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La halle de Chinon : [RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

Luciedeclairvaux
L'instinct de la blonde lui avait fait dresser le poil quand l'ours était apparu. Elle avait beau se dire que le numéro était monté de toutes pièces et vraisemblablement rodé cent fois, elle ne pouvait s'empêcher de l'imaginer bouffant un môme de l'assemblée.

Elle se rassura en se disant que, des mômes, il y en avait suffisamment pour repeupler les Royaumes, et que elle, elle avait même pas peur.
Une bête sauvage tout de même ...
Mais non, même pas peur.

Puis le gars qui lançait des couteaux. Facile ça. La blonde en faisait autant. Mais drôle, très drôle le petit blond qui s'inquiétait pour sa masculinité déjà emportée par d'autres penchants.

Et puis la grosse dame, alors elle ! Quelle rigolade ! Lucie la voulait pour faire bélier, celle-ci ! On en écraserait des portes avec une seule comme elle. Quel atout ce devait être de l'avoir dans la compagnie ! Par contre, il faudrait faire faire une bague de la Zoko sur mesure, c'était embêtant.
Quand on demanda à l'assemblée de venir se mesurer à elle, Lucie leva le doigt, trépignant sur son banc.
Mais personne ne l'invita.
Et puis, pour une fois, elle n'osait pas s'inviter. Elle avait bien pensé venir embrocher sa part de la pointe de son épée. Mais Monsieur Loyal devait veiller. Pas qu'il lui faisait bien peur mais ... elle ne voulait pas lui faire de peine. Pas à lui. Le gâteau lui passa donc sous le nez. Misère ... Elle ne pensait qu'à son ventre en écoutant la suite. Quand une salvatrice et douce voix attira son oreille. Si, si, ventre affamé a des oreilles, surtout quand on crie :

Pâtes de fruits ! 10 deniers la pâte de fruit!

Blondie se glissa jusqu'à elle, légère et agile dans la cohue, admira le décolleté corseté et y glissa un écu tout entier non sans avoir goûté du bout des doigts la tiède douceur de sa peau.

Et pour une pièce en or, que me donneras-tu ? ...
_________________
--Graziella
La foule devenait plus dense, les spectacles attiraient les gens comme le miel attirait les gourmands. L'ours faisait frémir le public pour la joie de tous et l'ambiance etait des plus bruyante. Petit regard à la pauvre Bella plume et à ses voyeurs malsains ... Et dire que Graziella se plaignait de sa condition de marchande à la sauvette... Cette image lui rappelait combien elle ne devait pas .

L'italienne fut tirée de son numéro de charme sur la petite par une voix féminine... Elle se redressa pour mettre un visage sur la personne et accueillit avec surprise un bel écus tout frais dans la chaleur de son corset.

Et pour une pièce en or, que me donneras-tu ? ...

ses yeux noirs derrière le voile pétillèrent d'un étrange éclat quand s'y mirèrent le minois d'une blonde tout à fait charmante... Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors que ses mains fouillaient déjà les profondeurs du panier à douceur. De sa main libre, elle caressa fugacement un mèche dorée qui ornait délicieusement le visage au teint clair de l'inconnue . Certes elle aurait pu lui donner les pâtes de fruit au nombre requis pour l'écu offert mais ...

D'un geste doux elle lui tendit une pomme toute caramélisée, dont la surface croquante terriblement ambrée brillait légèrement entre ses doigts. Cette douceur là, elle en aurait bien fait son unique plaisir de la journée mais la brune résistait mal aux grâces des clients les plus... Persuasifs.

- Peut-être ceci pour la signorina...


Elle s'inclina légèrement et ne pût s'empêcher de lever d'un revers de langue le sucre qui lui gâtait les doigts. Un sourire des plus franc adressé à sa blonde, et la journée s'achève sous les meilleurs hospices.

--Memento



« Souviens-toi de l’histoire »…. Oui, souviens t’en….

Sur les derniers mots de Monsieur Loyal, les lampes se masquent et la pénombre tombe sous le chapiteau…... Il tire sa capuche pour masquer au plus son visage enchainé et s’avance au milieu de l’arène du cirque. La chaine ceinturant sa taille bat sur sa cuisse à chaque pas et projette un écho lugubre dans l’obscurité…… Il s’arrête, réfléchit un instant avant de prendre parole….. D’un geste distrait, il chipote au maillions qui lui couvrent la face puis s’arrête sur l’un d’eux…… Une grande inspiration….. De sa manche, une petite flute jaillit et embrasse ses lèvres, jetant une plainte sinistre entre les gradins. La mélopée pose comme un manteau de glace sur l’assemblée écoutant dans l’ombre qui se fait plus épaisse et plus inquiétante…… La musique finalement se tait, laissant planer comme un silence de mort quelques instants, avant que la voix ne s’élève, sourde et calme, comme la terre grondant sous nos pieds.


Levez les yeux au Septentrion,
Voyagez pendant le temps d’un hiver
Marchez en suivant la Polaire
Et vous trouverez le Pays de la froide saison


Près du sommet du chapiteau, une lanternes aux verres bleuis s’allume et descend imperceptiblement le long d’un filin invisible. Seule source lumineuse, projetant une aura frissonnante, petite étoile perçant à peine la pénombre.

