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[RP] Roulottes et dépendances

Chapuce
Chapuce revenait d’Autun les bras chargés de cadeaux, pestant de ne pas trouver de fleurs en cette saison froide.

Il se serait bien vu accrocher des fleurs jolies dans les cheveux de Fraxie, transformant celle-ci en Cybèle, la déesse de la terre et des plantes … ces plantes que Fraxie connaissait si bien.

Cybèle pour les autres, mais "si belle" pour lui, Chapuce, il en souriait en marchant.
Il ne lui en apportait pas moins une pierre de bétyle, la pierre de Cybèle dont Fraxie connaitrait surement les propriétés et qui lui vaudrait, il l’espérait, la plus belle bise du monde.

Encombré de bouteilles, Chapuce riait tout seul, il s’imaginait décorant les cheveux de Fraxie de bouteilles de gnôle ... dans le gosier, oui, dans les cheveux, non ....

Aux roulottes nouvellement ajoutées, Chapuce sut que Cyrinéa et Niflheim les avaient rejoint, quelle chance le groupe de reformait de nouveau. La lumière brillait à la fenêtre de Fraxie, ils seront surement là, ce ne sont pas des couche-tôt.

Sourire aux lèvres et blingblinguant de bouteilles portées, Chapuce grimpa les marches de la roulotte et poussa la porte pour entrer.

Bonsoir, mes amis, on va pourvoir goûter les quelques bouteilles que j'ai ramenées d'Autun et surtout goûter la prune fraichement distillée que j'avais cachée sous le lit de Fraxie. J'ai besoin de vos compétences pour évaluer ma dernière distillation ...

En distribuant bises et poignées de mains, Chapuce salua le sire inconnu d'un grand sourire ...

Et, sautant dans les bras de Fraxie il lui tendit un petit paquet en lui disant
Regarde, regarde, j'aurais jamais cru trouver ça ... une pierre de bétyle ...

Puis, se retournant vers les autres, il leur demanda

Alors vous en êtes où, au doux ou au raide. Pour goûter la prune faudra d'abord vous faire le gosier avec du raide, que le douceur de l'hypocras ne vienne point gâter la douce fragrance de l'alcool.
_________________
Fraxie
[Entre rire et marasme]


A peine le temps de tremper les lèvres dans le verre de gnole, à peine le temps de répondre à Nif un "Ah ben mon fillot de toute façon il est discret...trop" à peine le temps d’être tentée par les deux bras ouverts, accueillant, réconfortants du si narcissique, agaçant mais troublant ami, à peine le temps d’un regard à Eriadan guettant sa réaction à cette intrusion mettant fin à leur jaugeur tête à tête ….
....que les courbes de Cyr évoluaient déjà dans l’espace exigu, un baiser aussi léger, de rigueur que complice, avant que de prendre place à celle réservée aux compagnons de route…étendue, lasse du voyage, sur les moelleux coussins….
Cyr…..surprenante donzelle…hasard d’une rencontre que seul le rapace savait bienheureuse d’avance…...il leur avait fallut peu de temps à toute deux pour comprendre qu’elles parlaient même langage…..nuancé de leurs caractères certes…..mais se comprenant sans failles…..

La joie sincère de l’arrivée de ses compagnon de routes ne lui fit pas oublier son hôte inopiné…bien au contraire….elle se demandait même dans un questionnement plus facétieux qu’autre chose, l’effet qu’avait pu produire sur lui, ces baisers tendres et amicaux qui avaient ainsi scellé les retrouvailles……
Les encens de l’herboriste esseulée dévoilaient toutes leurs senteurs riches, rondes, complexes….. loin de l’austérité grise des seuls liens qu’Aristote offrait en possible à l’instant, aux amis, aux amants…..et pourtant….
Ses doutes, ses amertumes, ce gouffre sans fond qui la tentait en ce moment plus fréquemment que jamais,de tout cela le dieu temps lui offrait une pause…bien éphémère elle le savait…mais raison de plus pour en profiter …..
Alors sans doute quelque peu exaltée par l’arrivée inattendue de ces quelques « égarés », sans doute enfin bien saoule, elle se pencha intimement vers Eriadan et lui chuchota :

Je ne sais ce que vous aimeriez de moi…humble herboriste je suis oui…. ….mais si c’est me mettre des chaînes que vous voulez….c’est dors et déjà non…

Elle aurait presque eu envie de lui dire que ce "titre" était pour elle le seul fier étendard vengeur de son histoire….que des chaînes elle avait eu trop de mal récemment à en briser justement...plus ou moins lâchement….et que rien ne l’effrayer plus que de s’entraver de nouvelles…..ce qui occasionna un court silence s’achevant dans un léger dénie de la tête

Mais si vous souhaitez discuter, échanger sur quelques remèdes, votre projet ou tout simplement profiter des flottements d’un excès de vielle prune un soir d’errance, restez un peu encore avec nous….sachez juste que vous y êtes bienvenu….

