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Information and comments (4)
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Pour la fiesta c'est par là

Arthur Dayne
Longue fut la route. Question d'habitude, parait-il. Longtemps qu'il n'avait pas avalé les bornes à cette vitesse, ni en telle quantité. Belle chevauchée que celle ci, d'autant plus soutenu qu'il était seul sur le dos d'Althaïr, Arthur. Iliana avait été laissée au bon soin de sa mère, à Moulins. Il fallait bien dire que l'invitation l'avait surpris. En premier lieu parce qu'il n'avait pas eu de nouvelles de Maeve depuis bien longtemps, et qu'il n'avait reconnu son écriture qu'avec grand peine. C'est qu'elle devait avoir grandi. Changé. Il ne l'avait plus vue depuis...

Pensées qui s'égarent, Arthur. Viens en au fait. Oui, surpris. En second lieu, parce que l'anoblissement des deux soeurs Alterac, auquel il était convié, était fixé à une date proche. Très proche, même, qui lui laissait à peine le temps de sauter sur le dos d'Althaïr, de déposer Ili chez sa mère, et de cavaler à bride abattue de Moulins à Eymoutiers. Ce n'est qu'en franchissant une première frontière ducale qu'il réalisa qu'il n'avait prévu ni vêtement de rechange, ni de quoi manger sur le chemin. Qu'il n'avait pas assisté à un anoblissement depuis plusieurs vies. Qu'il n'avait pas revu la clique Alterac depuis leur dernier passage à Moulins, et n'avait eu que peu de nouvelles depuis, toutes apportant leur lot de blessures et de tristesses. Agressions, cicatrices, mort attendue qui frappe et déchire pourtant.

Pensées qui s'égarent, Arthur. Concentre toi sur le chemin. Pas la peine, en plus, de se perdre. Déjà que tu n'auras pas fière allure pour une cérémonie d'anoblissement... Aleanore et Maeve. La seconde avait, aux derniers écrits de Marie Alice, mûri plus vite et plus durement qu'elle n'aurait du. Arthur peinait à se l'imaginer grandie. Rapide calcul... Plus que grandie, même... Presque femme. Et Aleanore... Il connaissait moins l'aînée que la cadette, mais lui avait tout de même servi d'escorte de l'Artois au Limousin. Des jours et des nuits de chevauchée sur les chemins. Mais là encore, elle était une fillette à l'époque. Et aujourd'hui... rapide calcul... Presque une femme? Sans nul doute... Elle devait compter désormais... quinze? Seize printemps?

Et Marie? Comment allait-il la découvrir, si longtemps après leur longue discussion sur les berges de l'Allier, non loin de sa chaumière, égarée près de Moulins? Le temps et ses nouvelles épreuves l'auront-ils marquée davantage? Et cette armure dont ils avaient tant parlé, en serait-elle sortie renforcée ou affaiblie? Et Gaspard? Serait-il présent? Comment, le cas échéant, les pauvres mains meurtries d'Arthur réagiraient-elles en croisant l'azur si douloureux?

Tu songes trop, Songeur. Et il n'est jamais bon de songer à dos de cheval... Cette phrase de mise en garde n'arriva jamais aux oreilles d'Arthur. Ou du moins, même si elle arriva, le vacarme de la chute en couvrit le murmure. Parce qu'Althaïr, cette fichue tête de mule d'équidé, avait soudain décidé qu'il avait soif et que galoper à ce rythme depuis des heures, ça suffisait. Sauf que l'arrêt brutal du cheval déchargea d'un coup toute l'énergie cinétique emmagasiné par le pauvre vieux corps d'Arthur, qui continua la course sans le cheval, et la termina dans la poussière d'un chemin délaissé depuis peu par la neige. Il évita de peu, et par la grâce d'un entraînement intensif de glissade en taverne, le fossé boueux, mais roula sur plusieurs mètres, se protégeant tant bien que mal des pierres qui s'amusaient à lui rouer les côtes. Lorsque la course s'arrêta et que le tourneboulis de ses esprits le lui permit, Arthur se releva et constata l'étendue des dégâts.

Poussière, sueur et cailloux acérés n'avaient laissé aucune chance à ses vêtements, qui décidément n'avaient plus rien de correct pour un anoblissement. Les traînées poussiéreuses alternaient avec quelques accrocs dans le tissu. Sa tempe saignait un peu, du même côté que la cicatrice qui ornait toujours sa pommette. Un genou douloureux. Le bras gauche bien éraflé. Diable de diable...

Pas le temps d'être furieux... Arthur refit le chemin en sens inverse, jeta un regard furibond à Althaïr qui, entre temps, s'était désaltéré dans le fossé susdécrit, et grimpa à nouveau en selle. Il avala les lieues restant en se concentrant du mieux qu'il pouvait sur le chemin, grimaçant parfois lorsque son genou le lançait. Et arriva enfin en vue d'Eymoutiers. Arrivé devant les portes de l'édifice, il se présenta aux gardes, expliqua en quelques mots la raison de son état et confia son cheval à un garçon d'écurie, en lui précisant qu'il devait être privé d'eau pour la journée.

Puis il se fit indiquer la pièce à rejoindre, profita de l'eau d'un abreuvoir pour se rincer brièvement le visage, et s'aperçut que, pour couronner le tout, une barbe de trois jours lui hérissait les joues. Si sa fille pouvait le voir, elle lui ferait sans nul doute les gros yeux. Mais baste, il était suffisamment en retard.

Grimpant quatre à quatre plusieurs volées de marches, bifurquant de couloirs en couloirs, demandant par trois fois son chemin, et après quelques demis tours pour terminer son périple, Arthur rejoignit enfin la pièce où se trouvaient réunies plusieurs personnes. Quelques visages inconnus, d'autres un peu plus. Marie trônait en maîtresse des lieux, son port altier n'avait pas changé. A ses côtés, le père de Maeve, croisé une fois... deux peut être... Deux jeunes filles près du buffet. L'une d'entre elles qui ressemblait furieusement à... Aleanore. Qu'elle a changé, la fillette... Qui n'en est plus une, les traits de l'enfance se sont indubitablement tous envolés. Un homme qu'il connaissait aussi... mais qu'il ne s'attendait pas à voir ici. Vu à Moulins il y a peu. Frère... frère de quelqu'un, non? Oui... un frère et une soeur venus à Moulins après la guerre. En compagnie du fils Varthak... Baste, il remettrait le nom plus tard. S'il y parvient...