Sur ces terres, l’hiver règne sans fin. On y meurt gelé avant que le cœur n’ait eu le temps de battre cent fois. Le jour, le soleil se réfléchit sur des étendues de neige infinie et emplit l’horizon d’une lumière insoutenable vous brulant les yeux si vous avez le malheur de les ouvrir. La nuit, les vents chargés de congères rongent comme la lèpre la moindre partie de votre corps qui s’y trouve exposé.

Là bas règnera aux jours du Jugement
Celui qu’appellera le Quatrième Vivant

Et l’Hadès qui le suit sera pour l’éternité le Gardien
En place de celui qui veillait depuis les temps sans fin[1]

Ceci est déjà arrivé, ceci ce reproduiras.
Les temps d’aujourd’hui n’étaient pas ceux d’autrefois
Les temps d’aujourd’hui ne seront ceux que demain portera



Ainsi parlaient les Sages des Royaumes du Northland, car ils savaient. Ils savaient que la glace n’avait pas toujours été glace, que le froid n’avait pas toujours été froid.


La lanterne arrive à hauteur de sa main, il se tait, le temps de la décrocher, et de la poser à terre devant lui…… Il s’écarte et commence à tourner autour, les spectateurs ne pouvant voir sa présence dans l’obscurité qu’au moment ou son corps vient cacher la lumière le temps d’un pas….

En des temps illustres, bien avant les pères des pères de nos ancêtres, là où s’étend l’immense glacis marquant la fin du monde, ondulaient jadis un océan plus vaste que nul autre. En ces époques, le climat là bas était doux, comme on le connaît aujourd’hui par chez nous. Les récits racontent que des tribus peuplaient les côtés et les terres bordant les flots infinis. La Terre et la Mer les nourrissaient et les abritaient en abondance. Rien ne manquait aux besoins quotidiens….

Et pourtant….. Et pourtant ! La peur régnait, seule maîtresse véritable de leur âme, qu’ils n’arrivaient pas à endormir, malgré leur opulence et leur richesse. Cet effroi dans lequel baignaient les Royaumes du Nord engendrait des discordes permanentes, guerres intestines et conflits généralisé.


Le ton change un peu…… Moins sombre, à mesure que ça et là d’autres petits lampions s’allument sous la toile du chapiteau, amenant juste assez de lumière pour distinguer vaguement les traits de son voisin.


Mais seuls les plus sages d’entre les Northmen comprirent que cette peur les étreignant inlassablement de génération en génération n’était pas d’essence humaine. Ainsi parlèrent les Lögsögumad à l’Althing réunissant les représentants de chaque tribu, de chaque village.

Pères et Frères de toutes les nations, ici réunis.
L’effroi qui vous habite disparaîtra quand vous l’aurez compris.
Regardez vers le Nord, le Néant qui guette à l’horizon
Le bord du monde, où nous attends la damnation
Plus que vos peurs, chassez le démon qui les nourrit
Plongez vos yeux la où éternelle est la nuit.
Ce que nous avons à craindre ne sons pas nos frères
Mais ce qui se dissimule au fond des Enfers
Arrachons à nos cœurs cette terreur que l’on porte
Des Ténèbres, aujourd’hui, refermons la Porte



Il interrompt un instant son parcours en devant le rideau des coulisses …. Une lampe à huile tenue par un bras invisible jaillit…… Il s’en saisit et reprend sa marche et son récit….. Il tourne la mollette, étire la mèche….. La flamme grandit, jetant peu à peu sur son visage enchainé sous la capuche des reflets inquiétants…..

Mais qui n’aurait pas peur, vivant au bout du monde, face au néant ? Qui ne serait pas pris d’une éternelle frayeur face au gouffre infernal ? Face à l’annonce des Lögsögumad, beaucoup furent encore plus terrifiés à l’idée d’aller à sa rencontre. Pourtant, neuf parmi tous ceux rassemblés se levèrent et s’avancèrent. L’Histoire a retenu leurs noms comme celle des premier Héros, pourtant, il est dit qu’un héros ne connait pas la peur. Eux, la ressentaient au plus profond d’eux même, qui s’agitait dans l’obscurité de leur conscience. Mais en cet instant, les premiers, ils trouvèrent la force de lui faire face….. Bien plus qu’héroïques, ils furent courageux…….

Lentement, la voix se fait chant…. La mélodie se partage entre la tristesse et l’espoir parmi les mots qui s’envolent sur des notes légères….


Les Neufs premiers partirent aux aurores
Le dos tourné vers l’astre de jour
Face à la nuit, face au Néant et à la Mort
Leurs noms résonneront pour toujours

Ils voguèrent cent jours sur l’Océan
Pour un voyage porteur de leurs espoirs
Jusqu’à l’endroit où il touche le firmament
Pour s’ouvrir sur l’infini du gouffre noir

Nul ne sait ce que d’eux ensuite il est advenu
Car il est vain d’espérer vaincre le Sans Nom
Un seul des neufs de l’Enfer est revenu
Sous les traits hideux d’un Démon

Pourtant, la Terre de nos Pères fût sauvée
Quand au matin l’horizon se barra de blanc
En cent autres jours, les glaces infinies sont nées
Chassant nos peurs de leur éclat scintillant

Que prennent garde ceux qui voudraient les franchir
Car sous les eaux glacées veille pour toujours le dernier
Kraken, le seul des neuf à avoir pu revenir
Gardien éternel de la Porte des Damnés

Seuls les justes pourront s’aventurer dans son sillage
Sans risquer d’être à tout jamais engloutis
Protégeant à tout jamais nos rivages
De la Crainte, que nous ignorons depuis….