Une main qui se pose sur son bras, avenante mais qui se reprend se rappelant tout simplement qu’elle ne savait encore rien de lui…..peur qu’il ne se ferme soudainement comme une huître et ne disparaisse comme il était venu….mais bon…ensuite si tel était son choix…elle n’en pleurerait pas…..ainsi va la vie et ses hasards….
Attardant tout de même un peu son regard dans le sien, aussi souriant que sondeur, elle se releva et s’assurant que tous les verres soient pleins, en rajustant le niveau au passage, elle précisa, réminiscence de la meneuse mère poule veillant à sa couvée qu’elle avait été jusque là….

Chapuce doit être sur la route le ramenant d’Autun, sa bibliothèque plus qu’ailleurs y est plébiscité…Grenade ..comme Sov.. doivent à cette heure traîner encore un peu en taverne…..Zazou est…je ne sais où……et si je comprends bien Lord n’est pas bien loin…..nous voilà donc ‘presque » au complet….
Alors si je n’ai de nouvelles de mon fillot sous peu et bien…mes amis allons…allons un peu plus loin….
Allons comme "ceux là dont les désirs ont les formes des nues et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon de vastes voluptés, changeantes, inconnues,et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom" …comme dirait un éclairé compère
, rapide clin d’œil au rapace et elle poursuivit….mais heu…..z’avez une préférence ?.....j’avoue ne plus avoir de but…ni d’envies……hormis le Périgord peut être pour le seul plaisir d’affronter à nouveau un pédant inflexible ...

Fraxie eut un petit rire pétri d'amers souvenirs se perdant, se cachant dans une gorgée de plus….…Léger silence encore tentée par d’inutiles aveux …car oui elle avait été tentée de tous les abandonner sans mot dire, de s’enfuir seule avec cette noirceur, cette langueur, cette lassitude qui s’était éveillée, ancrée en elle , elle fut tentée oui, de venir voir si une vie de mercenaire n’était point son salut….mais si noire et torturée elle l’était son âme ne l’était pas assez pour cette « cause »……

Alors je m’en remets à vous plus sûrement qu’aux vents…..car…..

Porte qui s’ouvre à nouveau sans un frappement interrogatif pour laisser apparaitre un ancien Périgourdin, tiens justement, sourire enjoué aux lèvres et les bras chargés de biens tintants et cliquetants…..prometteurs….

Les ancestrales prières cherchaient elles ce soir à lui prouver leurs forces ?....depuis l’Alençon malgré la tendresse d’un Chapuce qu’elle ne savait pourtant que délaisser, malgré les roulottes emplies d’âmes qui la suivaient elle avait l’impression d’aller seule…et ce soir, justement…..voilà soudainement sa roulotte pleine comme un œuf…..
Le hasard décidément n’existe pas un soir d'Imbolc……
Elle embrassa Chapuce, un œil curieux sur les bouteilles, un œil ravi et un merci confus chuchoté sur ses lèvres quand il lui offrit la sombre pierre.....

La pleine lune aura décidément guidée le pas de bien des voyageurs, et pourvu au ravitaillement, dit elle en riant……

Mais son rire se cassa plus vite qu’elle n’aurait voulu….Cyr, Nif, Chapuce étaient de retour…mais soudainement l'amertume l’emplissait à nouveau, lui tiraillant injustement le ventre…...Bah excés de vin sans doute…oui…sans doute…..
Prune…hypocras...alcool….les derniers mots de Chapuce résonnaient en nauséeux tourbillons ……

Excusez moi
dit elle rapidement alors que déjà elle avait sa lourde pèlerine sur les épaules et franchissait la porte accueillant avec soulagement l’air frais du dehors….

Excusez moi oui…répéta elle en un soupir inaudible alors qu’elle s’enfonçait dans la semi obscurité vers les rives du lac…..se demandant si vomir ses entrailles soulagerait enfin un peu son âme….




Vous pouvez me laisser vomir tranquille ...je pars en retraite quelques jours

_________________

Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Chapuce
Chapuce croyait connaître les tourments de Fraxie.
En fait il croyait toujours que ses vis à vis souffraient des mêmes tourments que lui,
cela simplifiait sa compréhension du monde.
Indécrotablement romantique Chapuce ne croyait qu’aux chagrins d’amour,
chagrins auxquels il avait largement donné sa part …

Chapuce qui soupire n’a pas ce qu’il désire
et cœur qui désire ce qu’il n’a pas, tout en sachant qu’il ne l’aura jamais
est un cœur saignant.
Jamais la raison ne soulage le cœur qui a des raisons que la raison ignore,
des plaies qui ne guérissent jamais.
Seul le temps peut les atténuer et permettre de vivre.

Du temps, il faut du temps, beaucoup de temps, énormément de temps.
Du temps pour oublier, du temps pour se souvenir,
du temps pour pleurer, mais aussi du temps pour vivre et du temps pour respirer.

Même quand les pleurs se sont taris, tout le reste est bien imparfaitement guéri.
Les amis sont à la fois la plus merveilleuse des choses et la pire des contraintes,
variant selon les moments, l’humeur du moment et la lourdeur des présents.

