Aleanore
Il y a ..
Sur les routes menant au comté du Limousin et de la Marche, un étrange attelage composé de plusieurs charrettes et dun coche tiré par quatre chevaux et tirant à sa suite, un étalon massif, sélance à vive allure, porté par lénergie déployée par le petit cocher pour fouetter les bêtes. Sur les routes menant au comté du Limousin et de la Marche, il y a aussi le soleil du jour qui se lève, timide mais sincère comme le sourire dun ami qui séveille et cest à cet ami que sadresse les mots qui séchappent des lèvres vermeilles.
-« Tu mavais manqué. Hugues ! Arrête-nous ! »
Et alors que le jeune comtois manie les rênes avec plus de dextérité quau départ, la jeune fille, quant à elle, commence à maitriser les arrêts brutaux que le garçon provoque. Pas une mèche na quitté la coiffure de la jeune fille, et lexpression du visage est la même. La porte souvre sur une adolescente fine à lextrême, coiffée dune tresse quon jugerait trop longue et trop lourde pour que le cou fin puisse en supporter le poids. Vêtue de rouge et dhermines, jusquaux rubans qui ornent la tresse sombre qui glisse jusque dans le creux des reins, Aléanore Jagellon Alterac descend de lhabitacle en sautant comme une enfant, évitant la main du jeune cocher. Sourire ravi qui étire les lèvres de la jeune fille quand sous le poids du corps, lherbe gelée craque, faisant résonner dans la campagne limousine, un crépitement joyeux au fur et à mesure des pas légers de lEtincelle. Noisettes rivées sur le soleil qui se lève, sourire tendre et pensées tournées vers ses défunts.
-« Me revoilà, mon Père. Me revoilà, mon Frère. Je suis là. »
Le rire cristallin qui sélève, brisant le silence doux de lhiver, na pour seul but que de libérer une joie qui lui étreint le cur et lâme. Le Limousin, sa terre natale, la terre de ses parents, la revoilà, oui. Et la jeune fille remonte dans le coche, souriant à ses occupantes avant de lancer sans ambages au cocher.
-« Et maintenant, fouette Hugues, je nous veux arrivées à Concèze avant sexte. »
Et pendant que le petit comtois obéit sans hésiter à sa françoyse de maitresse, ladite maitresse sappuie contre les coussins du coche, observant de derrière les rideaux, le Limousin défiler.
[Juste avant sexte, à Concèze]
Déclats de rire en rire éclatants sélevant du coche qui vient darriver à Concèze, voilà comment se passe larrivée de la nouvelle dame de Concèze sur ses terres. Et enfin, ladolescente quitte le coche où Clarisse vient de se faire attaquer par une Fiora réveillée en sursaut doù lhilarité de la jeune fille. Noisettes qui se lèvent sur le manoir devant elle. Son manoir. Petit, sûrement. Mais à elle, et cest donc fière de cette constatation que la jeune fille sélance vers lentrée de la demeure où lattendent quelques paysans et lintendant dArnac-Pompadour prévenu quelques jours auparavant de la venue de la jeune fille. Un sourire franc à lhomme avant de pénétrer dans le manoir sans mot, volte-face de la jeune fille vers ses accompagnatrices avant de lâcher dune voix enjouée.
-« Alors, quen penses-tu Alycianne ? »
Un sourire à la fillette avant de se tourner vers lintendant, pour poursuivre la visite, prenant de temps en temps, un moment pour expliquer à lintendant les modifications et les travaux qui devront être faits pour que Concèze soit vraiment à elle. Et finalement, la dernière pièce visitée, la cuisine, seul endroit habité du domaine, par une femme aux mensurations impressionnantes qui savère être la maitresse des lieux. Noisettes qui jugent et jaugent avant de décider quelle apprécie la franche gaieté de la cuisinière, finalement, lEtincelle se tourne vers lintendant.
-« Vous ferez décharger les charrettes qui attendent dans la cour, il y a le nécessaire vital pour notre confort. Je veux aussi que lon soccupe de mes chevaux. Bien ! Jy tiens, surtout Bélial. Je veux que vous me trouviez des gens capables doccuper les postes dintendant, des servantes, des valets, enfin, un peu de tout..»
Sourire complice de la brune à sa servante blonde, le nécessaire vital, cest du mobilier, des malles remplies de tenues, bibelots et tentures, cest ses manuscrits, ses pinceaux, ses pigments.
-« Et vous ferez porter une lettre au Chevalier de Vergy pour lui dire que jaimerai la voir. »
Oui, la voir, pour lui parler de ce qui lui a dit Maleus, lui dire quelle sait pour Miséricorde.
-« Demandez-lui aussi si elle sait qui pourrait mapprendre la monte à cheval, Bélial est resté trop longtemps sans cavalier. »
Et tandis que lintendant quitte la cuisine pour aller exécuter les ordres de la jeune fille, celle-ci se tourne avec une mine de conspiratrice vers la cuisinière.
-« Ton nom ? »
-« Lison, mamselle. »
-« Lison, nous avons appris que Concèze était connu pour ses framboises, est-ce une menterie ou est-ce la vérité ? »
-« Ma ptite mamselle, pour sûr que les framboises de chez nous sont bien connues, tendez voir que jvous y fasse goûter leau-de-vie quon en fait. »
Contre toute attente, la jeune fille époussette du bout de sa robe, le banc avant de sy asseoir, sourire ravi aux lèvres. Fierté toute puérile quand les mots résonnent dans sa tête. Aléanore Jagellon Alterac, Dame de Concèze, la Dame aux Framboises.