Mais pas de Maeve en l'instant. Juste des regards posés sur lui. Plus qu'interrogateurs... Diable, c'est qu'il devaitt avoir l'air d'un pouilleux, au mieux. Cheveux poussiéreux, gouttelettes ocres perdues dans une barbe naissante, vêtements qui semblaient sortir tout droit d'un lynchage en règle...

Il passa une main dans ses cheveux en bataille, Arthur. Signe de malaise, chez lui... Déjà qu'il ne se sentait pas vraiment à sa place dans ce genre de lieux, ni pour ce genre d'évènements... Qu'il n'avait fait le déplacement que pour les deux fillettes Alterac... jeunes femmes... les deux jeunes femmes.

Eum... Bonjour tout le monde... J'ai un... cheval qui tient parfois plus de l'âne buté que du fier destrier... Et un tempérament de songeur auquel il faut bien que je fasse honneur.

Rapide révérence, pour mieux marquer le ridicule de la situation.

Arthur Dayne, Moulinois de passage, convié par Sa future Grâce Maeve...
Cl0e
Voyant les visages inconnus défiler devant elles, la sœur de son amie la saluer, elle manqua ne pas la voir tellement il y avait d’individus. Diantre ! Elle se présenta tout de même à la Flamme.

- Cloé, une amie de votre sœur. Enchantée.

En revanche, elle ne trouva rien à répondre à leur mère, et se contenta d’un sourire. Oui, Aléanore lui avait expliqué qui était sa mère, mais elles avaient tellement été occupées à parler chiffons que les autres sujets de conversations été vite chassés pour revenir aux velours et fourrures. Alors si elle avait dit ça, c’était plus par politesse qu’autre chose. Elle n’allait pas non plus rester sans rien dire tout de même alors que cette grande dame lui souhaitait la bienvenue. Il y avait un strict minimum.
L’Opale, comme elle aimait à appeler son amie, l’emmena vers le buffet, et lui servit à boire. Elle prenait plaisir à lui montrer tous les coins stratégiques du château et des environs, ce qui n’était pas pour déplaire à la blonde. Cependant, elle haussa un sourcil à la vue du liquide. Cela n’augurait rien de bon pour sa sobriété.


- De la liqueur ? Bien, goûtons. Mais je doute fort que cela vaille mon armagnac. D’autant que, je suis habituée à cet alcool, pas celui-ci. Cela me fait penser, il doit m'en rester une gourde dans ma besace, tu m’y feras penser. Il faut ab-so-lu-ment que tu goûtes !

Impatiente de voir la réaction de la brune étincelante après bu ce digestif local, la Lectouroise retint un rire et bu cul sec son verre de liqueur et … fronça le nez.

- Fichtre ! Je reconnais que … c’est fort !!!

Fort … bel euphémisme, Cloé avait la gorge en feu. Par réflexe, elle attrapa des fruits confits et en mordilla un. Elle en grignota quelques un, qui calmèrent l’incendie. Ce qu’elle n’avait pas pensé en revanche, c’est que le sucre accentuait les effets de l’alcool. Déjà, elle avait chaud. Quelle sotte elle faisait. Quoique, pas tant que ça, il faisait froid dans ces contrées, on était encore loin du Sud. Elle n’était finalement pas si dépaysée. Et l’alcool aidant, elle se décontracta.
Mieux, la cadette Alterac eut un soucis de haute couture. De couture, puisque de toute évidence, elle avait craqué, et haute, parce que l’on voyait une large parcelle de peau. La blonde eut un mal fou à ne pas rire. Elle avait appris à ses dépends à rire de ce genre d’incidents plutôt que de s’en formaliser. Aussi, Maeve repositionna le tissu, les joues cramoisies, et fila en vitesse.
Son aînée avait elle aussi réagit, posant brutalement son verre sur la table. Lequel faisait culbuto et menaçait à tout moment de choir. Aussi, la jeune fille aux cheveux dorés posa rapidement son verre pour éviter une mort certaine à celui de son amie et faire des saletés. Non qu’elle ait pitié des domestiques, mais on ne gâchait pas l’alcool. Certainement pas. D’ailleurs, on lui avait bien appris à ne point gaspiller du tout, cela, elle s’en souvenait. Et si elle ne s’en était pas bien souvenu, c’était inné. Pas de gâchis, point barre.
Elle tendit le bras vers le verre, tout juste touché, afin de le stabiliser. Et là, le drame, cataclysme. Dans son empressement, Cloé dévie de sa trajectoire, et fait tomber le verre où Aléanore se tenait quelques instants plus tôt. Bon, au moins, elle avait limité les dégâts. Ce qui en soit, était pas mal, compte tenu de la maladresse légendaire de Cloé.
Se redressant, elle reprit son verre, un fruit pour se donner une contenant, et prit un air détaché, indifférente à ce qui venait de se passer et totalement innocente. Non, ce n’était pas elle la fautive. Le verre n’était pas stable. Et puis c’est tout.

D'ailleurs, elle venait de se recomposer un visage juste à temps pour l'entrée du sire. Ah ben du coup, personne ne se rendrait compte de sa bourde. Sauf peut-être les domestiques ...

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MarieAlice
Tiens encore du monde aurait-elle pu dire si la voix ne lui avait pas manqué en voyant la silhouette se détachant sur la porte. Parce que d'une part elle lui était familière et parce qu'en même temps vu l'état, elle se demandait bien qui pouvait arriver ainsi.... Ce fut au son de la voix et avant même qu'il ne dise son nom qu'elle sut. Arthur.

Et sans plus attendre ni laisser le temps à quiconque de bouger elle s'avança jusqu'à lui et le serra dans ses bras, faisant fi et du sang qui pourrait tâcher sa robe et de la poussière et de la terre au grand damne certainement de sa fille ainée qui verra là un crime de lèse mode.

Arthur en voilà une surprise. Heureuse qui plus est. Mais qu'est-ce qui vous est arrivé? Allons venez vous asseoir que je regarde cela et ensuite on va vous trouver de quoi vous changer.

Là encore elle ne demanda à personne son avis et encore moins à l'intéressé avant de le tirer derrière elle jusqu'à un siège.

