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[RP] Bout d'choux, cailloux, Anjou

Natsuki.
Tiens la bien droite et très tendue, agite là de temps à autres en secouant bien ta main pour l'exciter, lentement, voilà comme ça....Je pense que ton idée de la laisser complètement sans entretien était bonne dans l'esprit, mais tu vois, ça ne suffit pas…

Il y avait la route, Alycianne, Natsuki, une charrette, une carotte, une perche, une bourrique, Griotte et Petsec ou Pète-du-sec comme Alycianne aimait à le renommer.. Voilà pour les protagonistes de la scène qui se passe sur les routes angevines, aux côtés des tilleuls et des paysans. Lors du trajet Limoges-Poitiers, les chausses ayant fonctionné à plein régimes, n’étant pas de sept lieues (ni même de huit par ailleurs), entrainant une certaine algie au niveau de la voûte plantaire; Natsuki eut l'idée d'acquérir en la capitale Poitevine, pour une somme bien modique, un moyen de transport. Alycianne, elle, fournit le carburant, Griotte et Petsec rien du tout. Donc, pour la fin du trajet, le petit groupe principalement composé de mineures était hétéroclite, car autant Alycianne et Natsuki se reposaient leur pieds en tendant la perche à l’âne dans le but de l’appâter et de mettre en branle leur incommode véhicule, autant Petsec et Griotte suivaient, à marche forcée, certes, mais sans grand mal, le rythme imposé n’étant pas trop rapide. Le but du voyage était presque atteint, et le Poitou déjà bien loin. Alors elles avaient envie évidemment d’un peu plus de célérité, d’où les instructions. Natsuki recommandait à Alycianne de tenir le bout de bois bien droit, et de l’agiter de temps à autres, histoire que la bourrique ait envie d’attraper la carotte, et donc d’avancer. La botte avait été bien entamée depuis le départ, la bête ayant un vorace appétit. Du reste l’idée de ne plus du tout s’occuper de l’appât était à proscrire, car inefficace : d’où la seconde tirade.

Et c’est ainsi qu’elles se dirigeaient à présent à Saumur, endroit où résidait Aléanore, enfin elles l’espéraient. Alycianne voulait vraiment revoir sa dame préférée, et ce projet n’était pas non plus pour déplaire à la Léméré : l’aînée des Alteracs avait été très gentille lors de son passage à Sémur, et l’Anjou n’était pas loin de la Touraine, lieu où résidait son paternel. Hijikata, l’homme avec qui elle devait avoir une discussion; même si cette dernière ne pressait pas. Il était son géniteur et homme à femme, situation qu’elle acceptait difficilement. Néanmoins un sommet se devait d’être organisé pour mettre les choses à plat, pour que la cohabitation entre ces deux états de fait se fasse : elle ne pouvait pas renier celui à qui elle devait la vie, comme Amberle le lui avait fait remarqué dans sa lettre. Et puis, elle voulait avoir une histoire contée par sa propre bouche, une histoire de mercenaire et de flamme qu’elle sentait disparue, une histoire d’une ancienne illusion devenue légende, une histoire de nostalgie de combattants. Ce récit qu’elle sentait devoir connaître pour comprendre le monde dans lequel elle vivait, son père en connaissait une partie, sa correspondance le lui disait. Mais elle devait l’entendre de la manière la plus neutre possible, par le plus de monde possible. Une vraie quête en somme, mais elle l’accomplirait, lentement mais sûrement. Mais pour le moment, elle veillait sur la petite fille, car elle s’était attachée à elle, à sa politesse exacerbée, à ses rêves, à son étrange personnalité. Quand elle la regardait, parfois elle avait l’impression de se voir en plus petite, et elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait eu envie de la serrer dans ses bras. Mais elle n’osait pas le faire, ou lui demander tout simplement. Qu’était Natsuki pour elle ? Une amie, juste une amie, probablement. Une un peu plus vieille, oui mais une amie quand même. La presque grande sœur, ça sera Aléanore, même si la Natsu aurait aimé que…Oui, mais jamais elle n’osera le lui demander. Donc elle se contente de ce rôle d’amie que semble lui donner la petite, et de savourer cette enfance que finalement elle n’a jamais vraiment eu, la savourer par procuration.