Il ramène la flûte à ses lèvres……Quelques instants les dernières notes de la chanson se prolongeant dans le silence, comme un écho lointain….

Ainsi naquirent les immenses étendues gelées qui ferment l’horizon du Nord à tout jamais. Ainsi l’existence en ses terres devint une des plus rudes qui soit. Leurs cœurs s’endurcirent, et la peur en disparu, se répandant peu à peu chez ceux qui se mirent à les redouter. On dit des tribus du Northland qu’elles en devinrent cruels et sans pitié. Je ne le crois pas. Quand on ne craint plus ni dieu ni le diable, comment dire, on vit comme l’on veut, le cœur tranquille……

Enfants du Nord, l’océan de glace est notre seule frontière
Gardons-la dans notre dos, face à nous s’offre la terre……


Il finit sur ses mots…. D’un pas tranquille, il revient au centre de la piste, pose la lampe à côté de la lanterne qu’il éteint d’un geste….. Il se redresse, jette un regard vers les gradins…. L’obscurité règne encore, il n’aperçoit guère les visages…… Peu importe, ce qui compte, c’est le conte….. Il réfléchit le temps d’ôter sa capuche, et de reprendre sur une autre hisoitre……





[1][Référence à l’apocalypse selon Saint Jean, Chapitre 6, Versets 7 & 8]

6.7
Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait: Viens.
6.8
Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait.
Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.

"leur" désigne ici les 4 Cavaliers de l'Apocalypse, dont les trois autres sont cités dans les précédents versets.
Saltarius
Saltarius n'a pas compris grand'chose, mais il a brusquement très froid....
Et, dans le noir qui envahit maintenant le chapiteau et tous ceux qui retiennent leur souffle, il claque des dents et se frappe les flancs, bousculant encore ses jolies voisines.

Quand on ne craint plus ni dieu ni le diable, comment dire, on vit comme l’on veut, le cœur tranquille…… avait dit le conteur....

Il sourit dans la pénombre, discrètement.
Il y a beau temps qu'il ne craint plus ni dieu, ni diable, le Salt.
Il joue... et puis regarde les filles.
Ygerne
Elle avait suivit le mouvement, émerveillée telle une petite fille par ce monde du spectacle qu’elle ne connaissait pas.

Salt était la, elle le rejoignit et observa avec de grand yeux le spectacle, riant, applaudissant. Elle jouait avec son petit collier qui contenait la dent. Saltarius s’agitait à ses côtés, elle lui tira la manche.

Psschhht fais moins de bruit.

Notre jeunette était bien rêveuse. Ce monde de tous les possibles, de magie et de rêve, loin des réalités et de la dureté de la vie. Elle s’imaginait elle aussi lançant des couteaux ou jouant avec des animaux. Dans des habits de soie bleue ou verte émeraude au côté de Gandrel peut être. Elle n’osait se l’avouer mais ce spectacle était aussi l’occasion de l’observer, le contempler librement… elle n’osait pas autrement, baissant les yeux, rougissant quand il la regardait. Mais qu’il était beau dans son costume ce soir…

Mais les yeux de la jeunette se posèrent, sur les cheveux d’une blonde facilement reconnaissable. La petite Ygerne retomba de son petit nuage pailleté et réalisa l’idiotie de ses pensées.

Qui voudrais de toi ma fille tu sais même pas cuisiner.. la voix de sa mère raisonnait dans sa tête.

Elle eu honte et se mordit la lèvre. Tu devrais déjà être contente qu’il t’aide...

Elle soupira, observa sa chemise toute simple bien loin d’un costume d’apparat. Et bien loin dans ses pensées elle observa d’un œil le conteur, n’écoutant pas.

Ygerne tourna ses yeux vers Saltarius, lui avait l’air concentré, gentil Saltarius
--_eroz_
Assis quelque part dans la masse humaine, il observait le spectacle d'un oeil amusé.
Le public s'exclame puis ricane, suivit de grand hoooo et de haaaa...
Pour un peu, ce serait la foule qui le divertirait plus que les animations .
Les visages sont tantôt sérieux, tantot esclaffés, les gosses rient ou pleurent dans les jupes de leurs mère...
Tout ce petit monde ressemble à une fourmillière, ça grouille, ça gigote et ça travaille.
Psschhht fais moins de bruit.
Regard à sa voisine qui semble absorbée par l'évènement.
L'obscurité règne et le brun n'aime pas trop ça...
Pas qu'il ai peur du noir non, juste qu'avec toutes ces monstres sur scène..
Pas de quoi le rassurer. Discrètement il se rapproche de la rousse.
Tiens elle sent bon en plus, ça se fait rare par les temps qui courent...
--Tasmania


[ Plus tot avant le debut du spetacle...]

