Neottie
Iskander a écrit:
[Brignoles ... entre ciel et terre ... 2 février]
Nous arrivions aux environs de l'endroit où les français avaient été vus.
Drôle d'habitude ... ce moment où la poursuite s'arrête ... où on laisse l'adversaire reprendre souffle.
Ils ne devaient pas en mener large ... leurs bagages étaient tombés aux mains des nôtres ... ou une belle partie du moins.
Mes bras se rappelaient à mon bon souvenir ... ils portaient la Duchesse de Luserne depuis un bon moment déjà.
Je l'observai un instant.
Dôle d'apparence ... le bras droit solidement immobilisé, le bras gauche navré... des pansements de fortune un peu partout. On aurait dit une gamine des rues de Marseille après une rixe. En pire.
Elle dodelinait de la tête.
Je l'éveillai doucement.
Ma Dame, nous sommes presque arrivés.
Je n'oublierai pas notre rencontre, moi non plus.
Si vous avez l'occasion de passer à Marseille, passez donc à ma bergerie. C'est dans le quartier des Cigales, près du lavoir de la fontaine aux singes et de la poterne du vieux cimetière.
C'est la maison au mur de laquelle pousse un grand bougainvillier. Vous ne pourrez pas la manquer. Si je n'y suis pas, mes soeurs y seront sans doute.
Je rougis de l'incongruité de mon propos.
Enfin, ... ce n'est probablement pas un endroit pour une noble dame mais ... cela voudra dire que nous ne sommes plus en guerre.
J'espère sincèrement que nous gagnerons la paix, bientôt.
Peut-être nos points de vue sur le monde auront-ils évolué alors.
...
Nous devrions y être.
Curieux que les vôtres n'aient pas prévu d'avant-postes ... c'est imprudent de leur part...
...
... ou pas ...
Nous arrivions aux environs de l'endroit où les français avaient été vus.
Drôle d'habitude ... ce moment où la poursuite s'arrête ... où on laisse l'adversaire reprendre souffle.
Ils ne devaient pas en mener large ... leurs bagages étaient tombés aux mains des nôtres ... ou une belle partie du moins.
Mes bras se rappelaient à mon bon souvenir ... ils portaient la Duchesse de Luserne depuis un bon moment déjà.
Je l'observai un instant.
Dôle d'apparence ... le bras droit solidement immobilisé, le bras gauche navré... des pansements de fortune un peu partout. On aurait dit une gamine des rues de Marseille après une rixe. En pire.
Elle dodelinait de la tête.
Je l'éveillai doucement.
Ma Dame, nous sommes presque arrivés.
Je n'oublierai pas notre rencontre, moi non plus.
Si vous avez l'occasion de passer à Marseille, passez donc à ma bergerie. C'est dans le quartier des Cigales, près du lavoir de la fontaine aux singes et de la poterne du vieux cimetière.
C'est la maison au mur de laquelle pousse un grand bougainvillier. Vous ne pourrez pas la manquer. Si je n'y suis pas, mes soeurs y seront sans doute.
Je rougis de l'incongruité de mon propos.
Enfin, ... ce n'est probablement pas un endroit pour une noble dame mais ... cela voudra dire que nous ne sommes plus en guerre.
J'espère sincèrement que nous gagnerons la paix, bientôt.
Peut-être nos points de vue sur le monde auront-ils évolué alors.
...
Nous devrions y être.
Curieux que les vôtres n'aient pas prévu d'avant-postes ... c'est imprudent de leur part...
...
... ou pas ...
Il la portait, elle se taisait, se concentrant pour ne pas crier de douleur. Il avait bien fait les pansement mais pour la porter, il devait coincer son bras.
La camps était-il loin ? Quand on souffre on perd la notion du temps, une seconde semble une éternité.
Brusquement une inquiétude. Allait-on le laisser repartir, lui l'ennemi qui ramenait la duchesse blessée ? oui ils allaient le laisser repartir. Il n'y avait sans doute aucun provençal qui avait eu le geste que lui Iskander avait. Neottie était certaine qu'il n'avait pas pensé à sa sécurité. Il n'avait pas pensé à ce que les français pouvaient lui faire.
Soudain, la voix du provençal la tira de ses pensées et de sa concentration, Elle ouvrit les yeux et l'écouta
- Oui je viendrais et moi je vous recevrais vous et les vôtres dans mon château. Il baigne dans le soleil, les vignes courent le long des coteaux et la cascade chante au cur de la forêt. Les cygnes glissent dans le lac ployant leur cou pour manger le pain que leur envoie les enfants. Je crois que vous aimerez Luzerne comme moi, j'aime Marseille.
Elle sent qu'il faiblit sous l'effort. Il se reprend, il est pas homme à flancher. Comme cela l'embêtait, elle d'être aussi impuissante, si faible. Il lui faudrait du temps pour oublier et chasser ce sentiment d'impuissance qu'elle ressentait. Il lui faudrait du temps pour retrouver sa superbe, si elle la retrouverait un jour. Heureusement, cet homme lui avait permis de garder sa fièté et sa dignité, c'était des sentiments qui étaient plus précieux pour elle que sa vie. Pour cela, sa reconnaissance envers Iskander serait éternelle.
Elle ne répondit pas pour le poste d'avant-garde. Peut-être, surement qu'il y avait eu trop de pertes. Son cur se serra.
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