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Grande et funeste nouvelles

Freyelda
C'était une belle après-midi d'automne. Il eut été dommage de ne point en profiter. Abandonnant toutes ses affaires non urgentes, Freyelda rentra à Maubec pour y chercher sa fille.

Toutes deux prirent la route de Meyrieu, pour aller rendre visite au nouveau seigneur des lieux. La fillette était ravie : un petit voyage, sa maman, son parrain et sa nouvelle maison. Belle journée en perspective.

Lorsqu'elles arrivèrent au château de Meyrieu, Freyelda observa avec un sourire satisfait la progression des travaux tandis qu'Aliénor ouvrait de grands yeux émerveillés.

Une domestique s'approcha d'elles et reconnaissant la vicomtesse, se pencha dans une révérence. Freyelda secoua la tête.


Allons, allons, trêves de protocole... Dis à ton maître que sa filleule est venue le voir... et qu'elle a quelque chose d'important à lui dire.

La domestique s'exécuta. En attendant l'arrivée de Walan, Aliénor leva les yeux vers sa mère.

C'est vrai alors ? J'ai le droit de lui dire ?

Freyelda sourit et caressa doucement la tête de sa fille.

Bien sûr ma chérie...
Walan
La grande salle n'était pas encore tout à fait habitable, pas de manière très confortable en tout cas. Les murs étaient nus, les deux grandes cheminées de chaque côté de la salle froides et les meubles vides, mais cela était en train de changer doucement. Le château reprenait vie, pièce par pièce, après les années d'inoccupation.
Walan était en train de visiter l'étage et les appartements privés afin de donner des directives les concernant lorsqu'on vint le prévenir qu'il avait des invitées. Après avoir prévenu Alyanne, qui découvrait également les chambres et déposé un doux baiser sur ses lèvres, il descendit rapidement les escaliers.

Alors qu'il traversait la salle pour rejoindre Freyelda et Aliénor, il les observa un peu.

Son amie, il le savait, avait été éprouvée par les révélations que lui avait faite la mère Brigitte, et même si Walan n'en connaissait pas la teneur, il devinait que cela avait rapport avec le passé de Freyelda. De plus, avec le départ d'Alynerion pour le conflit faisant rage en Berry, la joie ne devait pas être souvent au rendez-vous ces temps-ci.
Malgré tout, la jeune femme avait un petit sourire : sans doute de constater les aménagements du château, ainsi, pensait Walan, qu'une petite pointe de fierté de le savoir là.

Aliénor quant à elle avait encore changé. Ce n'était plus du tout un bébé mais bel et bien une petite fille, ressemblant d'ailleurs beaucoup à sa mère. Ses yeux passaient d'un endroit à l'autre rapidement, comme si elle voulait tout voir en même temps, et elle semblait plutôt enchantée d'être là.

Souriant, le soldat les salua donc. Il commença par une inclinaison du buste, une lueur taquine dans le regard à l'intention de Freyelda.


Vicomtesse, ma suzeraine ... abandonnant la parodie, il continua. Je suis heureux de te voir ici. Bienvenue à Meyrieu, tu es ici chez toi mon amie.

Puis il s'agenouilla doucement devant Aliénor en lui déposant doucement une bise sur le front.

Toi aussi tu es la bienvenue bien sûr, petit ange. On m'a dit que tu avait quelque chose d'important à m'annoncer ? termina Walan en adressant un furtif regard interrogateur à Freyelda.
Aliénor
Parrain ! s'écria la fillette lorsque Walan vint l'embrasser.

Elle serra ses petits bras autour de son cou et lui déposa un gros bisou un peu baveux et un peu brutal sur la joue, à la façon maladroite qu'ont les enfants joyeux de le faire.


Dis donc ce qu'elle est drôle ta maison ! Y a un peu du désordre dedans... Tu veux que je te prête Margaux pour qu'elle vienne ranger ici aussi ?

Regard interrogateur à son parrain, hilare mais qui déclina gentiment la proposition. Elle haussa les épaules.

Comme tu veux...

Elle se tourna vers sa mère qui lui adressa un sourire ainsi qu'un signe de tête l'invitant à se lancer.

Bon alors voilà. Comme j'ai été très sage et ma maman aussi, Aristote il nous a fait un cadeau.

