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[RP] Vers l'infini et (pas) l'au-delà !

Bulle
[Sur une route de Lorraine, dans une charrette – le seize de janvier de l’an de grâce 1458]

Plantons le décor.
Il faisait froid et la neige s’entassait sur les bas-côtés du chemin, mais la route était suffisamment dégagée pour y circuler.
Sur cette route, un homme tirant une vache par une longe suivait une carriole.

Bulle était assise à l’arrière de ladite carriole, ses jambes enserrées dans des chiffons et des lainages pendouillant dans le vide.
Elle observait l’homme à la vache, lui adressant de temps à autre un
« coucou » de la main.
De son col crasseux dépassait la tête d’un pigeon aux yeux globuleux et elle tenait dans ses bras, enveloppé comme un bébé, Corniaud, son clébard ivre mort.
Elle était enthousiaste.
Heureuse malgré le froid mordant, la légère nostalgie quant à Nancy, les cahots de la charrette qui précipitaient les bagages contre son dos, l’affreuse morveuse au nom d’insecte qui était hélas du voyage et la sorcière noiraude qui feulait dans son panier d’osier en haut du tonneau de mirabelle
(« pour nous r’chauffer » avait argué la petite gueuse afin de pouvoir l’emporter).
Elle était heureuse car elle allait quitter son train-train quotidien, il y avait certainement plein de tas d’ordures chez les étrangers, et Pétro ne l’avait pas oubliée en se lançant sur les routes.

La simple d’esprit ramena ses pieds crasseux contre elle tandis que la roue du chariot buttait contre une pierre
.

Cornebistouille ! Jura-t-elle, déséquilibrée. Et arrête de râler, toi ! Siffla-t-elle à l’adresse de la sorcière qui miaulait de plus belle. C’ta faute si la charriote elle bouge trop !

Se tournant à demi vers l’avant de la voiture, là où Pétro et m’ssire Elenion guidaient le cheval :

Pétroooo ! Quand c’est qu’on arriiiive ? C’est encooore loin ? Où c’qu’on vaaaaa ?

Léger silence, gigotements, grommellements et crachat sur le chat qui décidément ne se taisait pas.

Pétrooo ! Pourquoi t’as am’né Mouche et Mimi aussiii ? ‘Font rin qu’m’embêteeer !

Un nouveau cahot fit se mordre la langue à Bulle et elle se tut un instant, les mains plaquées sur la bouche.
Le périple promettait, jugeait-elle.
Elle ne s’ennuierait pas : elle avait déjà trouvé à se plaindre.

Le cœur léger, Bulle se mit à siffloter (ou plus exactement à « fufuter » car elle ne savait pas siffler) aussi faux que possible.

_________________
Elenion
L'hiver... Quelle meilleure période pour prendre la route et faire un grand voyage? N'est-ce pas? Et bien entendu il fallait que ça leur tombe dessus. Quoi que en fait c'est entièrement leur faute. Il pouvaient attendre dans l'absolu ! mais non... Et puis, le printemps ou l'été, ça ne représente aucun défis! Pas trop de mauvais temps, peu de chemin impraticable pour cause de neige ou de boue... Bref un jeu d'enfants! Il en faut plus pour de vraies héros! Il faut de l'aventure, du danger, du théâtralisme, du spéculaire! Que dis-je?! Du rêve pour les petits comme pour les grands!

Et des héros ils en étaient, enfin... Pétronille et Elenion, parce que supporter Bulle et Mouche allait certainement pas être une partie de plaisir! A peine partis que déjà ça commence à se chamailler et à demander l'heure d'arrivée! Si la pauvre Bulle savait, qu'ils nous faudrait près d'un moi pour atteindre nous destination... Quoi que le plus dur serait de lui faire comprendre, tout compte fais. Se dit Elenion.
Non! Sa pire crainte serait qu'une dispute plus violente n'éclate entre les deux filles et que ça les retarde, plus encore que le temps de début d'année. Imaginez leurs maigres effets répandus sur la route! Même si ce n'était pas grand chose qu'ils avaient.

Parlons en des maigres biens! Elenion avait laissé ses immeubles ( de toute façon ça se transporte pas sauf les poutres) comme ses meubles (trop lourd trop gros, comme les poutres) et ses objets précieux (trop fragiles). Autant tout vendre avant de partir, c'était-il dit, quitte à brader pour que ça parte vite. Comprendre qu'il s'était déchiré le cœur à se séparer de certaines choses à perte, surtout quand elles étaient belles. Mais bon avec ce pécule il pourrait s'acheter des richesses de bon ton dans leur ville d'arrivée! Le goût d'exhiber qu'on est riche quand tu nous tiens!

Pour oublier tous ces désagréments, et le fait qu'il était le seul homme "à bord" (il évitait de montrer tout ça à sa marraine Pétronille qui était à côté de lui) il chantait silencieusement pour lui même.

Ce petit chemin, qui sent la noisette,
Me rappel soudain, ce grand jour de fête...

