Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8, 9, 10   >   >>

La halle de Chinon : [RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

--Ezperanza
Dès la fin du numéro, ses mains applaudirent avec force comme pour enfin relacher la tension qui avait été sienne tout au long des histoires du conteur masqué. A chaque étape, à chaque histoire, à chacune de ses entrées sur la piste, elle réprimait ce frisson qui naissait en elle quand il apparaissait, dans la pénombre. Elle connaissait ses entrées en scène et même si beaucoup d'autres spectateurs ne soupçonnait pas encore sa présence, elle la sentait, déjà quelques minutes auparavant, derrière le lourd rideau de l'entrée des artistes. Il la fascinait, il occupait toutes ses pensées.

Depuis quelques semaines elle suivait la troupe. Au départ elle n'avait prêté que peu d'attention à l'énorme chapiteau dressé durant la nuit sur la place du village. Un jour, en rentrant du marché, elle s'était fait accoster par un des saltimbanques. Gesticulant devant elle à grand renfort d'intonations et de phrases construites avec soin, il l'avait convaincue de venir assister au spectacle, en glissant un billet dans son panier de courses. Mue par la curiosité plus que par l'envie, elle s'était donc décidée à aller voir de quoi il retournait. Arrivée en retard, elle avait regardé distraitement l'un ou l'autre numéro ... jusqu'à ce qu'arrive celui-là. Et elle s'était trouvée littéralement transportée au coeur de l'histoire, hypnotisée par le conteur au masque de fer, envoûtée par sa voix ... elle en était restée sans voix, imprégnée et encore absorbée par l'histoire. Incapable de bouger jusqu'à ce que les mouvements de ses voisins qui quittaient le chapiteau en fin de spectacle la rammène à la réalité. Elle avait quitté le chapiteau la dernière... espérant l'apercevoir.

Et depuis elle les suivait. Petit à petit elle avait osé approcher, observant les saltimbanques et les divers artistes, faisant sienne leurs vies ... Et elle avait trouvé sa roulotte à lui. Et aujourd'hui, elle était restée tapie non loin, juste pour le voir sortir. Elle commençait à connaître son rituel ... ses habitudes , sa voix ... Quand il était sorti ce soir-là, un frisson l'avait parcourue. Quelque chose d'inconnu, de profond l'attirait vers lui... Elle avait progressé à petits pas ... s'approchant encore et encore.

Bientôt, elle ferait le pas décisif. Bientôt elle serait prête ....

--Don_arnigo


En tribune

Un reflet d'argent aperçu du coin de l'oeil. Une étoile filante qui vous aveugle un très court instant. Ou tout simplement le reflet d'une lame soigneusement nettoyée que renvoit la lumière du chapiteau. Plus grand chose n'échappait à l'oeil exercé d'Arnigo, et encore moins quand il se devait de choisir une victime. L'arme était au poing, et semblait faire un peu de ménage pour garder une place chaude et délicate au postérieur de sa propriétaire. De toute évidence, les quelques spectateurs qui firent attention à elle préférèrent mettre quelques centimètres entre la dame et eux mêmes. Si celle ci avait parlé, ou les spectateurs criaient, le ménestrel ne put entendre, derrière les grognements incessants de l'ours. Seul un sourire passa sur ses lèvres. Il avait trouvé sa victime.

Il était sur qu'elle réagirait à la moindre pique vu son attitude. Et si il parvenait à prendre le dessus, la revanche serait belle pour les spectateurs martyrisés. Le castillan réprima un petit ricanement. Cette femme savait se faire respecter. Pas comme lui, quand il était plus jeune. Il détestait d'ailleurs ce trait de caractère, et rien que pour cela, il pouvait admirer la blonde. Le métier de clown et ménestrel avaient heureusement beaucoup aidé Arnigo, et à présent, c'était lui qui faisait danser les spectateurs... Oui, il allait bien s'amuser...

L'homme continuait de suivre le spectacle, mais d'un oeil désintéressé, plus préoccupé par sa mise en scène que par la foule et l'artiste au centre du chapiteau. Un petit clin d'oeil pour El Director qui savait à présent qu'il avait choisi sa cible. Un petit mot glissé à l'oreille de ce dernier, ainsi qu'à Thalis. Comme à chaque fois, tout devait être parfait. Car un spectacle non parfait, était un spectacle raté. Arnigo revêtit une longue cape grise, puis profita alors du numéro de Memento et de ses merveilleux talents d'orateurs pour se glisser sous un pan de toile, séparant les coulisses des tribunes. Il put alors contourner celles ci sans se faire voir par les spectateurs hypnotisés et peu intéressés par le dessous des tribunes de bois. Le Don put ainsi se glisser ni vu ni connu parmi les tribunes. La femme qu'il avait repéré? Pas très dur à trouver, c'était la seule blonde qui n'avait pas d'hommes collés de toute part contre elle.

Le clown sourit et se rapprocha derrière pour pouvoir s'assoir derrière. Il ne pouvait pas encore toucher la femme de la main, mais cela suffirait pour l'instant. Elle semblait fixer les flammes qui s'élevaient autour de Memento, mais il n'aurait pas pu en jurer, étant derrière son dos. Enfin, Memento se retira dans un mur de feu. Thalis faisait décidemment du bon travail dans l'ombre. Un véritable maitre des flammes. A présent...


En piste!

Voiciii le grand amuseuuuur Don Arnigoooo!

La tête de Monsieur Loyal s'accorde avec l'amusement du public, qui éclate de rire alors qu'Arnigo sourit en parlant d'une voix claire et forte.

Eh mais c'est toi l'comique en fait!

Arnigo se lève, sous le regard étonné des spectateurs présents. Les yeux se rétractent alors soudainement devant la vive lumière les inondant. La blonde se prend tout dans la tronche, et Arnigo pense à la mine réjouie des autres spectateurs. Mais plutôt de s'esclaffer avec eux, c'est une mine offensée qu'il prend...

