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La halle de Chinon : [RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

Ygerne
[Un peu plus loin...]

Elle voyageait depuis maintenant un mois, la faim au ventre, les jambes lourdes... elle avait traversé des royaumes ravagés par la guerre et la peur. Elle qui avait quitté l'abbaye sur un coup de tête, avait passé des mois loin de tout et ne s'était pas préparée à ça.

Mais la jeune fille ne s'était pas découragée pour autant, marchant, seule, sans aucun réel objectif. Elle réalisa que malgré l'éducation reçue elle ne connaissait que bien peu de chose à la vie et que les dangers étaient nombreux.

Un jeune homme un peu simplet l'avait donc accompagnée un moment sur la route mais il s'était arrêté à Blois. Rassurée par le manifeste désintérêt que cet homme portait à elle, bien trop simple pour la regarder vraiment. Oui les hommes lui faisaient peur, elle portait donc des habits suffisamment large, cachant ses cheveux pour que l'on ne la remarque pas. Cet homme était rassurant, et au moins avait-elle eu un peu de compagnie.

Mais elle avait continué son chemin, ne s'arrêtant pas à Blois et était donc arrivée à Chinon seule.

La une halte s'imposait. Elle n'avait plus d'argent, plus de nourriture, il fallait trouver un travail. Elle avait donc parcouru les rues de la ville. Mais les habitants regardaient cette jeune étrangère, sale, étrangement. Oui la guerre avait fait des ravages on n'avait plus confiance! On l'avait refoulée.

Elle avait donc finit par se rendre sur la place, restant à l'écart regardant les personnes s'amuser, et le troupe de troubadour s'animer. Elle n'osait pas approcher, pour la première fois de sa vie elle découvrait ce qu'était la solitude et la pauvreté. Elle était devenue indésirable. Fatiguée elle s'assit sur un banc elle sentit des larmes couler sur ses joues, elle était encore bien jeune et le désespoir l'envahissait. Peut-être aurait-elle du écouter ses parents et rester dans ce couvent? Mais maintenant sa famille était bien loin et n'avait eu aucune nouvelle d'elle.

Elle resta la, envieuse en observant ces gens qui pouvait s'offrir de quoi se divertir. Ygerne avait à peine 16 ans et n'avait déjà plus aucun espoir dans ce monde.
--Thalis


[Dans les rues de Chinon]

Le troubadour revenait vers le campement, ses billets qu'il n'avait pas réussi à vendre à la main. Les villageois ne venant pas à eux, il avait donc décidé de faire le tour de la ville, pour effectuer du porte à porte. Et il lui avait fallu toute l'après midi pour venir à bout des nombreuses maisons que recensait Chinon. Son tas de billet avait heureusement bien diminué, même s'il restait quelques places qu'ils vendraient à la dernière minute. Thalis n'était en tout cas aucunement inquiet. Une fois que la musique retentirait, en sourdine dans le chapiteau, et que les villageois ayant pris leurs billets en parleraient à leur entourage, toutes les places seraient prises. Ce qui faisait environ une cinquantaine de personnes à divertir.

Tout en remontant la rue qui menait de la place Royale à la Loire, le barbu repensait aux dernières rencontres. Au numéro 49, cela avait été compliqué.


Foui, bonfour, f'est pourquoi?

Bien le bonjour dame, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais notre troupe de troubadours vient de s'installer pour aujourd'hui dans votre ville, afin de vous donner un spectacle! J'ai ici des bill...

Formidable! Fa fait longtemps que notre fil n'a pas connu de fpectacle! Fe m'y rendrait, fa f'est fur!


Thalis avait haussé un sourcil en se demandant pourquoi son fil ne connaissait pas de spectacle, avant de se rendre compte que la vieille lui parlait de Chinon, sa ville. Il ouvrit la bouche pour reprendre la parole, mais cette fois ci, il n'eut pas le temps d'en placer une.

Mais enfrez donc meffire! Fenez boire un petit ferre en ma compagnie! Nous pourrons farler du bon fieux temps! Et pis vous favez, fe n'est pas beaucoup l'occavion de farler à beaucoup de monde ici. Tout le monde me croit folle fe crois. Mais fe n'en est cure, fes petits qui fe croivent fupérieurs, ils fe fourrent le doigt dans l'oeil! D'ailleurs, fous n'avez qu'à... Oh , qu'est fe que f'est que fa?

Il venait d'agiter les billets devant le visage de la vieille et son sourire édenté, espérant pouvoir interrompre son monologue. Thalis parla alors très vite, afin de pouvoir placer sa phrase sans se faire couper une nouvelle fois la parole.

Oui, exactement, et d'ailleurs je vends des billets pour que vous puissiez rentrer sous le chapiteau afin de voir notre spectacle, et oui nous sommes bien obligés, car nous devons gagner notre vie, mais ne vous inquiètez pas, ce n'est pas très cher, seulement quelques écus, et oui pas plus de 3 écus même, ainsi tout le monde peut y assister, je sais c'est merveilleux dame!

Il reprit son souffle, content de lui. Bon, il n'avait certe pas rivalisé avec sa prononciation bizzaroïde, mais il répugnait à se moquer d'une vieille dame qui s'intéressait de surcoit au spectacle. La vieille s'empressa alors de disparaitre, toute joyeuse, à l'intérieur de sa maison, pour revenir avec 3 écus, que Thalis empocha tout en donnant son bout de parchemin à la vieille femme.

Fous préférez quoi? De la tifane ou bien du thé?

Euh... Cela aurait été avec plaisir, mais j'ai encore plein de billets à vendre comme vous le voyez. A ce soir dame!


Thalis aurait préfèré une bonne bière, mais il se contenta de sourire. Puis le troubadour fila en hate sans perdre un instant, alors que la vieille villageoise n'en démordait pas et essayait de le rattrapper pour l'obliger à venir boire chez elle.

Le barbu sourit fugitevement en repensant à la vieille femme. Si il devait rentrer à chaque vente de billet, il n'aurait jamais terminé avant le début du spectacle. Heureusement, chez certains, cela allait beaucoup plus vite. La plupart étaient d'ailleurs méfiants, préférant remercier poliment en prétextant un quelconque travail au champ ou une pêche tardive sur la Loire. D'autres encore, ne se gênaient pas pour lui répondre avec un petit sourire narquois qu'ils n'avaient pas de quoi payer le billet. Il suffisait de regarder cependant la taille de la maison, ou les armoiries de la famille gravées sur la porte, ou bien encore d'écouter d'autres personnes s'affairant pour le compte du villageois travailler, pour comprendre aisément le mensonge. Pas besoin de s'attarder dans ces baraques, il y était le malvenu.

Tellement malvenu qu'au numéro 108, de l'autre côté du fleuve, Thalis avait failli courir pour ne pas provoquer de bagarre. Il avait hélé un jeune garçon qui passait dans la cour, à travers les grilles faisant office de portail. Il s'était approché, le regard neutre et vide, et avait regardé Thalis des pieds à la tête, avant de demander d'une voix hautaine.