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La Rançon du Succès d'une Pouffy-girl
Sur les routes menant au comté du Limousin et de la Marche, un étrange attelage composé de plusieurs charrettes et dun coche tiré par quatre chevaux et tirant à sa suite, un étalon massif, sélance à vive allure, porté par lénergie déployée par le petit cocher pour fouetter les bêtes. Sur les routes menant au comté du Limousin et de la Marche, il y a aussi le soleil du jour qui se lève, timide mais sincère comme le sourire dun ami qui séveille et cest à cet ami que sadresse les mots qui séchappent des lèvres vermeilles.
-« Tu mavais manqué. Hugues ! Arrête-nous ! »
Et alors que le jeune comtois manie les rênes avec plus de dextérité quau départ, la jeune fille, quant à elle, commence à maitriser les arrêts brutaux que le garçon provoque. Pas une mèche na quitté la coiffure de la jeune fille, et lexpression du visage est la même. La porte souvre sur une adolescente fine à lextrême, coiffée dune tresse quon jugerait trop longue et trop lourde pour que le cou fin puisse en supporter le poids. Vêtue de rouge et dhermines, jusquaux rubans qui ornent la tresse sombre qui glisse jusque dans le creux des reins, Aléanore Jagellon Alterac descend de lhabitacle en sautant comme une enfant, évitant la main du jeune cocher. Sourire ravi qui étire les lèvres de la jeune fille quand sous le poids du corps, lherbe gelée craque, faisant résonner dans la campagne limousine, un crépitement joyeux au fur et à mesure des pas légers de lEtincelle. Noisettes rivées sur le soleil qui se lève, sourire tendre et pensées tournées vers ses défunts.
-« Me revoilà, mon Père. Me revoilà, mon Frère. Je suis là. »
Le rire cristallin qui sélève, brisant le silence doux de lhiver, na pour seul but que de libérer une joie qui lui étreint le cur et lâme. Le Limousin, sa terre natale, la terre de ses parents, la revoilà, oui. Et la jeune fille remonte dans le coche, souriant à ses occupantes avant de lancer sans ambages au cocher.
-« Et maintenant, fouette Hugues, je nous veux arrivées à Concèze avant sexte. »
Et pendant que le petit comtois obéit sans hésiter à sa françoyse de maitresse, ladite maitresse sappuie contre les coussins du coche, observant de derrière les rideaux, le Limousin défiler.
[Juste avant sexte, à Concèze]
Déclats de rire en rire éclatants sélevant du coche qui vient darriver à Concèze, voilà comment se passe larrivée de la nouvelle dame de Concèze sur ses terres. Et enfin, ladolescente quitte le coche où Clarisse vient de se faire attaquer par une Fiora réveillée en sursaut doù lhilarité de la jeune fille. Noisettes qui se lèvent sur le manoir devant elle. Son manoir. Petit, sûrement. Mais à elle, et cest donc fière de cette constatation que la jeune fille sélance vers lentrée de la demeure où lattendent quelques paysans et lintendant dArnac-Pompadour prévenu quelques jours auparavant de la venue de la jeune fille. Un sourire franc à lhomme avant de pénétrer dans le manoir sans mot, volte-face de la jeune fille vers ses accompagnatrices avant de lâcher dune voix enjouée.
-« Alors, quen penses-tu Alycianne ? »
Un sourire à la fillette avant de se tourner vers lintendant, pour poursuivre la visite, prenant de temps en temps, un moment pour expliquer à lintendant les modifications et les travaux qui devront être faits pour que Concèze soit vraiment à elle. Et finalement, la dernière pièce visitée, la cuisine, seul endroit habité du domaine, par une femme aux mensurations impressionnantes qui savère être la maitresse des lieux. Noisettes qui jugent et jaugent avant de décider quelle apprécie la franche gaieté de la cuisinière, finalement, lEtincelle se tourne vers lintendant.
-« Vous ferez décharger les charrettes qui attendent dans la cour, il y a le nécessaire vital pour notre confort. Je veux aussi que lon soccupe de mes chevaux. Bien ! Jy tiens, surtout Bélial. Je veux que vous me trouviez des gens capables doccuper les postes dintendant, des servantes, des valets, enfin, un peu de tout..»
Sourire complice de la brune à sa servante blonde, le nécessaire vital, cest du mobilier, des malles remplies de tenues, bibelots et tentures, cest ses manuscrits, ses pinceaux, ses pigments.
-« Et vous ferez porter une lettre au Chevalier de Vergy pour lui dire que jaimerai la voir. »
Oui, la voir, pour lui parler de ce qui lui a dit Maleus, lui dire quelle sait pour Miséricorde.
-« Demandez-lui aussi si elle sait qui pourrait mapprendre la monte à cheval, Bélial est resté trop longtemps sans cavalier. »
Et tandis que lintendant quitte la cuisine pour aller exécuter les ordres de la jeune fille, celle-ci se tourne avec une mine de conspiratrice vers la cuisinière.
-« Ton nom ? »
-« Lison, mamselle. »
-« Lison, nous avons appris que Concèze était connu pour ses framboises, est-ce une menterie ou est-ce la vérité ? »
-« Ma ptite mamselle, pour sûr que les framboises de chez nous sont bien connues, tendez voir que jvous y fasse goûter leau-de-vie quon en fait. »
Contre toute attente, la jeune fille époussette du bout de sa robe, le banc avant de sy asseoir, sourire ravi aux lèvres. Fierté toute puérile quand les mots résonnent dans sa tête. Aléanore Jagellon Alterac, Dame de Concèze, la Dame aux Framboises.
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La Rançon du Succès d'une Pouffy-girl