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[RP] Infirmerie

Cerridween
[ En entrant dans la tente …]

La rouquine a bien entendu les mots du géant. Elle ne se retournera pas… pas le temps pas l’envie. Trop de retard qui lui a hérissé les nerfs comme poil à gratter dans une chemise trop serrée… Elle lève la toile pour faire rentrer la première dame et jette un regard vers le capitaine de la garde…

… qui lui rend un regard un peu désemparé.


Si vous osez toucher à ce chien, je m’occuperais personnellement de vous. Laissez tomber et allez aider votre maîtresse.

Il est pas fou le Goalhard … coubourut’ un peu, beaucoup, passionnément, à la folie comme tout gascon qui se respecte, mais pas assez pour affronter ce qu’il croit déceler dans le regard du grand blond charpenté qui est devant lui, et encore moins pour ne pas exécuter un ordre de la dame rouquine qui s’enflamme aussi prestement que la paille touché par une étincelle depuis quelques temps. Pas qu’elle le battrait physiquement… quoi que… mais c’est qu’elle a des dons. Enfin il le dira pas mais on dit par chez lui que cette couleur de crinière c’est pas très aristotélicien… voir sulfureux… et quant à ses plantes et potions. Il y mettrait pas les doigts. Y en a un qui a essayé une fois un de ses petits fruits pour rire. Ben il a vu l’enfer pendant tout le jour, même qu’ils ont cru qu’il allait rester fol... l’autre grand là, il lui ferait bien sa fête. Mais après ça fait du sang, des ennuis et la rouquine aimerait pas se faire remarquer surtout par son Grand Maistre…
Regard perplexe encore qui regarde les deux emmerdeurs et les deux emmerdemants possibles…
Franchement vous choisiriez qui entre Charybde et Scylla ou entre peste et cholera ? Entre le marteau et l’enclume, le capitaine il choisit… la médiation. Il attrape les reliefs du repas du jour et appâte le chiot qui le suit en gambadant et en essayant de lui mordre les mollets. Le grand brun pose l’assiette à quelques enjambées de la tente et la boule de poil se jette goulûment sur sa pitance providentielle.
Regard vers la tente… rouquine rentrée…
Regard vers l’autre grand… il semble absorbé par le travail que lui a confié – gueulé aurait été plus approprié dans ce cas mais même en pensées faut être prudent avec elle, on sait jamais -, alors …. Mission accomplie.
Repli vers la tente pour éviter l’orage éventuel qui pourrait tomber de part et d’autre… elle a assez de voix pour l’appeler…


[ A l’intérieur pour patientes patientes ]


La rousse observe la première de ses patientes, Garance il semble… les oreilles qui traînent sont parfois utiles.


Dame Ceridwenn, Dame Ceridwenn, je n'ai besoin que de bandages bien serrés pour éviter que mes côtes ne veuillent se faire la malle et percer mes poumons..

La dame a enlevé sa chemise et lui montre ses côtes… un bandage oui… mais ça serait provisoire. Déjà un bel hématome se formait sur les flancs de la dame, bleu. Heureusement pour elle, pas de gonflement trop important…
Cerridween finit son inspection en demandant à la dame de bouger. Grimace et empruntes de dents sur la lèvres…
Et bien ma dame, je peux bander votre torse mais cela doit être provisoire et de soutient. Seul des soins suivis et du repos réussiront à palier à ce mal. Je ne saurai vous recommander prudence.

Pas sur le côté vers son coffre… doigts qui cherchent une bouteille et liste les noms en latin… baume de consoude main dextre.
Pas de côté vers la table… sans hésiter une bande de lin main senestre avec un peu de tissu…

Je vais vous appliquer un remède contre les coups et vous bander le torse. Je le répète ma dame, ce ne doit être que provisoire sans quoi cela peut s’aggraver. Avant de partir vous boirez aussi une potion contre la douleur qui sera grande et pendant plusieurs jours…

Application du baume… douleur de la dame… la rousse essaie de prendre le plus de précautions possibles. Mais l’absorption du baume demande du temps…
Bandage ensuite non sans douleur encore… rousse qui se concentre…
Travail achevé… la rousse essuie doucement la sueur sur le front de la dame qui se tient fermement aux bords du tabouret qui la soutient.
La rouquine s’en va pour prendre un bol de potion qui chauffe doucement près d’un âtre. Elle le tend avec douceur à la dame qui reprend quelques couleurs :


Décoction d’écorce de saule blanc… vous aurez moins mal à n’en pas douter. Revenez me voir si la douleur ne passe pas… et surtout attendez vous à souffrir les prochains jours, les maux aux côtes sont toujours longs et douloureux, et les meilleurs remèdes sont la patience et le calme vous m’en voyez désolée…

Regard vers le dehors où elle entend des bruits métalliques et des coups… pourvu que le grand blond ne soit pas en train de faire des bêtises. Pas le temps… le bal des blessés n’attend jamais… et ne pas suivre la musique peut être bien plus grave qu’un simple faux pas. La rouquine attend que la dame finisse sa potion, l’aide à enfiler sa chemise et la laisse partir.

Goarlhard, la suivante si le bourreau des cœurs a finit…

Regard du gascon, appel de la main…

Nouvelle dame… celle à l’épaule.
La rousse la fait s’asseoir à nouveau sur le tabouret de bois…
Même manège… sauf que cette fois le déshabillage prend des allures de tortures inquisitoriales. La rousse le sait avant même de regarder… cette articulation latente, cette douleur… l’épaule est démise.

Une fois la tunique enlevée pas de doute…


Ma dame… votre épaule est démise et il n’y a qu’une solution : la remettre en place. Ce sera douloureux mais salutaire. J’ai déjà pratiqué cela sur l’épaule du duc de Domfront dans une joute également. Il n’a pas de dommage et a remporté les joutes d’Alençon depuis.

Sourire… et souvenirs. Une tente. Un duc. Des yeux taquins. Deux chutes. Une épaule qu’elle avait replacé. Une joue qu’il avait recousue avec dextérité. Un contact. Deux verres de vins. Des rires. Et une histoire qui avait commencée. Où était-il ? Encore sur les routes. Encore par monts et par vaux. Pas de nouvelles. Avec le temps elle devrait avoir l’habitude.
Grimace de la dame qui la ramène au temps présent…
La rousse se place dans son dos… et essaie de chasser les souvenirs qui l’assaillent.
Le geste, juste le geste… le présent…


Surtout ne bouger pas… et tentez de vous détendre…


Mains qui se placent, une sur l’articulation, l’autre qui tient le bras…
Petit mouvement…
Grimaces et gémissement de la blessée…
Ne pas écouter…


Attention… je vais bouger à 3….
1….


Crac !
Joli bruit de craquement.
Cri qui s’échappe de la bouche de la dame.
La rousse relâche lentement l’épaule….

C’est fini ma dame…

Elle part chercher un peu de décoction… explication…
Echarpe pour soulager la dame…
La ronde des blessés aller continuer…

Regard vers Goalhard…


Le suivant ?

Regard vers le dehors… levé de sourcil...

Apparemment votre Grand Maistre, ma dame…


Grimace de la rouquine… qu’a-t-il encore fait…


Suite dans le prochain post

_________________
damejustine
[Extérieur de la tente]

Justine regardait encore ce même paysage que celui qui l'avait accueilli à Marchiennes quelques heures plutôt à la seule différence que, quelques heures plus tôt, il y avait un soleil horriblement chaud et que maintenant, tout en étant encore fort chaud, ça allait mieux. Elle avait aussi, en arrivant au Domaine des deux jeunes époux, un maître en pleine forme quoiqu'un peu fatigué et non un maître blessé dans le dos. Bêtises que ces joutes après tout ! Ou, peut-être n'était-ce que son avis ... Néanmoins, malgré tout ce qu'elle pouvait penser, faire des joutes était un peu son grand rêve mais elle se rendait bien compte qu'il n'arriverait surement jamais. Petit sourire de la rêveuse.