Ptronille25
Pétronille, quand à elle, était soucieuse ... A la joie de prendre enfin la route après tant de temps rivée à sa ville, se mêlait l'inquiétude des mauvaises rencontres. Le départ s'était certes passé sans encombre, mais c'était un très long voyage qu'ils entreprenaient. Chaque étape comportait sa part de risque et elle mesurait les dangers de leur expédition, contrairement aux trois filles qu'elle avait entrainées avec elle.

Yvette, jolie blonde gracieuse comme un ange, qu'elle avait tirée du bordel où elle travaillait sous protection de son amante et maquerelle Lulu-la-charnue. Rien que cette pieuse action devrait leur attirer la bienveillance et la protection du Très-Haut, la veuve en était convaincue. La jeune fille ne dormait pas mais observait une réserve prudente, comme intimidée par la présence d'Elenion (ce qui pouvait surprendre de la part d'une catin).

Mouche, gamine de 14 ans, insolente comme pas deux mais fort habile de sa fronde, et chasseuse de mésanges hors pair. Avec elle, ils étaient assurés de pouvoir se nourrir même dévalisés et perdus dans les bois. Sans compter qu'elle n'hésiterait pas à caillasser avec grand plaisir le premier brigand venu.
Seule ombre au tableau, ses incessantes chamailleries avec Bulle, la petite gueuse.

Bulle, sa chère Bullette, la simple d'esprit au coeur joyeux et au chien puant, n'avait aucune conscience - mais alors aucune - des lendemains qui déchantent parfois. Un estomac sur patte, tout comme son Corniaud ! Aucune notion du temps non plus ...


Pétroooo ! Quand c’est qu’on arriiiive ? C’est encooore loin ? Où c’qu’on vaaaaa ?
La veuve soupira. ça commençait bien ! Fasse le Ciel que cette litanie ne dure pas tout le mois ! Par chance, la suite prévisible ("pétroooo, j'ai faiiiiim !" ) ne vint pas. La gueuse avait dû faire les poubelles avant le départ et s'empiffrer un bon coup.
Bulle, c'est un long, long, très long voyage ! On va voir la mer, c'est loin la mer. Et arrête un peu de chicaner Mouche, s'il te plait. Elle dort, elle ! Tâche d'en faire autant car on ne sera pas rendu à Vaudemont avant l'aube.

Un regard sur Elenion leva ses appréhensions. Non seulement ils avaient, grâce à lui, réussi à caser tout le fourbi dans la charrette, cagette de boulassous comprise (ce qui était loin d'être gagné de prime abord), mais en plus elle avait la chance de voyager en sa compagnie. La présence de son fillot était plutôt rassurante et de toute évidence, lui aussi était heureux de prendre la route. A un moment, elle crut même l'entendre chantonner, mais à voix si basse qu'elle se demanda si elle rêvait.
Elle retint un éclat de rire. Si son ouïe ne la trompait pas, cela n'avait rien d'un hymne religieux. Malicieusement, elle le taquina.
Fillot, chante nous donc ces louanges à haute voix que je joigne ma prière à la tienne

Allons, la lune était belle et le sol gelé à souhait. Pas de crainte de s'embourber. Dans quelques heures, ils pourraient se réchauffer avant de continuer vers Epinal. Avec un peu de chance, ils y arriverait à temps pour assister à la messe
--Mimi_la_sadique


Mimi pestait depuis le fin fond de son panier.
Elle était très, très mécontente. Furieuse ! Furibonde !
N’avait-on pas idée de traiter un Chat de la sorte !
Les humains, stupides sujets, n’avaient décidément aucun égard pour leurs dieux !


MiiiIIiÂÂÂâââwwww !* Scratch… Scratch… Scratch…

Mimi faisait ses griffes contre l’osier de sa prison.

MMmÂÂÂÂWW !** Scratch… Scratch… Scratch…

Elle avait faim, elle avait froid et c’était intolérable !
IN-AD-MI-SSI-BLE !

Tout en martyrisant consciencieusement les tympans de ses stupides esclaves – l’une d’entre eux avait même osé lui cracher à la face ! – Mimi leur jetait des regards assassins.
Lorsqu’elle sortirait… ils allaient voir de quel bois elle se chauffait !
En attendant, elle se tapit au fond du panier, ruminant de sanglantes représailles.
Et dire que le voyage ne faisait que commencer...


___
* Je veux sortiiiiiir !

** Bande de rats visqueux ! Vous ne vous en tirerez pas comme ça ! Abrutis de larbins !
Elenion
Un jour, deux jours, une ville frontalière. De passage à Épinal, dernière ville de Lorraine, il était temps d'envoyer quelques messages pour prévenir du départ imminent, ainsi que de donner une adresse de contacte pour le chemin à venir. Ainsi donc quelques plis furent envoyés à des amis qu'il serait difficile de revoir.

Dans une auberge, un parchemin sur lequel étaient couchées des lettres arrondies reposait sur une table. Elenion posa sa plume dans l'encrier. Il avait emporté son nécessaire à écrire. Cela ne prenait que peu de place et de poids dans les bagages, tout pouvait même être mis dans une besace. Le tout était de bien la caler pour éviter que l'encre ne subissent les âpres du froids. Bref passons sur les détails du rangement des bagages.