Elle fit volte face, courrant jusqu'auprès de Freyelda et pointa le ventre maternel du doigt.

Et il est là ! Ma maman a un bébé dans le ventre. Et tu sais quoi ? Ben il bouge !!! Maman m'a dit que ça voulait dire que j'aurais bientôt un petit frère ou une petite soeur.

Elle adressa alors à son parrain un franc sourire.

C'est chouette ça, non ?
Walan
L'enthousiasme d'Aliénor faisait plaisir à voir, et le sourire de Walan s'élargissait au fur et à mesure qu'il entendait sa filleule parler. Cependant, lorsqu'elle lui annonça la grande nouvelle, son visage se figea un court instant, imperceptiblement. Son regard chercha gravement une confirmation dans celui de Freyelda puis il se reprit et lança d'un ton joyeux.

Un petit frère ou une petite sœur ? Et bien ! Bien sûr que c'est une chouette nouvelle. Tu pourras lui apprendre tout ce que tu sais, aider ta maman à s'en occuper et être une grande sœur parfaite, n'est-ce pas ?

Walan prit la fillette dans ses bras et s'approcha un peu de Freyelda. Profitant du fait qu'Aliénor avait le visage tourné vers le reste de la salle par dessus son épaule, il se permit à nouveau un regard interrogateur et un peu inquiet vers son amie.

La nouvelle lui paraissait presque aussi mauvaise que bonne. L'arrivée d'un enfant dans une famille ne pouvait être qu'une bénédiction d'Aristote, mais le soldat ne pouvait s'empêcher de penser aux difficultés qu'avait eut Freyelda pour mettre au monde l'adorable bout de chou qu'il tenait dans ses bras. De plus, avec Alynerion à la guerre, il se demandait si les choses n'allaient pas devenir encore plus dures à supporter pour la jeune mère si elle devait à la fois gérer seule deux enfants, un domaine de plus en plus vaste et ses charges de conseillère ducale.

En son for intérieur, il se promit qu'il assisterait son amie le plus possible dans toutes ces tâches et qu'il continuerait à la soutenir de son mieux pour rendre l'absence de son époux acceptable.
Son raisonnement se vit peut être sur son visage, ou Freyelda le connaissait mieux qu'il ne le pensait, toujours est-il qu'elle posa sa main sur son bras avec un air rassurant, l'air de dire que tout allait bien se passer.

Alors Walan prit à nouveau la parole, le ton le plus léger possible, bien décider à faire que cette journée chasse toutes les noires pensées qui auraient pu se glisser dans leurs esprits.


Veux-tu visiter le château ? Ou les jardins ? On y a une très belle vue sur les environs ... mais étant donné la fonction première du lieu ce n'est pas très étonnant ...

Et toi petit ange, racontes moi tout, fit-il à Aliénor, tu ne fais pas trop tourner Margaux en bourrique ? Gilles est gentil avec toi ? Que fais tu de beau ces jours-ci ?
Aliénor
Ce que je fais...

La fillette prit un air songeur avant de se lancer dans une longue liste d'activités diverses et variées qui mêlaient allègrement la réalité des enseignements aristotéliciens qui convenaient à son âge, à son rang... et à la piété de sa mère à l'imagination pleine de bals, de princesses et de dragons de l'enfant.

Voilà. Alors j'ai droit de visiter ton petit château ?

Son parrain acquiesça et lui fit une bise sur le front avant de la laisser d'aventurer dans les couloirs de la demeure.
Freyelda
Mais ne t'éloigne pas trop ! lança Freyelda à sa fille qui était partie comme un lapin détalant de son terrier.

Elle soupira et adressa un sourire fatigué, un peu triste mais sincère à Walan.


Le destin est plein d'ironie, tu ne trouves pas mon ami ? Alors qu'Aristote semblait vouloir il y a quelques semaines de cela faire voler ma famille en éclat voici maintenant qu'il nous accord la plus grande grâce qu'il pouvait...

Elle se tut l'air perplexe mais visiblement heureuse, malgré tout.

Je ferai particulièrement attention à moi cette fois-ci, c'est promis. La naissance des premiers enfants est souvent la plus difficile. Il n'y a pas de raison que cela se passe mal. L'enfant est vif. Beaucoup plus que ne l'était Aliénor...

