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Info:
Arrivée en terre d'Arquian, installation d'une pile électrique rousse et d'un blond ironique

Enfin arrivés, oh yeah!

Breiz
Elle a guidé le blond à travers le hall d'entrée, dans les escaliers, vers l'aile droite du château, à travers les corridors. Pour finir par arriver dans leurs appartements.
Les malles sont déjà arrivées. La rouquine fait traverser le salon au géant, assez rapidement, puis le petit boudoir, aux murs encore nus, précisant que les tapisseries qu'elle veut acheter à Dijon sont pour cette pièce, avant d'arriver dans la chambre.

L'argent pétillant, elle pousse la porte, offrant à la vue du géant ce qui sera leur écrin. Parce qu'elle le sait, ils n'ont pas besoin de plus de place que l'immense pièce. La salle fait presque le double de l'espace qu'ils avaient chez elle, à Mâcon.
Sur leur droite, les fenêtres. Sur leur gauche, la cheminée, entourée, comme la rouquine aime, de profonds fauteuils et d'une table basse.Face à eux, le grand lit. Un appel. La rouquine n'a pas lésiné sur le confort de cette pièce, encore moins sur celui du lit. Elle a promis ses nuits au blond. Qu'elles soient de débauche ou de tendresse, le lit sera leur refuge. Draps soyeux, fourrures et édredons, elle a cassé sa tirelire pour eux. Il ne le sait pas. Elle ne le lui dira pas.
A leur gauche, la cheminée, encadrée de deux alcoves. L'une, la plus proche de la porte, est restée vide, elle y rangera peut être des coffres à vêtements, si leur garde robe venait à s'agrandir. L'autre, la plus proche du lit, renferme un petit lit, derrière des rideaux laissés ouverts. Au sol, en guise de descente de lit, de chaudes peaux de moutons.

Du regard, elle chasse les serviteurs qui ont apporté les malles, les remercie lorsqu'ils passent la porte, qu'elle referme derrière eux.
Elle sourit, timidement, au blond.


Alors? comment tu trouves?

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Milo
Gauvain dans les bras, un regard désespéré aux serviteurs qui prennent en charge les malles, il suit la tornade rousse sans avoir le temps de se repérer, à travers le dédale du château. Tout juste s'il a conscience qu'ils seront dans l'aile droite, jusqu'à arriver, enfin, à leur lieu de vie.

Intimidé, il passe le pas de la porte, le coeur affolé, observant la pièce avec un air pantois. Beaucoup plus grande que la petite chambre de Mâcon, bien qu'agencée dans la même idée. Gêné, il danse d'un pied sur l'autre, peu habitué à ce qu'on lui apporte de telles marques d'attention. Se sentant un peu comme un intrus, dépareillé avec la chaleur et la douceur que renvoie la pièce. Pourtant, avisant le sourire radieux de la jeune femme, il ne laissera pas ses craintes affleurer. Il desserre son étreinte sur l'enfant et le pose à terre, lequel découvre en même temps que le géant la pièce feutrée.


- C'est...

Il avance de quelques pas, tourne sur lui-même pour s'imprégner de la pièce. Comme un gamin, prudent, il laisse sa main gantée effleurer les fauteuils, éprouver le moelleux du lit, filant ensuite vers les alcôves, à la recherche d'une porte dérobée ou secrète. Sourire en coin lorsqu'il prend conscience de ses gamineries, imité de loin par le bambin. Il revient vers la rouquine, rougissant légèrement, tournant une dernière fois sur lui-même, déposant un baiser sur son front, avant de plonger les Azurs dans l'Argent, ému.

Ne finissant pas sa phrase, se rendant compte que les mots ne pourraient pas refléter ce qu'il ressent. Parce qu'il n'y a rien dire, qu'il sait qu'il n'a pas besoin de parler pour qu'elle devine sa reconnaissance. Un froncement de sourcils vient toutefois assombrir son visage, tandis qu'il prend conscience que le baron n'a certainement pas dû financer tout ça. Un murmure lui échappe, sans qu'il ne puisse le retenir.


- Ca a dû te coûter une fortune, je ne mérite pas tant...
Breiz
Elle sourit, adossée au mur, alors qu'il parcourt la pièce, explorant les recoins. Sourire qui s'élargit, lorsqu'il revient vers elle, ses inquiétudes transparaissant sur son visage, lorsqu'il ne peut retenir une question. Elle l'enlace, glisse ses mains au creux de ses reins, l'attire vers elle, l'argent pétillant.

Un peu. Mais je vis ici aussi Milo, ce n'est pas que pour toi hein! Faut partager!

