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[RP] La mosaïque - Anges & démons

Le pêcheur, incarné par Gandrel
[La veille]


- Alors voilà : c'est le soir, l'arroir1 arrive au grand galop, le conducteur, imbus de l'autorité de son maitre traverse le village à vive allure sans autres précautions que de claquer son fouet et hurler à tire-larigot "place, faites place" et, arrivé à destination, l'équipage fait halte.
Le valet chargé de faire le plancton, le voyant ainsi arriver est soudainement prit d'effroi. Sur la portière une giclée de sang couvre la peinture du carrosse. Le conducteur, ayant vu l'expression du visage de son confrère se modifier avec effarement, se rend aussitôt à son côté pour savoir ce qu'il se passe et, ce faisant, aperçoit la présence du précieux liquide sur le véhicule que la roue à arrosée à tout va en une giclée pourpre. Le valet lui dit :
" Vous voyez ? Mais par Aristote, qu'est-ce donc ? "
Le chauffeur réfléchit un instant et, soudainement se rappelle avoir heurté quelque chose à la sortie du village dans le virage. Perplexe il interroge le valet.
" Vous n'avez pas un gros chien noir dans votre hameau ? "
" Non ", lui répond l'employé de maison qui, détaillant la roue, aperçoit des lambeaux de chair.
" Un âne noir peut-être ? " renchérit le conducteur. Mais le domestique infirme à nouveau.
" Un poney, ou un petit cheval noir non plus ? "
" Non, je vous assure, rien de tel icelieu. "
L'homme se gratte alors le menton et, d'une dignité absolue se tourne vers la direction de la sortie du village en se repérant par le seul point qui puisse l'aider, le bout du clocher de l'église dépassant de la ligne d'horizon. Il réfléchit encore un peu puis hoche la tête. Il déclare alors avec flegme.
" Mince alors, j'ai dû écraser le curé. "


- AHAHAHAHA excellente celle-là !

Les rires fusaient, son histoire avait plu. Mais, tandis que ses compagnons continuaient à se gausser, lui étouffa son rire, regagné par l'inquiétude qui l'avait habité pas seulement toute la soirée, mais depuis la disparition de Gandrel. Bien qu'ils l'aient retrouvés physiquement, son absence se faisaient sentir. Se coupant une tranche de jambon sec, il en profita pour jeter un œil sur le bien jeune chef de cette bande si éclectique. Hélas, ce qu'il vit ne lui plu guère. Le blondinet restait prostré, comme encore enfermé. Un autre combat peut-être... un combat qu'il ne devait pas mener seul, mais, quelque chose en lui l'incitait à ne pas l'importuner. Du moins pour l'instant. Mais même, que dire ? La prison était un univers à part. Tous ne doutaient pas qu'il s'en soit sorti du mieux qu'il eut pu, mais, tous aussi avaient murmuré sur le fait qu'enfermer un esprit si vorace de liberté et de grand espace influait fortement sur l'âme elle-même.

Le pêcheur, le surnom qu'on lui avait attribué pour son don pour la pêche. Attention, v'là le pêcheur disait-on. Où il allait, ses voisins n'attrapaient rien. Le pêcheur, disais-je, se sentait responsable, redevable surtout. Juste avant de connaitre le jeune blondinet, il n'était qu'un homme pauvre qui ne gagnait que quelques menues pièces en coupant et vendant du bois. C'était pour lui une dure lutte quotidienne que de subvenir à ses propres besoins ainsi qu'à ceux de sa femme et de ses filles. Jamais un morceau de viande ne touchait ses lèvres, jamais des chaussures ne protégeaient ses pieds et ses reins n'étaient couverts que de haillons. Puis vint le drame. Sa famille, toutes entière fut décimée par une sombre maladie leur brulant les entrailles. L'ergotisme.
2

Puis il avait rencontré Gandrel qui l'avait prit sous son aile, lui, qui avait pourtant plus de deux fois son age. Et il avait changé de vie.
Tout autour, la conversation continuait, joyeuse, conviviale, sincère. Mais il n'écoutait plus, seul quelques bribes lui parvenaient aux oreilles.

- Il m'a dit... alors ça, comme il y allait... tu parles, que je lui dis. Alors il m'a fait comme ça...
Venait d'un groupe à sa gauche, tandis qu'à droite, deux ripailleurs polémiquaient sur le fromage.
- C'est un comtal !
- Mais non je te dis, il a des trous Duc, oups, donc pardon ;
c'est donc de l'emmental.
Rétorqua son opposant avec un sourire innocent qui en disait long sur le lapsus "involontaire".
C'est alors que derrière l'on fit une remarque.
- En parlant de Duc, tu sais qui ces moutons ont reconnu ? Fitzounette !
Le groupe éclata de rire à nouveau, mais, une voix trancha l'élan de la vague d'allégresse.
- Quel est le prochain village avant de quitter cette contrée ? déclara Gandrel. Le pêcheur tourna la tête et répondit.
- La Flèche.
- Très bien, en route alors. dit le blondinet en se relevant.
En cinq minutes, la troupe quitta la grange et reprit la route.

Ils avaient poussé les chevaux et, avant d'arriver en vue des murs, la chevauchée fit halte. Le monte en l'air leur demanda si l'un deux connaissait le maïeur
3 , tous répondirent par la négative.
Seul l'assassin prit la parole.


- Tu veux te précipiter comme ça ?
- Si je voulais risquer la mort sans m'amuser, je me serais fait collecteur d'impôts, pas voleur. Allons viens, dépêchons nous avant que le froid ne me reprenne.


L'blondinet posa sa main sur l'épaule de l'assassin et hocha la tête. Comme si c'était un signal, l'affaire était close. On distribua l'équipement, masque et cape noire à capuche à chacun. Pas besoin de palabrer sur le rôle de chacun, ils connaissaient la routine.

Aux portes de la ville le groupe entra au pas, seul le bruit étouffé des sabots et les roues de la carriole se faisaient entendre. La troupe se scinda et, tandis que certains s'en allaient débusquer, à pieds, les miliciens, les autres se dirigèrent vers la mairie. Dans les rues, un silence de cathédrale.
Comme bien des petites bourgades, celle-ci cessait ses activités à la nuit tombée, chacun se barricadant dans sa demeure aux volets clos, porte fermée à double tour. Et la nuit froide était fort avancée.

Le pêcheur se trouvait dans le groupe avec Gandrel conduisant les chevaux allant à la mairie mirent pieds à terre. Et, s'habituant aux ombres des lieux, envoyèrent certains explorer les recoins sombres tandis que d'autres montaient sur les toits avec une rare agilité afin de guetter les alentours.

Peu après, une fois la zone sécurisée, assuré que nulle présence n'était cachée prête à souffler du cor pour alerter la milice et l'armée qui campait hors de la ville, et que nul rayon de lumière ne jaillissait entre les fins interstices des volets clos des habitations. Un des complices vint prévenir Gandrel. Pas besoin de parler, un langages des signes avait été établi il y a fort longtemps déjà.

Gandrel leur ouvrit les énormes serrures. De si grosses bâtisses imposante et solide et, toujours un point faible : la porte. Vouloir la défoncer restait souvent une utopie si l'on était point équipé de machine de guerre et autre imposant bélier. Mais quel raffut ! Alors qu'il était si simple de feinter la serrure. L'entrepôt ouvert, ils se mirent au travail avec hâte et dextérité. En ligne, ils se passaient sacs et caisses. Le pêcheur précéda Gandrel dans les locaux, dès fois qu'un chien est monté le guet, mais non, rien. Pendant que le blondinet ouvrait le coffre, l'ancien bucheron s'assurait que nul autre trésor ne trainait là. Mais là non plus, rien ni personne.