La vieille faisait les cent pas autour de sa roulotte.
Elle mâchouillait entre ses lèvres pincée un morceau de cuir et s'arrêtait de temps a autre pour cracher et expulser quelques glaires.
Son esprit avide de radotage pestait après la petite demoiselle qui était venue la déranger pour rien. Elle s'était préparée a sa prestation tout ça pour que la gamine prenne conscience de la médiocrité de sa vie. La vieille lâcha un mollard digne d'un marin, la vie était médiocre, les jeunes gens devraient se le mettre dans la caboche une bonne fois pour toutes.

Après le départ de la gueuse, la vieille avait pesté de long moments maudissant jusqu'à la 13 e génération de celle qui lui avait fait perdre son temps. De toutes façons si s vie était aussi chaotique qu'elle prétendait elle ne dépasserait certainement jamais la seconde génération.
Une fois la première vague de fiel déversée dans l'intimité de sa roulotte, la vieille avait attendu que d'autres personnes viennent subir la colère qui bouillonnait dans son vieux corps.
La clientèle n'était ni belle ni généreuse et la vieille avait préféré déserter la roulotte. Il fallait qu'elle trouve le barbu, cette triple andouille qui avait contribué a la mettre sur les nerfs.

ça s'agitait dehors, un peu plus que dans la matinée, El director savait bien mener son monde apprécia t'elle malgré le fiel qui la rendait si amère.
Sans qu'elle sut comment elle se trouva abordée par un jeune impétueux qui essayait de lui vendre sa camelote.
Ses sourcils froncés, plissèrent davantage son front alors qu'elle toisait le téméraire qui osait s'adresser a elle avec autant de désinvolture.
Un rictus méprisant aux lèvres elle ne lui adressa pas la parole mais se trouva cependant intéressées par les billes que le misérable lui vantait tres bien il fallait le dire.
Elle eut une grimace qui ressemblait vaguement a un sourire alors qu'elle tenait entre ses doigts la bille rouge. Elle serait d'un plus bel effet avec les reflets de la flamme des bougies. Elle ricana intérieurement avant de menacer le jeune homme du regard.


'tention, hein , la voyante, je les ai comptées...
15 écus les deux, c'est un prix d'ami... si, si ... du beau verre, bien lisse... des couleurs grand teint ... je peux aussi vous fournir un lotion de nettoyage pour ne pas abîmer la peau ... C'est vrai, ça se soigne aussi les peaux... heu ... matures !!!


Elle lui lança son regard le plus dissuasif avant qu'une idée illumine son regard.

- Garde tes belles paroles misérable avant que je n'abatte sur toi la colère du messager!


Serrant dans ses paumes maigres les deux billes de verre, elle lança un regard perçant dans la foule.


- Je prend le tout billes et lotion 50 ecus pièce!

Devant le sourire naissant du commerçant elle lui présenta un index osseux qu'elle dirigea vers la carrure athlétique d'un homme.

- Tu réclameras ton du a la crevure chevelue la bas, Thalis est son nom de mortel!
Le menaçant de ses yeux caverneux...
Ne t'avise pas de me coller au jupon si tu ne veux pas subir le châtiments du seigneur des ténèbres...


Son air le plus terrible ayant fini de fixer le regard du commerçant, elle arracha au mais du jeune homme la dite lotion et dirigea un pas toujours aussi fantomatique vers sa roulotte. Elle passa devant le ridicule troubadour et l'ignoble Zaphyra qu'elle gratifia de son regard le plus mauvais avant de murmurer entre ses dents des mots qui ressemblaient vaguement au latin que les ecclesiastiques recitaient, puis les depassa malicieusement.
L'agitation de la foule c'était pas pour elle. Elle irait essayer sa nouvelle acquisition a l'abri des regards.
--Amilcar_courtecuisse


[ sur la place, plus tôt...avant le spectacle]


Amilcar courut derrière, courte cuisse peut-être mais vif sur la balle, le camelot :
- Tsssssssssssssss, taratata la vioque..;

Je prend le tout billes et lotion 50 ecus pièce!
Si tu veux mais c'est toi qui paies

Tu réclameras ton du a la crevure chevelue la bas, Thalis est son nom de mortel!
C'est toi qui lui demandes et toi qui me donnes les ... allez : 49 écus 85


Ne t'avise pas de me coller au jupon si tu ne veux pas subir le châtiments du seigneur des ténèbres...


Je suis pas le Seigneur des ténèbres ma toute belle, mais si tu ne me rends pas mes billes, tu seras toi la vioque dans les ténèbres et la voyante, eh bééééééééé , elle verra plus rien.

Amilcar, à qui on la faisait pas, tenait le poignet de la vieille et le tordait à demi. De l'autre main, il avança son doigt tout contre l'oeil encore en vie... Tout contre...
- Bouge pas la belle, ça pourrait faire mal .... Ouvre la petite papatte, tout doucement ....et donne les bibilles au gentil monsieur....
Voilààààààààààààà....


