--Peire
Hardryan a écrit:Trois coups retentirent à la porte de la chambre où logeait le Montagnard à Lyon. Quand il l'ouvrit, un page lui délivra un message... de Monseigneur Wilgeforte. On le convoquait à nouveau, il irait donc à nouveau même si cela ne l'enchantait guère.
Prévenant l'un de ses hommes qu'il serait parti pour quelques heures, le duc de Queyras prit ensuite le chemin de l'officialité épiscopale de Lyon. À nouveau on le conduit au secrétariat où on lui demanda d'attendre... Il attendit.
Le duc avait choisi une chambre dans une auberjariá à l'écart de l'hostel Devirieux. Pour avoir un peu de quietuda qu'il avait dit.
Un pauc de quietuda, un pauc de quietuda! I aurait quand mema pu chausir un pauc mench calma! Pffff...
Peire, attendait son maitre depuis quelques heures, sculptant un chamois qui sous les coups de couteaux impatients avait finalement pris la forme d'un dahu. Dans la grande salle de l'auberge, le vide était grand, les gens peu nombreux, des vieillards pour la plupart, mais vraiment vieux.
Mema pas una bela pichona lionésa a betar sos la dent... o la man. Hmm...
Laissant là son dahu et rangeant son couteau dans son étui, Peire décida qu'il était temps pour lui de sortir et d'en profiter un peu. Quelques heures plus tard, de retour à l'auberge et revigoré...
O la grantooona ! Es coma pas beu lo Peire è !
Embrassant la vieille sourde comme un pot qui se bercait dans la grande salle et à qui il s'était adressé, Peire entrepris de retourner voir à la chambre de son maitre si celui-ci était rentré. Sans doute l'était-il, Peire était resté plus longtemps que prévu en la charmante compagnie qu'il avait déniché dans un endroit de bon goût... Attendant réponse après avoir frappé à la porte, il sortit de sa poche quelques raisins qu'il avait chipé à l'aubergiste... Pas de réponse.
Duc Hardryan? Sénher ?
Toujours pas de réponse, il faisait peut-être la sieste, Peire décida de jeter un coup d'oeil. Le duc n'était pas là. Peut-être avait-il changé ses plans... Étrange. Il avait été des plus réguliers dans ses horaires depuis qu'il était à Lyon, partant et revenant à la même heure et quand il ne le faisait pas, il avait toujours prévenu plus tôt ou demandé à Peire de l'accompagné.
Peire attendit tout de même, mais au bout de quelques heures supplémentaires, il décida que c'en était assez et prit le chemin de l'hostel Devirieux pour voir si son maitre n'y avait pas fait un détour après sa rencontre à l'ofici episcopala de Lion.
Ka_devirieux
En cette soirée à Lyon, suite à une séance de l'Assemblée Nobiliaire assez tumultueuse, il était prévu que les Devirieux en la capitale se retrouve à l'Hostel Devirieux pour un génépi. Mais la nuit était maintenant tombée et nul dans la maisonnée ne lui mettait le grappin dessus.
C'est alors qu'on vint l'informer qu'aux portes de l'hostel, un homme quémandait après le Duc Hardryan, et qu'il parlait d'un accent Briançonnais. Ka partit donc à sa rencontre et reconnut immédiatement les consonances queyrassienes de son parlé. Il ne fallût que quelques mots afin qu'ils ne se comprennet à ce qu'Hardryan était introuvable!
Bien que cela soit inutile, le Fier-barbe jeta un regard inquiet par la fenêtre tel une dernière vérification juste pour se rassurer. Cette légère pluie n'augurait rien de bon. Il ordonna à quelques hommes de partir à la recherche du montagnard en les rues de Lyon. Son inquiétude grandissait et il se résolut à rédiger un court billet personnel au Gouverneur en personne.
Citation:
A Penelope de Barsac, Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné,
Penelope, en cette soirée mon inquiétude est grande pour Hardryan. Nous devions nous retrouver en l'Hostel Devirieux, et nul ne le trouve. Un domestique de ses appartements est également venu à ma rencontre afin de le retrouver.
Aurais-tu des nouvelles de lui? Tu dois savoir, tout comme moi, qu'il n'a pas pour habitude d'agir de la sorte.