Walan fronça les sourcils.

Ah... oui... dit Freyelda, un peu penaude j'ai eu quelques retards dans le diagnostic... L'affaire est déjà fort avancée si bien qu'il ne m'en reste que la moitié...
Walan
Posant doucement une main sur l'épaule de son amie, Walan regarda Aliénor partir en courant.

Aristote semble aimer nous rendre malheureux pour que nous savourions plus notre bonheur après ... glissa-t-il en petit commentaire alors que son amie se taisait un instant.

Puis, l'entendant dire que sa grossesse était déjà particulièrement avancée, il se recula un peu pour la regarder.


Cela se voit à peine ... et tu en es déjà à la moitié ?
Je m'inquiète pour toi Frey. Je me doute que tu te fais beaucoup de soucis en ce moment, mais je pense que tu devrais prendre du repos et ... euh ...

Le soldat hésita, cherchant ses mots.


Et tu devrais essayer de t'étoffer un peu mon amie ...si je peux me permettre.
Tu es déjà fine en temps normal, mais l'être à ce point dans ton état ... je ne suis pas physicien, mais m'angoisse un peu ...

Walan fit un petit sourire gêné à la jeune femme, comme s'il ne se sentait pas le droit de faire ce genre de remarque. La prenant doucement par le bras, il l'entraina à son côté et changea peu subtilement de sujet.

Je vais te faire visiter les lieux.
Alyanne
Après avoir visité quelques pièces, Alyanne se rendit à la salle commune. Sur son chemin, elle croisa une fillette courant dans les couloirs qu'elle devina comme étant Aliénor. En effet, elle avait encore beaucoup changé mais sa ressemblance avec sa mère était frappante. Elle lui adressa un petit sourire puis la fillette continua son chemin.

Alyanne en fit de même et, alors qu'elle s'appretait à pénetrer dans la salle, elle se retrouva nez à nez avec Walan et Freyelda qui en sortait. Surprise, elle esquissa un mouvement de recul. La dernière fois qu'elle avait Freyelda, son état l'avait plutôt inquiétée. Elle lui avait parut soucieuse et un peu trop fatiguée.
Elle lui adressa un sourire en guise de salut.


Ce... Si tu cherches Aliénor, elle est...

Elle indiqua du doigt le couloir.

...Partie par là...
Freyelda
Freyelda salua Alyanne d'un petit sourire.

Bonjour mon amie. Je suis contente de te voir.

Puis elle soupira en entendant Aliénor chahuter dans les couloirs.

La digne fille de son père... Mais où trouvent-ils donc toute cette énergie ?

Elle posa sans s'en rendre compte la main sur son ventre.

Je n'ose imaginer comment sera celui-là... Enfin.

Elle déclina gentiment l'offre de Walan.

Ce n'est certes pas très loin mais il faut tout de même prendre le temps de faire la route du retour du château des Roches. Comme tu l'as si bien dit mon ami, je dois prendre grand soin de moi. Quant à mon volume cher ami, sache qu'il se fait principalement dans les derniers temps... et que les désagréments que cela engendre ne me font pas attendre avec impatience cet état de fait... Elle fit une petite grimace puis baissa le ton. Et ne sous estime pas la capacité d'une ancienne tisserande à pouvoir dissimuler quelques disgrâcieuses rondeurs sous une robe.

Elle profita encore un moment de la compagnie de ses amis avant de rappeler Aliénor pour prendre la route du retour.

Au revoir mes amis. Je repasserai vous voir bientôt. Et n'oubliez pas que les portes de Maubec vous sont grandes ouvertes.
Freyelda
*********************************


Dans le courant de la matinée, un petit attelage sans armes ni couleurs arriva à toute allure devant le château de Meyrieu. Tirés par deux chevaux, il semblait être conçu pour la vitesse et non pour le confort. Sitôt les chevaux arrêtés, le cocher sauta à terre et se précipita pour ouvrir la porte et aider sa maîtresse à sortir.

Freyelda, sa fille endormie dans ses bras, se présenta à l'entrée du château. Les portes s'ouvrirent sans même qu'elle eût à le demander.


Fais quérir ton maître de toute urgence, veux-tu souffla-t-elle à un domestique le plus doucement qu'elle pût.