Or donc le plis était adressé à un ami qu'Elenion avait rencontré lors de ses pérégrinations, incessantes à l'époque des faits dira-t-on. Il s'appelait Uriel, diacre itinérant et membre de la Garde Épiscopale de Trêve. Depuis Uriel avait fait beaucoup de chemin bien qu'il ait peu changé au final, toujours cette personne d'esprit digne de confiance et au cœur empli d'amour pour son prochain. Combien de soirées en taverne avaient-ils passer à discuter de tout et de rien? Bien qu'à chaque fois sérieux en tout domaine qu'il soit politique, religieux ou culturel. Elenion ne s'en rappelait plus.
Toujours est-il que grâce à lui Elenion avait progressé, ne serait-ce que pour son baptême, Uriel l'ayant guidé lors de sa préparation comme pendant la cérémonie. Souvent, quand Elenion s'emportait dans de trop grands débordements sentimentaux que la politique avait gonflé et fait débordé, Uriel était là pour le calmer, lui inspirant courage, calme et humilité. Il n'était pas seul à avoir ce talent, Pétronille, la marraine d'Elenion avait un don similaire également inspiré de vécu comme de réflexion religieuse.

Dans ce plis donc, Elenion confiait à son ami ses différents choix tout en donnant les premières nouvelles depuis un long moment. D'étranges nouvelles s'il en était, tout du moins pour qui connaissait Elenion un minimum. Parmi l'enchevêtrement de phrases, un curieux passant la tête par dessus l'épaule d'Elenion aurait peut être pu apercevoir les mots suivants : "Je suis devenu théologien de l'Église aristotélicienne".
Impensable pour lui, Elenion, l'homme politique tiraillé et tyrannique, le combattant de première ligne de la politique lorraine, le pourfendeur au verbe implacable et aux manières de bourgeois orgueilleux, qui osait même défier la noblesse décadente du Duché et la trainer plus encore dans la boue où elle se complaisait.
Ce revirement en avait surpris plus d'un, qui croyaient à une farce. Et pourtant!

L'idée était là, la réflexion avait pris fin après deux mois de remise en question. Le raisonnement était simple!

Mon but, disait Elenion quand il avait expliqué son choix à sa marraine, est d'apporter le bonheur aux gens. C'est orgueilleux mais c'était la vision de mon demi-frère et je la partage, car c'est un enseignement dont il a mis la graine en moi, il y a longtemps en me sortant de la ferme de mes parents. Je pensais qu'en étant actif en politique, en étant le meilleur bien entendu - car agir dans l'inconscience et dans l'absence de savoir n'est que folie destructrice au final - était la meilleure façon d'apporter le bien être à la majorité, voire la totalité. Le triste fait est que j'ai échoué face à la lie des politiciens de tout poils qui ne veulent que titres et charges pour leurs égos, alors qu'il n'ont pas la science ni la conscience pour la charge qui se veut bienfaitrice des habitants. J'étais bon, mon orgueil a causé ma chute.
J'aurais grand peine à m'en défaire, il me faudra du temps pour oublier la douleur de l'échec et l'amertume des affronts. C'est par là que je pourrais mettre fin à mon orgueil. Cependant il faut pour cela que je m'éloigne de la politique. Comment, alors, faire en sorte de continuer mon chemin, ce chemin que mon demi frère à emprunté et que je veux suivre? Comment aider autrui et lui faire trouver le bonheur. Alors l'idée m'est venue... Une fois que je serai calmé et que j'aurais appris ce qui me manque pour cela, que j'aurais aperçu ce qui peut rendre heureux ceux qui m'ont aidé à sortir de mes troubles.
Car oui! Je dois ma réflexion à des gens de biens qui savent ce qu'est le bonheur, qui l'ont déjà rencontré ou qui y œuvrent. La paix de l'âme est un critère d'accès au bonheur, la réflexion aussi. Or tout ceci nous est enseigné, avec l'amour, par les textes. Uriel et toi m'avez montré cette voie. Oui, oui! Toi aussi!
Or donc je veux aider qui je peux à trouver la paix intérieure, peut être des paroles sages plutôt qu'un gouvernement sage leur sera utile!


C'est sur le chemin qu'il avait pris sa résolution : Il entrerait dans les ordres, chercherait le calme et le courage d'aider son prochain, en l'aimant, pour lui faire trouver le chemin de Dieu et de la paix par l'amour.

Le lendemain la route reprenait, les amis étaient derrière ou à ses côtés, Uriel lui avait donné de précieux conseils avant son départ (il était ravi de cette soudaine vocation). Le chemin vers l'apprentissage lui laisserait le temps de plus de réflexion en la matière. Elenion pourrait peut être mieux comprendre ce qu'il recherche et comment accomplir son but juré. La charrette traversa le poste frontière, la Lorraine était derrière, il n'y retournerait sans doute plus jamais car sa route l'envoyait loin à l'Ouest, vers l'océan.
Bulle
[Quelques jours plus tard - Vesoul]

Un matin.
Bulle, comme le lui avait gentiment conseillé Pétro (pour faire comme Mouche –
beurk !), était iv… cuv... hum… dormait à l’aide d’un somnifère du genre plutôt éthylique.
Elle avait passé les derniers jours à user de ce fameux narcotique à base de prunes : malgré l’enthousiasme du départ en voyage, l’ennui avait eu raison de la petite gueuse.