C'est pourquoi?

Bien le bonjour, je viens pour vendre des billets pour pouvoir assister au spec...

Cela n'intéresse pas mon maitre. Allez vous en.


Thalis avait toisé une demi seconde le jeune garçon, avant de tourner les talons pour continuer dans la rue. Mais alors qu'il venait d'effectuer quelques pas, une voix puissante et impérative retentie derrière lui.

Eh!! TOI!! Oui toi!! Le barbu qui quitte mon portail! Qu'est ce que tu faisais? Tu essayais d'entrer??

Bonjour messire. Je ne faisais que...

TOI!!! Anthony, reviens ici! Tu étais la? Tu as intérêt oui! Alors dis moi ce que ce voyou a fait!!


Thalis répondit d'une voix offusquée, tentant de se défendre.

Mais je ne faisais que...

Ne parles pas, je ne te l'ai pas demandé! Laisses mon serviteur le faire, il dira la vérité au moins lui.


Le troubadour sentit ses joues s'empourprer, mais il réussit à se contenir. Il n'avait plus qu'une idée en tête à présent, c'était fuir cet homme désagréable, et pour qui le spectacle n'avait sans doute aucune importance.

Pour un spectacle ou une foire?? Es tu si naïf Anthony??? Il venait repérer les lieux pour nous voler oui!! Hors de ma vue vagabond! Et ne repasses pas ici, ou bien je te fais fouetter!

Thalis referma la bouche, machonnant sa langue pour s'empêcher de répondre. Le cracheur de feu aurait bien aimé à ce moment la lancer son poing dans la figure au teint blanc et maquillé. Mais au regard du bourgeois, il se hata de tourner les talons à nouveau pour fuir cette rue inhospitalière. Qu'à cela ne tienne, des gens comme cela, il n'en voulait pas pour leur spectacle.

Le barbu avait alors terminé sa tournée sur une note plus joyeuse, réussissant à vendre quelques billets de plus, et sans élever la voix. Il voyait maintenant le campement place Royale, et jetant un coup d'oeil au soleil, il sut qu'il allait être temps d'appeler tout le monde afin que le spectacle commence. Un spectacle que les chinonais n'oublieraient pas. Un spectacle qui montrerait tous leurs talents. Un spectacle qui émerveillerait petits et grands. Le géant sourit à nouveau. Ils étaient prêts.
Lanetti
Lany était occupée a regarder en direction des roulottes quand un monsieur avec une grosse (du moins du point de vue de lany^^) moustache vint vers elle et s’assit par terre.

Il se mit a lui parler, et la fillette le regarda avec des yeux tout rond, le visage tout noircit sans comprendre tout les mots…

Celui-ci avait l’air d’etre sympatique et respirant la bonne humeur..mais Lany était devenue prudente et elle sera son sac tout contre elle sans rien dire.

De tout ces mots elle en compris un Grande aille..et elle hocha la tête en douceur .

Ne connaissant pas le monsieur a la moustache elle avait envie de partir..voui mon popa et ma moman ben m’on dit z’y parle pos z’aux n’inconnus…mais le bonhomme savait se faire intrigant et le petit bout de fillette voulais en savoir plus

…pis c’est quoi que c’est z’un feunix ? pis z’un griffon ? pis pis pis ….et pis ben ? vrai de vrai au pestacle ? et pis ben z’en n’ai zamais vu des pestacles…

Elle se mis a parler comme un moulin a parole .
De sa petite bouille toute noir les yeux bien rond de curiosité la bouche grande ouverte elle l’entendis lui dire qu’il était son amie..oh …Alors elle réfléchit…serrant toujours son sac contre elle…et se dit que ses parents ils viendraient peu etre la trouver au pestacle..puis que elle y resterait pas trop longtemps pour pas inquieter Nelle et gade.elle réfléchit encore une fois et :

Puis z’y peux voir deriere la z’ou il y a la musique..pis les baouuum baouuum…Et les cris… ?
Pis ….


Elle s’approcha doucement de l’oreille du bonhomme.

Moi z’aussi z’ai un secret mais z’y dit que z’a toi…

Ben m ême que..ben ..ben..z’avez une moustache..ben l’est crop belle..me rappelle mon popa. et voui! pis faut pas z'y dire ca y ferait des zaloux.

Et la voila pousser sur ses petits bras..lever les fesses et hop elle se retrouva sur ses petits pieds.
_________________
--Amilcar_courtecuisse



Amilcar arrêta sa mule.
- Hooooooooooo, Georges, on est rendu.

Il était l'invité du spectacle... Enfin, il allait en profiter pour faire aussi son petit commerce.
Fit le tour des roulottes... Vit une effroyable vieille, une voyante il paraît.
Ah ouaiche.Vais lui vendre mes babioles moi, on va voir, ce qu'on va voir si elle voit clair la voyante !

- Bien le bonjour, j'peux installer mon étal à côté du vôtre, belle dame ?
Je me présente : Amilcar Courtecuisse, vendeur de remèdes, merveilles et fariboles pour vous servir....A qui ai -je l'honneur ?

Dit-il en déployant son tréteau et en ouvrant la caisse qu'il avait ôtée du bagage.
Il étendit une vieille tenture qui avait été cramoisie et présentait encore un peu de son grand teint.
Il en sortit ensuite, soigneusement, un par un, quantité d'objets bizarres, qui semblaient bien précieux tant il mettait de grimaces à les déballer.

- Approchez messieurs, Dames et Damoiselles... Approchez..
Ici ne trouverez que du maaaaaaaaagnifique, de l'exceeeeeeeeeptionnel, du magique, du sacré, du royal, tout tout pour vous ébaudir, vous soigner et guérir vos maux les plus poignants, les plus secrets....

Approchez, Dames et Demoiselles...
Chez Amilcar, on vient de toutes parts
et on trouve toujours ce qu'on cherche
et même ce qu'on ne cherche pas.

Amilcar fouillait dans le fond de la caisse
- Cornedebouc, où c'est qu'elles sont ces billes ??? gnnn, grmlmlmr ... Aaaah, me semblait bien qu'il en restait.
Il les sortit, les frotta soigneusement :
- Et j'ai même des oeils de verre pour vous la vioque... Pouvez choisir la couleur !
El Director, incarné par Gandrel
[En compagnie d'une p'tite blonde]


Tout d'abord la piote, sans aucun doute effrayée ne répondit pas, lui adressant pour seule réponse de gros yeux apeurés. Mais Eldi savait y faire, et dans ces yeux ronds et brillants de petite fille, se devinait un esprit malin. La fillette acquiesça. Le bedonnant bonhomme sourit à l'enfant, se félicitant de son flair qui simplifiait les choses.