L'affaire durait longtemps bien sûr, et les guet devaient miauler un signal si l'alerte était donnée. Mais la aussi, rien. Ouvrir des serrures n'était pas chose aisée, loin de là, et la troupe ne perdait nul instant pour charger le maigre butin. La routine. Ils valaient bien une équipe de déchargeur d'un grand port. Déchargeur... l'on disait docker en Anjou, un terme hérité de leur passé de serviteurs de leur maitres anglais.


Une heure après le début des opérations, ils quittaient les lieux laissant les portes béantes, quelques caisse vides au sol en ornement.
Rien ni personne. Pas d'alerte, pas de milice, pas d'armée, pas le moindre paysan s'offusquant. Le néant.

À l'écart de la cité, une vingtaine de minutes après l'avoir quitté sans encombre, Gandrel surpris son monde, les inquiétants en déclarant qu'il était épuisé. C'est qu'il n'était pas remis de son triste séjour. Ainsi, il voulait se reposer, seul. La troupe devait s'éloigner au plus vite et continuer la route avec bonne escorte. Après tout, on était encore en Anjou et n'était-elle pas une terre de voleur ? Le serrurier les rassura, personne ne les avait vu en ville et masqué personne ne le reconnaitrait. D'ailleurs personne ne les avait suivis. Dans ce vaste espace dégagés, ils auraient vu leur poursuivant de loin. Sa décision fut sans appel. Gandrel vérifia qu'il n'avait rien de compromettant, il ôta son masque, mais son visage, toujours sous sa capuche restait masqué, il ne conserva que la cape noire et se séparèrent.

Ils connaissaient la procédure, il partirait au galop et jetterait la cape en route au milieu d'un champs après quelques détours. Ensuite il irait trouver une grange et se reposer.

Eux continuèrent leur route. Au levé du soleil, ils étaient loin...



1. Arroir : équipage d'un carrosse ou d'une diligence
2. L'ergotisme, aussi nommé feu de saint Antoine, était une maladie dont on a longtemps ignoré la cause. Une intoxication due à l'absorption d'un champignon appelé ergot du seigle. Le seigle qui tenait mieux l'hiver était produit pour en obtenir de la farine afin de fabriquer du pain pour les plus pauvres. Le pain empoisonnait et tuait donc les populaces entières car, nul ne connaissait ce mal. Les riches, mangeant du pain à base de blé étaient épargnés. Ceux qui choisissaient de faire des pèlerinages, survivaient. La guérison était considérée comme divine alors qu'en fait, prenant la route, l'individu ne faisait que s'éloigner du pain contaminé.
3. Maïeur : le premier magistrat de la ville. Le maire donc.
Mirna83

Mirna ce matin là, s'était réveillée tôt à son habitude.
Tâtant l'autre partie lit...elle n'y trouva qu'une absence bien connue ces derniers temps.

Léon son époux, maire de La Flèche, devait être encore dans son bureau! Pourtant elle se rappelait l'avoir vu la veille au soir à ses côtés.
A quelle heure s'était il levé pour aller travailler en mairie?

Elle se vétit rapidement et sortit, marchand dans un froid saisissant en direction du bureau de Léon.

Arrivée sur place, elle entra naturellement.


Léon? Vous êtes là?

Stupeur...Elle constate bien vite que la mairie a été pillée. Tremblements, ses mains se gèlent et la peur monte dans son ventre.

Léon....

Le souffle court, elle s'empresse de prévenir le conseil municipal, fait chercher son mari partout, commence à s'inquiéter: lui est il arrivé quelque chose? Est il blessé???Peut être......pire???

Ne le voyant pas elle se décide et écrit immédiatement à la duchesse Fitzounette et au prévôt des maréchaux!

Puis retourne au Conseil municipal où elle commence à faire l'état des lieux de la situation...essayant avec d'autres de mobiliser un maximum de villageois pour traquer les voleurs.


Xollir est déjà sur la grand place en train de proposer de poursuivre les filous à cheval!Elle est heureuse d'y reconnaitre aussi son gendre Fator, Klervia..mais pas de Léon...




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Mahaut, incarné par Gandrel
[Devant la mairie]


La veille, Mahaut accomplissait ses quatorze première années.
La veille, elle s'était sentit femme.
La veille, cette jeune fléchoise avait pêché.
Non, pas de poisson, quoique, l'aspect longiligne et visqueux s'insinuant partout, glissant et s'échappant des mains pouvait le laisser penser. Mais non.
La veille, elle avait perdu sa pureté.
Et aujourd'hui, elle le payait.

Elle avait été une des premières à arriver sur les lieux du crime en se rendant au puits municipal le plus proche de son domicile. Les portes de la mairie étaient grandes ouvertes, devant l'entrepôt, des caisses et des barriques vidées de leur contenu.
Personne n'avait osé s'approcher, la garde était introuvable et la rumeur qu'un brigand se soit enfermé dedans courrait de bouches à oreilles.

Et, elle, la belle jeunette se montra apeurée, intriguée, curieuse, excitée, un certains nombre de phase jusqu'à ce que l'ennui la gagne. Les commentaires l'avaient bien amusé, sur les soldats qui ne venaient pas. Sûr ses hommes qui, courageux quand il s'agissait de corriger leur épouse tremblaient en refusant de pénétrer dans l'hôtel de ville.
Certains déclaraient que de toute façon, les trois barriques vides et les quelques caisses au sol était une barricade et qu'une armée les attendaient à l'intérieur.

Alors qu'elle réfléchissait à la raison du pourquoi pouvait-on commettre un tel odieux crime, ses seaux et sa palanche
1 en main, elle se rendit au puits. C'est à la fin de son labeur qu'elle prit réellement conscience de son crime. Remontant un seau, elle vit sur la surface de l'eau claire le reflet d'un visage connu, celui de Christos. Le visage remuait de la tête montrant sa désapprobation. Aussitôt, la fillette qui n'était d'un coup plus si femme, fit un pas en arrière effrayée, renversant le seau et son contenu dans sa brusquerie. L'effroi s'étant insinué, elle leva les yeux vers le ciel et là vit, un autre visage, sombre et exultant, un prince démon, sans aucun doute.
Quelqu'un d'autre y auriat vu des nuages, mais pas elle.

Elle tomba à genoux et pleura toute les larmes de son corps. Elle n'avait pas suivit les saintes écritures, et le châtiment divin s'en venait. Son esprit eut tôt fait d'analyser pour elle la situation. Elle sut, non, le châtiment divin n'allait pas frapper, il avait déjà frappé. La mairie.
N'est-ce pas dans un bâtiment attenant qu'elle avait souillé son corps en se vautrant dans le pêché de la luxure ? C'était donc cela.
C'était de sa faute et bientôt, tout le monde le saurait et la punirait. Tandis qu'elle se moquait, n'avait-elle pas entendu les remarques sur la famine qui s'en venait ? Elle n'y avait guère prêté attention, son père lui ayant toujours dit sur ce sujet que c'était lui qui ramenait le couvert, la mairie se contentent de ramasser des impôts pourquoi ? Rien.

