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[RP]Mais que diable allait-il faire dans cette Touraine?

Hugoruth
L'imprévu, c'est bien. Tant que ça reste proche du prévisible. Or se retrouver en pleine nuit sur une route à destination de la Touraine, c'était tout, sauf vraisemblable. Non, il n'était pas en train de mener une opération commando afin de renverser le Duc de Touraine, le remplacer et décréter la fusion avec le Duché voisin, fusion réclamée à cor et à cri par l'ensemble des deux peuples... Non, il n'était pas là pour jouer les libérateurs, il venait pour... parler justice.

C'est du moins ce qu'il avait cru en voyant, dans un obscure taverne de St-Aignan, sa collègue Juge à la Cour d'Appel. L'idée d'un séminaire consacré à l'évolution du droit canon sous le pontificat de Gélase Ier l'avait, et on le comprend, très vite séduit. Et puis, la discussion, c'est autre chose qu'une discussion monophysite qui le poussa à accepter. C'est pourquoi il entrait en Touraine non avec le Decretum Gelasianum de libris recipiendis et non recipiendis sous le bras, mais avec la main dans celle de sa collègue.

Alors que la forteresse de Loches apparaissait au loin et qu'HIM sifflotait, innocemment, un petit air bien de chez lui, de nombreuses images lui revenaient en tête... Sa fuite, la mort de ses parents, l'état de mort dans lequel il fut laissé, quelques jours durant avant d'être miraculeusement en état de se relever ou encore le jour où il était devenu Duc et à cette fierté vis à vis de ses parents ressentie alors. Dans ce mélange de sentiments, il hésitait encore à avancer. Les choses étaient allées si vite, il ne s'y attendait pas, comme le prouvaient les cent stères de bois dans sa charrette. Trop vite ? On a qu'une vie, se disait-il, un peu pour se rassurer. La Touraine... Ses fruits, ses poissons et ses lucioles... Luciole avec laquelle il voyageait maintenant main dans la main, et pas qu'au sens figuré. Diantre, mais si ses parents voyaient cela, que penseraient-ils ?

Il chassa ses tristes pensées et s'adressa à sa co-voyageuse.


Pensez-vous que nous ayons assez de temps pour... aller me recueillir ? Après y avoir réfléchi, je veux y aller... et vous emmener.

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Gatimasse
Ramenant dans ses bagages, un drôle de personnage

Gati revenait de Saint-Aignan, c'etait dejà rare pour elle d'aller en terre bericonne, mais d'aller en taverne, cela relevait de l'exploit.
Par chance, ou malchance elle ne sait pas encore, elle y avait rencontré son président.
Au passage, qui était bien plus charmant un petit verre a la main qu'un maillet.
Pour une fois, elle ne savait pas ce qui se passait, étrange situation qu'elle ne controlait désormais plus du tout, mais l'avait-elle deja controlé...?
Des regards, des sourrires, cela avait suffit a l'emmener avec elle sur la route de Tours, profitant au passage de sa situation bericone pour emmener sur lui quelques stères, ne perdons pas le nord!

Chemin faisant, les discussions allaient bon train. Des noms sont cités, anecdotes, des éclats de rires qui auraient pu faire peur a d'éventuels brigands, que d'Histoires....
Elle se sentait a l'aise, peut-etre meme a nouveau interessante aux yeux d'un homme, qui lui ne savait pas trop non plus ce qui l'attendait.
Bien des choses les séparaient, mais beaucoup plus les rapprochaient.
Ils font une halte a Loches, et pas que pour nous reposer....
Se receuillir sur la tombe de ses parents tués par les siens, situation encore plus étrange que triste surement!


Je vous accompagnerai, peut-etre pourrais-je leur montrer combien je suis désolée que les miens vous aient causé tout ce tord....

Elle prit sa main et la serra un peu, pour le rassurer mais aussi pour l'accompagner.
Elle le regarda dans les yeux et afficha un petit sourrire sympathique dont elle avait le secret pour lui remonter le moral.


Si vous le voulez bien, arrivés a Tours, nous irons dans mon magnifique chateau, le seul hic sera mon domestique qui est un peu benêt, enfin je l'ai trouvé près des frontières bericonnes, donc je ne vais pas trop le blâmer... il ne m'en reste pas moins très fidèle!

