[RP] Réponses ?

Azura se dirigeait vers la cathédrale. Elle se sentait presque... sale... Elle n'arrivait pas à comprendre comment ça avait pu lui arriver. C'était le genre de choses qui ne devait arriver qu'aux autres... Qui ne pouvait pas lui arriver à elle. C'était... c'était inacceptable. Chaque fois qu'elle repensait à ce... ce sentiment, elle se sentait envahi d'une vague de honte, alliée à une pointe de colère. La colère de ne pouvoir... de n'avoir rien fait. Mais non, elle ne devait pas se laisser aller à cela. La colère était un péché, elle nous faisait perdre la raison et la Voie du Très-Haut. Il fallait qu'elle garde la tête froide.

Elle savait qu'il y avait une chose qui la calmerait avec certitude. Mais elle ne voulait pas y penser. Mais il malheureusement bien dur de contrôler le flot de pensés incessant qui nous traverse la tête chaque seconde. Aussi, sans qu'elle le veuille, du moins consciemment, son visage s'imposa à son esprit. A l' instant même où cela se faisait, un petit sourire naquit sur ses lèvres. Et toute idée de colère s'envola aussitôt. Une pointe de culpabilité restait, mais elle n'y faisait pas attention... Ah Lis... Elle se mordilla la lèvre et repensant à sa face souriante en même temps que toujours un peu ingénue, au souvenir de ses mains, douces. Lis... Ce qu'elle aurait aimé pouvoir la prendre dans ses bras en cet instant. La serrer tendrement contre son coeur, la tête nichée contre son épaule...

Soudainement, elle secoua la tête. Non, non, non, elle ne devait pas nourrir de telle pensée. Elle ne devait pas aimer plus une personne que toute les autres, ni même que le Très-Haut. Tout son amour se devait d'aller à la communauté et au Très-Haut. Elle ne devait pas se concentrer sur un seul humain... et encore moins en une femme... Bon, d'accord, aucune loi de l'Eglise n'interdisait une de ces deux choses... Mais le fait que les prêtres ne pouvaient pas se marier décourageait franchement la première, tandis que pour la deuxième... et bien Dieu avait créer l'homme pour qu'il aime la femme et la femme pour qu'elle aime l'homme... Les autres combinaison ne devait pas pouvoir être possible ! Et pourtant... Le visage de la jeune fille lui revint à l'esprit. Elle hâta le pas vers la cathédrale.

Une fois arrivée, elle en poussa doucement les portes et rentra. Elle était vide. Tant mieux, elle n'aurait pas aimé que quelqu'un vienne la dérangé pendant ses prières et sa réflexions... Elle ne savait pourquoi, le lieu lui avait toujours inspiré le calme et la réflexion, malgré sa taille et sa majesté. Ce devait être la proximité avec le Très-Haut qui faisait cela. Elle louvoya entre les rangés de bancs, pour finalement atteindre la première. Là, elle s'assit près de l'autel et, regroupant ses mains sur ses genoux et baissant la tête en fermant les yeux, elle commença ses prières. Elle espéra que le Très-Haut lui enverrais un signe...

Le vieux Grec s'était rendu pour la première fois de sa vie dans la cathédrale d'Angoulême...

Pas pour prier.

Il avait ouïe dire que les cérémonies étaient belles.... belles ? C'est qu'il y avait donc quelque mobilier liturgique propre à rendre belles lesdites cérémonies....

C'est pourquoi Odoacre de Corinthe était entré aussi discrètement dans la cathédrale vide et avait commencé à fureter.

D'abord le chœur, toujours le cœur.. l'autel était très beau... mais c'était à peu près tout. Frustré, il allait faire demi tour lorsque lui vint une idée.

Toute église, toute cathédrale était ce qu'elle était car elle est dite consacrée par un évêque, et une consécration ne pouvait s'opérer que si un saint ou une relique était enterrée sous l'autel, ou alors placée "dans" l'autel....

