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[RP]Chronique d'une naissance attendue

Cooky
16 Février 1458. Un lundi. Un jour d'hiver comme les autres. Enneigé, ensoleillé, une journée parfaite pour s'écouler paisiblement.
Telle était la teneur de ses pensés au petit matin lorsqu'elle ouvrit les volets de sa grande maison. Son regard se perdit un instant dans la contemplation du paysage. Les montagnes coiffées de neige se découpaient nettement devant ses yeux et à leur pied dormait encore la petite bourgade dont elle avait la garde. Une pensé l'effleura. Ou était-il ? Ou dormait-il en ces nuits si froides ? Un soupire mélancolique lui échappa. Elle ne pouvait s'en empêcher, toujours regarder s'il était là, s'il n'était pas revenu... au cas où.

Mais non, ce jour là comme les autres, il était loin. Ce jour là encore elle le passerait sans lui. Mais petit à petit elle apprenait à ne plus avoir mal, à ne plus se morfondre de ce vide qui l'habitait. Petit à petit son coeur se réchauffait et si le chemin était encore long, elle avançait, doucement, prudemment.
Elle referma le vantail, chassant toute mauvaise pensé de son esprit et alla chercher son fils qui gazouillait dans la pièce voisine. Elle sourit. Un premier vrai sourire depuis de longs jours frileux et tristes. Un sourire pour se tourner vers la suite et laisser le passé se reposer. Son enfant avait besoin d'elle, elle serait là pour lui.

Main dans la main, fredonnant une même comptine ils se préparèrent à quitter la maison et à passer la journée. Bien emmitouflés dans leur cape, ils sortirent bientôt dans la ruelle et se dirigèrent, glissant plus que marchant vers la mairie. Arthur lui racontait ses rêves et ne cessait de jeter des coups d'oeil curieux du côté de son ventre rebondi. Finalement, n'y tenant plus, il s'arrêta à quelques pas de la porte.


Dis m'man, le bébé ... j' pourrai lui montrer les ricochets comme p'pa faisait ?

Une lueur de chagrin passa dans ses yeux, qu'elle chassa bien vite.

Oui mon chéri, tu lui apprendras tout ce que papa t'a appris, et plus encore. A nous deux nous prendrons bien soin de lui.

Et p'pa..., il viendra le voir quand il sera grand ?

Je n'en sais rien mon ange, mais je l'espère. Tu sais, il t'aime très fort et je suis certaine qu'il pense à toi en marchant sur les route de notre royaume. Il vous aime tous les deux.

Elle n'ajouta pas que c'était elle qu'il n'aimait plus, refusant de semer plus avant la confusion dans le jeune esprit. Sans attendre les questions suivantes qui ne manqueraient pas de fuser, elle l'entraîna à nouveau, accélérant légèrement le rythme de leur marche sous l'effet de l'émotion qui montait en elle.

La matinée s'écoula. Le travail ne manquait pas et elle se perdit avec joie au milieu des dossiers et autres projets en cours. Malgré cela, les questions de son fils restaient là, en suspens dans son esprit torturé.
La journée avançant, elle s'agita, de plus en plus mal à l'aise. Elle ne parvenait pas à se concentrer comme elle l'aurait voulu. Sans cesse, elle devait se lever, marcher un peu, se frotter les reins. Son dos la faisait souffrir et rester assise était de plus en plus insupportable. N'y tenant plus, elle alla frapper au bureau voisin.

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Angarad
Angarad s’était levée bien tard ce matin-là, repoussant de minute en minute le moment de quitter la chaleur du lit, et les minutes s’étaient transformées en heures, moments de rêverie éveillée, de quiétude, de chaleur volée au temps qui s’égrenait. Elle devina plus qu’elle n’entendit que ses voisins partaient un à un, portes qu’on referme, crissements des pas dans la neige durcie par les gelées de la nuit, mains sur lesquels on souffle pour en réchauffer les doigts.
Midi sonnait au clocher de l’église quand elle sortit de chez elle, bien emmitouflée, courant presque vers son bureau de tribun plus que marchant… Sa paresse, elle allait devoir en payer le prix en mettant les bouchées doubles le reste du jour.

Soupirant à cette idée, elle parvint dans son antre à la mairie, et s’installa devant sa table de travail pour se mettre à la tâche au plus vite : le recensement, les missives à lire, tri du degré d’urgence des réponses à apporter, sortir plume et encrier…

Elle n’avait pas encore terminé son premier courrier qu’elle entendit qu’on toquait à la porte. Une grimace et un soupir lui échappèrent tandis qu’elle s’entendit répondre d’un ton un peu rogue :
« Entrezz ! »
Cornebistouille, ce n’était décidément pas le jour…
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Cooky
Elle allait frapper à nouveau lorsqu'un grognement indistinct lui parvint de l'autre côté de la porte. Elle arrêta sa main en plein élan. Hésitante... Grognement ? Dérangeait-elle son amie plongée dans un travail requérant toute sa concentration ?
Elle grimaça, regarda son bureau, sa chaise inconfortable puis la porte, à nouveau. Elle l'avait entendu arriver peu avant. Peut être pouvait-elle attendre encore avant de la déranger, lui laisser au moins le temps de mettre son travail à jour. Elle regarda Arthur qui jouait sagement dans un coin du bureau, ne prêtant pas attention au visage contrarié de sa mère. Elle pouvait surement se détendre un peu avec lui en attendant.