Amusée, elle lui croque le menton, avant de reprendre :
J'voulais un endroit qui... Soit rien qu'à nous trois... Du regard, elle pointe Gauvain, qui explore la chambre, ravi. Oui, elle voulait un écrin pour se reconstruire, pour être une famille. Une famille étrange, bancale, une famille de veufs, d'orphelin, une famille de roturiers installés dans un château qui n'est pas le leur. Une famille en reconstruction. Mais une famille tout de même.
Oui, elle avait vu légèrement au dessus de ses moyens. Mais le jeu en valait la chandelle.

Elle ne reprit pas la parole, se blottissant contre lui, les yeux mi-clos, gardant une oreille attentive aux trilles aigües émises par l'enfant.
Tendue, malgré elle. Parce qu'elle a peur d'en avoir trop fait, parce qu'elle craint que ses efforts ne conduisent qu'à la fuite du blond.
Alors elle le serre, plus fort, pour qu'il ne parte pas. Pour qu'il sente qu'elle ne veut que lui, que si ça ne tenait qu'à elle, ils resteraient dans cette chambre, à cet instant, figés, dans l'éternité.

Un cri de l'enfant l'arrache des bras du blond. Le bébé ravi est debout sur son lit, épée de bois brandie. Elle sourit, se tourne entre les bras du géant, s'adossant à lui, observant son fils. Les mains liées à celles de son amant, ramenées contre son ventre, elle lève le visage vers lui, et murmure :


C'pour lui, aussi... Il aime tellement cet endroit... Il est si heureux ici...

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Milo
- Promis, je partagerais.

Un éclat de rire pour ponctuer cette phrase, rougissant légèrement. Honteux, parce qu'il n'a plus l'habitude de penser autrement qu'en solitaire. Il se laisse aller contre elle, une main caressant doucement son dos, plongé dans son regard. Touché au plus profond, même s'il ne sait comment l'exprimer.


- Il le restera min flammande, je te le promets.

Il jette encore un coup d'oeil alentours, s'habituant peu à peu à la pièce. Observant le bambin jouer, ravi de découvrir un nouvel endroit. Lui, pose son front contre celui de la rouquine, répondant à son étreinte de toutes ses forces. Peur qui s'étiole lentement, à mesure que son esprit, apaisé, accepte l'idée qu'il fait maintenant partie d'une famille, d'un tout. Qu'ils ne sont plus qu'un.

Sur ses lèvres, un sourire. Foutant en l'air les doutes, les vieilles récriminations de son esprit. Les phrases du passées, railleuses au possible, sur lui, sa vie, son devenir. Foutant en l'air ses sombres paroles, lancées, alors qu'il avait main-mise sur son esprit. « Tu n'es rien, tu n'arriveras à rien, tu ne répandras que malheur et douleur sur ton chemin ».

Il se colle davantage au corps de la jeune femme, serrant plus fort que de raison les mains posées sur son ventre. N'être qu'un oui. Ne pas oublier cette entité, où trois âmes étroitement liées tourbillonnent. Lentement, il dépose un baiser chaste sur les lèvres de la jeune femme, avant de retourner au bambin.


- Alors on tâchera de le lui faire toujours aimer.

Douleur qui transperce une fois de plus sa senestre gantée, lui arrachant un grognement, tandis qu'il pèse un peu plus sur le corps gracile de son amante. Silencieux, parce qu'il n'a pas besoin d'en dire plus.
Breiz
Ça, c'était trop génial! Il était déjà venu une fois ici, avec Maman, y'avait pas longtemps, il avait tout bien visité, mais le petit lit n'était pas là. Pourtant, il était parfait, ce petit lit!
On aurait dit sa maison, et lui il était le chevalier de l'épée et...


Yaaaaaaaaaaahiiiiii

Voila! C'est proclamé, il l'a dit, c'est sa maison et il défiera quiconque essayerait de la prendre d'assaut. Parce qu'il est super fort, lui, il avait une épée maintenant!
Voyant arriver la malle de ses jouets, il descend prudemment du lit, sous le regard Inquiet de Maman. Elle devrait savoir, pourtant, qu'il savait faire! Il le faisait tout le temps, à la maison!
Il se dirige vers le coffre, l'ouvre, sortant les jouets de bois un par un, jusqu'à trouver la molle poupée de chiffon, au fond. D'un pas assuré, il retourne vers le lit, y assoit le personnage de tissu, calé contre un coussin. Retour vers le coffre, vide! Han! les jouets sont déjà tout par terre! Accroupi, les mains sur ses genoux, le fondement servant de balancier à son équilibre, il entreprit de scruter l'horizon, enfin, les jouets, à la recherche de celui qu'il voulait. La dague en bois, comme une épée de chevalier mais plus petit, et moins pointu aussi... Ça ferait une super épée pour son écuyer! Ah! la voilà!
Il saisit le jouet, se relève - sans tomber ! - et s'en va confier la dague de bois, à pointe ronde, à la poupée de chiffon. Grimpant à nouveau sur le lit, l'épée à la main. Un chevalier, ça n'abandonne pas son épée! Et maintenant, il a un bébé à défendre, comme Maman! Il se penche, doucement, embrassant la poupée de chiffons, avant de se lever sur le lit, épée brandie. Alors! Y sont où les méchants?!