Il se dirigea alors vers ledit autel, et le contourna... une cavité le creusait si bien qu'un prêtre pouvait toujours y ranger divers objets invisibles aux yeux des fidèles....

Sortant un glaive court de sa robe de bure, Odoacre s'allongea alors dos au sol et se glissa dans la cavité sous l'autel pour en sonder les interstices.... avec un peu de chance il pourrait déloger la cache de la relique et l'emmener... et peut-être serait-elle dans un petit reliquaire en métal précieux....

Ainsi opérait-il lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir, se fermer...puis des pas....

Jurant dans sa barbe le vieux Grec s'immobilisa en pleine action, retenant à demi sa respiration....
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi

Cela faisait un petit moment qu'elle était arrivée à Angoulême, et la petite blondinette redécouvrait jour après jour ce village qui avait été le sien quelques temps plus tôt.
Malheureusement, beaucoup de choses avaient changé. Pas seulement les habitants qu'elle ne connaissait pour la plupart pas du tout, mais les coins qu'elle avait connus, et aimés, semblaient avoir été remplacés par d'autres.
La petite maison qu'elle avait partagée avec sa sœur et les enfants tombait en ruine, comme si elle n'avait pas vu âme qui vive depuis bien longtemps.
Au marché, que des nouvelles têtes. Elle ne voyait même plus les personnes qui avaient été ses voisins d'étal lorsqu'elle vendait ses produits.
Angoulême n'était plus. Elle avait l'impression d'avoir mis les pieds dans un village inconnu. Et elle devait bien l'avouer, elle préférait celui où elle avait vécu jadis.
Mais les choses changent, on ne peut rien contre le temps. Et cela la blondinette le savait. Elle essayait donc de se refaire une place dans ce nouvel Angoulême, ayant accepté d'appartenir à la maréchaussée, mais curieusement, elle se sentait un peu en retrait face à ces collègues. Oh elle n'était pas vraiment timide, mais elle avait un peu l'impression d'arriver comme un cheveu sur la soupe, comme on dit.

Elle poussa un petit soupir. Bientôt elle repartirait, elle irait retrouver Melar dans le sud. Elle le lui avait promis. Elle pouvait bien faire cela, après avoir occulté sa réponse face à sa déclaration... Pourquoi fallait-il en arriver là?
Nouveau petit soupir. Elle aimerait se changer les idées, mais Zorin restait introuvable. Et dire qu'ils avaient été jusqu'à 10 personnes à voyager avec elle, et finalement elle se retrouvait seule. Même son chien l'avait abandonnée, pour aller conter fleurette à une femelle croisée un peu plus tôt. Du coup, la blondinette avait décidé de se promener seule.

Ses pas l'avaient menée jusqu'au marché, où elle s'était acheté quelques oranges bien juteuses, puis devant le bâtiment de la maréchaussée, se rendant compte subitement qu'elle avait complètement mis de côté le fait qu'elle était de garde la veille... Oups... Et la fin de sa promenade se fit avec la cathédrale. Lieu où elle avait rarement mis les pieds, lui préférant la petite église Saint André. Mais puisqu'elle était là, pourquoi ne pas y faire un tour. Elle avait de plus envie de prier pour le repos de l'âme de ses proches, son cher Jean et sa Marraine.

Elle poussa alors la porte de la grande bâtisse, trempa ses doigts dans le bénitier et se signa. La cathédrale était vide de monde, à part une personne qui se tenait assise sur le premier banc face à l'autel.
Lisbelle avança jusqu'à arriver au milieu de la Demeure du Très Haut, voulant s'assoir pour commencer ses prières, lorsqu'elle reconnut enfin la silhouette de son amie. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, et elle leva la tête comme si elle s'adressait à quelqu'un se tenant au-dessus d'elle.

Excusez-moi tous les deux, je prierai pour vous après avoir dit bonjour à Azur. chuchota-t-elle avant de se diriger vers le premier banc.