Elle se retourne vers la petite, un léger sourire sur les lèvres alors qu’elle se démène à agiter la carotte, la perche, pour que la bourrique avance. En fond sonore une discussion entre Griotte et son amie et un cliquetis de charrette. La roue est à l’agonie : les galets sont trop gros. Qu’importe, il faut avancer, et la roue tiendra, car l’on sait déjà qu’elles sont arrivées à bon port. L’on peut prendre des risques donc, l’avantage de l’omniscience je pense…Tant qu’à jouer nos Dieux, si ça arrange tout le monde, autant en profiter non ?


Allez, montez Griotte et M’sieur Petsec, on va essayer d’avancer plus vite encore : on est bientôt arrivé.

Une poignée d’heure plus tard, la charrette arriva à Saumur, le lendemain celle qu’elles cherchaient était vue et elles pouvaient aller dormir dans un château, un beau un grand un vrai. Leur histoire en Anjou pouvait démarrer.

Edit : j'avais oublié la soundtrack.....
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Alycianne
- En Anjou, ils sont tous fous !

Phrase qui résume parfaitement leurs quelques jours à Saumur.
Il serait trop long et compliqué à vous expliquer le pourquoi du comment de cette conclusion, car il faudrait alors décrire cas par cas en quoi chaque personne rencontrée depuis les deux jours ici sort par les trous d'nez de l'Alycianne. Dernière expression qui se signifie pas que ça l'énerve, mais plutôt que ça la stupéfie. Oui, son comme papa chéri l'avait bien prévenue pourtant, mais dame Marie avait renchéri sur un "Il ne faut pas l'écouter...". C'est qu'à force d'écouter tout le monde, on s'y perd ! Elle croyait donc en arrivant en Anjou faire la connaissance de gens tout à fait respectables. Eh bien non ! Elle s'est même fait claquer, pour dire (bon, elle ne savait pas qu'arracher un poil de barbe était douloureux). Qui serait cependant assez fou pour baffer la délicieuse joue rose de cet enfant ? La réponse ? "Barbichou".
Et ce n'est qu'un exemple.

Mais la fillette est décidée à être sage, quelque soit l'endroit où elle se trouve.
Ainsi, pas un vilain mot ne sort de sa bouche. Enfin, tout ce qui est définit dans sa caboche par "vilain mot". Il y a une certaine liste, qui se remplit peu à peu, et il faut ajouter que depuis son arrivée en Anjou, elle s'est considérablement allongée. De grossiers personnages, les Angevins.
Et puis, elle fait tout pour être aimée.
C'est dame Aleanore qui lui a mis cette idée dans la tête. Quelle joie de la retrouver, son amie ! Bon, elle est un peu pâlotte, mais c'est bien la même, la môme a vérifié (place assise sur ses genoux toujours aussi confortable, c'est l'argument de choc imparable). Et youpladidadaaa, le coeur est en joie, c'est la fête dans le pavillon de l'organe vital (rouge l'organe vital, si c'est pas la classe) de la gamine, elle a retrouvé dame Aleanore, sa dame Aleanore. En plus, la grande Al' trouve que les cheveux courts lui vont bien (enfin, tout le monde elle croit, mais quand c'est elle qui le dit, ça fait plus plaisir).

Donc les coup d'œils étonnés s'échangent à la vitesse d'un cheval-qui-court-plus-vite-que-son-ombre entre elle et Natsuki, et se font même parfois angoissés. Oui, c'est qu'elle a peur (si l'on peut appeler ça "peur", hein, rappelons qu'Alycianne n'a peur de rien) de se faire contaminer par la folie du coin !
Mais elle fait tout de même de son mieux pour rester sage et saine d'esprit, comme elle à promis à son comme-papa chéri.

