Elia_von_strass
La brunette arriva. Elle avait revêtu une robe sobre noire. Elle était en deuil. Son cur pleurait la mort de sa mère même si son visage ne le laissait pas voir. Il était impassible. Sans aucune expression. Complètement neutre. Pour une jeune fille, cela n'était pas normal. A 14 ans, cela n'était pas chose normal. Surtout pour elle qui était si enjouée, si taquine, si rieuse... Le changement était visible pour les personnes qui la connaissaient.
Elle était accompagnée de sa jeune sur. Elle avait décidé de la garder à ses cotés. Elle espérait être une bonne tutrice. De toute façon, ce n'allait pas être le père de la petite qui allait s'occuper d'elle. Il savait qu'il avait une batarde, mais il ne s'était pas manifesté pour au moins lui donner un petit peu de son temps. C'était la seule chose que feue sa mère aurait souhaité qu'il lui apporte. Car pour le reste, elle était capable de s'en occuper. Aussi bien subvenir à ses dépenses qu'à son éducation. Enfin bon, là n'était pas le problème actuellement ni la raison de la présence de la jeune fille.
Le convoi, assez léger mais avec quelques gardes quand même, aux couleurs de la famille d'Acoma, arriva à Aachen. A son entrée, il ralentit. Ils avaient été obligés de prendre un rythme soutenu pour venir de Guyenne où les deux gamines vivaient maintenant depuis le décès de leur mère. L'ainée avait rejoint sa marraine. Celle-ci lui apportait un certain réconfort, même s'il n'était pas aussi important que celui de sa mère. Personne ne pourrait jamais remplacer sa défunte mère.
Les deux jeunes filles sortirent du carrosse. Elia la première. Ensuite Elvire aidée par sa sur car le carrosse était assez haut pour la cadette. Les gardes de Trèves étaient là. Son cur se serra un peu plus. Elle en avait vu quelques-uns à Coussey dans le passé. Elle souvenait surtout de leur arrivée à Coussey alors que les derniers jours de sa mère venaient. C'étaient eux qui l'avaient amené au château. Elle reconnu quelques visages, mais tout cela restait assez flou pour elle. Pour être honnête, sa préoccupation n'avait pas été la garde mais la santé de sa mère.
Les deux jeunes filles entrèrent dans la cathédrale. Certaines personnes étaient déjà là. Des visages qu'elle connaissait plus ou moins. L'actuel évêque de Toul était là. C'était elle qui avait fait entrer dans les ordres sa mère. Qui avait réussi à lui donner un nouveau souffle... Mais cela était loin maintenant. Elle reconnu aussi Uriel. Uriel qui était devenu le père chapelain de Coussey. Lui qui avait amené Mayella alors qu'elle était au plus mal à ce moment... Son oncle aussi était là. Puis elle vit Monseigneur Aymé sortir de la sacristie. Une autre des personnes qui avaient beaucoup compté dans la vie spirituel de sa mère. Mais pas que spirituelle...
La brunette prit un peu d'eau et se signa avant d'entrer réellement dans la cathédrale. Sa sur la suivait. Les deux d'Acoma remontèrent l'allée. L'aînée saluait les personnes qu'elle connaissait, mais aussi les autres qui étaient présentes. Car toutes avaient connues Mayella, sinon elles n'auraient pas été présentes en ce jour.
Lorsqu'elle arriva au premier rang, elle salua son oncle. Elle expliqua à Elvire qu'elle devait rester un instant seule, mais que Niconoss n'était pas loin. Ni sa sur. Elle voulait juste aller voir Aymé avant le début de la cérémonie. Elle déposa un baiser affectueux à sa sur et la laissa sur le banc.
La jeune fille continua à avancer jusqu'à approcher d'Aymé.
Monseigneur.
Elle fit une révérence.
J'aimerais vous dire que je suis heureuse de vous revoir. Mais je dois bien avouer que j'aurais aimé que nous nous revoyions dans d'autres circonstances. Je pleure ma mère, comme vous, comme beaucoup ici présents.
Je souhaitais juste vous remercier d'avoir fait en sorte que ses dernières volontés soient respectées...
La voix d'Elia se brisa. Elle faisait tout pour retenir ses larmes. Mais la chose n'était pas aisée. Pourtant, jusqu'à ce jour, elles ne s'étaient exprimées qu'en privé, loin du monde et de ceux qui pourraient utiliser ceci contre elle ou contre sa famille.