Maeve.
Elle crapahutait dans le camp de larmée depuis quelques jours, presque semaines. Souvent alourdie par une pièce de larmure de Snell dont elle devait soccuper, ou juchée sur son jeune cheval quelle doit terminer de dresser, et apprivoiser, elle se promène entre les tentes et les soldats. Cest ainsi quau détour dune conversation elle apprend, lair de rien, larrivée de la Zoko sur la Bourgogne.
Elle la connait, la Zoko, elle nen a pas peur. Ses boucles rousses sont retenues plus ou moins bien- dans son dos par une barrette dargent à la forme de serpent, offerte par une Féline il y a quelques années, à Joinville Alors que la rouquine revenait dun Limoges qui lavait amochée, alors quelle redécouvrait un colosse fou, alors quelle se réconciliait avec sa mère. Elle nen avait pas peur, tout du moins. Mais dune oreille quelle souhaite discrète, elle écoute pour autant ragots et racontars des fantassins de son maitre
- Ouais parait qusont dans lcoin les Zoko
- Quils stentent à la bourgogne zauront mal !
- Bah tiens vu cquont leur za fait la dernière fois
- Ouaip ctétonnant quils zessaient !
Depuis le temps quelle traine dans le coin, la jeune Alterac, les vieux soudards sy sont habitués. Et puis une gamine, ils auraient eu du mal, mais une jeune fille balafrée écuyère sérieuse de leur chef, ça passe tout de suite mieux, même sils évitent de cracher sur Snell quand elle rôde dans les parages. Toujours est-il quelle entend la nouvelle Le soleil est couché depuis longtemps, le givre couvre déjà la moustache de certains des hommes qui séloignent du feu, et sagement elle rentre dans sa tente, quelle a pour elle seule, étant donné quon lui interdit de la partager avec Gaspard ou Cassian.
Après une nuit à souffler de la buée, à se remuer dans sa couverture à en faire un champ de bataille, elle se réveille, comme toujours, une heure avant les première lueurs. Dans lobscurité elle attrape son arc, ses flèches, elle revêt bas, chausses, bottes, chemise, pourpoint, cape. Les informations trottent toujours dans sa caboche, mais pour linstant, les idées ne sont pas claires, et elle enfourche Fernand, lil vague, filant vers un coin à lécart, où elle pourra sentrainer. Ces heures du matin quelle préfère, ces heures où seule elle perfectionne un art qui lui sera bientôt interdit.
Sans relâche, pendant deux heures, elle tire des flèches, les récupère, encoche, vise, plante et retire. Sous la tignasse rousse, ça cogite. Gaspard, bien sur. Sa relation avec le jeune brun qui était jusquil y a peu son presque frère, quelle aurait protégé jusquà la mort. Qui est devenu son amoureux, pour lequel elle mourrait sans réfléchir. Gaspard, quelle avait toujours vu comme un enfant, qui lavait aidée à reprendre le sourire pendant leurs deux années à Louhans.
Qui, à son retour de Lorraine, sétait avéré plus jaloux Et avec qui elle avait discuté, longuement, pour qui elle sétait découvert un amour qui avait mûri depuis longtemps, qui émergeait seulement maintenant quelle nétait plus obnubilée par son chevalier, et qui prenait toute sa force et son ampleur, nourri par leurs différences.
Gaspard, dont loncle était lun des mercenaires les plus connus des royaumes, un mercenaire quelle avait rencontré, un mercenaire quelle ne craignait pas, forte de ses certitudes. Petit à petit dans sa tête lidée fait son nid et alors quelle range son matériel, tandis quelle rentre chez elle se laver sommairement, remiser son arc, shabiller proprement, elle y pense.
Braies dun cuir aussi noir que ses bottes, usées mais propres. Chemise assortie, pourpoint de cuir bouilli rouge, aux couleurs de son blason. A son coté elle glisse dans son baudrier lépée usée piquée dans une des salles dentrainement ; sur sa cuisse, une dague travaillée, attachée par un lien de cuir. Pas de bouclier, rien dostentatoire. La psyché dans laquelle elle ne jette quun il revoie limage dune fille de bonne famille, pas aussi riche que la sienne, eu égard à lusure de sa mise, concentrée plus sur lapprentissage des armes plutôt que des usages de la Cour.