Ayant récupéré ses objets, il sourit de toutes ses dents à l'horrible qui feulait comme un chat enragé.
- Bon, nous disions donc .... 15 écus les deux et ... un vrai prix d'ami 15 écus la lotion, payable en main propre... Enfin ma main sera propre ....
Ygerne
[Retour au spectacle, dans le public]

Mouai et puis franchement rousse comme je suis qui me regarderai !

La salle est bien pleine, il fait presque nuit. Elle entend glousser derrière. Sûrement un jeune couple qui profite de l’occasion pour se retrouver en cachette ! Elle relève la tête, bien décidée à se concentrer sur le spectacle.

Mais les gens arrivent, son voisin se rapproche d’elle, sûrement pour faire de la place… Quelle chaleur. Elle constate qu’elle-même ne peut plus se déplacer vers Saltarius, surtout qu’il gigote toujours.

Coup d’œil sur sa gauche : c’est qui celui-là je l’ai jamais vu. C’est qu’elle sent son regard sur elle la jeunette et elle aime pas trop ça.

Elle se concentre sur le spectacle, tentant d’oublier. Mais elle sent la jambe de l’homme tout contre la sienne, elle peut pas bouger et ne veut pas partir. Sois grande de toute façon tout le monde est coincé t’a pas le choix. Il fait chaud, elle se sent devenir rouge.

Elle a beau essayé mais elle n’arrive pas à l’ignorer, elle aimerait lui dire quelques choses mais n’ose pas, elle aurait fui dans d’autre situation mais sortir c’était déranger tout le public. Elle tourne la tête vers l’inconnu. Elle sourit, tenant fort son petit sachet autour du coup. Elle vous aurait répondu qu’elle croyait pas aux racontars du charlatan qui le lui avait vendu mais aimait bien jouer avec. Elle est fière notre Ygerne.

Donc elle se retourne vers l’homme, pas si mal que ça à vrai dire, et d’une petite voix lui crie :


Dites, j’ai plus trop de place, vous pourriez pas vous décaler un peu.

Et à bien le regarder la jeune fille découvre un beau jeune homme. Elle se fait de l’air avec la main.
Quelle chaleur.
--_eroz_
Dites, j’ai plus trop de place, vous pourriez pas vous décaler un peu.
Zut, approche discrète ratée. à l'eau. Eroz se penche sur la donzelle et la détaille.
Rousse, bon ça c'est pas un scoop. Le teint plutôt clair, les yeux assez doux.
Elle est bien jeunette, surement pucelle. Pas l'air bredine, peut être un peu timide...
Le brun lui sourit vaguement et s'écarte un peu en toussotant.
Pardonnez damoiselle... Avec ce monde, difficile de se trouver une place à l'aise.
Elle s'évente, dans un murmure. S'il osait, il la draguerait ouvertement mais..
le type à coté là, peut être est-elle avec. Pas le moment de s'attirer des ennuis Eroz, pas le moment.
Il se risque quand même à lui glisser un compliment à l'oreille avant de reprendre place plus décente.
Si je puis me permettre, vos yeux sont un spectacle bien plus délicieux que tous les saltimbanques et ménestrels du coin...
Elle a un peu rosit, pas de doute c'est une timide, de celle que le brun se plait à devergonder...
mais cette fois il se tiendra, il n'est pas venu compter fleurette aux charmantes inconnues de la foire non..
Deja ses yeux se perdent dans l'assistance, à la recherche de quelquechose, ou quelqu'un.
Ygerne
Pardonnez damoiselle... Avec ce monde, difficile de se trouver une place à l'aise.

Euh oui.. mais c’est rien c’était un plaisir… Sourire crispé, réalisant l’idiotie qui venait de franchir ses lèvres. Elle détourne les yeux, priant pour que le bruit ait couvert ses paroles. Mais voila que le Messire se penche à son oreille. Elle sent son souffle dans son cou, en tremble:

Si je puis me permettre, vos yeux sont un spectacle bien plus délicieux que tous les saltimbanques et ménestrels du coin...

Elle le regarde à nouveau, rougit encore, sourit et baisse les yeux pour murmurer un simple : merci…

Mais heureusement voila le bel inconnu à nouveau préoccupé davantage par le spectacle que par elle-même. Elle se retourne bien décidée à ne plus bouger d’un poil et se faire discrète.
--Memento



[Juste avant d’entrer en scène]

Un petit mouvement de mains …… Réajuster la chaîne qui lui entoure le visage…… Près du rideau, le chef machiniste à voix basse avec un de ses compagnons de spectacle…… Un sourire entendu d’un côté, de l’autre un petit cliquettement métallique signifiant la même chose……


[Sur scène, dans la pénombre,.... une autre histoire]


Un courant d’air glacé répand un frisson qui fait trembler les gradins…… Sous les chaînes, un sourire quand il sent entre les maillons la brise fraîche venue de l’extérieur en courant d’air inattendu, projetant comme un givre soudain sur l’assemblée…… Quelques mâchoires se mettent à claquer, incrustant dans les mémoires les mots prononcés, imprimant l’histoire, dans les yeux qui le scrutent dans l’obscurité……

Les machinistes referment les pans de toile du chapiteau et lentement la chaleur revient…..


