Adye
La nuit a été courte. Impossibilité de dormir pour la jeune fille. Etait-ce la lune nouvelle? La chaleur? Ou encore son changement d'attitude la veille? Cela elle n'en sait rien, mais en ouvrant les yeux alors que le soleil n'est pas encore levé, se dit que quelque soit la raison, le résultat est le même. Elle a une sale tronche, des yeux qui n'arrivent même pas à s'ouvrir, et va être d'humeur massacrante.
Bah, ça la changera pas beaucoup de d'habitude pour ses sautes d'humeur...
Rabattant la couverture au pied de la paillasse, elle se lève et commence déjà à grommeler. Va bien falloir qu'elle arrive à se réveiller bon sang! Ca le fera pas de tirer à l'arc les yeux fermés...
Profitant de l'heure matinale, la jeune fille se dirige vers la Charentes près de laquelle se trouve sa masure, et prend quelques minutes pour s'y baigner. Rien de mieux que l'eau froide pour commencer une bonne journée!
De retour sur la rive, elle plaque ses cheveux courts vers l'arrière, ronchonnant toujours. Quand vont-ils repousser... Bon ça fait que trois semaines qu'elle est sortie de cet endroit malsain mais quand même...
Enfilant rapidement sa tenue de voyage, elle réfléchit déjà à comment arriver à l'endroit du rendez-vous. Il a eu une sacrée idée en proposant le terrain de la caserne, mais va falloir être discret. Oh et après tout, si ils se font découvrir, ça leur fera un p'tit amusement!
Enfin habillée de ses braies et de sa chemise, la jeune fille enfile ses bottes et y range sa dague, puis retourne dans la cabane défraîchie pour y prendre son arc nouvellement acquis et le carquois rempli de flèches.
Ainsi équipée Adye quitte sa masure, et monte Nuit, sa jument à la robe noire, pour se rendre à la caserne.
Après un petit moment, l'endroit voulu se profile dans le paysage. Le jour n'est toujours pas arrivé, et la caserne dans la nuit est vraiment impressionnante. Adye arrête sa jument, et met pied à terre, pour attacher la bride à un arbre. Inutile d'attirer l'attention par le bruit des sabots. L'arc sur une épaule, elle rajuste la capuche de sa cape sur ses cheveux noirs, et avance en direction de la grande bâtisse, observant les alentours au cas où il serait déjà arrivé. Mais ce n'est pas le cas. Après tout, elle lui a dit de se retrouver à l'aube, et l'aube n'a pas encore pointé son nez.
Décidant donc de l'attendre, elle s'arrête à l'abri d'un arbre auquel elle s'adosse, tout près de la caserne, sur son côté gauche. Une jambe repliée et posée sur le tronc, les bras croisés sur sa poitrine, la jeune fille baisse la tête et ferme les yeux. L'est pas bien d'avoir donné rendez-vous si tôt... Elle serait bien restée dormir encore un petit peu...