Beeky
Beeky se tenoit séant en la bibliothèque de son hostel rémois et sen venoit juste de refermer un livre traictant de lhommage. Louvrage estoit cousu par paquets de dix feuillets de parchemins manuscrits et enluminés, le tout relié dun cuir de belle qualité. Toutes les foys que la vicomtese devoit satisfaire à ses obligations vassaliques, elle se plaisoit à le relire.
La foy dernière, Attigny estoit en voyage à Rome, au simple faict que la messe de Noël y estoit plus courue mais pour lheure, un mechant refroidissement la forçoit à demeurer recluse en lHostel de la Veuve. La dame nen concevoit poinct amer grief car elle goustoit grandement le confort de la bastisse de feu son espoux. Le Seigneur de la Veuve avoit faict là un investissement des plus heureux lorsquil avoit changé dappartements en la capitale champenoise. Cela remontoit à une fameuse affaire quy fict grand bruit dans les années 1455. La dame de Nesles avoit mandé à changer de demeure seigneuriale, ne se sentant plus en sauveté en un lieu où son promis fut malmené par des « chauffeurs » résolus aux pires vilenies.
Adoncques, Beeky avoit jeté son devolu sur un hostel particulier sis en Place de Reims. A dextre la cathedrale, à senestre le castel de Reims, le tout à quelques pas de marche. Mesme sy Ricoh dApperault faisoit tousjours la grimace à lascher ses ecus, la fortune colossale de ce dernier luy permettoit les plus extravagantes fantaisies pour combler sa promise. Adoncques, la vente fut conclue devant notaire, à un prix négocié par moitié...
Au dehors, la pluie frappoit avec force les vitraux des fenestraux et de belles grosses busches de chesne noueux flamboient en la colossale cheminée. Une doulce chaleur se diffusoit ainsy en la pièce confortable dont les murs estoient couverts de rayonnages. Attigny sinstalla à son bureau, repoussa du plat de la main les parchemins quy le paroient dun grand desordre et sattacha à la redaction de sa missive.
Le silence régnoit en la pièce et la plume doie, taillée de dextre façon, se mit à gratter le velin. Pleins et déliés avoient chascun leur son daccroche sur le parchemin texturé et la main quy tenoit la plume se deplaçoit plus ou moins prestement. Elle y couchoit une escriture gracile, tracée à lencre brune et dont le bruit habitoit soudain la bibliothèque. Les inflexions de la plume varioient en fonction de la pression que la vicomtesse exerçoit sur icelle-cy, laquelle refletant du poids quelle donnoit aux mots.
Lorsque le pli fut achevé, la vicomtesse reposa sa plume près de lescritoire, reboucha son encrier et jeta quelques grains fins afin de secher lencre plus prestement. Elle apposa ensuite son scel de gueules ogival pour cacheter sa missive et plus tard, elle la feroit porter à destination, par un messager de confiance, probablement un membre de sa Maison.
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La foy dernière, Attigny estoit en voyage à Rome, au simple faict que la messe de Noël y estoit plus courue mais pour lheure, un mechant refroidissement la forçoit à demeurer recluse en lHostel de la Veuve. La dame nen concevoit poinct amer grief car elle goustoit grandement le confort de la bastisse de feu son espoux. Le Seigneur de la Veuve avoit faict là un investissement des plus heureux lorsquil avoit changé dappartements en la capitale champenoise. Cela remontoit à une fameuse affaire quy fict grand bruit dans les années 1455. La dame de Nesles avoit mandé à changer de demeure seigneuriale, ne se sentant plus en sauveté en un lieu où son promis fut malmené par des « chauffeurs » résolus aux pires vilenies.
Adoncques, Beeky avoit jeté son devolu sur un hostel particulier sis en Place de Reims. A dextre la cathedrale, à senestre le castel de Reims, le tout à quelques pas de marche. Mesme sy Ricoh dApperault faisoit tousjours la grimace à lascher ses ecus, la fortune colossale de ce dernier luy permettoit les plus extravagantes fantaisies pour combler sa promise. Adoncques, la vente fut conclue devant notaire, à un prix négocié par moitié...
Au dehors, la pluie frappoit avec force les vitraux des fenestraux et de belles grosses busches de chesne noueux flamboient en la colossale cheminée. Une doulce chaleur se diffusoit ainsy en la pièce confortable dont les murs estoient couverts de rayonnages. Attigny sinstalla à son bureau, repoussa du plat de la main les parchemins quy le paroient dun grand desordre et sattacha à la redaction de sa missive.
Le silence régnoit en la pièce et la plume doie, taillée de dextre façon, se mit à gratter le velin. Pleins et déliés avoient chascun leur son daccroche sur le parchemin texturé et la main quy tenoit la plume se deplaçoit plus ou moins prestement. Elle y couchoit une escriture gracile, tracée à lencre brune et dont le bruit habitoit soudain la bibliothèque. Les inflexions de la plume varioient en fonction de la pression que la vicomtesse exerçoit sur icelle-cy, laquelle refletant du poids quelle donnoit aux mots.
Lorsque le pli fut achevé, la vicomtesse reposa sa plume près de lescritoire, reboucha son encrier et jeta quelques grains fins afin de secher lencre plus prestement. Elle apposa ensuite son scel de gueules ogival pour cacheter sa missive et plus tard, elle la feroit porter à destination, par un messager de confiance, probablement un membre de sa Maison.
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