La découverte ...

Aliénor était ravie de se faire promener dans le château, d'autant plus que c'était dans les bras de sa maman, qu'elle aimait décidément beaucoup. Lorsque la course folle dans les couloirs fut terminée, elle aperçut une grande silouhette brune qu'elle ne connaîssait pas. Encore une.

Mais elle n'était pas inquiète pour autant car la voix de sa mère était remplie de joie. Aussi Aliénor n'avait pas peur. Elle était d'ailleurs plus interessée à tenter d'attraper une des blondes mèches de la chevelure maternelle que par ce que pouvait bien lui raconter sa mère. D'ailleurs, elle ne comprenait pas ce qu'elle disait. Ce n'était pas une douce berceuse, c'est tout ce qu'elle avait constaté.

Concentrée sur ces mèches de cheveux qui lui échappaient, elle ne prêta d'abord pas attention cet inconnu qui était là. Mais une fois sa victoire capilaire remportée, elle tourna la tête en direction de l'homme et posa sur lui son grand regard bleu. Aussi ravie par sa prise qu'elle tenait fermement dans l'une de ses mains que par l'arrivée de cette nouvelle tête, l'enfant fit un grand sourire et se mit à rire de ce petit rire parfois strident dont les bébés ont le secret.

Le visage de Walan s'éclaira à la vue de son amie et de sa fille.

Bonjour Frey, c'est aussi un plaisir d'être revenu et de vous retrouver tous.

Lorsque la jeune mère lui présenta sa fille, Walan sourit de plus belle et s'inclina un peu vers elle. Il doutait que la petite s'en rende compte, occupée qu'elle était à essayer de saisir une mèche de cheveux de sa mère.
Il lui dit à voix basse après les paroles de sa mère.

Bonjour à toi princesse, je suis ravi de te rencontrer enfin.

Une étincelle apparut dans ses yeux lorsque la petite lui sourit et se mit à rire
Il tendit son index pour caresser doucement la joue d'Aliénor, tout en se tournant vers Freyelda.

C'est une très jolie petite fille que vous avez, Aly et toi.

Il regarda encore la petite frimousse puis déclara.

Elle te ressemble beaucoup.

Aliénor se mit à rire de plus belle en sentant la petite caresse sur sa joue.

Un chouette ami qu'ils avaient là, ses parents. La voix grave mais apaisante de Walan l'avait mise en confiance aussi lâcha-t-elle la mèche de cheveux maternelle (pourtant si durement aquise) pour enrouler ses petits doigts délicats autour de l'index de cette nouvelle tête qui lui plaisait bien et qu'elle avait immédiatement adoptée.

Tu trouves qu'elle me ressemble ? Ah je ne sais pas... elle est tellement jolie... J'ai du coup plutôt tendance à lui trouver des ressemblances avec son père mais tout le monde me dit que je ne suis pas du tout objective. Et là dessus, je plaide entièrement coupable. Hi hi hi.

Elle observa sa fille quelques instants, souriant en la voyant se saisir du doigt de Walan.

Je comprends enfin le sens de cette phrase. "Les enfants sont un véritable cadeau du ciel." C'est tellement vrai. Oh Walan si tu savais comme nous l'aimons cette enfant. Un amour inconditionnel et immédiat. Vraiment. Je souhaite à tout le monde de connaître un jour ce bonheur. Je ne crois pas avoir été jamais plus heureuse que depuis qu'Aliénor est née. Voir ainsi se concrétiser l'amour que nous nous portons Alynerion et moi... c'est une vraie bénédiction. Je te souhaite de tout coeur de connaître cela un jour à ton tour mon ami.

Walan eut un grand sourire lorsque la petite fille se saisit de son doigt en riant.

Elle est adorable fit-il en commentaire avant que Freyelda ne prenne la parole.

Il l'écouta en souriant mais ne pu s'empêcher de lâcher un soupir.

Je te crois Frey, et je ne désespère pas, mais encore faudrait-il trouver une mère ...
Mais pour le moment, je suis venu présenter mes respects à l'héritière d'Avencourt continua-t-il en chatouillant un peu Aliénor, et je dois avouer que je ne suis vraiment pas déçu.

Tu n'es manifestement pas le seul à être enchanté par cette rencontre, dit Freyelda en jetant un regard attendri à sa fille. Celle-ci tenait toujours fermement le doigt de Walan dans sa petite main et tendait maintenant son autre main en direction du soldat en babillant de contentement.

En voyant la petite main tendue vers lui, Walan donna son deuxième index en pâture à l'adorable petit ange en souriant.

Puis se confia à son amie.

Je dois t'avouer que j'étais un peu nerveux à l'idée de la voir. Je me demandait comment elle allait réagir en me voyant.
Mais je suis rassuré maintenant ajouta-t-il avec un clin d'oeil à Freyelda.

Le Baron entra tranquillement à Maubec après une longue journée de travail. Entendant les bruits d'une conversation, il se fit discret, écoutant depuis la pièce voisine : certaines personnes n'étaient pas les bienvenues au château des Roches et après une journée difficile, il n'était pas d'humeur. Son épouse était présente, c'était incontestable, leur fille également à en croire certains petits bruits ou autres brayements... puis la voix d'un homme... mais familière, Walan pour sûr.

