Entretien avec le Grand Maître de France
PARIS (AAP) - Suite au récent article concernant la démission du maître de la maison du Roy, l'AAP a sollicité un entretien avec celui-ci :
AAP : Donc votre Grâce, merci de m'accorder cet entretien, la raison de ma visite est la récente dépêche de l'AAP concernant votre démission, confirmez vous cela, et pouvez vous apportez des précisions quant à cette nouvelle ?
Juju : Tout d'abord je tenais a vous remercier de m'offrir l'occasion de m'exprimer pleinement sur cette annonce.
Alors, oui, cette information est fausse. Je n'ai pas donné ma démission et rendu mes caducées.
AAP : Pourquoi pensez vous que de telles rumeurs aient fait leur chemin ?
Juju : Plusieurs raisons me viennent spontanément à l'esprit. Tout d'abord et essentiellement car j'ai en effet exprimé de façon confidentielle devant la chambre des Pairs du Royaume de France, mon souhait de pouvoir jouir d'un repos enfin mérité. Cela fait plus de 11 mois que je suis à ce poste, une longévité record une fois de plus. A noté entre autres, que sur ces 11 mois, j'ai du subir un conflit contre l'Anjou, puis la Bretagne, à peine quelques jours après ma nomination... Sans compter de tout ce qui à été entrepris parallèlement à cela. L'optimisation des institutions royales, la signature du premier concordat entre l'Église et la Couronne. Plus divers projets de moindre renommés mais pourtant tout aussi important, sur lesquels je reviendrai un peu plus tard.
Pour en revenir à votre question, je pense également que cette rumeur à été propagée très rapidement, par des personnes qui sont clairement hostiles à ma façon de gouverner. Ce qui se conçoit aisément et que je qualifierais de "bonne guerre", si vous me permettez l'expression. Je n'ai jamais eu pour ambition d'être populaire. Cela est de toute façon foncièrement incompatible avec la fonction de Grand Maître de France. Nous avons tous des objectifs personnels dans nos missions. Les miens sont désormais quasiment atteints, dés lors, je n'ai plus de raison de persister à ce poste. Je n'ai déjà que trop délaisser ma famille et les personnes qui me sont chères.
AAP : Donc d'aprés ce que vous dites, il existe des dissensions dans le conseil du Roy ?
Juju : Non nullement, je faisais plutôt allusion à quelques personnes soucieuses de leur petit pouvoir personnel ; préférant travailler pour leur propre bénéfice plutôt que pour celui de l'ensemble du Royaume et qui ont eu l'information par un malheureux concours de circonstances.
AAP : D'accord. Donc revenons un peu sur ces 11 mois de maîtrise si vous le voulez, en jetant un regard en arrière, quel est votre réalisation dont vous êtes le plus fier ?
Juju : Avoir su consacrer du temps à mes proches... Ça vous étonnera peut être mais cette fonction est tellement prenante que je n'ai eu que peu de temps pour faire ce dont j'avais envie.
Plus généralement, de quoi suis je particulièrement fièr ? D'avoir été le précepteur de notre jeune dauphin. Le partage des savoirs et de la connaissance reste vraiment une chose fondamentale qui m'a toujours inspiré. Un peu pour cela que j'ai toujours été considéré comme un "Père" par nombre de mes proches.
On peut toutefois ajouter, la signature du Concordat avec l'Église. Ce fut un travail de longue haleine qui m'a pris de nombreuses heures de voyages entre le Saint Siège et les salles de réunion du Louvre. Un traité de non agression avec le SRING également.
Mais le plus dur fut la création et la mise sur pied des institutions royales.
Prenons l'exemple de l'armée par exemple. A mon arrivée, il n'existait rien... Et pourtant nous savons tous aujourd'hui, qu'une guerre éclata peu de temps après. Et cela pour le conflit le plus long que notre Histoire ai connu. Aujourd'hui, je suis particulièrement fièr de ce qui existe maintenant et de ce que nous avons pu faire alors avec les moyens dont nous disposions. L'Etat Major du Domaine Royal est un petit bijou de réussite composé de personnes compétentes qui ont, justement, fait leur preuves sur le terrain. Le Maréchal de France Vinkolat et toute son équipe ont fait un travail époustouflant et je les salue une nouvelle fois publiquement.