Des cris qui viennent de la tente lui font lever la tête. A tiens ... DameBlondeur ! Depuis combien de temps, la jeune d'Alesme n'avait pas vu la Varenne ? Au moins tout ça ! Heu ... octobre passé ? Novembre passé ? Soit !

Le géant en avait apparemment fini avec le Comte et avec la Dame suscité parce qu'il vint se planter devant eux, un chiot dans les bras.


- C’qui qui doit s’faire enl’ver qu'qu’chose ?

Petit sourire de la jeune femme, au moins, elle n'aurait pas à surfaire son langage avec l'homme en face d'elle.

A lui Petit coup de tête vers le connétable de France Blessé dans le dos à cause des joutes.

Bras croisés. Se dit qu'elle aiderait bien Rhân a se lever. Se décide enfin et s'agenouille à côté de lui, passe un bras sous les aisselles du Connétable. Supplie d'un regard le Colosse de l'aider.
Milo
[Extérieur de la tente]

Géant qui attend une réponse, ou de l’homme, ou de la femme, le chiot dans les bras. Lequel a entrepris consciencieusement de lui lécher la main, sur laquelle une petite égratignure a décidé de naître. Sûrement en enlevant l’une ou l’autre des armures. La réponse est enfin donnée, par la demoiselle qui indique d’un mouvement de tête l’homme en armure.

Un peu déçu de devoir encore décortiquer un sieur, le géant fait un signe de tête à la jeune femme qui s’est déjà accroupie pour aider l’homme, alors qu’il dépose Fenris sur le sol et se redresse. Mouvement pour rejoindre la demoiselle servant d’appui au chevalier coupé alors qu’une douce caresse, légère comme une plume, frôle son épaule.

Azurs qui se retournent pour ne rien découvrir dans un premier temps. Etrange, serait-ce le vent qui lui joue des tours ? Il baisse la tête et se rend compte que non, il n’a pas rêvé. Une petite bonne femme se tient devant lui, les poings sur les hanches, le teint aussi rouge que l’arrière train d’un Mandrill. Et cette petite bonne femme, ce petit roquet, n’est autre que la gentille demoiselle qui braillait comme une représentante de la race porcine sous la tente de l’infirmerie.

Azur goguenarde qui laisse la donzelle exprimer son mécontentement, alors qu’un sourcil étonné se lève de plus en plus haut. Non seulement, elle est aussi, voire plus, coincée que la Comtesse, mais en plus, elle a autant de coffre que la Comtesse. A croire que le hurlement primaire est une façon chez la femelle noble de marquer son territoire. Peut être que ce petit bout de terre sera le territoire de la blonde.

Lorsqu’elle se tait enfin, le colosse met un certain temps à répondre. D’une part pour voir où est parti Fenris, qui à l’air de se reposer vers la tente. D’autre part parce qu’il a du mal à contenir son fou rire. Malgré tout, il arrive à se retenir, des semaines qu’il pratique Daresha, et penche la tête sur le côté. Ainsi, elle n’aime pas qu’on la compare à une truie ? Azur ironique qui se plante dans l’Hématite énervée.


- Z’auriez préféré baleine ? Le colosse avait entendu parler de cet animal qui était bien plus gros qu’une truie, qu’un éléphant, et des Dieux savent quoi encore. J’pourrais vous r’tourner la r’marque. On n’parle point comme ça à un gueux innocent et désemparé qui tremble au milieu de tout ces cu… ces nobles.

Le seul tremblement qui naît en cet instant, est celui de son ventre, et qui aimerait bien sortir. Sourire qui prend le même pli que ses yeux, alors que le reste des paroles de la dame prennent tout leur sens.

- J’dois en conclure qu’pour être aussi peu jouasse, z’avez vos saignements ? Senestre qui tapote doucement sa hanche, alors que sa dextre vient masser son menton. Faut il que les rencontres avec des hautes gens se passent toujours ainsi ? Des femmes, qui sont aussi énervées et aimable que Cerbère. Fichtre, la noblesse n’a pas que du bon. Azur qui se hausse lentement, alors qu’il détache soigneusement ses mots. M’enlever ce qui fait… de moi… un homme ? Azurs qui prennent un air outré, devant de tels propos. Hé bé, c’est c’qu’on appelle être directe. On s’connaît à peine et vous voulez d’jà m’dépuc'ler ?

Colosse qui a à peine le temps de finir sa phrase qu’une salve de paroles le coupe en plein élan. Il attend patiemment que la mitraille ai fini de faire son office, avant d’afficher un sourire légèrement sadique devant la position qu’elle a prise.

- Puisqu’vous êtes souffrante, j’suppose qu’vous n’voyez aucun inconvénient à c’que j’vous emmène voir la Poule Naine ?

Azur qui hausse les épaules et n’attend pas de réponse de l'Hématite, profitant de la position de la donzelle pour la prendre et la mettre sur son épaule gauche, comme un sac à patate. Géant qui se tourne vers la demoiselle, sourire goguenard, agrémentant ses paroles d’une tape sur les fesses de la blonde et d’un clin d’oeil.

- M’excuserez, l’désir des femmes n’attend pas. Et laissez le, z’allez vous écrouler sous son poids, j’en ai pas pour longtemps, promis.

[Tente]

Voici donc notre géant affublé d’une blonde sur l’épaule qui se dirige vers la tente destinée à accueillir les patients. Se moquant bien des éventuelles protestations, il avance en sifflotant un air qui aurait fait rougir de colère la Comtesse, tout en lançant un sourire au jeune marrié.

- Daresha la gueuse n'porte jamais d'culotte.
Chevalier sort ton dard et décalotte
Et bourre la ribaude
Fourre z'y ta rapière,
Et bourre la ribaude
Fourre z'y par...


Chanson qui se termine alors qu’il entre dans la tente, accompagné de la blonde. Dont il ne connaît même pas le nom, et dont il n’en a cure. Se raclant la gorge, un sourire large comme les deux fesses de Boucle d’Or, il s’adresse à la rouquine qui à l’air d’attendre son prochain patient, dont le Comte.

- Hep chef, j’vous amène c’te dame, qui veut m’dépuceler. Mais comme elle est souffrante et qu’je couche pas avec la première inconnue qui passe, j’me suis dit qu’le mieux, c’était qu’j’l'amène ici. Nouvelle tape donnée sur le séant de la demoiselle, gloussement à peine contenu. J’la pose où ?
DameBlondeur
Pas le temps de répondre.
Elle vole. Enfin, la Varenne a toujours rêvé de voler, comme les oiseaux, de toucher les nuages, de voir le Royaume de haut. Ivre, insatiable de hauteur. Le vide la fascinait. Combien de fois sur des remparts avait-elle eu envie de sauter pour avoir une idée de la simple sensation de ne toucher le sol ? Nombreuses fois. Mais à chaque fois, la raison prennait le dessus. Mourir ? Quelle idée ! Un amour de la vie plus fort que celui du vide.
M'enfin à cet instant, elle ne volait pas vraiment. Et elle n'était pas ivre. Elle était juste sur l'épaule du rustre.

Même pas le temps de répondre.
Pas le temps de le rabrouer ou d'essayer d'échapper à ses gros bras. De truie ils étaient passés à baleine. Jamais, au grand jamais un homme n'était allé aussi loin à son encontre. Normalement, après un ou deux cris, ils levaient le drapau blanc. Mais non, celui-ci, ce gueux à la taille de géant continuait, continuait... Et s'emparait littéralement d'elle. Contre son grès. Lui avait-il demandé la permission ? A la place de la joie de ne plus toucher le sol, la colère montait, montait... Mais sur cette épaule, elle était tout simplement impuissante. Ses coups seraient des caresses, et son emprise était trop forte. Malgré ça, elle commenca, et cela dura tout le long du chemin, à lui marteler le dos de ses petits poings et à crier.


