Kernos
Les yeux bruns sombres du Rouvray allait de l'Inquisitrise de fer au Devirieux, dont tout dans son attitude trahissait la colère bouillonnante qui l'habitait en apprenant le traitement qui avait été réservé à son parent. Les mots finirent par sortirent de la bouche de Ka, pas les invectives qu'il craignait, mais une demande sur un ton sans appel qui ne laissait aucun doute sur la suite que pourrait prendre l'échange verbal. Répondant au regard de son compagnon hors de lui, Kernos hocha la tête et s'avança pour s'adresser à la religieuse. En ce genre de situation, le militaire avait un avantage, plus d'un an au service de la diplomatie lyonnais-dauphinoise, ajouté à son tempérament réputé imperturbable... bien que son épouse aurait pu témoigner qu'il lui arrivait de s'emporter... devraient lui rendre service pour éviter que le Devirieux n'en vienne à agir de manière regrettable pour eux et pour l'inquisitrice. D'un ton calme, il s'exprima ainsi.
Monseigneur, pouvons-nous savoir de quel crime le Duc Hardryan est soupçonné pour avoir été questionné de la sorte? Cela doit forcément un crime odieux envers la foi et l'Eglise aristotéliciennes pour justifiez recours à pareil traitement sur la personne d'un feudataire de la Couronne ducal dauphinoise, au delà de l'éventualité du parjure... Nous aimerions bien savoir pourquoi de tels sévices ont été infligés à un homme dont la haute condition tient du fait qu'il est prêté allégeance au Lyonnais-Dauphiné, jurant solennellement sur le Livre des Vertus, en prenant à témoin le Très-Haut et les hommes, fidélité, aide et conseil à son suzerain en échange de sa protection et de sa bonne justice? Serment solennel et sacré auquel il s'est toujours montré fidèle... Nous aimerions savoir pourquoi cet homme de parole a été traité comme le plus vil des hérétiques, et pourquoi son suzerain, notre Gouverneur, qui lui doit protection et justice, n'a point été informé de l'intention par le représentant de la Sainte Eglise Aristotélicienne, dont Sa Grâce est le défenseur en notre duché, que vous êtes, de soumettre à la torture l'un de ses vassaux?
D'un geste discret de la main, il incita Ka au retrait, lui signifiant qu'il savait parfaitement ce qu'il faisait en questionnant ainsi l'Inquisitrice. Puis, pour presser moralement la religieuse de glace, il ajouta.
J'espère pour vous que les aveux qui lui ont été arrachés sous la tourmente du bourrel, justifièrent l'avilissement auquel vous l'avez fait soumettre, et que l'importance de son crime envers la Foi était si terrible qu'il légitime cet acte de votre part, Monseigneur. Car il faut bien que cela soit un crime de la plus haute gravité pour que vous décidiez de torturer un vassal du Lyonnais-Dauphiné, sans en avertir son suzerain, ni ses proches, mais aussi un diacre qui a eu à coeur de propager la bonne parole dans la partie la plus reculée de notre duché, sans bénéficier du soutien d'un prêtre ou d'un évêque pour entretenir la Foi dans cette région qui fut longtemps vidée de toute présence ecclésiastique.
Kernos se tût, laissant le prélat remuer ses paroles dans son esprit, ne gardant qu'un regard froid mais pressant dans celui de l'inquisitrice. Visage de marbre contre visage de marbre.
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Monseigneur, pouvons-nous savoir de quel crime le Duc Hardryan est soupçonné pour avoir été questionné de la sorte? Cela doit forcément un crime odieux envers la foi et l'Eglise aristotéliciennes pour justifiez recours à pareil traitement sur la personne d'un feudataire de la Couronne ducal dauphinoise, au delà de l'éventualité du parjure... Nous aimerions bien savoir pourquoi de tels sévices ont été infligés à un homme dont la haute condition tient du fait qu'il est prêté allégeance au Lyonnais-Dauphiné, jurant solennellement sur le Livre des Vertus, en prenant à témoin le Très-Haut et les hommes, fidélité, aide et conseil à son suzerain en échange de sa protection et de sa bonne justice? Serment solennel et sacré auquel il s'est toujours montré fidèle... Nous aimerions savoir pourquoi cet homme de parole a été traité comme le plus vil des hérétiques, et pourquoi son suzerain, notre Gouverneur, qui lui doit protection et justice, n'a point été informé de l'intention par le représentant de la Sainte Eglise Aristotélicienne, dont Sa Grâce est le défenseur en notre duché, que vous êtes, de soumettre à la torture l'un de ses vassaux?
D'un geste discret de la main, il incita Ka au retrait, lui signifiant qu'il savait parfaitement ce qu'il faisait en questionnant ainsi l'Inquisitrice. Puis, pour presser moralement la religieuse de glace, il ajouta.
J'espère pour vous que les aveux qui lui ont été arrachés sous la tourmente du bourrel, justifièrent l'avilissement auquel vous l'avez fait soumettre, et que l'importance de son crime envers la Foi était si terrible qu'il légitime cet acte de votre part, Monseigneur. Car il faut bien que cela soit un crime de la plus haute gravité pour que vous décidiez de torturer un vassal du Lyonnais-Dauphiné, sans en avertir son suzerain, ni ses proches, mais aussi un diacre qui a eu à coeur de propager la bonne parole dans la partie la plus reculée de notre duché, sans bénéficier du soutien d'un prêtre ou d'un évêque pour entretenir la Foi dans cette région qui fut longtemps vidée de toute présence ecclésiastique.
Kernos se tût, laissant le prélat remuer ses paroles dans son esprit, ne gardant qu'un regard froid mais pressant dans celui de l'inquisitrice. Visage de marbre contre visage de marbre.
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