Mais l'heure était grave, que devait-elle faire ? Comment se châtier suffisamment pour être pardonnée ? La populace la tuerait sans aucun doute dès qu'ils sauraient que la responsable de cette plaie, ce n'était qu'elle et elle seule.
Une douleur sourde lui frappait les tempes, que faire ?
Sans qu'elle s'en rende compte, elle erra sur la place de la mairie, combien de temps ? Assez pour trouver sa réponse.
Elle n'avait pas le courage d'avouer sa faute, et, dès l'instant, elle irait prévenir son père qu'elle allait rentrer dans les ordres. Son regard fixait maintenant le clocher de l'église et oui, c'était cela l'échappatoire. Servir dieu.

Si ses parents l'en empêchait, elle... elle... Elle rentra chez elle, et, revenant sans l'eau son père l'interrogea. Mais elle ne dit rien, rien sur les seau, rien sur la mairie, rien sur sa vision, rien sur son crime, rien sur sa honte, rien sur son impureté. Seul ces quelques mots.

- Père, je dois rentrer dans les ordres.
Celui-ci refusa tout net et la sermonna sur les seaux et la punit en l'envoyant dans sa chambre.
Plus tard, elle se rappellerai seulement le son d'une chaise qui tombe au sol sur le parquet, de cette douleur soudaine, au cou, puis aux poumons, de cette panique, du combat de son corps contre sa volonté, celui-ci gigotant en suspension maintenu par cette corde à rideau que ses doigts tentaient d'arracher mais ne faisaient que, à l'aide de ses ongles, arracher la peau du cou sur le pourtour de l'objet de son trépas.
De sa mort.


Violente bouffée d'air, la jeunette sortie de sa vision, ses yeux n'avaient pas lâché le clocher, elle était encore debout, là, sur la place de la mairie.
Elle pleura encore. Contemple ton avenir lui soufflait une voix dans sa tête. Mais, naquit en elle un courage immense, un courage ou une folie peut-être, mais elle su que son destin était là. Que c'était le prix à payer, que c'était ce qu'elle devait faire, ce qu'elle devait faire... devait faire... tout raisonnait étrangement dans sa tête.

D'un pas lent, tel le condamné se dirigeant vers l'échafaud, elle regagna son domicile. Lent, mais résolu, pas de jambes vacillantes, pas de vain détour. Lent mais droit.
La scène a son arrivée, elle l'avait déjà vécue, les même gestes, les mêmes paroles. Sauf...
Sauf que là, son père, probablement atteint par l'aspect sérieux de la demande de la fillette, n'osa lui refuser. Il n'accepta pas pour autant, mais il lui répondit qu'il y réfléchirait, et surtout, qu'elle elle devait réfléchir à ce choix avec sagesse. Ce fut tout. Elle en fut soulagée.

Une fois dans sa chambre, la petite prit l'épaisse corde du rideau, et la porta en ceinture, pour ne pas oublier, pour se rappeler son avenir. Un chapelet en somme.
Elle pria, tandis que dehors, les courageux angevins regardaient encore les portes béantes de la mairie attendant un mot de leur maire qui devait sans doute être mort car il ne se montrait pas, pas la période des élections probablement.



Plusieurs mois plus tard, devenue très pieuse et, réitérant sa demande avec une volonté inébranlable et avec l'appui du curé de la paroisse auprès de sa famille, ses parents finirent céder.
Des décennies plus tard, Mahaut, devenue nonne, passait le plus clair de son temps à soigner les pauvres et les nécessiteux. Celle-ci effectua un pèlerinage accompagnant un groupe de lépreux, et, le sort la plaça sur la route d'une femme en plein travail. Elle fut amenée à accoucher d'une femme en pleine nature. Étant la seule personne apte à la tâche et non lépreuse à la ronde, elle dû procéder seule même si elle n'avait aucun matériel pour cette délicate opération. L'évènement qui se voulait joyeux s'annonçait plutôt sous les plus mauvais hospices.
La mère périt en couche inondant de son sang le sol qu'allait retrouver son corps. Et l'enfant, prématuré, n'aurait pas du vouloir sortir, mais il sortit... mort-né. Mahaut attristée ne baissa pas les bras, et juste après...
L'enfant vécu, elle l'éleva. Des décennies plus tard, celui-ci changea la face de l'Europe, mais ceci est une autre histoire.

Les actes ont parfois des conséquences inattendues, d'ailleurs y a une histoire avec des papillons qui...
Et n'oubliez pas, les anges ne sont pas se que l'on croit.



1. Palanche : pièce de bois légèrement incurvée, placée sur l'épaule, pour porter deux fardeaux ou deux seaux accrochés à chacune de ses extrémités.
Xollir
Sur la place, une femme pleurait à chaudes larmes, alors les villageois affluaient, comme des mouches attirées par les miasmes de désolation. Avec un soupir, Xollir pénétra dans la mairie. Il savait ce qui lui restait à faire. Ses pas le portèrent directement vers l'arrière de la mairie. Inutile de perdre du temps à vérifier le coffre. Qu'il soit ouvert ou non, il ne pourrait rien y changer.

L'odeur âcre du vieux pigeonnier lui sauta aux narines. Maitrisant son dégoût, il coucha quelques lignes sur de nombreux parchemins. En dépit de l'infâme atmosphère et de l'urgence de la situation (dans cet ordre), il prit soin de choisir les meilleurs pigeons, qu'il lâcha vers Le Mans et Angers. Cinq pigeons pour chacune, pour plus de sureté. Qui sait... Si les choses tournaient mal, peut-être leur sauvait-il la vie. On allait devoir se serrer la ceinture en ville.

Satisfait, il s'essuya les mains sur la porte, puis ressortit, et agita les bras. Sa voix d'avocat porta fort et loin.


Bonnes gens de La Flêche! J'ai prévenu les villes voisines. Les seuls chemins praticables y mènent. Si les ponts de ces villes sont gardées, ils ne pourront franchir les rivières. Chargés comme ils sont, ils ne pourront aller ni loin, ni vite, ni passer à gué.

Nous les trouverons. Et alors...


Son regard se durcit tandis que sa main caresse le pommeau de son épée.

Il faut deux cavaliers qui remontent la route vers le Mans, et deux vers Angers. Si vous les rattrapez, qu'un les suive, et que l'autre revienne nous prévenir.

Que ceux qui souhaitent aider se répartissent en trois groupes. Je mènerai le premier. Nous allons les traquer. Dame Klervia, vous avez reçu une formation militaire. Pouvez-vous m'accompagner, et relever la piste? Cherchez des traces de chariots. Récentes, et profondes.

Que les deux autres bloquent les portes, et fouillent la ville. Qui sait s'ils n'ont point caché une partie de nos biens icelieu. Il leur a fallu des complicités, pour pénétrer dans la ville à la nuit tombée, ou y cacher leurs attelages pendant la journée.

Trouvez-moy ceux qui étaient de garde à la porte.

Qui m'accompagne?
Isarie
Isarie, alertée par le tocsin de l'église, se rendit rapidement sur les lieux.

Son bureau de cac recèlait de nombreuses informations sur les avoirs de la mairie, de même que les marchandises stockées en vue des contrats en cours de négociation. Elle craignait le pire...

Certains membres du conseil municipal étaient déjà sur les lieux : ceux-ci ne pouvaient que constater les dégâts et l'étendue du larçin, et celui-ci n'était pas petit.

D'une mine aterrée, Isarie salua ses amis, et s'en fut prestement faire l'inventaire de son bureau.

Comme elle s'y attendait, tout ce qu'il contenait comme marchandise avait été pillé. Les coffres ouverts, les papiers épars, du mobilier cassé. Un ouragan était passé par là qui avait tout emporté.

