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[RP] La Reine anatomique

Jacquot
RP sera ouvert à tous un peu plus tard, lorsqu'il se sera développé et où d'autres persos pourront entrer en jeu. Ma boite à MP reste tout de même ouverte


La nuit était sans odeur, sans couleur, sans douceur. Encore une soirée passée à méditer, à tenter de comprendre l’incompréhensible, à vouloir rechercher le tout qui ne pouvait se trouver par la simple réflexion.

Il n’y avait plus rien de promettant à cette heure-ci, sauf peut-être aller prendre une tasse de thé chez Babette. Les curieux souvenirs des semaines passées chez elle, où le prix était dérisoire, mais la chaleur incalculable, virevoltaient dans la caboche du Jacquot.

Longeant certains murs, la tête dans une capuche de fortune, il arriva devant la porte et y frappa trois petits coups. La vieille Babette était un peu dure de la feuille et Jacquot commençait à avoir l’habitude. Il avait acquis une confiance réciproque avec la vieille et il finit par entrer, sans attendre la réponse.

Se frottant les mains, relevant la capuche de sa tête, il resta un moment debout, attendant que ses yeux s’habituent à la demi-pénombre qui contrastait avec la nuit d’encre du dehors.

Inspirant profondément, il s’attendit à voir surgir la vieille d’un coin de l’auberge.

Rien.

Il attendit encore et fit un peu de bruit en faisant racler un tabouret. La timidité du Jacquot l’avait peu à peu quitter depuis le jour où il était arriver à Pau. Il se sentait confiant, sur de lui, un homme, quoi. Un profond malaise l’envahissait pourtant en cet instant. Une chose ne tournait pas rond.

Une puanteur vint s’installer peu à peu dans ses narines, une odeur de cadavre fermenté, comme lorsque le canasson du père creva de maladie, putréfié de l’intérieur par les asticots.
Un dégout envahi le Jacquot, pas une peur, non, la répugnance fut sa première sensation.
Piqué au vif, manquant de vomir, hoquetant, il se força à avancer vers l’escalier qui descendait à la cave…
--.babette.


Tournant autour de la table se trouvant au centre de la pièce éclairée par des simples bougies, la vieille s’arrêta devant une cuvette en bois emplit d’eau, et y laissa tremper ses mains.
Puis, regardant autour d’elle, elle prit lentement un étrange couteau courbé. Elle médita étrangement, un moment, perdu dans une réflexion infime. Clignant l’œil gauche, elle retrouva le cours de la réalité.

Prenant un petit sachet de lavande de dessous sa cape, elle se le passa sous le nez, en reniflant bruyamment. L’odeur l’indisposait peu, mais le doux parfum de lavande lui permettait de garder les idées claires.

Jetant un dernier regard vers le livre posé sur le petit tabouret, dans un recoin de la pièce, elle pris une profonde inspiration. C’était la deuxième fois qu’elle franchissait le pas depuis qu’Il était arrivé, il y a peu dans son auberge. Il lui avait expliqué, donné la curiosité d’essaye elle-même.

Il était repartit comme il était venu, sans rien demander. Un voyageur comme un autre en apparence, comme tant d’autre. Et pourtant cette soirée d’hiver, elle s’en souviendrait toujours. Vieille, elle ne sentait plus, elle avait arrêté de trembler, ses mains était redevenu sur, comme du temps où elle s’occupait de Jeannot, lorsqu’il expirait ses derniers souffles.

Son regard se posa doucement vers le centre de la pièce où trônait une longue table de bois. Autour divers objets qu’elle avait parfois elle-même fabriquer, bricoler, parfois acheter au rabais sur le marché.

Elle plissa ses petits yeux ridés et s’avança délicatement vers la table. Elle marmonna des paroles indistinctes de sa voix frêle, remis le sachet de lavande sous sa cape et se décida enfin à débuter.

Tout était prêt, sa tête parfaitement claire garderait tout ce qu’elle verrait, observerait. Rien ne la dérangerait, l’auberge étant vide, l’heure tardive.

Pour la deuxième fois, elle allait le faire…
Jacquot
Plus il avançait, plus il se disait qu’il allait à l’encontre de problèmes L’odeur commençait à lui piquer les yeux, et des larmes commençaient à couler le long de sa joue. Il n’y avait pas tant de marches que ça pour descendre à la cave, mais chacune d’entre elle coutait à Jacquot un grand effort.