Dans le même registre, cela me fait penser à la création des postes de Secrétaires d'Etat. Personnages discrets mais désormais incontournables de notre Royaume. Ils ont été ma meilleure réponse au développement de la communication parfois insuffisante qui pouvait exister entre l'ensemble de la population et les Institutions Royales. Ce qui nous offre donc la configuration suivante : Les ducs et Comtes de France peuvent débattre entre eux ou avec la Couronne au sein de la salle des Grands Feudataires, et la population avec son S.E. attitré. La aussi Dame Kirah fut une personne qui a pris un grand rôle dans la construction et la gestion de cette incroyable équipe.
Ensuite, me vient à l'esprit plusieurs choses d'importance qui n'ont été que plus ou moins liées directement à ma charge de GMF mais que sans elles je n'aurais pu vivre de la même façon. Le convoi Royal qui fit le tour d'une bonne partie du Royaume de France afin de présenter le Dauphin à son peuple sous le regard chargé d'attention de sa mère, la Reyne, fut un énorme moyen de démontrer que la Couronne n'était pas qu'une machine à gouverner, mais qu'elle était bien humaine elle aussi.
Dans un autre registre, on peut parler du développement de l'Office des grandes ambassades étrangères. Nous entretenons de bons rapports avec nos voisins grâce notamment à cet organisme. Qui recherche toujours, j'en profite pour le rappeler, des collaborateurs parlant des langues étrangères.
La liste est évidemment non exhaustive car bien trop longue pour s'étendre sur chaque dossier qui sont passés sous mes yeux. Sans compter des affaires que l'on pourrait qualifier de "courante" et qui pourtant sont indispensables et chronophages.
AAP : Et de la même manière, pouvez vous revenir sur les points négatifs de cette maîtrise ?
Juju : Ceux que je considère vraiment comme négatif ou que l'opinion conçoit comme négatif?
De façon général les personnes les moins bien informées estiment que nous n'avons pas gagné la guerre en Bretagne. Je pense qu'il s'agit surtout d'une mauvaise idée générale de ce que nous voulions réellement y faire. Comme je l'ai dit un peu plus haut, lors de la levée du Ban Royal, nous n'avions aucune infrastructure militaire pour coordonner le millier de soldats qui se sont déplacés durant ces 4 mois de conflit. Et pourtant, nous avons remportés 4 victoires indéniables en prenant plusieurs fois, plusieurs villages bretons et un échec relatif en n'arrivant pas à prendre Fougères. Il n'était pas question d'anéantir la Bretagne, mais plutôt d'agir comme un père de famille vis à vis d'un de ses enfants turbulents. Elle a donc eu une correction et est pour le moment "consignée dans sa chambre". Si vous me pardonnez cette expression visant à imager le blocus dont elle fait encore l'objet à l'instant ou nous parlons.
Je regrette également, et cela de façon plus personnel, de n'avoir pu terminer tous les objectifs que je m'étais fixés. Assurément j'avais vu bien trop gros. Mais la plupart sont déjà en place et seront mené à leurs termes par le prochain GMF.
A ce propos, Le Prince Morgennes et notre cher Wulfen de Massigny ne se sont toujours pas fait connaître comme potentiellement intéressés par le poste. Et ce que je vais dire n'engage que moi, mais m'est avis qu'ils ne sont pas intéressés par celui ci.
AAP : Et concernant les récents évènements, autant dans le Berry "vos terres" si je me permets, qu'en Touraine quel votre regard sur les récents évènements ?
Juju : La question s'adresse-t-elle au Grand Maître de France ou au Duc du Berry Champenois ?
En temps que Duc du Berry Champenois, j'ai pris les armes afin de défendre ma province, j'ai même été grièvement blessé durant le siège défensif de Châteauroux... Donc en temps que noble berrichon, j'avais depuis des mois tiré la sonnette d'alarme vis a vis de l'attitude provocante du Duc Suzerain de l'époque. Comme je l'avais dit dans un communiqué:" on n'agit pas un chiffon rouge devant un taureau si on n'est pas prêt à assumer les conséquences."
Nous savons tous ici que la Touraine est contaminé par une grave maladie qui affaiblit ses institutions et vampirise à mauvais escient les forces vives de cette pourtant belle province. Ils sont tous orientés vers l'art belliqueux, plutôt que vers du constructif...