Que quelqu'un aille me chercher de l'eau, des linges propres, quelques bandages.

Flaiche, tu peux voir si tu trouves quelque chose à prêter à Arthur s'il te plait?


Et de remonter le tissu sur la jambe du genou abimé et de l'examiner tout en parlant, heureuse de le voir là, confuse de ne pas lui avoir écrit depuis si longtemps.

Alors comment vous portez-vous Arthur? Savez-vous que Maeve m'a caché votre venue? Vous restez dormir bien entendu, vous ne repartez pas ce soir. Et vos chats? Et votre maison au bord de la rivière? Votre fille?

Où comment noyer ce pauvre Arthur sous un déluge de questions lui qui était déjà plutôt mal en point. Il ne devait lui manquer que le mal de crâne et à cette allure ce serait bientôt souci réglé. On a toujours besoin d'une migraine chez soi.

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Maeve
Dans la chambre de Maeve

Elle n'en mène pas large, la jeune Alterac, là, tout de suite. Leandre qui après l'avoir soigneusement évitée du regard lui signale presque trop poliment qu'elle tient effectivement la nouvelle robe à la main, l'ancienne déchirée toujours sur elle, les cuisses à l'air et la mine cramoisie....
Elle tente bien d'arborer un air de rien, de faire genre elle avait bien vu, ouais c'est bon hein - phrase tout à fait adolescente - mais ça ne fonctionne pas tout à fait. Toussotement de rigueur... hum... un éventail ? non... un paravent, siouplait...

Et le voilà, dans un coin, derrière lequel elle file se planquer, se soustrayant aux mains de Leandre qui déjà frôlaient son dos, frisson.


Tu regardes pas hein ?

Pourtant elle le connait son impérial. Ils ont vécu ensemble pendant un bon moment dans leur maison de Vaudémont... Mais les allusions de son père sur celles possibles de Leandre l'ont mise à mal, la cadette, et elle se demande soudain si... Avant de secouer la tête...
Ôter la robe bleue... enfiler la pourpre... couvrir cuisses et fesses... bien. Se sentir déjà opprimée alors même que les lacets, fameux, ne sont pas serrés... Imaginer la soirée et en soupirer...avant de s'échapper de l'abri du paravent.

Minette de quatorze ans, la poitrine plus que naissante comprimée au point de percer à l'orée du décolleté, la taille dessinée aléatoirement, la jupe tombant jusqu'à mi-mollets... Mais le pourpre qui l'habille, le velours qui la fait douce. La balafre qui se devine. Regard inquiet. Quelle idée d'inviter son promis à l'habiller ?


ça te.. ça te va.. et... euh.. maintenant, les lacets ?

Arborer un air naturellement coquelicot, et se tourner, offrant son dos à son chevalier. Ne se rendre compte que maintenant que des lacets de corset, ce n'était pas une des matières enseignées aux jeunes hommes...
Et pourtant il s'y applique... tellement qu'elle manque en mourir, là, dans sa chambre bleue, l'Alterac... Etouffée, asphyxiée...


Pas... au... tant ...

Elle ne peut le voir, le minois de Leandre assorti au pourpre de sa robe... Il en relâche les lacets...

Non mais... que... ça aille..

Après plusieurs tentavives... enfin le dos de la jeune Maeve ne ressemble plus ni à saucisson ni à quelque chose d'abstrait. Correctement sanglée, la hanche fine, même si le corset et les seins restent enserrés, elle est présentable... Se tourne vers son chevalier.

Il nous faut descendre, ou ça jasera...

Scrutant et repérant chez Leandre l'air gêné de tout adolescent habillant sa promise, elle en rougit d'autant plus, maudissant le chauffage et les cheminées entre ses dents alors qu'ils redescendent l'escalier tous deux. Z'ont fière allure, l'impérial et sa princesse... Lui habillé comme il se doit d'un fils de comte, velours et cuir propres, épée gravée au côté, et elle, dans sa robe pourpre. Enfin, revenir dans la salle... Saluer qui il se doit.
Maeve aperçoit Arthur, qu'elle a invité... Quelques pas pendant lesquels elle précipite Leandre.


Bonsoir Arthur ! Ravie de voir que tu as pu venir, merci ! Regard qui balaie, tombe sur le genou, ses parents. Besoin d'aide ? Espère bien qu'ils diront non, elle n'y connait rien. Pose un bise sur la joue d'Arthur, avant d'aller rassurer Sémias.

Tout va bien je suis sauvée. Permettez moi de vous présenter Leandre Lazare de Valfrey, mon chevalier.

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Aleanore
Et alors qu'elle s'apprête à se retourner pour récupérer un fruit confit, les noisettes se posent sur la porte du salon qui vient de s'ouvrir, et ce n'est pas la Flamme qui passe la porte mais un homme, une connaissance, enfouie sous des souvenirs qu'elle a voulu chasser parce qu'étant la période où sa moitié était encore là. La bouche entrouverte, elle observe sans mot dire le visiteur, cherchant à mettre un nom sur la personne vers qui sa mère se jette et le nom est lâché : Arthur. Celui qui avait permis ses retrouvailles avec sa famille, voilà plusieurs années, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Arthur. Décidément, prénom qu'elle aime plus que les autres, et c'est un sourire doux qui affleure sur les lèvres de l'Etincelle troublée par la venue d'un homme qu'elle n'attendait plus dans sa vie. Il lui faudrait parler à Maeve quand elle reviendrait.

Evènement tout à fait inopportun qui l'arrache à ses pensées, le bruit mat du verre tombant sur la nappe. L'Opale qui se tourne vers le Cristal aux pommettes rosies par l'alcool, sourcil arqué tandis qu'elle fait un pas en avant pour pas tâcher le bas de sa tenue. Sourire amusé tandis qu'elle se mord la lèvre pour ne pas éclater de rire, et finalement, l'Etincelle de reporter son attention sur l'instant présent. Les doigts claquent, les mains s'agitent tandis que les ordres silencieux sont donnés. Le verre ramassé, le vin épongé, les linges et l'eau réclamé par sa mère ramenés dans l'instant sous les noisettes de l'Etincelle qui regarde l'état d'Arthur de loin, a-t-il mal ? Aucune idée.

