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[RP] Rencontre au Juutaku Uchi

Takeo
Une nouvelle vie dans une province qu'il avait quitté voici bien longtemps. Les malheurs qui s'étaient abattus sur le clan Otori avaient finalement abouttis à quelque chose de bon.
La vengeance se préparerait lentement mais sûrement. Quoiqu'il en fut, l'heure était au festin. Festin? Tout juste quelques grains de riz pour combler des ventres bien vides... Bientôt, oui bientôt, leur sort s'améliorerait. Il fallait juste y travailler d'arrache-pied.
Takeo s'avançait tranquillement sur le chemin qui menait à la pagode Ushi. Belsa l'avait invité à prendre son repas du soir avec Changli et Kumako et il n'avait eu ni le coeur ni l'envie de refuser cette offre très généreuse.
Belsa... une bien belle personne. Elle avait été parmis les premiers à l'accueillir quelques jours plus tôt et une amitié s'était créée immédiatement. C'est donc le coeur léger et les esprits éclaircis qu'il arriva devant l'entrée du juutaku.
Il frappa deux petits coups sur la porte en bois et s'annonça, restant sur le pallier en attendant poliment que son hôte ne lui permette d'entrer:


Konbanwa Belsa-ono,
Comme vous me l'avez proposé hier, je suis venu partager un repas avec vous afin de discuter et de faire ainsi plus ample connaissance.


*Juutaku: Maison/Résidence
**Konbanwa: Bonsoir

_________________
Belsa
Belsa, sœur de Kumako, Mittys et Vafenuo, passait sa vie au service de ses frères et d’un jeune homme : Changli qu’elle avait décidé d’aider. La jeune femme avait était éduquée en suivant les préceptes ancestraux et ses journées suivaient la coutume habituelle. Le matin, debout avant l’aube, elle passait son Komon, Kimono informel de couleur unie qu’elle portait durant la journée pour remplir les différentes tâches qui lui étaient dévolues, puis elle s’attelait à sa coiffure : un chignon traditionnel qu’elle préférait aux cheveux lâchés sur les épaules. Elle agrémentait sa chevelure de peignes qu’elle avait reçu de sa mère, ou, suivant la période, de fleurs qu’elle perdait dans ses cheveux. La jeune femme profitait de ses instants de tranquillités ou elle pouvait s’occuper d’elle…

Une fois prête le soleil faisait son apparition, elle en profitait pour préparer le premier repas de la journée pour Kumako et Changli. Bientôt ils se lèveraient, mangeraient et partiraient travailler aux champs, pêcher ou pour Kumako au Sô. Enfin la jeune femme s’occuperait du ménage de la petite maison avant d’aller elle-même chercher du travail et acheter de quoi préparer le repas du soir.

Le repas du soir était un moment qu’elle appréciait. Elle vêtait le Tsukesage, Kimono de couleur vive et comportant des motifs brodés. Ce repas était l’occasion de se réunir, discuter des événements du clan et boire du Saké. Il n’était pas rare que Belsa proposait à Takeo de partager ce moment avec eux. Elle avait rencontré ce jeune homme à son arrivée à Nakatsu. Elle avait supposé qu’il vivait seul mais Belsa n’avait pas encore eu l’occasion de le questionner sur sa famille. Il travaillait durement, il avait donc besoin de repos, de se nourrir convenablement et d’un peu de compagnie. La jeune femme espérait ainsi lui offrir un moment agréable. Elle aimait bien sa compagnie sans oser se l’avouer, préférant prétendre qu’elle l’aidait simplement en remplissant son rôle de femme.

Du moins c’est l’argument qu’elle donnait à son frère. Il était mal vu qu’une femme reçoive un homme chez elle. Ses frères avaient tous les droits sur elle et elle était consciente qu’ils pouvaient décider de sa vie. Mais son frère étant souvent présent durant ses rencontres avec Takeo il n’avait pas l’air de se formaliser de la présence du jeune homme au repas, il avait l’air de l’apprécier lui aussi. Belsa en était ravie, car malgré son éducation stricte et les préceptes de bonne conduite qu’elle se devait de respecter, parfois l’envie lui prenait de vivre plus librement, de pouvoir elle aussi faire ce que bon lui semblait. La jeune femme lisait beaucoup de texte acheté en cachette et elle aimait observer les personnes qui l’entouraient. Elle apprenait vite.

