Terwagne_mericourt
Palais Sainct-Pierre :
Un bruit de verre brisé, et quelques minutes plus tard la porte qui s'ouvre pour laisser sortir une Dame de Thauvenay à la démarche plus que décidée...
C'est ainsi que tout commença, ou plutôt que tout se termina de ce qu'elle avait pris pour une jolie amitié. Une amitié profonde dans son coeur à elle, entière comme tous les sentiments pouvaient l'être chez elle. Il ne l'avait pas compris, l'avait déçue plus qu'il ne pourrait jamais le comprendre.
Sans un regard vers cet homme qui venait la voir dans son bureau certains soirs pour échanger sur la poésie et la difficulté de faire le deuil d'un être cher, elle s'engouffra dans les couloirs qui menaient à son bureau de Présidente du Comité des fêtes ducales.
Une fois arrivée dans son antre, elle se laissa tomber dans son fauteuil et ouvrit le tiroir de sa table de travail, pour en sortir un dossier épais qui contenait un projet d'animation sur lequel elle travaillait en secret depuis plusieurs jours. Ce projet, c'était lui qui en avait émis l'envie un soir, devant un verre partagé, et sans le lui dire, pour lui faire plaisir, elle s'était mise à y travailler dans l'ombre, comme nombre de choses qu'elle faisait.
Dans un geste rempli de rage et de colère envers lui, elle prit les feuilles, une à une, et les jeta dans le feu qui brûlait dans l'âtre...
Il ne restera de ce projet que des cendres, tout comme vous avez décidé d'en faire avec notre amitié.
Se laissant choir assise sur le sol, elle prit ses genoux entre ses bras, le regard fixé sur les flammes, tandis que dans son esprit défilait les derniers mots échangés entre eux... Juste après qu'il n'aie lancé la carafe d'eau contre le mur devant lequel elle se trouvait.
C'est dommage, elle était belle cette carafe...
Enfin, y a pas à dire, vous êtes plutôt doué pour casser les choses fragiles.
Vous vous êtes toutes passé le mot pour venir pleurer sur mon épaule?
Je ne pleure pas sur votre épaule...
Elle ne m'inspire absolument plus la confiance.
Je vais me taire, ça vaudra beaucoup mieux pour vous et pour moi, puis qui sait, ça me permettra peut-être de me souvenir plus des soirées poésies que de la fin de notre "relation amicale" dans quelques semaines, ou mois.
Pleurer sur une épaule... La seule épaule sur laquelle elle pouvait parfois pleurer n'était pas là, et elle ne la reverrait pas avant de nombreux jours. Cette pensée qui la rendit encore plus triste que ce qu'elle ne l'était jusque là la fit se lever et quitter son bureau.
Pleurer sur une épaule... C'était tout simplement odieux et ridicule de sa part à lui d'avoir prononcé une telle phrase!
Ridicule parce qu'il savait pertinemment bien que ce n'était pas son genre à elle de larmoyer, et odieux puisqu'il savait fort bien que Walan était tout sauf le genre d'homme à écouter et encore moins comprendre ou soigner les tourments d'un coeur féminin... Walan qui de toute façon était encore au milieu de ses soldats... Walan qui ne la comprenait pas...
Alors qu'elle franchissait la porte du Palais abritant notamment les locaux du Comité des fêtes ducales, elle ne pouvait s'empêcher de repenser au début de sa relation avec cet homme qui venait de la mettre dans un état qu'elle-même aurait eu bien du mal à décrire.
Un amour qu'elle lui avait offert et dont il n'avait pas voulu, ayant déjà une relation avec une femme mariée et sur laquelle elle avait gardé le secret malgré sa déception, par respect pour lui. Ensuite ses visites nocturnes à lui et l'amour transformé en amitié profonde et sans faille de son côté à elle. Parce que oui, son chagrin de l'avoir vu refuser son amour, elle avait réussi à passer outre, et à en faire naître quelque chose d'aussi fort et même plus beau, l'amitié... Cette amitié qu'il venait de trahir!
Dehors, le froid la surprit un instant, mais cela ne dura pas, puisque son coche l'attendait et qu'elle s'y engouffra sans tarder, donnant l'ordre au cocher de la ramener au Castel de Pierre-Scize.
Il était plus que temps pour elle de préparer son départ et de quitter ce Duché où elle avait voulu donner, servir, aimer, mais où pour la première fois de sa vie elle ressentait ce sentiment si neuf et effrayant chez elle...
La haine!
Oh oui, là ce n'était pas seulement un mélange de déception, de tristesse et de colère... C'était bien plus que cela, c'était une haine destructrice qu'elle ressentait. Une haine que seule la distance parviendrait peut-être à calmer.
Haïr... Non, cela ne pouvait pas lui arriver à elle, elle qui n'était qu'amour, trop même!
Ce n'était pas elle qui ressentait ce sentiment!
Cela ne se pouvait pas!
Elle n'était plus elle-même, voila! Elle s'était perdue! Et surtout, elle détestait cette femme qu'elle commençait à devenir, celle dont à force de briser les rêves ils étaient en train de faire une autre.
Cette femme dans laquelle elle ne se reconnaissait pas, celle qui haïssait, elle eut soudain l'envie folle de la voir mourir.
Elle fit arrêter le coche et en sortit, au milieu de nulle part, avant de donner l'ordre au cocher de rentrer au castel sans elle, ce que l'homme fit au bout d'une longue discussion au cours de laquelle elle finit par monter le ton.