Un nouvel élancement lui cingla le bas du dos au moment même ou elle allait renoncer à entrer, la décidant sans autre forme de procès à faire tourner la poignée.


Angy.. c'est moi.

Elle se dirigea d'un pas lourd vers le bureau de la brunette, le visage pâle et l'oeil tourmenté.

Je crois... Elle déglutit péniblement... je crois que le bébé va bientôt demander à sortir.

Prononcer ces mots la fit tressaillir. Bon sang, ca y était...
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Angarad
Sans attendre que la porte s’ouvrît, elle avait replongé le nez sur sa missive, pour terminer ne serait-ce que la phrase qu’elle avait entamée. Elle entendit les gonds grincer, mais n’en releva pas davantage la tête. Qui que ce fût, il ou elle n’était pas à la seconde près.
Le son de la voix de Cooky, et encore plus son ton lui firent lâcher sa plume un peu brusquement, ce qui eut le désastreux effet d’orner le vélin d’une tâche d’encre des plus disgracieuses. Mais le moment visiblement n’était pas à se soucier de ce genre de détails :


Citation:
Je crois... je crois que le bébé va bientôt demander à sortir


Ces mots prononcés d’une voix qu’elle reconnaissait à peine la firent s’éjecter de sa chaise en moins de temps qu’il faut pour le dire ; son regard s’attacha au visage de son amie, plus pâle qu’à son habitude, les traits tirés, le regard d’une tristesse infinie mêlée d’un soupçon de peur, et à la fois de résignation.

Tandis qu’elle la prenait dans ses bras, elle s’entendit dire, ou plutôt balbutier :


« Le bébé,… Heu, le bébé, dis-tu ?"

Bref moment d’affolement qu’elle calma au plus vite, ce n’était pas ainsi qu’elle serait utile ; il fallait garder la tête froide… sans doute plus facile à dire qu’à faire, quand on se retrouve confronté à l’inconnu : elle ne connaissait rien à ces histoires d’enfantement. Elle réfléchit rapidement à ce qu’il convenait de faire, il fallait parer au plus pressé. Elle affermit sa voix du mieux qu’elle put :

Alors, ma belle, prenons les choses dans l’ordre… Arthur est dans ton bureau, je pense ? Il faut l’emmener chez Garret au plus vite…
Dis-moi, ma toute sucrée… Tu peux marcher, au moins ? Je vais t’accompagner chez toi, et ensuite, j’irai quérir cette matrone dont tu m’as parlé, la Baptistine, je ferai au plus vite, je te promets.

Elle enfila sa cape, et passa son bras autour de Cooky pour la soutenir au mieux.
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Cooky
Deux bras réconfortants vinrent s'enrouler autour de sa taille et elle se laissa aller un instant à la chaleur de l'amitié qui lui était témoignée. Sa tête vint se poser sur l'épaule de la demoiselle tandis qu'elle réprimait à grand peine un gémissement de douleur en sentant un nouveau pic de douleur irradier dans ses reins.

Angy...

Elle ne prit pas la peine d'achever sa phrase, et prit à la place une longue inspiration.

Citation:

Alors, ma belle, prenons les choses dans l’ordre… Arthur est dans ton bureau, je pense ? Il faut l’emmener chez Garret au plus vite…
Dis-moi, ma toute sucrée… Tu peux marcher, au moins ? Je vais t’accompagner chez toi, et ensuite, j’irai quérir cette matrone dont tu m’as parlé, la Baptistine, je ferai au plus vite, je te promets.


La voix de la jeune femme tremblait légèrement et devinant qu'elle prenait sur elle, la future maman sourit.


Oui, je marche... enfin, je me traine.. sauf peut être les escaliers la bas... et la neige, c'était tout juste ce matin mais j'avance hein, suis pas en sucre !

Elle se redressa fièrement, tentant de donner à son visage une apparence lisse et sereine pour ne pas inquiéter davantage la brunette.


Tu crois que Garret accepterait ? Arthur serait tout fier d'aller chez tonton Garret, mais je ne veux pas l'indisposer. Il étudie et a surement besoin de calme ce que je ne peux garantir avec un enfant.

Elle tourna la tête vers son bureau, tendant l'oreille pour vérifier que son fils y était toujours sage. Deux yeux curieux se dessinaient dans l'encadrement de la porte. L'enfant avait compris qu'il se passait quelque chose et ne perdait pas une miette du spectacle. Voyant sa mère le regarder, il s'approcha et vint enserrer ses jambes de ses petits bras.
Elle caressa ses cheveux avant d'ajouter.

