Caro
Brignoles entre le 23 et le 27 janvier 1458
Ramenée à bout de force au campement et après avoir donné quelques instructions pour me soigner et parer au plus urgent pour Labretagne et Lune, après avoir repris quelques peu des forces je réussissais tant bien que mal à recoudre ma plaie. Il n'y avait fort heureusement que la chair qui avait été malmenée et quelques points de suture plus tard, serrant les dents je m'occupais comme je pouvais des blessés qui arrivaient.
Dans la nuit du 23 au 24 ce fut au tour de Sepro de rejoindre le rang des blessés, lui aussi était mal au point et là encore je faisais ce que je pouvais, mais une fièvre s'emparait de lui, et il délirait. Je ne pouvais pas le laisser ainsi et c'est durant de nombreuses heures en relayant Kessy que je m'attardais à son chevet pour faire baisser cette fichue température.
Peu de temps à penser et réfléchir durant ces deux derniers jours, peu de temps à songer à ma blessure qui pourtant n'avait de cesse de me lancer, pas le temps, pas le choix, il y avait pire que moi et il fallait les secourir...
Pourtant mardi 26 au soir alors que j'étais encore et toujours auprès des blessés, Oli me prenait à l'écart pour m'informer d'une nouvelle. Lui que la chance n'avait pas quitté depuis notre arrivée en Provence, revenait d'une énième et longue réunion et ce qu'il m'apprenait ne m'enchantais guère.
« On ma laissé le choix » quil mavait dit « et jai fait mon choix je dois tenter ». En effet son choix ne métonnait mesme pas. Je savais très bien quentre le sédentarisme et laction son choix serait vite fait et pourtant mesme si sa décision nétait pas une surprise, de savoir quà trois, lui, Marie et Kessy . Que de savoir quils allaient tenter dentrer dans Aix, me faisait peur. Mission suicide étaient les mots auxquels je pensais, mais je gardais cette peur grandissante au fond de moi, je lempêchais de remonter et de donner quelque signe que ce soit.. bien au contraire, je lui avais dit que tout se passerait bien, quau pire des cas je serai là pour le soigner, que sil arrivait à passer je le rejoindrai sur Aix dès que possible Oui je lui avais dit tout cela alors que tout en moi me criait de lui dire de ne pas y aller, que tout en moi me hurlait, il risque sa vie ne le laisse pas faire.. Non je navais pas le droit de lui montrer mon angoisse, je ne voulais surtout pas quil parte me sachant dans cet état .. et quelques minutes plus tard, à peine le temps davoir pu passer quelques instants avec lui, de lembrasser et de me serrer encore un peu dans ses bras, il sortait de linfirmerie pour sa « mission »
Je le regardais sortir, les larmes aux bords des yeux et de murmurer « QuAristote te protège mon amour », de souffler un bon coup et de retourner vers les blessés.
La nuit quant à elle au niveau des blessés était calme, deux jours quil ny avait plus eu de combats et chacun se remettait plus ou moins vite malgré quelques cas encore bien lourd et dont il fallait avoir une surveillance accrue, les tours de garde à linfirmerie étaient rodés, permettant ainsi à chacun de se reposer un peu.
Retournant à notre tente, je mallongeais, tentant de trouver le sommeil mais une fois de plus rien ny faisait. La seule nuit où javais pu dormir et me reposer un peu était celle passée dans ses bras, celle de la trêve dominicale. Mais ce soir . Une fois de plus, une fois encore, rien à faire. Je me demandais dailleurs comment jarrivais à tenir depuis tant et tant de jours. Somnoler un peu par ci et par là, la blessure qui mettait plus de temps à guérir par manque de repos et qui me faisait encore terriblement souffrir, garder ses craintes et ses peurs au fond de soi Forte je me devais destre forte, je navais pas le droit de craquer surtout pas.