Parvenu au bas de l’escalier, il chercha à tâtons la torche que la vieille déposait toujours sur la petite table directement à droite.

Rien.

Jacquot continua d’avancer dans le noir, les bras devant lui, et n’ayant pour repère que ses souvenirs. Il était venu en effet, plusieurs fois, pour aider la vieille à transbahuter les futs jusqu’en haut.

Lorsqu’il trouva enfin la porte de la cave, il la poussa doucement, son autre main sur son nez, cherchant à couvrir de sa propre odeur la puanteur des lieux. Il avait l’esprit vide, ne voulant qu’un peu de clarté. Ses premiers pas dans la cave effectués, il chercha du regard un brin de lumière. La vieille avait laissé une bougie allumée sur l’un des coffres emplit de victuailles. Jacquot se gratta la tête et la pris entre ses doigts.

Une nouvelle fois, rien n’était anormal, si ce n’est cette puanteur.

Jacquot fit le tour de la cave, cherchant réponse à sa question. Elle était constituée de plusieurs pièces. Jacquot n’avait jamais eu l’envie ou l’intérêt de demander à la vieille ce qu’il y avait dans les autres parties du sous-sol. Il se contentait de l’aider, et c’était tout aussi bien comme ça.

Il plissa les yeux, pinça les lèvres, se retournant, cherchant d’où pouvait venir l’odeur. A l’instinct, il se dirigea vers la porte à sa gauche, une porte massive grande et austère.
Du bout du pied, il l’a poussa, et dans un léger grincement elle s’ouvrit sur un petit couloir. Des lueurs de torches, dessinaient des contours d’ombre sur les murs.

Jacquot s’avança sans prudence, sans un regard derrière lui…
Lorsqu’il parvint tout à fait dans la pièce, le spectacle qui s’y déroulait lui fit oublier la puanteur et le gout de vomi qu’il avait dans la bouche. Ses yeux s’agrandir et sa bouche s’ouvrit…
--.babette.


Elle y prenait finalement un certain plaisir. Pas un plaisir malsain, ça non, grand Dieu. Elle aimait surtout l’ordre, la précision , et la concentration que cela demandait. Un plaisir un peu maniaque, elle s’en doutait.

Continuant son affaire, les yeux rivés sur son carnet de vieux papiers reliés par un simple bout de ficelle, elle dessinait lentement et écrivait soigneusement une légende sur le coté.
Confortablement assise, elle contempla finalement la table.

Elle poussa un soupire de satisfaction. Il y en avait un peu partout, mais chaque élément avait sa place. Elle en garderait surement certains.

Elle se leva, pris appui sur le mur, et se résigna à ranger. Tout avait une fin. Mais la prochaine fois était pour bientôt. Il lui manquait certaines choses encore. Ensuite, elle pourrait passer à la deuxième phase… Celle qui prendrait le plus temps, mais aussi la plus intéressante.

Elle commença par rassembler les ustensiles, et les lava avec grand soin. L’eau de la première écuelle fut très vite teintée, t elle passe à la seconde. Lorsque les outils furent tous propres, elle les rangea dans leurs chiffons plans, qu’elle déposa ensuite dans une besace en cuir.

Le plus gros l’attendait.

Elle contempla la table et fit un sourire.
Jacquot
Il contemplait la table, une moue de surprise, d’étonnement. Il leva la tête vers la vieille Babette. Enfin, vieille, non elle n’avait plus l’air âgée, elle était comme neuve, transfigurée. Comme si une brise de fraiche jeunesse lui était passée sur son cœur.

Le regard des Jacquot fit le tour de la pièce, et il se rendit compte qu’il se trouvait dans un chaos organisé. Chaque pièce, chaque chose avait d’une certaine façon avait sa place. Ses yeux se posèrent enfin de nouveau sur la table. Le choc qui avait été son premier sentiment fut place à la gêne, celle d’être au mauvais endroit au mauvais moment.

Il ne détacha pas les yeux de la table. Il ne pouvait pas, même l’odeur ne lui faisait plus rien. Il venait d’en prendre un coup, une sorte de vieillesse accélérée.

Et puis vint le moment des questions, de la curiosité. Ne pouvant se résoudre à ce que la vieille soit ce que le premier venu aurait pensé, il s’approcha de la table, laissant le dégout de côté.

Il planta ses yeux dans ceux de Babette…

Puis ils tombèrent lentement sur….
--.babette.


