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Info:
Décès de Louis-Hubert d'Harlegnan

[RP] This is the End...

Louishubert
This is the End...
    Prélude

Lecteur, sache que tu dégustes ici le dernier à naître du capharnaüm perpétuel et Oh! combien capricieux qu’est l’imagination de votre humble serviteur. Certes, vous n’êtes pas sans savoir, pour ceux qui aiment à me lire, que l’italique ne fait plus partie de mes habitudes. Toutefois, il aurait été inconvenable de sortir sans une dernière révérence. Si toi aussi, public chéri, tu souhaites te mettre dans le même état d’esprit qui baigne ma plume – ou mon clavier – sache que le tout fut écrit sous l’inspiration de Somebody told me de The Killers, pour la première partie, et de Chop Suey de System of a Down pour la finale. Le perspicace notera que les chansons sont bien moins longues que le texte à lire. Je lui répondrai que le bouton «Revoir la vidéo» n’existe pas pour rien…

Lecteur, en espérant que tu sauras l’apprécier.
Louishubert
This is the End…
    Part I

Le silence nocturne régnait en maître dans l’hostel. Quelque part au loin, le léger pas de petits rapaces installés dans les murs de la maison qu’on entendait de manière irrégulière. Plus fiable, l’horloge berçait l’air de son tic-toc précis, ferme, mais si familier qu’il n’était qu’une caresse aux oreilles de l’insomniaque. Car c’était bien ce qu’il était. Un insomniaque, du moins ce soir. Il s’était glissé dans son lit aux côtés de sa muse, les traits graves et l’air dérangé. Elle avait aussitôt pris soin de lui, comme elle savait si bien le faire depuis un peu plus d’une dizaine d’années. C’était elle qui, chaque soir, prenait de ses douces mains le poids du monde sur ses épaules et le déposait loin du lit. Et ce, depuis qu’il était Comte des Flandres. Il l’aimait cette rose, vraiment. Et ce, même si les langues sales le disaient infidèle. Non, jamais il ne l’avait trahi elle. Tout naturellement, elle s’était blottie contre son corps de Cerf et avait glissé sa main dans sa chevelure en lui murmurant quelques paroles apaisantes et réconfortantes. De fil en aiguille, ils s’enlacèrent et succombèrent mutuellement au plaisir de l’autre dans une douce valse qu’on ne peut réellement décrire ici au risque de choquer les jeunes yeux. Apaisée, elle s’endormit dans ses bras, mais lui restait encore un peu tracassé et il ne savait trouver les bras de Morphée. Il se glissa hors du lit, prenant soin de la border et de lui souffler à l’oreille qu’il l’aimait en déposant un baiser sur sa joue. Il descendit à son bureau, d’un pas léger mais tout de même trop lourd pour le capricieux parquet qui gémit en retour de courts grincements.

Il sortit une bouteille de bourgogne, sa meilleure. D’un geste habile, il la déboucha et s’en versa une grande coupe. Puis, il s’installa confortablement dans son fauteuil. Il fit rouler le doux liquide d’un léger mouvement ondulatoire de la main droite tout en embrassant du regard l’intérieur de son bureau. Ce bureau, il avait vu tellement de moments importants de l’histoire des Flandres. C’est ici que s’était décidée l’élection de plusieurs Comtes, dont la sienne. C’est ici que le Corpus Législatif fut écrit la première fois, et les fois subséquentes. C’est ici que plusieurs projets ambitieux furent entrepris. C’est ici que l’Ordre de la Croix de Sainte-Illinda fut fondé. C’est ici que, pendant l’espace d’un mandat, le Comte des Flandres prenait toutes ses décisions. Son orgueil l'avait porté jusqu'à déménager le centre des décisions à son hostel à Bruges au détriment du Château comtal. Il sourit au souvenir de cette époque lointaine. Il avait connu de véritables moments épiques durant ce mandat. Un véritable combat de coq entre lui et l’éternel maire d’Anvers, qui s’était finalement soldé par un dialogue sain. Toutefois, son mandat avait beaucoup plus été marqué par l’épanouissement des Flandres dans le reste du Royaume. Il était omniprésent, partout. Dans tous les débats, le Comte des Flandres prenait une place importante. Il avait même agit à titre de médiateur entre le Duc de Touraine de l’époque et le Duc de Berry, son ami le Poilu.

Le Cerf ferma les yeux et revit les évènements dans sa tête. Il décida de se prêter à un exercice de mémoire: il remonta le fil de ses souvenirs jusqu'au début, dans les ruelles de Dunkerque. Il n’avait aucun souvenir de Mathilde de Lannoy, sa mère morte en couche. Les quinze premières années sont peu connues par la gente flamande. Vivant avec ses grands-parents maternels, famille noble en ruine, il avait tôt fait de devenir un guerrier... de la rue. C’est là qu’il avait appris à manier l’épée, à se battre. Ces moments étaient nébuleux dans les méandres de sa mémoire et il avait beau essayer de percer le brouillard, c’est sans succès qu’il dut remonter chronologiquement au moment où il rencontra son père, Wilbur d’Harlegnan, tavernier et futur Comte des Flandres. Alors, il vivait de la pêche et il avait survécu à un terrible naufrage dont le miracle avait été attribué à Sainte-Illinda. Il sourit, quelque peu perplexe de la suite réelle des évènements de l’époque. Certes, il avait eu l’impression de la voir, mais il venait de recevoir un mât derrière la tête… Sa foi n’était pas remise en doute, il croyait fermement en la sainte patronne des Flandres, mais disons qu’il ne se vantait pas d'avoir été "sauvé" par Illinda...