Dépitée, supportant mal l'impuissance qu'elle ressentait, elle commença à mettre un peu d'ordre. D'abord essayer de retrouver les contrats en cours, et les états des stocks. Quoiqu'il se passe par la suite, il fallait absolument que la ville puisse rebondir au plus tôt.

Avec résolution, elle s'attaqua au capharnaüm qui régnait, redressant une chaise par-ci, ramassant un parchemin par là, jetant tout ce qui ne pouvait plus servir, après une vérification soignée.

Au beau milieu de son ouvrage, un objet l'intrigua. Il s'agissait d'un mouchoir, sans doute égaré. Elle allait le jeter avec les autres ordures lorsqu'un détail retint son geste : le mouchoir était parfumé. Les mouchoirs d'Isarie n'étaient pas de la même facture, et surtout, il ne sentait que la lavande qu'elle enfermait dans son coffre pour éloigner les mites. Non, celui-ci dégageait une odeur plus délicate, comme un bouquet de roses. Peut-être ce mouchoir appartenait-il à Léon, ou à quelqu'un du conseil municipal.

Isarie finit son rangement sommaire, et s'en retourna voir les compagnons.
Croisant Mirna, elle lui demanda :

Mirna, j'ai trouvé un mouchoir dans mon bureau qui ne m'appartient pas. Le reconnais-tu? N'appartient-il pas à Léon?
Leonvi
[La Flêche la nuit et le matin du pillage]

Ce vendredi soir, Léon avait quitté le bureau de la mairie bien tard. Payer l'impôt ducal n'était pas une mince affaire, il fallait y être concentré pour ne pas oublier le moindre denier.

Il avait donc fini seul dans les locaux de la mairie, à la lueur de la chandelle.

Comme à son habitude, il avait refermé le coffre et toutes les portes. Et il était rentré au moulin. Mirna l'attendait dans le lit. Elle savait que ces derniers jours ils rentrait de plus en plus tard, mais elle se refusait de s'endormir avant de le savoir rentrer.

le samedi matin, il s'était levé tôt. Exceptionnellement, il voulait passer plus de temps en compagnie de son épouse. Il était allé au marché pour acheter de quoi préparer un bon repas et aussi avait fait un détour par les champs pour ceuillir quelques fleurs. Mirna les aime tant.

il était repassé au moulin et là Mirna n'était plus là.


oh mince !!! se dit-il elle est partie me rejoindre à la mairie

Il déposa tout sur la table, sauf le bouquet et se précipita en direction de la mairie.

En arrivant sur la place, il fut surpris de voir autant de monde et d'agitation.
Il accéléra le pas. Entra. Stupéfait devant l'état de la mairie, le bouquet tomba à ses pieds.

Il s'avança à petits pas, ne sachant trop vers quelle direction regarder


Mais ... mais ... que s'est-il passé ?

Il reprit rapidement ses esprits et alla en direction du conseil
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--Le_paternel


Sur la route, toute la sainte journée... (après le pillage)

Tout s'était bien passé.

Encore une fois, avait il pensé.

Un jour, tout se passerait mal.

Sans doute...

Pourquoi pas en Anjou?

Pourquoi pas.

Aujourd'hui?

Tu me lâches la grappe un peu?

Depuis le temps qu'il courrait partout dans le royaume, il connaissait les dangerosités de la vie. Et à chaque coup qu'ils faisaient, à chaque victime qu'il tuait, les habituelles questions menaçaient de remonter dans sa tête. Et si tout se passait de travers un jour? Cela avait déjà été le cas après tout. Être assassin, cela comportait forcément des risques, même s'il se jetait rarement dans la bataille sans réfléchir. D'ailleurs...

Il jeta un regard à ses complices, regardant les charrettes avancer à bonne allure sur le petit chemin de campagne. Le butin n'était pas énorme, mais largement suffisant par rapport à ce qu'ils avaient escompté. Et puis lui, l'assassin du groupe, s'en fichait de l'argent. L'argent ne servait pas à grand chose dans un monde où les magouilles étaient de mises. Il aurait aimé s'attarder sur La Flèche. Contempler les visages des villageois, larmoyants. Voir la colère sur d'autres. Et surtout, surtout, entendre les nobles et les bourgeois du village crier au malheur, les traiter de brigands et de bêtes sans nom, alors qu'eux mêmes possédaient un château, un jardin, avec de quoi nourrir bien plus que ce que contenait la mairie. Eux qui gueulaient à en perdre la voix au crime, mais qui se prenaient la tête lors des élections pour savoir qui gouvernerait le duché. Et qui ne savaient pas défendre leurs villages correctement. Il ricana.

Il n'avait pas aimé l'idée de foncer tête baissée dans le mur. Meilleur moyen de se faire attraper. Mais ils étaient pris par le temps, et avaient donc convenus d'assommer rapidement les miliciens. Quand on était nombreux pour s'organiser, et que si peu de défenseurs faisaient barrière à la mairie, ce n'était pas bien compliqué. La nuit, tout le monde dormait. Et depuis de longues années qu'il assassinait, il avait l'expérience avec lui. Rien de plus simple que d'assommer deux gardes avec un complice en tirant des flèches portant en leur bout une boule. Efficace puisque de loin, ils ne pouvaient être repérés. Silencieux dans la mesure ou seul les deux corps s'effondrant à terre donnaient l'occasion à certains passants d'entendre quelque chose. Oui, mais en pleine nuit, c'était plutôt rare.

Pour plus de prudence, on donnait encore un ou deux coups sur les têtes des hommes et femmes du guet. Toujours mieux pour éviter qu'ils ne se réveillent en plein dans le cambriolage. Le Paternel avait toujours été partisan de tuer tout simplement, tranchant la gorge d'un simple coup de poignard. Ah oui, mais l'éthique du blondinet l'en empêchait. Pas de sang, pas de mort. Il était fou parfois ce blondinet, en outre d'être un sacré bon compagnon de taverne. Mais un jour, cette idée de ne tuer personne les perdrait. Peut être aussi le fait qu'il soit un assassin l'empêchait d'agir autrement.

Ils avaient pu quoiqu'il en soit repasser en sens inverse les portes de la ville sans encombre, roulottes chargées. Personne n'était réveillé à cette heure la, et les hommes du guet dormaient profondément dans le coma où ils les avaient laissés.

Ils avaient même pu prendre pas mal d'avance. Gandrel les avait quittés, fatigué avait il dit.


Menteur, pensait Le Paternel. Lui voulait voir la tête de ses victimes. Du coup, c'était lui qui dirigeait la petite troupe, et rapidement, il avait dévié les charrettes de la route principal qu'était celle qui reliait La Flèche d'Angers. La petite route qu'ils empruntaient comprenait déjà nombre d'ornières de charrettes, aussi, ils embêteraient un peu les poursuivants. Il réfléchissait cependant à comment faire pour ne pas se faire avoir. Angers, se faire passer pour des marchands? Ils étaient sans doute au courant du pillage maintenant. Et si le maire de La Flèche était un tant soit peu compétent, il savait ce qu'ils avaient dérobé.

Sauf que, tu sais bien qu'au sud, y'a la Loire. Et t'as beau te diriger vers la Bretagne la, la Loire t'arrêtera, et avançant moins vite que les angevins, vous vous ferez attraper.

Pas con toi.

De nouveau sa pensée qui lui parlait.

Fallait vous acheter un bateau.

Trop cher, beaucoup trop cher.