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Elle surveille Gauvain qui descend du lit, suit du regard ses allées et venues pour placer la poupée, trouver la dague-jouet qu'elle a taillée elle même, prenant soin de n'y laisser aucune écharde, d'émousser tous les dangers, arrondissant la pointe.
Visiblement, l'enfant veut protéger la poupée contre... Quoi donc?

Elle se pose encore la question lorsque le blond grogne, pèse plus lourd contre elle. En silence, elle dénoue le gant de cuir noir, le fourre dans la poche de son ample robe sombre, avant de masser doucement la paume mutilée. Elle ne comprend pas que la blessure, pourtant refermée, reste à ce point douloureuse. Elle sait qu'il a été mal soigné, mais...
Elle secoue imperceptiblement la tête, se laisse peser plus lourdement contre lui, équilibrant son poids. Paume pétrie entre ses pouces, toujours.
Elle lève le visage vers lui, se dévissant le cou, à la recherche des Azurs, pour savoir si son traitement est efficace. Elle sait que l'océan ne peut lui mentir, et trahira son propriétaire au besoin.

Main toujours massée, elle l'embrasse sous le menton, ne pouvant se hisser jusqu'à ses lèvres, avant de se tourner à nouveau vers l'enfant et ses jeux. Détaillant le reste de la pièce. Savourant leur nouvelle intimité.

Oui... Ici, ils auront peut être le havre de paix auquel ils aspirent. Ici, improbablement, dans ce château que la rouquine avait toujours considéré comme un refuge, chez cet homme dont elle avait repoussé maintes fois les faveurs, refusant de faire partie de la masse, l'aimant trop pour accepter de devenir quelconque à ses yeux.
Chez cet homme qui le premier lui avait fait entrevoir que le désir n'était pas mort en elle. Chez celui que, depuis quelques semaines, depuis sa rencontre avec le blond, elle considérait comme un de ses amis les plus proche. Au mépris des rumeurs qui pourraient courrir à leur sujet.

Théo avait toujours été le gardien de sa paix, depuis qu'ils se connaissaient. Le provocateur de nombreux tumultes, aussi. L'instigateur, sans qu'il ne le sache, probablement, de son amour pour le géant blond. S'il ne l'avait pas provoquée, jusqu'à affaiblir les remparts qu'elle érigeait autour de son âme, elle aurait probablement tué ou fui le blond, au lieu de lui offrir son âme sur un plateau de givre.

Elle se tourna à nouveau entre les bras du blond, se pendit à son cou, sans prévenir, soudain enthousiaste au delà du nécessaire.


Je suis sure qu'on va être bien!

Et de sourire, comme une jouvencelle à l'idée de son premier bal

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Milo
Amusé, il suit les pérégrinations du mouflet. Conquérant sûr de lui, qui va et vient entre le coffre à jouet et son lit, qui, il l'a bien compris, sera sa demeure pour la nuit. Géant qui grogne encore mais de satisfaction cette fois, lorsque la jeune femme masse sa main. Il sait qu'elle est étonnée qu'après tant d'années, la blessure puisse lui faire mal. Pour lui, rien de plus normal. Sitôt la main clouée, les soins n'ont jamais été prodigués. Ou si peu. En cachette, bandelettes retirées sitôt l'Ombre retrouvée.

Ses pensées dérivent sur le propriétaire du château, étonné que celui-ci accepte sa venue sans même le connaître. Se demandant, également, quels liens unissent Breiz et le baron. Curiosité pour mieux comprendre, plutôt que réelle jalousie. Pour savoir à quel homme il aura à faire, s'il est de ceux qui le mépriseront parce qu'il est différent, qu'il prend la vie avec cette ironie mordante qui le caractérise si bien.

Azurs qui détaillent la pièce, encore. Ce nid douillet aménagé par la rouquine, juste pour eux. Une bulle de douceur et de tendresse, dans ce monde hostile et désabusé. N'osant trop y croire. A ce qu'il voit, à cette femme qu'il tient dans ses bras et qui lui sourit, océan contre argent, à cet enfant qui joue non loin d'eux.