- …pis c’est quoi que c’est z’un feunix ? pis z’un griffon ? pis pis pis ….et pis ben ? vrai de vrai au pestacle ? et pis ben z’en n’ai zamais vu des pestacles…

Le directeur du cirque forain éclata d'un rire tonitruant, prêt à couvrir de détail intriguant sa réponse à la fillette, suscitant d'autant plus son intérêt pour voir la représentation nocturne... mais déjà la petite ne retenait plus sa langue. Quelques paroles échangées où il l'a rassure, lui explique les merveilles des animaux cités.

- Imaginé lui dit-il uné grandé coui-coui avec uné millier dé la couleur, qué l'animal s'enflammé rajoute t-il dans un geste théâtral et revienné majestuoso de ses cendrés... et bien cé zozio là, tou lé sais pas encoré, mais cé soir, tu vas lé voir ! Hey, mais chuuut hein, qué ça c'est secret secret ! Motous y bouché fermé !

Le temps révéla ses secrets, la petite aussi. Gandrel lui avait promit une place pour le spectacle, voilà qui donnait réponse à ses questions. Le bedonnant directeur, pas peu fier du compliment sur son immense moustache qu'il caressait maintenant d'un air bienheureux déclara d'une vois apaisante et posée mais avec une touche de mystère pour l'intriguer sinon plus qu'elle ne l'était déjà, l'impossibilité de voir certaines choses en plein jour, qu'il fallait la magie du chapiteau.
- Uné grandé spectacularé spectaclé qu'elle verra la pétité cé soir ! tonna t-il.
Puis il accompagna la fillette à la caisse d'accueil et lui fit remettre un billet pour le spectacle, ile ne s'inquiétait pas outre mesure pour son paiement, même s'il n'en réclamait le prix à Gandrel, celui-ci déposerait les écus dans la caisse, quitte çà le faire en douce. Et en guise d'au revoir, lui offrit un bâtonnet planté dans une pomme enveloppée dans un cristal de sucre et de miel.
Saluant l'enfant de la plus belle courbette que son embonpoint lui permettait d'effectuer, il s'en retournait déjà à ses nombreuses tâches.




[Et la journée s'écoula...]

Musique et facéties, chapiteau et estrade, pirouettes et belle magie.
Journée à gérer l'installation, préparer déjà le départ du lendemain via les navires qui sont arrivés. Mais surtout fignoler les numéros, vérifier les costumes, les accessoires.
Un soleil s'apprête à passer sous le disque
1. Les étoiles vont briller sous la tente du cirque et dans le ciel.

L'heure coule...


1. disque : la terre voyons, nous savons tous qu'elle est plate et que c'est le soleil qui tourne autour.

Nous nous apprêtons à passer à la partie nocturne et à démarrer le spectacle.
Un post de Gandrel déclenchera les hostilités, en attendant profitez-en pour écouler la journée. Merci de votre compréhension.
--Don_arnigo


Chinon, place royale

Arnigo revenait de la rivière, Zaphira à ses côtés. Même plus besoin à présent de se rappeler le chemin parcouru à l'aller, le chapiteau aidait à lui tout seul pour retrouver le campement. Arrivant par le sud de la place, Arnigo se dirigea aussitôt vers la tente centrale, où se tiendrait le spectacle. Il trouverait sans doute la bas El Director. Nul doute que tout le monde était prêt, et bientôt, ils passeraient sur scène. Un regard sur Zaphyra, sourire moqueur aux lèvres.

Regardes moi tous ces villageois qui te regardent! Je serais un estropié ou un ours que l'on ne me lancerait pas des regards différents. Prends ton temps...

C'est que dans la caboche du ménestrel, toutes sortes de plans destinés à embêter son monde et à énerver les personnes qu'il croisait germaient aussi rapidement que les impôts quémandés par les nobles. Et en l'occurence, les regards jaloux de chaque villageois voyant la belle gitane à ses côtés attisaient sa moquerie. Un petit sourire apparut à la commissure de ses lèvres, et sans jeter un regard aux chinonais présents, il ralentit légèrement le pas et saisit le bras de Zaphyra. Passant ainsi devant les villageois, Arnigo parla d'une voix claire et haute à sa compagne d'un instant.

Dites moi ma dame, que vous allez vous surpasser ce soir au spectacle, que je puisse vous faire danser comme vous ne l'avez jamais encore fait! Je parie que cette fois, le nombre se portera à cinq!

Les hommes présents les regardaient passer, bouche bée devant une telle assurance et une telle insolence de la part du clown. Malgré la différence certaine d'age entre la jeune femme et l'homme, cela n'avait sans doute pas été difficile d'attirer la danseuse dans ses filets. Mais sans doute était elle avec lui parce qu'elle n'avait pas le choix... Oui, c'était assuré, elle n'aimait pas ce vieux ménestrel qui semblait tenir autant à son luth qu'à sa compagne au bout du bras.

Ces quelques réflexions qui venaient d'illuminer les visages de ces badauds toujours avide de faire fonctionner leur cerveau du bas, suffirent à Zaphyra et Arnigo pour disparaitre au détour d'une roulotte. Le ménestrel lachait alors le bras de la belle pour éclatait d'un rire clair et doux.


Oui, y'en a bien cinq qui se précipiteront pour tenter de te séduire ce soir! Les feras tu danser jusqu'à ce qu'ils trainent leurs langues par terre petite soeur?

L'homme d'Ibérie tapota l'épaule de la jeune femme, un sourire amusé au bout de ses lèvres, et alors qu'ils approchaient du chapiteau, des cris vinrent casser leurs oreilles. Arnigo avança alors vers ce qui semblait être un marchand. Il s'arrêta devant le tréteau, plantant son regard dans celui de l'homme, comme pour le jauger, avant de descendre le long des habits du marchand. Ne fit aucunement attention à la vieille Tasmania qui se tenait prés de lui et qui regardait un objet rond que tenait l'homme dans sa main. Une nouvelle boule de cristal? Bizarre, elle semblait petite celle ci, et comme Tasmania travaillait beaucoup sur l'effet, il doutait qu'elle achète ceci pour regarder dedans. Arnigo regarda à nouveau le marchand dans les yeux, et lui fit son plus beau sourire.

Chez Amilcar on trouve toujours ce qu'on cherche? Z'avez pas à disposition un flûtiaux pour bêtes curieuses? Un truc qui les ferait fuir. Mais pas les femmes attention! Ah, et ni les gamins!

Un regard cette fois ci sur l'étal qui ne semblait pas encore complète. Arnigo n'était franchement pas convaincu par la qualité des objets que vendait le marchand, mais comme ils faisaient à peu de choses prés le même métier... L'homme venait de saisir une occasion qu'il ne lui fallait pas louper. Et Arnigo de vouloir s'amuser un peu avec lui avant de se préparer définitivement pour le spectacle.
--Amilcar_courtecuisse



Amilcar regarda l'homme qui l'avait interpellé. Son habileté de bateleur l'avait habitué à jauger le client.
Il examina le personnage tout en continuant à ranger son étal. La fille à ses côtés lui plaisait bien aussi...
Quelle chevelure, mes aïeux !


