Maeve.
Depuis le temps... elle aura parcouru du chemin la Flamme, avant d'enfin envisager de rencontrer son maitre d'armes. La première fois qu'on lui avait proposé de lui apprendre les armes, elle avait huit ans, se remettait à peine de son agression, et sa mère avait dit que ça attendrait un peu.
Maeve s'était alors contentée du tir à l'arc, art qu'elle avait perfectionné jusqu'à y devenir excellente. Et puis était partie pour la Lorraine. Livrée à elle-même, Leandre étant très occupé à l'époque, elle avait perfectionné encore sa technique, puis avait postulé à l'Ost lorrain. Là-bas, elle avait surtout ... bah tiré à l'arc, pratiqué l'équitation, et appris les bases de la balistique. Mais toujours ni dague ni épée en vue...
C'est à Vaudémont qu'elle avait reçu la missive d'Eusaias, au milieu des malles qu'elle préparait pour son retour. Un pli dans lequel il lui demandait de rentrer, lui annonçant qu'il avait trouvé pour elle un maitre d'armes autre que lui-même, un bon... Intriguée, elle avait pris la route, ne prévenant que le jeune Cassian, qu'elle n'avait même pas rencontré alors.
Plus vieille, plus sage, elle avait d'abord gagné la Franche-comté, et son lot de souvenirs sombres. Trois baffes, du sang, des plongeons... - entre l'annonce de la mort de Zelda et les retrouvailles avec Soeli- ce qui avait d'autant plus renforcé la conviction de la rouquine qu'il lui fallait rentrer chez elle...
Majeure désormais, grandie, mûrie, elle avait retrouvé avec plaisir et déconvenues famille et entourage... Un tas de nouvelles têtes, de Cassian à Alycianne, une Nore changée en fashion victim, Marie qui sourit de nouveau, et surtout, surtout... ses parents réunis ! Tant de choses qu'elle aurait aimé partager avec son chevalier...
Mais s'il l'a bien suivie dans son retour à la maison, il se fait pourtant bien rare à l'heure des confidences et du partage d'émotions. Ainsi soit-il... Elle s'est concentrée sur elle-même.
Voyage en Limousin de nouveau, retour avec un nouvel écu, de nouvelles terres à gérer, la demoiselle est devenue Dame, souvenir étrange d'une journée forte en souvenirs...
Bourgogne la revoilà ! Et forte de ses expériences, prête à enfin attaquer sa vie de femme, la jeune Maeve se met, à peine rentrée, en quête de son futur maitre d'armes. Perchée sur son cadeau d'anoblissement, à savoir un hongre alezan brulé de quelques années, doté d'une liste et de deux balzanes, avantageusement nommé Fernand, elle parcourt donc les quelques lieues qui la sépare du campement de l'armée de son futur maitre d'armes, dont elle n'a eu au final que quelques échos.
Vassal du triduc, l'Infâme de Bourgogne, frère d'Eusaias... Elle attend beaucoup de Snell. Ce matin, elle a même fait l'effort d'enfiler une tenue de circonstance : des braies d'un cuir aussi noir que ses bottes -même si celles-ci portent des marques évidentes d'éraflures, l'orteil qui commence même à forcer un peu le bout, depuis le temps qu'elle les porte- une chemise de laine noire, un doublet de cuir bouilli, rouge sang, aux couleurs de son nouveau blason.
La tignasse rousse a été pour une fois disciplinée à coups de brosse douloureux, jusqu'à parvenir à les nouer dans la barrette au serpent d'argent offerte par une Féline. Quelques boucles qui retombent sur la joue droite, afin de masquer la balafre qui la traverse. Sur sa cuisse, la dague offerte par sa mère. A la hanche, une épée vieillie qu'elle a trouvé dans la salle d'entrainement de la demeure familiale.
Intimidée bien que faisant la fière, elle arrive enfin en vue des premières tentes. Quelques gardes qui semblent discutailler le bout de gras alors qu'elle approche, attirant par là les sourires narquois. Que fait donc une jeune dame de quatorze ans à peine sonnés à l'orée d'un campement militaire ? Tâchant de rester digne et droite, Maeve consent un sourire un peu forcé, heureusement le rouge de ses pommettes peut être imputé au froid qui règne en ce matin de janvier.
Hola la garde ! Est-ce bien ici que je peux trouver Snell, seigneur de Moulins-Engilbert ?
- Oui m'zelle même si on s'demande qu'est-c'qu'vous pouvez bien lui vouloir !
Faisant fi des ricanements qu'elle sent sourdre dans leurs propos, elle enchaine...
Veuillez m'y conduite, ou lui annoncer que Maeve Alterac, fille de Marie-Alice Alterac, est présente afin d'endosser sa fonction d'écuyère.
Elle n'a pas énuméré son titre, ni ceux de sa mère. Elle n'est pas là pour pavaner, mais pour se mettre au service d'un des grands bourguignons et d'un combattant.
- euh oui m'zelle Alterac, tout d'suite...
Et un des deux de détaler, la plantant là face à l'autre qui se dandine. Décidée à rester à cheval, elle attend donc. A quoi peut-il bien ressembler son maitre d'armes ? Grand, beau, brun, élancé, jeune et élégant ? Ou vieux, barbu, ventripotent et vulgaire ? Oui, oui, des questions plus que légitimes pour une jeune fille. Si, si. Comment ça les armes ? Oui, bah des fois, Maeve, elle pense à autre chose que sa future collection de goupillons et autres morgenstars... c'est comme ça.