La simplette avait commencé par se plaindre («
c’est loin comment la meeeer… ? », « quand c’est on maaange… ? », « j’m’ennuiiiiie… ! », « on est bientôt arrivéééés… ? Ah bon pas puce arrivés qu’y’a cinq minutes ? »).
Puis elle s’était vautrée entre deux bagages, écrasée sous les regards étrangement empreints de lassitude de ses compagnons de route et s’était mise à picoler.
Et ça aurait pu continuer des jours et des jours, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus eu de mirabelle, si Bulle n’était pas tombée du chariot.

C’était arrivé, comme par hasard, à cause d’un cahot.
La vagabonde aux réflexes bien émoussés passa cul par-dessus tête sur la terre gelée avec un «
IIIiiik ! » stupéfait.
Elle se releva maladroitement, désaplatit Corniaud en tapant dessus et ébouriffa les plumes de Klok, avant de se mettre à courir derrière le chariot en criant.
Peine perdue. Personne n’avait remarqué sa chute, et l’immonde sorcière braillait trop fort pour qu’on entende ses plaintes.
Le petit attelage s’éloigna puis disparut.

La petite gueuse pleurnichait et se lamentait, assise contre un arbre aux branches nues au bord de la route, le séant gelé par la terre froide.
Elle releva la tête quand l’énorme mufle d’une vache lui arracha une mèche de cheveux pour la mâchouiller consciencieusement.


Un souci, m’zelle Bulle ? S’enquit le fermier qui accompagnait le bestiau.

La simple d’esprit lui sourit de toutes ses caries, soulagée.
C’était l’homme qui, depuis plusieurs mois déjà, écrivait son courrier à sa place.


Chu DomBée, expliqua-t-elle d’une voix rendue incertaine par son nez bouché et sa cervelle enivrée. Bouvez m’GonDuire à la Brochaine ville ?

Tout en parlant, Bulle sortit Klok de son corsage, puis lui souffla :

D’vas BorDer une leDDtre à BéDro Bour lui Dire chu DomBée et faut m’aDDendre, d’aGGord ?

Klok, protesta Klok.

Et c’est ainsi que Bulle et Corniaud firent un bout de route juchés sur le dos d’une vache tandis que Klok pataugeait assez peu gaiement dans la neige, suivant à la trace le chariot.
Le piaf ne savait peut-être pas voler, mais au moins avait-il le sens de l’orientation.
Sans doute.


[Le vingt-trois janvier de l’an de grâce 1458 – Langres (enfin)]

Une vache, c’était moins rapide qu’un cheval attelé à une charrette. Et bien moins confortable.
Bulle s’en souviendrait. Son séant aussi, s’en souviendrait.
Les bovins, c’a beau avoir un ventre comme un tonneau et un appétit du même acabit, c’a le dos plutôt osseux.

C’est le fondement ankylosé que la simple d’esprit retrouva son pigeon marcheur au pied d’une statue de bronze à se faire fienter dessus par des congénères aux mœurs plus aériennes.
Elle l’envoya à la recherche de la charrette de Pétro puis, l’engin retrouvé, s’y avachit avec délice.


Ouf ! S’exclama-t-elle. Chu d’retour !
_________________
Ptronille25
[Langres deux jours plus tôt : du côté de Pétro ou la mère poule affolée]



Pétronille sauta à terre, contente d'être arrivée. L'étape avait été particulièrement longue et elle avait hâte de se dégourdir les jambes. Elle avait rangé leur attelage sous les remparts, au sommet de la côte. La vue sur la vallée qu'ils surplombaient depuis la ville était impressionnante malgré la brume qui estompait le paysage.


Bé, sacrée montée ... J'ai cru que le cheval n'y arriverait pas, chargés comme on est ... Bon, Mouche, tu nous gardes la charrette ? Je viendrai te relever en fin de matinée. Bulle, si ton chien a fini de cuver, tu l'emmènes faire un tour loin de nous, on a besoin d'air et puis tu ... Bulle ?

Pas de Bulle ! C'était un peu fort, elle aurait pu attendre les consignes avant d'aller faire un tour. Sans doute un besoin urgent ...

Buuuuuulle ! Buuuuuuulle !!
La Mouche l'interrompit.
Pas la peine de vous fatiguer Dame Pétro , elle est pas là, la simplette. Elle est tombée en route peu après le départ.