Maintenant et à l'inverse en temps que Grand Maître de France, je devais veiller à ce que le conflit se déroule dans les meilleurs conditions possible et suivant les volontés de Sa Majesté Levan III. Vous n'êtes pas sans savoir que j'ai légalisé les guerres privées tant qu'elle ne déstabilisait pas le Royaume c'est donc dans cette optique que toutes les institutions Royales ont travaillé pour être sures que la guerre ne concerne que ces deux provinces.
A propos des incidents de Vendôme, j'ai fait un communiqué. J'ai demandé à une équipe impartiale de procéder à une enquête. Porter la main sur un officier royal est un acte lourd de conséquences, donc avant de présenter le dossier devant les assemblés des Pairs et des Grands Feudataires, je préfère savoir s'il s'agit d'un accident ou d'un acte délibéré et dans quel proportion les autorités tourangelles sont réellement impliquées ou s'il s'agit juste d'un acte isolé issu d'un groupuscule déstabilisateur.
Mais une chose est sûre, la Touraine attire mon regard en ce moment, suite à cet incident, mais aussi car j'y ai croisé une armée bretonne. Une enquête est en cours car les bretons n'ont pas à être hors de Bretagne et à plus forte raison en groupe armée se déplaçant en mode amical. Car il ne pourrait évidemment s'agir d'un cas d'alliance avec une province rebelle à la Couronne. Cela serait bien trop grave pour être ouvertement envisagé.
AAP : Donc après l'Anjou, vous visez la Touraine ? Les institutions Royales ont-elle besoin d'un ennemi pour pérenniser ?
Juju : Qui parle de conflit contre la Touraine? Sûrement pas moi. Pour avoir déjà suffisamment de guerre à mon actif, je sais hélas bien de quoi je parle et mon aversion pour les conflits armés est bien réel. J'ai toujours considéré le recours à la force comme le dernier acte à envisager. Pardonnez mon impudence mais je me suis toujours plus considéré comme un bâtisseur plutôt que comme un guerrier.
Non, croyez moi bien, si la Touraine ne veut pas la guerre, il n'y en aura pas. Et cette question a un vague goût de polémique qui ne me plaît guère. La Touraine à déjà démontrée plus d'une fois sa fidélité à la Couronne et la Couronne le lui à toujours rendu. De tous mes voeux j'aspire à ce qu'il en soit encore ainsi durant des années.
AAP : En effet, et concernant le dauphin ? Pouvez vous nous donnez des nouvelles de notre futur souverain ?
Juju : J'ai tout espoir en cet enfant. Il fait déjà preuve d'une grande bonté d'âme et à le souci de son peuple. Il à été élevé et sa mére y est pour beaucoup, dans la conception que le Roi à pour mission d'assurer l'unité du Royaume et que le peuple et la noblesse sont les plus grands soutien qu'il puisse avoir pour peu qu'il les comprennent. L'Eglise et la Foie Aristotélicienne également à eu une part importante dans son éducation. Cela sera, ne l'oublions, pas le lieutenant de Dieu sur terre. Mais il ne sera Roi qu'à la mort de son père, comme l'exige la tradition. Même s'il siège déjà en "auditeur libre" au sein de la Pairie et des Conseils des Grands Feudataires et du Domaine Royal.
AAP : Enfin une dernière question, j'aimerais revenir sur un événement passé sous silence, à savoir la pétition suivie par 9 feudataires et qui demandait votre démission. Cet événement est resté sans conséquence, mais pourquoi n'y a-il eu aucune déclaration ? quel a été votre réaction suite à cela ?
Juju : Cette demande ayant été formulée de façon confidentielle au sein du Conseil des Grands Feudataires, ma réponse a été donnée là bas de la même manière. Toutefois et afin de conclure ce sujet j'aimerais qu'il soit bien clair que ma demande de remplacement n'a rien à voir avec ce douteux épisode.
AAP : Afin de clore cette entrevue auriez vous une révélation à nous faire ?
Juju : Ce n'est plus vraiment un secret sur le fond, mais encore sur la forme, donc je peux annoncer en effet que des États Généraux auront bientôt lieu en France. Cela sera l'occasion de régler plusieurs points en suspens quand au fonctionnement de notre magnifique pays. Nous attendons quelques précisions quand aux desideratas précis du Roi et des moyens que nous aurons à disposition.
Vous comprenez donc que pour le moment je ne peux entrer dans les détails, ni vous donner de date précise.
Je vous remercie pour cet entretien qui je l'espère aura permis à vos lecteurs d'avoir des informations pour mieux comprendre l'actualité.
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