Et comment voulez vous que j'puisse faire mon numéro si une donzelle s'insinue entre la lumière divine et moi même? On croit vraiment halluciner d'nos jours...

En même temps, Arnigo posait une main sur l'épaule de la blonde, et gardait sur ses lèvres un sourire comique et narquois en même temps. Il attendait la réaction qui ne tarderait pas à arriver.
Luciedeclairvaux
Le sourire échangé avec la brune s'était un peu prolongé, plus que de raison. Lucie lui aurait bien léché les doigts, elle aussi, pour y goûter le sucre, mais l'obscurité se fit de nouveau et il fallut reprendre place.

Trophée en main, Lucie n'écoutait plus l'histoire qui se jouait sur scène, s'amusant à déchiqueter sa pomme, de ses petites dents pointues, se pourléchant des fils de caramel qui s'étiraient paresseusement et craquaient sous ses lèvres gourmandes.

Toute occupée à se lécher les babines, elle n'avait pas vu venir l'homme derrière elle. Il faut dire qu'il faisait tantôt noir tantôt gris, tant les autres faisaient les andouilles avec les éclairages de la scène. Mais pour manger une pomme au sucre, nul besoin de lumière, les yeux fermés elle l'aurait goûtée, l'aurait savourée jusqu'au trognon, avec l'image persistante des yeux de l'italienne.



Mais une lumière vive vient s'interposer et effacer les fugaces et délicieuses images. Derrière elle, on lui parle. Hein quoi ? Moi ? Elle se retourne, et pour le coup, elle le voit drôlement bien dans la lumière.


Et comment voulez vous que j'puisse faire mon numéro si une donzelle s'insinue entre la lumière divine et moi même?

Je SUIS la lumière divine ! Pauv' tanche ...


Il a .. il a osé posé sa sale patte sur moi ?! L'épaule de la blonde se pétrifie, elle va sortir une dague et lui piquer le bide, pour voir s'il tient toujours à la peloter. Mais elle sent dans son dos les rires, les regards braqués sur eux, celui de Gandrel certainement depuis la scène, et cet air satisfait que l'homme arbore. Et là, seulement là, elle comprend qu'elle va être l'objet de la farce. *Très drôle, j'ai bien fait d'venir*, se dit elle en grondant sourdement.

_________________
--Don_arnigo


Sous le chapiteau

De la repartie. Il n'en attendait pas moins de la blonde. Il sent les muscles se contracter sous sa peaume de main. L'aurait il énervée? Non, elle venait voir leur spectacle, ce n'était pas pour... Il fut coupé dans ses réflexions par un grognement émanant de la femme. Arnigo se mordit les lèvres comiquement, regardant Lucie tel il aurait regardé l'ours en début de spectacle.

Je comprends mieux alors pourquoi personne ne me voyait... Mais je doute qu'une lumière divine se fasse avoir par un simple ménestrel telle que moi...

Arnigo fit tomber alors d'un seul coup rapide sa cape grise, révélant une robe d'un jaune brillant, bordé de bleu éclatant et d'une petite cape rouge flamboyant. Malgré la présence de Lucie devant lui, la lumière semblait à présent attiré sur sa personne, et lui même éclairer la tribune environnante. Le castillan dégaina alors d'un geste précis une petite épée dont la lame brillait également. On aurait pu la croire vrai, même de prés. Ne s'agissait en vérité que de bois, recouvert d'un vernis reflétant la lumière. Son habit faisait le reste.

Continuerez vous à contester la lumière divine? Oui?

Sans lui laisser vraiment le choix, le clown ne baissa prestement et manquant de faire tomber le spectateur devant lui, il sauta sur le côté de Lucie puis fit mine de trancher sa cape en deux. Geste un peu trop précipité et impétueux qui lui fit perdre l'équilibre. Du moins, en apparence.

Oooh... oooh lala...

Il leva une jambe qu'il ramenait de toute ses forces en arrière, un seul pied sur le banc des spectateurs, les bras moulinant pour ne pas tomber. Les spectateurs en dessous le regardaient tous en levant les bras, prés à l'accueillir. Mais le ménestrel savait ménager son effet, et au moment où la plupart des hommes sifflaient d'allégresse en se moquant de la chute normalement logique dans la suite des évènements, il effectua un petit saut pour se retrouver à nouveau devant Lucie (ou derrière, cela dépend de l'endroit où l'on se trouve).

Incapable de reproduire la même chose, hein la blonde?

Petite pichenette sur les épaules de Lucie. Un rien, mais il avait du la surprendre, la déséquilibrant. Avec un grand sourire remontant jusqu'aux oreilles, Arnigo regarda la femme tenter de reprendre son équilibre, les hommes se bousculant en dessous pour être le premier à la rattrapper si elle tombait. Le clown ne rest cependant pas la, et sautant de banc en banc, se retrouva en un rien de temps sur la piste, à montrer la blonde du doigt, hilare.
Luciedeclairvaux
Impassible, Lucie le regardait faire l'âne autour d'elle. On riait dans le public, et un involontaire petit sourire en coin dessina une fossette sur sa joue épargnée. Cependant, la balafrée se força à garder son sérieux et son image de mercenaire qui pue et qui mord. Dans l'histoire, c'était elle la méchante, et le ménestrel le gentil. Le couple pour de rire et pour en rire.

Incapable de me rendre aussi ridicule que toi, en eff ... hey !

Une pichenette, qu'elle croyait, mais il devait être doté de plus de muscles qu'il n'en laissait paraître, l'équilibriste. Sans compter que les bottes de la blonde s'emmêlèrent dans les bancs, elle recula d'un pas, buta dans un pied, et s'affala de tout son long, en arrière, sur le public, les bras en croix. Autant en faire des tonnes, on croirait que la chute était prévue ...