Et depuis quelques temps Nakatsu s’était peuplé. Elle regardait les manières étranges de certain, voyait des femmes bien plus libres qui portaient informellement les Kimonos. Alors elle-même avait osé plus de fantaisies dans ses manières et dans sa tenue.

Ce soir la Takeo devait donc les rejoindre pour le repas. Il n’y avait que peu de nourriture sur le marché. Les rations de riz seraient légèrement moindre mais suffisante pour reprendre des forces. Elle avait trouvé un poisson qu’elle acheta, cela agrémenterait le repas. Une fois de retour au juutaku elle apprêta le tout et se prépara elle-même.

Takeo arrivait déjà, Changli et Kumako n’était pas encore présent. Elle alla accueillir son invité et le fit entrer dans la maison.


Venez et installez-vous. La journée a du être longue et pénible j’espère que vous passerez un agréable moment.


Elle s’agenouilla sur le sol à ses cotés, remonta légèrement la manche de son Kimono. Elle avait lu que les femmes en ville le faisaient, et versa une coupe de Saké qu’elle lui tendit, avant de se servir elle-même.

Le soir j’ai pour habitude de servir un peu de Saké, j’espère que cela vous conviendra.


Elle but une gorgée et reposa sa coupe.


Mon frère et Changli ne sont pas encore arrivé, j’espère que cela ne vous dérange pas trop.
Takeo
Takeo sourit lorsque Belsa l'accueillit. Il hôta ses chikatabi et prit des patins pour ne pas salir le parquet.
Le jeune homme était vêtu d'un kimono noir uni, agrémenté de 5 kabons représentant un héron stylisé noir sur fond rouge.
Il avait préféré une tenue assez formelle pour se présenter chez les Ushi, ne sachant pas encore très bien quelle image ils avaient de lui. A vrai dire, il s'en souciait beaucoup. Il appréciait les instants passés avec la douce Belsa, les discussions avec Kumako et les "animations" de Changli.
Les derniers jours avaient été rudes. Travaillant d'arrache-pied pour pouvoir acheter de quoi se nourrir, il avait toutefois trouvé un peu de temps pour poursuivre les exercices de son ancien maître Sesshu. Depuis son retour au pays, plus rien n'était comme avant. Il lui restait tout juste quelques kimonos pour se vêtir convenablement et leurs dernières ressources en viendraient bientôt à s'épuiser. Il fallait trouver une solution à ces problèmes... La prospérité de Nakatsu lui permettrait peut-être de résoudre ce dilemne.
Mais l'heure n'était pas aux calculs. Takeo arbora un grand sourire quand il s'agenouilla aux côtés de Belsa, accrocha les manches de son kimono à l'aide d'une fine cordelette de lin et poursuivit:


Merci pour votre accueil, la journée a en effet été éprouvante et je dois avouer que votre compagnie l'illumine quelque peu.
Le saké m'ira parfaitement, un bon remontant ne fera pas de mal.


Le jeune Otori but le contenu de sa coupe et la reposa lui-même sur la table laquée comme il était d'usage. Il baissa ensuite les manches de sa tenue et continua:

Le fait que votre frère et votre filleul soient absent ne me dérange nullement. Bien au contraire, j'aime pouvoir discuter librement avec vous.
Mais parlez-moi un petit peu de vous.
Quelles sont vos aspirations, que ce soit pour vous, le village ou le kuni? Avez-vous de la famille autre que votre frère et Changli?


Takeo se pinça la lèvre. Comment pouvait-il être aussi entreprenant. C'en était presque inconvenant. Qu'aurait dit son père, Tenji, s'il l'avait vu manquer autant de tact et de politesse envers une dame qui plus est...
Il écarta la question douloureuse. Son père était mort et il devrait maintenant se débrouiller seul avec ses frères et sa mère. Il ferait plus attention la prochaine fois qu'il ouvrirait la bouche.
Ceci dit, il espérait secrètement que la douce mais non moins terrible Belsa lui répondrait et ne prendrait pas ombrage de son impertinance.