Puis une fois arrivée à la hauteur de la jeune fille, elle attendit qu'elle lève les yeux sur elle pour lui murmurer, murmure pour ne pas troubler la quiétude des lieux:

Bonjour toi, je ne te dérange pas dans tes prières j'espère? Puis-je m'assoir à tes côtés?
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Chroniqueuse de la Grande Maison d’Attigny

La prière lui faisait du bien. Doucement, les yeux fermés, elle se laissait aller à un doux oubli procurer par la litanie qu'elle récitait. Elle avait prié plusieurs saints, et une bonne partie des archanges. Elle avait également adressé une prière à Christos, pour qu'il guide son coeur, ainsi qu'à Aristote, pour qu'il lui permette d'entendre la voix de sa raison. Elle avait prié Saint Gabriel, Saint George, Sainte Galadrielle, Saint Sylphaël et Sainte Raphaëlle. Et à chaque prière, elle s'était sentie un peu mieux.

Non pas que ses sentiments se soient envolés, mais elle les sentait plus doux, moins... gênant. Elle aurait presque réussi à nouveau à ne considérer la jeune fille que comme une amie. Elle aurait bien voulu pouvoir atteindre cela, mais elle n'y arrivait. Malgré tous ses voeux, et malgré l'aide qu'elle avait pu ressentir venant de chacun des êtres auxquelles elle s'adressait, elle sentait que, plus que tout au monde, Lis comptait à son coeur. Mais ce n'était plus aussi désagréable qu'avant. C'était... oui... Bien plus doux. Elle aurait simplement voulu pouvoir être à ses côtés. Même pas la serrer contre elle. Non, simplement pouvoir lui parler, entendre sa voix, son rire... Elle eût un petit sourire. Oui, indéniablement, elle se sentait bien mieux.

Baissant à nouveau la tête, elle s'apprêta à prier le Très-Haut. Elle voulait le remercier de lui avoir permis de bénéficier de l'aide des archanges, et d'avoir pu transformer ce sentiment si contraignant et une chose si belle et constructive. Mais alors que ses lèvres formé doucement les premiers mots de sa litanie, il lui sembla que moins de lumière parvenait sur ses paupières. Relevant doucement la tête en ouvrant les yeux, elle regarda ce qu'il se passait. Aussitôt, ses yeux s'écarquillèrent sous la surprise, tandis que le rose lui montait au joue.

"Lis, s'écria-t'elle en lui prenant les mains, l'air ravie de la voir ici."

Sa voix résonna dans toute la cathédrale. Son teint s'empourpra de plus bel. Elle s'était un peu laissé allé là... Elle repris sur un ton plus bas :

"Bien sûr que tu peux t'assoir avec moi. Tu ne me dérange pas du tout, continua-t'elle avec un petit sourire. Je pensais justement à toi. Qu'est-ce que tu viens faire ici."

Elle n'osait pas se tourner vers la jeune fille et gardé les yeux baissé sur ses genoux. Elle avait l'impression d'être totalement écarlate... Mais elle était si heureuse que son amie soit là. Etait-ce un signe ? Au moment où elle avait choisit de prier le Très-Haut... Ce ne pouvait pas être le hasard. Sans y penser, elle avait brièvement levé les yeux vers le plafond de la cathédrale, un petit sourire sur les lèvres...

Lisbelle attendait que son amie lève le visage pour s'assoir à ses côtés. Non pas qu'elle doutait qu'elle refuse, mais par simple politesse. Et puis... peut-être n'avait-elle pas le droit de la déranger durant le temps où elle était en pleine communication avec le Très Haut et toute sa clique.

La petite blondinette se demanda pendant un temps très court comment on pouvait vouer sa vie au Seigneur. Oh elle était très croyante, très pieuse, mais ne s'imaginait pas passer son temps à parler à des êtres qu'elle ne voyait jamais. Enfin... D'un autre côté elle parlait tout le temps, donc cela ne la changerait pas tellement, finalement.