Sans prendre garde aux mirettes tournées vers elle alors quelle enfourche son cheval tout juste sellé, elle serre cuisses et mollets, droite, afin de le faire avancer. Larmée se quitte sans un regard, bientôt elle sera de retour. Pourtant, la demoiselle connait les dangers de la promenade solitaire. La balafre qui marque sa joue le montre bien assez. Mais ici, elle se sent en sécurité.
Une fois les barrières franchies, la liberté se saisit des boucles en les faisant voleter, minois rosi par un froid cinglant, larmes roulant, arrachées par le vent, sur les joues Elle sourit, Maeve, de parcourir à nouveau des lieues sans avoir dordre, ni rien. Elle a demandé permission sans préciser « Pour Gaspard », elle lobtient. Elle sera revenue avant le départ, elle en est certaine. Quelques lieues un rendez vous impromptu, et revenir.
La décision est prise il ne reste pas dautre choix, selon le code de conduite dune jeune femme qui est bien plus sage quelle ne devrait lêtre. A voir trop de choses trop vite, vous en oubliez quil en reste à voir. Le chemin sentame vers lendroit où normalement stationne Eikorc les lieues savalent alors que les pensées tournent dans la jeune tête de la demoiselle.
Enfin la route voit son terme et sans le savoir, elle devine les murailles de la ville. Lautorisation ne tarde pas, cest une Alterac. Elle est bourguignonne ou tout comme Elle donne son cheval à lécurie à lentrée de la ville et ne tarde pas à apprendre où loge le colosse qui na pas entendu parler dEikorc dans ce royaume ? Rapidement elle rejoint lantre de lhomme quelle considère comme son ennemi.
Mais elle est majeure maintenant. Elle connait larc, la dague. Elle a subi quelques entrainements. Elle nest pas la même. Et surtout, Gaspard est son promis. Elle se doit dêtre digne. Flamboyante, ou presque vu la tignasse décoiffée quelle présente, le manque de la robe, la rouille sur le baudrier et lépée elle avance.
Elle avise un colosse à une table, dont la silhouette lui rappelle quelque chose... Plus elle est proche plus elle le sait. Feignant une nonchalance quelle ne ressent pas elle sassied en face. Pose ses coudes sur la table, croise ses bras comme ses jambes, le regarde.
Bonsoir Eikorc de Nerra.
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Au revoir, Fab.
Elle la connait, la Zoko, elle nen a pas peur. Ses boucles rousses sont retenues plus ou moins bien- dans son dos par une barrette dargent à la forme de serpent, offerte par une Féline il y a quelques années, à Joinville Alors que la rouquine revenait dun Limoges qui lavait amochée, alors quelle redécouvrait un colosse fou, alors quelle se réconciliait avec sa mère. Elle nen avait pas peur, tout du moins. Mais dune oreille quelle souhaite discrète, elle écoute pour autant ragots et racontars des fantassins de son maitre
- Ouais parait qusont dans lcoin les Zoko
- Quils stentent à la bourgogne zauront mal !
- Bah tiens vu cquont leur za fait la dernière fois
- Ouaip ctétonnant quils zessaient !
Depuis le temps quelle traine dans le coin, la jeune Alterac, les vieux soudards sy sont habitués. Et puis une gamine, ils auraient eu du mal, mais une jeune fille balafrée écuyère sérieuse de leur chef, ça passe tout de suite mieux, même sils évitent de cracher sur Snell quand elle rôde dans les parages. Toujours est-il quelle entend la nouvelle Le soleil est couché depuis longtemps, le givre couvre déjà la moustache de certains des hommes qui séloignent du feu, et sagement elle rentre dans sa tente, quelle a pour elle seule, étant donné quon lui interdit de la partager avec Gaspard ou Cassian.
Après une nuit à souffler de la buée, à se remuer dans sa couverture à en faire un champ de bataille, elle se réveille, comme toujours, une heure avant les première lueurs. Dans lobscurité elle attrape son arc, ses flèches, elle revêt bas, chausses, bottes, chemise, pourpoint, cape. Les informations trottent toujours dans sa caboche, mais pour linstant, les idées ne sont pas claires, et elle enfourche Fernand, lil vague, filant vers un coin à lécart, où elle pourra sentrainer. Ces heures du matin quelle préfère, ces heures où seule elle perfectionne un art qui lui sera bientôt interdit.
