Vinou
Cétait une journée particulière pour la jeune guerrière. Non seulement elle avait été offensée par lattitude du Calpullec qui, comme à son habitude navait rien voulu entendre mais en plus, il lui avait lancé un défi comme si lui, le « Tyran » pouvait battre la « Panthère aux yeux démeraude ». Le rendez-vous avait été fixé le lendemain, après la sieste ce qui laissait à la jeune femme tout le temps nécessaire pour se préparer en solitaire comme elle le faisait avant chaque combat.
La veille, elle avait ramené de son champ un jeune lapin, tendre et dodu, lavait placé sur un « techcatl » (une pierre de sacrifice), à laide de sa lame dobsidienne, elle lui avait arraché le cur avant de le brandir, encore chaud et sanguinolent vers Huitzilpochtli, Dieux de la Guerre et du Soleil. Pour ne pas léser Chalchiutlicue, Déesse des lacs et des rivières, elle avait fait de même avec un poisson fraichement pêché. Mazapa, nétait-il pas un clan dédié à la pêche et dont le lac foisonnait de poissons ? Elle se devait dhonorer les Dieux pour leur clémence avec tout le clan.
Elle avait passé la nuit à honorer les Dieux de la fertilité Chicomecoalt et Centeotl en répandant un sac de maïs et un sac de haricots à même le sol, à danser autour du Feu Nouveau tout en psalmodiant des chants rituels qui lui avaient été transmis par ses ancêtres. Elle sétait même laissée aller jusquà fumer un peu dherbe facilitant lentrée en transe.
Le matin même, elle était allée au lac. Bien avant que laube ne se lève, elle sétait immergée nue dans leau glacée, la tête levée vers le ciel, les yeux clos, attendant la purification de lastre du jour. Soigneusement, elle sétait nettoyée avec leau glacée, se plongeant à plusieurs reprises totalement dans celle-ci, pour finir par enlever toutes les traces de sang, de boue et de peinture quil lui marquaient le corps. Elle sortit du lac tel quelle était venue au monde, vierge de toute impureté, madone nue sortant de londe.
Ça y était, lheure était venue, le combat allait pouvoir commencer La jeune guerrière sapprocha dans larène, elle portait son plus beau pagne, son serape au couleur de lastre du jour ainsi que sa coiffe de combat, dorée et sertie démeraudes. Son bouclier était orné de plumes, une pour chaque guerrier quelle avait terrassé lors de ses différents combats.
En dernière offrande, elle déposa une tortilla et un fruit dans un «cuauhxicalli» (réceptacle de laigle) pour que Quetzalcoalt, dieu de l'homme civilisé et du savoir ainsi que Ometeotl, père des hommes puissent les manger.
Impassible, elle se retourna vers son « adversaire » lui lançant de sa voix rauque.
Maintenant, je suis prête.
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