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Info:
Concert pacifiste en Anjou.

[RP] Musique et enlèvement : Etape imprévue

Aimbaud
Edit1 : Les répétitions HRP du concert nous ont demandé beaucoup de travail, vous êtes vivement conviés à participer RP.


[Grand place d'Angers : Danger.]


ATTENTIOn avec cette POUtre, vous là ! Non mais HÉ ! Si je n'avais été si petit, ma tête aurait roulé parterre, là ! Ben oui, mon vieux : faites gaffe, quoi.

Celui qui vociférait n'était autre qu'Aimbaud. Sa voix portait très haut, et très clair ; une voix de chanteur à n'en pas douter. Il couvrait sans peine le bruit du chantier - et un chantier savait être bruyant même avant le marteau-piqueur - car il avait inventé un système pour faire grimper les décibels, sans toute fois mettre en péril ses suprêmes cordes vocales. Le prototype était le suivant : un grand entonnoir munit d'une poignée, par lequel on aboyait toute sorte d'ordres directionnels, ainsi que force postillons.

Juché au creux d'une chaise gothique (dont le dossier était gravé à son nom), il pouvait ainsi manoeuvrer l'avancée des travaux, tout en sirotant un lait de chèvre à la fraise, un gros livre de contes enluminurés posé sur ses genoux, qu'il feuilletait en mouillant son index potelé.

Mais qu'est-ce que c'était que ces travaux ? Me direz-vous. Et vous poseriez une excellente question, à laquelle je me ferai un plaisir de répondre, parce que c'est je pense le rôle de tout narrateur que de satisfaire tous les désirs - et je dis bien tous - (fussent-ils abscons ou peut-être cacochymes ?) de son lectorat. Donc, ce chantier était. Et ce chantier était parce qu'un événement extraordinaire allait avoir lieu à Angers...
Le premier, et le plus Grand Concert du XVe Siècle, et pardonnez-moi si j'abuse des majuscules mais je trouve qu'il faut appuyer.


Attendez.

Dit fermement Aimbaud, et le porte-voix ajouta un larsen suraigu.

Puis-je savoir pourquoi on entasse ici les pilotis ? Non mais vous dreamez là, la scène ne va pas se situer en plein milieu de la place. C'est pas un banquet, bande de gnioufs ! C'est un con-cert. Je vais pas jouer du luth à 360 degrés. Placez les poutrelles près de la façade est, et les projecteurs à huile sur les façades ouest.

Pour le reste, je vous fais un plan.


Trois coups de crayon de couleur, et une insalivation de gorgée de lait de chèvre à la fraise plus tard, le chef de chantier se voyait remettre un exemplaire unique des marches à suivre, et le décryptait :


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Viktoriya
- Mais punaise où elle est encore passée celle là ?!

Une fois de plus la gamine à la chevelure flamboyante était d'humeur massacrante. Une fois de plus elle avait perdu son idiote de nourrice. Une fois de plus ça allait criser.

Viktoriya était, de plus, elle-même perdue dans Angers guidée puis lâchement abandonnée par Gisèle qui était partie fouiner sur un étal-de-je-ne-sais-quoi-mais-qui-est-super-loin. Après une bonne demie-heure à avoir regardé dans tous les coins de la ville (bon pas tous, sinon elle l'aurait déjà retrouvée hein) la rouquine commençait à désespérer.

D'un pas lent elle arriva auprès d'une grande place et se laissa tomber sur un espèce de petit trottoir en pierre. Les coudes posés sur les genoux, la tête posée sur les mains, elle scrutait la place. Beaucoup de monde s'agitait à faire elle ne savait quoi et au fond elle n'en avait rien à carrer. Tout ce qu'elle voulait c'était récupérer la nourrice et rentrer.

Les minutes passaient. Les gens passaient. Pas Gisèle. La gamine triturait ses jolis jupons délicatement décorés par ses soins et soupira pour la 185759ème fois de la journée. Son regard se fixa droit devant elle pour ne rien regarder de particulier. Elle voyait surtout des jambes passer devant elle, mais plus loin elle pouvait toujours apercevoir l'espèce de chantier bizarre.

Un garçon était non loin du chantier, assis sur une chaise étrange. Coquetterie de noble ? Oh surement...elle commençait à les connaître ceux là tellement elle en avait vu depuis son arrivée en Anjou. Ce qui capta son attention ce n'était pas le garçon tout noble qu'il fut, mais plutôt le gros ouvrage posé sur ses genoux. Il avait beau être loin le livre lui était tout à fait remarquable.
Concentrée à regarder le livre elle sentit soudainement une main sur son épaule.


- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
- Ah enfin Mademoiselle Viktoriya ! J'ai cru vous avoir perdue !
- Eeeeh...c'est à moi de dire ça ! Je t'ai cherchée partout !
- Pardonnez moi, il y avait de sublimes... * blabla * ...et vous savez le marchand m'a ...* blabla * …

… Vik n'écoutait plus. Elle s'était remise à fixer le livre et avait les mirettes qui brûlaient d'envie d'aller voir le garçon pour qu'il lui montre la précieuse chose. Malheureusement Gisèle avait fini son récit inintéressant et décida qu'il était temps de lever le camp. La Flamboyante ne pu rien faire d'autre que lâcher un cri de protestation.