Elle posa ses mains en arrière sur le sol, prit appui du bout des pieds sur la tête d'un de ses porteurs, et se propulsa en deux cabrioles légères sur la scène, dégainant son épée d'un geste grandiose. Une vraie, pas une en bois.


Prie Sainte Lucie, et prépare-toi à mourir, ignorant !

Un minuscule clin d'œil avertit son partenaire, et elle fonce sur lui, pointe en avant. Et voila le clown embroché.
Sous le bras bien évidemment !

Lucie pose son pied sur le torse de sa fausse victime et tire sur son épée pour la dégager, avec une grimace d’effort, puis elle lui tourne le dos pour saluer le public, toute fière d'elle, présentant son petit popotin à Don Arnigo qui doit gésir dans son sang maintenant, à n'en point douter. C'est du moins ce qu'elle veut qu'on croit qu'elle croit.

_________________
--Don_arnigo


Sur la piste!

Elle tombait bien la blonde. Un peu trop bien même. La petite poussée avait en tout cas eu raison d'elle. Sauf que les hommes présents en dessous, et prenant le corps de la femme à pleines mains, cherchant sans doute à palper du mieux qu'ils pouvaient ses courbes généreuses, furent déçus. Surprenant tout son monde, à faire croire qu'elle faisait partie de la troupe elle même, elle s'envola par dessus le dernier rang pour atterrir sur la piste! Elle venait de bluffer tout le monde, Arnigo le premier. Cette femme avait de la ressource, parfait.

L'arme sortit au même moment de son fourreau, et le ménestrel haussa un sourcil, sans pour autant se départir de son sourire. Il hésitait cependant sur la conduite à tenir, son adversaire ayant l'air de vouloir le chercher pour le taper. Et ma foi, l'épée qu'elle tenait dans sa main ne semblait pas sortir tout droit des mains d'un petit enfant.


Mais elle est folle celle la! pensa t il. Elle va carrément me tru...

Il stoppa net sa pensée quand il vit le petit clin d'oeil lancé. Il n'avait toujours aucune idée de ce qu'elle allait faire, mais elle se prêtait au jeu présent. Voila qui allait être plaisant. Les spectateurs criaient de partout au clown de faire attention, les hommes sifflaient avec allégresse, encourageant leur blonde préférée.

Arnigo esquissa un pas d'esquive sur le côté, avec l'intention d'effectuer une roue pour éviter l'épée qui à présent foncer sur lui. Mais la blonde était rapide, et elle n'avait sans doute pas compris ce qu'il avait voulu faire. Au risque de se blesser, le clown joua l'homme moue, qui ne peut rien faire face à une telle dextérité. Et voila l'arme qui lui frôle le bras et la hanche. Le visage d'Arnigo se fige, mélange de stupeur et de douleur. Il tombe à genoux et regarde le pied de son adversaire atterrir sur sa poitrine. L'épée se dégage, lui s'écroule à terre, sa tête touchant le fin sable qui recouvre le sol sous le chapiteau. Ses jambes forment un angle de 180° au niveau du genoux, montrant toute l'agilité du clown. Quelques enfants crient dans le public, le reste applaudit la blonde qui semble hésiter entre continuer de saluer le public et carrément faire un tour d'honneur.

Un petit coup d'oeil devant lui lui laisse apercevoir le dos et la croupe de la jeune femme. Bordel, belle vue... Il avait bien choisi sa victime. Son oeil remonte d'un coup au dessus de lui, attiré par une petite étincelle qui se met à briller d'un seul coup intensément. Cela ne dure qu'un très court instant, mais le clown a compris. Thalis était décidemment très fort.

Arnigo tend soudainement son ventre en l'air, comme s'il était aspiré par une force venu d'en haut. Ses mains reprennent position par terre, derrière sa tête, et petit à petit, son corps se soulève de plus en plus. Ses fesses ne touchent plus terre à présent, le clown effectue un pont gracieux, irrésistiblement attiré par la lumière fusant au dessus de lui. Lumière qui disparait dans un petit crépitement inaudible pour les spectateurs qui sifflent et applaudissent. Le clown ne relève alors en prenant une forte impulsion sur ses jambes, effectuant une demi roue arrière pour se remettre à l'endroit.

Les lanternes diffusent alors la lumière sur toute la piste et les spectateurs aperçoivent clairement un grand bac circulaire, de diamètre équivalent à trois chevaux bout à bout. Les spectateurs n'ont pas besoin de regarder avec attention pour apercevoir les reflets sortant du bac, prouvant que ce dernier est remplis d'eau. Le bac arrive à la hanche d'Arnigo, et celui ci par un petit rétablissement des mains se hisse sur le contour de celui ci pour narguer la blonde.


La force du cirque m'a ressucité! Viens te battre afin de subir notre courroux!

Moulinet du poignée comique et ridicule de son épée en bois récupérée. Le clown court alors tout autour du bac, sur le bois lui laissant à peine la place de poser un pieds dessus. Il saute comme pour éviter les coups d'épée de Lucie. Puis prend place sur une frêle planche en bois, posée en travers du bassin. Il sautille dessus, tel un escrimeur expérimenté.

Viens te battre je te dis! Tu ne seras pas déçu! Viens te battre!
Luciedeclairvaux
Lucie regarde le public. Quelque chose à changé. L'éclairage ! Lentement elle se retourne et le clown fait ses pitreries sur un bassin dont elle ne voit pas le contenu. "Viens te battre", rabâche-t-il. Et ça, la Blondie, il ne faut pas le lui dire deux fois.

L'épée est vive et siffle dans l'air, prenant garde à ne pas toucher l'arme factice de l'adversaire d'un soir. L'impassible mercenaire tranche dans le vide, maniant l'épée avec aisance, sûre de ne pas toucher, que si elle le désire.