- Dites donc, dit-il à la vieille qui soupesait les billes de verre , vous voulez un conseil ma jolie beauté fanée ??? La grise vous irait bien, cela fait mystérieux... maintenant pour les clients difficiles, cette jolie rouge mais

il s'approcha de la vieille et lui glissa à l'oreille :
'tention, hein , la voyante, je les ai comptées...
puis plus haut
15 écus les deux, c'est un prix d'ami... si, si ... du beau verre, bien lisse... des couleurs grand teint ... je peux aussi vous fournir un lotion de nettoyage pour ne pas abîmer la peau ... C'est vrai, ça se soigne aussi les peaux... heu ... matures !!!

Citation:
Z'avez pas à disposition un flûtiaux pour bêtes curieuses? Un truc qui les ferait fuir.

dit l'homme accompagné de la splendide créature...

- Ah messire, troubadour ... pourquoi les faire fuir, quand vous voulez aussi les attirer ? Regardez-vous ... qui ne serait pas curieux de vous examiner de près? Je peux vous aider à ... guider leur curiosité..
Et, vous avez raison, c'est toujours affaire de flûtiau !!!

Amil se mit à rire
-Non je n'ai pas de flûte répulsive... mais j'ai des appeaux à dindons et des plume-pigeons... Voyez plutôt...

Deux braves bourgeois s'approchaient de l'étal.
Lui s'avançait épanoui, le ventre en avant, la lippe molle, le teint rouge brique, tenait fermement le bras d'une jouvencelle, genre greluche pâlichonne, engoncée dans des atours créés pour une autre, qui plus est, décorée comme un sapin de Noël....
Elle devait avoir le quart de son âge.
Amilcar murmura :

- Ah , la basse-cour chinonaise est de sortie : la poulette et le chapon....
- Approchez bons Bourgeois de Chinon ... AAAAAAAAAApprochez
Chez Amilcar,
jamais on ne repart
sans avoir trouvé
ce qu'on venait chercher

Approchez gente Dame, voyez j'ai tout ce qu'il vous faut : de quoi donner à votre teint la pâleur la plus distinguée, regardez-moi cette céruse... Elle est fluide, elle s'étale si facilement, elle vous donnera, dame , l'allure d'une duchesse...
J'en ai vendu 15 pots à Dame Princesse Armoria de Mortain, soi-même,
votre mari ne saurait que fléchir le genou devant tant de distinction..
.
Le dit mari regardait tout cela d'un oeil morne, pleurant déjà la dépense, Amilcar lui fit son plus beau sourire et le tira un peu sur le côté.

- Ah, messire, une si jolie et fraîche jouvencelle vous fait bien de l'honneur.....
L'homme grimaça et fit mine de se dégager, Amilcar lui parla plus bas
- Ah ne craignez point messire, nous sommes entre hommes... Et si j'en crois ma propre expérience, c'est un état bien tentant mais bien fatigant que de fringuer pour de si jeunes beautés ....
Je pense que je puis vous aider....

Il prit un flacon au reflet bleuâtre et continua sotto voce

- Connaissez-vous ces petites pillules bleues ?
C'est du Vit-à-gras,
une recette venue directement de la Sublime Porte... le Grand Sultan en use beaucoup, vous savez comment vont les choses... On peut être l'homme le plus puissant de la terre... Toutes ces splendides créatures vous épuisent à la parfin.....
C'est un antique remède fait, si j'ai bien compris, de trompe d'Oliphant broyée, de queue de castor séchée et le mélange sublimé dans le cuivre qui lui donne sa superbe couleur bleue. Des générations de médecins du levant ont perfectionné le remède.
C'est un croisé qui m'en a ramené dans ses bagages... L'essayer c'est l'adopter... Vous reviendrez et pleurerez mon absence...
N'hésitez point messire...
Votre gloire et votre honneur tiennent dans votre capacité d'honorer les plus exigeantes, le savez bien ....

C'est 100 écus le cent...cent jours de gloire, c'est presque un cadeau que je vous fais là.

Le Bourge rosit, verdit, rougit, cramoisit et finit plus rouge que la brique rouge des murs de Sienne.
Il tira furtivement sa bourse aussi rebondie que le bedon qui la cachait et compta les pièces, une par une...

Peste ça lui prendra des heures...
- Et vous, Ma Dame, avez-vous trouvé ?
OUIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, vous avez bien raison. Vous m'en prenez ... euh ...?

La donzelle leva les yeux et vit son "mari" compter... elle fronça les sourcils. S'il se servait pour lui ...
Amilcar poursuivit :

- et mes curiosités ? Voulez-vous voir mes curiosités ???
Le gros prit brusquement la fille par le bras.
- Non, c'est fini, viens , femme...
- Eh là, faut me payer la céruse aussi.... C'est 123 écus, pour les jolies dames et 150 pour les messieurs pressés... Feriez bien de demander à Madame de payer,

Grommelant, soufflant dans ses bajoues, agitant sa pâle crête, le dindon tendit sa bourse à la jeunette qui compta grand seigneur, 130 écus et dit
- Gardez la monnaie....

Amilcar se tourna vers le troubadour en riant...
- A chacun sa flûte, compère....mais vous remarquerez qu'ils n'ont manifesté aucune curiosité à votre égard !
Ygerne
[La tête dans les nuages]

Y a des journées qui s’annoncent belles : les oiseaux chantent, il fait beau, les gens sont gentils, tout est rose… Y a des jours comme ça ou l’envie, de se laisser porter, marcher au hasard, chanter et être espiègle, est plus forte que tout. C’est a peu de chose près l’état de notre jeunette. Elle rêvassait, sourire aux lèvres.

C’est qu’elle avait bien changé : elle avait prit un bain, laver et rapiécer ses habits. Certains auraient pu penser qu’elle était devenue rayonnante, peau blanche et douce, rouge aux lèvres, avait enfilé sa plus belle robe et mis ses formes de jeunes filles en valeurs. Mais c’était bien mal connaître notre Ygerne et sa timidité bientôt légendaire. Non : elle avait remis sa chemise large et uniforme, ses braies bien trop grandes récupérées Deos sait où et laissé ses cheveux au vent. Mais elle sentait bon la lavande, ce qui pour elle était le peu de coquetterie qu’elle s’accordait. Quoique le mot coquetterie était peu être trop fort la concernant : se laver étant un acte nécessaire pour vivre convenablement tout comme manger et dormir au chaud. Elle était donc à nouveau convenable et cela grâce à son bienfaiteur.

Enfin tout cela n’explique qu’en partie son sourire niais de la journée et les oiseaux qui gazouille dans sa tête.