Parlons du Balbuzard, tiens. Elle a reçu tout à l'heure missive de lui. Son comme papa Eusaias lui écrit donc qu'il mettra lui-même une tarte à messire Finam (nommé précédemment Barbichou), et lui confie une secrète mission. Enfin, un jeu, comme il dit, mais la petite y joue donc en prenant cela comme une mission de chevalier de la plus haute importance. L'objectif ? Récolter des informations sur la politique de l'Anjou. L'Alycianne s'en contrefiche comme d'une pomme pourrie (quoique la teinte prise alors par le fruit peut être intéressante), des histoires politiques, mais elle le fait parce que c'est amusant, et qu'elle aime bien remplir des tâches, surtout pour ses proches. Elle est donc passée du côté des panneaux des annonces ducales, et a posé quelques questions en taverne.
Tout cela, bien entendu, sans se demander si cela était bien, ou mal. N'est-ce pas qu'un jeu ?

La conscience donc on ne peut plus légère, l'Alycianne s'est arrêtée en taverne. Installée haut sur un siège, elle a déposé la longue missive qu'elle destine au Balbuzard contenant tout ce qu'elle a pu trouver sur la table, et est occupée à l'instant à dessiner. La plume crisse sur le parchemin. Langue tirée, elle s'applique.
Un beau rond pour un visage. Deux points, pour deux yeux. Un petit arc de cercle pour la bouche. Des vagues de cheveux. Une robe triangulaire, et deux jambes bâtons.
Devinez qui c'est ? Oh ben zut, vous ne connaissez pas. Pourtant, c'est vachement ressemblant, hein.
Euh... Non ! Manque les bras. Deux traits rajoutés à la va-vite.
Voilà. Ma-gni-fique. La duchesse va être contente.

Et de rectifier dans sa tête : En Anjou, ils sont fous, mais on s'amuse.

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Aleanore
[Dans la vie d'une Vraiment Importante Pouffiasse]

L'Anjou. Duché pour le moins surprenant aux individus encore plus surprenants si ce n'est que l'Etincelle a son lot de surprises en elle-même, aussi ne s'en soucie-t-elle pas plus que cela, ayant été adopté par la plupart des personnes lui ayant été présentée. Ayant prouvé sa capacité à se rendre indispensable auprès de la gente féminine noble angevine, la jeune fille peut donc se vanter d'être dans les petits papiers des plus grandes duchesses de l'endroit, doigt dans le nez, 'Nore s'immisce dans la société. Dame de compagnie de la petite Reyne de l'Anjou, protégée de la Mère de l'Anjou et agent de presse de la Régnante actuelle du Duché. Aussi, est-ce tout naturellement que l'Etincelle considère l'Anjou comme le nouveau duché adopté. Oubliée la Bourgogne où elle a trop souffert.

Et donc c'est en maitresse des lieux qu'elle avait accueilli les deux fillettes qui avaient voulu lui faire la surprise de leur venue. Grandes malades en puissances de quelques printemps qui avaient traversé plusieurs duchés simplement pour la voir. Mais qu'importe, toute à la joie de revoir la chaperonne et la jolie faiseuse de tisane, la jeune fille avait vite chassé l'information de son esprit comme beaucoup d'information d'ailleurs, et après avoir reçu l'autorisation de la Blonde duchesse, elle avait fait installé les deux fillettes dans sa propre chambre. Et l'aile du chateau qui lui était réservée résonnait donc des rires juvéniles, et aussi de quelques phrases sans réelle importance.


-« C'est laquelle de vous deux qui a touché aux fruits confits ? Où est ma pelisse en renard ? Je vais en zigouiller une ! Qui se dénonce ?»