Elle sourit en coin, ce sujet était devenu un jeu de provocation entre les 2 "justiciers", et elle adorait particulièrement le taquiner et le faire sourrir.....sourrire qui la faisait totalement fondre....
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Hugoruth
Dieu qu'elle l'énervait quand elle s'y mettait. Il savait, elle le lui avait dit, qu'elle avait fait partie des lucioles. Cette nouvelle, sans remettre en cause le fait qu'il la trouve tout à fait charmante, avait forcément installé un froid entre eux. C'est, à tout seigneur tout honneur, à elle que revient le mérite de faire le premier pas pour faire une croix sur le passé. On ne peut pas vivre avec des rancœurs passées, il faut avancer. Et même si cette ville de Loches représentait pour lui une étape un peu particulière, ce n'était pas dans un esprit de vengeance qu'il y parvenait.

La vengeance, il l'avait déjà voulue. Voilà quelques années maintenant, il s'était fait porte-parole de la minorité berrichonne de Touraine et, de provocation en provocation, avait été de ceux qui causèrent le casus belli menant à la guerre. Il n'avait pas de regrets, non, car les époques changent et les gens mûrissent. Lui aussi, de fait, et il se rendait compte aujourd'hui qu'il ne fut qu'un pantin parmi les autres et qu'en aucune façon, ses actions avaient pu faire honneur à ses parents.

Il hocha de la tête, signe qu'il irait volontiers loger dans ce château où servait un benêt. Avait-il le choix, de toute manière ? Il n'allait pas loger dans la rue ! Ne lui restait donc comme possibilité que de la suivre, elle qui l'avait déjà entrainé en Touraine, chose qu'il aurait crue impossible hier encore. Mais il y était, et bien décidé à en profiter.

Le donjon de Loches, désormais, était parfaitement visible. Sitôt la nuit tombée, il pourrait aller se recueillir sur la tombe de ses parents. Il aurait aimé y aller de jour, mais l'emplacement du cimetière de la minorité berrichonne avait été dissimulé des regards extérieurs. La peur des exactions avait été vive si longtemps, comment en vouloir à ces gens dont la plupart, aujourd'hui, avaient quitté leurs terres ?

Se retournant vers Gatimasse et indiquant une taverne de la tête, il proposa

Très chère, je vous invite à déjeuner dans cette auberge. Ou dans une autre, peu importe. Je n'irai me recueillir qu'en fin de journée, une halte restauratrice ne serait donc pas de refus. Qu'en dites-vous ?

Affamé, il n'avait rien dans le ventre depuis un moment, il espérait qu'elle ne refuse pas.
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Gatimasse
Son estomac criait aussi famine à vrai dire.
Elle l'entendait d'en bas: FAMIIIIIIINE, ON A FAIM!
La proposition venait donc a point nommé.


Volontiers! J'ai moi-même un peu faim....
Mais faisons vite, je suis pressée de savoir où est ce cimetière, je connais assez bien Loches et je n'en ai jamais entendu parlé...

Ils se dirigèrent vers une taverne, la Boulantaverne. (au hasard si elle existe plus veuillez m'excuser!)

Si je puis émettre un avis, la tarte aux pommes est délicieuse! surement rien a voir avec ce que vous avez pu gouter en vos terres ou ailleur!

Elle commanda 2 verres de Vouvray, de sa soeur bien évidemment!

Alors vous pouvez déguster le vin qui vient des terres de ma soeur, Babak29, qui n'a jamais été luciole ni bericonne....une femme donc bien sous tout rapports....

Petit sourrire, échange de regards, continuons dans la taquinerie!
Plus elle pasait de temps en sa compagnie, plus elle l'appréciait.
Entre jeux, de séduction, de mots, de regards, de taquinerie, le courant passait très bien, jamais elle ne s'attendait a ça.
Assis a une table elle ne put s'empecher de faire passer son pied le long de la jambe de son président....Pas très poilu d'ailleur, mais il avait les jambes musclées.....

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Hugoruth
Chose promise, chose dûe... Tant pis pour le retard!


[Quelques heures plus tard]

Un bon repas quand on a faim, l'un des meilleurs plaisirs que la vie puisse offrir. Évidemment, la compagnie avait été excellente et le repas n'en avait été que meilleur. Profondément troublé par une jambe baladeuse, Hugo tentait de conserver un calme quasi-olympien. Car sous les titres et la prétention, il y avait surtout de la timidité et c'est dans ces moments là qu'il la ressentait le plus. Et à sentir la chaleur sur ses joues, il y en avait des signes extérieurs.