Le corps. Elle n’avait pas levé les yeux du cadavre ouvert avec précision de bas en haut, les entrailles à l’air libre, certaines posées sur un coté de la table. Le cœur lui se trouvait déjà dans une grand bocal en verre, de même que les globes oculaires. Ils reposaient dans un liquide transparent, qui laissait tout le loisir de les observer, ou de se faire observer. Au choix.

Des bandes de tissus tachées de sang jonchaient le sol, contrastant avec la pâleur du cadavre.

Elle avait entendu Jacquot arrivé et finalement elle n’était pas surprise. Elle l’avait sentit. Elle releva la tête des entrailles, et sourit. Elle laissa le Jacquot contempler son œuvre de ses dernières heures.
Elle ne pensait pas à lui cacher quelque chose, de toutes façons il était bien trop tard. Sans doute il comprendrait. Elle lui expliquerait, avec soin.
Il allait devenir bien plus que le petit Jacquot qu’elle avait accueilli, lors d’une soirée d’hiver. Oui, elle en ferait son disciple, comme elle-même l’avait été, il y a peu.

Le premiers pas seront difficiles, bien sur, mais elle trouverait les mots.

Elle reprit ses esprits, et tendit une main vers Jacquot. Elle devait finir son affaire, mais ça attendrait.

Il y avait plus important….
Jacquot
Il leva les yeux du cadavre avec difficulté, déglutit et observa la main tendu de la vieille. Juste la main. La regarder dans les yeux, ceci fut été trop dur en l’instant présent. Ces doigts si frêle il y a quelques jours, avaient acquis l’expérience, l‘harmonie d’une fraicheur expérimentée. Rien ne laissait transparaitre de la récente veuve qu’il avait connue. Non rien.

Lentement sa main se leva, puis son bras se raidit vers la vieille. D’un coup sec, il attrapa le poignet de la vieille avec violence. Ce n’était pas lui, son esprit qui agissait, mais la mécanique des choses, le plus profond de ses entrailles. La fin du radius émit un léger son, créant une onde qui vint se propager dans le bras du Jacquot, qui remonta le long de ses nerfs pour finalement atteindre le cordon médullaire.

Ses paupières se refermèrent le temps de sentir l’émotion travaillée par ses synapses. Une chaleur s’engouffra à travers ses poumons qui se ramifia en de multiple point. La réalité l’avait quitté, une sorte de bien être et de fusion avec ce qu’il l’entourait, le laissa ainsi plusieurs minutes sans que le temps et le mouvement n’est d’atteinte sur cette harmonie.

Lorsque ses iris puissent enfin capter de nouveau la somme des photons de la pièce, il vit la vieille lui sourire, étrangement, un sourire de bienveillance, de réconfort. La table avait une toute autre allure que lorsque cette émotion l’avait envahit.

Une voix se fit entendre, une voix douce et onctueuse.
--.babette.


Elle savait ce que Jacquot était en train de traversé, quelque chose d’indescriptible pour tout humain en bonne santé mentale. Il fallait être malade, fou comme certains disaient pour atteindre cette émotion si grande et si pure.

Lorsqu’il lui prit la main de cette violence qu’elle avait aussi ressentie lors de la souffrance de Jeannot, elle lui laissa le temps. Elle n’avait rien d’autres à faire de toutes façons. C’est là que tout allait se jouer.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, elle le contempla et lui adressa un sourire d’encouragement. Il le comprendrait certainement autrement mais ce n’était pas le plus important. Il avait peut-être peur, pas des cadavres et autres éléments qu’elle avait entrepose un peu partout, mais peur de ce qui se passait en lui. Ne pas comprendre pourquoi la vue des entrailles pouvait procurer une telle curiosité, et non pas du dégout.

Enfin elle se décida à prendre la parole. Les premiers mots seraient décisifs.

D’une voix douce mais suffisamment sure elle commença :


Laisses toi envahir. Laisse-le prendre possession de toi, en toi. Il te paraîtra obscure, sombre, mais il ne te veut que du bien. Je suis seulement ici pour t’accompagner, te guider au travers de ce chemin.
Ils ont besoin de nous, de notre savoir. Tu apprendras vite, je le sais et j’y veillerais.

Elle cligna des yeux et se tut afin de le laisser répondre.
Jacquot
Il se força à écouter. Il en avait envie mais la chaleur l’empêchait de se concentrer. La voix de la vieille était plus une mélodie qu’un flot de parole. Certains mots se répercutèrent dans sa tête, comme un écho.