- Ah non ! Regarde là-bas ! Regarde moi ce bijoux ! Regarde cette précieuse et riche chose ! Il me faut la même chose !
- Comment ça ? Le garçon ?
- Raaaaaaaah mais non ! Le livre ! Il est magnifiiiiiiiique !
- Rhoo...Mademoiselle Viktoriya ! Vous devriez arrêter avec les livres ! Dès que vous voyez un livre c'est toujours la même histoire...
- Et alors ? Dès qu'on va au marché tu pars je ne sais où avec je ne sais qui faire je ne sais quoi et pourtant je ne t'interdis pas d'aller au marché !

La mine renfrognée, les bras croisés, la rousse était en plein caprice. Elle ne bougerait pas d'un orteil si elle n'avait pas la possibilité de voir la merveilleuse chose de plus près. D'un seul coup Viktoriya se releva, fronça les sourcils en direction du garçon et lança à la bonniche

- Je vais m'approcher un peu !

Alors façon James Bond qui part en mission, la fillette aux tâches de rousseurs marcha doucement, et se cacha derrière une charrette non loin du garçon. Le livre était si beau ! Comme elle aurait tant aimé l'approcher encore voire même le toucher ! Malheureusement pour elle, la charrette partit, la laissant parfaitement à découvert...
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.mahaut.
- Bon ben la rouge alors ?
- Anatole ! Vous n'y pensez pas ! Je viens de la mettre pour la réception dans le Maine ! Qu'est-ce que les gens vont penser si je fais deux soirées à la suite avec la même robe ? C'est bien d'un homme, ça...
- Oui mais là, ça fait trois plombes que vous m'étalez votre garde robe en critiquant tout. Qu'est-ce que vous voulez qu'j'vous dise aussi ?
- Oooooh, on se rebelle ? C'est quoi, le réveil du Limousin ? Gaffe, hein, dans deux minutes vous allez vous mettre à chuchoter en taverne !
- Cessez d'insulter ma mère patrie ! Et oui, chez nous, on sait être discret. Cherchez pas, c'est pas un truc qui vous caractérise.
- Fi donc, Anatole, en plus d'être Limousin vous êtes mesquin ! Décidément, y'en a qui cumulent, hein...
- ...
- Et en plus vous boudez. Belle mentalité.
- Hé ! Vous le faites tout le temps, vous !
- Donc vous êtes aussi un copieur et un délateur ! Tsss, non mais qu'est-ce qu'on va faire de vous, j'vous jure...

La porte de la chambre claqua. Décidément, cet écrivain particulier n'avait aucun humour, en plus d'un goût vestimentaire que d'aucuns stylistes en kilt qualifieraient des siècles plus tard de "style de chiottes".

Haussant les épaules, Mahaut contempla le sol de la chambre. Les vêtements s'étalaient de partout, tous plus chamarrés les uns que les autres. Chez les poneys (au cas où vous ne connaitriez pas, les poneys sont un groupe de barges avinés, bien décidés à répandre le bien autour d'eux) (oui oui, répandre. C'est dire.) (J'en étais où, moi ?)(ah oui), chez les poneys, donc, on prenait le style vestimentaire pour une qualité primordiale. Il fallait briller de mille feux. Partant du principe que ce qui se voyait de loin et qui aveuglait tout le monde étaient gages d'une forte impression, leur couleur favorite était le rose. C'était donc la couleur qui rayonnait le plus dans la pièce. Jupons, houppelandes, bas, braies, chemises, bustiers, boléros, petit machin qui s'attachait avec plein de ficelles mais qu'on savait pas bien à quoi ça servait, tout s'entremêlait dans un exubérant camaïeu.

Mais prise d'un doute, Mahaut avait soudain voulu un avis extérieur quant à ce petit ruban au niveau du coude, là, derrière. Elle avait pensé à du jaune. Mais n'était-ce pas trop révolutionnaire ?

Elle avait donc fait appel à Anatole, désirant un avis extérieur. Mais que voulez-vous obtenir d'êtres aussi obtus que des hommes, hein ? Je vous le demande.

La tâche était pourtant d'importance. Le concert DU SIECLE allait avoir lieu. Ici, en Anjou. Et Cornecul !, comme disent les poneys, elle en faisait partie.

Par la fenêtre, elle entendait les travaux menés de main de maître par Aimbaud. Il s'agissait de ne pas le décevoir. Un être capable de monter un projet de chants et danses dans le but de promouvoir l'amour en Anjou était à n'en pas douter un être d'exception. D'ailleurs, il bouffait des verresters originals.

Trépignant devant le lit recouvert de friperies à bon marché, Mahaut réalisa soudain la tâche qui l'attendait. Un concert. Des chants. De la danse. A boire. Des gens. Beaucoup à boire. Des cris. Vraiment, mais alors vraiment à boire.

Il ne fallait pas hésiter. Il fallait tout mettre.


- Alors là, ça va être révolutionnaire. Au fil du concert, j'enlèverai des couches de vêtements pour symboliser l'arrivée du printemps. Et les gens me donneront de l'argent tellement ils seront sous le charme de cette chorégraphie. Ah ah ah, je suis géniale, personne n'y a jamais pensé avant moi.

Oui, elle était cruche, aussi, Mahaut. Naïve et cruche, en plus d'être alcoolique. Allez comprendre.
Poussant la porte de la chambre, elle tenta de descendre l'escalier de l'auberge. Arrivée en bas sans encombres, rapport au fait que tout le monde se poussait en la regardant avec des yeux ronds, elle poussa fortement la porte d'entrée et posa un pied conquérant sur la place.


- Ça va roquer à Angers. Oh yeah.
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Fitzounette
[Y a la fin du monde qui nous guette, et nous, on fait la fête !]