Il revoyait les visages de Lapin, Baron de Bailleul, Kremroat, père des Flandres, Tricia, Vicomtesse de Wattrelos, le Flamand Rose, ce parti si important dans l’histoire des Flandres. Il ne se rappelait plus vraiment comment il avait adhéré au parti, mais très jeune il s’impliqua. Bon maladroitement au début certes… Étrangement, le tout concordait avec le début de sa carrière militaire. Et l’exode des Flandres de plusieurs Flamands influents suite à l’ascension au pouvoir de Nikator… Puis, avec Pololo, ils avaient mené le parti. Certes, derrière Lilin de Cassel, mais quand même! Ils étaient si jeunes, et Lilin était charismatique. Il se rappela comment il lui fut confié les charges de Connétable et de Capitaine des Flandres. C’est à l’époque de la première guerre de Bretagne, où il défendit avec succès la ville d’Avranches, en Normandie. On l’anoblit Baron de Lannoy. À peu près au même temps, Mariemagnes se maria avec Urbs de Serves. Sa souveraine quitta pour le Lyonnais-Dauphiné. Il remplit son verre de vin et en prit une longue gorgée. Le doux liquide le berçait dans ses souvenirs. Tranquillement, il devenait plus calme. Il vint le temps où Kristof monta sur le trône. Ah! Que de péripéties! Il avait galopé jusqu’à Paris, les minutes du Conseil sous le bras, pour faire cesser les projets de sécession de l’Amiral devenu Comte. C’était épique. L’Histoire connaît la suite.

Il eut une pensée pour les dames qui partagèrent sa vie. Sancy de Cassel, jeune fille chaste promise à un Haut Dignitaire Impérial qui eut le loisir de la retrouver dépucelée dans la chambre à coucher… Il eut un petit rire à l’évocation de ce souvenir. Et puis, il y eut la Duchesse de Brocéliande, cette bretonne dont le nom lui échappait. Un bon coup, très certainement. Du moins, c’est ce que les flammes de sa jeunesse lui murmuraient à l’oreille. La princesse Ann avait très certainement hanté pendant longtemps les recoins de son esprit. Quelle dame! Vraiment… D’un geste inconscient, il caressa du bout des doigts la petite cicatrice à la teinte blanchâtre qui marquait sa joue droite. Oh, c’était qu’un simple petit point et seul un œil avisé pouvait le reconnaître, même que le souvenir de la gifle anti-orgueil-de-cerf qu’il avait reçu ce jour était plus voyant à ses yeux que la marque laissée par une bague aux coins acérés. Aujourd’hui, toutefois, seule la rose faisait chavirer son cœur, et Ann était morte depuis quelques années. Il s’en voulait de ne jamais avoir été à ses funérailles, d’avoir un peu renfermé cette histoire au fond de sa conscience.

Sans véritable lien logique, l’image de ce vieux fou de Thonolan lui revint à l’esprit. Ah! Cet homme si droit, un peu naïf mais qui guida sereinement sans grands éclats le Comté pendant un mandat, alors que lui était Prévôt des Maréchaux. Puis, la fille d’Illinda monta sur le trône. Deedlitt de Cassel devint Comtesse. Un beau et grand mandat. C’est à cette époque qu’il découvrit sa véritable vocation : juriste. Comme Juge des Flandres, il se plait à se dire qu’il n’y en a pas eu d’aussi efficaces. Il se rappela la cérémonie qui avait mené à l’obtention de son titre de Vicomte, le premier depuis les pères fondateurs. Et pendant longtemps, il fut le seul. Son père devint Comte des Flandres, pendant deux mandats. Deux mandats où il fut Bailli un temps, et conseiller à tout faire un autre temps. C’est plus ou moins au même temps que son cousin Geoffroy s’impliqua en politique comtale. Épaulé de Telya de Saint-Ange, la fille de Kremroat, ils faisaient un duo d’enfer. C’est d’ailleurs elle qui lui permit de devenir Comte, malgré ses deux sièges. Il leva son verre pour la saluer, un sourire aux lèvres, bien qu’il sache qu’il était seul dans la pièce. Il vida le reste de la coupe d’un trait et la remplit de nouveau. L’effet désinhibiteur de l’alcool ouvrit ses souvenirs, et derrière ses paupières fermées, il visionnait le cours de l’histoire. Tant de personnes qui furent importantes, tant de personnes maintenant enterrées… Les mandats de Telya, de Plasm, de Sardanapale et d’Adrienne lui parurent avoir passés en un éclair. Il eut un vague souvenir du bref mandat comme Juge sous Sardanapale et de la guerre entre le Domaine Royal et l’Artois où la position flamande fut bien difficile… C’est à cette époque qu’il rencontra Arielle de Gilraen, à l’époque mariée à ce misérable Sébastien Deldor de Plantagenêt. Il tourna la tête vers la fenêtre en direction de la cours intérieure où avait eu lieu l’affrontement menant à sa mort. Il ouvrit machinalement un tiroir et en ressorti la médaille de chevalier de l’Ordre de Santiago que portait feu Deldor. On y voyait encore le sang séché ternir l’éclat argenté du collier. D’un geste, il la lança dans un coin du bureau et il sorti le collier de commandeur de l’Ordre de Sainte-Illinda, la seule véritable décoration à ses yeux. Il l’accrocha à son cou et regarda l’éclat de la lune éclairer la croix d’or et de sable. Après un court instant de réflexion, il se décida à sortir un parchemin et une plume.