Chapuce était bien content de ne pas être médecin,
sa propension à se tromper était strictement incompatible avec toute sorte de diagnostic.
Que savait il des tourments de Fraxie ? Rien.
Que savait il pour l'aider ? Rien.
Au moins, il était certain de ne rien savoir et que,
au moins sur le fait de ne rien savoir, il ne se trompait pas,


La seule chose que je sais c'est que je en sait rien, disait le sage,
Chapuce n'était pas sage, mais il ne savait rien.
Ne rien savoir n'est pas le début de la sagesse, ça se saurait ; et pourtant être sage c'est ne rien savoir, pfffff ...
Sans rien y comprendre, Chapuce savait une chose
Fraxie, elle, survivrait .../i]

Fraxie a besoin d’air mes amis, laissons là s’aérer,
nous partirons à sa recherche plus tard.
En attendant goûtons ce petit vin local, c’est du Romanée-Conty,
un petit clos inconnu que j’ai pu acquérir à bas prix, mais il est fin bon …
Après on se décapera le gosier à la prune récemment distillée,
vous m’en direz des nouvelles.


[i]Chapuce souriait en pensant à son amie Fraxie,
elle lui avait rendu le sourire, elle lui avait montré que la vie était belle
et que le monde ne pouvait être foncièrement mauvais. ...


Allons trinquons, vous savez sire Eriadan, Fraxie est certainement la plus douée des herboristes du royaume,
mais c’est un être libre qui chérit sa liberté au dessus de tout et même du reste. Regardez, même quand nous sommes tous là, nous ses amis, son besoin de liberté la pousse à aller respirer … alors imaginez le reste

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Niflheim
Dans ces moments-ci, il fallait prendre une énorme inspiration, afin d'expirer plus fortement encore et ainsi évacuerson agitation intérieure. Il avait un peu de chemin et était sûre d'avoir vu quelqu'un espionner, Cyr venait de se prendre la porte en pleine figure dû à sa négligence, et Fraxie s'en va pour recracher son déjeuner on se ne sait pourquoi, pendant que l'inconnu se morfondait dans un mutisme volontaire. C'est aussi dans ces moments-là que l'on souhaite secrètement l'existence d'une entité supérieure qui, compatissante, sortirait les personnages de cette situation catastrophiquement gênante. Mais l'expérience avait appris au jeune homme que la vie n'est que myriade de turpitudes inutiles et parfois lassantes. Heureusement, la vie fournissait aussi de menus plaisirs pour la supporter:

Citation:
En attendant goûtons ce petit vin local, c’est du Romanée-Conty,
un petit clos inconnu que j’ai pu acquérir à bas prix, mais il est fin bon …
Après on se décapera le gosier à la prune récemment distillée,
vous m’en direz des nouvelles.


-Ah Chapuce! Comme tu es de bon conseil! C'est avec un immense plaisir que je veux te servir de cobaye pour tes créations distillées! Après une ou deux bouteilles, nous serons certainement plus joyeux...

Il s'assit lourdement sur la première chaise venue et souffla un bon coup, pressé d'être bercé par les bras de Bacchus, seul habilité à pouvoir exiger de Niflheim sa totale obéissance. Et même s'il manquera encore les jambes de Vénus pour accompagner le tout, l'ivresse rétablira la bonne ligne de conduite pour la soirée: l'oubli, pour se forger son petit monde délicieusement alcoolisé, rougeoyant et libéré de tout sentiment ennuyeux. Sa cage nuageuse et éthylique...

-Merci Chapuce...
_________________
Cyrinea
L’humeur était morose, voire légèrement tendue, et Cyr, en voyant ainsi son amie quitter précipitamment les lieux sous un motif qu’elle ne comprenait que fort bien, se dit qu’elle serait bien allé vomir avec Fraxie. Vomir l’hiver, vomir les amitiés qui se délitent, vomir un passé qui portait le nom de H.A.R.E.M, qui avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui mais ne voulait plus être, tout bonnement parce que tout son être réclamait une tendresse dont elle avait découvert avoir cruellement besoin. Malheureusement, elle n’avait rien dans l’estomac si bien qu’au lieu de cela elle tendit la main vers Chapuce.

- Je suis partante, buvons un coup à...

Elle ne put finir sa phrase, car elle ne trouva pas à quoi lever son verre. Un réflexe idiot, une mondanité qui n’avait pas de sens.

- Enfin, buvons quoi !

Puis elle se tut et se dit que tant que Chapuce voudrait bien la servir, elle viderait les verres les uns après les autres, se laisserait glisser dans une douce ivresse qu’elle anticipa en se calant un peu plus contre les coussins, regardant amusée Nif qui se terrait dans sa mauvaise humeur, l’inconnu qui semblait désarçonné par le départ de la maîtresse des lieux et leur pourvoyeur, toujours égal à lui-même, qui ne se départissait pas de son enthousiasme et de sa joie de vivre.
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Fraxie

[Extérieur nuit…Acta est fabula…. ?]