N'osant trop y croire parce que, depuis cet enfer vécu entre les parois d'une prison, sa vie n'a été qu'un chaos indescriptible. Bâti sur les ruines de ses espoirs déçus et de ses rêves envolés. Et si tout ça n'existe pas ? Et si tout n'est qu'un rêve de son imagination fébrile ? Qu'il se réveillera, en sueur, dextre crispée sur sa senestre ramenée contre son ventre, sueur perlant le long de son corps, douleur et tourments imposant leur présence à travers un voile opaque. Celui des psychotropes fournis par les moines pour l'aider à rester en vie, après son poutrage à Blois, oscillant entre hallucinations et cauchemars étranges.

Le poids lui faisant courber le dos le ramène à la réalité, petit brin de femme excité pendue à son cou. Il sourit, la serrant plus fort que nécessairement contre lui. Azurs radieuses de la voir ainsi. Heureuse, détendue. Vivante. Senestre dénudée caressant le contour de son visage, suivant la ligne gracile de ses traits, ses pommettes, sa bouche. Pour finir par se perdre dans la chevelure flamme.


- Moi j'en suis certain. Il pose son front contre le sien, inspirant cet arôme qui fait vibrer chaque fibre de son être. Cette pièce, elle est à nous. Rien qu'à nous. Et ça mon amour, personne ne pourra ne nous l'enlever.

Un baiser sur ses lèvres, tendre et passionné, avant de se pencher et de prendre le bambin, tout près d'eux. Avec un sourire, il le tien sur un bras tandis que l'autre enlace sa mère et la tient serrée contre lui. Déposant également un baiser sur le front de l'enfant.

- Alors Lillä rav, ta nouvelle maison te plaît ?
Breiz
Elle sourit sous le baiser, étonnée, comme à chaque fois qu'il la touche, de ne pas être rebutée par le contact.
Depuis son veuvage, les hommes qui pouvaient la toucher, même l'effleurer, sans provoquer de frissons de dégout se compte sur les doigts d'une main.
Elle prolonge, donc, le baiser, tendrement, le ventre grondant déjà de désir, jusqu'à ce qu'un petit renard s'infiltre entre eux.
Elle lui sourit alors que, assis sur le bras du blond, il est presque plus grand qu'elle. Elle pose sa tête contre le torse du géant, quand il la serre contre lui, reformant cette étrange famille qu'ils étaient devenus, en si peu de temps.
Lentement, elle lève une main, caresse la joue de son amant, se perd dans les blés un instant, avant de plonger son regard dans celui de son fils.


Sur qu'il va se plaire ici. Il y a passé une chouette Noel déjà!

Elle sourit, encore. Incroyable qu'elle se soit pas encore fait un claquage des zygomatiques avec tout ce qu'elle sourit depuis quelque temps.


Chat!

Et meeeeee*de! Elle avait pensé à tout sauf à ça. Que Gauvain puisse réclamer son nouveau meilleur ami, Graou le chat de la taverne, le terrible dragon que le fier chevalier Gauvain tuait régulièrement d'un coup d'épée de bois.
Elle hésite. Déménager le chat? Expliquer à l'enfant qu'il il y a toute une flopée de bestioles à pourfendre, et que le chat doit rester à la taverne pour en chasser la vermine? Ou déménager le chat? Ou...
Elle inspire.


Le chat est resté à Mâcon Gauvain, il va s'occuper de la taverne avec Tonton Legond. Ici y'a d'autres bêtes pour jouer. j'crois même qu'y a un gros lapin dans la cuisine, Mathilde nous le montrera peut être plus tard, si on le lui demande?

Un sourire, à nouveau. Parce qu'elle essaye d'imaginer le mouflet courir après le lapin. Parce qu'elle suppose que Théo courra après le mouflet courant après le lapin.
Délicatement, elle vient cueillir l'enfant dans les bras du blond, le câline encore un infime instant, avant que le preux réclame qu'on le dépose, pour repartir explorer, du coté des coffres qui sont accolés aux murs, sous les fenêtres, cette fois.

Elle le suit un instant du regard, jette un coup d'œil à la porte. Personne n'avait l'air de venir, encore. A nouveau, elle se blottit entre les bras du blond, s'enivre de son odeur, une main perdue dans l'or de ses cheveux. Amoureuse.

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Milo
Muet, il enlace la jeune femme, senestre posée au creux de son dos et dextre sur sa nuque, la maintenant contre son torse, surveillant du coin de l'oeil les aventures de la mini tornade rousse. Un sourire tendre au coin des lèvres. Nostalgique et perdu dans les affres de son passé, aussi.

Quand son chemin a croisé celui d'un gamin un peu plus vieux, aux yeux bleus foncés et non gris. Opale si évanescente qu'il doit se concentrer de toutes ses forces pour se souvenir du contour de son visage. Opale lumineuse comme une étoile dans une nuit sans nuages, masquant tout le reste. Mais étincelante de milles feux, assez pour qu'il s'en souvienne, à défaut de se rappeler le son de sa voix et ses traits enfantins.