Pour finalement constater que les affaires ont juste été déplacé, grommellement de l'Etincelle qui a toujours eu sa chambre rien qu'à elle mais qui pour rien au monde n'en chasserait les fillettes bien trop contente de les savoir à ses côtés plutôt que sur les routes. Les nuits entrecoupées par les bruits des sommeils enfantins, sommeil trop léger qui s'interrompt, laissant une Aléanore désarmée devant les rêves ou cauchemards éventuels des deux petites. Et depuis l'arrivée des deux enfants, l'Etincelle avait passé ses nuits à veiller sur leur sommeil enroulée dans une fourrure sur le rebord de la fenêtre, prenant garde que le feu ne meurt pas dans l'âtre. Tellement peur de les voir prendre froid, de les sentir frissonnantes, et si elles avaient pris froid sur la route, et si, et si.. Trop de questions qui restent sans réponse. Et les noisettes se rassurent en regardant le spectacle adorable.

Les journées ? Occupées à rassurer qui une duchesse enceinte et névrosée, qui une autre régnante .. et tout aussi névrosée. L'Anjou ? Ils sont tous fous, mais on l'est avec le sourire. Et c'est donc le sourire aux lèvres que l'Etincelle rejoint ses Graces préférées, après un baiser déposé sur la joue des deux petites. Encore une journée chez les fous. Encore une journée en Anjou.

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Oui, cette bannière est Rose. Dédicace à Lala.
Natsuki.
"C'est laquelle de vous deux qui a touché aux fruits confits ?" (*)

Les prunelles se relèvent pour se poser sur l'Etincelle. Oui, qui a osé un tel crime ? Les fruits confits, ils ne se touchent pas, ils se mangent. On les regarde à la rigueur, on les laisse poser surtout, car on obéit aux prérogatives, que l'on se nomme Natsuki ou Alycianne. Si ce n'est ni l'une ni l'autre, c'est donc leur frères. Mais, et c'est là que ça se complique, c'est qu'elles n'ont pas de frères, et quand bien même en auraient-elles un, celui-ci ne serait-il pas comme elles ? Poli, gentil, obéissant...C'est donc la faute à un intrus, un méchant pas beau, l'un de ceux où un exploit chevaleresque est nécessaire pour s'en débarrasser, il rôde dans couloirs, se cache sous les tentures, il faut mettre la main sur lui, l'attraper et lui faire expier ses fautes. Sus au vil ravisseur. Mon royaume pour des fruits confits, et celui des aveugles tant qu'à faire. Pas de demi-mesure face à la canaille; en plus il est fort à penser qu'il s'exprime dans un argot douteux, ne soit pas particulièrement poli et ait une balafre recouvrant son visage de l'œil droit à la joue gauche-ou vice versa, ou même, horreur suprême, les deux en même temps; balafre laissée par son maître suite à une désobéissance, ce maître qui lui a demandé -pour se racheter- de voler les fruits confits d'Aléanore, perfide tâche.

Ou alors serait-ce la duchesse, qui, en quête de nourriture porta son dévolu sur les affaires de sa protégée ? Non, impossible : si Aléanore les réclame, c'est pour sa maîtresse évidemment. C'est donc le méchant décrit précédemment, c'est donc que le château est en danger, qu'il faut le protéger de cette menace invisible. Sauve qui peut, tout le monde dehors, Natsuki protégera vos vies au prix de la sienne, grâce à sa dague et à l'entraînement qu'elle eut avec Manoutcha. Brave Amberle, si tu voyais ta presque fille en ce moment, comme tu serais émue. Et Papa ? Qu'aurait-il dit si il la voyait dans cette situation ? "Ce n'est pas digne d'une petite nobliotte que de manier les armes Natsuki !" Ah oui....je l'avais presque oublié. Mais l'heure est à l'alarme. Les femmes et les enfants d'abord ! Ah non, pas les enfants, car l'acte héroïque ne pourra s'effectuer. C'est bête.


"Ah non, en fait ils sont là, pardonnez moi mes chéries."