Citation:
Mon fils, Balthasar Maximilien Kremroat d’Harlegnan,

Si j’écris aujourd’hui, c’est dans l’espoir qu’un jour tu puisses lire ces mots porteurs de sagesse. Ton père n’a jamais été doué pour l’éducation, et il trouve beaucoup plus aisé de t’instruire ainsi. Sache qu’il n’y a qu’une seule cause qui vaille : celle de la grandeur des Flandres. Et si j’ai dû prendre plusieurs années à le comprendre, il ne faut pas guerroyer entre Flamands. Non, jamais. Kremroat, le père des Flandres et mon ancien mentor, l’avait bien compris lui. L’Union fait la force. J’ai pourtant essayé dans les dernières années de rassembler sous ma bannière les gens de tous les horizons, mais il semblerait que ce soit une tâche trop ardue pour un seul homme.

Oh oui, ton père reconnaît une défaite ici. Et sans aucune amertume. Vois-tu, il n’y a pas si longtemps, le Cerf était reconnu pour son orgueil et son impossibilité à reconnaître qu’il ait tord. Si cela a pu faire sa force, sache que c’était aussi sa plus grande faiblesse. Or, il semblerait que seul l’âge m’ait permis de voir la vérité dans les paroles des philosophes : la rationalité est la seule manière d’agir qu’il vaille.

Si jamais tu entends des langues sales sur le dos de ton père, jamais tu ne devras t’y intéresser. Non pas que je ne veuille pas que tu entendes ces commérages, non. Je n’ai aucune honte à tout ce que j’ai pu faire. Mais ne t’abaisses jamais à répondre à ces gens. Les Harlegnan valent plus que les guerres parisiennes.

Mon fils, élève-toi au-dessus des querelles stériles. Il faut des hommes prêts à être les traits d’union d’un peuple. Et si le Cerf n’a pas réussi cette œuvre, car surement je l’ai compris plus tard, j’espère que tu seras plus posé que ton père. Le dialogue est la clé, ne l’oublie jamais. Tu es un fils d’Illinda – et de ta mère aussi – et n’oublie jamais l’intérêt supérieur des Flandres.

Ton père,
Louis-Hubert,




Il sortit un bout de chandelle et d’un geste vif, scella la lettre d’un coup de chevalière. Sur le dessus, il écrivit « À mon fils, le Vicomte de Lannoy ». Il déposa la missive dans un tiroir. Il la lui donnerait lorsqu’il aurait l’âge, lorsqu’il serait majeur. Quelques instants de méditation, puis il sortit deux nouveaux parchemins. Il devait s’adresser au peuple flamand et à son vassal.

Citation:
Peuple flamand, fils et filles d’Illinda,

Il est de certains moments dans la vie d’un homme où il se doit de reconnaître que son temps est fait. Et bien, les fins observateurs remarqueront facilement que les derniers suffrages m’indiquaient la retraite totale (les moins fins observateurs auront peut-être plus de difficulté, mais ils n’ont qu’à demander aux plus brillants). Je suis resté au Conseil le temps de la nomination du Comte afin de m’assurer que le peuple flamand soit guidé par un de ses fils ou une de ses filles. Mon vœu fut exaucé. J’ai confiance en le Comte Ascalon Breydel.

Mais revenons au but premier de cette lettre un peu mal écrite. Je souhaite remercier le peuple flamand de la confiance qu’il m’a offert pendant la trentaine d’année pendant laquelle j’ai pu le servir aux différents postes et offices. Je souhaite vous remercier de la force que vous m’avez donné, du pouvoir de vous faire rayonner, ici et à l’étranger. Certes, nous n’avons pas toujours eu la meilleure des relations, et même s’il vous est arrivé de me bouder, je n’ai jamais perdu foi en vous.

Pour ceux que ce retrait attristerait, ne soyez pas morose. J’ai fait ma part pour notre terre et j’ai passé le flambeau. Le nationalisme flamand vie et vivra toujours. N’oubliez jamais, Flamands et Flamandes, que vous êtes le plus grand peuple d’Europe et d’ailleurs.