Durant le quart de seconde qui restait avant qu'Azur ne lève le visage, Lisbelle se rendit compte de l'air serein que son amie affichait, lorsqu'elle était perdu dans ses prières. Visiblement, elle avait choisi la voie qui lui seyait le mieux, et elle en était heureuse pour elle.
Quant à elle, elle ne savait toujours pas vraiment que faire de son futur. Marchande ambulante, voilà ce qu'elle avait décidé d'un commun accord avec elle-même, depuis qu'elle avait récupéré les écus de la vente de son champs. Mais cela demandait au départ beaucoup d'investissement, et d'être constamment sous bonne escorte. Ce travail n'était pas de tout repos. Sans compter les tonnes de parchemin qu'elle devrait apporter avec elle à chaque déplacement, afin de demander l'autorisation de vendre dans les villages où elle passerait quelques jours.
Enfin elle verrait bien, elle n'y était pas encore.

Ah! Azur leva la tête. Apparemment surprise de la voir en ce lieu, au vu de son regard étonné. Oui, c'est vrai que la blondinette n'avait pas l'habitude de mettre les pieds dans la cathédrale, mais il y a un début à tout non?

La jeune fille adressa un franc sourire à son amie, amusée de la voir s'écrier dans ce lieu normalement destiné au silence. Le son de sa voix résonna durant plus d'une seconde, et la petite blonde s'installa au côté d'Azur s'esclaffant presque.

Je crois que l'on peut dire que tu es ravie de me voir, en effet^^ Non mais quelle voix tu possèdes! Tu devrais faire du chant tu sais!^^

Elle tendit les jambes devant elle, ses mains posées sur ses genoux, dans une position qui lui permettait de se détendre.

Je passais devant la cathédrale, quand je me suis rendue compte que je ne l'avais encore jamais visitée. Tu t'imagines, j'ai vécu je ne sais combien de mois à Angoulême, et je n'avais encore jamais mis les pieds en ce lieu!^^ Donc me voilà^^ Et je voulais en profiter pour adresser une prière à mon Jean et à Marraine Royal, qu'ils voient de la haut que je ne les oublie point.

Puis tournant son visage vers la jeune fille, un grand sourire sur les lèvres :

Tu pensais à moi tu dis? Tu comptes enfin venir m'accompagner dans mes voyages?^^

Elle savait fort bien que ce n'était pas cela, Azur ne quitterait pas ses obligation dans le Périgord, mais elle pouvait toujours essayer, n'est-ce pas!
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A la remarque de Lis sur sa voix, Azura rougit de plus belle. Elle avait honte de s'être laissée emporter. Et pourtant... elle était si heureuse de la voir enfin. Rien ne pouvant la rendre plus heureuse que de l'avoir à ses côtés de simplement pouvoir passer un peu de temps à ses côtés. Mais il fallait qu'elle apprenne tout de même à réfréner ses éclats de joie. cela ne se faisait pas de crier ainsi d'autant plus dans la maison du Très-Haut... Heureusement pour elle, il n'y avait pas d'autres croyants pour les entendre. Quant à faire du chant... Elle devait avouer que ce n'était pas véritablement sa vocation. Mais elle y penserait peut-être... Ce pouvait être agréable d'avoir une activité pour oublier tous les soucis quotidien... Mais en même temps, la prière lui produisait cet effet. Alors à quoi bon.

S'asseyant, la jeune fille lui parla ensuite de la raison de sa venue en ce lieu répondant à la question qu'elle lui avait posé précédemment. Venir prier les personnes disparues était choses courantes. La jeune prêtresse fit un mouvement de tête pour lui dire qu'elle avait bien compris. Revenir vers ces pensés plus classiques la calma un peu. Elle releva doucement le visage, un petit sourire flottant sur ses lèvres. D'une voix calme, elle dit :

"Oui... Je suis sûre qu'il veille sur toi depuis la Paradis Solaire. Ils ne pourraient faire autrement que te regarder d'ailleurs. Tu es si adorable, ajouta-t-elle en rosissant."