- Lâchez moi ! Lâchez moi j'ai dit ! Mais qui êtes-vous pour me porter ainsi ! On ne se connait pas ! Lachez mooooi ! Mes saignements, mes saignements ! Quel manque de galanterie, quel manque de tact ! Ca ne m'étonne pas que vous pensiez que j'ai envie de vous... de vous... dépuceler ! Avec de tels mots, votre couche doit être bien froide ! Ce n'est pas la présence de femmes qui doit vous étouffer !

Une pause dans les cris...
... Pour marteler avec plus de force et de vitesse le dos du géant qui en profitait allégrement pour lui toucher les fesses. Non mais pour qui se prennait-il celui là? Une nouvelle idée : battre des jambes pour gâcher la vue de l'homme. Ainsi, avec un peu de chance, il tombera et elle avec et pourra prendre le dessus. Son frère lui avait appris ou taper pour faire mal en cas d'extrême urgence. Et encore une idée, se tortiller comme un poisson sorti des eaux.


- Arrêtez de me toucher ! Vous n'êtes qu'un sale profiteur ! Ce fessier que vous touchez, beaucoup le voudraient mais eux sont au moins galants et ne profitent pas de la sorte !

Ils entrent dans la tente.
Suivant le pas calme du colosse, elle voit l'infrimerie provisoire de haut. Tête baissée, le sang lui monte à la tête. Non, elle n'aime pas ça. Et de qui parle t il ? La Comtesse ? La mariée ? Cheminement rapide d'une conclusion : ce monstre touche la mariée, le marié est cocu. Le colosse n'a décidement peur de rien. Heureusement, heureusement que sa tant espérée future belle soeur est là. Se calmer. Arrêter de gesticuler. S'appuyant de ses petits bras sur le dos de l'âne qui la porte, puis soufflant sur les mèches blondes lui barrant le visage, elle lève un regard désespéré vers la rousse accompagné de paroles sur un ton suppliant.


- Cerridween, dit à ce monstre de me lâcher immédiatement s'il te plait! Et ne l'écoute pas, il prend ses rêves pour des réalités, encore un qui vit dans un monde chimérique...

Une dernière tape qu'elle espère plus forte que les autres au creux du dos, comme pour appuyer ses paroles.
Guillaume_de_Jeneffe
Tiens, c'est à son tour. Un homme, inconnu mais qui semblait attaché à la Vergy, lui fait signe de visiter l'infirmerie de campagne fortune joutes, pas d'armes et autres écharpages réglés comme du papier à musique ou un discours breton sur l'impérialisme du foutriquet parricide dresseur de pigeons blancs. Débarassé d'une partie de son harnois, le chevalier allait maintenant passer sous les fourches rouquines.

Alors, on y va, et on sourit. Surtout quand on sait que ça l'énervera encore plus, l'infirmière-tortionnaire.

Guillaume passe devant l'homme, le salue d'une légère inclinaison de la tête, et se concentre enfin sur son interlocutrice. Il ouvre la bouche, se prépare à déblatérer quelques phrases bien senties et bien réfléchies. Enfin, pour ça, il faudrait qu'on les laisse tranquille. Et ça, ben les deux blonds, le grand sans chaussette noire, ni sans aucune chaussette du tout notez, et l'Alençonnaise rencontrée en parisiens couloirs, ils ont pas l'air super pour. Genre "on agit et vous vous avez intérêt à improviser comme des grands". Et en plus, le désosseur d'armures a la joyeuse bonne idée de chantonner un couplet... imagé dirons-nous sur ce qu'il se passe entre eux dans le donjon (et ailleurs aussi, rassurez-vous pour eux).

Allez, on ne le dit plus, au charbon monsieur le gentil narrateur planqué.

Le chevalier se tourne vers le colosse et son élégante charge. Elle a beau être en colère, elle n'en demeure pas moins Estelle. Même si aujourd'hui, ce n'était point le moment (car notez ceci, il n'y a aucun endroit où l'on doit taire les compliments, surtout lorsqu'ils sont honnêtes) de mettre en avant ses qualités.


- Le rebonjour, maistre Milo. Or donc, plus que la déchirure de métaux variés, vous semblez versé en chansons grivoises. Même si je vous avoue que celle-ci ne restera pas parmi les plus remarquables qu'il m'ait été donné d'entendre. Un certain manque de personnage dans le récit dirait-on, finit-il dans un sourire.

Puis, se tournant vers une Varenne qui lui tourne les fesses le dos :
"Le bonjour gente dame. Bien que je gage que votre porteur ne va plus tarder à mettre fin à sa discourtoise conduite, que je puisse vous saluer comme il convient."

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Cerridween
La rouquine plonge les mains dans le seau d’eau….

Des cris… diantre mais ce n’est pas la foire d’empoigne ici !
Ne pas crier ne pas crier….
Diantre quelle journée qui commence comme une entrevue avec le pire des bretons…. Lequel choisir… Tatoo ?… non là ce serait vraiment pas vivable. Elle préfère encore les cris de harpies qui parviennent du dehors.

Elle savonne énergiquement ses mains…
Et là c’est le Grand Maistre… qu’a-t-il fait ? Pourvu que ce ne soit pas encore sa hanche… ce pourrait être grave… non ça ne doit pas l’être… on ne l’a pas appelé en urgence… bien qu’il aime tellement les soins qu’il serait capable de refuser de l’appeler même à l’agonie… froncement de sourcils puis soupir…

Elle rince ses mains... la mousse du savon d’alep se dissout doucement dans l’eau claire…
Et ses cris qui ne cessent pas…

Goalhard, fais cesser ce chahut ou je m’en charge personnellement et de manière radicale à coups de masse d’arme…

Regard du capitaine au dehors…
Tente qui s’ouvre et laisse passer la silhouette imposante du Grand Maistre de la Licorne boitillant…
Regard furibond de la rouquine… oui oui c’est cette jambe…
Regard taquin d’un flamand sourire en coin… et en plus il fait exprès… ne pas exploser ne pas exploser ne pas exploser… mantra qui tourne dans la tête de l’Errante… il fait exprès…

Quant le Maistre Licorne allait ouvrir la bouche, la tente s’écarte de nouveau laissant arriver aux oreilles de Cerridween un complainte peu orthodoxe :


Daresha la gueuse n'porte jamais d'culotte.
Chevalier sort ton dard et décalotte
Et bourre la ribaude
Fourre z'y ta rapière,
Et bourre la ribaude
Fourre z'y par...


Milo… diantre, ce n’est pas comme si elle était déjà passablement énervée…
La rouquine allait tempêter en disant que son infirmerie n’était pas un moulin, lorsqu’elle aperçoit sur l’épaule du géant goguenard un derrière gigotant… difficile de définir l’identité de la demoiselle, car le postérieur rebondi n’est en aucun cas un spécimen de la gent masculine. Et surtout, même si la rouquine ne connaît le géant que depuis quelques heures, elle imagine aisément qu’il ne tâterait celui d’un jouvenceau avec autant d’appétit.


- Hep chef, j’vous amène c’te dame, qui veut m’dépuceler. Mais comme elle est souffrante et qu’je couche pas avec la première inconnue qui passe, j’me suis dit qu’le mieux, c’était qu’j’l'amène ici. J’la pose où ?

Enfin une voix hurlante et aigue, suivi d’un virvoltement de mèches couleur des blés…

Cerridween, dit à ce monstre de me lâcher immédiatement s'il te plait! Et ne l'écoute pas, il prend ses rêves pour des réalités, encore un qui vit dans un monde chimérique...