En espérant des nouvelles rassurantes.
Ka devirieux.
Il roula le billet et le confia à un page qu'il envoya à Pierre-Scize, au Gouverneur de la part des Devirieux._________________
Penelopedefrance
Les jours sommeillaient sous les hésitations muettes des vents de février. Par delà la fenêtre elle observait les jardins lyonnais qui attendaient au détour du brouillard.
Adossée dans son fauteuil, drapée de souvenirs et de lambeaux de rêves, Pénélope s'accordait quelques minutes d'une douce et tiède parenthèse, quand un page entra et déposa un vélin sur un coin de son bureau.
Quelque que soit la nouvelle qu'il lui apportait, les expressions de son visage ne variaient pas, imperturbables et surtout pas franchement chaleureuses. .....Mais leur demandait-on d'être chaleureux......Bien des fois, elle avait tenté de lui arracher un sourire, que nenni, le pauvre page devait avoir les lèvres cousues...
Sans avoir besoin de s'approcher pour reconnaitre le sceau, sa main leste saisit le vélin et En prit connaissance. Tout aussi rapidement sa plume d'oie noircit un parchemin.
Citation:Au Vicomte de Savines
Cher Ka, je partage ton inquiétude, n'ayant moi-même aucune nouvelle d'Hardryan depuis qu'il s'est rendu à l'Office épiscopal. Je me doute bien que son entretien devrait trainer en longueur mais à ce point cela n'est pas normal.
Je te promets de te tenir au courant si on m'avertit de quoique ce soit.
Bien à toi
Pénélope
Dehors la brume était rouge tel manteau de langueurs et se suspendait d'écharpe devant l'étau de ses yeux larmoyant.....
Les nuages séchappaient dans lhorizon, ils ne calculaient rien, mais sen allaient au loin. Ils avaient la chance de fondre et renaitre sans prison !
Pénélope soupira puis s'empara d'un nouveau parchemin qu'elle destinait à Kernos.
Citation:A Kernos Rouvray, Seigneur de Glandage
Mon cher ami,
Peux-tu rapidement prendre contact avec moi, me retrouver à Pierre-Scize, je serai dans les couloirs de l'Assemblée Nobiliaire une bonne partie de la journée.
Je te remercie par avance
Amicalement
Pénélope
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Kernos
[Une auberge, Lyon la rugissante]
Assis au bureau qui occupait un coin de la chambre d'auberge, Kernos lisait pensivement la dernière lettre que son intendant de Glandage lui avait envoyé, afin de le tenir au courant de la gestion de ses terres, ainsi que les dernières doléances des paysans y étant rattachés. A la lueur d'une chandelle, il épluchait les taxes qui lui faudraient percevoir à son retour, ainsi que les plaintes de ses gens sur le gel qui allait détruire une bonne part des récoltes, rendues bien maigre depuis qu'une harde de cerfs avaient établis son territoire dans les forêts bordant le vallon de la Vière. Le conseiller militaire se massa les tempes... cela faisait plusieurs récoltes que les paysans se plaignaient de cerfs venant se repaître du blé, réduisant ainsi les bénéfices qu'ils pouvaient en tirer. Les doléances à ce sujet s'étaient multipliées, il était temps que Kernos prennent des mesures pour écarter ce soucis, il se promit de le règler à son retour à Glandage. Pour l'heure, il séjournait quelques jours dans la capitale afin de traiter à Pierre-Scize de plusieurs affaires concernant la sécurité du Duché, dans cette auberge qu'il occupait à chacune de ses visites à Lyon et où il avait ses habitudes.
La journée n'avait été faite que de discussions et d'allés-retours à travers les couloirs du palais ducal, aussi Kernos n'avait pas été mécontent de retrouver le calme de sa chambre, loin du tumultes des rues bondées et animées de la capitale, afin d'y prendre quelques repos et éclaircir son esprit. Un bain bien chaud, un repas consistant l'avaient aidé à se détendre et à se remettre en bonne disposition pour s'occuper de sa correspondance. Kernos remplit à nouveau son gobelet avec le cruchon d'eau qui trônait à côté de ses parchemins, puis s'employa à dispenser quelques consignes à son intendant, afin que tout soit prêt pour son retour sur ses terres.