Bref elle rêvassait à la foire… Enfin nous dirons plutôt qu’elle rêvassait tout en se dirigeant vers la foire. Elle avait été intriguée dés son arrivée par les troubadours et depuis était inexorablement attirée vers ce lieu de divertissement et de plaisir.. de dépenses aussi ! Elle espérait pouvoir assister au spectacle du soir, quoique hésitante à l’idée de le faire aux frais de son bienfaiteur…


Je le rembourserai… se promit-elle. Égoïstement elle espérait ainsi rester encore un peu sa couturière. Après tout elle l’aimait bien.

Le rouge lui monta aux joues… et oui notre jolie jeunette ne pouvait oublier ce baiser sur le front. Simple embrassade faites en toute amitié. Un simple bonne nuit entre employée et employeur bref rien de bien renversant. Mais pour la jeune fille c’était une première marque d’affection, tellement douce.. Qu’elle en était restée paralysée, répondant par un simple « bonne nuit » se maudissant de sa gaucherie naturelle. Et pourtant sa conscience de fille sage et chaste la rappelait à l’ordre : Voyons tu l’as bien vu, il est épris d’une vraie femme et regardes toi.. tu n’as aucune chance.. Remets-toi au travail, rembourse tes dettes et vis honorablement comme tes parents l’ont décidé. Foutu parent qui à force de l’avoir élevée comme ses frères l’avait convaincu qu’elle n’était rien.

Et Ygerne croyait cette petite voix… dans d’autre circonstance la petiote aurait disparu dés le lendemain mais elle travaillait pour lui et était liée…
De toute façon je suis juste une gamine qui répare ce qu’elle trouve, je demande rien de plus.. Juste un peu de rêve pour elle-même, osa-t-elle s’avouer. Cela lui convenait et la rendait heureuse.

Et à tergiverser de la sorte elle se retrouva face à l’étale du marchand de bric et de broc. Elle observa, l’air suspicieux, les objets présentés, se jurant de ne pas dépenser un seul sous ! Pourtant ses yeux avait repérer une belle épée :
Elle vous rendra immortelle. Elle caressa le pommeau, bien consciente qu’elle était hors de prix pour elle. Mais déjà elle s’imaginait grande guerrière sur son blanc destrier. Ça au moins c’était à sa portée! Elle retira sa petite main, et regarda avec émerveillement toutes ces babioles.
--Amilcar_courtecuisse


- Alors, joli Damoiseau, on rêve de gloire et d'immortalité ?

Amilcar s'aperçut vite qu'il s'était trompé, le damoiseau était une damoiselle, un peu garçon manqué, pas vraiment élégante, mais sommes toutes avenante.

- Ah ma jolie, cette épée n'est pas à ta portée ! Et que pourrais-tu en faire ?
Tss, vois-tu, je ne mens jamais... Cette épée-là, elle rend immortel : elle a été bénie par Messire Jean Colombe, peintre de Bourges *...
Regarde plutôt :


il lui mit en main un petit papier gravé et coloré
- Fais bien attention, jeune fille, ne me le froisse pas



la voilà ton épée, rendue immortelle par le peintre, certes,
mais les joyeux massacreurs, eh bien... sont pas immortels du tout et probablement sont-ils très ... morts !!!
Ce Jean Colombe de Bourges*,tu vois, c'est un de mes amis, il l'a ramassée sur le champ de bataille qu'il était venu croquer.

Il l'entraîna plus loin, gentiment :
- Viens donc admirer d'autres merveilles plus propices à ton instruction. Regarde voici le crâne du Roy Levan quand il était enfant,
la ligne là qui serpente au dessus de l'os dessine une couronne, tu la vois ?

Il passa son doigt sur le surface de l'os suivant une vague ligne.
Objet très précieux, très digne de se trouver dans le cabinet d'un noble... très cher aussi.

Il cherchait ce qui pourrait bien convenir à cette pauvresse. Il ramassa une petite canine en ivoire...
- Tu m'as l'air bien timide et facilement effarouchée... Que dis-tu de ceci ?
Il montre la dent :
- C'est une canine de Saint Roquet, patron des timides, il paraît qu'il l'a plantée dans les fesses d'un lourdeau qui l'insultait... Voilà une relique qui devrait changer ta vie.

Il la glissa dans un joli sac de peau, qu'il choisit rouge vermillon et la lui tendit.
- Tiens, je te l'offre ... ou presque, à prix d'ami.... 2 écus
pour tes jolis yeux, qu'ils ne pleurent plus si on t'agresse mais que tu puisses répondre comme Saint Roquet à ceux qui t'importunent.
Qu'en penses-tu ma jolie ?


* Jean Colombe de Bourges a réellement existé, C'est un exact contemporain de nos aventures. Il est un des merveilleux enlumineurs des Très Riches Heures du Duc de Berry.
L'image reproduite est une enluminure mais Amilcar n'a sans doute pas les moyens de posséder une enluminure de cette qualité, juste un tirage par bois gravé !!!
Ygerne
- Alors, joli Damoiseau, on rêve de gloire et d'immortalité ?
La jeune fille se retourna brusquement, enlevant son doigt qui doucement se glissait vers la lame de l’épée, la caressant. Elle fixa le vendeur de ses grands yeux. Mais, bien que vexée par l’insultante faute du bonhomme, elle était incapable de rétorquer, elle préférait passer inaperçu. Heureusement le charlatan corrigea ses paroles et Ygerne observa à nouveau l’arme. Elle écoutait d’une oreille : oui l’épée n’était pas à sa portée même si elle aurait su la manier. Mais elle n’eu pas le temps de développer ses pensées qu’Amilcar lui fourra entre les doigts un dessin.

Ça… ça.. Mais il ne lui laissait pas le temps de répliquer. C’était bien un vendeur ! Moins l’acheteur pouvait parler, moins il doutait et plus il dépensait ! Mais Ygerne n’était pas dupe, elle avait trop peu d’argent pour se laisser avoir par le premier vendeur de babiole.

Ses yeux se posèrent sur l’image. Au moins son fameux Jean de Bourges avait-il du talent. La bataille était réaliste, les morts, ce sang.. elle lui retendit l’image.

Je.. je… Mais déjà il l’entrainait ailleurs. Le crâne de Levan enfant ! Voila qui était fort ! Le roi vivait toujours ! La croyait-il si bête qu’elle pensait vraiment que les gens semaient leur crâne en grandissant. Surement les restes d’un pauvre inconnu.. Elle se sentit devenir rouge. Il va pas me prendre pour une idiote quand même !

Mais.. c’est… Et voila qu’il lui tendait une dent. Que pourrait-elle faire d’une dent. Il la lui fourrait dans la main, racontant des balivernes avec les fesses d’un saint Testin. Ou autre ? Après tout à force d’entendre parler de saint de toute sorte elle ne savait plus à quel saint se vouer. M’enfin il lui disait que cette dent aidait les timides.. et après tout deux écus, c’est pas grand-chose alors pourquoi pas…

Elle releva ses jolis yeux vers le bonhomme.

Je… elle s’attendait presque à être interrompue à nouveau et n’entendant rien venir chercha ce qu’elle pouvait répondre. Mais déjà sa petite main tenait fermement la petite dent.