Comprendre sa peur l’efface
C’est ce que comprit le Peuple des glaces
Mais, à trop vouloir connaître
L’Homme en oublie d’être

Depuis toujours l’esprit brûle de savoir
Ce que cache l’envers du miroir
Si bien que souvent, il en oublie de croire
Mais, ça, c’est une autre histoire……


Il se tait quelques instants…… Au milieu de la piste…… à ses pieds, une lanterne éteinte, et une lampe à huile allumée…… Autour, une semi pénombre, faiblement rongée par quelques lampions qui se sont allumés ça et là…… Il se redresse, tend un bras sur le côté…… Comme tombant de nulle part, une large cape noir vient atterrir sur la main…… Il se dit que pour une fois, il essayera de rompre avec son mutisme habituel quand il n’est pas en scène pour remercier les accessoiristes toujours au taquet pour produire les meilleurs effets…… Il se drape de l’étoffe…… Seuls les discrets reflets des lampions sur la chaine qui lui ceinture la tête jette un peu de clarté au dessus de l’ombre de son corps…… La voix s’élève, lourde et sourde comme le vent annonçant la tempête……



Ecoutez plutôt celle-ci qui me revient en mémoire……

Vers le Sud Est, plusieurs semaines de voyage au-delà de la frontière au cœur des territoires d’Italie. Une vaste plaine dont l’horizon se barre d’une montagne solitaire. Sur le plateau, des champs et des fermes, des familles qui vivent paisiblement sans savoir que le sol qui les porte est un immense tapis de cendre recouvrant de son linceul une antique cité.

Bien avant que les paroles du Très Haut ne parviennent jusqu’à nos ancêtres, ils entendaient déjà parler des Deux Plaines et de la Ville sur la Montagne. D’un côté, les champs dorés de Scaffa, et de l’autre, les verts paturages d’Accera. Entre les deux, grimpant le long des versants de la montagne, les murailles blanches de Viapolis. Sous la montagne, la Bête dormait enchaînée, attendant son heure, depuis près de mille années déjà…… Ange déchu du ciel emprisonné jadis au cœur de la pierre par ses semblables et confié depuis à la garde des hommes……


Il tourne lentement sur lui-même, gardant ses bras le long du corps, sous le tissu de la cape. Illusion d’optique sans doute……. Mais après quelques rotations, avec le peu de lumière et son visage enchaîné, des gradins, il n’est plus possible de savoir où s’en trouve l’avant et l’arrière…… Puis quelques pas, en avant, puis à reculons, exécutant comme un triangle s’agrandissant peu à peu autour de la flamme de la lampe…… Manège étrange d’un être où l’on croirait trôner des faces opposées surplombant des larges pans d’étoffe voletant de manière saccadée……


Viapolis, la Blanche, fut taillée dans la montagne après la victoire des guerriers divins sur les hordes infernales. Au sommet de la Cité trônait le Ziggurat, le Temple de Dieu, où les Hommes firent le serment de ne jamais plus laisser libre la Bête qui dormait à présent sous leurs pieds.

Comme il leur fut ordonné, les Hommes sur la Geôle veillèrent, et les Légions du Ciel se retirèrent.
Entravé dans sa prison, sourit le Démon, il prend patiente, diluant peu à peu son obscure essence……

Au bout de dix générations, les Sages du Ziggurat parlèrent au Peuple. Il fut décidé de diviser les Hommes en tiers. Entre ceux qui demeureraient pour toujours dans la cité, ceux qui iraient au nord et feraient d’Accera leurs terres, et ceux qui marcheraient au Sud pour établir des cultures sur les étendues de Scaffa. Ainsi pour les temps à venir, ceux de la Cité seraient Gardiens, et ceux des plaines les nourriraient. Nul voix ne s’opposa contre cette décision car nombreux étaient les Hommes à craindre la montagne et ce qu’elle renfermait, et ceux s’éloignèrent ravis des hautes murailles de pierre blanche.


À peine à deux toises du bord de la piste, il sort un bras de sous la cape…… Un geste brusque vers un des mats du chapiteau et à son flanc une torche brusquement s’allume…… Quelques flammes modestes jettent des ombres inquiétantes et viennent s’étinceler sur le visage enchaîné…… La marche reprend et la voix se fait grondante, roulante, comme le tonnerre……



Telle fut la première manœuvre du Malin pour se libérer de la roche lui servant d’écrin. Aucun ne vit derrière cette idée qu’elle n’était que diviser pour mieux régner……

Alors qu’un demi-millénaire déjà avait écoulé ses années depuis la fondation de la Cité, les Gardiens, ses habitants, oublièrent peu à peu ce qu’ils gardaient…… Nourris pas ceux des Plaines, ils vivaient dans une certaine opulence, délaissèrent de leurs charges l’essence pour peu à peu se vautrer dans les délices de l’existence jusqu’à effleurer de leur faiblesse la décadence……


Un autre arrêt…… un autre geste…… une autre torche qui s’allume…… un peu plus de clarté sous le chapiteau…… La marche et le récit reprennent, le ton demeure grave mais s’accélère légèrement…..