Souvenir peuplé d'elfes, de contes et légendes de son peuple, de chimères à la gueule emplie de bave et à l'haleine fétides. Pas besoin de preux chevalier, juste une once d'imagination débordante pour échapper à un quotidien trop douloureux et humiliant pour pouvoir le porter aux nues. Jour et nuit entrelacés comme des amants impudents et impudiques, se ressemblant à tel point que l'union aurait pu-être qualifiée d'incestueuse.

Il sert la jeune femme plus fort contre lui, enfouissant la tête au creux de son épaule, inspirant son odeur. Se laissant porter par d'autres images, le ramenant là où le tableau devient flou et incertain. Couleurs noyées et diluées pour ne former plus qu'une palette où ressort des teintes auréolées d'Emeraude et d'une chevelure ébène. Une odeur aussi, proche de la sienne, mais plus sucrée. Fragrance boisée, résineuse, rappelant les grandes forêts de conifères de son pays.

Juste avant de relever la tête, et de s'imprégner de son présent. Du bout des doigts, Azurs grandes ouvertes. Tenant dans quatre pierres de lune, une rivière de lave chatoyante. Un corps gracile et nourricier, une âme innocente se prenant pour un exterminateur de vermine écaillée.

Un rire, irrépressible, le secoue. Notes lavant une grande partie de ses doutes, ses craintes. Refoulant ses démons, reprenant peu à peu confiance. Peu importe ce que sera demain, il profite de ce qu'il a à portée de main. Une femme chère à son coeur, un mouflet qui n'est pas le sien, mais qu'il considère comme tel. Une vie à construire, enfin, après de longs mois d'errance et de peur. Même la douleur dans sa senestre est refoulée.

Sans crier gare, il se laisse tomber sur le lit, entrainant la rouquine, testant mine de rien la solidité de la charpente, qui ne gémit ni ne grince sous son poids. Mèches échappées de leur carcan de cuir bleue, jouant sur son visage, de la même couleur que celle qui ceint le poignet de la jeune femme. Il tend sa main droite, pour prendre l'objet orné de ce liseré bleu, caressant distraitement le lien qu'il connait pourtant par coeur. Etonné que ce lien qui ne l'a pas quitté depuis la donation par ce vieux soldat dégoûté par le traitement infligé soit encore si solidement ancré en sa nouvelle demeure.

Là, perdu dans le moelleux des draps et des fourrures, un sourire béat sur les lèvres, océan contre argent, il lie ses doigts à ceux de la rousse. Pulpe caressant une fois de plus la ligne bleutée.

En silence.
Breiz
Elle se laisse tomber à ses cotés, dissimulant la légère grimace de douleur, causée par le choc à sa jambe. Puis elle se tourne, à demi couchée sur lui, et le regarde. L'Azur s'enfonce dans l'argent, alors que du bout des doigts il effleure le lien bleu qu'il lui a passé au poignet, plus d'un mois plus tôt. La faisant sienne, imposant sa marque. Sa possession.
Elle baisse un instant les yeux sur les doigts qui jouent avec le lien, avant de se replonger dans l'océan, l'oreille aux aguets. C'est que le mouflet, pour petit qu'il soit, est champion toutes catégories pour faire des conneries.

Lentement, elle se penche, jusqu'à coller son front à celui du géant, voilant leurs visages d'un rideau d'or rouge. Il faudra qu'elle pense à nouer à nouveau ses cheveux. A acheter une coiffe. Le géant mérite qu'elle mette publiquement fin à son deuil. Le géant mérite... Tout.

Elle sourit, amoureuse, avant de poser ses lèvres sur celles du géant.
Ravie que Mathilde prenne son temps pour avertir le maitre des lieux de leur arrivée. Jouant avec les doigts entremêlés aux siens. Soufflant sur les mèches rousses qui la chatouillent. Avant de se blottir contre lui, tête contre son torse, les yeux mi-clos. Retrouvant immédiatement l'état de quiétude semi-béate, apaisée de tous ses démons, oubliant pour un moment tous ses dossiers. Le coffre qui l'attend déjà près du bureau, au salon.

Lentement, elle entortille les cordons de la chemise du géant à son index, écoutant battre son cœur qui résonne contre son oreille. Savourant le calme de la pièce, où les seuls bruits sont ceux qu'émet l'enfant, et ceux, étouffés, de la nature. Étonnée du calme qui règne, après le tumulte de la ville et de la route. Surprise aussi, surtout, de l'avoir oublié, ce calme d'Arquian.

De sa main libre, elle pianote sur le torse du géant, alanguie, déjà.