Pourquoi avait-elle dit cela ? C'était la pure vérité mais... n'était-ce pas le genre de choses qu'elle aurait du plutôt éviter de dire ? Si... Si bien sûr... Lis était peut-être un peu naïve par moment, ce qui faisait tout son charme, par ailleurs, elle ne pourrait se manquer de remarquer que ce n'était pas ce que disait une simple amie... La jeune fille rougit de plus belle. Pourquoi devait-elle faire ce genre de gaffe ?

Mais à peine avait-elle le temps de ses poser ces questions que déjà Lis continuait, lui demandant une énième fois si elle comptais l'accompagner dans ses pérégrinations. La tête baissée, comme si ses cheveux pouvait camoufler la rougeur de ses joue, elle répondit :

"Ca aurait été avec joie, tu le sais bien Lis, mais malheureusement j'ai des devoirs qui me maintienne à la terre... Le voyage n'est pas une chose que je peux faire facilement..."

Se reprenant soudain, ou plutôt se forçant à paraître jovial devant son amie, elle fit un petit rire et relevant la tête et en lui disant :

"Mais tu vas finir par me faire hésiter, tu sais."

Pendant un instant, la petite blonde repensa à tout ce qu'elle avait vécu avec les deux êtres qui avaient été les plus chers à son cœur. Son cher Jean, qui avait remplacé le père qu'elle avait perdu trop tôt, et sa Marraine Royal, une femme formidable au caractère aussi inflammable que sa chevelure de feu.
Croisant les mains sur ses genoux, elle esquissa un petit sourire triste en se remémorant ces personnes qui avaient formé sa famille, sans peut-être même le savoir. Pas un jour elle ne pensait à eux, que la mort avait fauché si tôt. L'un de maladie, l'autre en donnant la vie.
Seigneur, pourquoi fallait-il passer par la perte de personnes si chères? Mais la mort faisait partie de la vie, c'est pourquoi il fallait profiter au maximum de celle-ci, et ne laisser aucune occasion de la mordre à pleine dent.

Oui... Je suis sûre qu'ils veillent sur toi depuis la Paradis Solaire. Ils ne pourraient faire autrement que te regarder d'ailleurs. Tu es si adorable.

Lisbelle tourna ses grand yeux bleus vers son amie, tout d'abord légèrement surprise. Adorable, elle? Elle resta à fixer la jeune femme durant quelques secondes, se demandant la raison de la couleur de ses joues. Puis son visage s'éclaira d'un sourire, qui illumina les traits de la petite blonde.

Merci, lui répondit-elle toujours dans un murmure, tu es gentille^^ Et je me plais à croire que Jean et Marraine Royal continuent de veiller sur moi, de la haut. C'est étonnant tu ne trouves pas? Être rassuré de savoir que l'on est constamment observé par des personnes qui n'existent plus, alors que l'on se sent gêné dès lors que quelqu'un de bien vivant ne cesse de vous suivre du regard.

Elle eut un petit rire, se rendant compte que ce qu'elle disait n'avait pratiquement aucun sens.

Je raconte n'importe quoi! C'est tout moi ça!

Puis elle en vint à la question sur son voyage. Comme elle s'y attendait, Azur répondit par la négative, mais non sans ajouter une phrase qui fit se hausser les fins sourcils blonds.

Oho! Parce que tu es en voie d'hésitation!^^ Je vais peut-être finir par te convaincre alors^^ Et puis messire Forth est de l'Église aussi, et pourtant il voyage^^ Ce serait vraiment bien que tu viennes! Mais je ne veux surtout pas te forcer! Si tu es bien à Angoulême, ou dans le Périgord, alors restes-y. Quant à moi, je ne pense rester bien longtemps. Melou m'attend à Castres, et j'ai vraiment envie de le revoir.
Et puis... -elle posa son regard sur l'insigne accroché à sa robe- je ne sais si je suis vraiment faite pour être dans la maréchaussée. Je dois t'avouer que j'ai dit oui, mais je n'aime pas courir après les personnes qui sont accusés d'esclavagisme parce qu'ils payent un écu de moins que ce qu'ils devraient. Je voulais surtout voir si il y aurait des affaires plus intéressantes, comme des vols, des attaques, mais c'est bien calme en ce moment. Oui, Angoulême est très calme...