Quelques pas, sol dur comme pierre, moins titubants qu’elle n’aurait cru…Quelques pas encore, glissants dans la légère pente, se retenir à une branche, puis à un tronc, à un autre, s’y attarder, s’y appuyer…. Le lac s’étendait là, paisible sous la lune, scintillant de gel…..les lisières sombres, majestueuses, immobiles…….une légère brume……un air froid et pur…….cristallin…….tout était si calme…….serein…..justes quelques bribes de voix étouffées provenant de la roulotte….

Les noms, les visages de ses compagnons s’égrenaient en une anarchique litanie accompagnée de mouvements imperceptibles de ses doigts…..10… au complet….deux mains pleines à promener sur les cartes, deux mains pleines de doigts qui auraient pu de croiser, se frôler, se mêler, se tendre, se pointer, se braquer, jouer avec l’ombre et la lumière……c’était rêver…….une bonne moitié était perdu elle ne savait trop où entre mieux à faire et assourdissant silence……ici ou ailleurs qu’importe….la joie insouciante et provocatrice n’était de toute façon plus là…..la sienne en premier……et celle de sa princesse, de sa merveilleuse assoupie depuis tant de temps déjà….

Fraxie plongea la tête entre ses mains pleines certes de doigts mais aussi en l’occurrence de « et si » à revendre….. .....»et si » elles étaient parties toutes deux à l’automne, « et si » elle n’avait pas été tentée par les coulisses du « pouvoir » « et si » le traître était là avec eux, avec elles, « et si » Mortagne était restée insolemment vivante, décadente, entre souffre et jasmin, « et si » « il » n’était pas mort, « et si » elle était morte elle ce jour là, « et si » les bûcher n’existait pas, « et si »……..

Y’a des moments comme ça où on a envie de se donner des grandes claques histoire de remettre un peu en ligne sa cervelle……c’en était un……mais pas de doigts venant rougir sa joue, pas encore adepte de l’auto-flagellation la Fraxie..quoique……juste l’écorce de l’arbre tapant contre son front dans un rythme lancinant....
Mais..nom de nom Fraxie reprend toi…..c’est quoi ton problème…est tu si seule ? ... non…bien au contraire…..j’ai même la chance de voir briller une sincère amitié dans certaines paires de yeux….et même de l’amour dans une en particulier… Arrête de geindre sur ton sort alors……L’ego narcissique c’est réservé à Nif….. …..oui, oui….je sais…..j’essaie, j’essaie……mais je sais pas en fait…..La tentation d’autre chose, de l’oubli, de la lobotomie…..c’est déjà plein …mais je veux plus……autre…je ne sais……impression d’un page qui doit se tourner……..le blanc immaculé de la nouvelle s’ouvrant sur un gouffre obscur et attirant…….. Tu es ridicule ....je sais…….je sais……. Yu es impardonnable…….. ...je plaide coupable………. Fierote va……arrête donc……

Y’a pas que dans le ventre que ça tournicotait, du coté de la caboche ça y allait aussi drôlement bon train……peut être même surtout…… ....Pis la datura c’est pas bon pour ce que t’as ....je sais…je sais……

Relever la tête… ré-ouvrir son regard….. .
Et le lac lui, s’étendait là, paisible sous la lune, scintillant de gel…..les lisières sombres, majestueuses, immobiles…….une légère brume……un air froid et pur…….cristallin…….tout était si calme…….serein….. Immuable……
Fraxie s’approcha de la rive, s’agenouilla, et passa ses doigts sur la fine couche craquelante de gel…… la morsure vivifiante du fluide remontant lentement dans un frisson sa main….serais ce le dernier acte du voyage……l’eau inonda son visage, coula sur sa gorge, d’étranges vers résonnant en elle....

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu’il nous reconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !


Pfffu !!! après la pleureuse, le poète maudit…..méli…mélo oui……. je sais….je sais….



*Charles baudelaire. le Voyage VIII
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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Chapuce
Chapuce pâlit d'un seul coup, une lame froide le transperçait
pfff encore cette porte qui s'ouvrait au grès du vent

buvons mes amis

Il faut être toujours ivre.
Tout est là : c'est l'unique question.

Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,
il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise,
Mais enivrez-vous,

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé ,
dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez,
l'ivresse déjà diminuée ou disparue,
demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge,
à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule,
à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est;

et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront :
"Il est l'heure de s'enivrer!
Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous;

Enivrez-vous sans cesse, de vin, de poésie ou de vertu, à votre guise,

la vertu ?? ... heuuuu

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Sov
Depuis qu'il était « revenu », Sov ne savait pas vers où il devait tourner son regard.
Son départ de Mortagne l'avait décidément atteint beaucoup plus qu'il n'osait se l'avouer. Après la route et les rencontres, les catastrophes s'étaient enchaînées, les unes après les autres. Et il se refusait toujours à penser à ces éléments là.

Il n'avait plus sa chère Alienor. Il n'avait jamais réellement retrouvé un foyer. A vouloir rester détaché de la scène politique, qu'il avait déja fuit une première fois, il s'était petit à petit isolé. Il avait fini par perdre pied.