De quoi ? ! Et tu ne m'as rien dit ! On aurait fait demi tour ... As tu perdu le sens commun ma fille ?
Pétronille semblait si furieuse de ne pas avoir été prévenue que Mouche se garda bien d'avouer qu'elle avait vaguement entendu crier mais qu'elle était restée confortablement au chaud sous la peau sans daigner relever la tête.
Naan, je savais pas ... mais c'est juste que quand je me suis réveillée tout à l'heure, j'ai bien senti qu'elle était plus avec nous depuis longtemps.
Sentir, pour ce qui était de Bulle, était le mot juste et la veuve se radoucit à cette explication fort plausible.

Ma 'tite Bulle, ma pauvre Bullette. Mais que va-t-elle devenir ? Par Aristote, que faire ?
Rongée par l''inquiétude, elle tournait en rond. La simple d'esprit avait-elle au moins quelques réserves de nourriture sur elle ? Et si des brigands ...
Pétronille frissonna.

Elenion, je file à l'église y poser un cierge. Fasse le ciel qu'elle soit sauve et que Dieu la protège ! .

La Mouche haussa les épaules et leva les yeux vers les nuages . Elle préfèrerait pour sa part que le ciel garde la folle à Vesoul plutôt, ça oui !
Son regard exercé aperçu aussitôt au loin le volatile qui arrivait sur eux. Immédiatement, elle sortit sa fronde pour le caillasser puis hésita en constatant la maladresse du vol. Bouffer de la bestiole malade, non merci ! Et puis aucun plaisir à tirer, il était tellement lent que s'en était trop facile.

C'est ainsi que la bestiole, un pigeon miteux, atterrit lourdement mais saine et sauve aux pieds de Pétronille en poussant un
"klok" flaiblard. La veuve ramassa le message qu'il portait et le lu avidement avant de le passer à Elenion en poussant un soupir de soulagement. Ce fermier illettré valait décidément bien la soupe qu'ils lui donnaient.



M'atandre

Paitrrau !

Jeu sui tonbez deux la charaitte iair haie geai couru mé geai pa raiuci ah laratrapé du cou jeu sui toujour à Vaizoule !
Vou pouvé matandre la ou vou aite ? Dayeur vou aite ou me sui pairduuu !

Haie voui jeu veu alé vouar Daila !

Péésse : raipon vitte mon fairmié ile daissen ah lobèrje le souar haie ile éme pa jeu le dairenje !

Bul.
--Yvette


[Langres - en attendant Bulle]

Yvette observait les réactions des uns et des autres avec une certaine curiosité. A vrai dire, elle connaissait très peu Pétronille. Quand aux autres, elle ne les avait jamais rencontrés avant le départ.

Sa première rencontre avec l'ancienne bourgmestre de Nancy était assez surprenante. La meunière était passée un dimanche matin au Saint-Abandon, juste avant l'heure d'ouverture du bordel, alors que la jeune fille finissait de nettoyer la salle. Comme ça ... juste pour lui proposer de plaquer sa "vie de débauche" comme disait la veuve, et l'accompagner voir la mer. Elle était comme ça Pétronille : une messe , un sermon bien enlevé, et hop elle partait en croisade contre le vice pour plaire au Très-Haut. Et comme dans le genre obstinée, on ne faisait guère mieux, Yvette n'avait eu d'autre choix que de dire oui. De toute façon, la clientèle du Saint-Abandon était rare et pas franchement à la hauteur de ce que Lulu (la tenancière) lui avait fait miroité.
Pétronille lui avait décrit avec enthousiasme le Poitou, qu'elle avait jadis traversé avec son époux Astutus, la Rochelle où elle avait ramassé avec lui de magnifiques galets (ces caillous qu'elle croyait magiques et qu'elle offrait parfois à ses amis). Et la mer ... ça faisait rêver la mer !
Bref, Yvette avait prit ses maigres biens et avait suivi la veuve.

Pour l'heure, celle-ci confirmait son côté mère poule. Elle s'agitait, caquetait, tournait en rond autour de la charrette comme à la recherche d'un oeuf qu'on lui aurait volé. Elle avait aussi une manière assez péremptoire de diriger sa petite troupe. Provisoirement rassurée sur le sort du poussin tombé du nid, elle organisait le bivouac, fallait voir ... On avait intérêt à lui obéir sans moufter parce que visiblement, elle avait sa dose de contrariétés pour la journée. Pour une fois, la Mouche devrait ravaler son insolence naturelle et obtempérer sans moufter.

Pétronille distribuait les ordres en rafale :
Elenion, prête moi ton écritoire je te prie. Il faut que je réponde à Bulle et que je prévienne Della de notre retard.
Mouche, prend mes armes et cache les sous les provisions. Yvette, pourrais-tu aller te renseigner pour savoir ce qu'il y a comme cours ? Tant qu'à perdre deux jours ... Pardon ? Que dis tu fillot ? ... que l'épée, tu es sûr ? Et le groupe ? Il faut dissoudre le groupe sinon on va avoir la maréchaussée sur le dos ! On se sépare alors. Chacun pour soi, rendez vous à midi devant la taverne municipale.
Mouche, tu as entendu ? Que l'épée alors. Les boucliers, on garde sur nous.
Misère de misère, elle aurait pas pu tomber ailleurs ? Passer deux jours en forêt ... deux jours sans défense à la merci du premier gredin venu ...
Mouuuuche, bouges toi un peu !!