Louis-Hubert d’Harlegnan,
Fils d’Illinda,




Citation:
Mon très cher vassal,

Vous comprendrez aisément mon désir de me retirer de la vie publique. Un homme si plein de fierté comme vous n'aura de difficultés à comprendre qu'il vaut mieux se retirer avant de tomber trop dans la honte.

Si je vous écrit aujourd'hui, c'est pas soucis que vous défendiez les intérêts de ma famille et de mes terres bien que je ne sois plus partie prenante de la vie publique. Vous l'avez toujours fait à bien et je ne doute pas que ma femme le fera encore longtemps, mais je souhaitais m'assurer que vous ne m'oubliiez pas. Je souhaite aussi que vous considériez ma femme comme votre suzeraine au même titre que moi. Elle se portera garante de vous comme je l'ai toujours fait, et vous la défendrez, elle et mon fils Balthasar, comme vous m'avez toujours défendu.

Très cher vassal, nous n'avons pas toujours connu la meilleure des relations et parfois nos points de vus divergeaient, mais toujours vous m'avez été fidèle. De plus, dans vos dernières prises de position, j'ai cru déceler un brin de sagesse naître sous la carapace noire. Je vous encourage dans cette voie. Je suis fier de vous Baron.

Défendez toujours les intérêts supérieurs des Flandres, et lorsque mon fils sera en âge de prendre part à la vie flamande, j'espère que vous serez là pour l'aider si je n'y suis plus.

Votre suzerain,

Louis-Hubert d’Harlegnan,
Vicomte de Lannoy, de la Motte-au-Bois et de Poperinge.




Les deux lettres furent scellées, identifiées clairement et déposées sur le coin de son bureau. Il s'en occuperait demain matin. Il vida de nouveau sa coupe et s’ouvrit une nouvelle bouteille. Ce n’était pas tellement prudent vue l’état de son foie, mais l’alcool l’aidait ce soir. Il commençait à se sentir en paix. En fait, ce n’était pas tant l’alcool. Ce dernier ouvrait les vannes de sa mélancolie, et celle-ci libérée, son esprit se sentait serein. Il entreprit donc de continuer l’exercice. Le souvenir de la troisième guerre de Bretagne lui revint à l’esprit. À l’époque, il guerroyait aux côtés d’Armoria de Mortain et de son époux. Un soir qu’il soupait à leur table, ils furent tous trois empoisonnés. C’est alors qu’il passa à un cheveu de mourir. Ensuite, la Duchesse d’Alençon vint le recruter et il vécut là-bas pendant un court mandat où il fut Chancelier. Un flop oui… Loin des Flandres, il ne voyait que peu d’intérêt à travailler là-bas, et rapidement, il reparti pour le plat pays. Un flash lui revint : Benjamin de Crussol, Stannis de Reys, lui et Gregoire d’Ailhaud, juges à la Cour d’Appel de France. Il s’était bien amusé un temps, et une bonne vingtaine de verdicts portaient sa griffe dans les archives royales. Toutefois, encore une fois, ce n’était pas réellement ce qu’il souhaitait. Ainsi, il revint en Flandres où il conseilla le jeune Comte de Clairambault et avec qui ils planifièrent une prise de la Hollande. Or, le jeune téméraire qui pensait la victoire en poche fut délogé par Ascalon Breydel. Il rit au souvenir de l’expression de Wuggalix lorsqu’on lui avait annoncé sa défaite. Le Cerf n’eut d’autres choix que de suivre le Comte en place. C’était lui l’autorité, et l’autorité disait « je veux pas de guerre »…

Les souvenirs étaient de plus en plus clairs, mais l’alcool brouillait de plus en plus ses sens. Le manteau de Chancelier de France… Il se rappelle bien du moment où il le mit pour la première fois, au Louvre. D’un pas quelque peu hésitant, il se leva et alla le chercher dans une penderie du bureau. Il l’enfila et se rassit dans son fauteuil. Il était élégant le Cerf, vraiment. Les premières années s’étaient bien passées, il avait insufflé un vent de renouveau dans la justice et il devenait une des personnes les plus respectées de Paris. Mais bientôt, une guerre entre lui et la Pairie éclata et toutes ses intentions furent réduites à néant. Oh, il avait bien essayé de régler le tout en postulant à la Pairie. Il avait eu un clair désaveu avec un vote en sa défaveur assez explicite… Mais aujourd’hui, en se rappelant ce moment, il eut l’impression que l’amertume s’envola.
« Bande d’imbéciles, le tout vaut vraiment moins que la somme des parties… » se dit-il. Toutefois, il s’agissait plus d’un constat que d’une haine. Il démissionna de sa charge de Chancelier et s’enferma quelques temps à Lannoy, avant de voir la situation en Flandres…
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Louishubert
This is the End…
    Part II

Et nous y sommes, chers lecteurs. L’histoire se déroule aujourd’hui, où le Cerf, dans l’intention de jouer de l’Union, se présenta aux Comtales une dernière fois. La défaite qu’il eut subie l’amena aux réflexions de cette nuit. Certes, il n’était peut-être pas complètement détruit politiquement, mais à ses yeux l’échec était clair. L’âge aidant, il décida d’être bon perdant et de se retirer définitivement de la vie publique en Flandres et ailleurs.