Duchesse, Duchesse !
Ta gueule !

Car oui, elle était de très mauvaise humeur, la Duchesse. Elle n’aimait pas Angers. Ah ça non, elle ne l’aimait pas ! Elle l’aurait faite rasée, si elle le pouvait. M’enfin, il parait qu’on ne pouvait pas, à cause du château, toussa. C’est vrai que ça aurait été ballot. Bref.
Déambuler ventre en avant dans ces rues à moitié désertées ne l’enchantait guerre. Elle s’était longtemps demandé ce qui pourrait redonner de sa splendeur à la capitale. Mais rien à faire, ça ne venait pas. Et quand ça ne veut pas et bah… oui voilà, ça ne vient pas, quoi...
Elle se souvenait du temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. En ce temps là, Kilia était Duchesse. Et l’Anjou, ça avait de la gueule. La petite Fitzounette n’avait que 5 ans. Et perchée sur la statue de Tydual, elle aimait chanter.
Petit soupir nostalgique de la blondeur des bords de Maine. C’était fini, tout ça. Kaput.


Duchesssssse, j’vous en prie écoutez moi !!!
Toi, il va t’arriver des bricoles…

Le petit tyran au féminin s’arrête net, et dévisage l'importun serviteur, Ernesto. Regard qui en dit long, s’il tenait à ses abattis, il allait devoir calmer ses ardeurs. On vous l’a déjà dit qu’elle n’était pas d’humeur ? En même temps, quand était-elle bien lunée ?
Sautillant d’un pied sur l’autre, se disant que de toute façon il ne pouvait plus reculer, le suivant osa :


Un spectacle semble se préparer, et comme vous êtes Grande Intendante Royale des menus plaisirs, j’ai pensé que…
Tu penses trop Ernesto, et tu me fais perdre mon temps si précieux.

Se triturant les doigts, l’hidalgo se tait, front baissé, comme un enfant prit en faute. S’écoule un certain temps, que nous qualifierons de relatif, il faut bien que la blonde platine remette ses idées en place et ordonne tout cela au sein du néant qui occupe l’espace entre ses deux hémisphères.

Et où ? Qu’attends-tu ? Le déluge ? Emmène-moi donc voir cela ! Et pronto !

Malgré le bidon proéminent et le manque de souplesse de l’obèse gravide, sa chausse vénitienne de luxe vient cueillir le pauvre bougre au niveau du séant. Il a intérêt de filer droit, celui là, parce qu’elle est mais alors vraiment pas d’humeur ! (mais non ce n’est pas la troisième fois que je la place celle là !).
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Orkaange7876

CHEEFEEEUHH.. Quand est ce qu'on arriveeeuhh
CHEEFFEEEUH... j'veux être devant Gourry à côté de toiii
CHEFFEEUH On va oùùùù
CHEFFEUH on part quand?
ChEFFEEEEEEEEEUH J'ai faiimm
CHEEEFFEUH PIPIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
HAAAN CHEFF EEEUH TROPTAAAARRRD
HAAAN CHEFFEEUH ISA EST COINCEEUH AVEC SON BOIS ELLE PEUT PLUS AVANCEEERRR.. Elle est sur le dos et remue les jambes d'un air bizarre, on dirait qu'elle veut communiquer.. Ca veut dire quoi Pouta madré??


Au bord de la dépression.. Voilà.. Le mot était lâché.. farpaitement, au bord de la dépression.. Nan mais voilà, on se propose d'être cheffe pour être gentille étouétou, pis on se retrouve avec une bande de soulards notoires qui écoutent rien de ce qu'on disait.. Nan passque au départ, c'était Mahaut la cheffe.. Au bout d'une journée de voyage, une crise de la brune et une dizaine de "FEUQUE" plus tard, vl'à que la blonde était promue cheffe. Encore heureux qu'on venait d'un duché voisin, hein passque sinon on en aurait perdu un certain nombre. D'ailleurs la Blonde pensait lancer un jeu royaumesque "retrouve tous les poneys roses disséminés dans le royaume et gagne un tonneau. Mentalement, arrimée à une bouteille Orka faisait le point
*Bon alors résumons.. Myrmille est parti en bourgogne jouer à la soule, Optat est parti chez les moines pour cuver le mauvais vin qu'ils lui ont filé en maine, Lynette va suivre bientot, m'en reste 5 vi valà .. 5.. et le nain.. *
CHEFFEEUH J'ai..
QUOIII ENCORREEEUH.. FEUQUE FEUQUE FEUQUE... MAIS LACHEZ MOUAAAAAAAAAAA


C'est donc d'une humeur morose, voire même d'une humeur mordante, que la blonde se pointa sur les lieux du crime ce matin là. fallait qu'elle aille quand même superviser la déco de la scène, toussa.. nan passque le Nain Beau, il était gentil, mais qui avait un gout royaumement reconnu?? nan pis fallait qu'elle passe ses nerfs, et yavait des ouvriers, ils feraient l'affaire. Bonnets D en avant, houppelande rose et dorée flottant au vent, la blonde se pressait dans les rues, baissant la tête au cas ou yen aurait un qui aurait l'idée de l'appeler cheffe. Arrivant sur la place, elle aperçut de loin le nain, appellons le Arthur nain Beau, aboyant des ordres, et une tite rouquine qui essayait de se cacher derrière une charrette épiant le mini tyran. Elle l'attrapa par le colback, l'amenant vers le trône

Ben la rouquine faut s'approcher, il va pas te manger.. Tu t'appelles comment toi?? Moi c'est Orka, la baleine.. Et dis c'est qui ton papa?? nan passque j'connais un rouquin aussi, qui voyage avec nous.. j'me demande si il aurait pas pris des bains dans l'coin moi, c'est son habitude.. Enfin bon...
*arrivant à coté de Aimbaud* Salut le môme.. Le bon gout est arrivé... Elles sont ou les guirlandes et les fleurs?? Et les champignons? On a pas oublié les champignons j'espère??
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197856
L'homme pense
Le cheval pense
Le mouton pense
La vache pense
Le chien pense
La buse ne pense pas
La buse est muette, sans expression
Car la buse sait tout.