Et de nouveau, le retour de la Flamme. Noisettes qui s'écarquillent tandis que les informations affluent. Rouge pourpre. Courte. Décolleté. Bottes. ERROR SYSTEM ! CRASH DUMP ! La main tâtonne pour attraper un verre de nouveau rempli mais de vin, cette fois, vite, vite boire. Le teint déjà pâle de l'Etincelle, devient translucide tellement le choc est intense. Garder les yeux rivés sur quelque chose qui pourrait lui changer les idées, et les noisettes se posent sur l'Impérial qu'elle n'avait pas vu depuis l'altercation en taverne, où il avait pris une gifle. Sourire cruel qui s'étire sur les lèvres de la Batarde en fixant son homologue masculin.


-« Ta joue va mieux ?»

Le minois se tourne, déjà oublié l'impérial, en direction du héraut qui s'est quand même déplacé pour elles. Sourire rassurant à sa blonde amie, l'incitant à la suivre si l'envie lui prend à moins qu'elle ne préfère rester avec les jeunes gens pour faire connaissance, tandis qu'elle quitte le petit groupe, et rejoint Eragon. Révérence esquissée, avant de relever la main à l'attention d'un valet, élève assidue au couvent où elle appris pendant 4 ans à tenir un domaine, les cours vont bientôt devoir être mis en pratique. Verres amenés qu'elle attrape sur le plateau et glisse au héraut avant d'attraper le sien.


-« Avez-vous au moins fait bon voyage ? »

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Arthur Dayne
A peine désincliné qu'il sentit des bras l'étreindre. Il s'était attendu à toutes sortes d'accueil, à dire vrai, mais celui ci le surprit au plus haut point. Les liens qu'il avait tissés avec Marie étaient profonds et solides, et il s'était bien attendu à ce qu'ils aient résisté au temps. Mais diable, elle venait de le serrer dans ses bras, malgré la poussière, le sang et les convenances. Elle qui pouvait se montrer si glaciale, parfois. Et voilà qu'elle l'entraînait vers un siège et, d'autorité, commençait à jouer les guérisseuses.

Lui, Arthur Dayne, noble déchu depuis si longtemps qu'il lui semblait ne l'avoir jamais été, devenu dans cette vie simple paysan, maire d'un petit village à ses heures perdues, avait comme guérisseuse personnelle une paire du royaume. Drôle de situation, au vrai, et voilà que Marie Alice Alterac, à qui arracher la moindre parole un tant soit peu intime se révélait parfois être un véritable combat, le noyait sous un déluge de questions.

Euh... Quelque chose à me prêter, je... ce n'est pas très utile... enfin, rien de bien extraordinaire, juste de quoi me vêtir dignement... Pas de fanfreluches ou de dentelles, hein...

Regard un brin suppliant vers le père de Maeve. Une chemise de lin et les braies de n'importe quel paysan du coin feraient amplement l'affaire... Pas besoin qu'il se sentit plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà, Arthur. Mais les questions défilaient à vive allure...

Iliana va bien. Mieux, en fait, beaucoup mieux après de difficiles épreuves... Bien trop longues à narrer ici et maintenant. Et la chaumière est toujours à sa place, ma foi, gardée par une belle armada de chats, dont certains revenus d'entre les morts... Longue histoire, là encore, qui s'entremêle avec la première...

Grattage de tête de rigueur, et faible sourire en coin.

Et c'est avec grand plaisir que je passerais la nuit ici, si toutefois cela ne vous importune pas trop. J'avoue que l'idée de remonter à dos de cheval d'ici ce soir est loin de m'enchanter.

Esquisse de sourire qui se dessine peu à peu en un plein et entier.

Diable, Marie, c'est un grand plaisir de vous revoir. Et je suis ravi que Maeve ait eu l'idée saugrenue de m'inviter...

La petite fille aux mille questions profita de l'instant pour faire son entrée. Tornade de boucles enflammées, robe de femme qui lui sied à ravir, même si le port suggère qu'elle n'est pas si à l'aise que ça. Et à son bras, Léandre, le Léandre tant conté et juste croisé à quelques reprises, il y avait si longtemps de ça. Qu'elle a grandi... Qu'elle a changé... Et pourtant, il l'aurait reconnu entre mille, n'importe où, n'importe quand. Elle avait toujours cette lueur pleine de malice et d'un brin de naïveté au fond du regard. Et toujours cette même propension à disparaître aussi vite qu'elle est apparue. Une bise effleura sa joue hirsute, et la demoiselle s'en alla butiner auprès de ses autres convives.

Sourire en coin qui illumine le vieux visage d'Arthur.

Alors qu'il poursuivait sa discussion avec Marie, son oreille et son regard suivaient en coin ce qui se déroulait dans le reste de la pièce. Etrange habitude qu'il avait, Arthur, de s'amuser à glaner les détails, au risque de parfois manquer les évènements les plus importants. Parce qu'il y avait des questions qui voletaient dans l'esprit du songeur. Comment le frère de... de... Egi... lie... Egerie... Egélie? Quelque chose comme ça, oui... Comment s'était-il retrouvé ici? Maeve semblait lui portait un intérêt tout particulier. Elle avait du s'enticher de lui comme elle le faisait souvent en taverne. Mais ce n'était pas cela qui intriguait le plus l'esprit glanant d'Arthur. Maeve se ressemblait autant qu'elle se dissemblait. La même, autrement.

Il en était tout autre d'Aleanore. Elle était plus âgée, certes. Mais elle semblait s'être totalement défaite de ce qu'elle avait été enfant. Comme si elle avait tout fait pour étouffer ce petit bout si important pourtant de son passé. Les raisons pouvaient en être multiples, et Arthur ne s'engagea pas dans la formulation d'hypothèses oiseuses... Le parallèle avec la manière dont Marie Alice enfouissait certaines de ses blessures le toucha pourtant.

De glace. Voilà, il touchait du doigt l'impression qu'il avait. Elle semblait de glace, comme Marie pouvait l'être parfois. Imposant une distance que personne ou presque n'osait se risquer à franchir. Et piquante comme le gel au petit matin, comme en témoigna le rapide échange qui s'ouvrit entre elle et sa jeune soeur, ou plutôt le chevalier de sa jeune soeur. Quelle en était la teneur, Arthur l'ignorait, et au vrai, ne s'y intéressait guère. C'était le ton plus que les mots, qu'il n'avait d'ailleurs pas tous saisis, qui confirma son impression première.