Baptistine oui. C'est la sage femme qui m'a annoncé la grossesse. Elle sait que je dois accoucher ces temps-ci et doit se tenir prête.
Tu veux bien me raccompagner ? Elle n'habite pas très loin de la mairie, nous pouvons faire un crochet par chez elle, comme ca, tu pourras revenir travailler elle s'occupera du bébé.

Elle grimaça à nouveau sous le feu d'un nouvel élan lui vrillant les reins.

Arthur, tu veux bien m'apporter ma cape et mettre la tienne s'il te plait mon petit ?
Nous allons partir avec tatie Angy.


Impressionné par la tension de l'instant, le petit bonhomme s'exécuta sans discuter. Elle s'enveloppa dans le vêtement, vérifia que son fils était couvert correctement puis s'appuya au bras de son amie tandis qu'une petite main venait se glisser dans la sienne.

Le petit cortège se dirigea alors vers les escaliers. La vue de la volée d'escaliers conduisant au parvis lui arracha une nouvelle grimace. Serrant les dents, elle descendit marche après marche, plus lente que jamais.

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Angarad
Elle soutint son amie le plus fermement possible, le temps de récupérer son fils au passage, le temps aussi de rejoindre la volée de marches. Descendre celles-ci ne fut pas une mince affaire : Angarad, serrée contre Cooky, à moins que ce ne fut le contraire, sentait le corps son amie se crisper à chaque marche ou presque, Rejoindre la maison de la jeune femme allait être un long, un trop long calvaire. Une idée lui traversa l’esprit, une évidence subite. Sans doute Cooky ne verrait-elle pas cela d’un très bon œil, mais nécessité faisant loi, il lui faudrait bien accepter.
Une fois les degrés de l’escalier enfin descendus, elle aida son amie à s’asseoir sur la dernière marche.


Ne bouge pas, ma belle_ précaution oratoire bien inutile sans doute, tant son visage était marqué par la souffrance_ je reviens, je vais chercher quelque chose.

La brunette courut vers la taverne municipale. Elle avait ramené de Troyes un accessoire des plus utiles en toute fin de soirée trop copieusement arrosée, une brouette qui stationnait à la porte de la taverne. Elle en saisit les brancards et revint à vive allure en direction du perron de la mairie, anxieuse de la réaction de son amie, mais prête à l’y mettre de force si nécessaire.

Allez, ma douce, je me doute que tu rêvais de plus fameux équipage, mais je crois que nous n’arriverons jamais chez toi à temps à cette allure.

Ce disant, elle empoigna Cooky le plus doucement possible, pour l’aider à s’y installer, lui adressant un pâle sourire d’excuse, elle allait la maudire…

Elle s’agenouilla ensuite pour se mettre au niveau de P’titlu, bécota ses joues fraiches et rebondies, avant de lui expliquer :


Maman a du mal à marcher avec son gros ventre, alors, tu vas m’aider, hein !

Elle plaça l’enfant devant elle, lui mit les deux minuscules mains sur les brancards, avant de les saisir elle-même, de soulever doucement, et de commencer à pousser l’engin.

En route !

Le premier arrêt fut chez Baptistine, la matrone. Angarad tambourina à la porter qui bientôt s’ouvrit. En quelques mots, la brunette lui exposa la situation, montrant du menton une Cooky embrouettée. La sage-femme lui donna quelques instructions, entre autres de préparer quantité d’eau chaude et d’en remplir le baquet à ablutions. Elle allait prendre tout le nécessaire et les rejoindrait au 4 rue du Lac sans tarder.

Le curieux équipage se remit en branle en direction de chez Garret pour y déposer Arthur chez son "oncle".

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Cooky
Jamais soulagement ne lui fut si grand que lorsqu'elle posa la pointe de sa botte sur le dallage froid et humide du rez-de-chaussé. Elle ne prenait plus la peine de cacher le masque crispé qui voilait son jeune visage. Sa main serrait à la broyer la petite menotte de l'enfant qui ne disait rien.
Prenant appui sur son amie elle s'affala plus qu'elle ne s'assit sur la dernière marche.

Angy, ca va être affreux jusqu'à chez moi. Pourtant ce matin...

La jeune tribun ne s'y trompa pas et ne tergiversa pas davantage.

Citation:
Ne bouge pas, ma belle, je reviens, je vais chercher quelque chose.


Elle ne prit pas la peine de chercher ce que cachaient ces quelques mots, se contentant de serrer son fils peu rassuré contre elle.


Ne t'inquiètes bonhomme, maman va bien. Le bébé va bientôt être avec nous et il aimerait bien sortir c'est pour ca que j'ai un peu mal.
Tu vas aller faire un petit séjour chez tonton Garret en attendant et tu viendras voir le bébé ensuite. Tu verras tout ira très vite.


Elle déposa un tendre baiser sur les cheveux de son fils et lorsqu'elle releva la tête, une angy toute essoufflée revenait déjà, poussant une brouette bringuebalante. Elle regarda le véhicule, ne sachant si elle devait éclater de rire ou avoir peur.