Et où était sa fille ?

D'un revers, il chassa une nouvelle fois le souvenir douloureux de cette enfant, qui n'avait jamais voulu l'aimer. Son retour et la réapropriation de ce qu'il avait été se soldait tout simplement par un echec. Un pesant échec.


Et maintenant, est ce que ça irait mieux ?

Sans aucun doute. Alors qu'il marchait en direction du campement des voyageurs, il se remémorait du visage, de la vie, des éclats des deux femmes qui l'avaient tirées de sa léthargie. Même s'il avait du mal à franchir certaines distances qu'il avait mise entre lui et ceux qu'il appelait « les gens », il leur était énormément reconnaissant. Et un peu contrarié de ne point le leur avoir dit. La vérité, c'est qu'il les adorait, ces deux femmes débordantes de vie.
Et que dire de la belle brune, qui avait tant apprécié leur conversations nocturnes ?

Oui...définitivement, il se sentait bien en leur compagnie.

Il faisait nuit depuis bien longtemps quand ses pas ralentirent, alors qu'il était en vue des roulottes. Il s'arrêta complètement, inspira profondément, désireux de s'imprégnait de cet instant. Il fronça les sourcils. Du bruit, des éclats de voix, un mouvement, une silhouette qui semble fuir.

Il avait déja repris sa marche, allongeant le pas. Qu'est ce qu'il peut bien se passer ??

Et bien avant qu'il n'envisage toutes les possibilités, une première réponse sembla le rattraper : non loin de lui, il aperçut Fraxie qui s'éloignait, titubant légèrement, d'une démarche peu sûre et précipité. Il voulut l'interpeller, mais il était déja trop tard. Elle avait disparu.

Il hésite un instant à la suivre, mais il est doucement attiré vers les roulottes. La curiosité, sans doute.


Tiens, Grenade dort deja ..?
note-t-il devant l'absence de lumière, qui étarngement, ne filtre pas à travers sa fenètre.

Il sourit. Il n'a jamais osé la franchir cette porte, encore. Et rassuré par le ton des discussions qui arrivent à son oreille, par la porte entrebaillée de la roulotte de Fraxie, il se décide.


Il s'approche doucement de la porte de la jeune femme insolante et déliceusement attirante, et tape doucement.


Belle brune ? Tu dors ? Ou tu attends que je pénètre dans tes rêves ?^^

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"Il n'y a pas de problèmes, mais seulement des questions mal posées..."
"A l'intelligence, parce que la santé on l'a deja !!!"
Grenade
Depuis bien des jours, Grenade jouait à la marmotte !
Dès que les rares rayons de soleil se carapataient derrière les collines, un immense poids sur les épaules l’écrasait et elle se sentait appelée par ses draps soyeux.
A moins que ce ne soit l’effet de la liqueur de prune qu’elle avait réussi à chopper dans la roulotte de la plus belle.

Un regard sur le petit guéridon et les trois cadavres de bouteilles qu’elle s’était enfilés dans la demi- heure et la belle brune s’affala sur sa couche vêtue d’une légère robe rouge.

Malgré le ramdam extérieur, la belle de nuit dormait comme une soularde déjà lorsqu’on frappa à sa porte.

Une lourde paupière tenta de se relever mais abandonna pour se rebaisser et plonger à nouveau la fille de joie dans ses songes mais un :

Citation:
« Belle brune ? Tu dors ? Où tu attends que je pénètre dans tes rêves ? »

fit sursauter Grenade.

En un éclair la jeune femme sauta du lit, manqua de se manger la table de chevet, se rattrapa à une chaise et vint s’asseoir devant son miroir.
Un coup de brosse ici, un autre là, Grenade saisit le haut de ses pommettes entre son pouce et son index pour les pincer et leur donner une couleur plus pimpante.

Alors presque qu’aussi fraîche que si elle venait de boire un litre d’eau elle ouvrit la porte de sa roulotte et murmura un petit :

« Salut! »
Je pensais justement à toi !!
T’étais près d’une rivière, tout trempé, nu et beau comme un dieu !
Le rêve absolu quoi ! »

Tu rentres ? J’ai de quoi picoler !

_________________
Fraxie
Fraxie s’était relevée, immobile, sombre silhouette parmi les ombres…Combien de temps resta t’elle ainsi le regard s’abîmant sur le lac, les pensées en lutte entre sa moqueuse raison et son insoumise mélancolie….elle même n’aurait su le dire….L’hiver l’habitait, engourdissant son vouloir, ses espoirs….Pourtant ce jour l’hiver mourait….une fin pour un début….immuable cycle…il fallait un nouveau demain voir croître et fleurir….il fallait un nouveau souffle venir soulever sa poitrine….
....L’inconnu…
....Le nouveau….

Ses pas déjà gravissaient la pente presque malgré elle, se moquant de ses élucubrations, de ses dérives d’état d’âme comme toujours par trop passionné, excessive, son corps avait pris les commandes la ramenant vers le campement….