Ils ont besoin de nous…

Sa respiration s’accéléra et peu à peu la réalité lui revint en pleine figure. L’odeur lui emplit le nez, le dégouta avec une force inouïe. Il se retourna et se plia en deux pour sortir le reste de son repas. Il hoqueta, vidé, se sentant léger. Il avait besoin de se remplir, maintenant.

Remplit moi de connaissances. Je me doute de ce qui se trame ici, de ce que tu veux m’offrir. Je ne peux pas te donner grand-chose en retour. Juste de me laisser faire comme une brindille que la fourmi transporte. Je serais pierre et tu pourras construire dessus.

Il ferma les yeux, se passa délicatement la langue sur ses lèvres, inspira par à-coups comme pour percer chaque phéromones présentes. Il distingua peu à peu différentes odeurs, comme différents sons, les unes s’accordant aux autres. La putréfaction, le sang séché, les viscères en décomposition, l’estomac et ses restes, tout s’accordait à merveille pour finalement donner une unicité à chaque membres.

En rouvrant les yeux, ce fut autour du toucher de se satisfaire. Prenant de sa main l’un des poumons, ne le soulevant que délicatement et qu’à moitié pour ne pas frustrer l’harmonie, il le serra doucement. Chaque terminaisons nerveuse des ses doigt trouvèrent une sensations différentes, tantôt visqueux, tantôt rugueux. Il passa ensuite aux côtes qui lui donnèrent la dureté, la force, la structure de l’harmonie,, l’élément stable, protégeant la partie plus douce, la plus fragile.

Il effleura l’un des bras et le faible son qui en sortit se répandit jusqu’à son tympan où l’un cavalier frappa de son marteau l’enclume avant de mettre pied à l’étrier. Descendant le long du canal carpien, il saisit avec force l’un des doigts qui émit un léger craquement. La tonalité émit lorsque la fissure se produisit, lui parvint comme le claquement d’un coup de tonnerre un soir d’été, comme la rupture d’une tension bienfaitrice mais difficile à orchestrer.

Sa pupille se dirigea vers le plus profond des entrailles, entre les abats. Certains manquaient, déposés avec soin sur l’un des cotés libres de la table. Pourtant l’arrangement, l’ordre établi lui apparaissait limpide . Chaque composante avait sa place, son emplacement. Les couleur n’étaient pas en reste , non plus. Les degrés de dégradés entraient en communion pour un mariage des plus savoureux, pour qui avaient l’œil.

Il regarda de nouveau vers la vieille… Il lui restait une seule note à ajouter à la partition. Il lui sourit et inclina légèrement la tête de coté. D’un geste assez ample, il posa adroitement et gracieusement son index entre la vésicule et le foie, le porta à a bouche et laissa ses papilles se stimuler. Un gout étrangement amer suivit d’une touche d’acidité, un note salée retinrent son attention. Il fit une légère moue, non pas de mécontentement, mais plutôt comme si quelque chose lui échappait. Goutant de nouveau, il émit un claquement de langue traduisant une certaine satisfaction.

L’harmonie, l’ordre et la précision dit-il en jetant un œil pétillant mi-amusé, mi-admiratif à la vieille
--.babette.


En effet, les trois éléments de l’unicité et de l’unique, du tout et du vide, de l’agencement de toutes choses.


Elle pinça les lèvres un moment, réfléchissant songeant à ce qu’elle venait de voir. Il était parfait , mesuré et attentif, soigneux et précis, provoquant l’osmose entre ce qu’il l’entourait et son propre esprit critique.

Elle prit une profonde inspiration, joignant ses mains comme dans une profonde méditation, expirant lentement et avec assurance. Elle allait bâtir oui, même si elle ne pourrait que poser les premières pierres, il poursuivrait avec l’expérience montant jusqu’à la charpente.


Elle leva un sourcil, l’œil pétillant, battre le fer tant qu’il est chaud, et elle allait le battre, oh oui. Elle se retourna avec élégance et pris son carnet., et le tendit au Jacquot.


J’ai toujours pris l’assurance d’étaler ce que je voyais, de le décrire, je ne voulais rien perdre. Regardes bien surtout, le premier dessin, oui celui-ci. C’est l’ensemble, dans une harmonie parfaite. Regardes comme tout a sa place.
Et puis je me suis intéressé à chaque élément.


Elle tourna les pages du carnet, toujours dans les mains de Jacquot.


Mmmmh, il y a encore des choses qui m’échappent, qui me fuient. Je ne comprends pas le sens et la place réelle que joue par exemple cette sorte de poche là.