Elle s'arrêta une seconde. Et se tourna ensuite vers son amie, son sourire toujours sur les lèvres.

Tu vois, je n'ai absolument pas changé, toujours aussi bavarde...^^
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Et Lis monologuait. Comme d'habitude. Doucement, tendrement, sans rien dire, Azura la regardait. Elle se demandait comment la jeune fille n'avait encore pu s'en rendre compte. Il lui semblait que ses sentiments se voyaient comme le nez au milieu de la figure. Et pourtant... Et pourtant elle continuait de parler à son amie comme si de rien n'était. Le doux sourire de la prêtresse s'intensifia un peu. C'était cette naïveté qui était si touchante, si séduisante chez la jeune fille. cela la rendait si... si adorable. Le regard de la jeune femme courrait le long de son visage, détaillant tendrement ses traits avec le plus grand plaisir. Elle s'arrêta quelques instants sur ses lèvres, mais le sentiment qui la prenait auparavant, qui lui dévorait l'âme, ne la prenait plus. Maintenant, rien que se trouver à ses côtés lui apportait le plus grand bonheur possible... et la savoir heureuse l'enjouait plus que tout.

La jeune fille stoppa soudain son soliloque. Elle se tourna doucement vers la prêtresse et lui sourit. D'une voix pleine de douceur, elle lui dit :

"Tu vois, je n'ai absolument pas changé, toujours aussi bavarde..."

Azura lui sourit à son tour. Elle était magnifique comme ça, dans la lumière dispensée par les vitraux. On aurait pu dire un ange. D'un coup, Azura eût envie de la prendre dans ses bras. De passer doucement ses bras autour d'elle et de la serrer fort contre son coeur. Plus elle la regardait, plus ce désir se faisait fort.

Doucement, elle se rapprocha de Lisbelle. Elle passa ses mains autour de la jeune fille et se sera doucement contre elle, posant doucement sa tête sur son épaule. Elle ferma doucement les yeux juste pour profiter un peu de cette étreinte. Puis, d'une voix calme, elle dit :

"Tu m'as tant manqué, Lis."

Étrangement, Azur ne disait mot. Lisbelle se demandait si elle n'avait pas trop blablaté, allant jusqu'au point de dégoûter son amie de la parole... Nan, quand même pas!
Mais l'attitude de la jeune prêtresse lui semblait pourtant étrange. Peut-être l'avait-elle réellement dérangée dans ses prières, et que sans le lui faire savoir, elle lui en voulait quand même un peu?

La petite blonde ouvrit de nouveau la bouche, pour lui demander la raison de ce silence. Mais avant qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit, elle capta le regard de son amie, et eut une impression étrange.
Ce n'était pas la première fois qu'elle eut cette impression-là. Juste avant que Melar lui ait avoué ses sentiments, il avait eu le même regard. Mais non, c'était impossible, là il s'agissait d'Azur... Non seulement elle était son amie, mais en plus... ben elle était une fille.
Non, elle devait sûrement se tromper. Elle était même complètement folle d'aller envisager cela.

Elle se mit à rougir légèrement d'avoir osé penser une telle chose. Mais la suite des évènements lui confirma presque qu'elle n'était pas vraiment loin de la vérité. Surtout quand la jeune femme la prit dans ses bras.
Toujours cette impression étrange...

Lisbelle resta muette de stupeur pendant quelques secondes. Non, c'était impossible... Elle se trompait... Ce n'était qu'une amie qui était heureuse... très heureuse de revoir une amie... Elle-même sautait fréquemment dans les bras de ceux qu'elle n'avait pas revus depuis des mois.