Ricane la Bête du fond de sa prison, bientôt elle sortira, le geôlier déjà, ne fait plus attention. Lentement mais surement, à petits pas, approche l’heure de sa libération.

Et puis, mille années furent écoulées, sur les murs de la Viapolis, un sentiment de peur lentement se glisse. Depuis cinq siècles qu’elle vit sur le dos de ses frères, dans leurs cœurs souffle un vent de colère. Nul ne sait plus pourquoi les choses vont ainsi, Nul ne se souvient plus du serment de leur vie. Mais Ceux des Plaines se sont rassemblés, leur Ost s’étale devant la Cité, la rage agite leurs épées, face à ceux qui n’ont que trop profité…… Mais Viapolis non plus ne se laissera faire, confiante qu’elle est à l’abri de ses murs de pierre……


Une dernière pause…… une troisième torche qui s’embrase soudainement, comme si de sa main il appelait les flammes…… la pointe du triangle…… à peine perceptible, une petite oscillation des chaînes en approbation au machiniste invisible, dissimulé quelque part……


Sous la Montagne, le Démon rit aux éclats alors que des armes il entend le fracas. La haine qu’il lentement dissout pendant mille ans résonne autour de lui comme un chant. Par trois fois il à frappé, par trois fois les Hommes ont cédé, faibles qu’ils sont face à eux même, si facilement dans leurs cœurs le doute se sème. Il ricane et tire sur ses fers, affaiblis par le sang coulant dans l’herbe claire. Déjà un bras se libère, et son rire est comme le tonnerre, raisonnant, faisant trembler la terre. Mais les hommes trop occupés à se pourfendre et se massacrer ne voient pas s’échapper celui qu’ils ont oublié depuis que dans leurs cœurs il s’est installé. Alors que dans la plaine se répand l’ichor, sous la montagne, la Bête rit encore, rien n’entrave plus son corps, mille années de patiente pour un essor…… Mais le voilà libre, une fois de plus, par la faute de ces hommes qui trop cru. Où trop peu, selon le point de vue…… Mais devant le carmin qui sur les murs étalait son teint, personne ne vit rien, que le sang qui s’écoule, le charnier sans fin, où moururent bon nombre pour une raison inspirée de la haine d’un Démon……

Il laisse le silence peser un moment…… Il avance lentement comme tombe une feuille morte…… Illusion de dualité dans le mouvement, deux faces sous les maillons dissimulés……


La plus grand ruse du Diable à jamais restera
D’avoir fait croire à tout le monde qu’il n’existait pas
Et dans un souffle à l’odeur de souffre, il s’envola…..


Jaillit de nulle part, une immense gerbe de feu l’entoure…… Le chapiteau s’illumine le temps d’un battement…… Les yeux se rivent sur les flammes autour du conteur apparues…… Mais quand elles se taisent, les Chaines ont disparues…… Ne demeure plus à terre que la cape noire…… Ne demeure plus dans l’air que l’écho de l’histoire……


[Derrière des paravents de l’entrée]

Sous son masque, Memento sourit en adressant un merci muet Thalis qu’il vient de rejoindre dans sa cachette…… Le Cracheur se penche et murmure à l’oreille du Conteur……


Sortie réussie, Il n’y ont vu que du feu……

Des mains qui viennent se plaquer sur des bouches, réprimant un fou-rire complice……
Samarha
Sam n'est pas ce que l'on pourrait appelé, une jeune fille à l'affut de tout. Certes, elle n'était pas sortie de chez elle depuis quoi... ummm ... elle ne sait plus au fait mais après une petite virée en taverne, elle entends parlé d'une foire...

"Une foire"? Elle s'était empressée d'en demander d'avantage de détails, histoire de savoir où et quand et quoi! Décidément, la jeune fille ne voulait pas raté un tel évènement. Elle se dépêcha, traversant le village jusqu'au grand chapiteau qu'elle voyait sur la place. 3écus pour entrer? pas cher... elle paye... entre... cherche des yeux vite, vite quelqu'un qu'elle connait! AH! sa marraine... Rapidement, arrive... pousse les fesses du voisin puisque de l'autre côté de Lily se trouvait Toto... Grommellement provenant du voisin... Roooh hein! Un froncement de sourcil et une bise sonore sur la joue de la dîtes marraine.

Puis se laissa captiver par le spectacle.
Gandrel
Une... deux... trois...
sortie en silence,
quatre... cinq.... six...
s'égrainent les secondes,
sept... huit... neuf...
s'en vient l'éclat intense,
dix... onze... douze...
suite aux paroles fécondes,
treize... quatorze... quinze...
manifestent leur présence,
seize... dix-sept... dix-huit...
les applaudissements abondent,
dix-neuf... vingt... vingt-et-un...
un blondinet s'avance,
vingt-deux... vingt-trois... vingt-quatre...
devant cette foule qui gronde,
vingt-cinq... vingt-six... vingt-sept...
alors que les mots pleins d'éloquences,
vingt-huit... vingt-neuf... trente...
raisonnent encore, inondent,
trente-et-un... trente-deux... trente-trois...
vocables qui, par leur rutilance,
trente-quatre...trente-cinq... trente-six...
raisonnent encore, confondent,
trente-sept... trente-huit... trente-neuf...
à cette histoire gardons acense 1...
quarante... quarante-et-un... quarante-deux...
mais déjà Monsieur Loyal dévergonde...