Je.. je vous la prend. Suis pas vraiment timide mais elle est jolie. Elle farfouilla dans sa poche et sortit quelques piécettes qu’elle lui donna : 2 écus en menu monnaie. Merci.

Et déjà elle se retournait pour rejoindre la foule.
--Amilcar_courtecuisse


- Hé.... bé ... té ... mais attennnnnnnnnnnnds... C'te gamine qu'elle est pressée !!!!

Il la ratrappa par le coude

- Attends ma toute mignotte !!! Faut que je te donne le mode d'emploi. Faut que ça marche que tu n'aies pas dépensé tes sousous pour rien.....
Viens, je vais t'offrir un verre de ma liqueur de Baratin !!! Regarde

Il sortit un flacon d'une jolie couleur verte ....
Il alla chercher des petits verres.

- Tu me plais bien, fillette, tiens , goûte-moi ça, n'aies pas peur, ce n'est pas un poison, regarde, moi-même j'en bois volontiers, surtout quand je travaille dans le froid, comme aujourd'hui... Santé.... A la santé des timides !!!

Et il leva le coude avec entrain et s'en resservit un de suite sans prendre le temps de respirer. Zou... oun' altro ! Che bono !

- Tu vois ta dent de Saint Roquet, tu la portes autour du cou.... Quand quelqu'un essaie de profiter de toi, tu serres très fort le petit sac et tu répètes :
Citation:
Saint Roquet, rabats-lui son caquet

ou encore tu fermes les yeux et tu te répètes en ton for intérieur
Citation:
Rentre tes canines, jeanninne
maint'nant, c'est moi que je domine

et puis tu le regardes droit dans les yeux avec un grand sourire qui montre toutes tes dents. L'aura peur, la fermera, je te le promets !


Il but encore une rasade de sa liqueur verte ( rhaaaaa c'était bon cette liqueur de marc aromatisée à la menthe ) et dégrafa sa chemise sous les yeux ébahis de la demoiselle, il y avait aussi un petit sac en cuir, bleu celui-là. Amilcar lui fit un clin d'oeil et lui dit tout bas

- Moi aussi je suis timide, mais je me soigne ... héhé
--Don_arnigo


Chinon, place royale

Et que ferais je d'un appeau à dindons ou d'une plume de pigeon? Zaphyra attire les premiers aussi surement que si elle était tenait un seau rempli de grains, et ce sont mes doigts qui grattent le mieux mon luth, et non une plume.

Sourire amusé du ménestrel qui laisse percer une pointe de moquerie dans son regard pour le marchand. Il n'insiste cependant pas plus. Le spectacle n'allait pas tarder à commencer, et fallait il encore qu'il soit prés. Arnigo entraina donc Zaphyra d'une main pour la conduire dans une autre roulotte, derrière le chapiteau. Des baches disposées habilement permettaient un tunnel entre la roulotte et le chapiteau, permettant ainsi l'entrée des troubadours sans se faire voir de l'extérieur. Il fallait tout de même payer le billet pour assister au spectacle!

Le spectacle évoluait de ville en ville et ce soir, il y aurait encore quelques nouveautées. Il fallait dire que ce Gandrel avait de l'imagination, leurs donnant une ou deux excellentes idées. El Director était également excellent dans son travail. Il ne recrutait pas au premier coup d'oeil. Il s'assurait souvent du talent et du caractère de sa troupe. Cependant, il avait souvent dis à Arnigo: suis ton flair et ton instinct avant tout. Si tu crois en lui, il te trompe rarement. Le ménestrel avait eu quelques fois l'occasion de vérifier que l'homme n'avait pas tout à fait tord. C'était d'ailleurs ce qui l'avait poussé à participer au concours où il avait gagné son luth, qu'il conservait à présent jalousement.

Il jeta un regard pensif à Zaphyra. Il avait aidé la danseuse quand la petite fille les avait rejoins. Encore une fois, le flair d'El Director, et surtout de Thalis, avaient fais merveille. La petite l'avait inspiré, tout comme Satine avant elle. Ah la belle Satine... Combien de fois l'avait il faite danser pour le plaisir des spectateurs, et au plus grand bonheur de ces hommes? La soeur de Thalis faisait facilement tourner la tête des gadjés, dont la sienne. Don Arnigo avait d'ailleurs vécu avec Satine une histoire d'amour qui longtemps durant, lui avait fait dire qu'il passerait sa vie entière à ses côtés. Malheureusement, la vie n'est pas toujours aussi belle qu'on le voudrait. Et la chute de Satine en descendant d'une roulotte lui avait été fatale. Une marche de cassée, et c'était sa vie qui se retrouvait brisée. La tsigane n'avait plus alors supporté longtemps la vie des troubadours et de son frère. Regarder les spectacles sans pouvoir y participer comme elle l'aimait, avoir l'impression d'être un poids, un boulet pour la troupe... Arnigo avait tout tenté pour la retenir. Mais la vie de troubadours et sa blessure avaient été plus fortes que son amour pour le ménestrel. Et Satine était rentrée en Andalousie. Arnigo ne pouvait se résoudre à quitter la troupe, et la soeur de Thalis l'avait bien compris. Depuis, il avait essayé de ne plus penser à elle, sans résultat. Thalis lui donnait quelques fois de ces nouvelles. Apparemment, elle s'était mariée à un fermier. Ce qui laissait souvent un goût amer dans la bouche d'Arnigo, qui se gardait bien cependant de le montrer. Il avait pris Zaphyra alors sous son aile, travaillant encore et toujours plus. Ah, Satine...

Le ménestrel manqua alors de sursauter au cri animal qui retentit d'une roulotte à part. Aussitôt, un coup de coude gentimment donné dans les côtes de Zaphyra qui avait pouffé de rire sans perdre un seul instant.


Je suis bien content de ne pas être à la place de messire Gandrel sur ce coup! Les animaux sauvages et moi, ça fait trois!

Ils éclatèrent de rire à nouveau, ensembles, puis Arnigo ouvrit une porte et laissa passer Zaphyra à l'intérieur de la roulotte. Il monta les deux marches pour se hisser dans la maison mobile, et referma la porte derrière lui.
Gandrel
[Et la journée s'écoule...]

Quand la servante quitta la chambre, le jeune blondinet se recoucha afin d'enfin se reposer... Morphée lui accorda ses bienfaits.
Toc toc toc Toc toc toc Toc toc toc TOC TOC TOC
- M'sieur Gandrel, m'sieur Gandrel réveillez vous. On vous attends au chapiteau pour l'essayage du costume, vous êtes en retard !
- Hein ?


Le juventus se réveilla en sursaut, jeta un œil affolé vers la fenêtre et vit que le soleil avait plié bagage... P'tain déjà ?! se dit-il en quittant le douillet cocon des draps.
TOC TOC TOC
- Oui, oui, j'arrive !