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Theognis
Mathilde n'a rien ajouté, n'a rien précisé, elle a simplement tourné les talons sans se soucier des questions du Baron à moitié enfoncé dans un tonneau de mousse.
Il s'y replonge et fait des bulles. Milo... Ce nom lui dit quelque chose. Un souvenir qui gratte sa mémoire, sans qu'il ne puisse rassembler ces copeaux dans une figure cohérente.
En tout cas, le Baron, qui se croyait la chasse gardée, exclusive, de la rousse, se retrouve second de liste. La situation devrait le réjouir. Jamais, il n'a ressenti autre chose qu'une belle amitié pour sa Rusée. Jamais, l'aiguillon du désir n'a percé son ventre d'une brulure infernale.

Maintenant que le nom de Milo résonne en sa tête dans un écho insupportable, le voilà ennuyé, déçu. Comment? Breiz lui en préfère un autre? Est-ce possible qu'elle s'éveille à l'amour dans les bras d'un autre? Cet amour, dont le Baron nie l'existence, niche dorénavant sur les terres d'Arquian?
Voilà un mystère qui mérite d'être éclairci. Et Théo chasse les bourdons de ses pensées, comme il se frictionne la peau avec de rugueuses serviettes. Efficacement, inutilement. La crasse revient toujours, se dit-il.

S'habillant sans hâte, il prend même un soin particulier à choisir ses vêtements. Sans vraiment le remarquer, par orgueil, il se montre élégant, dans les couloirs qui mènent aux appartements de l'Intendante.

Personne au salon. Intrigué, il pousse la porte du boudoir. Là encore, personne. Pas même le signe d'une présence masculine. De plus en plus curieux, et d'un naturel sans-gêne, il tourne la poignée de la porte de la chambre et franchit le seuil dans un bon élan. Ce qu'il découvre alors le stupéfie.


Lui!

L'inconvenant de l'auberge des Halles de Paris! Le trouble-fêtes de la partie fine dans une chambre aux accents exotiques, le faquin égaré au premier étage d'une auberge sur la route d'Orléans, l'insolent au langage grossier! Il tourne des yeux étonnés aux reflets de colère vers Breiz, ignorant Gauvain qui brandit son épée devant l'intrus.

Lui?

Il parvient néanmoins assez vite à se calmer, ne serait-ce qu'en prenant conscience qu'il a surgi comme le diable d'une boite dans cette chambre. Sa faute se lit sur le visage de la rousse. Déjà sa conscience le travaille: ce fameux jour, en proie aux hallucinations, dévoré par l'alcool, avait-il toute sa raison pour juger d'un homme?

Ouille!

Il se tient le tibia en grimaçant violemment. Gauvain l'a frappé aux jambes de son épée de bois.

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Breiz
Bien fait!

Réponse de gosse, comme toujours face à Théo. Vrai, c'était bien fait. Il n'avait qu'à pas entrer dans ses appartements sans se faire annoncer. Il n'avait qu'à pas entrer dans sa chambre sans prévenir. Il n'avait qu'à pas avoir l'air aussi furieux en prononçant cet unique mot.
"Lui?" Et tout le dédain dont il était capable contenu en trois petites lettres.
Alors oui, c'était bien fait. Il n'avait eu que ce qu'il méritait : un bon coup d'épée en bois sur le tibia.
Le fier chevalier semblait prendre son rôle de défenseur très à cœur.

La rousse s'est levée, furieuse de s'être fait surprendre. Il était entré, violant sans vergogne son intimité. Furieuse, oui, parce que la Breiz tendre et languide n'appartient qu'au blond. Théo a beau être une des personnes qui la connaissent le mieux, il ne connait pas tout. Il ne connait pas cette femme amoureuse, et elle ne souhaitait surtout pas qu'il la voie, masques tombés.

Elle lui fait face, déjà, index accusateur pointé sur lui. S'interposant, sans s'en rendre compte, entre le corps de son amant et la colère de son supposé patron.


De quel droit parles-tu sur ce ton? Tu t'prends pour qui, Baron? Le dernier mot est presque craché, tant elle est persuadée que c'est la noblesse en Théo qui ressurgit, le poussant à ce dédain envers le blond vagabond.
Comment pourrait-elle imaginer qu'ils se sont déjà croisés? Qu'ils se connaissent?
Elle ajoute, sa fureur augmentant au rythme, effréné, des pensées qui se bousculent dans sa tête :


Et depuis quand juges-tu les gens sans les connaitre?

Elle envisage une seconde de mettre la réaction de Théo sur la jalousie. Après tout, elle est une des rares femmes de Bourgogne à se refuser à lui. Son orgueil voudrait qu'il soit vexé par le fait qu'elle se donne à un autre. Mais l'histoire lui a déjà prouvé que le plus grand coureur de jupon du duché ne perd pas de temps à jouer le mâle blessé quand une conquête lui échappe : il passe à la suivante sans attendre. L'idée est donc rejetée aussi vite qu'elle est venue.
Ne reste que l'implacable arrogance de la noblesse, dont pourtant il n'avait jamais fait preuve jusqu'à présent.