Elle savait donc ce qui se tramait et qui était celui qui se faisait appeler de Josselinière. Elle savait la force puissante dans sa famille et elle avait vu à travers les méandres du temps et de l'alcool les paroles qui seraient prononcée un jour : Je suis ton Grand père.
Il devrait le ramener à lui, au coté obscur de Saumur et à l'empreinte maléfique Penthièvrique.
L'oeil noir de l'oiseau de malheur avait su voir qu'il restait du mal en lui, qu'il n'était pas qu'un saltimbanque trouvant intéret à la vie à travers, beurk, la musique, ou pire le théatre. Activité que le Duc aurait qualifié
de passe temps de lopette frivole en mal d'affection.


L'oiseau se perche et lache un cri strident tandis que le vent semble souffler gravement tel les sanglots longs des violons de l'automne blessant les cœurs d'une langueur monotone :

Don't let me destroy you...
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Spartan31
Une jambe en l’air……
Les yeux qui scrutent……
On pose le pied !

L’autre jambe en l’air….
Un regard inquisiteur…
On pose le pied !!!!


Spart était concentrée, elle évitait minutieusement clous et pointes qui traînaient ci et là sur la grande place du village…. Après la douloureuse mésaventure de deux échardes à la réception de l’Ambassadrice, elle faisait désormais attention où elle mettait les pieds.

Orteil numéro 1, mission Clou, que voyez vous ?
Repérage carpien, RAS - Dressez Corne sur pavé
Amarrage plantaire paré
Compte à rebours zéro : Posez !


Pas facile comme mission que de se rendre sur le lieu du concert.

Petit Rambo s’égosillait dans un machin chose faisant trembler les vitres des tavernes, d’ailleurs l’une d’elle commençait à se fendre, heureusement les tonneaux sont dans la cave et pour le bonheur de Mahaut en bois !!!!!.... un accident est si vite arrivé…

Les ouvriers semblaient perplexe quant à l’ouvrage, le schéma architectural semblait quelque peu les perturber, n’était il pas aux normes ? Y’avait il un défaut de construction.


Et toi l’ouvrier, montre moi le plan ?
Le dessin vous voulez dire…
Spart haussa un sourcil et regarda avec attention le croquis.
Ben où il est le problème ? C’est la couleur orange qui ne vous plaît pas ?
Disons que…. (il pointe son doigt sur le plan)
Oh vous voulez parler du cœur !!! Ben c’est la buvette… rhooo comme une taverne extérieure quoi !!!!! tssss !!!!

Décidemment faut croire qu’Aimbaud avait pensé à tout…. Elle le trouvait si avancé pour son âge, comme si un génie hantait son corps si minime.

Soudain, elle aperçut Orka, une gamine suspendue à son bras….


Cheffffe c’est quand que j’ai des bottes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Viktoriya
C'est ce qui s'appelle avoir la loose. Mais la grosse loose. Pourquoi cette fichue charrette était partie la laissant comme une glandue au milieu de la place ? Hein ? Pourquoi ? L'autre peau de vache de Gisèle était probablement en train de se poiler en regardant la Flamboyante qui d'un coup flambait un peu moins. Comme si elle n'avait pas assez la poisse, on venait l'agresser ! 'Fin...façon de parler !

Une espèce de blonde se tenait devant elle. Inconnue au bataillon. Qu'est-ce qu'elle lui voulait d'abord ? Ça va on a plus le droit d'admirer les livres maintenant ? ...Jusqu'à ce que Viktoriya capte que la blonde connaissait probablement voire trèèèèèès probablement même le propriétaire du livre et que par conséquent, zieuter enfin non, fixer, le garçon (enfin plutôt le livre hein) bah ça pouvait très bien ne pas le faire (Le narrateur s'excuse pour cette phrase tordue mais ça résume plutôt bien le raisonnement des neurones de Vik'). Se dégageant un peu, la jeune fille regarda Orka avant de répondre


- Humpf...Je regardais juste le livre qu'il tient. J'aime beaucoup les livres. Enfin bon...moi c'est Viktoriya. Mon père ? Il est mort...

Bon c'est sur elle aurait pu faire moins franc du style « ah non cet homme ne peut être mon père puisque le mien est décédé blablablablala... » mais elle avait la flemme. Grillée jusqu'à la moelle et n'ayant soudainement plus du tout envie de voir l'ouvrage de plus près Vik' avait plutôt envie de partir. Puis en regardant le chantier, intriguée, elle reprit la parole

- Il se passe quoi ? Qu'est-ce qui est prévu ici ?
_________________
Aimbaud
[Sur la Place, en place.]