Elle entoura donc les épaules de son amie, mais en gardant toutefois une certaine distance. Juste au cas où...

Toi aussi tu m'as manquée tu sais...

Elles restèrent enlacées pendant quelques longues secondes, et plus celles-ci passaient, plus la blondinette sentait ce sentiment de gêne s'intensifier.

Euh Azur... Si l'on reste ainsi, le Très Haut va se poser des questions...^^'

Elle tenta un sourire, mais on pouvait bien y déceler un brin de malaise.
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Son amie entoura la jeune fille de ses bras. Sans l'étreindre comme Azura pouvait le faire, elle la serra doucement contre elle. La prêtresse gardait les yeux fermés pour profiter au maximum de ce doux câlin. Elle voulait garder au maximum en mémoire le souvenir de la chaleur du corps de son amie contre le sien, de ces bras entourant tendrement son corps. Sa tête doucement posée sur son épaule, elle pouvait sentir battre son coeur au creux de son cou.

Elles restèrent ainsi quelques secondes. La jeune prêtresse aurait voulu que cela dure l'éternité, mais malheureusement, son amie ne devait pas être de cet avis. En effet, au bout du temps sus-cité, elle dit d'une voix quelque peu hésitante :

"Euh Azur... Si l'on reste ainsi, le Très Haut va se poser des questions...^^' "

Non ! C'était bien trop court? Elle aurait voulu rester encore des heures, simplement ainsi, l'une contre l'autre. Mais enfin, elle ne pouvait pas la garder ainsi contre son gré... Et puis il était vrai que, dans une église, et plus particulièrement une cathédrale, cela risquait d'être plus que malvenu... Doucement, à regret, elle relâcha la jeune fille, la tête basse, en murmurant plus qu'en disant :

"Oui, tu as raison, excuse moi..."

Elle se rassit normalement, les mains sur les genoux, la tête baissé, ne sachantpas trop quoi dire, ni vraiment quoi faire. Elle était consciente que la situation était plus qu'étrange, mais elle ne savait pas bien ce qu'elle devait faire... Devait-elle lui dire ce qu'elle ressentait maintenant ? Non, non, c'était bien une mauvaise idée... Mieux valait même ne jamais lui dire... Mais en même temps, il lui en coûter de mentir ainsi à son amie... Mais c'était pour son bien. Oui,son bien...

Lisbelle ne savait trop comment réagir face à son amie. Elle trouvait qu'elle se comportait de manière... étrange. Oui, étrange était bien le mot. Oh elle savait bien qu'elle lui avait manquée durant tout ce temps où elle était sur les routes, mais était-ce seulement cela?

La petite blondinette était à mille lieues de s'imaginer ce qui se tramait dans l'esprit torturé d'Azura. Elle était même ignorante de ce genre de sentiments. Pour elle, une femme ne pouvait qu'aimer un homme. Bien loin de penser qu'il pouvait y avoir des exceptions à cette règle-là.
Non, ce n'était pas cela, mais elle sentait bien que quelque chose n'allait pas. Rien qu'à voir le visage de son amie, elle le sentait.

Azur... Tu as des soucis? Tu m'en parlerais si c'était le cas, n'est-ce pas?
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Visiblement la jeune fille ne semblait pas encline à répondre. Lisbelle se demandait si celle-ci ne lui cachait pas quelque chose, mais si elle préférait garder le silence, c'est qu'elle devait avoir une bonne raison. Aussi jugea-t-elle préférable de ne pas revenir sur ce sujet.

Je vais te laisser à tes prières. J'ai encore quelques petites courses à faire. Nous nous reverrons sûrement très bientôt. Au revoir Azur.

Elle sourit à cette phrase et salua son amie, puis reprit le chemin menant aux lourdes portes en bois, pour retrouver la luminosité d'un soleil timide. L'après-midi était bien entamé, et elle avait encore pas mal de choses à faire avant de retrouver le foyer de la maisonnette dans laquelle elle avait élu domicile.


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