Ah ha ! Danse, danse, inculte, païen ! Danse pour Sainte Lucie.

Les pieds du clown l'évitent avec rapidité. Il fait preuve d'une étonnante force d'équilibre. Lucie sourit et commence à se prendre au jeu. Elle saute sur le rebord elle aussi, alors qu'il s'est enfui sur une planche posée en équilibre au-dessus de ... de ... de l'eau ?!

Un léger vertige la prend. Lucie déteste l'eau, et là, il y en a des litres et des litres. De quoi se noyer, se perdre, s'engloutir ! Elle tente de maintenir l'équilibre, soudain moins arrogante, et un peu pâle. Elle recule d'un pas, saute maladroitement, en arrière sur le sable. Un peu rassurée sur la terre ferme, elle lève les bras bien haut, l'épée toujours en pogne, et crie avec emphase :


Je me rends, je me rends !

Avant de courir vers les coulisses.
_________________
--Zaphyra


Le public s'esclaffait, Arnigo gigotait, une blonde la dépassait, mais Zaphyra ne voyait rien.
Corps vidé de toute conscience, son âme s'élevait pour danser et répéter inlassablement une chorégraphie dont elle habiterait son corps pour conquérir son public.

La Romni taquine et hyperactive avait laissé place des les premiers accords du luth d'Arnigo à la danseuse consciencieuse et professionnelle qu'elle mettait un point d'honneur a etre.
Son sourire espiègle laissait place a un froncement de sourcil calqué sur celui de la Satine. A partir de la plus rien n'importait que les temps, les pas, les accords encore et inlassablement.

Lorsqu'elle avait eu la certitude que ses muscles s'étaient assez assouplis pour permettre des mouvements fluides, elle avait laissé l'esprit de la danse l'habiter, la passion habiter son regard et ses pieds claquer sur le sol comme pour s'en imprégner de force. Et la matinée était passée.

Seulement, lorsque les doigts d'Arnigo avaient cessé de gratter les cordes, Zaphyra n'avait pas regagné son naturel hilare mais gardait un visage impassible, concentré sur les pas de la choregraphie qui s'enchainait toujours dans son esprit.
Beaucoup ne comprenaient pas comment un tel changement pouvait s'operer sur la meme personne, mais comme la Satine avait tres bien pu l'expliquer, la danse c'était avant tout un état d'esprit.

C'est ainsi que la jeune caj avançait au bras de son Menestrel qui a son habitude essayait de la détendre par de subtiles allusions et blagues auxquelles elle r"pondait par un vague sourire le ventre noué de concentration.

Elle avait fini par se fixer dans les coulisses, laissant Arnigo se preparer a sa propre prestation.
A l'abri de la roulotte des costumes elle avait pu enfiler la jupe fendue qui laissaient ses jambes libres de leur mouvement, les foulards qui lui donnaient de la légèreté dans le mouvement, les breloques qui rythmaient ses pas, aux chevilles, poignets et oreilles, le corsage fin qui laissait sa jeune poitrine rebondir doucement pour mieux envouter .
Satine lui avait enseigné l'art de se mettre en condition, et longuement elle avait pris soin de paraitre aussi parfaite qu'elle le pouvait.
La brosse en crin léger courait dans sa chevelure ébène avant que deux traits de charbon ne viennent relever le regard ou deux prunelles sombres brillaient d'excitation.
Une fois prête, elle s'avança d'un pas léger, esquissant quelques mouvements machinaux destinés a s'échauffer e se cala a la sortie de scène regardant sans regarder la prestation du troubadour qui porterait son art a son apogée.
Ayerin
[Perdue, éperdue... loin dtout...loin des cris d'foule]

Un soir, juste un soir...une heure, juste une heure et se régaler du spectacle donné...mais non, elle n'avait pas réussi a s'motiver...pas réussi à être là, à temps afin d'mettre à l'honneur celui rencontré voila peu, et qui avait été adopté, élevé par son Prince, l'unique à ses yeux d'môme enragée qui avait su éveiller chez elle, elle cette sale merdeuse devenue, maints horizons couleur carmin mais qui n'la quittèrent plus...

Un soir, juste un soir...une minute, juste une minute et s'enflammer au spectacle donné...et pourtant, à cet instant, au sortir d'alcôves, une autre, maussade humeur collée à sa trogne, ses pas, l'un après l'autre la menèrent sans savoir pourquoi, vers ct'endroit...étrange lieu...étranges sont ces êtres qui l'entourent...mais regardaient sans voir...écoutaient sans entendre...et s'posa l'fond'ment quelque part, sur de l'assise éloignée d'toute cette masse...populace riante, criarde...n'savait pas si elle pourrait faire plus...poser ses mirettes sur dla scène si bien habitée...alors resta là, attendant qu'vienne l'impulsion, c'petit truc qui lui donnera l'envie d'aller jeter d'l'émeraude sur cqui pouvait faire fuser ces rires, ces applaudiss'ments... ...

_________________
--Don_arnigo


Fin de scène

Il dansait sur la planche. La belle jouait le jeu, tentant de pourfendre un bout du costume en lieu et la place de la chair habituellement. Pas très difficile d'éviter ses coups, puisqu'ils étaient donnés de façon à ne pas le toucher. Elle devait être redoutable combattante, et nul doute que si Arnigo avait vraiment souhaité se battre contre elle, il gisait maintenant dans une flaque de son propre sang. Le ménestrel regardait Lucie avec un sourire moqueur aux lèvres, plus destiné au jeu du clown qu'à l'embêter.