Et puis, une fois le repas achevé, ils avaient parlé, longuement, achevant de se découvrir. Chaque phrase, souvent, contenait une pique et se terminait avec un sourire acide au coin de la bouche. Cet échange, les gens ne le comprenaient pas toujours mais c'était plus le signe d'une complicité que d'une réelle volonté d'énerver l'autre. La bonne humeur, toutefois, n'avait pas enlevé à Hugo sa volonté de passer un instant sur la dernière demeure de ses parents. C'est pourquoi, quand il se leva, son visage était un brin plus sombre. Pas un visage des mauvais jours, juste une légère crispation, de celles qui creusent une ride au dessus du nez. Les instants qu'il désirait vivre lui faisaient un peu peur. Après tant d'années, les retrouver ainsi empierrés, il ignorait totalement la réaction qu'il pourrait avoir. Plus que tout, il espérait ne pas revenir à de basses réactions de vengeances, susceptibles de briser la complicité déjà bien avancé qu'il entretenait avec celle qui était déjà bien plus qu'une simple collègue. Il enserra fort la main de Gatimasse et, après avoir payé, l'amena en dehors de l'auberge, vers la sortie de la ville. Mais pas côté verger, de l'autre côté. Pas si loin, on devinait les rives du Cher et, au delà, le Duché de Berry, si proche et pourtant si loin. C'est en direction de Châteauroux qu'ils partirent à pied, désireux d'être discrets.

Quelques centaine de pieds plus loin, la route sillonnait légèrement et la place forte de Châtillon-sur-Indre se dessinait plus clairement à l'horizon. Mais elle restait encore effacée, comme une protection lointaine. Alors que le chemin obliquait en direction de Verneuil sur Indre, les deux quasi-aventuries continuèrent à coller au Cher pour arriver dans une zone où la rivière était plus encaissée. Évidemment, cela restait très relatif, la vallée du Cher n'étant pas réputée pour ses abruptes et hautes falaises. Le léger dénivelé, couvert sur sa partie inférieure de roseau, s'élevait doucement, avant de redescendre assez brusquement. C'est à cet endroit précis qu'il cessa de lui tenir la main, se retournant, le visage hésitant.


Nous y sommes presque. Juste à droite, au bord d'une fleuve, est nichée une petite grotte. Rien d'exceptionnel, mais c'est là où ils reposent. J'hésite à vous faire entrer, vous n'avez d'ailleurs sans doute pas envie de m'accompagner dans cette macabre démarche. Vous pouvez, mais ne vous forcez pas. Je comprendrais que vous m'attendiez ici, croquant quelque fruit que vous auriez trouvé. Je ne serai pas long, quoi qu'il en soit.

Il attendit quelques instants, guettant une réaction sans trop savoir laquelle il espérait. Oui, il aurait aimé qu'elle vienne mais surtout, ne pas la forcer.
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Gatimasse
Se laissant emmener, sans trop savoir où ils allaient, après tout elle s'en fichait, n'importe où ca lui convenait....
Le lieu dans lequel ils s'apprétaient a entrer n'avait rien d'engageant, mais elle en avait vu d'autre! Elle prefera se concentrer sur son complice, qui avait l'air déterminer à y aller....
N'étant pas habituée à ce genre de situation, elle hésita pour lui répondre.
Et s'il s'en prenait a elle pour se venger, après tout, il reste un homme....
Et d'un autre coté, elle ne voulait pas le laisser seul, livrer a lui même, il avait l'air si fragile au fond....il en était d'ailleur très attendrissant.
Sentant sa main s'eloigner de la sienne, elle eu presque peur de se séparer de lui. Ses mains, son corps, étaient déja habitués a HIM....ce corps svlet, posé, doux....


J'adorerais croquer le fruit défendu, mais attendons un peu pour celà....

Elle avait le chic pour mettre un brin d'humour dans de triste situation...
Elle le regarda pour le rassurer, pour lui montrer également que malgré son humour elle comprenait l'importance de la situation.


Oui, prenons un instant pour un eventuel dessert après votre passage chez vos parents....
Je...préfère ....vous accompagner, je n'ai pas envie de vous laisser seul dans ce moment là....

Lui reprenant la main, lui volant un dernier baiser, peut-etre avant que leur idylle naissante ne s'achève brusquemment après l'entrée dans cette grotte....
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Hugoruth
Il avait senti la peur. Quelque chose de très léger, c'est certain, mais qu'il avait ressenti lorsqu'elle lui avait volé ce dernier baiser. Hugo mit un instant avant de comprendre pourquoi. Jusqu'à alors, trop partagé entre étonnement de ce qu'il lui arrivait et l'émotion de voir la tombe de ses parents, il ne s'était pas posé la question qui, maintenant, lui semblait comme primordiale : Que ressentait-elle, à cet instant ?