Non... tu ne vas pas oser... m'enfin!... quand même !


Elle n'eut guère le choix cependant lorsque la brune Champenoise la mis d'autorité dans l'engin de bois.

Angy... je te jure... je te promets !...

Elle n'alla pas plus loin, soulagée qu'elle était au fond de n'avoir point à faire le trajet sur ses deux jambes vacillantes. Elle se cacha sous sa cape, imaginant que si elle s'y emmitouflait suffisamment, elle ne serait ni vue ni reconnue.
Le trajet jusqu'au domicile de la sage-femme fut court et branlant. Les contractions de son ventre se rapprochant régulièrement. Elle serrait les dents, s'accrochait fermement aux montants de la brouette. Une prière silencieuse tournoyait sans sa tête... faites que nous arrivions à temps, je vous en prie, faites que tout se passe bien...

Baptistine était bien au chaud chez elle. Angarad ne mit pas longtemps à lui conter la situation et le petit convoi se remit en route sans tarder. La vieille dame les rejoindrait rapidement, mais ils ne pouvaient pas l'attendre.
La bise glaciale lui fouettait le visage, rafraichissant sèchement sa peau. Elle ferma les yeux, se forçant à respirer correctement. Elle avait déjà accouché une fois, ce ne devait pas être plus difficile ! Inspirer.. expirer... elle prit de longues goulées d'air frais et tenta de se détendre.
Les rues étaient désertes personne n'étant assez fou pour mettre le nez dehors par ce froid. Elle tenta de rouvrir les yeux et de regarder le paysage défiler pour se changer les idées... oublier les contractions qui se rapprochaient, qui se faisaient plus féroces.

Enfin ils arrivèrent devant le domicile de Garret. Elle prit la main de son fils et l'attira vers elle.


Sois sage mon garçon, à très vite.

Elle déposa un baiser sur ses joues rougies par le froid et lui adressa le sourire le plus serein qu'elle pouvait en cet instant. Puis elle le laissa rentrer au chaud et se cala à nouveau bien au fond de la brouette malgré son dos de plus en plus douloureux.
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--Ptilu
Maman avait l'air fatiguée et tendue depuis plusieurs jours. Depuis que papa était parti en fait elle n'était plus la même. Elle passait son temps à regarder par la fenêtre, le regard dans le vague, triste et perdu au loin.
De mon côté je tâchais d'être sage. Maman aimait bien quand j'étais gentil, elle ne manquait jamais de me féliciter pour ça et j'avais envie de lui faire plaisir, de ramener un peu de sourire sur ses lèvres pâles.

Aujourd'hui encore je jouais sans bruit dans son bureau. Quand papa était là, je passais mes journées à la boucherie à le regarder cuisiner avec fascination. Maintenant, j'observais maman aller d'un bureau à l'autre et courir partout des parchemins plein les bras.
Pourtant aujourd'hui tout était différent. Elle s'agitait tout autant, mais restait dans son bureau. Les traits de son doux visage étaient encore plus marqués et elle se frottait le dos sans cesse.

Je faisais mine de ne rien voir, devinant qu'elle ne voulait pas que je la vois dans cet état. Elle était fière ma maman et elle n'aimait pas qu'on la voit souffrir. "Les autres ont bien assez de peine tout seul sans que je rajoute la mienne à la leur". Je l'avais souvent entendue répéter cette phrase et me contentai donc de l'observer sans en avoir l'air.

Lorsqu'elle frappa à la porte de Tatie Angy je compris que j'avais raison de m'inquiéter. Il se passait forcément quelque chose. Elle disparu bientôt dans le bureau voisin, laissant la porte entre baillée.

Ensuite, tout alla très vite. Je m'étais approché pour observer ce qui se passait à côté et je ne perdis pas une miette de la conversation. Le bébé arrivait, le bébé dont mon papa m'avait si souvent parlé, celui-là même qui apportait un sourire heureux sur leurs deux visages... avant.

J'accompagnai maman et tatie dehors. Je regardais maman, me serrant contre elle aussi souvent que possible pour la rassurer. J'avais peur à la voir aussi mal et je n'avais que mes deux petits bras pour la réconforter. Tatie me fit pousser la brouette dans laquelle maman s'était installée. Tout content de pouvoir aider, je marchai aussi vite que je le pus poussant les bras de la brouette de toutes mes forces.

Nous nous rendîmes chez une vieille dame que je ne connaissais pas et à qui Angy parla très vite. Puis nous reprîmes notre route gelée. J'avais très froid. Le vent s'engouffrait sous ma cape et me piquait la peau. Pourtant jamais je ne me serais plein. Je voyais le visage de maman se crisper par instant. Mais elle non plus ne disait rien.