Le chef de chantier avait engagé un débat animé avec l'enfant Josselinière ; la question principale était évidement le style architectural de le construction qui s'envisageait. Les négociations s'avéraient saignantes : d'un côté, pur produit du beau terroir de La Flêche, issu d'une laitière normande et d'un éleveurs de boeufs tourangeaux, végétarien, quarante et trois ans de comptoir, élu "bâtisseur de l'année" par déco-manuscrit, notre chef de chantier : José-Armand, défendait fermement le style gothique :
"Eul' goth, ça m'botte."
De l'autre côté, Aimbaud de Josselinière - bon là vous ouvrirez votre Larousse pour la biographie résummée - était plutôt bauhaus :
"Vous ne comprrrenez rrrrrien à l'Hhhart !.."


On s'accorda pour un moite moite (plutôt humide) : une scène pleine d'arcs-boutants, de vitraux, mais sur pilotis. Et c'est là que j'ai envie de placer le terme : pré-Corbusianisme.

Une bimbo médiévale interrompit la bouteille de champagne qui allait se déboucher. C'était Orka, mammairement exponentielle comme à son habitude, et visiblement de très bonne humeur. Il la regarda approcher tandis qu'elle courait au ralentit, comme sur une plage étincelante, dans un maillot de bain rouge, suivie de près par une orde sous-titrée de génériques télévisuels. Hem hem !


Salut le môme.. Le bon gout est arrivé... Elles sont ou les guirlandes et les fleurs?? Et les champignons? On a pas oublié les champignons j'espère??

Les champignons oui. Roulés, en poudre, ou en pilules. Ce fléau était dans les poches de tous les ménestrels pacifistes du Royaume, avant que la Curie Romaine n'en apprenne les conséquences ravageuses, et mette en place, quelques années plus tard, ses premières campagnes de prévention. En attendant, Aimbaud avait pris pour mauvaise habitude d'aller trois fois par semaines à la cueillette, pour poudrer le nez de ses choristes.

Oeuf course, maille petite vedette. Ce soir, répétition et tournée générale.

Il fit un signe de paix avec sa main, lui indiqua des rouleaux de toile pour confectionner les bannières. Puis son regard hagard (gare au regard hagard...) tomba sur un incendie chevelu, sous lequel se trouvait une... Berk.

Une fille...

- Il se passe quoi ? Qu'est-ce qui est prévu ici ?


Aimbaud referma négligemment son recueil, écrasant la tête de l'Ogre contre l'entête du chapitre. Il descendit de son pied d'estal, désigna les alentours.

Ceci, mon enfant (elle avait son âge), est le signe avant coureur d'un divertissement mélodio-populaire dont je suis l'auteur. En gros, on monte un théâtre, où ça va souinguer. Tu aimes la musique ? Tu aimes la paix et l'amour ? Alors prends ce pot de peinture et laisse vivre ton talent. Allons, va. Et n'oublie pas la deuxième couche.

Je prendrais bien un autre lait de chèvre, moi.

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.mahaut.
- Poussez-vous ! Place, Place ! Si vous voulez des places pour le concert c'est 15 écus ! Places numérotées ! Y'aura une estrade viaille pie, c'est plus cher mais ça vaut l'coup... Plaaaace !

Fendant la foule telle un brise glaces, c'est-à-dire plutôt lentement, en fait, rapport à tous les vêtements qui la ralentissaient vachement dans tous ces mouvements, Mahaut s'approcha des ouvriers.

- OOOOHHHH ! C'est trèèèès... mais alors trèèèès. Vraiment. Oh pis ces couleurs bois c'est si... natuuure ! Oh, faites moi voir ? Ils sont à vous tous ces muscles ? Oh la la, je suis impressionnée... Je peux toucher ? Oh, ça sent un peu la sueur... Vous avez un casque ? Jaune ? Haaan j'adoooore ! Et pis votre ceinture pour ranger vos outils c'est... Et c'est qui là bas ? Un ami à vous de la maréchaussée, lui aussi en tenue officielle ? Oh et là bas ? Oh et lui, tout en cuir ? Han pis l'autre avec ses plumes sur la tête, c'est qui ? Le fournisseur d'accessoires ? Mais vous savez qu' à vous tous vous avez une allure folle ? Moi je pense que vous devriez vous lancer dans le spectacle, comme nous. Une petite chanson, une chorégraphie pas trop compliquée pis... A vous la gloire. Chantez en angloys, si jamais, ça marche toujours quand les gens comprennent pas ce qu'ils chantent. Bon, vous faut un nom. Vous êtes tous d'ici ? Du même village ? Ben alors les "Village Peuple" ça me paraît bien.

Toute occupée à négocier un contrat pour devenir l'agent du petit groupe, Mahaut avait donc pris du retard. Une fois le contrat signé en poche (80% pour elle, 20% à se partager entre eux), elle rejoignit Aimbaud, Orka et... ben une gamine blonde vénitienne.

- Bonjouuuur ! Aimbaud, coco, j'adooooore ton concept scénique ! Les gens vont littéralement se tuer pour venir, c'est génial.

Elle tenta de grimper les marches pour les rejoindre, en soulevant les quinze épaisseurs de jupons. Après trois tentatives, les ouvriers eurent pitié d'elle et mirent en place un treuil pour la monter facilement. Evidemment, ils tirèrent trop fort et elle se retrouva à quelques mètres au dessus de l'estrade, seulemnt tenue par une corde à la taille.


- Hiiiii, j'adoooore ! Regardez ! Si j'étends les bras, ça fait une arrivée spectaculaire ! Comme l'ange de l'amour qui descendrait sur terre.
- Il aurait pris 20 kilos par contre, l'ange de l'amour, hein...
- Anatole, je vous ai entendu ! Je ne suis pas grosse je vous dis, j'élabore un concept vestimentaire !