- Saluons notre conteur : Mementooooo Narratio ! ôte un couvre chef invisible et effectue un salut digne de la plus grande cour de ce monde, le Louvre. Quel sublime conte... marquant une courte pose juste pour laisser le temps au public d'acquiescer avec lui il reprend d'une voix forte. Bien que le diable n'existe pas... sourire à l'assistance, Monsieur Loyal longeant la scène se penche, genoux pliés, pas larges et souples, hiératiques ; et façonne sa voix pour offrir un caractère intimiste si bien que l'on croit qu'il s'adresse à chacun, et chacun oubliant qu'il se trouve dans une foule. ... nous avons ici un diablotin...
Monsieur Loyal se redresse calme et sérieux. La foule, elle, penchée légèrement en avant, prête à entendre l'annonce ne pipe mot.

Dans un magistral roulement de tambour Gandrel annonce alors :

- Voiciii le grand amuseuuuur Don Arnigoooo !

Monsieur Loyal au centre de la scène, une main magistralement tendue vers la porte des coulisses qui est maintenant éclairée par de nombreuses lanternes servant de projecteur. Mais rien, silence, pas de clown.
Gandrel devant se silence total tourne la tête et tandis que sa mine affiche un air déconfit, un instrument de musique sonne le glas de l'entrée par des notes amollissante.


Pon pon pon pon
...........................pooonn
.......................................nnnn
...............................................nn

La foule éclate d'un rire franc, elle comprend le Monsieur Loyal piégé. Parmi elle, une vois s'élève, s'adressant à Gandrel.

- Eh mais c'est toi l'comique en fait !
Eclats de rires.
Déjà les lanternes sont tournées vers l'homme et l'inondent de lumière. Il s'agit du comique attendu, évidemment. Gandrel affiche alors un air très surpris, et véritable celui-là, car bien entendu il était au courant de la farce... mais le visage de la blonde dans le dos duquel a trouvé place Don Arnigo lui est familier.

Regard vers la porte, dans le public, vers la porte, vers le public... le tout suivit à chaque fois de quelques notes de musiques amusantes. Monsieur Loyal joue son rôle de piégé puis pose ses poings sur les hanches avant d'agiter son bras droit annonçant en un grognement : attend que je t'attrape !
Puis il reprend de sa voix claire avant de quitter la scène :


- Donnn Arnigoooo !




1. Acense : Le mot désigne un héritage d'un certain type, il est détourné dans le détail pour la rime mais pas dans la forme, il garde son sens premier : l'héritage.
Kaeronn
[Dans le public]

Kaeronn était arrivé avec quelques instants de retard au spectacle. Ou du moins le croyait il. Mais Monsieur Loyal était en train de parler, ou plus exactement de présenter le spectacle. Un regard à gauche, un à droite, mais le chinonais ne vit nulle présence de Lily tant la confusion était grande sous le chapiteau. Il se fraya un chemin comme il put dans la foule pour rejoindre les tribunes. Il y avait du monde, et Kaeronn dut se contenter d'une place sur le dernier rang, prés de l'entrée.

Toujours aucun signe de Lily. Il haussa les épaules. Peut être n'était elle pas venue. Ou alors il ne la voyait toujours pas. Mais avant de pouvoir chercher à nouveau, Monsieur Loyal annonça le premier numéro. Le spectacle commençait, et il se noya alors dans la contemplation de celui ci. Des numéros variés, divertissants. Les troubadours étaient bons, connaissaient sur le bout des doigts leur métier.

Il voyageait souvent. Il ne fut pas dupe concernant l'ours. Sans doute était il dressé parfaitement, afin de ne point faire de mal au public. Il n'aurait cependant pas aimé se trouver à la place du montreur d'ours. Il regarda, plus intéressé, le lancer de couteau. Il applaudit à tout rompre ce numéro, qu'il trouva délicieusement dangereux. Un petit sourire quand l'homme s'en alla avec sa victime dans les bras. Les numéros suivants s'enchainèrent, et il resta la à les regarder avec des yeux ronds, jetant de petits coups d'oeil vers l'entrée de temps à autre.

Enfin, il repéra Lily. Quelques rangées plus basses, prés de la piste. A côté, il remarqua un homme à qui semblait manquer un bon bras. Un troubadour? Kaeronn se tapa le front en souriant pour lui même. Non, elle devait être venue avec Toto, évidemment. Il se dit qu'il irait les saluer plus tard. Pour l'instant, il ne voulait rien manquer du spectacle, et apparemment, elle et son parrain également. Et de toute façon, même si il l'avait voulu, descendre jusqu'aux deux chinonais aurait équivalu à se suicider et se retrouver les quatres fers en l'air sur la piste, se glisser entre les spectateurs relevant de l'impossible. Il aurait fallu sauter par dessus cinq ou six rangs. Sur cette pensée, le chinonais tourna la tête quand une lumière vive éclaira le public.

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"La vie est un long fleuve tranquille...
Mais attention de ne pas s'y noyer..."
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