Sans relâche, pendant deux heures, elle tire des flèches, les récupère, encoche, vise, plante et retire. Sous la tignasse rousse, ça cogite. Gaspard, bien sur. Sa relation avec le jeune brun qui était jusquil y a peu son presque frère, quelle aurait protégé jusquà la mort. Qui est devenu son amoureux, pour lequel elle mourrait sans réfléchir. Gaspard, quelle avait toujours vu comme un enfant, qui lavait aidée à reprendre le sourire pendant leurs deux années à Louhans.
Qui, à son retour de Lorraine, sétait avéré plus jaloux Et avec qui elle avait discuté, longuement, pour qui elle sétait découvert un amour qui avait mûri depuis longtemps, qui émergeait seulement maintenant quelle nétait plus obnubilée par son chevalier, et qui prenait toute sa force et son ampleur, nourri par leurs différences.
Gaspard, dont loncle était lun des mercenaires les plus connus des royaumes, un mercenaire quelle avait rencontré, un mercenaire quelle ne craignait pas, forte de ses certitudes. Petit à petit dans sa tête lidée fait son nid et alors quelle range son matériel, tandis quelle rentre chez elle se laver sommairement, remiser son arc, shabiller proprement, elle y pense.
Braies dun cuir aussi noir que ses bottes, usées mais propres. Chemise assortie, pourpoint de cuir bouilli rouge, aux couleurs de son blason. A son coté elle glisse dans son baudrier lépée usée piquée dans une des salles dentrainement ; sur sa cuisse, une dague travaillée, attachée par un lien de cuir. Pas de bouclier, rien dostentatoire. La psyché dans laquelle elle ne jette quun il revoie limage dune fille de bonne famille, pas aussi riche que la sienne, eu égard à lusure de sa mise, concentrée plus sur lapprentissage des armes plutôt que des usages de la Cour.
Sans prendre garde aux mirettes tournées vers elle alors quelle enfourche son cheval tout juste sellé, elle serre cuisses et mollets, droite, afin de le faire avancer. Larmée se quitte sans un regard, bientôt elle sera de retour. Pourtant, la demoiselle connait les dangers de la promenade solitaire. La balafre qui marque sa joue le montre bien assez. Mais ici, elle se sent en sécurité.
Une fois les barrières franchies, la liberté se saisit des boucles en les faisant voleter, minois rosi par un froid cinglant, larmes roulant, arrachées par le vent, sur les joues Elle sourit, Maeve, de parcourir à nouveau des lieues sans avoir dordre, ni rien. Elle a demandé permission sans préciser « Pour Gaspard », elle lobtient. Elle sera revenue avant le départ, elle en est certaine. Quelques lieues un rendez vous impromptu, et revenir.
La décision est prise il ne reste pas dautre choix, selon le code de conduite dune jeune femme qui est bien plus sage quelle ne devrait lêtre. A voir trop de choses trop vite, vous en oubliez quil en reste à voir. Le chemin sentame vers lendroit où normalement stationne Eikorc les lieues savalent alors que les pensées tournent dans la jeune tête de la demoiselle.
Enfin la route voit son terme et sans le savoir, elle devine les murailles de la ville. Lautorisation ne tarde pas, cest une Alterac. Elle est bourguignonne ou tout comme Elle donne son cheval à lécurie à lentrée de la ville et ne tarde pas à apprendre où loge le colosse qui na pas entendu parler dEikorc dans ce royaume ? Rapidement elle rejoint lantre de lhomme quelle considère comme son ennemi.
Mais elle est majeure maintenant. Elle connait larc, la dague. Elle a subi quelques entrainements. Elle nest pas la même. Et surtout, Gaspard est son promis. Elle se doit dêtre digne. Flamboyante, ou presque vu la tignasse décoiffée quelle présente, le manque de la robe, la rouille sur le baudrier et lépée elle avance.
Elle avise un colosse à une table, dont la silhouette lui rappelle quelque chose... Plus elle est proche plus elle le sait. Feignant une nonchalance quelle ne ressent pas elle sassied en face. Pose ses coudes sur la table, croise ses bras comme ses jambes, le regarde.
Bonsoir Eikorc de Nerra.
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Au revoir, Fab.