Evidemment, la corde cassa. Elle plongea fesses en avant sur les clous, et se releva tout sourire.

- En plus, ça fait une cascade et je suis hyper stylé avec la robe cloutée. Pis j'ai rien senti. Je suis dans une forme olympique ! Oui, j'ai repris trois fois des champignons, je suis une roque starre, moi, je feuque la societie.


Prenant un air coule, c'est-à-dire avec une moue rebelle digne de l'adolescence la plus aboutie ("d't'façon j'men fous, j'vais bientôt m'barrer, monde de défection ! On mange quoi ce soir ?"), elle regarda la gamine.


- Wouah j'adore le concept capillaire, ça m'rappelle Roudoudou. T'chantes avec nous ?


édit pour oubli d'une feinte pourrie...
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Orkaange7876
Bon... c'était bien beau la gloire, mais sans pognon, y apas de plaisir... Orka était repartie à l'autre bout de la place, négociant avec le boulanger et le boucher du coin leur pub sur les bannières contre de l'argent


Non mais dites donc la blonde zetes en train d'vouloir m'arnaquer ouquoi?
mais naaaaan.. M'enfin imaginez la pub royaumesque.. Votre nom sur fond rose en lettre d'or "DEDE LE BOUCHER, FOURNISSEUR OFFICIEL DU FESTIVAL DE SAUMUR".. Pis si vous rallongez un peu les crédits, j'vous fais un poème.. Pour 1000 écus une chanson, juste pour vous, chantée ce soir en direct laillve.. nan?? vraiment??
Euh.. Quel genre de poème?
Ben.. par exemple.. Chez dédé, c'est le pied, la viande est pas faisandée, ça pue pas l'paté. C'est court, efficace, on appelle ça un Aille cou, pis faut chercher le sens caché...

Euh c'est nul vot' poème..
ben cpas grave hein? j'vais le proposer à votre concurrent là ... Il sera peut être moins radin que vous.. Et sous votre nom si je met " Oui aux boudins, non aux Angevins??" non plus??..
Cheffffe c’est quand que j’ai des bottes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
RHAAAAAAaaaa...Et si je vous demande rien, juste de me débarrasser de quelques personnes, dans vos saloirs, cpas possible nan plus?? non vraiment??


Elle en était là dans ses négociations, quand de la musique se fit entendre. Elle se retourna pour voir Mahaut arriver, un peu grossie, et un sergent de la maréchaussée, un emplumé un ouvrier et un bourreau tout en cuir se déhancher sur de la musqiue

Haaaaaaan hyper coule, ça balance un max... Mahaut ma chérie?? tu es parfaite, viens par là, le boulanger veut nous donner des sous pour la publicité, tu seras parfaite.... je vois, en lettres d'or sur ton dos, cette inscription " Chez miche en lin, ma miche a du chien" Voilà une inscription sur chaque fesse.. 1000 écus l'inscription.. On s'partage le pognon, pis c'est marre.. T'as des champignons?? J'peux?? merci, j'en ai besoin. c'est épuisant les négociations...
oooh, trop coule le soutien gorge à pointe ma chériiie c'est tellement haillpe.... C'est du Jean Paul Goth Hier?? LE Jean Paul Goth Hier?? OH MOn ARISTOTE MA CHERIE.. Tu vas faire un malheur.. Regarde déjà paul Armand, il a arrété de danser et il se dirige vers toi..

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Viktoriya
Ooooouuuuuh pinaise ! C'est qu'ils étaient nombreux en plus ! A peine finissait-elle de parler qu'on lui reposait d'autres questions...Bon, enclenchement immédiat de la fonction cérébrale, attachez vos ceintures, c'est parti pour qui veut gagner des marrons !

Première question : Tu aimes la musique ?

a. Oui j'adore !
b. Seulement quand il pleut
c.Je m'en fiche, jamais fait gaffe
d. Obi-Wan Kenobi

A vrai dire Viktoriya n'avait guère entendu de musique dans sa jeune vie, à son plus grand désespoir d'ailleurs, c'est donc un peu gênée qu'elle répondit


- Hum ce n'est pas que je n'aime pas mais c'est surtout que j'ai peu l'occasion d'en écouter...

Deuxième question : Tu aimes la paix et l'amour ?

a. Non j'aime pas ça, je m'en fout
b. Oh woui j'adooooooore (Dior)
c. Tout est relatif, brulons les hérétiques lalalalèèèèèreuh, brulons les hérétiques lalalalala
d. Obi-Wan Kenobi

Bon là la Rouquine se devait de mentir. Bah oui certes elle aimait bien l'amour et la paix mais fallait pas déconner non plus, si tu étais hérétique bah fallait que tu morfle épicétou. Or elle n'était pas en mesure de se taper un débat à plusieurs contre elle...donc réponse b.


- Oui ça va j'aime, on en a jamais assez de la paix et de l'amour...

Troisième question : T'chante avec nous ?

a. Oh non...je vais vous faire concurrence
b. Ouep' ! Et que ça saute !
c. Euh non je chante comme Lara Fabian donc on oublie hein...
d. Non je laisse faire Obi-Wan Kenobi, en plus il est beau avec sa barbe

Résultat Vik ne pouvait faire qu'une chose. Décliner. En revanche elle avait quand même envie de voir ce qu'allait donner leur concert. Non pas qu'elle pensait comme eux, c'est à dire que le concert serait génial, mais sa curiosité la titillait une fois de plus même si ce concert allait probablement être désapprouvé la Rouquine n'avait pas envie de mourir bête et décida de rester.