Arnigo savait déjà quoi faire pour qu'à la fin, ils finissent tous deux à l'eau. Il l'avait fais des milliers de fois, avec tous les spectateurs que l'on pouvait imaginer. Après tout, ceux qui venaient les regarder étaient la pour se prêter au jeu, et jamais encore quelqu'un avait refusé de s'y prêter. Et même si aux premiers abords, Lucie semblait maussade et renfrognée, le clown était satisfait de son choix. Elle s'engageait d'ailleurs sur la planche, prête à l'embrocher à nouveau. Il ne se ferait pas avoir cette fois ci. Une deuxième fois ressuscité aurait mauvais effet sur le public qui attendait de l'innovation à chaque mouvement et chaque numéro.

Mais... Surprise! Elle semble... justement surprise! Surprise de quoi, alors que jusqu'ici, elle avait joué le jeu à la perfection?? Il en faut cependant plus pour démonter le clown qui tire aussitôt parti de la situation de la soudaine méfiance de la jeune femme.


Alors? On a la trouille? La planche n'est pas assez stable, large?

Nouvelle surprise, au lieu de s'enhardir à tenter de le toucher, la belle recule et évite le combat! Voila qui n'était pas prévu. Elle aura eu le temps de le surprendre dans ce numéro... Mais celle ci est sans doute la plus inattendue des surprises. Le ménestrel ouvre alors grand les yeux de surprise, et alors que Lucie atterrit sur le sable de la piste, il se laisse choir d'un seul coup sur la planche, à plat ventre. Le bois gémit légèrement, dans une plainte que le public n'entend pas sous les rires et les sifflets lancés. Arnigo fait alors trembler son corps, comme s'il était mal, et par de petits gestes faussement maladroits, fait croire aux chinonais qu'une seule chose l'attend: un bon bain dans le bac. Il bouge tellement d'ailleurs, qu'il tombe sur le côté les jambes accrochées à la planche... et pour mieux s'accrocher de justesse avec ses bras, le corps sous la planche. L'eau frôle son habit, les spectateurs hurlent de rire, les deux premiers rangs croyant que le clown boit la tasse. Il arrive cependant de justesse à se remettre sur la planche et à la force des bras saute pour se retrouver sur ses deux pieds. Une dernière roue sur la planche avant un petit saut sur lui même pour atterrir fermement sur la piste. La petite épée en bois a disparu, sans doute engloutit par l'eau du bac.

Arnigo s'incline devant la tribune qui lui fait face avant de faire le tour de la piste dans une multitude de roulades et de cabrioles plus ridicules les unes que les autres. Il pense en souriant qu'il se serait déjà foulé les deux chevilles sans entrainement intensif.


Eh, l'rigolo! Tu peux revenir!
Gandrel
Le regard rivé sur le spectacle qui se joue le blondinet profite, se régale, s'amuse. La blonde incendiaire est une cliente parfaite pour l'amuseur qu'est Don Arnigo. Puis vint le combat de coton tige sur le bassin d'eau... où elle surprend son monde en rendant les armes. L'ancien amant de la blonde tape son front de la main et esquisse une moue, sa phobie de l'eau... preuve qu'il lui reste des choses à apprendre... quoiqu'il l'a bien réconcilié avec les bains.
La voix retentissante d'Arnigo le sort de sa rêverie.


- Eh, l'rigolo! Tu peux revenir!

Deux petites balles en bois emballée de laine furent sa réponse. Celle-ci volèrent par dessus Arnigo qui effectuait une pirouette pour les esquiver... inutilement en réalité soit, mais des gradins ont eu l'impression qu'elles lui rasèrent la tête. D'ailleurs là aussi l'illusion était de mise, c'était bien Cybelin crevlamouche -le lanceur de couteau- qui lançait les balles tandis que lui entrait en scène en mimant seulement le geste.

- Raté ! targua le clown.
La foule s'esclaffa et Gandrel en son costume rouge vif se mit à courir après Don Arnigo en grandes enjambées sans jamais plier les genoux. Des manœuvres s'en venait retirer le bassin pour libérer la scène, les deux hommes, Monsieur Loyal et le clown, continuèrent leur poursuite les gênant dans leur travail, tournant autour du bassin, feintant, rusant effectuant belle glissade.
L'orchestre jouait pour accompagner cette chevauchée sauvage, chacune de leur pitrerie fut marqué par des notes festives. Aux bout de quelques instant, quand le bassin eut disparut, la burlesque course poursuite cessa. Don Arnigo posa une main sur son cœur et leva l'autre -doigt collé, main ouverte- en direction du blondinet dans un geste qui voulait dire : stop !
Puis l'amuseur respira alors très bruyamment pour marquer très exagérément son essoufflement.
Gandrel prit la parole.


- On applaudit... Dooon Arnigooo !

Le public lui offrit une ovation méritée. Déjà celui-ci s'était remis de son soit-disant "point de côté" et gratifiait son public de belles courbettes et révérences. Monsieur Loyal applaudissait de même... puis cessa... puis posa ses mains sur ses hanches. Les applaudissements avaient cessé, puis voyant Arnigo continuer de saluer avaient un peu reprit pou s'éteindre à nouveau... mais le clown restait là et continuait d'agiter sa main en remerciement. Quelques rires diffus se firent entendre, puis de plus en plus en plus d'éclat d'hilarité s'échappaient du public au fur et à mesure que les gens comprenaient qu'il n'avait vraiment pas l'air pressé de partir.

*Touss touss*

Le blondinet feinta une toux. Arnigo se retourna et les deux échangèrent un sourire qui en disait long. Puis celui-ci se dirigea vers la sortie. Gandrel annonça alors.

- Et maintenant accueillons la sublime, la voluptueuse, la talentueuse... se fut en un souffle qu'il livra le nom ... Zaphyra...