En effet, elle ne voulait certainement pas réveiller sa fille. Aliénor s'était endormie d'avoir trop pleuré, dépassée par un chagrin qu'elle ne comprenait même pas. La vicomtesse repensait à cette nuit cauchemardesque : l'annonce que lui avait fait Carnil et celle qu'elle avait elle-même dû faire à sa fille. L'enfant avait pleuré toutes les larmes de son corps et ne cessait de demander
"Pourquoi ?" en lançant à sa mère un regard désemparé et désespéré.

L'arrivée de Walan tira Freyelda de ses sombres pensées. En voyant le visage de son amie que la tristesse rendait méconnaissable, il comprit que quelque chose de grave s'était produit. Alors qu'il allait ouvrir la bouche, Freyelda prit les devants et lui demanda dans un murmure où elle pouvait coucher sa fille.
Walan la guida jusqu'à une chambre où elle déposa délicatement sa petite sur le lit, lui déposa un baiser sur la tête avant de sortir et de refermer la porte sans bruit.


J'ai à te parler... dit elle à Walan.

Ils retournèrent s'installer dans le salon mais Freyelda ne s'assit pas. Elle semblait éteinte. D'une voix éraillée par les pleurs, elle annonça, péniblement :


Les nouvelles que j'apporte ne sont pas bonnes... Aly... Carnil... Ils... Oh seigneur ! Elle prit une grande inspiration, ferma les yeux et annonça d'une voix tremblante :

Le vicomte de Maubec n'est plus... Il est tombé sur les champs de bataille...
Walan
L'arrivée très rapide, les paupières gonflées de sa filleule, le regard sombre de son amie ... tout laissait présager une très mauvaise nouvelle et inconsciemment, Walan commença à s'y préparer. Les mots de Freyelda tombèrent, prononcés d'une voix si faible, mais tellement lourds et douloureux.

Le vicomte de Maubec n'est plus ...

Le soldat eut l'impression qu'on venait de lui donner un coup à l'estomac et resta le souffle coupé durant un instant. Sa mâchoire se crispa, ses poings se serrèrent, de se voir encore une fois survivre à un proche.

Doucement, il s'approcha de son amie à bout de nerfs et la prit par les épaules en la regardant dans les yeux.


Je suis navré ... fit-il dans un souffle.

Puis, il prit une longue inspiration, autant pour réfléchir à ce qu'il allait dire que pour empêcher sa voix de faillir alors qu'il allait prononcer des paroles peut être dures à supporter, mais qui pourrait aider son amie à accepter l'horrible vérité.


Aly était un homme bon et droit, je suis sûr qu'Aristote l'a accueilli comme il se doit dans son Paradis.
Rien de ce que je pourrai dire ne pourra te soulager, malheureusement, et la plaie qui vient d'être ouverte dans ton cœur ne se refermera sans doute jamais complètement.
Mais il faut que tu t'accroches, mon amie, même si la vie semble ne plus en valoir la peine sans l'être aimé, il faut le faire. Ton époux ne seras plus physiquement à tes côtés, mais il est toujours là, en nos souvenirs, en nos cœurs et encore plus : en ta fille et cet autre enfant de lui que tu portes. Pour cela, il faut que tu tiennes bon.

Sans ajouter un mot, il serra Freyelda dans ses bras en une étreinte fraternelle. Il ne comprenait que trop sa douleur et savait que c'était un fardeau qu'on ne pouvait partager. Malgré tout, il ferait tout son possible pour aider son amie et sa filleule à surmonter leur peine. Songeant à la petite fille qui dormait dans une pièce voisine, Walan demanda à voix basse :

Veux-tu qu'Aliénor reste ici le temps que ... le temps que tout soit prêt ?
Freyelda
La nouvelle avait fait l'effet d'un rocher envoyé par un trébuchet. S'il était proprement insupportable pour Freyelda de devoir annoncer la nouvelle, l'entendre n'était pas chose plus facile.

Walan semblait abasourdi. On le serait pour moins...

Elle lui rendit son accolade : ils avaient autant besoin de réconfort l'un que l'autre face à toute l'horreur de cette nouvelle réalité. Il allait falloir se serrer les coudes maintenant que le vicomte n'était plus et protéger au mieux les terres de Maubec.