Il aurait été faux de dire qu'il n'avait pas fait attention à son passé. Mais jusqu'alors, il n'avait vu dans cet hommage qu'un moyen d'effacer ce qui aurait pu les séparer. Mais sa réaction à lui, il était incapable de la prévoir. Comment, face au spectacle des blocs de pierre froids, immobiles et sans doute humides, réagirait-il ? D'autant plus aux côtés d'une ancienne luciole ? Ce baiser avait un goût d'adieu ou, tout du moins, un fort goût d'inquiétude. Il n'aurait jamais dû l'amener ici. Cette vérité était claire en lui désormais, mais trop tard pour renoncer à moins d'opérer une volte-face dont il ne pourrait sortir autrement qu'en la vexant, ce qu'il se refusait à faire. Lui qui avait toujours chéri la liberté de choix se retrouvait dans une situation inverse et, le dos au mur, avança dans les roseaux.

Peu de vase à cet endroit malgré une forte humidité. Depuis sa tendre et lointaine enfance, il avait toujours trouvé cela étrange. Sa mère lui disait toujours qu'il s'agissait d'un cadeau fait par Aristote à notre minorité afin qu'elle puisse toujours honorer ses morts d'une façon aristotélicienne sans craindre de représailles. Aujourd'hui, avec la maturité qui était la sienne, il doutait quelque peu plus de l'intervention divine même si le lieu conservait un peu de sa magie. Il l'aurait cru plus grand mais tout apparait tellement immense pour les yeux d'un enfant ! Surtout un lieu dans lequel on voit ses parents à genoux avec des mines encore plus tristes qu'à l'habitude.

La porte, toute vermoulue, s'ouvrit sans un bruit. Visiblement, personne d'humain n'était venu ici depuis longtemps. Précisions personne d'humain car les restes d'oiseaux sur le pas de la porte prouvaient que quelques prédateurs avaient déjà du utiliser ce lieu de paix pour déjeuner. Juste retour des choses car comme le dirait le maistre Desproges, il arrive toujours un moment où les droits de l'homme s'effacent devant ceux de l'asticot. Il serra un peu plus la main de celle qu'il, petit à petit, comme sa compagne, et entra.

Très vite, les souvenirs remontaient à la surface. A gauche, marcher dans le long couloir, et encore à gauche. Une minuscule chambre avec deux monuments de pierre, très sobres. Sur la gauche, ses grands parents paternels... Robert Cornedrue et Désirée Poudevigne. A droite, ses parents... Aluréolus Cornedrue et Belissence Aubernard. La poussière accumulée sur les monuments prouvait que personne n'avait, depuis longtemps, mis les pieds ici. D'un autre côté, qui aurait pu venir ? Parmi les descendants de son grand père, il était le seul à avoir connaissance de cet endroit. Et la majeure partie de sa famille était décédée. Il ne lui restait que ses souvenirs et, désormais, une main à serrer. C'est en serrant la main de Gatimasse qu'il se demanda comment elle vivait les choses. Partagé entre l'envie de savoir comment elle se sentait et la peur de croiser un regard qu'il n'oserait pas soutenir, il resta debout, regard planté sur la date de mort de ses parents : Le 22 Juillet 1454...

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--Aureolus_cornedrue
[22 Juillet 1454, un début de soirée comme les autres, en apparence]

Une journée de passée aux champs, c'était toujours une bonne journée pour Auréolus. Lui qui détestait la compagnie d'humains n'était jamais plus heureux que dans les champs. La moisson battait son plein et l'hiver, s'il ne serait pas extraordinaire, devrait pouvoir être affronté. Comme un bon père de famille, Aureolus s'occupait de sa famille, expatriés qu'ils étaient.