_________________
Au revoir, Fab.
Maeve s'était alors contentée du tir à l'arc, art qu'elle avait perfectionné jusqu'à y devenir excellente. Et puis était partie pour la Lorraine. Livrée à elle-même, Leandre étant très occupé à l'époque, elle avait perfectionné encore sa technique, puis avait postulé à l'Ost lorrain. Là-bas, elle avait surtout ... bah tiré à l'arc, pratiqué l'équitation, et appris les bases de la balistique. Mais toujours ni dague ni épée en vue...
C'est à Vaudémont qu'elle avait reçu la missive d'Eusaias, au milieu des malles qu'elle préparait pour son retour. Un pli dans lequel il lui demandait de rentrer, lui annonçant qu'il avait trouvé pour elle un maitre d'armes autre que lui-même, un bon... Intriguée, elle avait pris la route, ne prévenant que le jeune Cassian, qu'elle n'avait même pas rencontré alors.
Plus vieille, plus sage, elle avait d'abord gagné la Franche-comté, et son lot de souvenirs sombres. Trois baffes, du sang, des plongeons... - entre l'annonce de la mort de Zelda et les retrouvailles avec Soeli- ce qui avait d'autant plus renforcé la conviction de la rouquine qu'il lui fallait rentrer chez elle...
Majeure désormais, grandie, mûrie, elle avait retrouvé avec plaisir et déconvenues famille et entourage... Un tas de nouvelles têtes, de Cassian à Alycianne, une Nore changée en fashion victim, Marie qui sourit de nouveau, et surtout, surtout... ses parents réunis ! Tant de choses qu'elle aurait aimé partager avec son chevalier...
Mais s'il l'a bien suivie dans son retour à la maison, il se fait pourtant bien rare à l'heure des confidences et du partage d'émotions. Ainsi soit-il... Elle s'est concentrée sur elle-même.
Voyage en Limousin de nouveau, retour avec un nouvel écu, de nouvelles terres à gérer, la demoiselle est devenue Dame, souvenir étrange d'une journée forte en souvenirs...
Bourgogne la revoilà ! Et forte de ses expériences, prête à enfin attaquer sa vie de femme, la jeune Maeve se met, à peine rentrée, en quête de son futur maitre d'armes. Perchée sur son cadeau d'anoblissement, à savoir un hongre alezan brulé de quelques années, doté d'une liste et de deux balzanes, avantageusement nommé Fernand, elle parcourt donc les quelques lieues qui la sépare du campement de l'armée de son futur maitre d'armes, dont elle n'a eu au final que quelques échos.
Vassal du triduc, l'Infâme de Bourgogne, frère d'Eusaias... Elle attend beaucoup de Snell. Ce matin, elle a même fait l'effort d'enfiler une tenue de circonstance : des braies d'un cuir aussi noir que ses bottes -même si celles-ci portent des marques évidentes d'éraflures, l'orteil qui commence même à forcer un peu le bout, depuis le temps qu'elle les porte- une chemise de laine noire, un doublet de cuir bouilli, rouge sang, aux couleurs de son nouveau blason.
La tignasse rousse a été pour une fois disciplinée à coups de brosse douloureux, jusqu'à parvenir à les nouer dans la barrette au serpent d'argent offerte par une Féline. Quelques boucles qui retombent sur la joue droite, afin de masquer la balafre qui la traverse. Sur sa cuisse, la dague offerte par sa mère. A la hanche, une épée vieillie qu'elle a trouvé dans la salle d'entrainement de la demeure familiale.
Intimidée bien que faisant la fière, elle arrive enfin en vue des premières tentes. Quelques gardes qui semblent discutailler le bout de gras alors qu'elle approche, attirant par là les sourires narquois. Que fait donc une jeune dame de quatorze ans à peine sonnés à l'orée d'un campement militaire ? Tâchant de rester digne et droite, Maeve consent un sourire un peu forcé, heureusement le rouge de ses pommettes peut être imputé au froid qui règne en ce matin de janvier.
Hola la garde ! Est-ce bien ici que je peux trouver Snell, seigneur de Moulins-Engilbert ?
- Oui m'zelle même si on s'demande qu'est-c'qu'vous pouvez bien lui vouloir !
Faisant fi des ricanements qu'elle sent sourdre dans leurs propos, elle enchaine...
Veuillez m'y conduite, ou lui annoncer que Maeve Alterac, fille de Marie-Alice Alterac, est présente afin d'endosser sa fonction d'écuyère.
Elle n'a pas énuméré son titre, ni ceux de sa mère. Elle n'est pas là pour pavaner, mais pour se mettre au service d'un des grands bourguignons et d'un combattant.
- euh oui m'zelle Alterac, tout d'suite...
Et un des deux de détaler, la plantant là face à l'autre qui se dandine. Décidée à rester à cheval, elle attend donc. A quoi peut-il bien ressembler son maitre d'armes ? Grand, beau, brun, élancé, jeune et élégant ? Ou vieux, barbu, ventripotent et vulgaire ? Oui, oui, des questions plus que légitimes pour une jeune fille. Si, si. Comment ça les armes ? Oui, bah des fois, Maeve, elle pense à autre chose que sa future collection de goupillons et autres morgenstars... c'est comme ça.
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Au revoir, Fab.