Le bruit étouffés des voix qui se fait plus clair au fur et à mesure de sa lente marche…de la lumière dans la roulotte de sa princesse….la vie était là pourtant…

....du nouveau….

Fraxie repoussa la porte de sa roulotte comme une automate, encore flottante des effets de matière grises, vineuses et autres « expériences médicinales»…. Les regards se posèrent sur elle.... elle tendit un léger sourire sur son visage…..plongea ses yeux dans chacun…..tour à tour...lentement….y cherchant réponse à ses propres lancinantes questions….ils étaient sa famille…..voilà celle qui vibra comme une adoucissante fatalité….
...du nouveau ?

Il y en avait bien un là de nouveau, qui devait à cet heure se demander ce qu’il faisait là au cœur d’un campement où peut être il ne serait jamais venu
Fraxie
"Pourquoi ?"

Encore une question de celui qui ne faisait qu’accroître ses interrogations….
Elle le sentait plus fuyant qu’une truite, plus insondable que le regard d’un chat. Chat errant? Chat curieux ? ou chat en chasse ? Le souvenir de l’archidiacre et de sa mère venaient parasiter sa perception….cette quête...elle n’en connaissait que la folie….elle était tentée de clore là définitivement ce pesant instant, mais elle ne savait plus si c’étaient ses anciennes peurs qui lui faisait douter de cet homme sans raison, ou si Eriadan seul méritait cette tension qu’elle sentit durcir don dos et sa nuque faisant muer son malaise en toujours plus grande méfiance.
Il n’était pas là par hasard, sans raison, impossible. Le souvenir du père TH traversa soudain son esprit…une « conséquence » post mortem de leurs «légers » différents théologiques?....si c’était cela pourquoi tourner ainsi au tour du pot…..depuis qu’elle y avait vu périr sa mère, Fraxie s’était faite à l’idée de mourir comme elle, sur un bûcher…Etait il là pour ça ? ….mais alors qu’il le dise….
Il était seul…ses amis, eux, étaient là, pas loin…..Il était sur ses terres….cela la ragaillardit un peu et elle poursuivit du même ton, comme celui d’une anodine conversation.

Flamel ne m’est pas inconnu certes mais qu’il ait eu, lui, à subir la Question, je n’en ai nulle certitude… c’est presque déja une lointaine époque et disons…que je suis juste sensible aux belles histoires…

Cependant l’Alchimie,
elle en lâcha enfin le mot ses pupilles rivées aux siennes, est l’enfant de ceux qui possèdent et maîtrisent le savoir…et donc de l’Eglise….Et quoi de plus redoutable que l’enfant pour parfois faire blêmir sa mère et en déclencher sa colère….

Ensuite, son regard brilla d’une nouvelle fière et pleine d’assurance, presque digne d’un « moruturi te salutant », il l’agaçait, elle ne comptait pas/plus le lui cacher,
Peut être avez-vous l’habitude que l’on vous obéisse et que l’on vous réponde sans en tirer autre gloire que votre satisfaction cher prévôt, peut être êtes vous de ces enfants à qui on ne refusa rien, jamais, et qui pensent pouvoir tout prendre du monde sans jamais rien n’avoir à donner…….
"Et si tel est le cas la quête de Flamel serait ta perte mon gaillard" se dit elle dans une cynique mais étrangement agreable pensée,
En tout cas, je ne m’engagerais pas plus avant dans cette « conversation » ou dans une autre si vous ne me dites pas enfin la vraie raison de votre venue ici…..quel quelle soit….c’est maintenant à vous de parler…de votre herboristerie ou de Flamel....de cette nuit ou de vous……bien plus qu’à moi….ne serais ce dirons nous que par simple…politesse…..j’y suis assez sensible
ajouta t’elle dans un sourire à l’espièglerie forcée alors que sa main jouait avec l’aiguille du trébuchet la faisant aller/venir à l’égal d’un lancinant métronome….



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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Sov
Des bruits de pas, de chocs, un juron étouffé…Est-ce qu’il serait en train de déranger la belle en plein travail ??
Cette pensée le fit sourire. D’ordinaire, imaginer Grenade entre les mains de tous ces hommes, ou la voir, user de ses charmes, pour les appâter, le faisait grincer des dents. Il n’était pas à proprement parler jaloux. C’est juste qu’il n’aimait pas lire dans leurs yeux uniquement du désir. Tous ces gens passaient à coté d’elle. De ce qu’elle était en réalité. Et il en ressentait comme un gout amer de gâchis.

Enfin, une légère lumière éclaira le pourtour de la porte en bois.

Oui… Si elle était avec quelqu’un, cela lui plut de penser qu’il les interrompait. Il regarda en arrière, cherchant vaguement à comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la roulotte voisine.

« Salut! »

Il sursauta et tourna son regard vers la brune.


Je pensais justement à toi !!
T’étais près d’une rivière, tout trempé, nu et beau comme un dieu !
Le rêve absolu quoi ! »

Tu rentres ? J’ai de quoi picoler !

