Maathis
Le vicomte de Mellecey s'était assoupi après les "crac boum hue" de son Pair-oxydé de parrain, jugeant urgent d'attendre son tour après une telle allégeance, si particulière sur la forme. Ce n'est qu'au quinzième (mais n'était-ce pas le seizième) "Mellecey" que le maire d'Autun sortit de sa somnolence pour comprendre, avec force jurons, que son tour était arrivé de se présenter devant la duchesse.
Se frayant un passage parmi les nobles et les membres du conseil assemblés, le vicomte apparut serein, pour la première fois depuis bien longtemps. Sans doute avait-il enfin fait le deuil de sa défunte épouse. Il portait un lourd manteau aux couleurs de Mellecey, enfin aux anciennes couleurs d'azur et d'argent. Il ne s'était pas vraiment fait à la correction qu'avait fait la Hérauderie de remplacer l'émail d'azur par un de gueules.
Il aurait bien fait "crac boum hue", aussi mais sa réserve habituelle lui commandait de rester plus calme. En d'autres temps, une pintade l'avait pourtant dévergondé, le résultat était qu'il avait abusé de ce bon Mercurey dans une soirée mémorable.
Le vicomte s'avança, tira son épée de cérémonie au clair qui elle brillait d'éclats rougeâtres, d'un acier spécialement rapporté d'Orient à Mellecey, et qu'il avait forgé lui-même suivant les techniques en cours à Constantinople. Il la prit dans la paume de ses mains nues, tendit les bras vers le trône et fixant son nouveau suzerain solennellement, et reprit le serment auquel il s'était attaché, mot pour mot :
Nous, Athanase Serwane Damase Basile Maathis, vicomte de Mellecey et seigneur de Pisy, tutélaire de la Toison d'Or, renouvelons, en tant qu'il est de besoin, notre serment d'attachement et de dévouement à la couronne de Bourgogne, et en son représentant légitimement élu, l'assurant comme il a toujours été, de notre indéfectible fidélité, de notre infrangible aide et de notre incorruptible conseil. Que félon soyons déclaré, si jamais faillissions...
Le vicomte, après son immuable serment, avait toujours les yeux rivés dans ceux de la duchesse, après que le silence revint sur la supplique consacrée.
_________________
Se frayant un passage parmi les nobles et les membres du conseil assemblés, le vicomte apparut serein, pour la première fois depuis bien longtemps. Sans doute avait-il enfin fait le deuil de sa défunte épouse. Il portait un lourd manteau aux couleurs de Mellecey, enfin aux anciennes couleurs d'azur et d'argent. Il ne s'était pas vraiment fait à la correction qu'avait fait la Hérauderie de remplacer l'émail d'azur par un de gueules.
Il aurait bien fait "crac boum hue", aussi mais sa réserve habituelle lui commandait de rester plus calme. En d'autres temps, une pintade l'avait pourtant dévergondé, le résultat était qu'il avait abusé de ce bon Mercurey dans une soirée mémorable.
Le vicomte s'avança, tira son épée de cérémonie au clair qui elle brillait d'éclats rougeâtres, d'un acier spécialement rapporté d'Orient à Mellecey, et qu'il avait forgé lui-même suivant les techniques en cours à Constantinople. Il la prit dans la paume de ses mains nues, tendit les bras vers le trône et fixant son nouveau suzerain solennellement, et reprit le serment auquel il s'était attaché, mot pour mot :
Nous, Athanase Serwane Damase Basile Maathis, vicomte de Mellecey et seigneur de Pisy, tutélaire de la Toison d'Or, renouvelons, en tant qu'il est de besoin, notre serment d'attachement et de dévouement à la couronne de Bourgogne, et en son représentant légitimement élu, l'assurant comme il a toujours été, de notre indéfectible fidélité, de notre infrangible aide et de notre incorruptible conseil. Que félon soyons déclaré, si jamais faillissions...
Le vicomte, après son immuable serment, avait toujours les yeux rivés dans ceux de la duchesse, après que le silence revint sur la supplique consacrée.
_________________