Arrêt ébahi de la rouquine…
Non…
Pas possible…
La Varenne ? Sa Varenne ?
Parti la colère, partie la mauvaise humeur…
Un éclat de rire cristallin s’échappa de la bouche de la rouquine…

Et son grand Maistre qui en rajoute :


Le rebonjour, maistre Milo. Or donc, plus que la déchirure de métaux variés, vous semblez versé en chansons grivoises. Même si je vous avoue que celle-ci ne restera pas parmi les plus remarquables qu'il m'ait été donné d'entendre. Un certain manque de personnage dans le récit dirait-on…

Le bonjour gente dame. Bien que je gage que votre porteur ne va plus tarder à mettre fin à sa discourtoise conduite, que je puisse vous saluer comme il convient…


La rouquine essuie doucement la larmichette qui pointait au coin de son œil et rajoute :

Ola Grand Maistre, on ne s’échappe pas dans les mondanités d’usages… on s’allonge et on m’explique pourquoi on vient et il est interdit de prétexter mes beaux yeux ou quelconque partie de mon anatomie…


Se tournant vers Milo elle rajoute en se forçant à prendre un air sévère et à ne pas sourire devant les gesticulations de la Varenne toujours juchée sur son épaule :

Quant à vous, posez la toute suite… c’est pas comme ça qu’on se conduit avec les dames…

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damejustine
Justine regarde le colosse déposer son chiot à terre puis faire mine de venir l'aider à soutenir Rhân mais voilà qu'il se retourne, cherche du regard quelque chose puis se lève en voyant la Varenne.

Après un échange rapide de 'politesse' entre un gueux mi étonné mi amusé et une noble en colère. Enfin ... de politesse, tout est relatif ... Disons, des politesses à outrer une chère sœur, à choquer un cher frère et à étonner toute la campagne environnante.

Tout ce passa assez vite d'ailleurs, après lui avoir parlé avec déférence, Milo prit sur son épaule DameBlondeur qui semblait elle-même étonnée de ce qui lui arrivait et du comportement trop obséquieux de l'homme. Homme qui en profite d'ailleurs pour faire une petite tape sur le séant de la demoiselle après avoir dit à l'autre femme, toujours à côté du Connétable de France.


- M’excuserez, l’désir des femmes n’attend pas. Et laissez le, z’allez vous écrouler sous son poids, j’en ai pas pour longtemps, promis.

Petit sourire de la part de celle toujours bien à terre sur ses deux pieds tout en espérant que le colosse n'y irait pas trop fort avec la Varenne. Justine se décide enfin à écouter les conseils de Milo et relâche légèrement son maître tout en ayant un petit sourire.

Ca va Rhân ?

Ce dernier toujours assis et que son dos devait faire souffrir énormément mais, tant pis, il n'avait qu'à pas jouter aussi ! Sa jeune écuyère le relâche complètement, il était quand même capable de tenir même s'il ne pouvait pas vraiment marcher seul. Elle n'était en fait qu'une sorte de béquille. Béquille qui s'étire avant de regarder dans la direction de la tente. Petit sourire en imaginant ce qu'il doit se passer à l'intérieur.
Milo
[Tente]

Azur chargée comme une mule qui attend patiemment les ordres de la Poule Naine, alors que son paquet continue de lui masser le dos. Masser le dos, oui. Car il a connu bien pire, un autre objet dont la caresse est plus mordante que le froid de l’hiver. Lèvres qui s’étirent en un lent sourire ironique. Décidément, la donzelle a de l’énergie et du coffre à revendre. Il resserre un peu plus sa poigne, il ne faudrait pas non plus que cette imbécile se rompt le cou en tombant à terre.

Son sourire se fait de plus en plus grand lorsque le licorneux qui doit avoir des chaussettes, prend la parole (d’ailleurs, qui vous dit que le colosse n’a pas de chaussettes, vous avez été vérifié le soir dans sa chambre ? Guitou, c’est pas bien de tromper sa femme avec les chaussettes du colosse). Apparemment, le Comte a de l’humour, plus que sa femme, ce qui n’est pas pour déplaire au géant.

- Que voulez vous, faut bien rire d’temps en temps. Clin d’œil à l’homme, qu’il pensait beaucoup plus coincé que cela. Rajouter des personnages manqu’rait d’charme. Non, j’préfère comme ça.

Colosse qui éclate de rire aux paroles prononcées par le licorneux, accompagné par la rouquine. Ainsi donc, elle aussi peut rire ? Peut être que toutes les nobles ne sont pas comme celle qu’il porte et la Comtesse, après tout. Géant qui soupire lentement lorsque l’ordre de déposer son paquet à terre lui est donné.

- Et on s’conduit comment alors ? On doit les mettre sur l’dos, couchées sur un lit ?

Gloussement alors qu’il s’approche de l’un des lits de fortunes, un sourire légèrement carnassier au lèvres, s’adressant au popotin offert à sa vue.

- Beaucoup voudraient l’toucher, c’fessier ? Baste, il doit être en or, faut vérifier ça.

Fera, fera pas ? Elle ne porte rien en dessous, ce sera plus simple pour vérifier. Mais maintenant, seule la tente peut mater son derrière, logiquement, s’il soulève les jupons pour voir ce qu’il en est, personne ne verra rien. Azur qui se tâte, la chose est fort tentante. Avec un soupir et une dernière tape sur le séant de la demoiselle, il la fait descendre doucement pour la poser sur le lit. Ce ne sera pas pour aujourd’hui, la pauvre a l’air d’être déjà dans tous ses états. Senestre qui tapote doucement sa hanche, alors que sa dextre vient masser son menton.

- Qui j’suis pour vous porter ainsi ? J’suis moi. Et vous, z’êtes qui pour hurler comme une grosse truie ? Azur ironique qui se plante dans l’Hématite. Et z’avez raison, j’aurais du dire, « déluge rouge d’un mois de mai ». D’façon l’résultat est l’même. Il penche la tête sur le côté, en plissant légèrement les yeux. Ma couche est froide, effectivement. Mais je gage que la vôtre, à gigoter et hurler comme vous l’faîtes, doit être fort encombrée. Surtout qu’vous f’riez une bonne pondeuse.

Colosse qui éclate de rire avant de s’en retourner vers son cimetière de fer, tout en donnant une nouvelle tape sur l’épaule.

- V’là M’ssire l’Comte, pouvez saluer la truie comme il convient.

[Extérieur de la tente]

Petit signe de tête à l’attention de la rouquine, il sort et se dirige vers la carcasse métallique qu’il avait abandonné peu avant, tout en récupérant son marteau, posé à terre. Un rapide coup d’œil alentours pour vérifier la présence de Fenris, endormi non loin de la tente aux supplices. Azur qui reporte son attention sur le couple, l’homme ayant l’air mal en point.

Un léger sourire est accordé à la jeune femme, alors qu’il se met au travail, recommençant inlassablement le même travail effectué peu avant. Armure de plate décortiquée comme une crevette, avec entrain, encore et toujours. Quelques égratignures viennent s’ajouter à celle déjà présente.

Travail fait mécaniquement, alors qu’il repense aux paroles de la blonde. Vivre dans un monde chimérique. Si seulement sa vie avait été cela. Eux ne seraient pas morts, il ne les aurait même jamais rencontré. Lui en revanche, aurait passé et accepté le seuil de Charon depuis fort longtemps. Ce qui aurait dû se passer, pour le bien de tous.

Une note un peu plus forte du marteau le tire de ses réflexions, annonçant la fin du premier supplice pour l’homme. Il essuie d’un revers de sa dextre la sueur qui perle sur son front, avant de s’adresser à la jeune femme.