Yvette s'éloigna pour aller aux informations, laissant maman-poule s'agiter à défaut de pouvoir agir.
Ptronille25
[arrivée à cosnes - la semaine suivante]

Le 3ème jour de leur attente à Langres, Bulle avait réussi à les retrouver. Elle s'était précipitée dans la charrette, se glissant sous les peaux avec un visible contentement, malgré l'accueil chaleureux de la Mouche qui avait prestement récupéré la sienne.
Naaan, c'est MA peau ! Après je pourrais plus dormir avec à cause des puces !
La simple d'esprit n'avait pas relevé, trop heureuse qu'on l'ait attendue, et avait aussitôt sombré dans le sommeil.

Dès son petit monde au complet, Pétronille avait levé le camp et foncé aussi vite que l'équipage le permettait direction la Bourgogne. Mais une fois à Tonnerre, c'était posée la question de la suite du parcours. Ils étaient partis sans trop savoir si oui ou non ils trouveraient un bateau. Que faire ? Répondre à l'invitation de Della et donc se diriger sur Semur pour y attendre confortablement des informations sur l'appareillage d'un raffiot ? ou rejoindre d'abord Cosnes pour écumer les tavernes jusqu'à trouver un capitaine qui les accepte à bord ?


Elenion, t'en penses quoi ? Elenion ?
Le jeune homme lui avait renvoyé laconiquement
Je suis le meneur ...
Comment ça ? Mais c'est moi, le meneur !
Sourire amusé de son fillot, haussement d'épaules de la veuve qui ne se trouvait guère plus avancée, elle qui avait horreur de faire des choix. Choisir, c'est renoncer et elle détestait renoncer.
Pffff, pas drôle, et tu ne m'aides pas.
Et bien dans ce cas ... à la grâce de Dieu ! Le cheval choisira.
Et le cheval, délaissant la route qui suivait la rive gauche de l'Armençon, choisit d'aller tranquillement droit devant lui à travers la Puisaye jusqu'à rejoindre les bords de Loire qu'ils atteignirent au petit matin.

La Loire ...
La Loire, noir ruban bordé d'argent, belle comme la mer ... plus belle encore. La neige avait tenu sur la couche de glace qui enserrait l'eau de part et d'autre, enchâssant des arbres noyés pris par le gel, sombres vigiles surveillant les abords. Au loin, à gauche, les fumées des premières chaumières de Cosnes s'élevaient, saluées du croassement de quelques freux.

Pétronille en eut le souffle coupé. Tant de beauté, violente et sereine à la fois. Tant de force et d'ampleur. Amoureuse ! Elle venait de tomber amoureuse. L'envie soudaine de se jeter dans le fleuve pour l'embrasser la prit.


pétrooooo ! j'ai faiiiim !
Retour illico à la réalité et à ses devoirs. Entrer dans Cosnes. Chercher une auberge ouverte à cette heure matinale. Et dormir. Dormir pour rattraper la nuit passée à conduire l'attelage, même si son fillot l'avait régulièrement relayée.
Ptronille25
[Cosnes - 3 jours plus tard]

Les coups frappés à la porte la réveillèrent trop tôt à son goût. Elle aurait bien trainé encore un peu au chaud sous la couverture.

Marraine ! Marraine !
La voix d'Elenion ... Lui si calme d'ordinaire, semblait fébrile. L'inquiétude l'étreignit tandis qu'elle se levait vivement.

De suite fillot. Le temps d'enfiler ma jupe ... y'a un problème ?
Pétronille imaginait déjà le pire : carriole volée, Burgondia appareillé, Mouche entôlée ... Un regard dans la demi-pénombre sur les filles qui dormaient encore la rassura sur ce point : la couvée était au complet.

Marraine, on va rater la messe !

Par Aristote, la messe ... Evidemment ! Elle aurait dû s'en douter. Il fallait au moins quelque chose d'aussi extraordinaire qu'une messe dominicale pour que le jeune séminariste sorte de son flegme habituel.
Laissant Bulle, Mouche et Yvette à leur sommeil, elle sortit de la chambre sur la pointe des pieds et fila avec lui à l'église.
Après l'office, ils se séparèrent. Lui, retourna chez la vieille qui les hébergeait pour se replonger dans la vie de Sainte-Boulasse et le livre des vertus qu'il apprenait par coeur (ou presque). Elle, reprit le chemin du port, comme chaque jour depuis leur arrivée à Cosnes.

Le port ... la Loire ... la Loire ... le port ... et le Burgondia, prêt à appareiller pour peu qu'on trouvât un Capitaine. La chose était possible. Ichiro, le chef de port, l'en avait assurée. Mais par tous les Saints, que sa patience était mise à l'épreuve ! La veuve avait du mal à comprendre comment si bel ouvrage pouvait rester à quai alors que son achèvement avait été prévu de longue date. Enfin, en un sens tant mieux, le pire eut été d'arriver pour voir le bateau partir, chargé de passagers, eux restant sur la rive du fleuve.

