à même le sol. Il tenta de s'approcher du corps à terre partiellement recouvert d'une fine couche de neige, mais le cheval se plaça entre lui et son but. L'animal donnait de violents coups de tête de bas en haut, soufflant de larges brumes de ses nasaux très bruyamment, il défendait ce qui devait ou avait été son maître, comment le savoir ? À chaque pas le cheval se faisait plus menaçant et semblait devenir très agité. Le vieux prévost n'avait aucune chance s'il venait à le charger aussi il entreprit de le calmer, seule solution pour s'approcher du corps et voir si un étincelle de vie l'habitait encore.