J'avais les yeux fixés sur elle et marchais toujours aussi vite. Nous arrivâmes ainsi devant chez Oncle Garret. Je savais que maman voulait qu'il prenne soin de moi en attendant le bébé. J'aurais préférer rester avec elle, mais j'aimais bien Oncle Garret. Il m'apprenait à me battre et il me parlait comme à un vrai garçon, pas seulement comme un enfant et je faisais tout ce que je pouvais pour qu'il continue.

J'embrassai donc maman et me dirigeai vers Garret.
Garret
La tête entre les mains, Garret étudiait, paresseusement installé sur une vieille chaise grinçante. Une peau d’ours recouvrait ses cuisses, vestiges de son ancienne vie montagnarde ; le crépitement des flammes était le seul bruit dans l’atmosphère silencieuse de sa demeure.

Par moments, quelques marmonnements venaient rompre ce silence, quelques jurons contre ces institutions complexes, dont le fonctionnement est des plus compliqués. Il releva la tête de ses parchemins et fixa sa fenêtre, déprimé par ce froid persistant, cette sensation de mort, pesant sur la ville. Il lâcha un soupir, prêt à se replonger dans ses études, lorsqu’on vint tambouriner à sa porte.
Il se leva difficilement, les jambes engourdies par le froid, et se dirigea vers la porte, pas mécontent de sortir le nez de ces écrits obscurs et complexes. Il souleva le loquet qui verrouiller la porte et entrouvrit la porte, jetant un œil dehors. Quel ne fut pas sa surprise de voir sa sœur, portant Cooky dans une brouette, et Arthur trottinant à côté !
Il n’eut le temps de dire un mot qu’elles lui confièrent l’enfant, le temps que Cooky accouche.

« Euh … Oui, d’accord, mais euh … ». Angarad et Cooky étaient déjà parties. D’un geste lent, il referma la porte, encore surpris de l’accouchement soudain de Madame le Maire.

Le vieil homme se tourna vers Arthur et lui fit son plus beau sourire, tentant de chasser l’inquiétude, s’il en ressentait.
« Alors, fils, on dirait qu’tu vas d’voir me supporter un p’tit bout d’temps ! » Arthur le regarda de ses petits yeux innocents, sans dire un mot, et pendant un court instant, Garret se remémora l’image de ses fils, qu’il avait abandonné. Il chassa rapidement son passé, retournant son attention sur le petit homme qui se tenait devant lui. « Mais dis moi, c’est que t’es devenu fort comme un taureau ! Je suis sur que tu dois te battre souvent avec les autres garçons de ton âge, mais aucun ne doit faire le poids ! » Il s’esclaffa devant le petit homme puis continua.
« Allez, suis-moi, fils, aujourd’hui je vais te montrer quelques trophées de ma jeunesse, il est certain que tu en auras bien plus que moi, tu as l’étoffe d’un héros ! Mais ne dis à personne que je te les ai montrés, hein, tu sais comment sont les gens, ils essaieraient de me voler ! » Il attrapa le garçon par la taille et vint le mettre sur son épaule, le menant dans une petite salle soigneusement entretenu, où était accroché sur les murs armes de grandes valeurs, tête de sanglier et autres animaux forestiers…
Angarad
Dieu merci, son frère était chez lui, sans doute rebuté par le froid qui régnait, et encore plus sûrement occupé à étudier. Il y avait fort à parier qu'il allait rire de les voir dans un tel équipage. Il n’en fit rien, même s’il ne dut pas en penser moins… mais l’urgence, il la vit sans aucun doute. Le temps de lui confier le bambin, d’échanger à peine quelques mots et Angarad reprit la brouette, un peu plus à l’aise dans ses mouvements, autant l’avouer, sans le petit Arthur devant elle, mais la joie du bambin qui n’avait pas manqué de se sentir utile avait fait plaisir à voir, et ainsi concentré, il avait, espérait-elle, oublié la peur qu’il devait ressentir pour sa mère. Garret sans nul doute saurait trouver moult dérivatifs, et ils s’en donneraient sûrement à cœur joie l’un et l’autre, elle n’était aucunement inquiète.
Elle s’arma de courage pour parvenir au plus vite chez son amie, et ce fut chose faite plus rapidement qu’elle ne le pensait, tant son inquiétude était grande de la voir faire quelque malaise, là, sur le chemin, ou pire encore…
Devant la porte, elle reposa au sol le véhicule de fortune avec un discret soupir de soulagement : ses bras la faisaient quelque peu souffrir, mais qu’était-ce en comparaison de ce que Cooky devait ressentir… En effet, son visage était crispé, contracté, et d’une pâleur effrayante.
La brunette ne laissa rien paraître de son inquiétude, du moins s’y efforça-t-elle, et c’est sur le ton de la plaisanterie qu’elle lui dit :


Allez, princesse, je vais vous aider à sortir de votre carrosse ! Par ici, votre altesse !

Elle l’extirpa de la brouette, avec le plus de ménagement possible, l’aida à franchir le seuil de sa maison et à s’installer dans son lit.
Qu’avait dit la matrone, déjà ? Chauffer de l’eau… Le feu était encore assez vif, et un plein chaudron d’eau encore chaude était posé au coin de la cheminée.
La brunette avait aussi cette habitude, et aller chercher sa réserve d’eau bouillante chez elle était l’affaire de cinq minutes, elles étaient voisines.