Elle n'ajoute plus rien. Trop suffoquée de colère pour parler. Hématites assombries, acier tranchant, rivé aux yeux Nuit.

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Theognis
Il s'asseoit, sur une chaise trop petite, et masse son tibia, un instant. Il y aurait beaucoup à discuter sur le rang social et les prérogatives de chacun, certes. Mais, en pénétrant dans l'intimité de sa chambre, Théo sait qu'il a commis une faute. Il n'est pas habitué aux portes closes, aux endroits secrets, car tout lui appartient, ici. Gauvain lui a démontré qu'il existait à présent de nouvelles murailles entourant des lieux interdits. Quant à Breiz, furieuse, il l'écoute à peine. Elle parle à côté, elle ne peut pas savoir. Étonnant qu'elle ne lui reproche pas davantage cette intrusion inopinée. La peur d'admettre une faiblesse? Le Baron n'a pas l'après-midi pour s'interroger.
Seulement, il ne sait pas quoi dire. Sauf la vérité. Mais elle serait peut-être plus blessante qu'un coup d'épée en bois sur le tibia. L'image de Breiz dans les bras de Milo, heureuse, alanguie, le travaille. Ne le culpabilise pas: le Baron est toujours innocent. Mais elle est passée par tant d'épreuves....Les mots terribles flanchent les uns après les autres.


Pardonne-moi Breiz, je n'aurai pas du entrer dans ta chambre sans frapper à la porte....Tu as un garde vaillant!

Léger sourire à Gauvain, qui le menace encore, aussi Théo se tient prêt à le désarmer. Mieux vaut jouer avec le fils qu'affronter le courroux de la mère....

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Milo
Il ferme un instant les yeux, savourant le calme de l'endroit, uniquement troublé par les trilles de Gauvain. Avant que les Azurs ne s'ouvrent à nouveau, fixant le plafond, esprit tournant à pleins bouillons, tandis que sa dextre redessine le fameux symbole. Depuis combien de temps ne s'est-il pas écouté ? N'a-t-il pas écouté son coeur battre, pulsations résonnant dans chaque fibre de son être ? Probablement depuis trop longtemps. Peut-être pas depuis qu'il était dans cette chambre, son chien couché sur le tapis devant la cheminée.

Un froncement de sourcil, un pincement au coeur tandis qu'il repense à la fourrure soyeuse de l'animal. Sans nouvelles de lui depuis des mois. Enfin, pas tout à fait. Il est avec Luthifer, donc il va bien. Du moins l'espère-t-il.

Il se lève d'un bond, quand la porte s'ouvre avec fracas. Sur le maître des lieux, visiblement. Maître qui ne lui est pas inconnu. Un sourire ironique sur les lèvres, le géant observe le baron déclamer son amour d'une bien étrange manière.

Pour sûr, qu'il se souvient. Perdu dans Paris, prenant comme de coutume cet accent et ce phrasé qui en fait bondir plus d'un. Jouant sur les mots graveleux au possible, pour mieux faire fuir les imbéciles. Et cette fois là n'a pas dérogé à la règle. Pour quoi faire, d'ailleurs ? Et c'est donc là, une porte et un mur le séparant du baron et de la presque orgie qu'il avait demandé son chemin. Se moquant bien de savoir l'éventuel dérangement provoqué.

Silencieux, il se place à côté de la rouquine, légèrement en retrait. Glissant une main dans son dos, autant pour la calmer que pour marquer son territoire. Azurs railleuses, comme toujours. Se moquer plutôt que de montrer son trouble, ou ses faiblesses. Il se demande soudain, jaugeant le noble, quelle est la nature des relations entre lui et la jeune femme. Profonde amitié ? Amour platonique ? Un baron jaloux de n'avoir pas eu ce que lui, en quelques heures, a réussi à toucher du doigt ?

Il plisse à demi les yeux, se mettant au niveau de l'épaule de la jeune femme, caressant la tête de Gauvain, machinalement. L'écartant aussi, de cet homme dont le comportement le laisse songeur.

- En effet, vous n'auriez pas du. M'enfin, j'suppose qu'en tant qu'maître des lieux et futur employeur d'Breiz, z'allez d'mander un droit d'cuissage aussi ?

Si le ton est moqueur, les Azurs, elles, sont froides, voilées d'une légère menace. Certes, ils sont hébergés chez lui. Mais ils peuvent tout aussi bien repartir. Le géant est habitué à ces notes de dédain qui marquent la voix des nobles aussi ne s'en offusque-t-il pas. Non. Là où il est prêt à bondir, c'est si jamais le baron tente de faire un geste envers la rouquine ou son fils.