_________________
Belsa
La jeune femme l’observait. Elle nota qu’il avait choisi de porter un Kimono formel, elle apprécia cette intention délicate. Le tissu de son vêtement était fin et les hérons étaient brodés avec goût, signe d’une certaine richesse et pourtant Belsa savait que Takeo vivait simplement au village et travaillait beaucoup. Elle s’interrogea sur le statut de cet homme, elle savait que pour ses frères cela aurait son importance si un jour il devait rencontrer sa famille. Elle rougit à cette pensée audacieuse.

J’apprécie ces repas du soir, il est important après une longue journée de travail de pouvoir passer un agréable moment. Je suis heureuse de pouvoir vous offrir cela et j’aime votre compagnie.

La jeune femme se leva pour aller chercher deux bols de riz ainsi que le poisson qu’elle avait délicatement coupé en fine lamelle, le tout agrémenté de pousse de soja qu’elle faisait macérer et gardait dans des pots pour agrémenter les repas durant la saison froide. Elle espéra qu’il ne se vexerait pas des quantités moindres de nourriture.

Elle déposa le tout devant Takeo, s’agenouilla à nouveau à ses côtés et lui tendit deux baguettes en bois.


Vous souhaitiez que je parle de moi. Elle lui sourit. Il est rare que l’on me pose une telle question, en tant que femme je me dois de me dévouer à ma famille… J’espère tout de même pouvoir mettre mes compétences au service de notre village et pourquoi pas au Kuni.

Elle restait vague. Elle espérait ainsi ne pas l’effrayer. Elle ne savait si elle osait se dévoiler véritablement. Ils ne se connaissaient que bien peu pour le moment.

J’ai trois frères : Kumako que vous avez déjà rencontré, c’est un homme bien qui se dévouera pour notre village et notre province. Mittys, notre ainé, il est un peu fou, il a de grandes idées et espère faire prospérer notre province. Si vous devez un jour faire sa connaissance, ne soyez pas arrêté par ses remarques parfois cinglantes, il aime tester les limites des personnes qu’il a en face de lui. Mon troisième frère est mon jumeau, il se prénomme Vafenuo, je suis très proche de lui de part nos liens particuliers. Mais j’ai suivi Kumako et lui est resté avec Mittys. Depuis je n’ai eu que peu de ses nouvelles.

Quant à Changli c’est un jeune homme qui doit encore beaucoup apprendre. Il nous a suivi jusqu’à Nakatsu. Il est fougueux mais travailleur, il m’aide aussi aux tâches ménagères. Je le considère comme mon petit frère même s’il ne l’est pas. Et lui m’appelle parfois mère car j’ai tendance un peu trop souvent à le remettre à sa place.


Elle le regarda.

J’espère qu’un jour vous rencontrerez Mittys et Vafenuo. Elle se rendit compte de la portée de ses paroles et compléta. Du moins pour vos projets personnels et pour la prospérité de notre village et de notre province.

Elle remplit les deux coupes de saké qu’elle lui tendit à nouveau.


Mais parlez-moi de vous Takeo. Quels sont vos projets ?


Elle ne lui avoua pas que, depuis quelques temps, elle s’était surprise à l’observer. Elle avait pu ainsi constater dans sa posture qu’il n’était pas homme à travailler toute sa vie dans un champ. Elle sentait en lui une force bien plus profonde.
Takeo
Takeo jeta un coup d'oeil à l'intérieur du salon de réception. Des panneaux ornaient la pièce, cachant parfois les murs, laissant parfois à découvert quelques peintures. Le rouge et le noir dominaient, courant sur les murs, ornant le mobilier, égayant la pièce. Le jeune homme reporta ses yeux sur Belsa et laissa paraître un léger sourire.

J’apprécie ces repas du soir, il est important après une longue journée de travail de pouvoir passer un agréable moment. Je suis heureuse de pouvoir vous offrir cela et j’aime votre compagnie.