Repose-toi, ma sucrerie, je vais chercher de l’eau à la maison.

Elle reprit la brouette et revint quelques minutes plus tard, avec un plein chaudron.
Elle tapissa l’intérieur de la cuve à ablutions d’un épais drap de lin, et versa l’eau bouillante dedans, qu’elle additionna d’eau froide pour l’amener à bonne température. Lui restait à y verser le contenu du sac de toile que lui avait confié la matrone. Elle en desserra le lien et en sentit le contenu : elle connaissait nombre de plantes, ainsi que leur usage : cela sentait la mauve et la camomille, et elle reconnut des graines de lin et de fenouil ainsi que des grains d’orge. Elle versa le tout dans l’eau et mélangea à l’aide d’un bâton, puis se retourna vers son amie.


Baptistine m’a dit de te faire prendre un bain aromatisé de ces plantes, elle a dit que cela te détendrait, et ferait patienter le bébé.

Angarad se détourna pour laisser Cooky se déshabiller à son aise, elle n’avait sûrement pas besoin de son regard posé sur elle en un moment pareil. Le prétexte était tout trouvé : il lui fallait chercher linges propres et langes, alors elle ouvrit le coffre en chêne qu’elle savait détenir le linge et s’appliqua à chercher le nécessaire, sans hâte, jetant de temps à autre un œil anxieux par la fenêtre.
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Cooky
Elle regarda son fils s'éloigner vers le vieil homme, la démarche plus hésitante qu'à l'ordinaire, dénotant son inquiétude. Elle aurait tant aimé pouvoir le rassurer, lui dire que tout irait bien, mais elle savait que son visage seul suffirait à contredire chacune de ses paroles pour le petite garçon.

Sans attendre, l'étrange convoi se mit en branle et elle se retrouva à nouveau bringuebalée par son amie. Elle se faisait l'effet d'un ballot de paille disgracieux et encombrant qui se serait échappé de la grange à foin et que l'on ramenait manu militari à bon port. Pourtant, elle le savait, Angarad faisait se donnait du mal pour elle et elle était entre les meilleures mains possibles étant donnée la situation.

Les contractions se faisaient de plus en plus agressives, se rapprochant peu à peu, la faisant gémir de douleur sans pouvoir se retenir. Elle détestait ne pas contrôler son corps, elle détestait cette sensation d'impuissance continue et persistante, elle détestait ce mal physique insoutenable qui la tenaillait.

Elle tenta de surmonter sa douleur, voulant faciliter la tâche ingrate de la Champenoise en n'y ajoutant pas le spectacle désolant de sa douleur. Penses au bébé... penses à son premier cri... penses à la joie de P'tilu quand il verra le petit. Elle se raccrocha à ces moments de bonheur promis et fit de son mieux pour supporter le voyage.

A peine arrivées devant la porte de sa maison, Angy lâcha la brouette et l'aida à l'extirper de son inconfortable fauteuil. La manœuvre ne fut pas aisé, la douleur la pliant en deux par instant et son ventre proéminent la rendant malhabile. Mais à elles deux elles parvinrent à la mettre sur pied et à la conduire à l'intérieur. Encore une fois, elle put compter sur les encouragements et le soutien infaillible de la brunette. Pourrait-elle jamais lui retourner un jour tout ce qu'elle lui donnait ainsi ? Elle en doutait fortement.

La douce chaleur de son foyer, pourtant vide, lui fit du bien immédiatement. Elle se débarrassa de sa cape et alla s'étendre sur son lit. De minuscules perles de sueur glissaient sur son front, son corps réagissant à la douleur par un excès de chaleur. Elle devait se calmer, se détendre pour laisser le bébé venir tranquillement, en toute sérénité. En cet instant cela lui semblait un effort impossible à fournir pourtant.

A son côté, elle entendait Angarad s'agiter. Elle savait que son amie était aussi inquiète qu'elle mais elle lui vouait une confiance totale et savait qu'elle ferait tout ce qu'il fallait pour que l'accouchement se passe au mieux.


Repose-toi, ma sucrerie, je vais chercher de l’eau à la maison.

De sa couche, elle hocha la tête puis ferma les yeux. Le silence succédant au départ d'Angarad la fit frissonner. Heureusement, elle savait celle-ci sa voisine et cette pensé l'aida à se calmer et à respirer avec application.
Comment était-ce possible de se retrouver si faible si rapidement ? Comment pouvait-elle se sentir si mal alors que tout allait bien encore une heure auparavant ?

Angy revint très vite et son retour s'accompagna d'un bruit d'eau versés et agitée. Elle en fut très intriguée. Son premier accouchement s'était déroulé dans une taverne, au su et au vu de tous ou presque et tout était allé très vite grâce à l'aide précieuse de deux amies. Celui-ci se allait se faire dans les règles de l'art, de façon bien plus conventionnelle, mais elle se demandait bien ce que son amie préparait à touiller ainsi de l'eau.
Elle en eut très vite l'explication.