Elle lui désigna une esquisse dans un recoin d’une page.

Elle scruta son visage. Celui-ci était radieux, illuminé, merveilleux. Elle sourit à cette vue.

Elle savait maintenant…
Jacquot
Il prit dans ses mains le précieux carnet. Les dessins qu’il voyait était précis et fin. Aucun tremblement ne trahissait le doute que l’on pouvait avoir à décrire ce genre de chose. IL était étonné, de la magnificence de ce qu’il avait sous les yeux. Une œuvre, simplement une œuvre.

Son visage s’éclaira peu à peu pour se muer en une sorte d’ébahissement. Il suivait avec curiosité les indications de la vieille, ce qu’il pouvait regarder. Il jeta de temps en temps un coup d’œil à ce qu’il pouvait voir en réalité, à titre de comparaison.

Il posa délicatement le carnet sur un coin de la table et se pencha sur le corps. Il regarda brièvement la vieille et lui demanda d’une voix assurée :

Je peux ?

Elle acquiesça d’un mouvement de tête, le sourie toujours aux lèvres. Il prit l’un des poumons
dans sa main, le souleva, passa un regard précis sur toute sa surface. Il le reposa avec d’infimes précautions à son emplacement initial. Prenant un couteau, il pratiqua une incision de manière à le scinder en deux. Libérant ainsi l’un de moitié, il observa la coupe qu’il venait d’opérer.

Il prit le soin de poser le poumon sur le rebord de la table, de se laver les mains dans une des bassines et dessina du mieux qu’il pouvait sa première section. Il sentait le regard de la vieille sur lui. Stimuler par cette présence , il s’appliqua davantage, remettant une mèche de cheveux à sa place.

Lorsqu’il eut fini, il observa de nouveau le cadavre. Sur le coté droit, une plaie qui n’avait pas cicatrisée attira son attention. Il croisa les yeux de la vieille. Ils étaient d’une insistance remarquable, comme pour lui dire, « tu y es presque » !

Sans une hésitation, il plongea son index et son majeur à travers le trou béant. Il sentit peu à peu que ses doigts rencontraient des masses gluantes, visqueuses. Se dirigeant de travers, vers la colonne vertébrale, il passe le long du Grand Oblique, puis du Grand Droit. Sa main se trouvait à présent presque entièrement à l’intérieur du corps. Plus il avançait, plus il pouvait voir à travers le ventre sectionné, les intestins bougés aux rythmes de sa main.

Il rencontra enfin les lombaires et avec un sourire de contentement, retira sa main et dit annonça.

Quelqu’un à donc brisé l’harmonie du malheureux.

Dans le creux de sa main reposait une boule surmontée d’une sorte de triangle.
--.babette.


Elle lui avait donné son carnet. Elle l’avait observé sectionner le poumon. Il était beau, majestueux dans ses allures. Tout ce qui le tirait vers l’enfance il y a peu avait disparu. Il était devenu un homme, sage. Certains de ces gestes, trahissaient encore la force incontrôlable du désir de savoir. Pourtant, elle ne pouvait que l’admirer et par conséquent le fortifier.

La plaie sur le coté ne l’avait que peu intéressé en fait. Elle avait besoin d’autres choses, pour comprendre, pour perce l’un des mystères qui lui trottait dans la tête. Elle avait sourit lorsqu’il avait découvert le trou béant. Elle l’avait incité à aller plus loin. Il était désireux de savoir ce qui avait brisé l’harmonie du pauvre homme !

Ainsi soit-il !

Elle le contempla, fouillant d’une main sure la dépouille gisante sur la table. Il avançait petit à petit, n’hésitant pas un seul instant. Lorsque sa main s’arrêta de bouger, elle plissa les yeux. Finalement, elle aussi était curieuse, avide de connaissances. Elle retint sa respiration lorsqu’il retira ses doigts.

Elle s’approcha, regarda la creux de la paume qui se dévoilait peu à peu. Lorsqu’apparut la forme métallique, ses yeux s’arrondirent, le décor sombra dans un chaos de couleur. La dépouille semblait bouger dans le coin du regard de la vieille. Son visage perdit les couleurs rosés qu’il détenait il y a peu…

Se retenant sur le coin de la table, elle respira avec force et regarda Jacquot avec des yeux qui luisaient d’une manière étrange.
Jacquot
Retenant la vieille par son autre bras, il ne comprit pas directement ce qu’il se passait. L’endroit lui paru étrange, l’atmosphère précise et concentré qui était présente avait fui comme une feuille lors d’un coup de vent soudain.

