Maelie
Il s'agit d'un RP fermé. En terme de RP, seules les personnes ayant pu se trouver dans la demeure de Maëlie (quelqu'elle soit, à partir de janvier 1458) ont pu avoir connaissance de ce texte et le lire : si tel est le cas, vous êtes libres d'utiliser toutes les informations divulguées via ces mémoires. Il est probable que ce RP soit long à la rédaction, de part l'ambition qu'il sous-tend, mais j'espère que vous prendrez plaisir à sa lecture.
Ah ! On me murmure à l'oreillette qu'il pourrait y avoir confusion alors je précise que "luciole" ne se réfère pas à un groupuscule de brigand ou un truc dans ce genre, mais que c'est simplement une référence aux divers surnoms "lumineux" dont on a affublé Maëlie au cours de sa petite vie (fée, étoile, et des moins mignons ).
Ah ! On me murmure à l'oreillette qu'il pourrait y avoir confusion alors je précise que "luciole" ne se réfère pas à un groupuscule de brigand ou un truc dans ce genre, mais que c'est simplement une référence aux divers surnoms "lumineux" dont on a affublé Maëlie au cours de sa petite vie (fée, étoile, et des moins mignons ).
La bougie crachota un peu, puis la flamme se stabilisa, projetant une ombre allongée de la silhouette féminine penchée sur le parchemin vierge.
Entre ses mains, une plume non taillée d'un oiseau qu'elle n'avait jamais vu, mais dont elle chérissait l'image ainsi qu'on le lui avait demandé. La plume tournait, valsait avec lenteur, ajoutant ses ombres torturées à celle de la femme, par ailleurs immobile. Son souffle jouait sur les filaments légers, régulier et paisible.
Finalement, au bout de longues minutes, de ses doigts fins, elle prit une autre plume, taillée, qu'elle trempa dans l'encre avant de commencer sa rédaction.
Citation:
Lodève, janvier 1458
On dit qu'écrire aide à clarifier la pensée, et le Très-Haut sait si la mienne en a besoin. On dit aussi qu'il n'y a que les orgueilleux qui écrivent leur histoire eux-même sans laisser le soin à l'Histoire de retenir ce qui en vaut la peine. Qui sait comment l'on jugera ma démarche ? Peut-être ne la jugera-t-on jamais, car je n'ai nulle intention de partager cet exercice cathartique avec autrui. Pourtant, le risque existe, et il me plaît de considérer un éventuel lecteur comme le témoin objectif de mon histoire, l'oeil par lequel peut-être je parviendrai à comprendre...
J'entame ce jour le récit de ma courte histoire, sans promettre qu'il soit exhaustif ou pertinent, avec l'espoir simplement qu'il m'apporte la paix à laquelle j'aspire tant et que le ciel m'a semble-t-il refusée.
On dit qu'écrire aide à clarifier la pensée, et le Très-Haut sait si la mienne en a besoin. On dit aussi qu'il n'y a que les orgueilleux qui écrivent leur histoire eux-même sans laisser le soin à l'Histoire de retenir ce qui en vaut la peine. Qui sait comment l'on jugera ma démarche ? Peut-être ne la jugera-t-on jamais, car je n'ai nulle intention de partager cet exercice cathartique avec autrui. Pourtant, le risque existe, et il me plaît de considérer un éventuel lecteur comme le témoin objectif de mon histoire, l'oeil par lequel peut-être je parviendrai à comprendre...
J'entame ce jour le récit de ma courte histoire, sans promettre qu'il soit exhaustif ou pertinent, avec l'espoir simplement qu'il m'apporte la paix à laquelle j'aspire tant et que le ciel m'a semble-t-il refusée.
La plume s'immobilisa au dessus de l'encre, tandis que l'esprit se cabrait devant les pensées qu'il lui fallait formuler. Pensive, la jeune femme demeura ainsi quelques minutes, plongée dans ses souvenirs, sans parvenir à trouver la forme à donner à son projet. Cela lui avait paru jusqu'alors tellement nécessaire qu'elle n'avait pas songé au comment.
Citation:
J'ignore par où commencer. Certains diraient "le commencement", mais qu'est-ce ? Est-ce le moment de ma naissance ? Je ne le connais pas. J'ignore le jour et l'année de ma naissance comme j'ignore encore qui est ma mère. Ainsi donc, même le commencement ne peut commencer ce récit sans susciter des questions auxquelles je n'ai pas les réponses, pas encore.
Peut-être ce récit ne sera-t-il d'ailleurs qu'une série de questions. Mais je m'égare.