Aujourd’hui, il expulsait ses bêtes noires et acceptait ses faiblesses. Car oui, il avait des faiblesses comme tout être humain. Seulement, peut-être que l’orgueil lui avait fait oublier qu’il n’était qu’un être humain, qu’une simple créature de Dieu. Or, aujourd’hui, les choses étaient différentes. Celui qui vécut si longtemps d’amertumes, de rancœurs et dont l’orgueil mena aux bords de maints précipices vivait aujourd’hui un sentiment nouveau et unique : celui de la rédemption. Les trois bouteilles de vin aidant, il bascula la tête, les yeux fermés, et sentit la lumière de la nuit le pénétrer. Au fond de son âme, de son être, de sa personne, quelque part perdu ici ou là, il ressentait ce doux fourmillement élançant tranquillement et délicatement, un doux élancement qui le traversait dans un élan de plénitude. Il laissa tomber sa tête, le menton sur son torse, et soupira doucement. En ouvrant les yeux, l’éclat de la lune le rappela à la raison. Il finit sa coupe de vin d’un trait. Clairement, il avait trop bu, mais il avait ainsi expulsé les tracas de son âme et sans le breuvage divin, il doutait qu’il y serait arrivé. Or, sa femme l’aimait et elle l’attendait. D’un geste hésitant, il se releva et contourna son bureau.

La douleur le prit de court, tel un poignard planté dans le creux de son foie. Aussitôt, il se plia en deux sous le choc alors qu’un court gémissement grinçant sortit de ses lèvres. Il sentit la lancinante et perçante affliction emplir son corps et monter à sa bouche en une longue et rauque toux, expulsant de disgracieux filets de mort, crachant de rouges et macabres traces d’un sang nacré, souillant ainsi le carrelage du bureau. La douleur était telle qu’il perdit pied et tomba un genou sur le plancher. Il toussait de longues séquences rauques et brûlantes. Une main pressant son abdomen, il mit un second genou à terre, incapable de tenir plus longtemps sur une jambe. Soudainement, la toux diminua sensiblement. Les yeux perdus dans le vide, il eut une pensée pour sa rose. Il s’imaginait sa peine de le voir quitter. Il tenta vainement de se relever dans l’espoir de lui éviter cette perte, mais la force ne vint jamais jusqu’à ses jambes. Il avait compris, c’était la Fin. Il prit une grande respiration, ferma les yeux et sourit comme seul le Cerf pouvait le faire, de ce sourire de bravade, de ce sourire de pleines dents, fort, puissant et téméraire, comme s’il souhaitait une dernière fois confronter alors qu’il sentait la Mort l’enlacer. Le Cerf semblait lui dire de venir, d’oser s’approcher de lui, qu’il n’avait pas peur, qu’il n’avait plus peur, qu’aujourd’hui, il était serein. Il était en paix avec lui-même. Tranquillement, il se laissa tomber sur le côté alors que son cœur cessait de battre. Au sol, ainsi étendu dans ses beaux habits, le sourire serein aux lèvres, il paraissait heureux et fier.


“This is the End… My only friend, the End…” – The Doors.

C’est ainsi que mourut Louis-Hubert d’Harlegnan, dit le Cerf, Vicomte de Lannoy, de la Motte-au-Bois et de Poperinge.
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Rosa
Rosa s'était endormie, le coeur et le corps apaisé. Après le retrait de ses charges, son époux étant enfin plus présent à la maison auprès d'elle et de Balthasar. Ces moments étaient hors de prix. Au fur et à mesure que la nuit avançait allant vers l'aube, son sommeil profond, sa respiration lente, changèrent, d'abord subtilement, puis plus fort. Elle s'éveilla par le cri d'un hululement, une chouette sans doute. Son époux n'était pas auprès d'elle, sans doute une de ses nombreuses insomnies, elle avait l'habitude.

Mais cette fois-ci un sentiment étrange, irraisonné fit irruption en elle, violemment. Il aurait dû être là, sa place était à présent complètement refroidie. Un frisson s'empara d'elle. Elle entrouvrit les rideaux, et voilà que le jour commençait à poindre. Elle mit un foulard de soie sur ses épaules, et vêtue simplement de son habit de nuit, se mit à arpenter les couloirs.

Elle aperçu la lueur d'une bougie dans son bureau. Souriante, elle alla pour le rejoindre. Pour sûr, elle le sermonnerait. Il était encore fragile dans sa santé, passer des nuits blanches n'était plus de son âge. Confiante elle entra, vit le fauteuil vide et enfin son corps, à terre. Elle resta coite un instant, le temps d'une seconde, puis se précipita vers lui.