Fallait garder l'argent en sécurité à La Flèche et attendre que les recherches dépassent le cadre de la ville.

Trop risqué, on se serait fait repérer.

Vous êtes dans la mouise.

Mais non. Y'a toujours une solution.

Vas y. Dis moi. Je t'en prie. Réfléchis, réfléchis. Tu trouveras rien cette fois.

FERME LA!!

Qu'est ce qui se passe?

Euh rien, rien, je parlais à... à moi même, laisse tomber.


Le Pêcheur le regarda d'un air bizarre, mais n'osa pas plus poser de questions. Le Paternel plissa légèrement les yeux, puis maugréa.

Ce qui nous faut juste c'est un bateau... Même minable, qui pourrait permettre à l'une de nos charrettes de traverser...

Il regarda l'un de ses compères se réchauffer les mains. La nuit n'allait pas tarder à tomber, et il commençait à faire froid.

Au moins, on manquera pas de bois pour se réchauffer, sourit il ironiquement en contemplant les stères de la mairie de La Flèche. Et puis... L'étincelle. Beaucoup de bois...

Bon sang les gars! On continue à filer sud ouest!
Ygerne
[Y a des jours de chance, des jours ou une pièce traine sur le sol et on la ramasse.]

Une jeunette à peine remise de ses blessures, ça vagabonde, ça profite de sa nouvelle liberté de mouvement, ça rêve d’aventure ou en tout cas aux nouvelles histoires possibles et ça oublie rapidement les dangers de la vie.

Ygerne voyait la nature s’éveiller, des primevères et crocus pointaient le bout de leur nez, bientôt bien d’autres fleurs viendraient parsemer les routes d’Anjou. Le contraste avait un côté merveilleux, l’on passait d’un coin abrité ou des restes de neiges et glaces subsistaient, rappelant que l’hiver n’était pas bien loin et un peu plus loin la vie reprenait, le soleil réchauffait le sol, des mésanges voletaient.

Ces prémices annonçant bientôt le printemps et le début de nouvelles vies, allait de pairs avec une roussette qui avait envie d’aller de l’avant. Qu’elle se l’avoue ou non, elle avait changé durant ces quelques mois : elle avait repris confiance en elle-même, elle s’était affirmée et était devenue plus indépendante et plus femme, malgré ces tentatives pour le dissimuler cela se voyait.

Elle était donc prête pour affronter de nouvelles rencontres, vivre de nouvelles histoires ou peut être se lier à nouveau avec le passé. Certaines choses ne s’effaçaient pas : à jamais la Touraine avait laissé sa signature sur elle, mais d’autres souvenirs plus profond et plus intime ne pouvaient s’envoler avec le temps.

Notre jeunette était à La Flèche durant la nuit du 12 mars. Hasard de la vie sûrement, depuis quelques temps déjà elle parcourait les routes d’Anjou. Elle y était seule. Son ami Saltarius n’avait pu quitter Anger avec elle, il la rejoindrait bientôt.

Elle ne restait jamais longtemps dans les villes parcourues. Elle ne cherchait pas vraiment de compagnie. Une grange l’abritait, parfois elle dormait dehors. Toutes ces villes, ces personnes étaient tellement semblables : les mêmes animations, discussions de café, les mêmes visages, les mêmes jeunes couples et jeunes amours qui naissaient, les mêmes tenancières d’auberge, les mêmes politiques… Rien pour elle, rien ne différenciait cet endroit réputé pour sa vinasse de celui-ci pour son fromage. Et plus ces pas la faisait découvrir ces nouveaux lieux, plus elle se demandait si un jour elle arriverait à se sentir chez elle à quelque part. Pourquoi telle ville ? Pourquoi lui ? Pourquoi cette vie ?

Elle aurait pu s’installer : elle trouverait sûrement un mari bon et loyal prêt à lui faire de beaux enfants, une ferme à tenir et ses talents de cuisinière lui permettraient sûrement de travailler dans l’auberge communale. Elle aurait pu choisir tout ça et arrêter de courir les routes, courir après un destin qui n’était pas entre ses mains, courir après quoi en faite ? Après une vie dont elle ne possédait pas toutes les clés, après des rêves qui restaient des rêves. Mais elle aimait cette recherche permanente de soi après tout.

Alors pourquoi Flêche cette nuit la ? Pourquoi était-elle venue ? Quelle petite voix lui avait dit de choisir cette route ?

Tout ce dont elle se souvenait de cette nuit du 12 c’est qu’elle avait bu et avait dormi dans la paille. Le lendemain elle entendrait les murmures et rumeurs, elle lirait la peur sur les visages. Elle comprendrait qu’une fois de plus elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment.
--Ralotain

Depuis longtemps durant la nuit il allait relever ses pièges. Il en avait prit l'habitude, et depuis qu'il avait décidé de vivre de la vente de gibier, il avait un peu changé sa méthode, quelques pièges, et quelques larcins dans les fermes avoisinantes pour améliorer le quotidien. La vente de lièvre marchait pas trop mal et il avait pris gout à ses marches nocturnes. Il savait se faufiler sans bruit sa taille fluette lui permettait de passer un peu partout, et son agilité l'aidait bien, un grand maigre bien sec, ça se hisse et passe partout. Quand il arriva devant la mairie, qui à cette heure était toujours desserte, c'est la besace bien pleine qu'il stoppa sa marche. Il longeait les murs comme à son accoutumé lorsqu'il avait entendu la porte de l'entrepôt grincer.
Se plaquant un peu plus contre le mur et il observa. Pas de flambeau, bruits étouffés, soupire rassuré, ce n'était pas le maire ni un conseiller qui allaient lui tomber dessus. Et puis personne ne pourrait dire que c'est chez la mère Penserelle qu'il avait braconné le lapin. Un lièvre ou un lapin dépoilé ça se ressemble.
Il allait reprendre sa marche quand il eut l'étincelle. On doit piller la mairie ça pouvait pas être autre chose. Il se mit à sourire de leur culot. Oui il préférait les voleurs. Bien plus marrant un voleur que ces pères la moral. Il avait envie de leur donner un coup de main même, mais se retient afin de ne pas se prendre un coup on sais jamais.
Malgré tout il était curieux et cachant son sac dans un buisson il se prit d'escalader un peu la réserve de la mairie pour mieux voir leur trogne. Faut mieux jamais oublier un voleur, entre voleur on se comprend. Mais impossible de voir qui que ce soit, c'est le clan de la cagoule se dit-il.
Il aurait bien aimait savoir pourtant. Il aurait peut être pu les faire chanter, il aimait bien ça le bougre, à chaque fois s'était assez jouissif de sentir qu'on a le pouvoir, mais bon plus d'une fois il avait failli y perdre la vie.
Il attendit caché dans son coin le temps que l'équipe des cagoules se mette en route.
Excité comme une puce il les avait suivie, jusqu'au moment ou ils s'étaient séparés, pas facile de choisir qui suivre. Suivre des charrettes pleines à pied ça va mais il avait fait le choix de suivre celui qui semblait être le chef et là à pied s'était plus que du sport. Le couillon qu'il était courrait comme un sportif de haut niveau. Au bout de 10 minutes il se répétait dans sa tête " Mortbleu, les charrettes, j'aurai du prendre les charrettes, couillon sans tête" . Il n'entendait presque plus les pas du cheval, c'était un couillon sur un chemin désert qui continuait parce qu'il ne voulait pas se croire aussi couillon que cela.
Par chance, oh oui il en avait ce jour, le cheval s'arrêta d'un coup il n'entendit plus les pas cadencés. Il faisait nuit, seuls les pas du cheval lui indiquaient qu'il n'était pas si loin. Il finit par trouvé où le gars avait mis pied à terre, une grange, et c'est content de lui qu'il attendit son réveille couteau de chasse à la main.
--Le_boulanger
- - Dans la nuit du 12 mars - -

Ah le boulanger, celui qui nourrit le village de ses bons pains bien frais. Bon il n'est pas seul à faire du pain, mais lui c'est surtout le premier à se lever.