La lumière s'éteignit totalement l'espace d'un instant et...
Brigide


Elle était retournée sur la place du village. Les saltimbanques étaient toujours là et le village avait le coeur en liesse ... contrairement au sien. Elle avait quitté son dispensaire qui se trouvait être calme. Elle en venait à se demander si cela était une bonne idée d'en avoir un ici. Elle ne savait plus quel sens donner à sa vie. A quoi bon continuer, s'il n'y avait pas de raison de vivre ... Elle poussa un soupir a fendre l'âme, toujours en marchant, sans trop voir ce qu'il se passait autour d'elle.

Elle s'arrêta de marcher pour s'asseoir sur le sol en remontant ses genoux sous son menton et fermant un peu sa cape. Elle regardait les différentes animations qui se présentaient sous ses yeux. Elle venait de voir la fin d'une "combat d'épée" et maintenant c'était au tour d'une danseuse de faire son numéro. Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme eux, à prendre la vie aussi sereinement ? La fin d'année était presque là, elle devrait être heureuse comme le reste du village, mais non, elle était triste à en mourir ...

Depuis qu'elle avait quitté Valence, plus rien n'allait. Avait-elle eu raison de quitter ce village qu'elle aimait pourtant ? Devait-elle y retourner ? Non, en son fort intérieur, elle savait que non. A Castres, elle y avait laissé beaucoup d'elle-même. Trop peut être. Une partie de son coeur y était restée. Bien qu'elle ait acceptée enfin la mort de Reyan, il laissait derrière lui un vide énorme dans son coeur. Il lui avait demandé de continuer sans lui, mais cela était très difficile ...

Elle se sentait seule, tellement seule. Devait-elle aussi accepter le fait que son frère soit mort ? Pourquoi ne donnait-il pas signe de vie ? Etait-il seulement en vie quelque part ? Pourquoi l'avait-il abandonné ? Elle avait tant besoin de lui en ce moment. Pourquoi n'était-il pas là ? Pourquoi ?

Refoulant ses larmes et serrant les poings, elle se leva et se remit à marcher sans but précis. Si au moins elle arrivait à s'intéresser au spectacle qui se déroulait sous ses yeux cela la sortirait de sa morosité ... Elle finit par quitter la place du village pour réfléchir tranquillement ...

_________________

L'atelier de Bri : Bannières // Feu de camp : pour les noeuds des voyages
--Zaphyra


[ Let's get it started...]

Et maintenant accueillons la sublime, la voluptueuse, la talentueuse ... Zaphyra...

Son souffle s'arrête un moment a mesure que les mots criés raisonnent en de milliers d'éclat de voix dans sa tête. Sublime… Voluptueuse… talentueuse… Zaphyra …

Fut un temps ou le nom qui suivait ces qualificatifs plus qu’élogieux était celui de la sublissime, la voluptissime, la talentissime Satine. Zaphyra avait toujours une pensée pour celle qui avait insufflé en son corps l’esprit de la danse, qu’elle s’apprêtait a déchainer pour son plus grand plaisir.

La jeune fille inspire profondément et les paupières baissées dans la pénombre des coulisses, resserre ses doigts fins sur l'étoffe de sa jupe a volants véritable accessoire à sa prestation. Elle prend une nouvelle inspiration avant de faire un pas en avant et de s’élancer a l’extrémité de la scène.

Une jambe fine a travers la fente d'une jupe écarlate, une pointe puis un pas léger, elle tourne la caji sur elle même, laisse l'air s'engouffrer sous le jupon qui vole ,une pirouette puis une autre et elle atteint le centre de la scène, dos a un public déjà agité.

La gitane dissimule un sourire et se penche doucement en avant. Ses bras se tendent, entrainent avec eux tenus par les mains, les volants de la jupe. Une vague ondulante passe d'un bras à l'autre et doucement le corps suit en un mouvement presque océan. Les bras battent doucement et tel un oiseau prêt à l'envol, la gitane se retourne d'une légère pirouette pour saluer son public d’un regard velouté souligné de noir. Elle les observe comme eux la dévorent du regard, s’enivrant d’être le centre de l’attention, s’enorgueillissant du plaisir qu’elle cherchait a leur procurer. Elle les jauge, les scrute, les calcule, les apprécie et décide a cet instant même de comment elle les emporterait pour en faire sacrifice au démon de la danse, ce pour qu’ils n’oublient pas de si tôt ce qu’ils allaient voir.

La jupe ramenée sur le buste, seule est visible une jambe fuselée qui commence à esquisser un léger mouvement rythmé. Elle se cambre à nouveau, mais cette fois en arrière. Une poitrine insolente se tend et le bras renvoyé en arrière d’un mouvement d’épaule accompagne une chevelure ébène qui se répand en boucles épaisses, le tout dévoilant une silhouette voluptueuse dans le clair obscur d’un éclairage faiblissant. Elle se cambre plus, casse presque un dos malléable sa chevelure pend dans le vide avant qu’elle n’équilibre la pose d’un levé de jambe habile et assez acrobatique.


FEU !

De part et d’autre de la scène deux brasiers sont ravivés simultanément et la gitane se retrouve enveloppée par la lueur des flammes qui souligne l’or de son teint. En un mouvement dynamique elle joint ses mains une a l’autre avant d’entamer un claquage rythmé qu’elle impose au public par un regard appuyé les invitant a en faire de même. Tout en battant des mains, elle laisse le rythme faire son chemin dans la foule, ses pieds frappant dans le sable de la scène avant qu’une jambe a la quelle succède l’autre ne batte l’air en de grands arcs faisant virevolter l’étoffe écarlate a la manière des ailes d’un papillon.

Par des pas croisés en un va et vient sur la scène elle s’imprègne du rythme de la chaleur qui commence a se dégager de son corps, de l’ambiance, elle sent une veine pulser dans sa tempe comme pour mieux marquer le rythme qui l’habite pleinement.