Il regarda de nouveau sa main ouverte en grand. Elle lui parut toute petite et lourde. L’objet qu’il avait sortit, était le coupable du changement d’ambiance dans la vieille cave. Même les pierres semblait s’être soudainement refroidies.

Il avala difficilement, tout en observant la vieille et sa soudaine réaction. Il referma ses doigts sur l’étrange objet, puis l’attira vers une chaise. Il prit une profonde inspiration et dit :


Je ne sais quel mystère envahit ton âme, la vieille, mais maintenant tu vas devoir le partager avec moi.

Il passa une main délicate et protectrice sur son épaule.
--.babette.



Assise sur sa chaise, les yeux droit vers la cadavre, elle entendit à peine la phrase du Jacquot. Lorsqu’elle prit conscience qu’elle devait parler, elle joignit ses mains sur ses frêles genoux. Elle avait reprit son visage âgé, ridé. Elle commença difficilement, énonçant avec difficulté des phrases qui lui coutaient :

Peu avant ton arrivée, ici à Pau, mon homme était assez, comment dire, malade. Il toussait comme un démon, il crachait du sang. Je devais tenir l’auberge, et dès que j’avais un peu de temps je le soignait du mieux que je pouvais. Son mal le rongeait, jusqu’au os. Il souffrait à l’intérieur, ses entrailles le brulaient, je ne savais plus quoi faire.

J’ai fait appel à toutes mes maigres connaissances sur les herbes, je lui ai même appliqué des ventouses, pratiqué une saignée. Rien ne le soulageait. Au contraire, j’ai l’impression qu’avec mes bons soins son mal empirait de jour en jour. Il ne pouvait plus manger, boire était tout aussi difficile.

Et puis il a fini par rendre son dernier souffle.


Le mains de la vieille se tordirent.

J’ai… J’ai… Je l’ai veillé pendant une nuit et une autre journée. J’avais du mal à me faire qu’il allait partir, que son corps allait partir. Son âme, elle s’était depuis bien longtemps enfuie. Et puis, dans la soirée suivant le deuxième jour de sa mort, il est arrivé. Je ne voulait pas recevoir de client, mais il avait insisté et il pleuvait des cordes.

Le pauvre bougre était trempé jusqu’aux os. Je l’ai installé prêt du feu, lui disant que j’avais à faire, lui expliquant la situation. Il avait l’air encore jeune, il disait voyager et venir d’un pays lointain. Je l’écoutait distraitement,, je voulait juste retourner auprès de mon Jeannot avant d’aller voir le curé.

Il m’a regardé et m’a demandé si j’allais bien. Tu sais, j’ai pas beaucoup d’amis ici, et puis fallait que je parle, un peu. Alors je lui ai raconté ce qui est arrivé à mon Jeannot. L’air de rien, il m’a regardé bizarrement, n’ayant qu’un semblant de peine et un œil brillant. Et c’est là qu’il m’a tout dit. Je l’ai écouté, je buvais ses paroles, comme toi, tu m’as observé, Jacquot. J’ai cru en ce qu’il disait, et j’y crois plus encore, maintenant que je t’ai vu à l’ouvrage.


Elle marqua une courte pause.

Et puis…

Elle prit une profonde inspiration.

Je voulais comprendre, savoir…

Elle jeta un regard vers le cadavre et chuchotant presque :

C’est ma deuxième fois que je me lance afin de comprendre comment une harmonie se brise.

La première fois m’était beaucoup plus importante, pas pour le savoir, non, pour libérer mon âme…
Jacquot
Nom de Dieu…

Oubliant le tout poli qu’il avait essayer de s’approprier les derniers jours, Jacquot laissa échapper le seul juron qui lui vint. Et puis le flot, lui monta aux lèvres comme pour se décharger, de la mauvaise surprise qu’il venait d’entendre :

Putain de bordel de gueux de bord d’étang.

Bon Dieu de bon Dieu de bon Dieu.

Il prit une grande inspiration :

Tu veux dire que le Jeannot, tu l’as,, tu as, tu l’avais et puis….


Joignant le geste à la parole, il fit mine de découper.
N’attendant pas de réponses car il se savait dans le vrai, il continua :


Et… et … et … ça ?

Il montra le triangle…

Finalement, l’harmonie était facile à briser, celle de l’esprit en première.
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