Alors pour tromper l'attente elle parcourait le port, s'imaginant figure de prou au dessus de l'eau brillante. Elle jalousait chaque colvert, chaque sarcelle qu'elle voyait s'éloigner du bord. Elle absorbait des yeux chaque reflet, guettait chaque saut de brochet. Puis quand elle avait trop froid, elle partait faire la tournée des tavernes dans l'espoir sinon de trouver un capitaine, du moins de glaner quelques informations.
Ainsi s'étaient écoulées les trois précédentes journées. Et ainsi avait-elle fait connaissance avec plusieurs personnes. Des voyageurs surtout pour la plupart. Mais la Bourgogne n'était-elle pas réputée pour être un des plus grand carrefour du Royaume et de l'Empire réunis ?

Pour l'heure, Pétronille commençait à ressentir le gel malgré son épaisse cape et décida de finir son dimanche après-midi en taverne. Elle avait prit son écritoire afin de poursuivre sa campagne de harcèlement poli en direction de tout ce que le duché comptait comme autorités. Obstinée elle était, et Dieu pourvoirait au reste, elle n'en doutait pas un instant !


Elle fit demi-tour, se dirigeant vers l'auberge la plus proche. Songea qu'il lui faudrait aussi trouver une lavandière si elle voulait honorer l'invitation de Della. Pas question de se rendre à Semur dans une tenue pareil, sa jupe était dans un état de crasse qui lui faisait honte. C'est qu'elle avait repris son rang et son nom, la blonde, en retournant dans sa famille. L'était surement plus dans les échelles et la cueillette maintenant qu'elle affichait une particule.


Bonjour !
L'auberge était quasiment vide à cette heure, hormis la tavernière qui somnolait. Pétronille se posa au plus près du feu et resta un long moment sans parler (chose rare de sa part en taverne, mais ça lui arrive, si si ! ), profitant de la belle flambée.
Bulle
[Ce même jour, un peu plus tard - au bord des quais – désœuvrée…]

… Ou pas tant que ça.

Bouge pas, crétin d’chien ! Grommela Bulle tirant le bout d’une corde usée avec les dents.

Elle cracha ledit morceau de corde. Elle avait fini le nœud. Le deuxième nœud.
Au bout, il y avait Corniaud.
À l’autre bout, du côté du premier nœud, il y avait un caillou.
Pas une des jolies pierres à Pétro, non. Juste une bonne grosse caillasse dont les capacités gravitationnelles avaient été longuement testées puis approuvées.

Tout en vérifiant la solidité de son installation, la petite gueuse ne cessait de ronchonner.


On va monter sur l’bateau elle a dit Pétro… Gnagnagna… Même pas vrai ! On fait que attendre icite… Grrmmmll… On s’ennuuuuie ! Pff ! Bouge pas j’te dis ! Faut ben j’m’occupe pendant c’temps-là…

La simplette tapota la tête croûteuse et dégoulinante de tiques du Corniaud avec condescendance.

Pleure pas ! Grâce à toi j’va pas m'ennuyer…

Grand sourire un brin sadique sur les bords.
Bulle avait sans doute trop côtoyé la Mouche, cette vilaine gamine qui prenait toute la couverture la nuit quand elles dormaient toutes deux dans la charrette.


Pis fallait pas boire l’fond d’mirabelle !
Ajouta-t-elle en agitant un doigt féroce sous la truffe du clébard.

C’est ainsi que la vagabonde comptait passer le temps, en attendant que Pétro l’avertisse de la suite des événements.
Et puis elle devait bien se l’avouer, tenter de noyer le chien occupait agréablement ces longs jours d’attente.

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Milo
Avec un soupir, le géant se laissa tomber lourdement sur l'une des nombreuses chaises en chêne de l'auberge, harassé par son travail quotidien à la mine. Il le savait, les entrailles de celle qui nourrissait nombre de petites gens à leur insu finirait bien par l'avoir, tôt ou tard. C'est pourquoi il songeait de plus en plus à revenir à de simples travaux comme ceux des champs.

Perdu dans ses pensées, il massa sa senestre, Azurs détaillant sans même s'en rendre compte l'endroit. Une salle principale assez grande pour accueillir les voyageurs de passage, aux murs recouverts de crochets, plus ou moins espacés, pour accueillir les lanternes, conférant ainsi un aspect relativement intimiste à la pièce. Sur le mur de gauche, lorsque le voyageur, l'habitué ou l'occasionnel entrait, soutenait une grande cheminée, au foyer ronronnant comme un gros chat repu et satisfait de sa journée.

Fermant les yeux un instant, il s'accorda un moment d'absence pour réfléchir à sa présence icelieu. Un baptême rapidement expédié, par une connaissance et amie de Breiz, suivie d'une pastorale de mariage tout aussi expéditive. Lui ne croyait plus en Aristote depuis de nombreuses années. Depuis qu'il avait compris qu'il ne pouvait compter que sur lui-même, que toutes les prières du monde ne serviraient pas à le sortir de son enfer. En fait, tout ça n'était qu'une porte pour rendre officiel, uniquement sur papier, un mariage que son coeur considérait déjà comme acquis. Nul besoin pour lui de cérémonies pompeuses, de beaux-atours. Mais le monde n'était pas ainsi fait, et il avait dû s'en accommoder.