- Non je ne chante pas avec vous. Par contre je vais vous écouter, j'ai envie, pour une fois qu'on peut écouter de la musique...enfin je vais faire ça dès que j'aurais renvoyé Gigi à la maison pour qu'elle me lâche un peu...bon courage !

Viktoriya les avait d'ors et déjà abandonnés et retrouva rapidement Gisèle qui ronchonnait comme un cochon ronchonne lorsqu'il a pas eu sa bouffe.

- Bon Gisèle je reste écouter le concert. Je sais pas du tout ce que ça va donner mais je suis curieuse...

Voyant la grimace désapprobatrice de la Gisèle (quoi que sa tête au naturel était déjà une grimace...) la fillette aux tâches de rousseurs décida de poursuivre avant qu'elle n'en place une...

- ...mais je vais rester loin histoire de pas me faire bousculer ou voler ou je ne sais quoi d'autre.

Elle aurait aimé être plus près elle savait qu'elle n'avait aucune chance de voir le concert si elle se retrouvait parmi plein de gens. Pourtant c'était chouette les bains de foules et il y avait plus petite pour son âge. Mais nan. C'était ça ou rien. C'était donc ça.

- Autant que je reste avec vous alors.

Sheiße...pourquoi elle n'y avait pas pensé...Tant pis. Viktoriya s'assit sur le trottoir qui était devenu SON trottoir (non elle n'était pas prostituée, je vous vois venir avec vos grands chevaux bande de pervers) et reposa ses coudes sur ses genoux puis sa tête sur ses mains comme quelques minutes auparavant. Elle fixa le chantier ayant hâte de le voir terminé

- Mais quand va se dérouler le concert ?

Viktoriya n'en savait rien. Même si elle devait attendre deux jours elle attendrait deux jours. Elle voulait voir le concert. Et le livre ? Bah le livre plus rien à faire, sa curiosité s'était concentrée sur le concert et sur rien d'autre. Sans même bouger Viktoriya sentit que Gisèle s'était assise à côté d'elle sortant de son panier quelque chose à manger. La nourrice lui en tendit un bout que la Rouquine prit sans même la regarder, toujours en train de fixer au loin le chantier.

Qu'allaient penser les gens ? Les jeunes artistes s'en fichaient apparemment. Où étaient les parents du garçon qui pourtant semblait assez important ? Viktoriya n'en avait aucune idée mais pensait qu'elle allait bientôt le savoir. Comment tout cela allait se passer ? La gamine ne pouvait le prédire. Et si c'était nul ? Elle ne l'espérait pas. Néanmoins, avec son habituel air blasé elle semblait se détacher de tout et surtout du chantier, pourtant elle avait envie de voir...

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Aimbaud
[Quand les préparatifs sont prêts, et pas ratifs.]


Le temps vint où les clous trouvèrent leur trou, où les poutres s'emboîtèrent, les écrous écrouèrent et les guirlandes suspendirent. Les rideaux tombèrent. On les ramassa. Les ouvriers s'épongèrent, les éponges ruisselèrent, les ruisseaux dégoulinèrent vers les égouts, puis vers le fleuve, puis vers la mer. Et le soleil commença à obliquer, friser le toit des chaumières, et inonder la Place d'une lumière fadoche, très "fin d'hiver angevin".
En clair, en bref, enfin : la journée touchait à son aboutissement.
La scène du concert... était prête.

Harassé par tous les efforts physiques qu'il avait produits, Aimbaud s'était enfoncé dans sa chaise gothique, perpendiculairement à son porte-voix, et relié à lui par un long filet de bave qui ondulait au gré du vent. Il dormait.
Le chef de chantier vint le secouer avec minutie - le chef adjoint. Sans blague, le chef adjoint s'appelait Minutie. Le filet de bave se rompit brusquement :


AH ! Vous avez terminé ? Oh sainte mère d'Aristote, c'est l'heure de la répet'.

Il mit deux doigts poisseux de lait de chèvre à la fraise, dans sa bouche, et siffla le rassemblement. Un cheval blanc à crinière jaune arriva, ainsi qu'un autre, noir et fringuant.

Tornado ! Jolly Jumper ! Retournez d'où vous venez !

Les Poneys Roses arrivèrent.

Bien.
Mes amis, rentrons à l'écurie. Nous ferons une dernière répétition, puis nous banquèterons. J'ai fait porter moult avoine pour un repas d'exception : gruau pour tous, et tous pour un ! - Oui Orka, cette formule marche aussi avec "champignons" - Demain soir, nous serons fin prêts pour donner à l'Anjou un spectacle comme il ne s'en est jamais vu.


Il leva les bras et fit deux signes de paix avec ses doigts.

Amour et Paix !

L'ovation éclata.
Ou peut-être n'était-ce qu'une impression.

Demain semblait plein de promesses.

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.mahaut.
Les répétitions eurent lieu. D'elles, nous ne retiendrons que le doux bruissement de corps enfiévrés, essoufflés, emmêlés...