La démarche féline, elle fait rouler ses hanches, faisant tinter les breloques du foulard qui lui ceint les hanches en un tintement épousant parfaitement les battements a présent prononcés et uniformes du public. Avec toute la souplesse d’une professionnelle entrainée elle laisse se dessiner a chaque pas une courbe de plus en plus appuyée, le corps chaloupant comme plié par des vents contraires se disputant le délicat corps.

La bouche entrouverte, un souffle régulier contrôlé avec soin s’exhale en de brefs soupirs, les sourcils se froncent lorsque les pieds battent le sable, lorsque nerveusement les mains se plient, se déplient, tracent et effacent dans un espace vide à habiter, des arabesques, des courbes, des spirales , avant de laisser son corps s’emporter en habiles pirouettes dans des tourbillons invisibles.

A l’issue d’un tourbillon elle laisse son corps glisser et lourdement s’abaisser avant de se retenir de justesse en un grand écart sur le sol, le front collé au genou elle lève le bras et la lumière se tamise a nouveau, le spectacle n’étant qu’une machine bien huilée ou tout était contrôlé. Elle respire la gitane, reprend son souffle après cet instant d’improvisation, s’abreuvent des holà su public qui crois que c’est la fin, mais il n’est pas au bout de ses surprises.

Elle se redresse doucement dans la pénombre créée, se cambre, les jambes toujours écartée, le dos se penche en arrière, démontre toute sa souplesse lorsque dans un jeu d’ombre on devine a nouveau la courbe de cette poitrine qui se trouve rythmée par les inspirations sportives de la caji.

Elle lève une main, la passe sur la ligne de son front, le bout de son nez, la courbe de son mention, continue sur le sillon de son cou, avant de s’arrêter sur la pointe d’un sein, le souffle qui s’arrête comme pour lancer un nouveau souffle.


ARRRNIGO
--Zaphyra


[Tournent les vies au long...tournent et s'en vont...]

ARRRNIGO
Arnigo s’il te plait…


Le premier cri est puissant et haut, le second est doux et sensuel, car elle fait appel a un complice de tous temps. L’ombre du troubadour se dessine alors à l’arrière de la scène, et comme à son habitude il s’installe dans le fond de la scène, assis sur son siège, son éternel luth en main, avant de laisser raisonner la première note de la musique.
Simultanément la lumière se ravive doucement et a nouveau la lueur des flammes vient se refléter sur les fines perles de sueur qui parsèment son visage délicat.

La musique se fait lente, elle imagine les doigts fins d’Arnigo pincer doucement les cordes et au même rythme lent elle se relève. D’un pas lent elle se dirige vers le centre de la scène non loin du musicien tout en défaisant un des foulards brodé de grelots pendant à sa jupe. L’enroulant dans sa main, elle commence doucement a battre le rythme pour la mélodie qui prend un rythme plus allègre. Puis doucement son corps se trouve happé par une série de mouvements en mesure collant parfaitement a la musique, sa fameuse chorégraphie.

Une pointe d’aigu et elle saute, soulevant un mince nuage de poussière puis fait voler sa jupe, une corne de grave et elle abaisse le corps avant de se redresser la chevelure folle en arrière. La musique se fait régulière et les mouvements plus organisés, quelques pas chaloupés sur la droite un coup de hanche puis un autre. Le jupon vole et d’une pirouette suivie d’un rond de jambe, repart sur la gauche, dos au public, nouveaux mouvements de hanches, avant de se cabrer pour s’abaisser en arrière pour que son regard puisse venir se promener sur la foule qui semble en extase.

Un mouvement sensuel et d’une lenteur calculée et elle se redresse, ondule de la croupe, les bras tendu battant l’air de droite a gauche, puis la voila qui repart dans une courbe de la hanche vers la gauche, un rond de jambe la redresse et elle repart sur la droite.

Elle n’a plus les sourcils froncés, au contraire elle sourit et lance de tant a autre un regard espiègle au ménestrel qui gratte plus dynamiquement les cordes.
Elle saute, court, frappe des pieds, des mains, ondule, et ses mouvements s’accélèrent et la fièvre gagne le public et elle laisse échapper de sa gorge un cri aigu digne des plus beaux mariages rroms.

Le public semble fou, dégage une chaleur qui la gagne, elle commence a tournoyer, encore et encore, son jupon virevoltant dans l’air et elle tourne, levant la jambe comme une danseuse étoile, puis l’autre, puis s’ancre a nouveau dans le sol, les yeux fermés alors qu’en elle tout tourne.

Des images défilent dans le tourbillon endiablé qu’elle crée entourée d’un nuage de poussière. Elle revoit Satine effectuant ce mouvement, se souvient comment ses yeux se perdaient dans la contemplation de cette toupie humaine, qui envoutait, ensorcelait, ne laissant personne indifférent. Combien de fois avait elle admiré ce mouvement sans savoir qu’elle pourrait a son tour le reproduire, le subjuguer, y prendre plaisir.

Quand tu tournes, disait Satine, c’est comme si tu pouvais t’envoler…
Les bras tendus la jeune romni continue de faire tourner son jupon, battant l’air tournant comme le faisaient les derviches, a petits pas latéraux. Elle veut dépasser ses limites et sait qu’a cet instant le public se demandait comment elle faisait pour ne pas encore tomber.

La musique se fait déchainée, et soutient le mouvement rotatoire de la gitane qui sent un frisson parcourir son ventre retourné de l'interieur. La chaleur lui monte a la tète, et comme aspirée dans un siphon elle se laisse glisser, fléchit les genoux et tombe lourdement sur ses jambes au moment même ou les doigts d’Arnigo bloquent les cordes coupant la musique.

La chevelure déversée en avant la brune subit en silence un magistral tournis souligné des applaudissement d’un public conquis, une ivresse sans nom qu’elle considérait comme l’apogée du plaisir qu’elle prenait à danser.