Oui... tout ce beau monde avait bien changé. Son regard croisa celui de Marie, qui s'affairait toujours autour de lui, notant telle écorchure, avisant tel accroc dans le tissu de sa chemise. Esquisse d'un demi sourire.

Ils avaient changé, mais diable, qu'il était heureux de les revoir.
Eragon.
Eragon était à l'écart du petit groupe qui s'était formé, il souriait et ne faisait qu'observer, "intelligenti pauca" n'était pas la devise des De Lisaran pour rien. Bref un peu à part il était mais c'était tout à fait normal, car souvent les cérémonies étaient aussi prétexte à rassembler la famille et les amis. Et ce n'était ni la première ni la dernière fois. Mais pour un observateur extérieur, c'était plutôt animé.. une robe légèrement déchirée, un verre renversé mais aussitôt nettoyé.. pour sûre que la cérémonie allait dévoiler d'autres surprises.

Eh bien pour commencer, la première fût qu'une des deux promises à être anoblies s'avança vers lui, révérence de mise et puis bonne surprise avec un verre à son attention.
Les lèvres du Poitevin se fendent en un sourire franc alors qu'il prend le verre élégamment tendu.


Avez-vous au moins fait bon voyage ?

Parfait le voyage, et puis le paysage Limousin change de celui du Poitou ou de Normandie ou je me rends la plupart du temps en ce moment.

Et vous ? Prête à tenir un domaine? Un premier anoblissement ce n'est pas rien
dit il avec un petit sourire

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MarieAlice
Elle parlait tout en le soignant, sourire à Maeve de retour, salut de la tête à son chevalier, retour sur Arthur et ses blessures. Parler encore et encore, à s'en étourdir elle-même d'ailleurs sans doute. Heureuse de le voir.

Nettoyage rapide des plaies et diverses coupures, du moins ce qui lui étaient visibles. Elle n'allait pas non plus le déshabiller en plein salon cela aurait fait mauvais genre même si c'était pour une bonne raison.


Flaiche? Des fanfreluches? Je ne crois pas qu'il ait cela en sa garde robe non.... Le connaissant j'en suis même certaine.

Petit sourire malicieux à l'intention du Gardon avant d'en faire un rassurant à Arthur.

Vous me raconterez pour votre fille j'espère. Elle a du encore grandir depuis la fois où je l'ai vue.

Les soins finirent par la tempe surmontant la cicatrice, gestes lents mais doux, après tout il lui était cher à sa manière cet homme là. Elle finit par se relever, s'excusa un instant et alla se laver les mains tout en dépoussiérant un peu sa robe. Plus pour les autres que pour elle d'ailleurs. Retour dans le salon, elle s'éclaircit la voix.

Bien... Je crois que nous pouvons commencer. Qui s'y colle?

Regard passant d'une fille à l'autre puis sur son époux. Réalisation soudaine que Maeve avait une robe légèrement trop petite pour cette dernière et qu'elle avait l'air un peu... Etrange. Présence de Leandre?

Aleanore, elle, était dans un coin avec son amie et buvait tranquillement. Peut-être un peu trop..... Hum elle verrait cela plus tard. Demi-tour sur les talons, alors Gardon? Et glissement du dit talon botté sur le parquet ciré, rattrapage in extremis au manteau de la cheminée. Et dire que pour l'heure, elle n'avait rien bu... Cela promettait. Une Perce Neige rougissante, un vrai paradoxe. Et de s'éventer de la main.


Fait chaud non?

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Aleanore
Les lèvres à peine trempées dans le verre, s'étirent en un sourire amusé tandis que la tête se penche de côté, coquetterie adolescente s'il en est, libérant une mèche qui vient balayer la courbe du cou de la jeune fille. Et finalement, la jeune fille prend le parti de rire doucement, avant de boire une gorgée.

-« Excusez moi.. J'ai passé quatre années dans un couvent à apprendre à gérer un domaine abbatial, j'espère que ce ne sera pas trop différent. Et puis, les gens de ces terres me connaissent depuis ma petite enfance. Je suis née Limousine et j'aime le Limousin. Au pire, j'apprendrai ce que je ne sais pas encore. »

Sourire mutin de la jeune fille qui dissimule une assurance hors du commun pour l'enfant prodige du couvent des Carmes, domaine abbatial tenu d'une main de maitre par l'adolescente, arrivée à l'âge de 10 ans et repartie à 14 printemps passés. Et enfin, l'invalide de guerre est guéri, et l'infirmière est prête, verre négligemment tendu à un valet et lâché avant même de savoir si le valet l'a récupéré. Pas de bruit de chute ? Le verre a donc été récupéré. Les noisettes se tournent vers sa mère, puis vers sa soeur entrain de présenter son chevalier à l'entour, un passage rapide sur son père, et alors qu'elle s'avance de quelques pas voilà que sa mère manque de tomber. Etincelle qui s'élance vers sa mère pour la rattraper, inutilement puisque celle-ci s'est rattrapée, sourire tendre à sa mère avant de prendre ses mains dans les siennes et de la ramener avec elle vers le centre de la pièce, mots glissés qu'elle seule peut entendre.


-« Je me tue à vous dire que les bottes, c'est mauvais pour la santé.»

Eclat de rire retenu à grande peine, tandis que la petite mule délicate de satin nacré vient pointer le bout de son nez sous l'ourlet du velours écru de la chainse. Leurs goûts vestimentaires divergent, leur conception de la vie diverge, leur façon de s'adresser aux autres diverge, tellement de principes que le Perce-Neige a voulu inculquer à ses filles sans y réussir vraiment avec l'ainée. Aléanore le sait, et pourtant, elle est comme cela, et pis encore, ces derniers temps. Pourtant, les noisettes de l'Etincelle quand elles se perdent dans celles du Perce-Neige sont sincères. Il y a les mots qu'on ne dit pas de peur de blesser, il y a ceux qu'on a peur d'utiliser de peur de choquer, et il y a ceux qui finalement ne viennent pas sans que l'on sache vraiment pourquoi. Les doigts de la jeune fille s'emmêlent à ceux de sa mère tandis que la jeune fille prend la parole, doucement.