- AIEUUUUH ! Tu m'écrases la main !
- Nan mais moi on me dit "tu recules", je recule... comment veux tu que...
- Pfff, pff... Je dois continuer à courir, moi ? pff, pff
- Cornecul, j'ai cassé une corde à ma flûte !
- Il reste des champignons ?
- *Snnnnnifff*
- Wow, c'est hypra giga top coule regardez, on voit les étoiles ! Je vois nos noms écrits au firmament, pour l'éternité.
- Nan mais aiiiieuuuh ! C'est toujours ma main, là, j'te signale !
- Pourquoi je dois la porter ? Elle pèse une tonne !
- C'est les vêtements je vous dis ! Je ne suis pas grosse !
- *Sniiiiiiiiiif* Putaize, ils sont bons ces champis, on les a achetés à qui ? Chuis en total flaille, là...

Etc. etc. Il en va des répétitions musicales comme des secrets du corps humains. Mieux vaut ne pas tout savoir.

Aussi, la narratrice vous fait-elle directement passer au jour ji. Le jour du concert. L'air sentait la sueur, la bière, l'argent. L'air était électrique. Les enfants couraient de partout, les parents s'énervaient, les jeunes ricanaient. Oui, bon, un jour normal, d'accord mais quand même.

A la tombée du jour, les gradins se remplirent. Les places s'étaient vendues. Comme quoi on râle pour payer les impôts mais pour les conneries, on en trouve toujours. Dans la foule, des jeunes femmes accortes déambulaient en vendant du popeuh corneuh, des "beignets, chouchouuus, machins qui collent" et de la bière. Sur les rideaux, les slogans publicitaires avaient été brodés en lettres d'or.

Dans les coulisses, les musiciens étaient fardés, habillés, et connaissaient leurs paroles par coeur. Enfin, ils savaient qu'ils devaient les connaître, c'était donc une mission presque réussie. Les champignons circulaient de mains en mains, ou plutôt de mains en narines.

Mahaut s'approcha d'Aimbaud. Malgré le stress, elle arborait fièrement son soutien gorge pointu sur ses 15 couches de fringues.


- Chef ? On est prêts.

Sur un signe de la main, trois coups résonnèrent et firent taire les brouhahas des spectateurs.


- Feuque, j'ai pété mon talon. On commence par quoi déjà ?
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Aimbaud
[L'accueil des visiteurs.]

Le jour J était arrivé. On était à H moins 2 environs. Mais déjà les lampes à huiles étaient allumées au quatre coins de la place. La lumière se braquait sur les vitraux qui encadraient la scène (José-Armand avait finalement très bon goût), projetant des têtes de saints multicolores partout aux alentours. Déjà les passants s'amassaient, poussés par la curiosité, ou attirés par les effluves de sanglier rôtit qui émanait des coulisses (une ruse d'Aimbaud pour attirer les foules, sans toute fois faire usage de la force).

Aimbaud était justement occupé à tourner avec minutie (encore lui) la broche du gibier, juste derrière le rideau des loges. Il chassait de temps à autres une main chapardeuse, d'un grand coup de fourchette.

Pendant ce temps les Poneys enfilaient leurs costumes. Je mets bien costumes au pluriel, puisque la tenue règlementaire consistait en 11 couches de vêtements superposés. Les chanteurs s'effeuillaient ainsi au fil du spectacle, et gagnaient un temps précieux entre chaque chanson. Vous savez, les artistes à leur sortie de scène disent souvent "Ah, je suis vanné, j'ai l'impression d'avoir perdu 30 kilos" ; eh bien ce n'est pas une image.
Mahaut s'approcha, le nez poudreux. Magnifique et extatique, vinylique, unique, artistique.


- Chef ? On est prêts.

Ils étaient prêts.
La robe d'Isabel s'était accrochée dans la broche du sanglier, Gourry avait sniffé du fard à paupière qu'il prenait pour la cueillette du jour, la poitrine orkaangienne ne voulait plus passer dans son corsage, Optat avait fugué, Mirmillze était en train de bouffer le sanglier.


- Feuque, j'ai pété mon talon.

Mais ils étaient prêts.

Aimbaud se roula un petit champignon, fébrilement. Une bouffée de trac avait pris possession de lui, il se sentait tout glacé et tout suintant, il avait froid, il bavait, il voyait blanc, puis rose. Le champignon sec crama à une allure folle, et partit en fumée, pour finalement retourner à la poussière. Correctement intoxiqué et nettement plus zen, le soprano colorature retrouva la maîtrise de soi.
Il gratifia Mahaut d'un regard qui voulait dire plusieurs choses :
- Courage.
- Ce soir, c'est toi l'Etoile.
- L'Amour vaincra.
- La Paix vaincra.
- Bon quand faut y'aller...

Et il s'élança sur la scène, aux yeux et aux oreilles de tous.




[Aimbaud est dans la Place !]

Mes daaaames et messires !

Le porte-voix propulsa le son et en coulisse les tambours et les violes se mirent à rythmer une ballade d'ambiance, digne de chauffer la salle. Aimbaud, braqué par toutes les torches, parcouru en musique toute l'étendue de la scène, enchaînant les frappements de mains et les signes de paix brandis à bout de bras.
Un peu essoufflé, et pendant que la musique baissait légèrement, il vint au devant du public :


Damoiselles, damoiseaux ! Mes dames et messires !
Vous êtes icelieu pour assister au plus Grand Concert du XVème siècle ! Aaaaavec : Les Poneys Roses ! Ces troubadours tout droit venus du Périgord, spécialement venus pour VOUS offrir leur son.

CE SOIR, mes amis ! Vous allez bouger au rythme des plus grandes ballades ! Et répéter avec nous j'espère, les refrains de PAIX et d'AMOUR !

YYAAAAAAAHHH !


Galvanisé par sa tirade, il brandit son porte-voix en l'air et se jeta à genoux et devant de la scène.
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