Décidément, il y a des choses qui ne changeaient jamais. Malgré ses yeux encore endormis, elle était magnifique. Bien sûr, il ne lui ferait pas le plaisir de le lui dire.
Il planta juste son regard dans le sien, un court instant, et, tout sourire, entra à sa suite dans son p’tit chez elle.

Trempé et Nu, là je te suit bien… Beau comme un Dieu… Là, je suis désolé, mais t’en as déjà vu un ? Je les surpasse tous, et de loin !!^^

Il avisa les bouteilles, déjà vide, et se permit de s’assoir sur un coin du lit, pas trop près, mais pas trop loin d’elle. A la lueur des chandelles, elle avait quelque chose de sombre dans le regard. Quelque chose de différent. Un peu de tristesse, peut etre ?


Bon alors, ma belle ? Tu as quoi de beau à me proposer ? Je suis pas difficile, niveau alcool, mais faut de la quantité !!

Pis dis-moi ?
Tu t’es perdu, ou quoi ? Comment ça se fait que, alors qu’on s’est enfin retrouvé, on n’ait pas réussi à passer un peu de temps ensemble ?? Elles ne te manquent pas, nos p’tites discussions, tes remarques impertinentes, mes « brefs.. ! » ??

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"Il n'y a pas de problèmes, mais seulement des questions mal posées..."
"A l'intelligence, parce que la santé on l'a deja !!!"
Eriadan



[Dans l'autre roulotte, seuls à seuls avec Fraxie]



Soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien.
C'est à peu près ce qu'Eriadan pensa lorsque celle-ci l'insulta en parlant de lui comme un enfant gâté alors qu'il a vécu les huit premières années de sa vie comme un roturier modeste, alors qu'il a vu sa mère mourrir au dessus de lui, son sang coulant le long de son visage, alors qu'il a vécu quelques mois dans un monastère du quel il a fugué, alors qu'il a vécu tel un sauvage dans une forêt celtique avant d'être recueilli par un chasseur étrange qui lui appris les bonnes manières ainsi que la plupart des arts qu'il maitrise aujourd'hui...
Soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien.
C'est aussi ce qu'il pensa en ayant la dague bien en main. Elle lui réclamait des réponses et elle allait en avoir. La manipulation, il la maîtrisait parfaitement bien. Il savait les conséquences qu'elles avaient, mais peu importe, il se devait de la juger parfaitement, de la pousser dans ses retranchements les plus profonds.

En tout cas, je ne m’engagerais pas plus avant dans cette « conversation » ou dans une autre si vous ne me dites pas enfin la vraie raison de votre venue ici…..quel quelle soit….c’est maintenant à vous de parler…de votre herboristerie ou de Flamel....de cette nuit ou de vous……bien plus qu’à moi….ne serais ce dirons nous que par simple…politesse…..j’y suis assez sensible


Et tel Casanova dans le carnaval vénitien, il aposa sur ses traits le masque qui s'exprimerait.
D'un revers de main gauche, il la claqua avant de l'attraper à la gorge avec la même main. Le Loup du lac avait plus de force qu'il n'y paraissait et la plaquant contre la paroi intérieure de la roulotte il plaça la lame de sa dague située en sa main droite le long de sa gorge.

"Premièrement, je ne vous permets pas d'exercer ce ton contre moi. Ne prétendez ne connaître ni mon passé, ni mon présent, ni mon futur, ni ma nature.
Deuxièmement, vous dites être sensible... aux histoires d'un hérétique, vous vivez telle une sorcière usant de vos charmes et autres maléfices, et vous voudriez que j'use de politesse à votre égard..."


Il la plaquait fermement contre l'intérieur de la roulotte avec une force non négligeable et la lame menaçante devait pouvoir la dissuader. Ses formes étaient désirables, mais Eriadan se refusa de dérailler. Il portait le masque de l'homme menaçant, il se devait de la provoquer pour savoir qui elle était et ce qu'il pourrait tirer d'elle. Déjà son obsession parlait et le faisait agir. Déjà il était capable d'oublier l'être droit pour obtenir ce qu'il devait dégager des gens. Mais toute chose se devait d'avoir un équilibre. Chaque chose qu'il faisait devait être contrôlée et il se refusa de succomber à ses pulsions du jeune âge. Le masque qu'il revêta face à elle se voulait convainquant... même si c'était loin d'être lui...
Soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien.

"Criez et vous êtes morte. Bougez et vous êtes morte... Maintenant répondez à mes questions. Vous parliez d'Alchimie. Je veux savoir tout ce que vous savez à son sujet."

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Echec et Mat
Fraxie

La peur…poison paralysant l’esprit et les muscles…affolant juste fébrilement le palpitant… dispensant la morsure des ses aiguilles dans un spasme parcourant tout le corps…secondes d’un étau de glace qui parait éternel….

Rien, rien elle n‘avait rien vu venir….Elle se méfiait de lui mais pas assez...La joue brûlante de ses doigts, sa main serrant son cou, sa dague sur sa gorge et son corps pesant sur elle entravant ses mouvements plus que ses menaces…..le masque de l’insondable était tombé….la brutalité emplissait ses pupilles, un rictus infect tendait ses lèvres alors qu’à un souffle d’elle il laissait parler son impatiente et violente colère ….

