Princesseyoyo
Un grand événement.
Une charrette en provenance de la Bourgogne arrive en Berry. Une modeste charrette, mais pleine de nobles. Pourquoi si modeste alors? vous demanderez-vous. Et bien simplement parce que le but de ce cortège est un pèlerinage vers le mont Saint-Michel; une quête de spiritualité, un demande spéciale au Très-Haut...
Mais pour l'instant, la première étape était Châteauroux. Ce matin, le village était calme encore, comme à son habitude. Les boulangers s'affairaient depuis déjà plusieurs heures, les femmes se couvraient pour affronter le froid jusqu'au lavoir, le rire des enfants résonnait alors à quelques endroits... Pourtant, dans une villa un peu à l'écart, l'agitation était bien plus grande qu'à l'habitude!
La villa de June. Une petite boule de nerfs traversait la maison de long en large, accompagnée d'une petite bonne femme qui la suivait de près en tentant de la rassurer:
"Mais non demoichelle, le lit pour votre choeur est prêt depuis 3 chours déjà! Oui tout à coté de votre propre chambre!... Mais oui la chambre de la dame de Chaint-Quentin est au rez-de-chauchée!... Mais bien chûr que nous avons achez de nourriture! Bien plus que pour une chimple chemaine! Nous chommes allées en courches plus de chinq fois ches derniers chours!"
La jeune fille s'arrêta en plein milieu d'un long couloir au risque de se faire percuter par la servante. Elle resta quelques minutes à observer les grands tableaux des maîtres de maison...
Après tout, sire Alleaume de Niraco n'avait qu'à pas lui avoir demandé de venir en « vacances » chez lui, en lui laissant toutes les libertés qu'elle voulait, dans la limite du raisonnable. Elle s'était déjà bien appliquée à ne rien casser dans la grande demeure - sauf peut-être la patience de la petite servante - et pour ce faire elle devait chaque jour partir en forêt évacuer son stress ou sa colère.
Aujourd'hui elle n'était pas sortie. C'était le grand jour où la charrette devait passer les portes du village. Interdiction de rater ce moment. Ce qui augmentait d'autant plus la tension nerveuse coulant dans les veines de la jeune Yohanna.
Et pour cause, elle allait retrouver sa sur, Jade-Valentine, qu'elle avait quitté des années plus tôt, ne lui laissant sans autre adieu qu'un mot de réconfort... Ce moment serait sans doute plus heureux qu'un jour de liesse; un cadeau du Seigneur bien plus doux qu'une robe toute de soie et de dentelles.
Elle allait aussi découvrir quelques membres de sa si grande famille. La plus attendue: Dame de Sait-Quentin des Anges. Jade-Valentine lui en avait tant parlé dans ses lettres que la jeune fille se languissait d'enfin la découvrir. Le pèlerinage était pour elle, pour demander au Très-Haut de lui rendre ses jambes. Et la famille avait décidé de l'accompagner lors de son voyage, mais aussi lors de ses prières. Yohanna voulait pour sa cousine le plus grand confort qu'une telle dame puisse recevoir, et le cordial Alleaume, en hôte d'exception, avait accepté de soumettre à tous les caprices de son amie pour offrir une réception grandiose à tout ce beau monde...
La demoiselle reprit brusquement sa course, mais cette fois en direction des cuisines.
"Je suis persuadée qu'il nous manque encore quelque chose! Il me faut savoir quoi..."
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Une charrette en provenance de la Bourgogne arrive en Berry. Une modeste charrette, mais pleine de nobles. Pourquoi si modeste alors? vous demanderez-vous. Et bien simplement parce que le but de ce cortège est un pèlerinage vers le mont Saint-Michel; une quête de spiritualité, un demande spéciale au Très-Haut...
Mais pour l'instant, la première étape était Châteauroux. Ce matin, le village était calme encore, comme à son habitude. Les boulangers s'affairaient depuis déjà plusieurs heures, les femmes se couvraient pour affronter le froid jusqu'au lavoir, le rire des enfants résonnait alors à quelques endroits... Pourtant, dans une villa un peu à l'écart, l'agitation était bien plus grande qu'à l'habitude!
La villa de June. Une petite boule de nerfs traversait la maison de long en large, accompagnée d'une petite bonne femme qui la suivait de près en tentant de la rassurer:
"Mais non demoichelle, le lit pour votre choeur est prêt depuis 3 chours déjà! Oui tout à coté de votre propre chambre!... Mais oui la chambre de la dame de Chaint-Quentin est au rez-de-chauchée!... Mais bien chûr que nous avons achez de nourriture! Bien plus que pour une chimple chemaine! Nous chommes allées en courches plus de chinq fois ches derniers chours!"
La jeune fille s'arrêta en plein milieu d'un long couloir au risque de se faire percuter par la servante. Elle resta quelques minutes à observer les grands tableaux des maîtres de maison...
Après tout, sire Alleaume de Niraco n'avait qu'à pas lui avoir demandé de venir en « vacances » chez lui, en lui laissant toutes les libertés qu'elle voulait, dans la limite du raisonnable. Elle s'était déjà bien appliquée à ne rien casser dans la grande demeure - sauf peut-être la patience de la petite servante - et pour ce faire elle devait chaque jour partir en forêt évacuer son stress ou sa colère.
Aujourd'hui elle n'était pas sortie. C'était le grand jour où la charrette devait passer les portes du village. Interdiction de rater ce moment. Ce qui augmentait d'autant plus la tension nerveuse coulant dans les veines de la jeune Yohanna.
Et pour cause, elle allait retrouver sa sur, Jade-Valentine, qu'elle avait quitté des années plus tôt, ne lui laissant sans autre adieu qu'un mot de réconfort... Ce moment serait sans doute plus heureux qu'un jour de liesse; un cadeau du Seigneur bien plus doux qu'une robe toute de soie et de dentelles.
Elle allait aussi découvrir quelques membres de sa si grande famille. La plus attendue: Dame de Sait-Quentin des Anges. Jade-Valentine lui en avait tant parlé dans ses lettres que la jeune fille se languissait d'enfin la découvrir. Le pèlerinage était pour elle, pour demander au Très-Haut de lui rendre ses jambes. Et la famille avait décidé de l'accompagner lors de son voyage, mais aussi lors de ses prières. Yohanna voulait pour sa cousine le plus grand confort qu'une telle dame puisse recevoir, et le cordial Alleaume, en hôte d'exception, avait accepté de soumettre à tous les caprices de son amie pour offrir une réception grandiose à tout ce beau monde...
La demoiselle reprit brusquement sa course, mais cette fois en direction des cuisines.
"Je suis persuadée qu'il nous manque encore quelque chose! Il me faut savoir quoi..."
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