- Pouvez l’porter jusqu’à la tente ? Ou vous voulez qu’j’l’fasse ?
DameBlondeur
Ah !
Il s'est décidé, le bougre, il la pose. Non sans profiter, une fois de plus. Pousser sa main puis se reculer à l'aide de ses pieds, toujours sur le lit de fortune. Vexée. Terriblement vexée. Son égo souffre et son fessier encore plus d'avoir été touché par les grandes mains salaces du colosse. Le menton bien haut, la mine fermée, elle ne lui répond pas. Pas ouvertement du moins. En le regardant s'éloigner, de douces paroles amoureuses franchissent dans un murmure les lèvres vermeil.


- Espèce de porc.

Comme la verve féminine peut être minimaliste parfois !
La parole, oui, mais l'espit, non. C'est en silence qu'elle imagine comment lui faire payer. Cher, très cher. Peut-être pourrait-elle un jour lui faire appercevoir sa couche, et là lui infliger les pires souffrances et humilliations ? Peut-être pourrait elle le prendre en filature et le persécuter ? Ou alors, peut-être le faire enlever par ces brigands dont la religion se résume à une centaine d'écus ?
Une main distraite se porte a son fessier. Voilà, déjà qu'elle n'est pas des plus plantureuses, la partie de son corps la plus reconnue se retrouve meurtrie. Léger appui. Grimace. Il ne l'a pas râtée. S'aidant de ses bras, elle s'assoit au bord du lit, les pieds ne touchant le sol.
Un regard circulaire et des voix lui signalent qu'elle n'est pas seule. Là, le Grand maitre, et à côté, la rouquine.


- Merci, Cerridween, tu viens de sauver mon séant. Je suis vraiment désolée que nous nous retrouvions dans de telles circonstances, mais ce ... Ce ... Pervers, oui c'est ça, pervers, a croisé mon chemin.

Mirettes grises posées sur le marié.
Illumination Estellienne. Retour de mémoire ( et oui, ça prend du temps ! ) : elle a déjà travaillé avec lui. Paris, le Secrétariat... Sourire presque nostalgique qui s'esquisse en lui adressant la parole.


- Monsieur le Comte... C'est un plaisir de vous revoir. Navrée qu'avant d'appercevoir mon visage vous ayez vu bien autre chose. Je suppose que je dois vous adresser les félicitations d'usage ? Alors tous mes voeux de bonheur, que votre union soit féconde, que vous ne lui trouviez pas de plus en plus de défauts au quotidien, qu'elle ne vieillisse pas trop vite, que l'entrain règne dans les chambres - ou autre -, qu'elle ne soit pas atteinte de maux de tête, qu'elle ne soit pas destituée de ses titres que... Ahum. Enfin, plein de bonheur.

Amère des épousailles, la Varenne ?
Non, rien qu'un peu. Pas beaucoup, juste assez pour voir le début d'une crise d'urticaire lorsqu'on aborde un peu trop le sujet, ou qu'on veut la marier. Ca ne sert à rien, à part potentiellement gagner des titres. En somme, le Grand maitre a fait un bon mariage. Oh et la rouquine qui lui dit de s'allonger ! Déjà ? Décidement... Ah mais non. Cheminement mental. Elle n'est pas dans une partie de son imagination ou elle vit un enfer - être traitée de la sorte par un homme, décidement, ces gueux... - mais dans une infirmerie.
Théâtralement, elle se couche sur le lit, et porte le dos de sa main à son front. Voix plaignante, mais non fausse qui s'élève.


- Cerridween, je souffre ! Ma fierté souffre ... !
Cerridween
Surtout se concentrer…
Respirer…
Respirer…
Réprimer la deuxième salve de fou rire qui monte, qui monte du fin fond de ses entrailles…
Et ne plus tenir…
Nouveau rire cristallin qui sort des lèvres de Cerridween…

Elle a oublié… que c’est bon pour une fois…

Oublié le Grand Maistre, la bienséance, la hiérarchie… oublié la Licorne, Ryes, le vent froid de la Normandie, les remparts où encore elle se promène avec son vague à l’âme, amputée et refroidie… oubliés les champs de batailles, les blessures, l’attente, la douleur, les cicatrices, les soins, envolés les fantômes qui l’accompagnent, les coups et les cris qu’elle entend en écho à chaque fois qu’un mantel frappé de cet animal mythique passe à sa vue… oublié celle qui la ronge et qui est matérialisée sur son flanc, coup de serin dans son âme et dans sa chair, indélébile et profonde, seulement ressoudée mais jamais guérie.
Il ne reste qu’un ami qui vient lui demander de l’aide pour une blessure faite aux joutes de son mariage… un homme simplement qu’elle apprécie et respecte...

Oublié l’inquiétude qui accompagne le nom de la blonde qui hurle sur l’épaule du géant. Oublié Varenne, Domfront, la clé qui se cache dans son corsage, accrochée à sa chaîne d’argent comme la rousse s’accroche à l’espoir de le revoir… oubliées la crainte, les lettres qui sont devenues rares comme les temps de paix, puis inexistantes… oubliés les cauchemars, les regards au loin, les insomnies durant lesquelles elle s’est à la fois rassurée et à la fois détruite dans des scènes atroces où ses yeux azurs acier se fermaient à jamais…
Il en reste qu’une amie, une bonne amie, fidèle, compréhensive, qui tempête pour descendre de l’épaule d’un moqueur qui fait tout pour qu’elle crie de plus belle…

Elle se retrouve projetéet la rouquine, du temps calme et insouciant, où, protégée par ses murs rouges qu’elle aimait tant, simple échevine, loin des serments, des noms, des fiefs et des devoirs, elle éclatait de rire, de ce même rire cristallin qui monte, qui monte, en voyant Garzim s’étaler sous le comptoir et son Ysambre furieuse qui faisait sa scène favorite de la moraliste outrée… pendant que Legulus tentait désespérément de se cacher derrière sa bouteille de vin du Languedoc et que son frère levait les yeux au ciel avec un sourire en coin…

Elle avait oublié même le son de son rire…

La voix du grand blond lui rappelle l’instant présent… il lui plait ce géant finalement. Il a quelque chose de familier, qui lui rappelle cette existence perdue, cette autre vie…
Elle le regarde sortir avec un petit sourire et se retourne vers ses deux grands blessés.


Cerridween, je souffre ! Ma fierté souffre ... !

Une Estelle qui se pâme la main sur le front digne des plus grandes comédienne de comedia dell’arte… sourire de la rouquine…

Et bien reste un peu allongée… dans ce genre de maux il me semble avoir lu qu’il fallait du repos, beaucoup de repos et de l’oubli…

Sourire taquin… elle se rapproche pour lui prendre la main…

Mais si tu te sens mieux, ton aide me serait précieuse j’en suis sure…

La rouquine se penche à l’oreille de la Varenne…

… et puis tu pourras te venger du grand blond, il reste dehors pour enlever les armures… et il y a un seau d’eau sale au fond de la tente….

Cerridween se relève et se retourne vers son Grand Maistre :


Ne croyez point que je vous ai oublié… alors Grand Maistre, qu’est-il arrivé encore ?

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DameBlondeur
La main de la rouqine dans la sienne.
Oh, main salvatrice ! Oh, main qui la soutient ! Oui, il n'y a vraiment que les femmes pour comprendre la torpeur intérieur que provoque un égo cruellement saccagé. Saccagé par les hommes, bien entendu, qui d'autre pourrait à ce point semer le chaos ? Et en plus, ô infamnie suprême, non pas par un Vicomte ou un Comte, dont la pensée de la proximité des biens matériels aurait immédiatement pansé la plaie, mais par un gueux ! Un vulgaire gueux !