Hmpf, adieux rêves enfantins, le courage sera éprouvé une autre fois. Il était dit que ce ne serait pas en ce jour qu'elle sauverait le Roy d'un méchant homme. Oui, le Roy lui même vous ne rêvez pas. Il serait arrivé au triple-galop, prévenu de la situation, affreusement affolé par cette gamine courant un fol danger -l'idiot- et débarquant après moult fracas, faisant ainsi valser la pauvre porte d'entrée d'un coup de pied royal, dans le sanctuaire du combat entre Natsuki et le méchant venu voler les bonbons. Il se serait fait piégé par le perfide ennemi toujours caché sous sa tenture, il aurait eu la menace de la dague pointée sur sa gorge, le souffle de Thanatos dans son dos, les yeux rivés sur Anubis et faisant déjà ses prières -le con. Car, c'est alors qu'à ce moment crucial, décidée et vengeresse de ses fruits confits dévorés au préalable par le voleur, car il avait senti qu'il se ferait capturé par la fille d'Hijikata dès qu'il la vit, vengeresse dis-je, Natsuki se précipite sur l'inconnu, que dis-je les inconnus, car elle ignore encore qu'il est le Roy et qu'en remerciement de son courage, plus tard, lui promettra un prince de son âge en épousailles, et elle saute, saut périlleux même, retombe derrière l'individu et d'un geste sec et précis, lui plante la lame dans le dos, et le brigand retombe élégamment par terre sans perdre de sang, car le sang ça fait peur un peu quand même.

Mais, hélas, le bandit n'est même pas présent. Si on ne peut même plus compter sur un honnête voleur dans ces temps troublés, où va t'on ? Tsss, pas de vulgarités je vous prie...Adieu donc veaux vaches cochons poulets; rien ne sert de courir, il faut partir à point, tant va la cruche à l'eau qu'à la fin Paris Hilton sait nager. Donc, il faut se reporter sur le jeu entamé avec Alycianne. Un jeu étrange, composé de cailloux principalement. D'après ce que Natsuki avait compris, il fallait rassembler les deux striés grâce au pointu et aux différents plats. Si l'on récupérais un blanc, l'on avait un gage et on devait les retrier. Les points se comptaient comme ci : plus cinq pour Alycianne à chaque strié et plus quatre pour les plats. Natsuki étrangement ne réussissait pas à récupérer le moindre point, une règle apparaissant à chaque fin de manche, et toujours à son désavantage. La dernière partie, elle avait eu le cailloux pointu trop longtemps dans sa main, donc elle avait eu un malus de 12 points, soit son total exact. Là c'était presque la fin de la partie, il lui restait deux cailloux à poser, et elle ne savait quoi trop en faire.

Elle en mets alors un en équilibre délicat sur un autre, mais le support est mouvant : il s'agit du lit de l'Etincelle, courageusement prêté par cette dernière pour distraire les deux filles; enfin surtout Alycianne : ce genre de jeux, Natsuki ce n'est plus trop de son âge, même si elle aime bien quand même un peu. Alycianne rejoue, puis de nouveau Natsuki et celle qui a six doigts de printemps conclus.


Bon, on compte les points ? Comme j'ai cette figure, je pense que ça me fait six de plus, puis j'ai mis le strié là bien posé dessus le blanc et plat, et puis j'ai cette figure aussi. Ca me fait combien au final ?


Puis elle pose son regard sur Alycianne, se demandant quelle loi farfelue la petite va encore sortir de son chapeau pour éviter la déroute.
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(*) Oui je sais, Aléanore est moins grosse, mais pas pu m'en empêcher
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Alycianne
Lorsqu'Alycianne met en route le truc informe (mais surement rouge) qu'elle a pour ciboulot, elle peut (si si, j'vous assure !) en arriver à des résultats carrément géniaux.
Ainsi, la problème du "Tricher, c'est mal mais j'aime gagner" lui avait longtemps tourné dans la tête. Elle avait donc depuis peu trouvé une solution à ce léger souci -léger, mais sacrément embêtant. Pour gagner, il faut connaître les règles du jeu sur le bout des petons. Mais même cela laisse une possible défaite. L'idée génialissîme de créer son propre jeu l'avait alors séduite. Et le Jeu des Cailloux était né.

