Ascalon était dans la Grand Salle du Castel de Bruges, où il venait de refaire la lecture de certains documents quand un messager arborant les couleurs des Vicomtés de Lannoy, de la Motte-au-Bois et de Poperinge pénétra dans la salle en compagnie du page. Il savança à vive allure sarrêta à un mètre du bureau, sinclina puis y déposa un pli scellé sur la table.
De la Vicomtesse, dit-il dune voix grave.
Ascalon se saisit du pli et le décacheta brusquement comme impatient de savoir le pourquoi de ce message. Il en prit connaissance rapidement et marqua une dizaine de secondes un arrêt. Il fit prendre congé au messager ainsi quau page et resta seul, éclairé par les lueurs qui émanaient de la cheminée. Bien installé sur son siège, il accusait le coup, il semblait pourtant en grande forme il y a peu, ruminait-il, plein de vie et prêt à battre campagne, pas des campagnes militaires comme auparavant mais plutôt des campagnes électorales. Il se leva, sapprocha lentement de la cheminée où crépitait encore une grosse bûche, et sappuyant contre les pierres sculpté il regardait la danse et le ballet des flammes.
Il plongea dans ses pensés, se remémorant quand il y a quelques années (un peu + dun an IG) le Vicomte avait pris contact avec lui, pour parler et converser sur les Flandres et leurs Institutions. Ascalon qui a lépoque nétait que peu connu fut surpris mais surtout très honoré de pouvoir converser avec celui que tout le monde en Flandres connaissait sous le surnom du "Cerf". Cest à partir de ce moment que les deux hommes ont appris à se connaître puis sapprécier, chose naturelle pour eux car i les Flandres ayant une très grande importance à leurs yeux mais également dans leur cur leurs visions et idées prenaient tout normalement la même direction. De nombreux moments resurgirent notamment de son premier règne en tant que Comte des Flandres. La bûche craqua soudainement, sortant Ascalon de ses pensées. Il se dirigea vers son bureau rangeant les parchemins et autres grimoires, puis il ordonna quune monture soit sellée et que deux gardes séquipent pour prendre la direction de Lannoy.
La route entre la Capitale et Lannoy était des plus agréables, mais les circonstances et la froidure de lhiver peu clément avec les terres flamandes la rendaient plus dure. Cest ainsi, accompagnée de poussières mais également de fumée émissent pas les montures quils se présentèrent devant lhostel de Lannoy. Ascalon sauta à terre, des vieux réflexes et habitude du soldat de cavalerie quil fut jusquà encore peu de temps. Il abandonna la bride et savança dun pas rapide vers la porte.
Ascalon Breydel, Comte des Flandres, cria-t-il pour être entendu de lintérieur.
Un garde ouvrit la porte et voyant le, encore jeune, Comte plastronné dOr au Lion de Sable, le fit entrer et le conduisit à Vicomtesse, tout fraîchement mère, cette nouvelle avait été appris lors dune cérémonie dallégeance, mais hélas tout récemment veuve. Le voyant entrer, elle leva la tête sans dire mot, sûrement elle navait pas la force. Ascalon décida donc de prendre la parole.
Vicomtesse, je viens en personne vous présenter mes plus sincères condoléances, en mon nom en tant quami du Cerf, mais surtout au nom de tous les flamands qui sont actuellement en deuil dun de leur plus brillant et grand représentant que les Flandres naient jamais porté. Je suis sûr que les flamands vont partager votre tristesse, surtout que votre jeune fils naura pas la chance dapprendre à connaître son Père, orphelin de père bien trop tôt.
Ascalon resta là, devant La Plus Belle Blonde des Flandres, essayant de trouver des mots pouvant la réconforter, mais tout en sachant que la douleur devait être vive.
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Ascalon Breydel,
Comte des Flandres.