Ses journées sont réglées comme le jour et la nuit, comme le lever du soleil et son coucher.
Tous les jours, bien avant le chant du coq, bien avant le lever du soleil, il est debout, réveiller pour sa seule passion, faire son pain.

Son fournil est sur la place du village, bien placé sur le chemin des marchands qui se dirigent vers le marché, il vend très rapidement ses miches encore chaudes, dorées, à la croute croustillante et la mie blanche.

Tous les jours le même rituel, préparation de la pâte avec de la farine achetée la veille, une farine de qualité, il connaît bien les meuniers qui l'approvisionnent, il sait qu'ils préparent leur farine avec les meilleurs blés du duché, que les épis ont profité du soleil avant d'être moissonnés, que les grains de blé ont été stockés dans les meilleurs greniers, bien à l'abri de l'humidité.
Il sait que des matières premières de qualité font un pain de première qualité. Et ses clients le savent aussi.

Ce matin du 13 mars, enfin plutôt dans la nuit, il était à son fournil. Il avait pétri sa pâte et façonné ses pains.
Son four arrivait à bonne température car au fur et à mesure il l'alimentait de fagots de bois.

Ses fagots, il les stockait dans la ruelle qui filait le long de son fournil.
Il en faisait des pas notre boulanger pour aller chercher ses fagots et maintenir ainsi le four à la bonne température.

Cette nuit là, enfin au petit matin plutôt. Il n'avait guère prêté attention au manège qui se passait au bâtiment d'en face, la mairie.
Il avait bien remarqué des allers et venues, mais bon, il était assez fréquent que les conseillers arrivent tôt pour leurs charges municipales avant d'aller eux mêmes dans leurs champs ou échoppes.

Mais généralement, ceux-ci passaient le saluer. Surtout le maire, qui ne manquait pas de s'approvionner chez lui pour sa taverne.
Mais ce matin là, il n'avait pas eu de visite.
Il ne s'en était pas trop inquiété, mais il regardait les silhouettes qui entraient et sortaient.
Ce qui l'intrigua c'est le manège qui eut lieu vers les six heures du matin. Un type, à l'air sympathique soit dit en passant, avait fait des allers et venues entre la mairie et un étal de marchands de mais. Un type, sans doute nouvellement arrivé au village, car il ne l'avait jamais vu auparavant.

Par curiosité, le boulanger était resté derrière sa fenêtre et regardait le manège.
Etrangement, le type sortait de la mairie avec des épis de maïs, les déposait pour les mettre en vente et revenait immédiatement pour les racheter.

Il savait que parfois des gens perdait l'esprit, mais de là, à faire plusieurs fois cela en quelques minutes, lui paru étrange

Alors qu'il observait la scène, une odeur de brûlé lui parvint aux narines.
Ses pains étaient en train de brûler.

Il se dépêcha de les retirer du four, enfourna une nouvelle série de miches et revint à la fenêtre. Plus rien....
Leonvi
[le samedi matin entre le conseil et la mairie]

Léon était repassé par le conseil, tout le monde semblait le chercher et était inquiet et tout particulièrement Mirna.

Je vais bien, ne vous inquiétez pas.

Il la rassura par ces quelques mots. Chacun lui expliqua immédiatement la situation.
L'incompréhension était générale. Les personnes présentent autour de la mairie n'avaient rien vu semblait-il.

S'adressant aux conseillers


Retournons à la mairie, voyons si nous trouvons quelques choses.

Le ou les brigands, il ne faisait aucun doute qu'ils étaient plusieurs pour emporter notamment les stères de bois, avaient sans doute laisser des traces.

Arrivé dans son bureau, Léon regarda notamment les papiers, peut être qu'ils avaient utilisé les parchemins à entête de la mairie pour rédiger des mandats et franchir ainsi les frontières plus facilement.

Il retrouva sa caissette contenant justement ces parchemins sous son bureau. Le petit coffre n'avait point été forcé, les documents étaient encore en place, ils n'avaient donc pas fait de mandat, mais comment avaient-ils fait ?


C'est impossible, bon sang

s'exclama t'il, en colère

Quelqu'un a bien vu quelque chose

Il sortit de la mairie
_________________
Urbice, incarné par Gandrel
[Je ferais de ce paisible ruisseau un fleuve de sang]


De son poste de guet au sommet de la tour du donjon du château, Urbice regardait les sombres couleurs du ciel parmi lequel les nuages grisâtre de l'hiver évoluaient, cachant le soleil et ses éclatant rayons. Son visage était sévère et aussi figé que celui de sa statue qui trônait sur la place centrale de la cour du château de la mairie du palais du Roy.

Il était resté silencieux des heures en repensant aux évènements de la journée. Même si la porte de la cité était intacte, et que l'assaut de leurs ennemis avait finalement été repoussé, la mairie était tombée.
Les milliers de turons avait attaqué la porte par le nord et juste à gauche, les trébuchets avaient bombardé le sud tuant la perte de ses compagnons.

En dessous de lui, parmi les briques dispersées de la position fortifiée qu'il avait occupé durant la bataille, gisait sa catapulte qui, bien que de construction artisanale hautement qualifiée, avait cédé durant les rudes combats.Urbice avait subi tant d'épreuves ce jour-ci que c'était un miracle qu'il soit encore en un seul morceau.
Son tabar flottait au vent, déchiré, en lambeaux, laissant apparaitre sa chemise de maille couverte de sang et de sueur.

Alors qu'il soufflait à peine, réalisant son exploit de la matinée, Urbice remarqua que quelque chose bougeait, et vit du coin de l'œil un petit bras s'accrocher au mur de son donjon. Il en était sûr. Plutôt que de fuir ou de trouver d'autres projectiles pour leurs machines lunaires
1 les ennemis tourangeaux étaient décidés à prendre la tour d'assaut. Urbice, le grand chevalier attendit que deux d'entre eux aient fini de grimper, et sauta sur eux en poussant un cri de guerre qui leur glaça le sang. Le premier turon, paralysé d'effroi, ne put que lever un bras décharné pour tenter de parer l'épée d'Urbice. Celle-ci, bien que très lourde décrivit un grand arc de cercle et l'atteignit en plein poitrine le coupant presque en deux. Le tourangeau poussa un cri inhumain, mais après tout, ces êtres n'avaient rien d'humain, donc forcément, ceci expliquait cela. Le cri d'agonie et le coup d'éclat d'Urbice effraya le deuxième qui, retrouvant ses esprits en voyant Urbice le charger, prit ses jambes à son cou.
Le preux chevalier angevin qu'il était poussa un rugissement de haine et se lança à la poursuite du fuyard qui poussait des gémissements pitoyables.
Alors qu'il le rattrapait et se préparait à frapper le mécréant, le ciel trembla.


- Urbice ! Urbice ! ça suffit ! Non mais tu ne va pas bien ? Tu te rends compte de ce que tu fais ?