Il l'observa se lever puis revenir avec deux bols de riz et un poisson. Il saisit les baguettes qu'elle lui tendait et nota la petite quantité de nourriture. Il s'en voulut immédiatement. Comment pouvait-il profiter de leur hospitalité alors qu'ils luttaient comme lui pour se nourrir et prospérer? La prochaine fois il leur offrirait le repas pour que ce soit équitable.
Commençant à picorer dans le plat de poisson, il se laissa porter par les paroles de Belsa, essayant d'assimiler tout ce qu'elle disait.
Takeo l'écouta parler de ses frères: Kumako qu'il voyait assez souvent au "Saké pété" depuis qu'il était revenu au pays bien des jours plus tôt, Vafenuo qu'il n'avait jamais rencontré et Mittys, l'homme à qui il avait apporté son soutien en place publique lorsqu'il avait écouté son discours novateur et glorieux. Il sourit lorsqu'elle parla de Changli. L' "affaire des Geishas" l'avait bien amusé et il l'avait recroisé à plusieurs reprises depuis.
Il sourit puis prit la coupe de saké qu'elle lui tendait et réplica:


J'ai déja rencontré brièvement votre frère aîné, Mittys, en place publique. Charismatique s'il en est. Mais je n'ai en revanche jamais croisé Vafenuo. J'espère donc pouvoir les rencontrer dans un cadre plus officieux un jour.
Quant à vos compétences, je suis certain qu'elles seront reconnues, tant pour le village que pour le Kuni...


Lui adressant un petit sourire malicieux, il trempa ses lèvres dans la coupe et but d'un trait le précieux liquide.
Vinrent ensuite les paroles tant redoutées:


Mais parlez-moi de vous Takeo. Quels sont vos projets ?

Cela faisait déja bien des semaines que Tenji, son père, était mort. Et avec lui, les dernières ressources du clan. Ne subsistaient que quelques denrées et quelques vêtements. Bientôt, ils manqueraient de tout. Que pouvait-il dire?
Takeo regarda Belsa dans les yeux. Une personne qui lui offrait son hospitalité et qui se dévoilait ainsi devant lui ne méritait pas qu'on lui cache des choses, aussi décida-t-il de tout lui révéler. Ou du moins, les choses les plus importantes:


Hum... Ma famille est... plutôt grande. A vrai dire, je ne connais pas encore tous mes parents du côté de ma mère, Hiiro Otori-Mikado. Je sais seulement que beaucoup vivent à Nakatsu et à Kokura.
J'ai deux frères. Taku, qui vit ici à Nakatsu, et Lentile qui vit à Kumamoto dans le Daimyo Otomo.
Mon père, Tenji, est mort il y a peu. Et avec lui, les dernières ressources de ma famille.
J'ai un oncle, Matsuda, qui a deux filles: Masatsune et Kagaze.
Jusqu'alors, nous vivions à Kyoto, sur la grande île. Mais tout a mal tourné et à la mort de mon père, nous avons dû quitter la capitale pour revenir dans notre province d'origine, en Uchi. Depuis, nous devons nous efforcer de prospérer à nouveau afin de prendre notre revanche sur ceux qui nous ont fait subir ce déshonneur...
Concernant mes projets, je m'efforcerai d'aider du mieux que je le pourrai le village et je me suis déja engagé auprès de votre frère, Mittys, dans la désignation du Daimyo* et de ses Gashiras*. J'espère donc pouvoir aider à la bonne marche de notre village et de notre Kuni.


Takeo se tut et, souriant à nouveau à son hôte, il enchaîna, ne regrettant pas une seule seconde de s'être livré à quelqu'un pour la première fois depuis bien des lunes:

Je vous remercie en tout cas pour votre hospitalité. Si je puis me permettre, vous serez les bienvenus quand vous le voudrez, vous et votre famille, chez moi afin de partager mon repas.
Mais dites-moi, vous vivez ici depuis longtemps?


Le jeune homme la contempla une nouvelle fois. Elle était tout simplement radieuse... Mais pourquoi avait-il donc cette étrange sensation? Il la connaissait si peu...

* Chef de province
** Conseillers du Daymio

_________________
Kinomichi
Cela faisait plusieurs jours que Kinomichi travaillait dans la maison de Belsa et ses frères. Elle s'y plaisait, faisait son travail du mieux possible.
Belsa lui plaisait aussi, la jeune fille était posée, sérieuse mais savait rire à ses facéties.

Là, justement, une idée venait de germer dans sa petite tête fertile en idées.
Elle se rendait au poulailler et devait nourrir les volailles et ramasser les oeufs.

Le coq lui faisait peur. Il était agressif et bouffait du col et se dressait sur ses ergots à chaque fois qu'elle entrait dans le poulailler.