Les heures ségrainaient alors que je navais toujours pas réussit à fermer lil, inquiète et dans lattente surtout de savoir si cette mission avait réussit ou pas. Je passais ainsi mon temps à penser et repenser à ma vie revoyant mon arrivée en Béarn avec les enfants. Ma main gauche instinctivement effleurait ma peau déjà meurtris sur mon flanc gauche, et de me souvenir de ce brigand qui avait voulu me tuer parce que je lui tenais teste, de la perte du bébé que cela avait engendré et dont ma vie fut sauve je ne sais par quel miracle et puis mon arrivée au conseil quelques mois plus tard, mes fonctions de connétable puis juge, la connaissance de nouvelles personnes et surtout la rencontre avec Oli, sa déclaration un soir de février, notre rapprochement, laveu de mes sentiments à son égard De penser à tout cela un sourire sesquissait sur mon visage. Je me souvenais de tout comme si cela avait été hier
Et puis le temps passait et pour lui je quittais tout, ma vie, mon époux et ce sans regret aucun. Quelques mois plus tard et me voilà comtesse dure période que voilà mais pour le Béarn jaurai tout essayé, mesme de le sortir des griffes du Lion.. mais en vain, le temps me manquait de repenser à cet instant aussi à sa demande en mariage si inattendue, moment magique, des plus beaux je nen revenais pas et cest avec une joie immense, avec tout lamour que je lui porte que jai accepté oui mon vu, mon souhait, mon rêve le plus cher est de devenir sienne mais là brusque retour au moment présent et de repenser à son départ de ce soir et de cette tentative d'entrer dans la capitale sans se faire prendre.
Jouvrais les yeux et masseyais dans le lit de fortune cette nuit je risquais de le perdre. Me relevant, prenant mes armes que ne je ne quittais jamais, je me dirigeais bien emmitouflée vers la route qui mène sur Aix le jour à lest très au loin commençait à poindre.
Cest ainsi que la peur au ventre je faisais les cents pas que cest-il passé cette nuit ? a-t-il réussit ? de tout mon cur je lespérais mais cette crainte qui ne me quittait pas...
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Ramenée à bout de force au campement et après avoir donné quelques instructions pour me soigner et parer au plus urgent pour Labretagne et Lune, après avoir repris quelques peu des forces je réussissais tant bien que mal à recoudre ma plaie. Il n'y avait fort heureusement que la chair qui avait été malmenée et quelques points de suture plus tard, serrant les dents je m'occupais comme je pouvais des blessés qui arrivaient.
Dans la nuit du 23 au 24 ce fut au tour de Sepro de rejoindre le rang des blessés, lui aussi était mal au point et là encore je faisais ce que je pouvais, mais une fièvre s'emparait de lui, et il délirait. Je ne pouvais pas le laisser ainsi et c'est durant de nombreuses heures en relayant Kessy que je m'attardais à son chevet pour faire baisser cette fichue température.
Peu de temps à penser et réfléchir durant ces deux derniers jours, peu de temps à songer à ma blessure qui pourtant n'avait de cesse de me lancer, pas le temps, pas le choix, il y avait pire que moi et il fallait les secourir...
Pourtant mardi 26 au soir alors que j'étais encore et toujours auprès des blessés, Oli me prenait à l'écart pour m'informer d'une nouvelle. Lui que la chance n'avait pas quitté depuis notre arrivée en Provence, revenait d'une énième et longue réunion et ce qu'il m'apprenait ne m'enchantais guère.