Depuis toujours, du moins depuis des temps immémoriaux, sa famille faisait partie de la minorité berrichonne de Touraine. Personne ne savait vraiment comment ils étaient arrivés ici. Une rumeur disait que cela remontait jusqu'au fils de Jean II le Bon, le duc Jean de Berry, mais d'autres allaient jusqu'à évoquer l'histoire du dernier Vicomte de Bourges, Eudes Arpins, qui vendit sa terre de Bourges pour partir en croisade, en 1101. Parmi les rares chevaliers qui revinrent et qui avaient vendu leurs terres, il leur fut fait don de terres alors frontalières avec la Touraine. Les frontières changent et la petite communauté se retrouva bientôt isolée en terre tourangelle. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur et continuant à vivre en respectant l'ancestrale et très respectueuse coutume berrichonne, ils avaient vivoté des dizaines d'années durant. Que cette histoire soit vraie ou fausse, la situation finale était somme toute assez proche de la réalité : Quelques familles, les plus folles rumeurs parlent malgré tout de près de 20% des Lochois, vivaient encore en Touraine en répondant au doux et enviable nom de berrichon. Cette situation, jusqu'alors ignorée, avait fini par faire l'objet de bruits, de mauvaises rumeurs et des tensions, inconnues jusqu'alors, s'étaient installées. Aureolus, les craignant, avait déménagé pour s'installer plus dans le Sud de la Touraine, non loin du Prieuré Saint-Mesmin. Il pensait y vivre tranquille. C'est d'ailleurs ce qu'il arriva jusqu'à cette fatidique et terrible date du 22 Juillet 1454.

Alors qu'il rentrait chez lui, il ne prêta pas attention aux bruits dans son dos. Une cavalcade, sans doute des seigneurs qui chassaient, et des éclats de voix. Rien de bien remarquable pour des oreilles averties. Hélas, cette fois, le bruit aurait mérité une plus grande attention car les quelques cavaliers accélérèrent en voyant, au loin, le paysan Cornedrue. L'affaire fut entendue en quelques instants, le premier cavalier ayant purement et simplement planté sa lance dans le dos d'Aureolus tandis que le second le fit rouler au sol d'un coup de pied.

L'affaire, vite menée, avait eu lieu sur une colline en face d'une chaumière depuis laquelle une femme guettait maintenant l'horizon. Difficile de dire ce qu'elle avait pu voir de la scène mais quand les cavaliers partirent au galop en sa direction, laissant l'homme achever sa vie dans un fossé au bord du chemin, la femme se mit à crier, semblant chercher partout quelque chose ou quelqu'un.

Aureolus, lui n'était pas encore tout à fait mort. La douleur, simplement indescriptible, l'empêchait de penser, de bouger ou de crier. L'agonie d'un homme n'est jamais chose agréable, celle d'Aureolus dura près de deux heures, à moitié conscient dans son fossé. Personne ne saurait dire s'il vit les cavaliers, une dizaine de minutes plus tard, repasser au galop sur la route. S'il avait pu penser, c'est sans aucun doute à sa femme et à son fils qu'il aurait envoyé ses dernières ultimes secondes de vie. Sans savoir qu'au moins l'une des deux personnes qu'il avait chéri depuis fort fort longtemps n'était plus.


[To be continued...]
Gatimasse
Gati le suivait en silence.
L'endroit était assez lugubre. Elle ne pouvait détacher sa main de son partenaire de route. Elle avait froid, mais elle faisait attentioner a ne pas frissoner pour laisser HIM dans cet instant.
Lorsqu'ils entrèrent, l'odeur et la poussière faisait qu'il était difficile de respirer. Ils avancèrent lentement jusqu'a une tombe....


Le 22 Juillet 1454

Aussitot elle se remit en tête ce jour là... Elle chercha dans sa mémoire: où etait-elle ce jour là? etait-elle deja luciole?
Elle essaye de se souvenir.... Elle entra aux cotés des lucioles durant le conflit angevin breton... en 1455! Ouf pas de doute, elle n'y était vraiment pour rien et n'aurait pu empecher quelque chose de ce genre arriver.
Elle regarda Hugo qui avait l'air triste, perdu, elle aurait tellement aimé l'aider....
Elle lacha la main de l'homme.


Je vais rester ici, pour que tu te recueilles seul, prends le temps que tu voudras, je suis là, juste derrière toi.

Elle mit délicatement la main sur son épaule, puis recula de quelques pas. Elle ne pouvait pas lui dire: des morts ca arrive, surtout quand il y a des conflits....! Elle prefera se taire pour le laisser seul avec ses parents....
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Hugoruth
De cette journée, un seul et douloureux souvenir. Une dernière vision, une maison en flammes. Le genre de choses qu'un jeune homme, même âgé de 16 ans, est incapable de supporter. La chaleur pas plus que la fascination exercée sur chacun par les flammes n'étaient à l'origine de l'insupportabilité du spectacle. A l'intérieur de ce brasier, un corps agonisant, celui de sa mère. Elle l'avait fait fuir, le poussant en dehors de la maison avec pour seul ordre celui de fuir vers la terre de ses ancêtres. La dernière image qu'il gardait d'elle, c'est un visage qui se tourne, déformé par la peur et sans doute la certitude de sombrer sous peu dans un déferlement de violence. Ce visage, il l'avait eu longtemps gravé en tête, au moment de s'endormir.