Rapidement le jeune homme fonça se servir un verre de vin, et même qui fut englouti très rapidement, puis il s'habilla et sur le pas de course se rendit au chapiteau.
A l'approche de la place Royale, Gandrel croisa l'orchestre du cirque tentant d'attirer les derniers badauds. Ceux-ci, en file indienne, instruments aux mains, jouait de la musique et chantaient tandis qu'un forain hélais les chinonais allant jusqu'à s'érailler la voix pour se faire entendre, ses collègues chanteurs prenant un malin plaisir à couvrir son appel.


- Le spectacle va commencer messieurs dames, le spectacle va commencer messieurs dames, venez acheter les derniers billets, trois écus pour une soirée de rêve ! ... Le spectacle va commencer messieurs dames, le spectacle va commencer messieurs dames, venez acheter les derniers billets, trois écus pour une soirée de rêve ! ...
Tandis que résonnais en les murs de la ville une chanson bien connu des troubadours.


Eh bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade d’espérance
Et qui chante et qui danse
Et vogue vogue la galère
Le cap sur la bohème
Et vogue vogue nos chimères
Le cap sur leurs fredaines

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère

Eh bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade de scandale
C’est les enfants d’la balle
Et ça jongle et ça crache le feu
Et ça fait boum boum dans les oreilles
A vot’bon cœur mesdames et messieurs
A vot’bon cœur ou pas, c’est pareil

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère

bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade de fortune
C’est les oiseaux sans plume
Et qui s’acharnent tant bien que mal
A vivre comme ils respirent
Quitte à crever la dalle
Ils ont tant de choses à dire

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère

Eh bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade de ville en ville
C’est le théâtre du Fil
Et qui joue dans toutes les langues
Pour mieux parler de l’amour
Pendant que le monde se demande
Si demain il fera jour

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère


La première vision du chapiteau illuminé de lampion de couleur fut un ravissement au cœur du blondinet, un sourire le gagna quand il vit une file d'attente devant l'entrée, des grands des petits, des jeunes, des vieux... finalement les habitants se déplaçaient en masse pour la soirée.
Après une courte pause lui permettant de s'imprégner de l'ambiance, le Monsieur Loyal de la soirée pénétra dans cette église de l'amusement, par l'entrée des artistes, évidemment.
Gandrel
[Monsieur Loyal a dit : Que le spectacle commence !]

Une demi-heure après l'arrivée du Monsieur Loyal, la foule finissait de s'installer sur les gradins de planches de bois, immense échafaudage monté au cours de la journée. Les vendeuses finissaient de s'affairer à vendre un dernier coussin pour postérieurs douillet ou une dernière pomme d'amour pour gourmand affamé.
Gandrel, vérifia sa tenue, une longue veste de velours épais, brodée de bouton de bronze. La couture des revers était ornée de fine dentelle, L'uniforme était d'excellente facture et aurait pu faire pâlir quelques nobliaux si elle n'avait été taillée dans un tissus d'un rouge criard. A la main, une longue canne en bois de hêtre dont l'extrémité était ornée d'une boule de fer afin de ne point user le bois et accentuer encore le bruit lorsque l'on frappait au sol sur une petite planche, prévue à cet effet, judicieusement dissimulée dans le sable qui recouvrait maintenant l'ère de spectacle, recouvrant les dur et bruyants pavés.
Derrière un rideau effilé, fait de multiples lanières de tissus aux couleurs multicolores servant d'ultime frontière entre les coulisses et la scène, le directeur du cirque, s'agitant, passant d'un pied à l'autre tel un enfant dans le besoin de vider ses eaux avait les yeux braqués sur la foule, les gradins, les employés, ne laissant échapper à son œil exercé aucun détail afin d'en corriger au plus vite la provenance. Ne trouvant vraisemblablement rien à redire, il détourna son regard et le ficha dans celui de Gandrel, vérifia par lui-même que la tenue du monsieur Loyal était irréprochable, puis déclara de sa voix à l'accent si tranchant.


- Siñor Gandrel, ma qué vous êste magnifico dans cetté tounue ! Ma yé sé que yé vé régretter boucoup boucoup qué vous né viendez pas dans noutre triomphale tournée qué l'immentissime foire amboulante de ma humblé pétite personne y va faire en Ibérie.

Nouveau regard vers la foule, hochement de tête. Le blondinet ferma ses yeux, prit une profonde respiration, laissant ses doigts caresser le visage d'un fou en fer qui riait au éclats, celui-ci servant de pommeau à la canne, œuvre d'un autre orfèvre.

- Siñor Louyalé, yé remets le directioné dou spectacularé spectacle, dans la dedans dé vous mains.

À peine eut-il finit sa phrase que, de l'autre côté du rideau, la scène passa au noir le plus total. Alors que les premiers ravissements s'éelvaient parmi la foule, des notes de musiques naissaient emplissant la magistrale tente sous une salve d'applaudissement. Au fur et à mesure que les instruments délivraient leur mélodie, la scène passait de la pénombre à la plus scintillante des lumières, les lampes sourdes 1 , qui servaient de projecteurs, se dirigeant dessus.

Le blondinet ouvrit les yeux, sourit, calma son excitation.
Commencer.... enfin, se disait-il.
Puis aux dernières notes qui se trouvait être le signal tant attendu, le jeune artiste prit un visage impassible et sérieux, puis d'un pas sûr entra en scène.


Toc toc toc, chanta la canne.
A l'écoute de cet appel, des employés de la foire posté prêt des lampes et braseros, les recouvrant soit d'un tissus ou d'un couvercle. Le troisième toc résonnait encore que toutes les lumières se firent tamisée. Seul les lanternes sourdes continuèrent de dispenser leur précieuse lumière en éclairant la piste. Au centre de celle-ci, en solitaire, Gandrel n'était plus... il était désormais le Monsieur Loyal de la piste aux étoiles.
Les bras levés en croix il entonna d'une voix forte et claire tout en sachant rester douce. Sa voix se comparait tout d'abord un ru, une rivière, un fleuve, puis vint le torrent qui amène la mer.
Dans la salle, le silence était total.


- Damoiselles, Damoiseaux, Seigneurs et gentes compagnes.
Belle compagnie, à tous : salut !
Ce soir nous allons vous emmener dans vos plus profonds rêves. Les artistes les plus renommés vont produire non pas une représentation, ni même juste un spectacle... mais les plus fabuleuses prouesses que le corps puisse offrir et que l'esprit puisse imaginer.


L'auditoire acquis à sa cause, le blondinet baissa les bras et désigna du bout de sa canne des spectateurs au hasard tout en continuant à discourir, faisant monter le ton, appuyant chaque exclamation.

- Vous tous qui êtes ici, pas un seul d'entre vous ne quittera ce chapiteau sans avoir été bouleversé. Car ici ! Ce soir ! Devant vous ! Sur cette piste ! La désignant d'un geste circulaire de sa canne il reprit d'une voix plus douce, plus intimiste.
- Les plus effroyables acrobaties, les bêtes les plus terrifiantes et les plus mystérieuses que la terre est portée!