Mirettes grises closes.
Et profonde inspiration dramatique, comme si c'était la dernière fois. Oui, c'était la dernière fois qu'elle pouvait respirer en tant que femme sûre d'elle. Oui, c'était la dernière fois qu'elle se voyait comme une dame n'étant pas des plus affreuses. A compter de ce jour, l'image de la baleine ou pire encore, de la truie, hantait son esprit. Ô vie cruelle...


Et bien reste un peu allongée… dans ce genre de maux il me semble avoir lu qu’il fallait du repos, beaucoup de repos et de l’oubli…

Mais...
Mais qu'entend-elle ? Mais quels sont ces mots affreux qui viennent caresser ses oreilles... Non. Non ! Pas d'oreilles madame, ses traits ne sont plus humains, mais animaux ! Qui a déjà vu une baleine avec des oreilles ? Toujours est-il que la réaction est immédiate : la Blonde se relève de sa position couchée et serrant au plus fort la main de la rouquine, elle commence à geindre.


- Cerridween... Tu ne peux pas comprendre ! Non, tu ne peux pas... C'est comme une flêche en plein coeur, comme un mariage râté, comme un coup dans le dos, comme... Comme... L'effondrement d'un lieu sacré ! Mon lieu sacré, ma personne ! Les fidèles ont perdu leur paroisse et ma fierté à perdu son icône ! Les fidèles ne reconnaissent plus en leurs Saints une divinité, et je n'en retrouve plus dans les miens ! Ô forteresse détruite ! Ô muraille ensevelie ! Ô comme la chute est dure... Comment peut-on oublier un tel affront ?

Long et profond soupir.
Elle cesse un peu d'écraser la main de la rouquine dans la sienne.


- J'ai été portée sur une épaule comme un gueux porte les carcasses de ses moutons ! J'ai été touchée comme un ivrogne toucherait une catin de la Cour des Miracles ! On m'a parlé comme on parlerait à une sous fifre ! On m'a menacé d'abus physique, on m'a... Humillié. Y survivrait-tu, Cerridween ?

Temps d'arrêt.
Pour sûr, son amie n'aurait pu y survivre. Quelle femme le pourrait ? Aucune, vraiment aucune. Même pas une baleine, même pas une truie qui aurait surement pour la peine cessé de se rouler dans la boue. Elle lève les yeux vers son amie. Qui parle au grand maistre. Mais... Mais... Quelle était la dernière phrase ? Cette phrase murmurée avant qu'elle ne commence sa litanie ? Trop absorbée par son intense mal être, elle en avait oublié l'allusion de vengeance de la jolie rouqine. Comme si elle avait été brûlée, elle lâche la main de son amie pour se retourner et aviser le fond de la tente. Un seau !
Adieu tristesse et appitoiement ! Sur ses deux pieds de femmes et non sur sa nageoire, elle se presse vers le fond de l'infirmerie et saisit à deux mains le seau plein d'eau. Fière comme pas deux, elle traverse le lieu vers la sortie, tout en clamant avec un air des plus sérieux ses nouveaux cris de guerre.


- Il faut soigner le mal par le mal, mon amie ! Je m'en vais faire une bonne action pour l'honneur de toutes les femmes du Royaume !



Dehors.
Il est là, ce fourbe, ce pervers, ce goujat, ce vicieux... De dos ! Oh, chacun son tour de profiter du dos de l'autre, même si lui avait localisé la zone du méfait en bas du dit dos. Qu'importe, c'était son heure. A pas lents elle s'approche, s'approche, s'apprcohe... Et jette le seau sur le colosse. Tout en regardant son oeuvre, points sur les hanches, elle ricanne.


- Ca calmera vos ardeurs !
Milo
[Extérieur de la tente]

Les quelques reliques de sueur restantes sont effacées, alors que sa senestre tapote sa hanche. Travail fait trop rapidement ou non, cette dernière lui fait mal, tant et si bien qu’il est obligé de plier et déplier les doigts, tandis que sa main droite masse le creux de sa jumelle. Mais le travail effectué rapidement n’est pas le seul coupable. Le temps humide et froid de la région y était pour beaucoup également. Azurs qui se plantent dans les yeux de son interlocutrice, attendant une réponse de sa part. D’elle, ou de l’homme qui semble plongé dans un espèce d’état végétatif.

Gestes pour prendre l’homme et l’amener à Cerridween coupés par quelque chose d’autre. Quelque chose ou quelqu’un. Ce qu’il a senti d’abord, quelques gouttes, échouées sur la peau de sa nuque laissée à l’air par ses cheveux retenus de son éternelle lanière de cuir bleue. Lanière si longue qu’elle était capable de faire le tour du cou d’un homme, lanière de ce type qui lui avait malheureusement sauvé la vie.

Ensuite, sa chemise qui s’est collée contre la peau de son dos, épousant chaque sillon, chaque bourrelet présent. Suivant également l’autre trace indélébile de son tortionnaire. Enfin, l’eau qui goutte allègrement par terre, ses cheveux mouillés faisant un maigre rempart pour tenter de cacher tout le reste. Maigre rempart car seules les marques du milieu sont cachées. Inutile donc.

Azur qui se fronce, alors que ses bras reviennent se plaquer lentement le long du corps. Et cette voix de s’élever, railleuse, fière de son œuvre. Sourcil qui revient doucement vers le haut, interrogeant du regard le couple en face de lui. La truie. Elle a osé. Elle a osé lui balancer un seau d’eau dans le dos. Et vu l’odeur qu’il s’en dégage, elle n’était pas propre. Qui dit sale dit qu’il devra enlever sa chemise, pour se sécher. Ce qui veut dire exposer son dos, en attendant que ladite chemise sèche. Car elle est la seule qu’il possède, elle-même remplaçant déjà celle qu’il avait perdu lors de son bain improvisé avec la Comtesse.

Tranquillement, il se retourne, pour faire face à la blonde qui le harcèle depuis quelques temps déjà. Comme les sangsues, elle s’accroche et ne lâche pas prise. Il pensait qu’elle aurait compris. Mais non. Comme la truie attirée par le meilleur fumet, elle revient à la charge. Et, les poings sur les hanches, elle ricane. A ce rire lui répond un sourire carnassier, alors que les Azurs se plantent dans les Hématites. Voix profonde de basse qui vient couper le silence quelque peu méfiant que les gestes de la blonde ont engendré chez lui.

- Mes… ardeurs ? Baste, pas moi qui vocifère et qui vous frappe, ce me semble.

Sans rien dire de plus, il se dirige vers la tente, à la recherche d’une corde, cette scène en appelant une autre. Blonde elle aussi, un corps meurtri par les ans et les combats menés. Il secoue la tête, nulle question ici de sauver une femme d’un viol, mais de lui donner une bonne correction. Près de l’entrée, des cordes laissées là, sûrement en renfort. Il en prend une, assez longue, et reviens vers la jeune femme. Sourire carnassier qui s’agrandit encore plus, alors que lentement il s’approche de la donzelle, jusqu’à n’être qu’à un souffle d’elle. Il se penche pour sonder son regard, Azurs neutres.

- A c’qu’j’vois, si personne avant moi n’a touché à vot’fessier, j’suppose qu’personne n’vous a non plus appris les bonnes manières.

Rapidement, il la prend par les deux bras et l’entraîne vers l’arbre le plus proche, se moquant bien des éventuelles protestations. Bien évidement, la blonde ne se laisse pas faire, le contraire l’eu étonné. Les cris qu’elle émet indiquent qu’elle n’a pas l’air contente de son sort, tout comme les coups qu’elle tente de lui mettre dans la base de loisirs (comprenez par là, l’entrejambe). Le géant attache purement et simplement la blonde à une branche d’arbre, serrant un peu, mais pas trop fort, il ne veut pas non plus la meurtrir. Puis, ses mains viennent chercher sa lanière de cuir, n’ayant qu’elle sous la main. Mais ce sera suffisant, pour ce qu’il veut faire.