Le commencement se situera donc dans la famille dans laquelle j'ai grandi. Mon père, Gauderic, et ma mère, Nadalena*, étaient éleveurs bovins dans le village languedocien de Donnadieu, non loin au sud de Lodève. J'y ai grandi simplement, comme le font tous les enfants de paysans, du moins c'est ce qu'il m'a semblé. Mes parents adoptifs étaient très stricts sur certaines choses, notamment le respect des ainés et du savoir des anciens; ils ont très tôt insisté pour que je m'instruise et apprenne l'alphabet auprès des soeurs d'un couvent voisin, qui acceptaient de leur faire cette faveur en échange de leurs produits laitiers. Pour m'encourager, ma mère m'offrit un pendantif précieux, sur le revers duquel étaient gravés trois mots : "dum spiro spero". Je n'eu de cesse d'apprendre jusqu'à ce qu'un jour je puisse en comprendre le sens. "Tant que je respire, j'espère". Cette phrase est devenue mon mode de vie et ma philosophie, au point même d'orner mon scel, lorsque j'en avais un.
Je n'ai compris que bien plus tard que ceci était une exception, et que les paysans voyaient rarement l'utilité de l'instruction : de fait, il n'y avait qu'un seul autre enfant du village qui recevait la même éducation, mais chez les moines, un garçon nommé Ernst. C'est un nom germanique, parce que ses parents avaient fui leur pays pour se réfugier en Languedoc. De part ce lien, nous devinmes très proches, malgré notre différence d'âge : Ernst devait bien avoir quatre ans de plus que moi, et je crois bien que j'en tombais amoureuse. Peu de temps après, à la mort de ses parents, il prit la décision de quitter Donnadieu, non sans promettre de m'écrire et de m'entretenir de ses aventures. Je ne devais plus jamais le revoir, et de lui je ne reçu que son testament...
Voilà que je m'égare à nouveau et évoque les choses dans le désordre. Mais n'est-ce pas mieux ainsi ? L'ordre et le temps ne sont-ils pas des illusions que s'offrent les hommes pour se protéger du monde ?
Ainsi commencent mes mémoires.
Peut-être ce récit ne sera-t-il d'ailleurs qu'une série de questions. Mais je m'égare.
Le commencement se situera donc dans la famille dans laquelle j'ai grandi. Mon père, Gauderic, et ma mère, Nadalena*, étaient éleveurs bovins dans le village languedocien de Donnadieu, non loin au sud de Lodève. J'y ai grandi simplement, comme le font tous les enfants de paysans, du moins c'est ce qu'il m'a semblé. Mes parents adoptifs étaient très stricts sur certaines choses, notamment le respect des ainés et du savoir des anciens; ils ont très tôt insisté pour que je m'instruise et apprenne l'alphabet auprès des soeurs d'un couvent voisin, qui acceptaient de leur faire cette faveur en échange de leurs produits laitiers. Pour m'encourager, ma mère m'offrit un pendantif précieux, sur le revers duquel étaient gravés trois mots : "dum spiro spero". Je n'eu de cesse d'apprendre jusqu'à ce qu'un jour je puisse en comprendre le sens. "Tant que je respire, j'espère". Cette phrase est devenue mon mode de vie et ma philosophie, au point même d'orner mon scel, lorsque j'en avais un.
Je n'ai compris que bien plus tard que ceci était une exception, et que les paysans voyaient rarement l'utilité de l'instruction : de fait, il n'y avait qu'un seul autre enfant du village qui recevait la même éducation, mais chez les moines, un garçon nommé Ernst. C'est un nom germanique, parce que ses parents avaient fui leur pays pour se réfugier en Languedoc. De part ce lien, nous devinmes très proches, malgré notre différence d'âge : Ernst devait bien avoir quatre ans de plus que moi, et je crois bien que j'en tombais amoureuse. Peu de temps après, à la mort de ses parents, il prit la décision de quitter Donnadieu, non sans promettre de m'écrire et de m'entretenir de ses aventures. Je ne devais plus jamais le revoir, et de lui je ne reçu que son testament...
Voilà que je m'égare à nouveau et évoque les choses dans le désordre. Mais n'est-ce pas mieux ainsi ? L'ordre et le temps ne sont-ils pas des illusions que s'offrent les hommes pour se protéger du monde ?
Ainsi commencent mes mémoires.
*Il se peut qu'un autre prénom soit apparu dans des RP précédents, mais comme je m'en rappelle pas, ce sera Nadalena, pouet !
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Fenêtre sur le monde...
De l'art de recevoir...