Il n'avait que très peu de souvenirs de son long cheminement vers le Berry. Il ne pouvait se remémorer que l'arrivée à Bourges. Entre les deux, il existait un trou abyssal, épisode correspondant à l'errance dans les campagnes tourangelles. Il ne saurait pas dire s'il était poursuivi ou non. Pas plus qu'il n'était capable de dire qui était à l'origine de ce massacre.

Peu à peu, son esprit revenait vers l'an 1458. Il sentit le recul de sa compagne et le son de sa voix lui fit mal. Pas qu'elle soit désagréable, bien au contraire. Mais il s'en voulait terriblement d'avoir laissé la mort de ses parents être instrumentalisée. Car jamais ses parents n'auraient voulu que le sang coule pour les venger. Ils étaient morts mais personne ne savait réellement ce qu'il s'était passé. Il avait, influencé lorsqu'il était jeune, inventé de toute part une version fantasmagorique de la disparition de ses parents: Une attaque luciolique. Et cette attaque avait permis au Berry de provoquer son voisin. Son histoire, sa personne avaient été érigées en casus belli et il avait, en cet instant, bien du mal à le supporter. Combien de morts pour venger un couple dont nul ne connaissait vraiment les raisons de la mort ?

Hugo se tourna vers Gatimasse, le regard timide


Je voulais vous dire que... Je sais que vous avez été membre des Lucioles et vous savez de quelles horreurs le Berry vous a accusées. Je m'en veux car cette histoire a été inventée de toutes pièces.

Il se tut un moment, espérant ne pas la voir tourner les talons.

Pas la mort de mes parents, mais les circonstances de leur mort. En réalité, je ne sais toujours pas aujourd'hui qui les a tués ni pourquoi ce fut fait. L'histoire a été inventée lorsque j'étais jeune berrichon et sous influence du Duc Georgepoilu. Dans l'optique de provoquer votre Duché, nous avons créé cet assassinat. Je n'ai pas compris, sur l'instant, combien mes parents auraient été furieux de voir leur fils ainsi travestir leur disparition.

Aussi et même si je ne représente que moi, je voudrais vous demander pardon pour le mal que j'ai pu causer en falsifiant cette histoire et en l'agitant haut et fort pour faire monter des tensions. Je vous demande sincèrement pardon.

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Gatimasse
Gati le regardait? Difficile de dire s'il était triste, nostalgique ou en colère. Il avait presque le regard dans le vide.
Elle regarda plus en détail l'endroit où elle était, pas très acceuillant hum hum.... Son esprit errait, elle pensait a son retour a Tours et a la tache qui l'attendait: redevenir maire. Elle pensait a sa rencontre avec cet homme si charmant mais si mystérieux.
Sa voix vint rompre ces vagues de pensées.
Elle le regarda dans les yeux, et l'écouta, attentivement, comme a chaque fois, sa voix, elle adorait l'entendre.
Luciole? Mais... c'est bizzare tout ca.... Elle n'avait jamais entedu parler de cette histoire, et si Le poilu y était melé elle ne voulait meme rien savoir!
Il avait l'air si triste.... elle lui donnerait le bon dieu sans confessions, mais c'est vrai que le nom des Lucioles a été trainé, dans beaucoup de boue!
Cuculus, son maitre lui manquait tellement....

Hum, il y a eu tellement de choses dites, faites, racontées sur les Lucioles, je ne saurai les compter....
Au nom des miens, j'accepte ce que vous dites. Nous étions soudés, c'est ce qui faisait notre force et ce qui dérangeait tant...Il y'en a eu des histoires, mais c'est du passé, allons de l'avant....
Mais accordez-moi une faveur, si a l'avenir vous pouviez eviter de prononcer le nom de ce poilu de malheur, ca m'arrangerait....

Elle serra les dents, ce type, elle aurait aimé le tuer, et plus d'une fois!
Et dire qu'HIM l'avait cotoyé, ou le cotoyait encore...Il fallait vraiment qu'elle l'apprécie pour continuer a lui parler!


Pouvons-nous sortir d'ici? Il fait très froid...
Le regardant, en frissonant et en claquant des dents.
A moins que vous ne vouliez rester, sans quoi, je resterai encore ici, je ne suis pas une chochotte....!
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