-« J'ai rencontré un homme, il y a peu, Maman qui me racontait des évènements qu'il avait vécu à vos côtés. Un homme qui me disait qu'il n'avait jamais vu femme plus droite, intègre et forte que vous. Et cet homme m'a dit que je devrais être fière d'être votre fille.»

La vue se brouille un instant, mais elle ne pleurera pas, cela fait longtemps qu'elle n'a plus pleurer l'Etincelle, et de nouveau, la jeune fille replante son regard dans celui de sa mère, voix brisée.

-« Mais je le sais, et quand bien même, je n'ai pas vécu toutes ces choses à vos côtés, quand bien même je n'ai su jusqu'à présent vous aider, et même si, je n'ai jamais pu être une épaule convenable. J'ai toujours eu pour vous cette fierté, celle d'être votre fille. Permettez-moi Maman aujourd'hui d'être plus que cela.»

Le profil fin se redresse, souffle expiré avant de sourire à sa mère, les doigts se détachent mais les mains quant à elles, restent soudées, pression intensifiée, l'émotion plus que l'angoisse. La voix s'élève, claire, pour que tous entendent.


-« Aussi, moi, Aléanore Jagellon Alterac, sous le regard du Très-Haut, promet à la Vicomtesse d'Arnac-Pompadour, Marie-Alice Alterac, Merveilleuse Perce-neige et Mère chérie, respect, aide, soutien armé et conseil. Que soit foudroyé celui qui osera remettre en cause cette parole, car jamais je ne reviendrai dessus dussé-je y laisser ma vie.»

Instant de vérité, les noisettes dorées interrogent leurs homologues, me laisseras-tu t'aider Maman, accepteras-tu de te décharger sur tes filles ? Qu'importe, nous serons là.

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MarieAlice
Et voilà son ainée qui venait la rattraper ou plutôt, vu qu'elle arrivait en retard, pour la soutenir. Oui un jour les rôles s'inversaient et c'était aux enfants de se charger des parents qui retombaient en enfance parfois. M'enfin elle n'en était pas encore à l'âge où elle était limite gâteuse non plus hein. Pas grand-mère encore, même qu'elle pouvait encore être mère alors non elle ne sucrait pas encore les fraises. Pas sa faute si ce fichu parquet ciré était traitre.

Froncement de nez, noisettes se plantant dans le bleu gardonesque. Non... Il n'avait pas recommencé, pas repris cette vieille habitude qui datait de Rochechouart où, en tant que tavernier et compagnon de la patrone des 4 piliers, il cirait avec amour et presque adoration le bois. Ce qui avait pour résultat moult glissades et les avait fait songer un temps à prévoir une porte battante. Bref. Retour à l'instant présent.

Mains dans celle d'Aleanore, sourire en coin et réponse au sujet de ses bottes.


Ma chèrie, le jour où tu me verras enfiler tes machins en satin là, c'est que je ne serais même plus capable de monter à cheval. En attendant, même le service du Roy ne m'a pas fait quitter mes bottes.

Non mais des fois. Déjà qu'elle portait de plus en plus souvent des robes et des bijoux en accord avec son rang de Pair, au grand plaisir de Flaiche, du moins pour les robes, cela elle n'en doutait pas. Suffisait de voir la tête du Gardon quand elle revêtait une de ces tenues qui lui corsetait la taille et faisait ressortir sa poitrine pour ne pas se poser la moindre question quant à ce qu'il en pensait et à ce qu'il envisageait d'en faire. Ahem bref revenons à nos moutons ou plutôt au sujet du jour. Anoblissement.

Et là un peu abasourdie et quasiment sans voix, du moins pour quelques secondes, ce qui pour qui la connaissait bien était déjà une gageure. Fallait dire aussi que sa fille n'y allait pas de main morte dans les compliments et l'émotion. L'était pas si froide que certains se plaisaient à le penser la Brune. D'aucuns diraient même que derrière cette froideur se cachait un coeur qui se protégeait comme il le pouvait pour continuer de battre sans se fendre définitivement.

'Avalage' de salive - si si on peut le dire puisque je vous le dis -, inspiration et allons-y pour les violons. Euh les vielles, époque oblige.


Un homme? Qui donc est assez fou pour penser cela de moi? Ce n'est pas un limousin je gage.

Bah quoi? L'avez déjà vu accepter un compliment aussi facilement vous? Non bon alors. Grognement retenu à l'écoute de la merveilleuse - ça Flaiche allait le lui payer d'une façon ou d'une autre hein - Perce Neige mais fierté non dissimulée à la réponse.

Aleanore, je sais que nous ne sommes pas souvent d'accord et que nos goûts divergent plus souvent qu'à leur tour. Sache néanmoins que tu es avec ta soeur les deux plus précieuses choses à mes yeux en ce monde.

C'est pourquoi je suis heureuse d'accepter ce soir ton allégeance et de te promettre en retour ce que j'espère j'ai toujours essayé de t'apporter. Protection, justice et subsistance. Doublement liées par ce serment nous sommes désormais.


Et de venir serrer entre ses bras sa fille qui lui parut décidément bien frêle. A n'en pas douter la nourriture d'Anjou ne lui était pas salutaire. A moins que ce ne soit le vin.

Voici donc la nouvelle dame de Conceze, vassal du Vicomté d'Arnac Pompadour.

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Eragon.
Bien bien bien.. moui tout est la.. fidélité aide conseil d'un côté.
Subsistance justice et protection de l'autre.. c'est pas comme si le Poitevin sortait juste d'une cérémonie d'allégeance.. il avait pu entre ces mots une trentaine de fois et pourtant ils étaient toujours aussi importants.

Bref il avait déjà rempli la patente qu'il ne lui restait plus qu'a sceller.


Citation:
Par la présente,
Nous, Eragon de Lisaran, Héraut du Poitou, faisons acte de la demande de Messire Floryan Alterac dict Flaiche, quant à l'octroi d'une seigneurie se trouvant sur ses terres de Concèze Sise au fief nommé Arnac Pompadour, à Dame Aléanore.

Après recherches héraldiques dument entérinées, le Fief de Concèze est bien seigneurie du Vicomté d' Arnac Pompadour.