Louis-Hubert, mon amour, éveillez-vous, je vous en prie...alors que ses doigts, mus par l'habitude de son métier de médicastre cherchaient le moindre signe de vie.Je vous en prie, ne partez pas, ne me laissez pas seule, et Balthasar... je vous prie...je vous en supplie...Comprenant, sans encore vraiment le réaliser que son époux était parti rejoindre d'autres cieux. Elle resta là, prostrée, sanglotant toutes les larmes de son corps, étendue à ses côtés sur le dallage froid.
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--Bertine
Le jour allait poindre, c'était l'heure pour Bertine de se lever et de faire se réveiller la maisonnée. Une nouvelle journée s'annonçait et il fallait que tout soit prêt pour le lever des maîtres. La jeune femme termina de se coiffer, vérifia dans le face-à-main que sa mise était bien soignée avant de quitter sa chambre, simple mais confortable. La Vicomtesse tenait à ce que sa demoiselle de compagnie soit bien traitée. Elle avait à peine refermé la porte en douceur qu'un cri glacial se répercuta dans les couloirs. Par Aristote, qu'était-ce donc?

Inquiète, elle pressa le pas, se dirigeant vers les appartements des Vicomtes. Tout avait l'air calme, sauf une porte, ouverte, celle du bureau du Maître. Elle accouru et trouva sa maîtresse sanglotant sur le corps inanimé de son époux.


Maîtresse, maîtresse, qu'avez-vous, est-il.....?

La Blonde ne put répondre, seul son chagrin parlait pour elle. Un instant interloquée, Bertine se demanda ce qu'il fallait faire en ces moments là. Elle prit une couverture sur un fauteuil et en recouvrit la Dame.

Tenez ma dame, il ne faut pas que vous preniez froid, je vais avertir nos gens.


Elle se précipita ensuite dans la loge des gardes, en cuisines, faisant un foin de tous les diables, annonçant à tous vents que le malheur s'était abattu sur la maison, le Maître n'était plus.

--Athus
Des cris, du bruit, une Bertine rouge et dans tous ses états qui ameute toute la maisonnée.

Que se passe-t-il Bertine, voyons reprenez-vous et expliquez-moi cela calmement.

Il s'agit du Maître, sire Athus, il n'est plus,.... il... il est mort!

D'un geste il attrapa son épée, en tant que garde, il était rompu aux combats, aux situations de conflits.

A-t-il été assassiné, y a-t-il un suspect? Ou est Dame Rosa?


Bertine sembla réfléchir, elle ne savait pas, il ne lui semblait pas qu'il s'agisse d'un meurtre.

Je ne crois pas... Je.... Dame Rosa est dans le bureau de Monsieur, avec lui.

Ni une ni deux, il se précipita sur les lieux, suivi de quelques autre gardes. Il lui fallait absolument savoir, chaque seconde comptait. On ne badinait pas avec la sécurité. S'il était arrivé malheur par sa faute il ne se pardonnerait jamais.

Il trouva la Vicomtesse comme Bertine lui avait indiqué. Manifestement elle n'avait pas bougé de là. Malgré la couverture elle grelottait. Il la conduisit doucement mais fermement à s'asseoir sur un fauteuil.


Ma Dame, que s'est-il passé?
tâchant de la faire parler, réagir, garder son esprit éveillé. Pendant ce temps, il fit signe aux gardes de le porter sur la table. Il en profita pour tâcher de déceler quelconque trace d'agression, de sang. Mais rien... rien...juste le verre de vin. Le coeur ne battait plus mais l'air du Cerf était serein, comme si, comme si il l'attendait, la Grande Faucheuse, la tâche terminée.

Il était là, étendu, je l'ai trouvé... sans vie.. je ... il nous a quitté...
C'était tout ce que pouvait murmurer la Blonde.


Aramys, Antoine, Victor, préparez une chambre mortuaire et déposez-y le Vicomte. Il faut prévenir la famille, les amis.


Les ordres donnés, tous vaquèrent silencieusement mais rapidement à leur tâche assignée. Athus donna alors le verre de vin à Dame Rosa, et d'un air adouci lui dit.

Tenez, Dame, cela vous fera du bien.


Iphigénie, la nourrice de Balthasar était arrivée et sur un signe d'Athus, elle prit la Vicomtesse par le bras, afin qu'elle s'habillât, se préparât, la journée allait être longue...La femme espérait qu'elle tiendrait le choc, il le fallait, pour elle et pour son fils. En attendant elle veillerait sur elle comme une mère.

Une fois ces choses réglées, Athus fit seller son cheval et alla apporter la funeste nouvelle à certain nombre des amis du couple. Le Baron devait être averti de toute urgence, le Comte, certains vieux amis, il fallait qu'ils sachent, que ce grand homme soit entouré de ceux qu'il aimait...
Rosa
A présent que la nouvelle est publique, n'hésitez pas à faire entrer votre perso dans le RP si le coeur vous en dit.

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Julien789
Ayant entendu qu'une terrible catastrophe s'était abattue sur les Flandres, mais sans savoir de quoi il s'agissait réellement, Julien avait interpellé diverses personnes dans les rues, il apprit que Louis-Hubert d'Harlegnan venait de décéder.

Il ne le connaissait que de nom et de réputation, il ne faisait donc pas partie du cercle strict de ses amis, ni même de ses connaissances. Pourtant, à l'annonce de sa mort, Julien resta coi quelques minutes, comme paralysé.