- Z'en faîtes pas, si ma présence incommode, j'peux tout aussi bien partir sur l'champ. Avec Breiz et Gauvain, c'la s'entend.

Eclats emplis de défi, aux notes parfois railleuses.
Breiz
Elle glissa une main dans son dos, la posant sur celle du blond. Geste d'apaisement. De supplique, aussi. Pourquoi, pourquoi fallait-il que les hommes se montrent aussi désagréables l'un envers l'autre, quand une seule femme était dans la même pièce? Elle se mordilla la lèvre un instant, avant de lever le visage vers le blond, hématites passant instantanément à l'argent. Plongeant dans l'azur, s'y encrant fermement, avec une nouvelle exigence : ne te fais pas détester. Je t'en supplie.

Elle retint un soupir lorsqu'il parla de droit de cuissage, un autre lorsqu'il proposa de partir. Les yeux à nouveau posés sur Théo.
La encore, une supplique. Un défi, aussi. Ne le déteste pas. Sinon, je pars.
Elle ouvrit enfin la bouche, coupant court à ce que Théo aurait pu répondre.


Non, Milo, il ne fera pas ça. Il ne l'a jamais fait, il ne va pas commencer maintenant.

Elle s'adossa au torse de son amant, passant leurs mains jointes sur son ventre. Il avait marqué sa propriété sur elle en l'effleurant. Elle marquait sa volonté d'être sienne en refermant son bras sur elle. A lui, totalement, et à personne d'autre, jamais. Doigts entrelacées aux siens, elle ajouta, le regard acier rivé dans celui de Théo, s'adressant cependant au blond :

Sans Théo, je serais estropiée à vie, Milo, ce sont ses soins, et ceux de son cinglé de Dragon, qui ont remis ma jambe en état. J'ai passé plusieurs semaines ici, à ne rien faire d'autre que me reposer. Bon, et a courir partout dans les couloir en envoyant bouler quiconque oserait émettre l'idée saugrenue qu'elle devrait garder le lit, ou au moins un fauteuil de sa chambre. A exiger qu'on l'emmène à la mine en coche. A recevoir des invités absolument fous. Mais elle n'allait surement pas apporter ces petites précisions, somme toute assez délicates.

Comme les deux hommes se jaugeaient encore, elle choisit son dernier atout.
Elle finit donc sa déclaration, sur un ton neutre :


Après si votre problème c'est une querelle d'ego, vous pouvez toujours déballer votre petit matériel et mesurer qui a la plus grande. Au moins, le problème sera clair une fois pour toute. Mais ne me demandez pas d'arbitrer.

Voilà. Au moins, les choses étaient clairement dites. Ne restait plus qu'à espérer que le contraste entre la vulgarité des mots et la neutralité du ton fasse son petit effet, et que les deux hommes soient trop choqués par le rouquine pour vouloir encore confronter leurs égos.

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Theognis
Maintenant que surprise et douleur s'en sont allées, d'un regard nouveau il juge la situation. A la réflexion, elle est savoureuse. La rouquine le tance depuis des mois pour qu'il cesse définitivement ses activités de brigand. Et voilà qu'elle accueille dans sa chambre un homme que Théo juge sans hésitation aussi brigand que lui, voire davantage....
Aux paroles de Breiz, il se redresse un peu sur son siège trop petit, fier d'avoir sauvé la maman des périls de la forêt noire. A la question de savoir qui a la plus grosse, il ne bronche pas. C'est lui évidemment!

Ses yeux ne quittent pas le blond railleur. La menace de ses derniers mots ne lui ont pas échappé. Il est le bonheur de Breiz. Le bonheur que le Baron n'a su lui offrir. Il se sent piégé, entre les murs de son propre château, comme un cavalier qui charge à l'aveugle et se retrouve encerclé d'une nuée d'ennemis. Ici, il est étranger à la chambre, aux sentiments de Milo et de Breiz, au regard de Gauvain. D'autant plus étranger que Milo possède un charisme puissant, que Breiz s'y accroche avec des yeux d'amour.

Il est bien ennuyé. Sa confiance envers l'amant de son amie frise le néant. Certainement, elle n'est pour lui qu'un passe-temps, qu'une friandise. Cerise sur le gâteau, elle lui ouvre les portes d'un château, quelques nuits confortables en perspective, quelques trésors en vue, un double butin en somme.
Bref, il ne croit pas ce genre d'animal capable d'amour. Qu'il soit le moins bien placé du monde pour y penser ne l'effleure même pas. Ce qui le préoccupe, c'est la manière et la façon de le dire. Autant négocier une retraite paisible, pour le moment.
Il se lève.


Je te laisse mesurer la sienne, Breiz, je vais dans la pièce à côté.

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