Après consultation d'armoriaux, l'écu se référant à ladite seigneurie est Ecartelé de gueules et d'hermine, soit, après dessin :


Pour compléter le présent dossier, voici un lettre manuscrite de Floryan Alterac, attestant de la volonté de cession d'une seigneurie à dame Aléanore Alterac:

Citation:
Nous, Floryan Alterac, Vicomte d'Arnac Pompadour, Baron d'Eymoutiers, Baron de Saint julien le Chastel, Seigneur d'Igny et de Maugasteau, certifions avoir pris connaissance de l'addendum sur les seigneuries et avons décidé d'octroyer la seigneurie de Conceze, sise en notre Vicomté d'Arnac Pompadour à notre fille Aléanore Alterac.

Fait pour valoir ce que de droit, le 21ième jour du mois de janvier 1458 à Limoges.

Flaiche



Par nostre Scel, actons ce document comme valide et conforme aux règlements Héraldiques et nous certifions, avoir été le témoin Héraldique des serments vassaliques échangés entre l'octroyant et l'octroyé.

Faict le XXVIeme jour du Mois de Janvier 1458 sous le règne de nostre souverain bien aimé le Roy Levan le troisième de Normandie.


Citation:








Il sabla la cire, souffla légèrement sur le velin et s'approcha la dame fraîchement anoblie.

Dame Aléanore j'ai le plaisir et l'honneur de vous remettre votre patente et vos armes de Conceze, montre vous en digne.

Joignant les gestes a la parole il lui remit la patente et manda un valet pour qu'il porte les armes.

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Aleanore
Les bras de sa mère, le corps de sa mère contre lequel, il lui semble qu'elle ne s'est jamais assez blotti, l'Etincelle séparée si souvent de cette mère qu'elle chérit et vénère plus que tout être dans le Royaume. Et c'est avec fierté qu'elle se tourne vers l'assemblée après l'annonce faite par sa mère. Dame de Conceze, le coeur de la jeune fille étouffe d'une fierté trop contenue, enfin, elle va pouvoir montrer un peu de ce qu'elle sait faire. Et l'Etincelle, déjà, se promet de faire prospérer ces terres qu'on lui confie.

Sourire comblé qu'elle offre au héraut qui lui tend la patente et les armes, tant la joie l'étreint, et les noisettes de glisser sur les armes de Conceze, l'écartelé de gueules et d'hermine semble l'accueillir, l'hermine, fourrure si douce, animal aux dents tranchantes, oui, l'hermine lui sourira, elle le sait, elle le sent. Et la voix claire de la limousine de s'élever, chantante, retrouvant enfin, les accents de la petite choriste qu'elle était.


-« Je saurai m'en montrer digne ainsi que me montrer digne de la noblesse limousine. Respecter mon serment aussi..»

De nouveau, l'Etincelle se glisse dans les bras de sa mère, sourire tendre aux lèvres.

-« L'homme, c'est Maleus. Je saurais te rendre fière, Maman.. Je t'aime.»

Oublié le vouvoiement pour l'occasion, l'émotion et l'intimité le chassent, et déjà, le corps fin de la jeune fille s'écarte de celui de sa mère avant de glisser discrètement derrière celle-ci pour aller plaquer une baiser sur la joue de son père. Et déjà, l'Etincelle s'en retourne, éthérée jeune fille au coeur léger qui glisse autour de sa soeur dans une envolée de jupons clairs, baiser déposée sur la joue de la Flamme. Doigt caressant la joue mutilée de sa cadette.

-« A toi, ma Flamme.»

Et la jeune fille de rejoindre enfin son amie, moue hautaine en regardant l'impérial qui n'est à ses yeux plus qu'un batard, elle aussi ? Oui, mais elle est Dame de Conceze, elle. Et toc ! Pour l'heure, pas envie de se chamailler, les noisettes se posent sur la scène qui s'offre à elle, main qui vient se glisser par habitude à son côté pour récupérer sa pipe dans la besace, qu'elle n'a pas.. Ne quittant pas la scène des yeux, l'Etincelle opère un repli stratégique à reculons en direction des portes du salon. Clarisse, vite appelée, armes et patentes déposées sur un guéridon, les noisettes guettent l'instant à la blonde servante reviendra avec la pipe tant attendue, et c'est enfin que la camériste/dame de compagnie/chaperon/blonde ramène le nécessaire. Pipe bourrée, besoin de se relaxer, et allumée. A côté de la porte entrouverte, un sourire complice à son Cristal qu'elle sait sensible de l'odorat.

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Maeve
Elle n'a rien loupé du regard catastrophé de son ainée... De justesse, la cadette Alterac réprime un tirage de langue passé en héritage familial. Non, non, ce jour, elle affirme combien elle a grandi, mûri, mesure l'honneur qui lui est fait ce jour.
Elle sait déjà que sa tenue n'est pas tout à fait à la hauteur de l'évènement, avec le bout de ses bottes usées qui dépassent de la robe trop courte et ce satané corset qui manque l'étouffer, alors même que pourtant Leandre a desserré les lacets.

Laissant courir les mirettes azurées sur les convives connus ou pas, elle observe la salle et ce qu'il se passe. Des silences de certains, aux regards des autres. Arthur et sa discrétion rassurante, qu'elle est ravie de revoir... Sémias encore un peu rouge... Son chevalier qui ne se lasse pas d'étreindre sa main... Son père à qui elle ressemble tellement, entre tignasse rousse et regard clair, amoureusement attaché à la silhouette maternelle.
Laquelle silhouette est rapidement rejointe par son Etincelle. Si changée, si changeante, si différente, si aimée pourtant.
Même la pique lancée à Leandre ne parvient pas à ôter le sourire de fierté qui parent les lèvres de la rouquine. Les quelques mots échangés ne lui parviennent que par bribes... Instinctivement, elle se rapproche, ne voulant pas rater une miette. Bouffée d'amour vers cette soeur parfois si étrange avec laquelle elle partage, à défaut du reste, un amour et un respect immodéré pour leurs parents.

Discrètement postée derrière la vassale et sa suzeraine, la fille et leur mère, elle se fait presque oublier. D'autant qu'elle vient de remarquer un fil échappé de sa manche, sur lequel elle tire un peu nerveusement, réalisant l'importance de l'évènement. Mais absolument le danger de son geste qui découd allègrement la dentelle qui jusque là habillait le poignet... Arf...
A peine le temps de s'appesantir d'un froissement d'ailes de papillon en forme de baiser Noresque.


je suis fière de toi mon Etincelle... joli blason, et une responsabilité dont tu sauras te montrer digne... et beau discours, aussi, t'es vache, je ne sais plus quoi dire maintenant...