Ce décès, même si Le Cerf ne faisait pas partie de ses proches, représentait malgré tout une énorme perte, tant pour les Flandres que pour tout le Royaume de France. C'était une véritable institution qui partait ainsi.

C'est pourquoi, après s'être ressaisi et avoir bredouillé quelques mots inintelligibles, Julien prit la direction de l'Hostel particulier des d'Harlegnan. Arrivé sur place, il avisa une des personnes qui étaient là, et l'interpella :


Excusez-moi, mon nom est Julien.

Il hésita un court instant à nommer sa fonction actuelle, mais il se décida finalement.

Je suis l'actuel Prévôt. Menez-moi auprès de votre maîtresse, Dame Rosa je vous prie.
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Rosa
Athus fit entrer le Prévôt qui demandait audience, dans l'antichambre, faisant appeler la Vicomtesse. L'air pâle et défait, elle rejoignit l'antichambre d'un pas rapide.

Messire Prévôt, soyez le bienvenu en notre Hostel, que puis-je pour vous?

dit-elle en s'asseyant et désignant le fauteuil à côté d'elle. D'un signe de main elle fit signe que l'on servit des chopes de bière fraîche.
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Icarionnoste
Castel de Bruges.

Agitation peu habituelle dans les couloirs. Dans son bureau de la Procure, lève le nez, des bruits de pas incessant, partout, Flamoc’ plutôt curieux se lève de son siège avec un tact tout particulier, histoire de ne pas rayer le planché.
Aux pas parcourant le castel, le transperçant de leur sonorité parfois brusques, parfois plus calmes, il y ajoute les siens. Jusqu’à sa porte qu’il ouvre, un nouveau pas, histoire de se retrouver dans le couloir.

Regarde à gauche, regarde à droite. La tête vacille, les cheveux avec, la mèche tremblote comme une grand-mère.

-« Le prochain que je croise je le chope … quel bordel dans ce château. »

D’un vocable distingué quand il est seul …
Tiens, en voilà un … un de ceux qui font du bruit dans les couloirs. Se racle la gorge histoire de se faire repérer par l’individu, efflanqué des armoiries des Harlegnan. Ce qui aurait, rien que pour ça, pu lui valoir une grosse tarte dans la tronche de la part du Flamoc’.
Enfin, encore eu-t-il fallu qu’il eu su se battre … Se faire casser la tête par un page dans les couloirs du château, c’était pas forcément ce dont il rêvé la nuit. Bref … curieux malgré tout.


-« Hum … Je peux savoir ce que vous faites ? »

Le page se retourne, palpe du regard le Flamoc’ qui doit vraiment avoir une tête d’étranger, lui répond …

-« Louis Hubert d’Harlegnan est mort. »

Teu …
Il a fait ce bruit, un peu surpris. Sa mort, soyons clair, il l’a souhaité. Mais bon, entre souhaiter une mort et la mort effective. Y’a un gouffre. Oui, c’est le cas de le dire … Un gouffre.
Surpris. Il laisse le page filer, annoncer la mortelle nouvelle un peu partout, dans tout le Castel.

Demi-tour …
Retourne dans le bureau, claque la porte.

Quelques pas vers sa table, son siège, s’assoit, se laisse tomber.


-« Morte ... cette vieille fripouille … »

Courte mais féroce histoire entre les deux hommes.
Le Cerf versus Le Flamoc’. Voulut le briser à coup de défenses l’ancien … Voulut décrédibiliser « l’étranger ».
Ca, il ne l’oubliait pas, il ne l’oublierait pas et en ça il ne cacherait jamais, à personne, que sa mort lui apparaîtrait comme la simple Justice du Tout-Puissant. Le retour de flamme.
Il y a avait ses sentiments, tenaces, et … il y avait l’homme. Ce qu’il représentait, son passé, -qui bien qu’entaché par un présent sur lequel le Flamoc’ aurait bien volontiers laisser couler la fange, ne pouvait et ne devait être omis.
Et puis, il y a la simple politesse, ne serait-ce qu’envers la Bourgmestre Tournaisienne, dans l’indicible douleur de la perte de sa moitié terrestre …

Se relève, pensées évaporés, enfile sa cape …


Hostel particulier des d'Harlegnan

Froid. Comme doit l’être le corps de feu le Vicomte, le temps est froid …
Accélère le pas, se hâte, l’Hostel est en vue. Il ajouterait son nom à la liste des « condoléanciers ». D’avantage par politesse et par Histoire que par réels sentiments donc.

Ses bottes sales sur le perron.

La porte claque quand il arrive, quelqu’un vient d’entrer, tape trois coups, on lui ouvre.


-« Je viens visiter dòna Rosa d’Harlegnan. »
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"On s'attire la haine en faisant le bien comme en faisant le mal." - Machiavel
Julien789
Un des servants l'introduisit dans l'antichambre de l'Hostel, en disant que la Vicomtesse allait arriver. En effet, il n'eut pas à attendre 5 minutes pour la voir paraître.

Il la détailla en quelques secondes. Pour sûr, il ne s'attendait pas à la voir rayonnante de joie. Mais la pâleur de son visage, conjuguée à ses traits tirés, lui tira presque les larmes des yeux.