Kinomichi ne s'y rendait que contrainte et forcée par la nécessité et s'était déjà fait piqueter les orteils .
Elle se dit qu'elle devait l'amadouer et là justement, elle tenait dans sa main quelque chose qui pourrait bien solutionner son problème : un bol de saké entamé mais pas fini par un des visiteurs.

Kino s'approcha:

- Seigneur coq, je te salue et t'apporte mes humbles salutations :
elle versa le saké dans l'eau.

Le coq la regarda froidement, hautain mais vint boire.

Quelques instants plus tard, Kino entendit un

- co co cocoriccocoo ... cot cot cot et un chavirari de pépiements de cris de chants qui venaient tous de la basse cour :

Le coq, les poules et tous les volatiles étaient pris de folie.
Elle vit ce terrible patron de la basse-cour, lever une patte en chantant

Cococo ... chbang
Il tomba le bec par terre.
Les poules semblaient se prendre pour des canards sauvages et tentaient de s'envoler en caquetant comme des enragées. Elles tombaient, se relevaient, sautaient.

La gamine riait, riait en battant des mains.
Le spectacle était cocasse en diable !

Et puis, Kino se mit les mains sur la bouche : tout ce tintamarre allait lui attirer des ennuis. Belsa recevait des personnages importants.
Belsa
Elle le vit regarder autour de lui, rester pensif sur son bol de riz. Une foule de question traversait l’esprit de la jeune femme : trouve-t-il la maison mal tenue ? Se sent-il mal reçu du au manque de nourriture ? Passe-t-il une bonne soirée… peut être aurait-il préféré parler politique avec mon frère ! Belsa se sentait fébrile. On lui avait appris à recevoir, à se tenir convenablement, à faire la conversation et divertir mais la jeune femme se sentait parfois à l’étroit dans ces nombreux codes et coutumes qu’elle se devait de respecter. La quantité de saké bu n’arrangea rien… Et pour cacher son trouble, elle prit son bol de riz entre ses mains et, grâce à sa baquette, poussa les petits grains, denrée si chère, dans sa bouche. Elle reporta son attention sur les paroles de Takeo.

Elle découvrit qu’il avait un frère qui vivait ici. Elle, qui le croyait seul, n’avait invité que lui. Qu’allait-on penser ?


Oh je.. ne savais pas que votre frère vivait aussi ici, il aurait pu se joindre à nous…

Mais elle se tut, le laissant continuer.

Jusqu'alors, nous vivions à Kyoto, sur la grande île. Mais tout a mal tourné et à la mort de mon père, nous avons dû quitter la capitale pour revenir dans notre province d'origine, en Uchi. Depuis, nous devons nous efforcer de prospérer à nouveau afin de prendre notre revanche sur ceux qui nous ont fait subir ce déshonneur...

Il avait donc du tout abandonner, tout quitter, pour recommencer une nouvelle vie ici. Sa famille était disséminée dans la province.

Takeo je vois votre volonté et votre force et je sais que vous vengerez l’honneur de votre famille. Vous me faites confiance en me livrant cette histoire, je ne dirai mot à personne. Mais méfiez vous, il y a beaucoup de nouveaux visages dans notre village et l’on ne sait jamais qui se cache derrière ces sourires. Et les mots traversent parfois les rivières…

Oui elle était méfiante Belsa, cet homme avait peut être encore des ennemis…

Concernant mes projets, je m'efforcerai d'aider du mieux que je le pourrai le village et je me suis déja engagé auprès de votre frère, Mittys, dans la désignation du Daimyo et de ses Gashiras. J'espère donc pouvoir aider à la bonne marche de notre village et de notre Kuni.

Mittys vous a donné sa confiance, c’est une bonne nouvelle. Il y a encore beaucoup à faire pour notre province. J’imagine que les journées seront dures et longues… Bien que je ne m’inquiète pas quant à votre capacité à surmonter ses épreuves. Sachez que vous n’êtes pas seul et la porte de ma demeure vous sera toujours ouverte.

Elle inclina légèrement la tête et se pencha sur le côté pour prendre entre ses mains un bol pour le thé qu'elle déposa devant elle. Elle mit un peu de thé moulu au fond de la tasse avant de se tourner à sa droite et prendre la théière qui reposait sur un petit support en dessus d’un feu. Elle versa de l’eau chaude dans le bol, brassa énergiquement le tout puis tendit le bol à Takeo.