Baptistine m’a dit de te faire prendre un bain aromatisé de ces plantes, elle a dit que cela te détendrait, et ferait patienter le bébé.

Elle avait repris quelques forces à rester allongée et presque calme durant ces longues minutes. Obéissante, elle se leva et entreprit d'ôter sa houppelande et ses bottes.
La tâche lui prit du temps, toute tremblante qu'elle était et ce fut une Cooky toute essoufflée qui s'avança vers le baquet. Vêtue d'une ample chemise de flanelle qui lui descendait jusqu'aux chevilles, elle se traîna lourdement jusqu'au bassin. Elle y plongea la main, puis entreprit se s'y glisser entièrement.

A peine se fut-elle assise au fond qu'une nouvelle contraction la plia en deux. Elle ferma les yeux, se forçant à respirer longuement pour la laisser passer. Une de ses mains reposait sur le bord du baquet. Rouvrant les yeux, elle la vit et ne put s'empêcher de penser que son mari aurait du être là à tenir cette main froide et inerte dans la sienne.
Elle se glissa plus avant dans l'eau, immergeant son ventre entièrement dans le liquide tiède et parfumé.

Dans la pièce, elle entendait Angarad ouvrir le coffre où elle avait rangé les pièces de linge. Elle avait tout préparé depuis longtemps. Sa mère le lui avait toujours dit. "Calypso, n'oublies jamais que le jour même où tu apprendras que tu es enceinte tu devras tout préparer pour l'arrivée du bébé. Il vient quand il veut ma chérie et si tu ne fais pas tout tout de suite, Dieu sait si tu auras le temps de tout préparer à temps.". Elle avait écouté les conseils maternels, mettant un soin tout particulier à l'ouvrage. Sa chère maman... que penserait-elle à la voir ainsi ? Sans mari et avec deux enfants, la pauvre femme en serait bien peinée.

Elle rouvrit les yeux qu'elle avait fermés sous l'effet relaxant du bain. Ceà n'avait duré que quelques minutes. Entre temps, la maison était redevenue silencieuse. Elle entendait à peine le bruit feutré de son amie se déplaçant dans la pièce adjacente.
Soudain, un bruit de galop vint interrompre le silence ambiant. Elle se redressa avant qu'une énième contraction ne vint l'obliger à s'adosser à nouveau au bord du baquet.

Un bruit de porte qu'on ouvre puis une voix teintée d'un fort accent béarnais s'éleva dans le hall d'entrée.


Mademoiselle Angarad ? Dame Cooky ?
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--Baptistine1
Baptistine n’attendit pas qu’on vînt lui ouvrir, et se permit d’entrebailler la porte, histoire de vérifier qu’elle était bien là où on l’attendait. C’était le cas, alors sans plus de manières elle entra, et déposa sur la table son gros sac de cuir, constatant avec satisfaction que ses instructions avaient été suivies à la lettre. Tout en déballant les onguents et autres choses utiles pour remplir son office, elle héla la demoiselle Angarad.

Ma petite, il vous reste quelque chose à faire pendant que j’examine votre amie : parcourez-moi donc toute cette maison et déliez tous les nœuds que vous y trouverez.

Devant l’air stupéfait de la jeune femme, elle crut bon de lui donner quelques explications.

Voilà qu’on dirait que vous me croyez folle ! Ce n’est point lubie de vieille femme qui aurait perdu la tête, j’ai encore bon pied bon œil : on dit qu’ainsi on évite que le cordon ombilical s’entoure autour du cou de l’enfant. Et puis suffit, maintenant, courez donc, et r’venez aussi vite que possible, je vais avoir besoin de vous !

Elle regarde la demoiselle détaler tel un lapin, et cacha un demi sourire : elle était docile, c’était déjà ça…
La matrone se retourna vers l’objet de sa présence en ce lieu.


Va falloir sortir de votre bain, maintenant, Dame Cooky, je vais vous y aider.

Elle avisa un drap plié soigneusement sur la table, s’en saisit, le posa sur son épaule, puis tendit ses fortes mains vers la jeune femme pour l’aider à se hisser hors de l’eau, puis du baquet. D’une main preste, elle déplia la pièce de toile, et en enveloppa la jeune future mère, avant de la frictionner pour la sécher au mieux.

Allez, venez donc vous allonger par ici, dit-elle en désignant le lit, et enfilez-moi donc une chemise propre.

Tandis qu’elle parlait, elle avait débouché deux flacons, et elle s’oignit soigneusement les mains de leur contenu : huile de violette et de laurier.
Cooky
Elle reconnut aussitôt la voix de la sage-femme et se sentit rassurée. Tout irait bien, elle en était certaine maintenant. Elle adressa une prière muette à Aristote pour qu'il l'accompagne encore un peu car le plus dur était cependant toujours à venir.