Lui dire ?… lui dire quoi ?….que c’est sur la Table d’Emeraude qu’elle avait appris à lire, seul précieux présent de ce maudit archidiacre…..lui dire qu’en une des caves de l’église elle avait vu le feu sous l’athanor et puis sa mère, flattée, aimée même peut être, puis séquestrée pour une ultime démente théorie….que l’échec des expériences avait amener cet homme sur de sombres chemins… que si elle avait vu le mercure et le souffre jamais elle ne vit briller l’or... qu’à avoir épuiser le métal et le minéral il chercha le secret ailleurs….dans ce que sa mère avait de plus précieux, de plus chargé de force et de pouvoir…..et que jamais, malgré les menaces, le chantage, les coups jamais elle ne lui donna….
Elle souriait sur le bûcher quand elle vit que sa fille arrivait à s’enfuir…oui elle lui avait sourit alors que les flammes l’emportaient….
Pensait il qu’elle serait moins forte qu’elle, que la frayeur révélerait sa lâcheté…elle avait peur oui….mais l’étau de glace se fit fureur….

La tête relevée sous la pression de la lame qu’elle sentait pointée sur sa gorge, elle baissa les yeux vers lui, brillants de dégoûts et les dents serrées d'une haine qu’elle ne tarda pas à lui cracher au visage dans un souffle …

Que croyez vous jeune Pécore...
Pourquoi croyez vous que tant échouent dans cette quête ?
Il faut un cœur aussi pur que l’or que vous espérez… et qui déjà vous rend insensé...
Croyez vous que ce que je sais cet instant et cette dague vous le révélera ?
Cela ne vous servira de toute façon…. à rien….Vous n’avez aucune sagesse…
Vous pouvez me tuer tout de suite….le résultat sera le même….


Sorcière ?….sombre idiot…..il en voulait du frisson superstitieux ?…..Tremble de ta propre bêtise ...
Elle baissa lentement son menton, sentant la lame piquer, tirer, commencer à entailler sa chair mais c’est face à face, ses pupilles rageuses en arme plantées dans les siennes, rapprochant encore son visage du sien à l’en frôler malgré la morsure de la dague et d’une voix persiflante, railleuse dont aucun tremblement ne pouvait révéler la crainte..

Et mes charmes….
Il est certain que jamais vous ne goûterez au jardin des enchantements qu’ils peuvent offrir….
Mais je veux bien vous promettre leurs maléfices oui…… je peux vous jurer que vous ne resterez pas impuni pour ce que vous êtes en train de faire là…

Baissez votre dague messire prévôt où je vous poursuivrais jusqu’en enfer, morte ou vive…..


Une main qui s’égare en même temps sur l’étagère où il l’avait plaqué….sentir les fioles de verre en serrer une dans sa main…..désuet ultime recours…..pas envie de crever la Fraxie…pas comme ça


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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Eriadan


[ Quand le masque tombe ]


Eriadan sourit de son dernier geste audacieux, téméraire, suicidaire... Il approche alors vivement son visage du sien et d'une voix faible il dit dans un murmure...

"Couic".

Puis il retire sa lame et fait un pas en arrière. Se dirigeant alors vers un endroit où s'assoir il lui dit sans prendre la moindre précaution.

"Vous avez de la chance que je n'en voulais pas à votre vie. Ce genre de geste audacieux aurait été synonyme de mort si j'avais été... un mercenaire de la Zoko par exemple... Sans honneur et sans reproche."

Eriadan s'installa alors qu'il avait rangé sa dague et l'observa tout en se rappellant de ce qu'elle lui avait dit.

Pourquoi croyez vous que tant échouent dans cette quête ?

Il n'était donc pas le premier à s'y intéresser... Une quête... Une quête... Eriadan n'avait jamais prétendu vouloir se lancer dans une quête et c'est pourtant ce à quoi elle avait conclu. Combien d'hommes avaient déjà tenté cette quête? En quoi avaient-ils échoué? Que cherchaient-ils réellement? Toutes ces questions fusaient dans sa tête et il se doutait que Fraxie ne lui donnerait aucune réponse maintenant qu'il l'avait manipulé...
Relevant les yeux vers elle, il ajouta...

"Je me devais d'être sûr de votre... loyauté envers le Secret."

Il improvisa un peu, mais c'était malgré tout la vérité. Il voulait voir ce qu'elle valait et maintenant que cette... quête l'obsédait de plus en plus, elle pourrait un jour se révéler d'une aide précieuse.

"Vous seriez morte plutôt que de révéler quoique ce soit et c'est admirable. A moins que vous ne sachiez rien... Dans les deux cas, je n'avais pas l'intention de vous faire du mal, et vous êtes sans danger."

Il la regarda amusé cette fois et dit...

"Oh et... Votre petit jardin ne m'intéresse pas."

Il se retint pour ne pas rire mais il brilla dans ses yeux un amusement sincère.

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Echec et Mat
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