Ah bah oui mais non, on ne changera pas les Alterac. Une pique pour beaucoup d'amour. Et puis, sous le regard des gens, Maeve s'avance à son tour vers sa mère. Depuis quelques temps, la complicité entre les deux ne va qu'en augmentant. Révolues les colères et disputes, plus la jeune fille grandit, plus elle arrive enfin à exprimer envers Marie tout ce qu'elle peut ressentir. A son tour, elle glisse ses menottes dans les mains aimantes de la vicomtesse.

Maman... Il me semble si loin désormais le temps de mes premières, et plus grosses, sottises. Celui où vous étiez désespérée de chacun de mes actes, celui où nos discussions tournaient inlassablement au vinaigre. Souvent, je vous ai déçue, et vous avez pensé n'avoir pas été à la hauteur.
Pourtant, aujourd'hui, j'espère vous avoir prouvé que j'avais retenu les leçons que vous m'avez enseignées. Les valeurs de notre famille, la probité de notre nom... Ce que Papa et vous nous avez inculqué et que j'essaie d'appliquer.

Vous m'avez dit il y a quelques jours être fière de moi, que j'avais grandi, mûri... et pour preuve, vous me pensez capable de gérer des terres jusqu'alors sous votre responsabilité, et je mesure l'honneur et l'opportunité de vous prouver que vous avez raison de me faire confiance.

Ainsi, imitant par là ma soeur, et chacun de vos vassaux, je, Maeve Alterac, vous promet à vous, Marie-Alice Alterac, vicomtesse d'Arnac Pompadour, baronne d'Eymoutiers, ma mère aimante et aimée, auxilium, obsequium et consilium. Je jure d’assurer protection, justice et subsistance aux habitants de ce fief. Je jure de vous assister , vous conseiller , et de vous être fidèle envers et contre tout.


Une larme d'émotion s'en vient rouler dans le sillon de sa cicatrice, mais dans l'azur de ses yeux, ce sont étoiles brillantes de fierté qui scintillent. Et envolés la dentelle, la robe trop courte, le corset trop petit, et le risque d'asphyxie.

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MarieAlice
Maleus, son double au lancer du bouchon. Parce que non elle ne lançait pas que des chausses. Cela remontait au mariage d'Apolonie d'ailleurs cette découverte de ce jeu commun. Une pensée pour la brune partie trop tôt, pour Gaspard, pour une amitié particulière avec le Borgne, amitié mêlée de colère par moment pour ce qu'il pouvait faire mais pourtant elle l'aimait bien et pensait souvent à son coussin tendu lorsqu'un portier trop zélé l'envoyait valdinguer dehors. Ainsi il pensait cela d'elle. Comme quoi même entre parfois ennemis on pouvait se respecter.

Murmure en réponse à celui de sa fille qu'elle l'aime aussi et sourire à Eragon qui venait de remettre la patente à Aleanore.

Et changement de fille tandis que la foule aux aguets restait désespérément silencieuse. A croire que les Alterac devenaient soporifiques. Faudrait voir à remédier à cela rapidement non mais des fois.

Changement de main et de sourire, plus tendre que pour le héraut forcément, plus fier aussi et non elle ne pleurerait pas. Na. Même si les deux semblaient avoir décidé d'entamer son capital iceberg.


Fière oui bien sûr que je le suis. Parce que par delà tes erreurs et tes errements tu as grandi, tu as appris et compris. Tu ne t'es pas laissé engloutir par la haine ou la peur mais tu es devenue plus forte.

Les noisettes effleurèrent un instant la balafre avant de revenir se planter dans ce bleu commun entre père et fille.

Et en retour et pour montrer notre foi en toi comme en ta soeur, nous Vicomtes d'Arnac Pompadour te faisons dame de Saint Sornin Lavolps et te promettons en retour protection, justice et subsistance. Puisses-tu faire prospérer cette terre qui est désormais ton domaine.

Elle se pencha pour rajouter pour elle seule.

Et défense à Leandre de songer à s'immiscer dans ta gestion sinon c'est lui que je pourrai faire fouetter.

Non mais des fois.

Veuillez accueillir la nouvelle Dame de Saint Sornin Lavolps.

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Eragon.
Et rebelote pour la plus rousse des deux jeunes femmes.


Citation:
Par la présente,
Nous, Eragon de Lisaran, Héraut du Poitou, faisons acte de la demande de Messire Marie Alice Alterac, quant à l'octroi d'une seigneurie se trouvant sur ses terres de Saint Sornin Lavolps Sise au fief nommé Arnac Pompadour, à Dame Maeve Alterac.

Après recherches héraldiques dument entérinées, le Fief de Saint Sornin Lavolps est bien seigneurie du Vicomté d' Arnac Pompadour.

Après consultation d'armoriaux, l'écu se référant à ladite seigneurie est Tranché de Gueules et de Sable au cheval cabré d'argent, soit, après dessin :


Pour compléter le présent dossier, voici un lettre manuscrite de Marie Alice Alterac, attestant de la volonté de cession d'une seigneurie à dame Maeve Alterac:

Citation:
Nous, Marie Alice Alterac, Pair de France, Vicomtesse d'Arnac Pompadour, Baronne d'Eymoutiers, Dame de la Tour du Chavan, d'Igny et de Maugasteau, certifions avoir pris connaissance de l'adendum sur les seigneuries et avons décidé d'octroyer la seigneurie de Saint Sornin Lavolps, sise en notre Vicomté d'Arnac Pompadour à notre fille Maeve Alterac.

Fait pour valoir ce que de droit, le 13ième jour du mois d'août 1457 à Dijon.



Par nostre Scel, actons ce document comme valide et conforme aux règlements Héraldiques et nous certifions, avoir été le témoin Héraldique des serments vassaliques échangés entre l'octroyant et l'octroyé.

Faict le XXVIIeme jour du Mois de Janvier 1458 sous le règne de nostre souverain bien aimé le Roy Levan le troisième de Normandie.


Citation:






Et rebelote d'aller vers la nouvelle noble et de lui apporter le velin et les armes de son fief.


Soyez en fière et dirigez ce domaine d'un main de maître.

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