_________________
Un bruit de verre brisé, et quelques minutes plus tard la porte qui s'ouvre pour laisser sortir une Dame de Thauvenay à la démarche plus que décidée...
C'est ainsi que tout commença, ou plutôt que tout se termina de ce qu'elle avait pris pour une jolie amitié. Une amitié profonde dans son coeur à elle, entière comme tous les sentiments pouvaient l'être chez elle. Il ne l'avait pas compris, l'avait déçue plus qu'il ne pourrait jamais le comprendre.
Sans un regard vers cet homme qui venait la voir dans son bureau certains soirs pour échanger sur la poésie et la difficulté de faire le deuil d'un être cher, elle s'engouffra dans les couloirs qui menaient à son bureau de Présidente du Comité des fêtes ducales.
Une fois arrivée dans son antre, elle se laissa tomber dans son fauteuil et ouvrit le tiroir de sa table de travail, pour en sortir un dossier épais qui contenait un projet d'animation sur lequel elle travaillait en secret depuis plusieurs jours. Ce projet, c'était lui qui en avait émis l'envie un soir, devant un verre partagé, et sans le lui dire, pour lui faire plaisir, elle s'était mise à y travailler dans l'ombre, comme nombre de choses qu'elle faisait.
Dans un geste rempli de rage et de colère envers lui, elle prit les feuilles, une à une, et les jeta dans le feu qui brûlait dans l'âtre...
Il ne restera de ce projet que des cendres, tout comme vous avez décidé d'en faire avec notre amitié.
Se laissant choir assise sur le sol, elle prit ses genoux entre ses bras, le regard fixé sur les flammes, tandis que dans son esprit défilait les derniers mots échangés entre eux... Juste après qu'il n'aie lancé la carafe d'eau contre le mur devant lequel elle se trouvait.
C'est dommage, elle était belle cette carafe...
Enfin, y a pas à dire, vous êtes plutôt doué pour casser les choses fragiles.
Vous vous êtes toutes passé le mot pour venir pleurer sur mon épaule?
Je ne pleure pas sur votre épaule...
Elle ne m'inspire absolument plus la confiance.
Je vais me taire, ça vaudra beaucoup mieux pour vous et pour moi, puis qui sait, ça me permettra peut-être de me souvenir plus des soirées poésies que de la fin de notre "relation amicale" dans quelques semaines, ou mois.
Pleurer sur une épaule... La seule épaule sur laquelle elle pouvait parfois pleurer n'était pas là, et elle ne la reverrait pas avant de nombreux jours. Cette pensée qui la rendit encore plus triste que ce qu'elle ne l'était jusque là la fit se lever et quitter son bureau.
Pleurer sur une épaule... C'était tout simplement odieux et ridicule de sa part à lui d'avoir prononcé une telle phrase!
Ridicule parce qu'il savait pertinemment bien que ce n'était pas son genre à elle de larmoyer, et odieux puisqu'il savait fort bien que Walan était tout sauf le genre d'homme à écouter et encore moins comprendre ou soigner les tourments d'un coeur féminin... Walan qui de toute façon était encore au milieu de ses soldats... Walan qui ne la comprenait pas...
Alors qu'elle franchissait la porte du Palais abritant notamment les locaux du Comité des fêtes ducales, elle ne pouvait s'empêcher de repenser au début de sa relation avec cet homme qui venait de la mettre dans un état qu'elle-même aurait eu bien du mal à décrire.
Un amour qu'elle lui avait offert et dont il n'avait pas voulu, ayant déjà une relation avec une femme mariée et sur laquelle elle avait gardé le secret malgré sa déception, par respect pour lui. Ensuite ses visites nocturnes à lui et l'amour transformé en amitié profonde et sans faille de son côté à elle. Parce que oui, son chagrin de l'avoir vu refuser son amour, elle avait réussi à passer outre, et à en faire naître quelque chose d'aussi fort et même plus beau, l'amitié... Cette amitié qu'il venait de trahir!
Dehors, le froid la surprit un instant, mais cela ne dura pas, puisque son coche l'attendait et qu'elle s'y engouffra sans tarder, donnant l'ordre au cocher de la ramener au Castel de Pierre-Scize.
Il était plus que temps pour elle de préparer son départ et de quitter ce Duché où elle avait voulu donner, servir, aimer, mais où pour la première fois de sa vie elle ressentait ce sentiment si neuf et effrayant chez elle...
La haine!
Oh oui, là ce n'était pas seulement un mélange de déception, de tristesse et de colère... C'était bien plus que cela, c'était une haine destructrice qu'elle ressentait. Une haine que seule la distance parviendrait peut-être à calmer.
Haïr... Non, cela ne pouvait pas lui arriver à elle, elle qui n'était qu'amour, trop même!
Ce n'était pas elle qui ressentait ce sentiment!
Cela ne se pouvait pas!
Elle n'était plus elle-même, voila! Elle s'était perdue! Et surtout, elle détestait cette femme qu'elle commençait à devenir, celle dont à force de briser les rêves ils étaient en train de faire une autre.
Cette femme dans laquelle elle ne se reconnaissait pas, celle qui haïssait, elle eut soudain l'envie folle de la voir mourir.
Elle fit arrêter le coche et en sortit, au milieu de nulle part, avant de donner l'ordre au cocher de rentrer au castel sans elle, ce que l'homme fit au bout d'une longue discussion au cours de laquelle elle finit par monter le ton.
_________________