Elle ne sait et ne savait jamais combien de temps elle mettait la immobile avant de pouvoir relever la tète et rouvrir les yeux. Toujours est il qu’aidée de son fidèle partenaire, elle se redresse doucement, regarde le public un sourire fier aux lèvres avant d’effectuer, la main sur le cœur une légère courbette, saluant comme le feraient les grandes danseuses du beau monde. Elle ponctue ce geste théâtral d’un baiser soufflé a la foule avant de poser un pied devant l’autre en toute prudence au bras de son troubadour, en direction des coulisses.
--Don_arnigo


Que le spectacle continue!

Il regardait Zaphyra en souriant, alors qu'il jouait de son instrument. La grâce de ses mouvements emplissait à chaque fois Arnigo d'une fierté à son égard. La fierté que Satine, sa Satine, est réussi à transmettre tout son art à cette jeune caji. Et depuis que Satine était partie loin, très loin de lui, il protégeait avec amour Zaphyra. L'amour qu'un frère porterait à une soeur. Sa musique la transcendait, sa danse transcendait sa musique. Ils étaient fait l'un pour l'autre sur la scène, comme il n'avait toujours fait qu'un avec Satine.

La fin fut parfaitement gérée par le ménestrel, qui d'une main ferme, laissa son luth s'étrangler alors que la danseuse tourbillonnait à en faire perdre la tête de plus d'un. Les messires s'égosillaient, le public saluait avec bruit la performance de Zaphyra. Le clown la laissa prendre son temps pour recueillir les félicitations, puis se releva, le luth toujours en main. Toujours sous les applaudissements, il aida la jeune femme à se relever, sans se presser, la laissant encore profiter du moment. Petit sourire aux lèvres en voyant que les hommes applaudissaient à tout rompre, avec plus d'enthousiasme encore que les femmes. Elle aurait toujours cet effet la.

Zaphyra désormais à son bras, Arnigo l'entraine vers les coulisses. Ils passent le grand rideau, et le ménestrel jette un petit coup d'œil autour de lui.


Où est il? Suis moi, je te raccompagne à la roulotte Zaphyra.

Il remarqua alors le regard affolé d'El Director dans toutes les directions, puis vit l'homme foncer littéralement sur lui.

Ma qué Arnigo!! Qué fais tou?? Yé né vois plous cé magiqué Gandrel! Ma qué ou é qu'il a ti pou passer? Foncé sour la pisté pour présenter lé nouméro suivant!

Un court instant décontenacé devant la vivacité avec laquelle El Director venait de lui demander de jouer au sauveur, le clown lacha avec douceur le bras de Zaphyra.

Désolé mais...

Courré l'ami!! Volé, ça nou doit pas s'impatienté!!


Et le clown de tourner les talons à la vitesse de l'éclair, de repasser en sens inverse le rideau menant sur la piste. Mais alors qu'il pensait prendre une impulsion pour sauter au milieu de la piste après une ou deux cabrioles, Arnigo manque de se cogner à deux hommes à l'air béats et, il fallait bien le dire, abrutis.

- Dites, l'est où votre amie? La gitane, celle qui était la juste avant?

- RAMBERRRRT!!! REVIENS ICI A TA PLACE!!

- T'inquiètes pas ma petite femme, je veux juste la revoir un peu!

- Ouai, elle dansait trop bien, on voudrait qu'elle puisse t'apprendre!


Le public éclatait de rire. Peut être une partie crut elle que cela faisait parti du spectacle, et c'était tant mieux! Le ménestrel regarda les deux hommes, sourire en coin, puis la femme qui n'osait sauter sur la piste, rouge de colère de s'être faite abandonnée. Ah cette Zaphyra...

Hum hum... Manants! Si vous souhaitez revoir la belle, la douce, la généreuse, la sublime... Zaphyra... Il faudra avant tout m'attraper!!

Déjà en sueur durant la danse de Zaphyra, restée plus qu'il n'en fallait sur la scène pour lui couper les jambes, Arnigo prit ses jambes à son coup et d'un pas élastique, parcourut la piste. Les deux hommes ne se firent pas prier pour lui emboiter le pas, cherchant désespérément à s'emparer du clown. Sans doute avaient ils bu avant de venir s'installer en piste. De quoi rassurer un peu la femme du plus grand, qui vit tout de suite qu'ils leurs seraient impossible d'attraper le castillan.

Une roue par ci, une galipette par la, Arnigo s'en donna à cœur joie, se jouant des deux hommes.


Et bien mes mignons! Vous n'êtes pas prêts de la revoir Zaphyra!

Grand éclat de rire du ménestrel. Rapidement, Rambert et son compagnon abandonnèrent la poursuite et revinrent s'assoir à côté de leurs femmes respectives, essoufflés et donnant l'impression qu'ils ne tarderaient guère à vomir. Le public avait en tout cas apprécié la course poursuite, et chacun demandait un bis. Arnigo d'effectuer une révérence en souriant, au milieu de la piste, puis de lever son luth, pinçant les cordes sèchement de son autre main. Notes se voulant comme un avertissement pour le public. Le silence se fit instantanément, l'attention sur le clown reportée.

Et maintenant... Dames, messires... Vous en avez peut être aperçu dans vos rêves les plus fous... On vous a peut être compté l'histoire de l'un d'eux, ou encore vous avez tenté de le dessiner pour vous en faire une représentation digne de votre imagination...

Mais ce soir! Oui, CE SOIR!! Vous allez avoir la chance ultime de pouvoir les voir devant vous!! Dames... Messires... Voici maintenant Il phénoménal Gandrel et ses compagnons fantastiques!!


Il espérait que le blondinet avait eu le temps de revenir. Sans doute parti faire ses besoins, même sur la piste en tant que troubadours, on n'était jamais à l'abri... Arnigo sourit en quittant la piste, croisant Gandrel.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8, 9, 10   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)