Elle entendit les deux femmes qui conversaient derrière, puis un bruit de pas précipité et enfin la voix si particulière qui s'élevait à nouveau.


Va falloir sortir de votre bain, maintenant, Dame Cooky, je vais vous y aider.

L'idée la fit grimacer de façon tout ce qu'il y a de plus puéril. Elle était très bien là où elle était et rien que la pensé qu'il lui faille bouger...
Cependant, l'eau commençait déjà à se refroidir et si elle ne voulait pas se mettre à claquer des dents, elle n'avait guère le choix.

Prenant son courage à deux mains, elle se souleva et entreprit de s'extraire de son bain. Aidée de la vieille dame, elle s'en sortit plus facilement qu'elle ne l'aurait cru. Elle la laissa la frictionner puis s'exécuta docilement lorsqu'elle lui intima d'aller se changer. La matrone parlait d'une voix pleine d'assurance et de savoir qui ne lui donnait pas envie de discuter ses ordres.

Une fois séchée et habillée décemment, elle revint à son lit où elle s'étendit tant bien que mal. Les contractions revenaient maintenant à intervalle très réguliers et l'avaient surprise plus d'une fois déjà depuis sa sortie du bain.
Elle se cala misérablement entre ses oreillers et tourna des yeux las et emprunts de douleur vers la femme qui lui tenait compagnie. Inspirer... expirer.... inspirer... expirer... pense à ton enfant...

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--Baptistine1
La vieille femme, curieusement, se pencha d’abord vers le visage de la jeune femme allongée, pour respirer son haleine. Elle se redressa, satisfaite : bonne haleine, l’accouchement serait facile, une haleine mauvaise, par contre aurait laissé présager un accouchement difficile, laborieux.
Elle procéda ensuite à l’examen du col, veillant à ne pas ajouter à la douleur déjà bien forte, à en juger par le visage de la jeune dame.


Eh bien, ma p’tite dame, ça n’aurait pas souffert quelques minutes de plus, je crois bien ! Ce bébé- là va nous montrer son museau dans peu de temps !

La matrone chercha des yeux Angarad : celle-ci se tenait dans l’encoignure de la porte, bras ballants ou presque…

Eh bien, qu’attendez-vous donc pour entrer, et vous rendre utile !

La brunette n'osa protester, et s’avança dans la pièce, plus morte que vive, en apparence.

Allez, grimpez sur ce lit, placez vous derrière votre amie à genoux, et soutenez la fermement sous les bras. Quant à vous, dame Cooky, adossez-vous à elle.

Quand ce fut chose faite, la matrone adressa un sourire rassurant à la jeune parturiente.

Quand je vous le dirai, prenez une bonne goulée d’air, et expirez tout en poussant, seulement à mon signal.

Elle posa sa main sur le ventre de la jeune femme, dans l’attente d’une contraction qui ne se fit pas attendre.

Allez, maintenant !
Cooky
L'autorité qui émanait de la vieille dame était impressionnante. Elle n'avait jamais vu Angarad filer aussi droit aussi vite. Son amie si vivante et sure d'elle d'habitude se tenait sous les ordres de la matrone qu'elle exécutait avec empressement.

Elle n'eut cependant guère le temps de s'en amuser, la douleur de son ventre contracté se rappelant à elle sans tarder.
Angy vint la rejoindre sur le lit. La voyant faire, elle pensa une fois encore à celui qui était toujours son mari aux yeux de l'Eglise... Oh pourquoi n'est ce pas toi à sa place. Elle ne devrait pas à avoir à endurer ça... Elle ferma les yeux, la douleur psychique encore fraîche se mêlant à la douleur de l'accouchement sur le point d'intervenir.

Elle fit un effort pour se concentrer à nouveau sur l'instant présent.


Quand je vous le dirai, prenez une bonne goulée d’air, et expirez tout en poussant, seulement à mon signal.


Pousser ? Déjà ? Elle ouvrit de grands yeux... il était là ? Elle s'empressa de respirer, un peu plus vite que nécessaire. Inspirer... expirer... inspirer...
Elle eut à peine le temps de trouver le rythme qu'elle violente contraction lui arracha un cri... elle n'avait pas pu se retenir... pas cette fois.

Dans le même temps, la sage-femme lui enjoignit d'aider son enfant à sortir. Elle obéit mécaniquement. Aides-le... pousses-le... plus facile à dire qu'à faire. Elle mit toutes ses forces pour aider son enfant. De tout son être elle tenta de le faire sortir.

La contraction passa. L'enfant était bien descendu, elle le sentait. Mais elle se sentait également sans forces. Son corps fourbu retomba lourdement en arrière. Pourtant... elle devrait l'aider encore car le bébé était loin d'être sortit. Elle avait peu de temps pour reprendre ses esprits. Mais elle le devait... Inspirer... expirer... inspirer... doucement Calypso, ne te précipites pas, fait ca correctement... La voix de sa mère ne quittait plus sa tête.

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