Une voix le tira de ses pensées, un "bonjour" lancé avec trop d'entrain pour qu'il appartienne à l'une des paysannes venant parfois se reposer quelques minutes dans une taverne quelconque. Haussement de sourcil, il observa la nouvelle entrante. Un sourire ironique vint se peindre sur ses lèvres, devant l'immobilité de la brune. Au moins, il aurait de quoi passer le temps sans embêter la rousse.


- 'Jour. J'sais bien qu'j'suis un mâle parfait, qu'toutes les femmes sont folles d'moi, mais c'pas une raison pour rester muette comme une carpe.

Azurs ironiques, sourire railleur. Et blond attendant la joute verbale avec impatience.
Ptronille25
La veuve le dévisagea en silence avant de se lancer à répondre, impressionnée par la carrure de l'inconnu qui dépassait Astutus d'une bonne tête. Et pourtant Dieu sait si feu son époux ne passait pas pour petit. L'homme de surcroit n'avait rien d'un mal-nourri. Il devait pouvoir facilement porter un ou deux quintaux sur le dos sans s'effondrer.

Immédiatement, Pétronille imagina le parti qu'elle pourrait tirer d'une telle force. Si le bateau venait à s'échouer sur un banc, il faudrait des bras solides pour le haler depuis la rive jusqu'à retrouver un passage moins ensablé.

Restait à savoir si l'homme était honnête. Les tavernes regorgeant souvent de dragouilleurs et de malandrins, les rencontres y étaient toujours plus ou moins hasardeuses. Les premiers, elle en faisait son affaire. Les voleurs de grands chemins, en revanche ...
Elle effleura des doigts son corsage pour les poser superstitieusement sur sa médaille de baptème avant de lui adresser un sourire.


Vous cherchez à vous louer ?
Milo
Haussement de sourcil, tandis que la brune le dévisageait. Avant de plisser les yeux, essayant de percer la caboche de la femme. A quoi pouvait-elle bien penser, tout en le zieutant ainsi. Le jaugeant pire que s'il était un boeuf au marché. Il lui rendit son regard, éclats tantôt railleurs, tantôt goguenards changeant la couleur de ses yeux.

- Si j'cherche à m'louer ? Léger coup d'oeil à la rouquine. Pas vraiment non. D'une, z'êtes pas mon genre, d'deux, j'ai d'jà botte à mon pied.

Il tendit la jambe gauche pour lui agiter ledit pied chaussé sous le nez. Comme preuve de sa bonne foi et aussi pour détourner son attention. Lui, il peut détailler les gens autant qu'il le souhaitait. L'inverse en revanche, lui était des plus difficile.

Déjà, foule de questions se pressaient dans son esprit, augmentant la pile bien trop fournie à son goût. Que faisait-elle ici, que cherchait-elle, aussi. Elle ressemblait plus à une bigote venant tout juste de sortir de la messe qu'à une traînée cherchant client. Dans un signe nonchalant, le géant effleura la main de la rouquine, avant de la reposer sur sa cuisse.

Pas Bourguignonne non plus, au vu de l'accent qu'il devinait poindre. Cela faisait maintenant assez longtemps qu'il côtoyait les Bourguignons pure souche pour les reconnaître de ceux de passage.


- Vous cherchez quoi ?

Curiosité titillée malgré tout, on ne peut pas empêcher un chieur de l'être.
Ptronille25
Pétronille rougit légèrement en s'entendant parler lorsqu'elle réalisa sa maladresse. Par Aristote, et s'il allait croire qu'elle le taxait de vantardise lorsqu'il se prétendait parfait ? Pourvu qu'elle ne l'ait point vexé. Elle s'apprêtait à s'excuser, lui expliquer qu'il n'était point dans son propos question de louanges mais de louage et que ...

Elle baissa les yeux devant le regard moqueur de l'homme dont la réponse acheva de la faire virer pivoine.
Pas son genre ... Mon Dieu ... Vraiment, avait-elle l'air d'une ... d'une ... enfin de celles qui cherchent à pimenter leur vie en achetant les faveurs des hommes ? La pensée qu'on puisse croire une telle chose l'horrifia.

Elle inspira profondément pour se donner le temps d'encaisser puis releva les yeux, prête à faire front pour se sortir de cette humiliante situation.
Sourire en coin, la main possessive de la rousse posée sur sa cuisse, il guettait sa réponse. Sa compagne ?
La veuve entrevit brièvement ce que devait ressentir toute souris face à un chat. Minuscule, elle se sentait minuscule ...


Je parle de louer vos bras. Rien de plus.
Silence gêné, avant d'ajouter laconiquement
Pour un bateau. A charger, manoeuvrer, décharger ...
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