Daemon
[Ville d'Aix quelques heures avant l'attaque...]
Le seigneur de Ceyreste semblait tendu, les ordres avaient été clair, prendre le château et dévoiler au grand jour son véritable visage. Celui des traîtres, des profiteurs, des opportunistes, peut être un peu de tout cela à la fois. Trahir sa suzeraine qui l'avait soutenu, comprendrait-elle son geste ? Et à mesure que les heures filaient, il restait seul dans ce bureau désormais devenu trop étroit pour lui. Toutes les excuses pour différer l'attaque semblaient êtres séduisantes mais alors qu'il allait céder, perdant tout espoir de vaincre, il se rappela ses propres paroles :
Avant que sonne le glas des derniers jours de janvier le castel tombera...
Son fidèle page vint finalement briser le silence du lieu en annonçant que les instances au pouvoir trop occupées à s'enquerrir des mouvements ennemis en avait oublié de surveiller les défenses intérieures. La milice n'avait pas été levé et cela semblait être le signe que le Très Haut laissait à ses enfants toutes latitudes pour commettre les pires folies.
Ce soir sera un grand soir, cela fait des jours, des semaines que j'attends de sortir l'illustre du castel et ordre a été donné pour l'assaut. Soit nous passons soit nous mourrons et quand bien même on l'emporterait, nos amis, nos connaissances, nous haïrons !
Je ne sais si je fais le bon choix en posant un genou à terre pour obtenir la paix mais je ne peux plus faire semblant...
La Provence, l'Empire, la France, le Marquisat, tout se mélangeait dans sa tête, il avait pourtant préparé son entourage, quelques mots, une allusion, une boutade alors qu'il ne faisait plus aucun doute que déçu par l'ancien système Daemon rallierait l'Empire tant décrié pour aider son comté. Quelle ironie d'en arriver là, de ne pas être capable d'obéir bien sagement, comme sa vie aurait été plus facile sans tant de considérations et d'idéaux.
Ses ennemis ne verraient en son geste qu'une honteuse trahison, nul cri du coeur à l'agonie, le jeune noble n'avait rien d'une victime de toute, il avait tranché.
Ils vont vous prendre pour un vendu, il est encore temps de vous abstenir et garder pour vous vos tourments, vous aller perdre bien plus que vous ne gagnerez...
L'homme dressé devant lui ne prenait la peine d'enrober ses mots de cette douceur sucrée que peut avoir le miel, il lachait là une vérité que son maître subirait dès le lendemain.
Trop tard, il me faut convaincre les provençaux qu'on peut arrêter cette guerre et je l'avoue, l'envie personnelle de voir tomber l'hystérique, ses niaiseries me font vomir alors que dans l'ombre elle est pareille à la pire des sorcières.
Rien de ce qui aurait pu être dit ne parviendrait à faire changer d'avis le futur félon. Epée, brandit, armure harnachée, il était fin prêt pour le combat qui déciderait de son existence...
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Le seigneur de Ceyreste semblait tendu, les ordres avaient été clair, prendre le château et dévoiler au grand jour son véritable visage. Celui des traîtres, des profiteurs, des opportunistes, peut être un peu de tout cela à la fois. Trahir sa suzeraine qui l'avait soutenu, comprendrait-elle son geste ? Et à mesure que les heures filaient, il restait seul dans ce bureau désormais devenu trop étroit pour lui. Toutes les excuses pour différer l'attaque semblaient êtres séduisantes mais alors qu'il allait céder, perdant tout espoir de vaincre, il se rappela ses propres paroles :
Avant que sonne le glas des derniers jours de janvier le castel tombera...
Son fidèle page vint finalement briser le silence du lieu en annonçant que les instances au pouvoir trop occupées à s'enquerrir des mouvements ennemis en avait oublié de surveiller les défenses intérieures. La milice n'avait pas été levé et cela semblait être le signe que le Très Haut laissait à ses enfants toutes latitudes pour commettre les pires folies.
Ce soir sera un grand soir, cela fait des jours, des semaines que j'attends de sortir l'illustre du castel et ordre a été donné pour l'assaut. Soit nous passons soit nous mourrons et quand bien même on l'emporterait, nos amis, nos connaissances, nous haïrons !
Je ne sais si je fais le bon choix en posant un genou à terre pour obtenir la paix mais je ne peux plus faire semblant...
La Provence, l'Empire, la France, le Marquisat, tout se mélangeait dans sa tête, il avait pourtant préparé son entourage, quelques mots, une allusion, une boutade alors qu'il ne faisait plus aucun doute que déçu par l'ancien système Daemon rallierait l'Empire tant décrié pour aider son comté. Quelle ironie d'en arriver là, de ne pas être capable d'obéir bien sagement, comme sa vie aurait été plus facile sans tant de considérations et d'idéaux.
Ses ennemis ne verraient en son geste qu'une honteuse trahison, nul cri du coeur à l'agonie, le jeune noble n'avait rien d'une victime de toute, il avait tranché.
Ils vont vous prendre pour un vendu, il est encore temps de vous abstenir et garder pour vous vos tourments, vous aller perdre bien plus que vous ne gagnerez...
L'homme dressé devant lui ne prenait la peine d'enrober ses mots de cette douceur sucrée que peut avoir le miel, il lachait là une vérité que son maître subirait dès le lendemain.
Trop tard, il me faut convaincre les provençaux qu'on peut arrêter cette guerre et je l'avoue, l'envie personnelle de voir tomber l'hystérique, ses niaiseries me font vomir alors que dans l'ombre elle est pareille à la pire des sorcières.
Rien de ce qui aurait pu être dit ne parviendrait à faire changer d'avis le futur félon. Epée, brandit, armure harnachée, il était fin prêt pour le combat qui déciderait de son existence...
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