Le grand chevalier reprit ses esprits, laissant la conscience de l'enfant qu'il était reprendre le dessus. Sur la place, quelques adultes le regardaient avec un air effaré et scandalisé, sur leur mine hautaine l'ont pouvait aisément lire leurs pensées bien que cela ne soit pas nécessaire car, "Mais il ne va pas bien cet enfant !" , "Aucune éducation" , "ses parents devraient avoir honte."; ne fut pas ce qu'il lu, mais bien ce qu'il entendit.
Chlo, son copain était tout bleu et tout pâle, essoufflé de se faire pourchasser. Derrière, les pleurs de son petit frère résonnaient, il était plié en deux, et versait une rivière de larmes.


VLAN

- Aaaaïeee.
Une violente gifle lui frappa la joue lui arrachant un cri de douleur, pus lui extirpant son épée, un vulgaire bâton, des mains. L'adulte cruel, son tonton qui avait crié juste avant. Mais pourquoi le frapper ? C'était la guerre et il était déjà de retour sur terre. Saleté de grand, attends que j'sois chevalier avec une épée tu feras moins le malin. Et une vraie, maintenant que son épée de bois était confisquée et sa catapulte, un lance pierre était brisé, pensa Urbice avec conviction avant de partir en courant et en pleurant se plaindre à sa mère de cet acte ô combien odieux et cruel.


1. machine lunaire : machine infernale, voir de l'enfer. La lune est l'enfer dans la religion aristotélicienne.
Jean, incarné par Gandrel
[- - Dans la nuit du 12 mars - -]

Nouvel arrivé en la ville de La Flèche, Jean, s'était levé bien avant l'aube afin de se présenter sur la grand place pour obtenir un travail quand un patron se présenterait comme cela se faisait souvent. Il espérait être parmi les choisis, mais ne s'inquiétait pas outre mesure. Sa mine sympathique, agréable et son air débonnaire mettait en confiance. Son physique était simple, agréable mais d'une particularité qui faisait de lui le citoyen lambda type. On le voyait, on le trouvait sympa, on l'oubliait.

Alors qu'il cherchait la place municipale son souffle formait un nuage de buée à chacune de ses expirations. Le froid mordant tentait de le renvoyer au lit et, d'une certainement manière, y arrivait indirectement car, le jeune homme se trompait sans cesse de route.

Un appétissant fumet de pain chaud lui bouleversa les papilles et l'attira alors. Suivant son odorat il eut tôt fait de longer la bâtisse d'où se formidable parfum s'échappait, et, par un miracle des plus prometteur, il s'aperçut que cette voie l'avait mené à bon port. Devant lui la place et la mairie, et, hélas, quelques présent entassé sans doute en quête de travail tout comme lui.
Reniflant l'agréable odeur, une idée lui vint en tête, s'acheter une miche à peine sortie du four. Surtout que vu l'heure matinale du boulanger, avec de la chance celui-ci produisait du pain à moindre coût en passant de la farine non déclarée. Les boulangers travaillaient tous de jour habituellement, louant leur fournil aux familles bien trop pauvres pour s'offrir de la bonne farine de blé issue des silos ducaux.

Fouillant sa besace, il en retira sa bourse pour la soupeser et ne s'étonna guère de sa légèreté, ni de n'y entendre le moindre tintement. Par contre, il lui restait quelque épis de maïs, qui, s'ils trouvaient preneur, pourraient lui permettre de s'acheter ce pain si convoité par son estomac. La décision fut prise, il mit ses maïs en vente et partit vite fait voir si du travail était à prendre.

Quelques habitants se trouvaient là, devant la mairie, tournant en rond l'air un peu perdu. Jean ne fit pas attention au bâtiment ouvert aux quatre vents, justes au silence et à ses lumières éteintes, jugeant que nul n'avait ouvert de bureau, normal vu l'heure, mais que personne ne hélait les bougres afin de leur proposer un emploi. Il pensa à ses maïs. S'il devait être engagé, auriat-il le temps de les récupérer ? Certainement pas. Il retourna alors les prendre, et reparti alors faire le planton devant la mairie.

Là par contre, des chuchotement lui parvinrent aux oreilles et il saisit ce qu'il s'était produit. Bien sûr, nouveau venu il préféra se faire petit, de plus il était d'origine poitevine et, la réputation qu'on leur faisait en Anjou était d'être des individus fourbes et cruels. Il s'esquiva et se dit que, du coup, il aurait sans doute le temps de vendre son maïs. Il retourna les poser sur un étal.

Jean ne se sentait pas concerné par le fait qu'un groupe de poitevin se soit barricadé dans la mairie prêt à en découdre contre ceux qui tenteraient d'y entrer. Il jugea préférable de dire qu'il était breton, hélas il n'en avait pas l'accent. Tourangeaux alors, ah non, surtout pas, mainois du coup, non plus, c'était le domaine royal... fichtre, qu'allait-il dire ? Franc-comtois tiens, c'est loin, c'est même pas en royaume de France, aucun risque de soucis avec ça, ça devrait passer, pour sûr. Mais, et mon maïs ? se dit-il.

Il retourna récupérer le maïs issus de l'agriculture poitevine, peut-être qu'un fermier avisé reconnaitrait l'origine du produit, si infimes les différences soient-elles.
Mais peut-être pas. C'est que ça sentait rudement bon. Se parlant à lui-même.


- Allez, je vends.
- Non.

Il fit demi-tour. S'arrêta, regarda en arrière.
- Je vends ou je vends pas.
Il fit volte face à nouveau.
- Allez, je vends.
Alors qu'il allait poser les maïs sur l'étal il les retira.
- Jamais !
Jean se retourna brusquement, fit quelques pas vers la mairie et se retourna tout aussi brusquement.
- Si.
Mais il ne bougea pas.
- J'ose pas.
Il voulu repartir mais effectua un trois cent soixante degré.
- Oh et puis...
En un instant il effectua les pas jusqu'à l'étal.
- Mais... il faut que... non.
Ses épaules s'affaissèrent et il lâcha un profond soupir. Il respira profondément et se laissa gagner par le fumet.
- Eh ben si. Mais ça risque de... Pourtant quelque chose me dit que...
Il prit les maïs dans ses mains et les regarda.
- Oui mais si je résiste à ma volonté c'est que je... Bon, pas de panique... Faut penser à toute éventualité, faut que je me décide.
Silence, tel une statue il ne remue pas un cil.
- Néanmoins si je réponds oui à mon impulsion initiale je ne voudrais pas me...
Il leva les yeux vers le fournil, se découpant dans la lumière, le profil de ce qui devait être le boulanger se tenait droit devant la porte de sa boutique. Seul une forme noire qui dessinait l'homme se voyait, la lumière en arrière plan faisant battre ses paupières.
- Oh la la, je vais me laisser tenter tout de même.
Il posa alors ses maïs et, enfin satisfait de s'être décidé, fit demi-tour et quelques pas en arrière afin de clore le débat.
Après quelques instants d'hésitation, il retourna voir les fléchois qui, hagards, restaient plantés devant la mairie, encerclant de leur volonté les vils brigands qui avaient élu domicile dans la mairie.

Cet alors que l'enfer s'abattit sur terre.
Où plutôt que le chaos s'abattit sur La Flèche.
Voire même en vérité qu'une caisse vide, mal posée en équilibre, choisit de faire sa chute dans l'entrepôt municipal aidé par un chat y chassant les souris.