Walan, dans sa grande sagacité, lui avait proposé de veiller sur sa fille avant même qu'elle n'eut à le demander.


C'est gentil à toi : cela m'aiderait autant que cela me rassurerait. Je ne veux pas qu'elle soit seule. Elle a besoin d'être... en famille... Je ne peux me résoudre à l'emmener avec moi. Elle n'a pas besoin d'entendre répéter que son père ne reviendra plus...

Freyelda se tut et baissa la tête, laissant deux larmes couler le long de ses joues. Puis elle inspira profondément.

Merci mon ami. Je dois te laisser maintenant... j'ai... tant à faire...

Elle se dirigea vers la porte mais avant d'en franchir le seuil, elle se retourna.

Je tiendrai... Bon, je ne sais pas encore, mais je tiendrai. Je n'ai pas d'autre choix que celui-là : mes enfants n'ont plus que moi désormais...

Elle fit volte face, se dirigea vers l'attelage dans lequel le cocher l'aida à monter. Puis elle partit, sur les routes du Dauphiné, jouer les oiseaux de mauvaise augure.
Walan
La journée, la soirée même, touchait maintenant à sa fin.

Freyelda était repartie, aussi vite qu'elle était arrivée. Walan était resté plusieurs minutes le regard au loin, là où l'attelage avait disparu, perdu dans ses pensées. Souvenirs de rires, de larmes, de joies et de colères, souvenirs d'Alynerion qui n'était plus.

Il était finalement rentré dans le château. Un rapide passage par la pièce où était Aliénor lui avait assuré qu'elle dormait toujours. Le cœur lourd, il était doucement allé frapper à la porte de la chambre d'Alyanne et lui avait apprit la nouvelle d'une voix un peu plus rauque que de coutume ...

Puis le reste de la maisonnée s'était petit à petit éveillé. Walan avait annoncé le décès aux domestiques et serviteurs, mais avait demandé à ce qu'il n'y ait pas de bannières en berne, ni de vêtements de deuil, le temps qu'Aliénor resterait à Meyrieu. Il ne souhaitait pas que sa filleule soit sans cesse confrontée à cette dure réalité, et c'est pour la même raison qu'il l'avait tenue occupée dès son réveil, un peu plus tard dans la matinée.

Il avait donc multiplié les parties de cache-cache, les promenades et les chasses aux fées, lutins et autres fruits de l'imagination de la fillette, dans les jardins du château et les terres alentours. Walan avait largement mis à contribution les domestiques, qui s'y étaient prêtés de bonne grâce, compréhensifs, voire apitoyés, par le sort d'Aliénor. Il s'était également beaucoup reposé sur l'aide d'Alyanne, laissant sa belle veiller sur la petite fille lorsqu'il avait dû s'absenter quelque temps pour aller à Vienne.

Mais le soldat n'avait malgré tout pas pu échapper aux questions de sa filleule, alors qu'il s'apprêtait à la laisser pour la nuit, dans la chambre voisine de la sienne. Il y avait répondu de son mieux, le visage sombre, tentant d'épargner Aliénor sans toutefois vouloir lui mentir. Il lui avait réaffirmé l'amour que son père avait pour elle, comment il veillerait sur elle depuis le paradis d'Aristote, et comment il serait toujours dans son cœur. La petite fille avait écouté attentivement pendant un moment, avant finalement de sombrer dans le sommeil, vaincue par la fatigue de la journée.

Et maintenant, Walan était seul, à la fenêtre de sa chambre. Il se demandait si ses réponses avaient un peu apaisé l'esprit d'Aliénor. Lui-même avait déjà eut longuement l'occasion de réfléchir à ce genre de choses, que ce soit par son activité de combattant ou son passé mouvementé, et il savait bien que les mots ne soulageraient pas la douleur, même s'ils pourraient peut-être un peu la transformer ...

Le regard toujours rivé vers le ciel étoilé, Walan s'empara de sa dague et se coupa une longue mèche de cheveux. Il l'approcha de la bougie posée non loin, regarda les flammes prendre petit à petit avant de lâcher la mèche par la fenêtre et de suivre la fin de sa combustion alors qu'elle tombait dans les ténèbres.

Alynerion était mort ...
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