Je dois t'avouer que j'étais un peu nerveux à l'idée de la voir. Je me demandait comment elle allait réagir en me voyant.

Le Baron entra alors dans la pièce, tandis que le jeune homme lui tournait le dos.

J'espèrais bien que ma fille ait cette réaction en revanche, car Freyelda et moi aimerions que tu sois son parrain. Il aurait été regrettable qu'elle ne t'adopte pas mais heureusement ce n'est pas le cas et cela me conforte dans ma décision. Qu'en dis-tu ?

Walan eut un léger mouvement de surprise lorsque le Baron prit la parole. Il dégagea délicatement l'un de ses doigts des mains d'Aliénor pour pouvoir se tourner vers Alynerion.
Les yeux du soldat s'écarquillèrent de surprise lorsqu'il entendit la proposition.

Moi ? Son parrain ? Ce serait magnifique.
Si c'est ce que vous souhaitez j'accepte avec une très grande joie et un immense honneur.

Amusé par la surprise de Walan lorsqu'il entendit le Baron derrière lui lui faire une telle proposition, il était d'autant plus satisfait de sa réponse.

Qu'il en soit ainsi alors. Notre petite Aliénor n'ayant point encore été bénie par Aristote, il me semblait plus qu'important que notre fille ait un parrain au cas où ils nous arriveraient malheur. Ton nom s'est naturellement imposé, tu es un homme et un ami loyal, nous savons que tu prendrais soin d'elle comme ta propre enfant. Bienvenue dans la famille !

Freyelda souriait : à cet instant, elle était heureuse. Sa famille au grand complet et l'un de leurs plus proches amis, sinon le plus proche, qui s'apprêtait, d'une certaine manière à la rejoindre. Que demander de plus en cette belle journée de printemps ?

Elle était ravie que Walan accepte de devenir le parrain de leur fille : Aliénor aurait bien de la chance de grandir auprès d'un tel modèle de loyauté et de droiture.

Elle se leva à son tour et s'approcha de Walan.

Que dirais-tu de prendre ta future filleule dans tes bras ?

Walan bredouilla quelque chose que Freyelda considéra comme un oui aussi la jeune femme déposa délicatement l'enfant dans les bras du soldat puis se recula pour aller se blottir contre son époux et contempler le spectacle d'Aliénor et de son parrain réunis.

Alors qu'il était encore sous le coup de l'étonnement, Freyelda demanda à Walan s'il voulait prendre Aliénor dans ses bras.

Comment ? Je ... hem ... et bien ...

Il n'eut pas le temps d'en dire plus que la jeune mère lui déposait son précieux fardeau dans les bras. Un peu maladroit au début, le soldat s'habitua rapidement à avoir l'enfant blotti au creux de son bras.
Il regarda les grand yeux bleus qui le fixaient en souriant puis se tourna vers les parents.

Elle est si légère...
Ce n'est pas le genre de chose qu'on apprend à porter à l'armée mais peut-être qu'on devrait, ajouta-t-il en riant.

Il redevint sérieux et regarda ses amis, ému.

Frey, Aly, je vous remercie de la confiance que vous me faites, cela me va droit au coeur.

Transportée de bras à d'autres, Aliénor avait été contrainte de lâcher le doigt de Walan et s'en trouvait un peu contrariée, ce qui se vit à la petite moue qui s'était dessinée sur son visage.

Mais très vite, son esprit fut préoccupé par tout autre chose : elle se trouvait dans des bras inconnus. Ou du moins où elle n'avait jamais été avant. Après être restée silencieuse quelques instants, elle se remit néanmoins à sourire car finalement, elle se sentait en sécurité et entendait tout près d'elle, la voix de ses deux parents.

Aussi elle tendit les bras vers le visage de ce nouvel ami qu'elle semblait s'être fait et se remit à gazouiller.

Lorsqu'il vit les petits bras tendus vers lui, Walan leva un peu plus l'enfant vers son visage pour qu'Aliénor puisse l'examiner à son goût.
Il se laissa faire sans protester -et même en souriant- pendant un moment, puis écarta un petit peu sa future filleule et la regarda dans les yeux.

Mademoiselle, c'est avec plaisir que je vais devenir votre parrain.

Puis il s'approcha de Freyelda.

Je crois qu'il vaut mieux que je te la rende, je ne suis pas encore tout à fait à l'aise avec les enfants, fit-il avec un petit sourire d'excuse.

Ah mais je crois bien qu'il va falloir que tu t'y habitues, cher ami dit la baronne en récupérant sa fille qui était tout sourire. Tu ne te débrouilles pas si mal que ça pourtant je trouve : Aliénor a l'air ravi en tout cas.

Elle déposa un petit baiser sur le front de l'enfant avant de la mettre,avec sa douce autorité naturelle et son sourire habituel, directement dans les bras d'Alynerion.

Elle regarda le père et la fille d'un oeil attendri et se tourna vers Walan.

Vous autres, Messieurs, avez gravement tendance à vous sous-estimer. Les enfants sont des êtres fragiles certes, mais ils ne sont pas fait de verre non plus. Il suffit juste d'être naturel, de se laisser guider par son instinct et tout se passe bien... La preuve...

Merci à toi d'accepter de devenir son parrain. Je vais pouvoir m'atteler aux préparatifs du baptême maintenant. Il va de soi que tu seras le premier informé lorsque la date sera enfin fixée.