- Pour m’apprendre les bonnes manières, le paternel m'fouettait le fondement quand il l'jugeait nécessaire. Z’avez d'la chance, faut une première fois à tout.

Azur qui se met à la tâche, le regard néanmoins légèrement voilé. Premier coup, la lanière frappe le tissu de la robe, touchant la partie la plus charnue de la demoiselle. Deuxième coup, même geste, mais emprunt de moins de moins de force, cette situation lui rappelant son passé. Troisième coup, la carrure de la jeune femme se transforme pour prendre ses traits, attaché à un poteau, le fouet tombant allègrement sur sa peau, les lambeaux de chair ayant capitulé se détachant avec un bruit qui résonne encore parfois à ses oreilles. Quatrième coup, la lanière touche à peine le tissu, le faisant revenir à la réalité. Il détache la jeune femme, se recule, et l’observe, pensivement. En espérant que cela lui a servi de leçon.

- J’m’excuserais pas d’mon geste. Il fronce le nez, les effluves de l’eau souillée commençant à le prendre à la gorge. Ca pue c’truc, à croire qu’l'seau servait d’latrines aux morts. Clin d’œil suivit d’un baiser sur le front de la demoiselle. Et pis j’vous ai même pas rendu le millième d’c’qu’vous m’avez donné. Senestre qui lui tapote la joue. Z’êtes costaud pour un p’tit bout d’femme.

Dernières paroles énoncées dans un grand éclat de rire, sa dextre vient donner une dernière tape sur l’arrière train de la donzelle. Azur qui penche la tête sur le côté, remettant le morceau de cuir à sa place, enlevant franchement sa chemise, qui pue trop pour qu’il puisse la garder. Montrant par la même occasion un torse aux muscles puissants mais fins, tout comme le reste du corps, une cicatrice large d’un pouce barrant sa poitrine, accompagnée par d'autres, beaucoup plus petites, disséminées au petit bonheur la chance, que quelques gouttes d'eau sillonnent encore.

Quant à son dos… Il n’est que charpie. De longues cicatrices argentées ayant pris vie sur sa peau, quelques bourrelets disposés cà et là, lorsque le fouet est tombé plusieurs fois au même endroit, arrachant la peau. Ajouté à cela un "L"majuscule, inscrit au fer rouge sur l’épaule gauche de Milo, souvenir des étreintes tant haies de son tortionnaire. Il roule sa chemise en boule, grognant pour lui même, assez fort toutefois pour que sa compagne d'infortune puisse entendre


- Pfff, c’est malin, c’était la seule ch’mise qu’j’avais. Décidément, l’eau et les femelles nobles m'réussissent pas. Un sourire franc sur les lèvres, sa dextre se tend vers la noble. Moi c’est Milo, on est quittes ?
DameBlondeur
Non mais...
Non mais... Elle rêve ? Non, elle cauchemarde. Sans qu'elle ai le temps de voir venir les choses, enfin les ennuis, le colosse l'attrape, la traine sauvagement et ignore promptement ses protestations pour l'attacher à un arbre. Comme une sorcière qu'on attacherait avant de brûler, comme un breton arrêté en terres royales. Elle crie encore plus tous les noms d'oiseaux possibles lorsqu'il ose la... Fouetter.


- Espèce de fou ! Je me contre fiche de ce que faisait votre paternel, vous n'êtes pas mon père ! Vous n'êtes rien pour m'infliger un tel... Aiiie !

Furieuse.
Furieuse d'être incapable d'agir. Elle a beau gigoter, elle a beau essayer de forcer les liens de la corde, rien ne marche. Juste crier. Pour changer. Non mais vraiment, qui est-il pour se permettre ça ? Elle est dame elle, noble, de bonne famille, n'a qu'une seule parole, loin d'être chaste, mais très respectable. Remuer, encore et encore, pour essayer de lui faire râter sa cible. Lever les jambes et viser à l'aveuglette la zone tant aimée des hommes qui fait toute leur fierté, leur base de loisir préféré, la zone tant admirée. Enfin, au bout d'un supliace qui semblait interminable, le monstre cesse sa torture et la détache. Long soupir de soulagement puis elle lève la tête vers le monstre en poussant des mèches blondes rebelles qui ont pensé prendre possession de son visage.


- J’m’excuserais pas d’mon geste. Ca pue c’truc, à croire qu’l'seau servait d’latrines aux morts. Et pis j’vous ai même pas rendu le millième d’c’qu’vous m’avez donné. Z’êtes costaud pour un p’tit bout d’femme.

Une réaction : se reculer.
Deux pas en arrière, elle monte le dos de sa main à son front comme pour éffacer ce baiser. Puis, la même main qui éfface les salissures, s'en va vers son fessier douloureux. Visage pâle qui a rosit au niveau des pomettes qui se fend d'une grimace. Oui, la Varenne est très douillette. Et encore, c'est un euphémisme : si son égo souffre rapidement, ne parlons pas de son corps. A faible distance de lui, elle reste ainsi, comme on regarde de loin une bête qui nous terrorise mais nous fascine à la fois, une main sur le bas du dos meurtri. Elle le fixe d'un oeil mauvais, effectuer son manège. Trop amère pour parler ses lèvres sont bel et bien closes. Et il s'enlève la chemise, a quoi joue t il ? Et pourquoi ô grand pourquoi les mâles ont une tendance à enlever leur chemise devant elle lors de joutes?

Et puis, une geste étonnant.
Il lui tend la main. Au cas ou, un coup d'oeil suspicieux pour appercevoir un gant. Au point ou il en est, un défi de duel ne serait pas des plus surprenants. Mais non, juste sa main, immense et large. Que veut-il ? La paix ? Ricannement intérieur. La paix entre elle et lui... Impossible,fondamentalement impossible. Si certains sont adeptes du " oeil pour oeil dent pour dent " la Varenne, elle est plutôt " oeil pour dent puis cheveux puis bras puis main puis jambes... ", en somme elle fait partie des gens qui ne cessent jamais de se venger. Ce monstre de perversité n'a certainement pas fini d'entendre parler d'elle. Et puis, il se présente... Milo. Bien un nom de gueux, ça.

Bras croisés sous la poitrine, elle le toise.
Il lui demande si ils sont... Quittes ? Impossible. Tout simplement impossible ! Qu'est ce qu'elle lui a fait, à lui mis à part lui éffleurer un peu les tympans, le mouiller tout à fait délicatement, et essayer, pleine de grâce, de faire de lui un eunuque ? Que des gâteries en somme, comparé à lui, ô monstre de muscles qui l'a vulgairement trainé sur ses épaules et l'a fouettée comme on le ferait à un âne pour le faire avancer. Son nez se fronce et puis, illumination Estellienne, ses traits tirés laissent la place à une esquisse de sourire goguenard au coin des lèvres.


- Estelle de Varenne. Des excuses et nous serons quittes.
Guillaume_de_Jeneffe
Pestedieu! C'est qu'elle avait de la mémoire la rouquine en plus d'avoir des kilos de pigments carottés dans les cheveux. Aussi le comte, quoiqu'il en sache la nécessité, avait tenté, par jeu autant que par habitude, de repousser les soins devant être apportés à sa hanche. Mais la soeur de son regretté ami avait hérité de la famille aux quintefeuilles dorées une détermination qui n'était pas une légende, elle.

Aussi le chevalier fut-il contraint, de bonne grâce malgré les airs qu'il se donnait, de répondre à ses questions, non sans avoir sa curiosité piquée par les échanges noblesse-roture admirablement, avec tout juste les excèsde coutume, menés par deux blondinets émoustillés par le printemps.


