Gandrel
HRP: Tout le monde est invité à participer à ce RP, néanmoins afin d'éviter tout soucis sur les règles de roleplay merci de me faire une demande par MP avant de poster. Tout abus sera supprimé sans préavis.
De plus je reste disponible afin d'aider tout débutant et/ou timide souhaitant se lancer. Le but de ce RP est de vous divertir, bonne lecture.
De plus je reste disponible afin d'aider tout débutant et/ou timide souhaitant se lancer. Le but de ce RP est de vous divertir, bonne lecture.
[La cavalerie arrive toujours trop tard]
Tenir, parce qu'il faut tenir...
Les évènements, après avoir apprit le drame qui s'était joué par l'entremise d'un courrier du brave Saltarius, lui avaient paru bien longs, mornes et tristes. Chaque instant qui s'écoulait avait un prix, celui du liquide rouge carmin. Chaque goutte qui fuyait les veines de la belle aux cheveux de feu était annonciateur de funestes lendemain. Goutte après goutte. En ces instants il se sentait fils de son presque père, sérieux, malheureux et le ventre rongé de douleur. Mais si le Prince avait fais naitre des horizons carmins chez certaines, chez lui sa douleur n'avait juste donné qu'une rageuse envie de vivre. Mais le gout acre du sang dans sa bouche, il le sentait.
Le courage du blondinet, si tant est qu'il en ai jamais eu, le fuyait le laissant exsangue. Mais il n'avait pas craqué. Le seul tressaillement de son sourire immuable avait échappé aux témoins. Bien sûr la belle blonde qui réchauffait bien plus que son lit avait noté la nouvelle décoration de la chambre qu'il louait à "La garce aux nières", mais celle-ci, majestueuse, s'était contenté de ses explications alambiquée. Une histoire de mulot qu'il aurait pourchassé à coup d'épée à travers la chambre tranchant et renversant le mobilier. Que sa présence était d'un réconfort, changeant ses maussades pensées en doux chants de sirène. Lucie a le don de la métamorphose, elle peut tout transformer, et rien ne s'y oppose. Lucie a le don.
Dès la réception de la missive du fervent serviteur de sainte Bécassine, la décision de se rendre en Anjou s'était naturellement imposée. Décision certes optimiste et généreuse, mais pas si aisée à mettre en pratique. L'étendard zébré flottait au vent glacial. Souffle froid d'hivers effroyable à faire frissonner les corps et les curs emplis de chagrin et de douleurs. Pourquoi tant de couleur pour un individu insipide ? Serait-ce les reflet mouvant du dévastateur néant de son aura ? Rien n'est vide. Plein de rien ? Ou vide de tout ?
Fuyons le falot 1 , fut, le maitre mot. Esquiver la soldatesque par ruse, par détour et raccourci, là ou les hommes d'armes si lourdement équipés ne pourraient tenir la cadence d'une poursuite s'il se devait. Il ne doutait pas de la mercenaire, il ne doutait pas non plus de l'endurance de la Grande. La jument, son canasson. C'était son nom, obscur hommage au seigneur qui l'avait offert à son mentor. Ils galopèrent jusqu'à l'épuisement, jusqu'au bout du voyage, jusqu'à la douce Ygerne, jusqu'à l'Anjou. L'animal renâclait en passant devant la porte de la cité ou, le message, fier, sublime et captivant ; poème issus de la main calleuse d'un sculpteur de pierre fut récité de sa douce voix par le troubadours. Mnia fallunt hostem, dextra domat tormentum, soufflait-il crachant de la fumée, vapeur d'eau s'échappant d'un corps enfiévré à trop de pensées équivoques. C'est fou ce que ça sonnait bien se disait le cavalier. Déjà dit, peu importe.
La folle cavalcade prit fin au pied des marches d'un château. Quel était-il ? Peu importait, l'ignorant touriste s'en moquait éperdument, il savait que son ancienne épouse l'avait mené à bon port. La jument, d'une très noble lignée, de son pas maitrisé l'avait porté à destination sans faillir, et ce, avec la grâce qu'il sied aux héritiers de cet élevage quand le cheval de Lucie s'était fait poussé par elle, transporté par la rage, laissant l'impression qu'à chaque coup de sabot que le sol martelait et la terre tremblait d'effroi, s'ils avaient voyagé de nuit sûr qu'il aurait pu voir des étincelles en jaillir.
La traversée s'était faite en plein jour, mais le jour n'y était pas. Soleil obstrué, un sous bois, une route pavé, un tunnel de chêne et de peuplier, allée sombre de son état. Là voilà. Ainsi, par se jour sombre de bien des façons, naquit la légende de l'ultime chevauchée.
De loin les paysans se rendant à la chasse au sarment saisirent l'instant. L'on dira bien plus tard que le conteur se livrait à tous les écarts de son imagination, que celui-ci cédait à ses terreurs nocturnes et inavouables. D'un autre qu'il avait cédé à quelques pulsions alcoolisée, ou encore d'un différent l'on prônera son insatiable plaisir à colporter ragots et rumeurs ayant pour but de réveiller les terreurs primitives les plus irraisonnées de son auditoire. Mais peu importe qui l'a contait parmi les témoins, chacun se trouvait suspendus à ses lèvres, hommes, femmes et enfants, tous palpitaient et une transe d'épouvante les poursuivaient des jours durant. était-ce la brulante ferveur des conteurs qui rendait cette histoire si réaliste ? Ils contaient dans un état d'exaltation au summum de la frayeur. Impossible de décrire l'état dans lequel se trouvaient conteurs et auditeurs, mais, si un bruit, si léger soit-il troublait le silence de la chute, les nerfs surexcités s'en devenaient incontrôlable.
Voici, l'une des versions que, les petits enfants de vos petits enfants entendrons un jour de pluie près du feu.
Penché sur leur monture, visage recouvert de capuche pour se protéger du froid, galopant contre le vent, voici ce qu'ils virent, ou crurent voir. Allez savoir.
Tandis qu'ils amassaient leurs brindilles, surgit soudain deux êtres chevauchant des bêtes que l'on pourrait croire pour des chevaux. Ceux-ci, e visage dissimulés se cramponnaient à la crinière des monstres. A chaque pas leurs sabots tonnèrent comme des coups de marteau sur l'enclume du forgeron. Et comme à la forge nous étions éblouis par des étincelles, de la fumée s'élevait à leur suite. La scène, elle, semblait ne jamais se finir bien que ceux-ci allaient plus vite que le vent. Encore raisonne le fracas de ce galop infernal. Étions nous encore sur la terre ? Je me le demande aujourd'hui.
Bien sûr il ne s'agissait rien de plus que de quelques effet d'optique, des gerbes d'eau soulevés par les sabots passaient pour la fumée, les étincelles n'étaient que l'éclat des fers que le soleil reflétait, son inclinaison n'éclairait que le bas, le reste étant plongé dans l'ombre. Le fracas ? les pavés.
Les démons ? des anges ! ... enfin, un jeune homme innocent, et une fiévreuse blonde.
1. Falot : se dit d'une personne sans relief, sans intérêt, insignifiante à en devenir comique. Lanterne portative utilisée pour faire les rondes, "Halte au falot !" était une injonction courante lancé par les patrouilles. Le deux cas ici.