L'avantage marquant de ce jeu, c'était donc qu'elle gagnait toujours. Ensuite, les moyens différaient. Elle pouvait inventer une nouvelle règle. Et oui, cela ne s'appelle pas tricher, môssieur dans le fond qui râle, puisque c'est son jeu à elle : elle en fait ce qu'elle en veut, et est libre de le modifier quand bon lui semble. Enfin, rien ne l'interdit, du moins.
Et puis... Le Terrible Pouvoâr des Cailloux était avec elle. Elle aime les cailloux, et les cailloux l'aiment, et la font gagner. Parmi les striés, il y en a deux qu'elle affectionne tout particulièrement, incarnant Maman et dame Aleanore. Ainsi, comme les striés font gagner des points, il est tout normal que Maman aide sa fifille à terrasser son adversaire.

L'adversaire en question est son amie Natsuki, donc la petite évite tout de même de la terrasser complètement, et lui laisse quelques points. De cela elle tire une immense fierté, se sentant on ne peut plus gentille et généreuse, accomplissant cet acte digne d'un chevalier. Tout à cette joie, elle en oublie même de... Gagner ?
Et voilà déjà la fin du jeu. L'enfant se mordille la lèvre, cherche un petit moyen d'échappatoire.


Oui, donc tu as un strié ça fait cinq.
Cinq doigts de sa menotte se déplient. Avec quatre pour le plat, et donc comme il y a les figures ça te fait... Dix-huit points, parce que tu as plutôt arrangé le blanc, noir, blanc, c'est une figure striée.

Elle regarde son propre butin, le trouve quelque peu réduit.


Et moi, j'ai un strié. Celui de Maman. Pas d'autres ? Zut, alors. En chope un petit rabougris, le fait tourner entre ses doigts, et repère ce qui fera sa victoire. Et un deuxième strié, il y a un tout petit trait noir, là. En fait il y a que lui, c'est un strié-secret qui donne sa mission que quand le jeu est fini. Donc sa mission c'est d'être un strié, et ça me fait... Elle avait dit combien pour Natsuki ? Dix-huit ? Dix neuf points !

Elle justifie aussitôt son score, en montrant "le pointu qui forme une pointe au bout d'un gros", et aussi "la figure là qui euh..; est jolie". Et, victorieuse, elle permet donc à un sourire radieux d'éclairer son visage, et de lancer l'universel :

J'ai gagné !



Quelques jours plus tard, la revoilà assise sur ce même lit. Si quitter la Bourgogne lui a en effet aéré la tête, elle n'aurait toutefois peut-être pas dû venir en Anjou. Car question tête, elle se l'est prise, ici.

Dague de Natsuki dans la main, elle se rappelle la promesse faite. Qu'elle tiendra, bien évidemment, ce n'est pas le genre à faillir à sa parole.
Elle se souviendra aussi de la dague d'un borgne, tout autant que les yeux verts d'un futur mercenaire. "Souvenances" qui appellent à des sentiments contradictoires, cependant.
La fillette descend du lit, et va chercher de quoi rédiger une missive. Quand bien même personne ici ne l'aime, elle garde toujours un comme-papa dans le cœur, un comme-papa triste d'avoir perdu, comme elle, des proches aimés. Elle ne le voit pas comme celui qui aurait brisé la main d'une femme et torturé nombre de gens, ni même comme celui qu'elle connait pourtant déclamant obscénités sur insultes. Son comme-papa, c'est celui qui la prend sur ses genoux, qui lui laisse -mais très rarement-entrevoir dans son regard une certaine souffrance, ainsi que le digne champion qui va "dueliser" les méchants.
Alors elle tire la langue et la plume crisse sur le parchemin.

    Je part de Saumur, mon comme-papa, je part de l'Anjou, je part de chez les fou...

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