- Et bien damoiselle, en effet. Llyr maréchal de France m'a offert comme présent, non une subtile fragrance dont il est si friand, mais bien pour ma dolence forts estocs et tranchants, qui en votre présence me mènent souriant.
Or donc dame veuillez soigner ces navrures, qu'enfin vieux chevalier puisse quitter voiture et mener destrier, oubliant coupures et être délié d'infâmes mixtures.
Nulle souffrance n'est que ma valeur vaincue et par telle sentence je clos ce lais qui fut par grande démence de mes lèvres issu.

C'est donc souriant, et désignant négligemment son flanc, découvert par les travaux experts de Milo, que Guillaume attendit la réaction de la rouquine. Le gronderait-elle encore? Se contenterait-elle du feu qui bouillait si souvent dans ces beaux yeux? En ces moments, elle ressemblait encore plus à son frère qu'elle ne pouvait l'imaginer. Ce mélange de provocation et de réflexion, de jactance et d'humilité. Un mot pour soulager des doutes, un autre pour prévoir des lendemains qui ne chantaient pas toujours, le tout dans ce mélange si caractéristique qui faisait Kratos, être haïssable autant qu'appréciable, qui avait fait pousser bien des cheveux blancs au Flamand, qui ne s'en était d'ailleurs jamais plaint...

Mais là étaient sa soeur. Et il avait promis de veiller sur elle, comme sur toute écuyère de la Licorne. Aussi tenta-til de chasser ces tristes songes, revenant tous à Beaumont, pour reprendre la conversation somme toute plaisante qu'ils avaient tous deux, à l'abri de l'esclandre qui avait élu domicile en Flandres.

_________________
Milo
[Extérieur de la tente]

Dextre tendue, senestre qui serre un peu plus la chemise contre son flanc, il observe avec une lueur ironique l’examen dont il fait l’objet. Apparemment, la blonde se demande s’il ment. Mais pourquoi le ferait-il ? Il est temps de cesser ce petit jeu, qui pourrait aller beaucoup plus loin, à leurs corps défendant.

Enfin, la donzelle donne signe de vie. Mais bien sûr, elle est comme tous ces gens qui profitent de ce qu’on leur offre. Donnez leur la main, ils prennent le bras. Azur qui observe en penchant la tête sur le côté l’Hématite goguenarde. A quoi peut elle bien penser ? La réponse ne se fait pas attendre.

Des excuses. Elle veut des excuses. Il secoue doucement la tête, alors qu’une lueur de tristesse éclaire un instant son regard. Lueur qu’il ne tente pas de cacher, pourquoi le ferait il ? Bras toujours croisés, il doute que la jeune femme changera d’avis. Mais pourquoi s’excuser ? Pour lui permettre de se sentir supérieure à lui, alors qu’ils sont tous les deux faits de la même matière. Son titre et ses beaux atours ne lui serviront en rien lorsque sonnera son glas, alors pourquoi ? Quelle satisfaction retiendrait elle de simples paroles, qui peuvent être bardées de toute l’hypocrisie du monde ?

Car quand bien même lui demande-t-elle une reconnaissance que les gens de son calibre sont habitués à demander, que vaut la sincérité de telles paroles, lorsqu’elles sont dîtes sous la contrainte ? Aurait il du s’excuser auprès de son tortionnaire pour l’avoir tué ? Aurait-il du continuer à servir de défouloir pour voir la satisfaction se peindre sur le visage d’un homme heureux d’infliger les pires blessures mentales et physiques à celui qu’il considérait comme un moins que rien, et donc se donnait le droit de faire ce qu’il voulait de lui ?

Dextre qui retombe lentement le long de son flanc, alors que les lueurs ironiques reprennent leurs droits.


- C’que j’aimerais comprendre, c’est c’qu’elles vous apport’ront. Vous n’êtes pas morte, vot’ego non plus. Vous aurez tout au plus du mal à poser vot’séant que’qu’part pendant une s’maine.

Azur qui ferme les yeux un instant, avant de couvrir la faible distance qui les sépare, et plonge son regard dans une Hématite plus qu’étrange. Lentement, il se penche vers elle, un sourire sincère peigné par ses lèvres, toute trace d’accent effacée, voix profonde de basse aussi douce que le bruissement des feuilles au dessus d’eux.

- Je ne vous présenterais point mes excuses, ma Dame. Tant que je ne saurais quelle satisfaction vous en retireriez, si ce n’est celle de voir un homme se courber devant vous l’espace de quelques battements de cœur, aussi éphémères que notre présence icelieu.

Il se recule lentement, jetant un regard vers la tente, pour s’assurer que son chien n’est pas parti lui seul sait où. Non, il est bien là, toujours couché à l’ombre du dispensaire de fortune. Géant qui reporte son attention sur Estelle, montrant du menton sa chemise.

- Si on m’cherche, j’suis sur les bords d’la Scarpe.

Sans un mot ni un regard de plus, il se dirige vers le chiot, se moquant bien de savoir quel effet la vue de son dos en charpie aura sur la Varenne. Peut être que cela la fera réfléchir, mais il en doute. Il glisse sa dextre sous le ventre de Fenris avant de le coller contre son torse. Soupirant légèrement, il repasse devant la jeune femme qui accompagnait le chevalier désossé plus tôt.

- J’vais nettoyer ma ch’mise, l’odeur est infecte.

Signe de tête, alors qu’il se dirige vers l’eau tant attendue.

[Sur les bords de la Scarpe]

C’est donc l’arrière train du chiot dans une main, ses pattes posées contre son torse, la chemise dans l’autre, qu’il se dirige vers le théâtre d’une tragédie qui a failli tourner en drame. Mais par la grâce d’une quelconque entité, le pire a pu être évité. Ce qui n’est pas le cas pour sa chemise, ni pour le haut de son pantalon qui n’a été guère épargné. Mais pour ce dernier, il ne peut rien faire, même pas le laisser tremper, sous peine d’avoir des ennuis.

La Comtesse a beau toléré sa présence, il doute que le fait de savoir que l’un des invités l’est vu dans le plus simple appareil lui sied autant. Pestant contre le mauvais sort, il pose le chiot près d’un chêne, et se dirige vers la berge, bordée de quelques arbres déjà en fleurs, plongeant sa chemise dans les eaux froides. Certes, ce n’est que de l’eau, mais il ne sait pas si les accès au château sont réservés le temps de la fête. Et il n’a pas envie de tergiverser non plus des heures. Il aurait pu emprunter un savon à Cerridwen, mais c’était plutôt les compétences d’une lavandière dont il aurait eu besoin à cet instant.

Soupirant de plus belle, il se met à frotter vigoureusement le tissu, sachant que cela n’influerait que peu sur l’odeur dégagée par la chemise. D’autant que son pantalon puait tout autant. Après quelques minutes d’un lavage ainsi forcé, il se relève, rejoint Fenris, étend la chemise sur l’une des branches les plus basses, puis se laisse tomber à terre. Il tend les jambes devant lui, alors que sa dextre vient masser lentement sa senestre, dont l’élancement l’inquiète. Tout comme cette tension qu’il sent dans ses épaules et son dos, chaque cicatrice se rappelant à lui. Un sourire se dessine sur ses lèvres.

- Soit pas étonné, tu t’fais vieux.

C’est sur cette pensée que son ventre émet un borborygme des plus suggestif, lui rappelant qu’il a faim. Et bien sûr, il ne peut plus se présenter dans cet accoutrement. Fichue nobles et leurs caprices de gamins pourris-gâtés. Baste, tant pis, il attendra qu’ils soient tous occupés pour aller faire un tour en cuisine. Et peut être aussi avoir le culot de redemander à la Comtesse un vêtement sur mesure. Après tout, c’est la faute à ses pairs s’il en est là.

C’est sur cette pensée que le géant se penche en arrière jusqu’à ce que sa tête touche le tronc rugueux et solide derrière lui, les deux mains croisées sur les cuisses, Azurs fermées.
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