Le bruit effraya les présent qui s'éparpillèrent en une fraction de seconde. Jean, pas plus décidé que ça à mourir s'enfuit. Mais, à son plus grand dam, sentit une acre fumée s'échapper de la boulangerie, ni une ni deux, il saisit ses maïs et reparti d'où il venait. Maudissant sur son sort qui le privait en ce funeste jour de travail et de pain chaud sur lequel il avait tant bavé en rêve.
Jean, courut se réfugier dans la minable chambre qu'il louait une misère auprès d'un brave vieillard qu'il avait rencontré en taverne la veille au soir.




[La veille au soir]

La veille au soir, il avait tant hésité entre la bière et le vin que le vieux s'était ri de lui, mais avec un sourire qui n'avait rien de méchant.
Jean, habitué à ses remarques avait jugé l'ancêtre juste amusé, et lui avait rétorqué.

- Je me présente, l'indécis, Jean l'indécis.
- Céti qu'j'comprend mieux ! Allez, prend un verre de vin, j't'offre une bière. Indécis, quel drôle de nom de famille.
- Merci bien. Patron, servez nous. Et encore, dans ma famille il y a aussi les incertains, les douteux, les obscurs, les hésitants, les vagues, les irrésolus, les flous, les indéterminés, les indéfinis et les perplexes. Des cousins tout ça.
Les deux hommes avaient laissé libre court à leur rire en commun, puis le vieux avait rétorqué.
- Et bé, céti qu'vous devriez monter une guilde, céti qu'ça en f'rait des membres. Ben même qu'y t'faudrait inviter notre nouvelle Duchesse.
Conversation lancée, les deux compères avaient passé une agréable soirée.
la_dentellière, incarné par Ygerne


Parfois on l’appelait la sorcière. Elle effrayait les enfants qui souvent venaient toquer à sa porte ou criaient sous ses fenêtre. Qui aurait le courage de parler à Alison ?

Alison pourtant dans sa jeunesse avait été belle. Et à 14 ans, elle s’était mariée et du quitter sa région : le Puy, pour rejoindre l’Anjou et le village de Flèche. Mais cette vie à deux se retrouva rapidement écourtée, la guerre emporta son mari et elle perdit l’enfant qu’ils avaient conçus. Elle aurait pu retourner chez ses parents mais ne le fit pas. Ne pouvant tenir seule un élevage et des champs, elle avait remis le domaine à un jeune couple et Alison avait décidé de vivre d’un art appris dans son enfance.

A l’âge de 5 ans, sa mère Dentellière, lui avait apprit l’art de croiser les fils. Cet apprentissage était souvent ponctué de coups sur les doigts : le fil avait cassé, le point n’était pas régulier, un croisement avait été oublié et le bord ne tenait pas. Après deux ans d’apprentissage douloureux, elle était enfin capable de denteler un même modèle que ses parents pouvaient revendre pour quelques deniers.

Ce modèle, cette piquée, était son héritage et sa dot. Elle le dentela toute sa vie en créant des mètres et des mètres de ce précieux travail. Le tout, elle le revendait à un marchand qui la fournissait en fil. Ses dentelles iraient agrémenter les culottes de ces dames à Paris.

Mais, ce laborieux travail, la métamorphosait un peu plus chaque jour. Chaque jour elle se courbait d’avantage, chaque heure ses doigts lui faisaient un peu plus mal et enfin d’année en année elle voyait de moins en moins le jour, finissant par ne plus apercevoir qu’un vague amas blanc de son travail.

Mais, un peu par magie, ses créations étaient toujours parfaites. Telle une machine, elle avait effectué les mêmes mouvements durant toutes ses années de vie. Ses mains savaient ou et quand tel fil devait être tiré et à quel endroit cette épingle devait se mettre. Une jeune femme venait l’aider à installer ses fuseaux au début de chacune des piquées et pour le reste, elle suivait son instinct.

Mais cette métamorphose : dos bossu, doigt crochu avait fini par effrayer les plus jeunes. Tout cela mêlé à son manque de sorties et le peu de visite qu’elle recevait n’avait qu’agrémenté la légende de la sorcière. Mais la vieille femme, qu’elle était devenue, ne s’en souciait pas.

Durant cette nuit du 12 mars, Alison était à son ouvrage. Sa petite demeure se situait près de la mairie et malgré sa vue qui défaillait son ouïe était toujours fine. Durant cette nuit du 12 mars, un fil de sa dentelle se cassa. Depuis quelques mois, les fils de plus en plus se cassait et ce soir la une larme coula sur sa joue. Elle savait que bientôt elle ne pourrait plus tenir ses fuseaux, elle savait que bientôt elle n’aurait plus qu’à attendre la mort et rejoindre l’homme qu’elle avait aimé. Elle voulut se remémorer le visage de son époux, mais n’y arriva plus. Cela faisait bien longtemps maintenant qu’il avait disparu…

Elle en était la de ses pensées quand du bruit l’intrigua. Elle se leva péniblement et s’approcha de la petite ouverture dans son mur. Elle ne vit pas grand-chose, malgré les plissements de ses yeux et le froncement de son front. Elle aperçut simplement des masses informes qui s’agitaient devant la mairie.

Jamais elle ne se douta du larcin qui se déroulait devant ses yeux aveugles. Elle, elle maugréa… cette jeunesse c’est plus ce qu’c’était, ça veut plus travailler et sa traîne en taverne jusqu’à point d’heure.

Alors notre Alison alla s’allonger sur son lit. Ses yeux se fermèrent à jamais et garderaient leur secret.
--Roxan
Le village était parfait mais sa vie de paysannes trop peu pour elle, les champs les poules, canards, cochons et la traite des vaches ……non merci, ses parents étais l’exemple parfait du bon citoyens tous les jours se ressemblais petit déjeuné a l’aube après un tour dans la basse court et soigné les autres animaux se fut directions l’église et pas le temps de papoté quelques instants il faux déjà se mètre au travail il y a un champs a cultivé et tout cela pour deux franc six sous ! Alors elle qui rêvait de belle robe, joyaux et liquidités.

Pour obtenir ce désire, seul le charme et les rondeurs de son corps pouvaient attiré cette envie de devenir quelqu’un de respectueuse auprès de ses hommes d’argent qui n’étais pas toujours arrivée dans leur bourse honnêtement ceci dit .

Au début elle ne gagnais pas grand-chose ,mais se mis très vite a apprendre le métier elle savait câliné écouté sans même contrarier les mensonges et les ragots de mes amants ,ses de taverne en taverne que elle avait débuté ou l’on rencontre tout type de personnage ,paysans artisan …,mais elle ne voulais pas cela elle avait visé bien plus haut elle fut vite l’amante des hommes d’affaire ,Duc , et conte même les pires crapules ne la faisait pas reculé ,la nuit il était rare de trouvée des hommes honnêtes fréquentée les bars mais cela ne la dérangeais pas de côtoyé voleurs ,briguant ou même assassins,d’ailleurs elle préférais la nuit au jours ,moins de risque de se retrouvé face au compagnes de ses amants .

la nuits les briguant rode plus et le risque de la complicité étais toute foi plus excitent ,ce qui fait deux fois plus de gains, une bonne récompense pour la douce nuit et l’autre pour tenir sa langue ,ce que elle ne faisait pas a chaque fois ,si elle pouvait encore gagné quelque belle denrée a racontée les fait et geste de ses hommes souvent habillé de noir ,moyennant finance la jeune et belle fille de joie étais prête a tout ,seul comptais son chiffre d’affaire et la sécurité de se faire défendre ,elle pouvait bien compté sur ses relations . .
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