Ôtant quasi-machinalement sa toque, il esquissa un léger sourire triste. Sur son invitation, il prit place dans le fauteuil qu'elle venait de lui indiquer. Elle fit ensuite signe à un servant de servir à boire.


Rosa a écrit:
Messire Prévôt, soyez le bienvenu en notre Hostel, que puis-je pour vous?


Merci de votre accueil, Vicomtesse.

Prenant une discrète inspiration, il annonça l'objet de sa venue.

J'ai appris... pour votre mari. Je vous présente mes plus sincères condoléances. Sachez que je suis là, si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit...
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Rosa
Rosa fut très touchée par les paroles de Julien qu'elle savait sincères. Elle sourit faiblement et le remercia de tout coeur.

Je vous remercie infiniment, Messire, d'avoir pris le temps de venir jusqu'ici manifester l'attention que vous portez à ma peine. Votre visite me touche énormément ainsi que votre proposition d'aide.

Rosa se leva, un peu gauchement, signifiant par là que l'entretien se terminait.

Pardonnez-moi Messire d'avoir aussi peu de temps à vous accorder, malheureusement j'ai grand nombre de choses à régler, j'espère que cela ne vous froissera pas.
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Julien789
Il avait formulé ses mots simplement, sans chercher de formules toutes faites et autres politesses convenues. Il avait simplement dit le fond de sa pensée, tout naturellement.

C'est peut-être pour ça que la Vicomtesse en fut tant touchée : parce que les paroles prononcées sentaient la sincérité absolue et complète.

Elle le remercia vivement, de s'être déplacé, de venir la soutenir en paroles et en aide. En temps normal, de tels remerciement l'aurait déjà, si pas fait balbutier, au moins l'aurait mis plutôt mal à l'aise. Mais ici, il n'était pas temps de penser à lui. Le Vicomte était décédé, et il partageait réellement la peine et l'affliction de Rosa.


Ne me remerciez donc pas, Vicomtesse. Je ne fais que venir saluer la mémoire d'un Grand Homme.

Elle se leva ensuite, s'excusant de devoir en terminer. Il lui offrit un petit sourire signifiant qu'il comprenait.

Oui, je comprend que vous allez être fort occupée. Je ne vais pas vous retenir plus avant.

Se levant à son tour, il esquissa un léger signe de tête amical, et se dirigea vers la porte. Se retournant avant de sortir de l'antichambre, il lui dit, d'une voix altérée par l'émotion et la tristesse :

Courage, Vicomtesse !

Puis il sortit, le pas lent, le cœur lourd.
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Rosa
A peine Rosa avait-elle pris congé du Prévôt qu'on lui avait annoncé la visite d'Icarionnoste. Son sang ne fit qu'un tour, et elle blêmit, comme frappée par la foudre.
Comment osait-il? Alors que hier encore il proclamait haïr son époux, le vouant aux flammes des Enfers? En ces jours de tragédie, elle avait besoin d'être entourée d'amis, de personnes aimantes et non point de faux discours. Supporter cela maintenant elle n'en n'avait pas la force.


Athus, dites-lui que je ne puis le recevoir, j'ai grand besoin de me reposer.

Celui-ci partit donner la réponse de sa maîtresse tandis qu'elle alla se réfugier dans les appartements de Balthasar. Elle le prit dans ses bras, respira sa douce odeur de jeunesse et d'innocence tout en murmurant à son oreille

Oh mon Baltasar, mon tout petit, pourquoi ton père nous a-t-il quitté si vite? Heureusement que je t'ai toi, mon amour, mon ange.
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Icarionnoste
La pluie tombe. Il s’en prend une rafale en pleine tronche, déteste ça, un côté chat … grommelle attendant une réponse, commençant à être sacrément trempé. Passe une main sous ses vêtements, caresse délicatement sa croix Occitane contre sa peau.
Attend que le page revienne. Commence à se faire long. Une première personne descend.


-« Bon … se grouille un peu … merdà … »

Déjà qu’il se forçait presque à venir, par simple politesse, fallait pas qu’en plus ça lui prenne toute la journée, et puis bon, il était pas totalement étanche, alors les longues attentes sous la pluie … Il ouvre la porte et lui lâche un insipide et pourtant clair.

-« Rosa d’Harlegnan souhaite se reposer ... désolé messire. »

Léger sourire sur le visage du Flamoc’ « quelle vieille carne, pas la veuve de LH pour rien tiens … ». Au moins on pourrait pas lui reprocher de pas avoir voulut être poli et courtois.
En se forçant ? Bah oui … mais bon … la décence admet l’omission de la vérité bien placée. Enfin, là c’était réglé.
Il allait tourner les talons, quand son ami Julien, prévôt de son Comté sorti de la bâtisse … le regarde sans trop d’expressions sur ses traits, lui, il a l’air abattu, la mine défaite. A ce moment précis, il compatit. Pour lui. Un signe de la tête, sait pas trop quoi lui dire en fait …

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"On s'attire la haine en faisant le bien comme en faisant le mal." - Machiavel
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