Ouvrez bien vos mirettes et vos esgourdes, voici un artiste à nul autre pareil, la vision de son talent et celui qu'un des plus immenses et sauvage animal que notre bonne terre a porté lui ont valu une réputation interrrnationale !
Gentes dames, messeigneurs, enfants de tout âge, voOIiici : Sylvedure le montreur d'ours !


Une explosion d'applaudissement fendit le chapiteau, ceux qui avaient eu la mauvaise idée de rester chez eux sursautèrent croyant à un violent tonnerre. La lumière s'éteingnit, Monsieur Loyal en pleine pénombre quitta la scène et, après avoir passé le rideau tâcha de transmettre du courage à l'artiste dont le tour s'en venait.

Le directeur du cirque regarda Gandrel et affichant un sourire béa et béant, les poings fermés sur chaque hanche, déclara.


- Ma qué la spectacle y va êstre magiqué ! Y qué yé té dis : Ma qué dou paradis solaire, voutre pôpa, y lé fier dé vous !





1, lanterne sourde : au contraire d'une lanterne dite classique éclairant de tout côté, ce type de lanterne est fermé et munie d'une petite porte à clapet permettant ainsi de rester dans le noir sans avoir à éteindre la flamme quand la porte est fermée, ou de n'éclairer que l'endroit vers lequel est dirigé la porte quand celle-ci est ouverte, tel le ferait une lampe torche.
--Sylverude


Sylverude regardait Brrodd, son partenaire, son frère, son ennemi.
Ils attendaient dans la pénombre.

En entendant la musique d'ouverture, l'animal s'ébrouait et tirait sur sa chaîne... A chaque mouvement son odeur de fauve, musquée et boisée montait aux narines exercées du montreur d'ours...
Celui-ci donna un coup sur l'anneau embroché dans le mufle de l'animal, déclenchant un coup de patte griffue qu'il évita prestement.

- Calme... l'bestiau...
L'animal dodelinait de la tête en grondant.
Brrrrrrrrrroddddddddd - Brrrrrrrrrrrrroddddddddd répétait l'homme de sa voix la plus caverneuse espérait apaiser l'autre, le faux frère....

Citation:
Gentes dames, messeigneurs, enfants de tout âge, voOIiici : Sylvedure le montreur d'ours !


Ils s'avancèrent ensemble, liés par la chaîne.
Lui, l'homme était massif, velu, il marchait en se dandinant d'un pied à l'autre. Sylverude, habillé de brun et de vert foncé, semblait un jumeau de l'animal.
L'ours marchait à quatre pattes, roulant des épaules et tournant la tête à mesure. Les applaudissements semblaient le déranger.
Ils avancèrent en pleine lumière.


- Dames, M'sires,
voici Brrrrrrrrrrrodd, Seigneur de la montagne, l'animal le plus fééééééérrrrrrrrroce, le plus puisssssssant de nos contrées........


Brod semblait intimidé, et là, au milieu de l'espace, le poil luisant à la lumière, il semblait être un gentil nounours, le Seigneur des Montagnes.

Le public se mit à rire et à murmurer...
Sylverude lui fit faire le tour et s'approcher des premiers rangs.

Les enfants riaient maintenant... Ils parlaient de plus en plus fort.

- Regarde maman, il a l'air mignon, c'est pas une bête sauvage, ça ...
L'un plus déluré envoya un trognon de pomme qui atterrit sur le crâne du fauve.

Soudain, Brodd, se tourna brusquement vers un spectateur, il frappa l'air d'une patte tendue... Ses griffes apparurent en pleine lumière... ( Sylverude avait pris soin de les cirer, qu'elle brillent).
La vivacité du geste fit reculer le jeune homme qui, prudent, mit de l'espace entre lui et l'animal.

- Ooooooohh

Le montreur d'ours fit reculer la bête en tirant sur la chaîne. Il lui donna une poussée et soudain :
L'animal se dressa sur ses postérieures en ouvrant la gueule, découvrant sa puissante dentition.


- Rrrrrrrrrrrrrrooooooooooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh

Le silence se fit soudainement.

L'animal debout dépassait l'homme de deux bonnes têtes, il levait les antérieurs et semblait vouloir attraper l'homme et se débarrasser de la chaîne.
L'odeur du fauve envahit l'atmosphère qui commençait à surchauffer.
Les enfants ne riaient plus et les parents inquiets, commençaient à regarder vers la sortie...
Sylverude tenait fermement la chaîne, cela les rassurait.
Mais, oh folie ! Oh, imprudence !
Il approcha la main de la gueule de l'animal et ôta le rivet qui liait la chaîne à l'anneau du nez...
Un silence angoissé pesait maintenant sur l'assistance

Sur son signe ,une musique éclata depuis la pénombre
http://www.youtube.com/watch?v=eyb4Ya_Z4hs&feature=related

Et l'ours se mit à danser d'une patte sur l'autre et tournant sur lui-même.
En cadence s'il vous plaît !
Sylverude s'approcha et se mit à se dandiner en face de lui...
De timides frappements des mains se firent alors entendre...

Quand la musique s'arrêta, l'ours et l'artiste s'inclinèrent. L'ours s'inclina tellement qu'il retomba sur ses antérieurs et redevint d'une taille sans inquiétude.

Des tonnerres d'applaudissements retentirent.
L'ours ouvrit alors la gueule, et de nouveau fit entendre sa voix caverneuse
- RRRRRRRRRRrrrrrrrrrrrrroooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrr

Un silence relatif s'ensuivit.
Sylverude approcha avec la chaîne mais l'ours l'envoya valdinguer d'un geste ample et précis.

- oooooohhhhhh
De nouveau la foule apeurée recula.
L'artiste essaya de faire sortir l'animal mais celui-ci renâclait, il semblait vouloir rester là. Il ouvrait la gueule et grognait de plus en plus souvent.

Sylverude alors se jeta sur lui et voulut le pousser.
L'ours le prit dans ses pattes puissantes et le fit voler en l'air.
Il retomba sur ses pattes lui aussi.
L'homme se pencha, les bras presque sur le sol et se posa museau contre museau face à l'animal.
Qui était le maître ?

L'ours alla chercher la chaîne.
Faisant reculer toute l'assistance assise de ce côté.
Il la regarda d'un air ... comment dire ? amusé...
Puis il retourna vers l'homme, tendit le bras et Sylverude s' entoura la chaîne autour de son cou et ils sortirent ensemble, comme si l'ours, cette fois, entraînait l'homme à sa suite.

L'assistance ne savait plus ce qu'elle devait penser.
Quand Sylverude prit un poisson et le donna à l'ours, puis revint vers le milieu de la scène, presque bas dessus, bras dessous avec l'animal, la foule comprit qu'on avait joué avec sa peur et elle applaudit à tout rompre les deux artistes qui saluèrent et puis disparurent.
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