Citation:
Kernos Rouvray, Sire de Glandage & de Roynac,
A Guillaume, Intendant des terres de Glandage, salut!
Guillaume, j'ai bien pris connaissance des comptes et plaintes que tu m'as fait parvenir à l'auberge. Je prendrai en main le problème des cerfs de la Vière en organisant une chasse à mon retour au castel, je pense qu'en abattant quelques mâles nous devriont parvenir à réduire leur croissance jusqu'au printemps prochain, cela devrait satisfaire les paysans de la région.
Mes affaires à Lyon se déroulent comme je m'y attendais, je devrais donc, si je ne rencontre pas d'imprévu jusque là, être de retour à Glandage dans dix jours. Jecompte faire d'abord une halte à Die, pour prendre un peu de repos avant de prendre la route des cols. Agis donc en conséquence, je te fais confiance pour que tout soit prêt à mon retour.
Faict à Lyon,
Sa lettre achevée, Kernos s'en alla trouver l'aubergiste, un gaillard jovial qu'il connaissait bien depuis le temps, afin qu'il lui trouve un coursier pour faire porter son courrier jusqu'à Glandage. Ceci accomplis, il regagna sa chambre, une nouvelle journée à Pierre-Scize l'attendait demain, il fallait qu'il soit en forme... mais le sommeil ne l'avait pas encore rattrapé aussi, il prit l'un des ouvrages qu'il avait emporté avec lui, et se mit à lire en attendant que l'épuisement le gagne.
On frappa à la porte. Tiré du sommeil qui était parvenu à l'envahir, le sire de Glandage ouvra lentement les yeux, encore embrumé, se demandant s'il n'avait pas rêvé. De nouveau coup le détrompèrent. Il s'extirpa de sa couche, repoussant la couverture et le drap de lin qui cachaient sa nudité, il s'étira avant d'enfiler prestement bas et chemise afin de se rendre plus présentable et alla ouvrir la porte, curieux de savoir quel était son visiteur... ce n'était pas dans l'habitude du tenancier de venir ainsi déranger ses clients, sauf en cas d'urgence. Devant lui, un messager portant la livrée ducal se tenait, l'air quelque peu surpris par la tenue du seigneur qui s'empressa de refermé les pans de sa chemise.
Messire, j'ai un message pour vous de la main de Sa Grâce.
Kernos leva un sourcil intrigué, puis se saisit du message qu'il parcouru d'un regard de plus en plus intéressé à mesure qu'il avançait dans sa lecture. Il demanda au messager de patienter quelques instants et pénétra dans la pièce, en direction du bureau. Il griffona une note rapide qu'il ferma de son sceau avant de la confier au coursier pour qu'il la porte au palais.
Citation:
Kernos Rouvray, Sire de Glandage & de Roynac,
A Sa Grâce Pénélope de Barsac, Gouveneur du Lyonnais-Dauphiné, salut et paix!
Ma suzeraine, j'ai pris connaissance de ta missive et de sa teneure qui m'intrigue fortement. Je me rendrai au palais au plus vite, le temps pour moi de me rendre présentable.
Fidèlement,
Le messager parti, Kernos descendit les escaliers afin de demander à l'aubergiste de lui préparer une petite collation pendant qu'il se préparerait pour son entrevue avec le Gouverneur. Il remonta au pas de course dans sa chambrée et une fois la porte close, il s'empressa de se déshabiller pour quelques ablutions rapides. Quelques dizaines de minutes plus tard, il s'arrêta dans la salle commune où son petit déjeuner l'attendait. Vêtu d'un pourpoint brodées aux armes des Rouvray, baudrier et épée courte à la taille, il se pressa d'avaler le morceau de pain à peine sorti du four, la tranche de lard et le cruchon d'eau fraîche à son intention puis, revêtant son épaisse cape fourrée et ses gants, il sortit affronter ce froid matin de février. Les rues de Lyon étaient encore calmes, tierce n'avait pas encore sonnée, malgré ça, Kernos pressa le pas... Cette convacation avait éveillé sa curiosité et il ne voulait pas faire attendre sa suzeraine plus que de raison, il s'engouffra donc dans les ruelles de la capitale en direction de Pierre-Scize, le claquement de ses bottes et le cliquetis léger de son épée comme seules compagnes. _________________