Soudain, elle réalisa qu’elle avait oublié d’amener les friandises qui accompagnaient le thé. Elle s’excusa, sentit ses joues rougir, puis se leva à nouveau pour aller chercher quelques fines pâtisseries. De retour, elle s’agenouilla et lui tendit l’assiette mais Takeo ne put se servir ayant les mains occupées par le bol de thé. Elle se maudit de cette maladresse.


Excusez moi..je suis un peu étourdie par le Saké. Elle posa le plat sur la natte entre les deux. Servez vous de ces friandises, je les ai ramenées de la ville. Elle le regarda boire son thé puis se versa à son tour un bol.

Kumako et moi-même sommes arrivés à Nakatsu récemment. Kumako avait terminé sa formation et souhaitait se rendre dans ce village. Il a été décidé que je l’accompagne pour l’aider dans les tâches qu'il entreprendrait et pour m’occuper de notre Juutaku. Mon frère a de grand projet, il souhaite ouvrir une école de Samouraï. Quant à moi…

Mais Belsa entendit les poules qui s’agitaient dans la cour. Inquiète, elle se releva brusquement.

Que se passe-t-il, qu’est-ce qui paniquent les poules ? Aïe.. Elle s’était brulée avec l’eau de son thé, son bol s’était renversé devant eux.

Takeo excusez moi, j’espère que vous ne vous êtes pas brulé. Elle ne savait plus où donner de la tête : s’occuper de son invité ou aller voir ce qui se passait dans la cour.

Il faut que je sorte voir.. et d’un pas rapide elle se rendit dans la cour pour découvrir ses poules devenues folles, un coq apparemment mort et une fillette qui riait.

Mais que se passe-t-il ?

Son regard lançait des éclaires.

Petite sotte qu’as-tu fait aux poules ?

D’un pas rapide elle s’approcha de Kinomichi et la prit par le bras : au lieu de danser récupères nos poules. Tu sais combien valent chacune de ses bêtes ?

Elle la tira à sa suite et Belsa tant bien que mal tenta de récupérer les volatiles tout en jetant des regards du côté de la maison.

Notre Invité va se croire dans une maison de fou. Belsa empoigna une poule qu’elle fourra brusquement dans le poulailler avant de se pencher vers le coq.

Il semblait encore respirer. Elle aperçu le bol de saké.


Mais tu comptais faire quoi avec ce saké et ces poules ? Le coq est ivre mort !

Je doute qu’on en tire encore grand-chose… kinomichi tu pourras le tuer et nous le mangerons.
Kinomichi
Citation:
kinomichi tu pourras le tuer et nous le mangerons.


- Tuer le coq ?

Kinomichi regarda encore le roi de la basse cour, la terreur de ses débuts dans la demeure...
- Ouais, pourquoi pas ?

Elle attendit que Belsa soit retournée près de son hôte.
Elle voulait profiter de l'ivresse du volatile.
Elle courut derrière lui et l'attrappa par le cou


- Ccccccccccoooooooooott ... couic
Le bestiau gigotait comme un enragé dans la petite poigne de la jeune fille, il fit si bien qu'il se détacha et reprit de plus belle ses vocalises

- Cot cot cot ...
- Petit petit ... allez mon beau, viens chez tata Kino ...
- coooooooooooooooooooott

Le coq encore étourdit s'enmêla les pattes et "tata Kino" l'attrappa et ne le lâcha plus.
Elle alla chercher le grand couteau dans la resserre et

- Couic... Voilà ce qui arrive aux brutes quand ils ont perdu la bataille.

Le sang gicla au milieu de la basse-cour.
Le reste des volatiles s'enfuit effrayé caquetant tant et plus;
Kino regarda songeuse le liquide rouge s'accumuler par terre en une petite mare fumante.
Il lui sembla qu'elle aimait cela.
Elle se dit qu'elle devrait bien aller s'entraîner pour devenir guerrière... elle avait cela dans le sang...

Bon en attendant, faut vider et plumer cette sale bête :


- Au moins tu serviras à quelque chose... Minable !
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