Les doux rayons du soleil printanier dansaient entre les feuilles des arbres et auguraient une journée splendide, le soufle leger d'une petite bise caressait sa joue et les oiseaux s'en donnaient à coeur, semblant monter, à qui voulait bien les entendre, lequel chantait mieux que les autres.
Rha punaise !! Satanés volatiles ! pas moyen de dormir icelieu ! Icelieu ? Des oiseaux ?
Mais où était elle la petite blonde en ce joli matin ? Allongée à meme le sol, la tignasse si emmelée qu'elle ressemblait à un tas de paille, une chance qu'un emplumé n'eut l'idée saugrenue d'y nicher.
Elle se redressa d'un coup et ouvrit les yeux brusquement. Quelle erreur ! Tout se mit à tourner, la terre se soulevait et s'affaissait à un rythme irrégulier. Elle referma les yeux aussitot, s'adossa contre ce qui lui parut etre un mur et souffla lentement.
Au bout de quelques minutes d'un calme apparent, prudemment elle ouvrit un oeil, puis le deuxième,
surtout ne pas bouger, bien immobile, elle tentait de rassembler le moindre souvenir, la vue d'un seau tout près d'elle la ramenèrent plusieurs heures auparavant quand le Fab s'etait affalé sur le comptoir et qu'elle avait voulu le réveiller à coup de grande eau fraiche. Elle n'avait pas atteint l'abreuvoir.
Une plaque de marbre sur le haut du crane la clouait assise le long du mur de la taverne près de la porte lorsque des bruits peu agréables lui parvinrent de la fenetre à quelques pas d'elle et des odeurs nauséabondes lui arrivèrent de plein fouet.
Pouaaaaaah !!!
Avec grand peine, s'aidant du mur, elle se mit débout et entreprit le perilleux voyage, de quelques pieds, jusqu'au centre de la place où tronait une fontaine.
L'eau bienfaisante ruisselait sur son visage et lui eclaicit les idées, pensant qu'il etait fort heureux que son petit bonhomme fut conduit auprès de la nourrice des enfants de dame Arthaud.
C'est alors qu'une voix de stentor eraillée fit envolé une dizaine de moineaux effrayés
Oh debout la dedans...J'ai faim et soif et c'est ainsi que l'on traites les clients ?
Ana bougresse t'es où ...Bouge toi!, femelle de l'Enfer.
Violetta ma chérie ,..ça va ?
Papa est là !
Je suis là !!!
Aïe !!
Le mal de crane se rappela à elle à la seconde où le cri passa ses lèvres.
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