« On ma laissé le choix » quil mavait dit « et jai fait mon choix je dois tenter ». En effet son choix ne métonnait mesme pas. Je savais très bien quentre le sédentarisme et laction son choix serait vite fait et pourtant mesme si sa décision nétait pas une surprise, de savoir quà trois, lui, Marie et Kessy . Que de savoir quils allaient tenter dentrer dans Aix, me faisait peur. Mission suicide étaient les mots auxquels je pensais, mais je gardais cette peur grandissante au fond de moi, je lempêchais de remonter et de donner quelque signe que ce soit.. bien au contraire, je lui avais dit que tout se passerait bien, quau pire des cas je serai là pour le soigner, que sil arrivait à passer je le rejoindrai sur Aix dès que possible Oui je lui avais dit tout cela alors que tout en moi me criait de lui dire de ne pas y aller, que tout en moi me hurlait, il risque sa vie ne le laisse pas faire.. Non je navais pas le droit de lui montrer mon angoisse, je ne voulais surtout pas quil parte me sachant dans cet état .. et quelques minutes plus tard, à peine le temps davoir pu passer quelques instants avec lui, de lembrasser et de me serrer encore un peu dans ses bras, il sortait de linfirmerie pour sa « mission »
Je le regardais sortir, les larmes aux bords des yeux et de murmurer « QuAristote te protège mon amour », de souffler un bon coup et de retourner vers les blessés.
La nuit quant à elle au niveau des blessés était calme, deux jours quil ny avait plus eu de combats et chacun se remettait plus ou moins vite malgré quelques cas encore bien lourd et dont il fallait avoir une surveillance accrue, les tours de garde à linfirmerie étaient rodés, permettant ainsi à chacun de se reposer un peu.
Retournant à notre tente, je mallongeais, tentant de trouver le sommeil mais une fois de plus rien ny faisait. La seule nuit où javais pu dormir et me reposer un peu était celle passée dans ses bras, celle de la trêve dominicale. Mais ce soir . Une fois de plus, une fois encore, rien à faire. Je me demandais dailleurs comment jarrivais à tenir depuis tant et tant de jours. Somnoler un peu par ci et par là, la blessure qui mettait plus de temps à guérir par manque de repos et qui me faisait encore terriblement souffrir, garder ses craintes et ses peurs au fond de soi Forte je me devais destre forte, je navais pas le droit de craquer surtout pas.
Les heures ségrainaient alors que je navais toujours pas réussit à fermer lil, inquiète et dans lattente surtout de savoir si cette mission avait réussit ou pas. Je passais ainsi mon temps à penser et repenser à ma vie revoyant mon arrivée en Béarn avec les enfants. Ma main gauche instinctivement effleurait ma peau déjà meurtris sur mon flanc gauche, et de me souvenir de ce brigand qui avait voulu me tuer parce que je lui tenais teste, de la perte du bébé que cela avait engendré et dont ma vie fut sauve je ne sais par quel miracle et puis mon arrivée au conseil quelques mois plus tard, mes fonctions de connétable puis juge, la connaissance de nouvelles personnes et surtout la rencontre avec Oli, sa déclaration un soir de février, notre rapprochement, laveu de mes sentiments à son égard De penser à tout cela un sourire sesquissait sur mon visage. Je me souvenais de tout comme si cela avait été hier
Et puis le temps passait et pour lui je quittais tout, ma vie, mon époux et ce sans regret aucun. Quelques mois plus tard et me voilà comtesse dure période que voilà mais pour le Béarn jaurai tout essayé, mesme de le sortir des griffes du Lion.. mais en vain, le temps me manquait de repenser à cet instant aussi à sa demande en mariage si inattendue, moment magique, des plus beaux je nen revenais pas et cest avec une joie immense, avec tout lamour que je lui porte que jai accepté oui mon vu, mon souhait, mon rêve le plus cher est de devenir sienne mais là brusque retour au moment présent et de repenser à son départ de ce soir et de cette tentative d'entrer dans la capitale sans se faire prendre.
Jouvrais les yeux et masseyais dans le lit de fortune cette nuit je risquais de le perdre. Me relevant, prenant mes armes que ne je ne quittais jamais, je me dirigeais bien emmitouflée vers la route qui mène sur Aix le jour à lest très au loin commençait à poindre.
Cest ainsi que la peur au ventre je faisais les cents pas que cest-il passé cette nuit ? a-t-il réussit ? de tout mon cur je lespérais mais cette crainte qui ne me quittait pas...
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