Cooky
16 Février 1458. Un lundi. Un jour d'hiver comme les autres. Enneigé, ensoleillé, une journée parfaite pour s'écouler paisiblement.
Telle était la teneur de ses pensés au petit matin lorsqu'elle ouvrit les volets de sa grande maison. Son regard se perdit un instant dans la contemplation du paysage. Les montagnes coiffées de neige se découpaient nettement devant ses yeux et à leur pied dormait encore la petite bourgade dont elle avait la garde. Une pensé l'effleura. Ou était-il ? Ou dormait-il en ces nuits si froides ? Un soupire mélancolique lui échappa. Elle ne pouvait s'en empêcher, toujours regarder s'il était là, s'il n'était pas revenu... au cas où.
Mais non, ce jour là comme les autres, il était loin. Ce jour là encore elle le passerait sans lui. Mais petit à petit elle apprenait à ne plus avoir mal, à ne plus se morfondre de ce vide qui l'habitait. Petit à petit son coeur se réchauffait et si le chemin était encore long, elle avançait, doucement, prudemment.
Elle referma le vantail, chassant toute mauvaise pensé de son esprit et alla chercher son fils qui gazouillait dans la pièce voisine. Elle sourit. Un premier vrai sourire depuis de longs jours frileux et tristes. Un sourire pour se tourner vers la suite et laisser le passé se reposer. Son enfant avait besoin d'elle, elle serait là pour lui.
Main dans la main, fredonnant une même comptine ils se préparèrent à quitter la maison et à passer la journée. Bien emmitouflés dans leur cape, ils sortirent bientôt dans la ruelle et se dirigèrent, glissant plus que marchant vers la mairie. Arthur lui racontait ses rêves et ne cessait de jeter des coups d'oeil curieux du côté de son ventre rebondi. Finalement, n'y tenant plus, il s'arrêta à quelques pas de la porte.
Dis m'man, le bébé ... j' pourrai lui montrer les ricochets comme p'pa faisait ?
Une lueur de chagrin passa dans ses yeux, qu'elle chassa bien vite.
Oui mon chéri, tu lui apprendras tout ce que papa t'a appris, et plus encore. A nous deux nous prendrons bien soin de lui.
Et p'pa..., il viendra le voir quand il sera grand ?
Je n'en sais rien mon ange, mais je l'espère. Tu sais, il t'aime très fort et je suis certaine qu'il pense à toi en marchant sur les route de notre royaume. Il vous aime tous les deux.
Elle n'ajouta pas que c'était elle qu'il n'aimait plus, refusant de semer plus avant la confusion dans le jeune esprit. Sans attendre les questions suivantes qui ne manqueraient pas de fuser, elle l'entraîna à nouveau, accélérant légèrement le rythme de leur marche sous l'effet de l'émotion qui montait en elle.
La matinée s'écoula. Le travail ne manquait pas et elle se perdit avec joie au milieu des dossiers et autres projets en cours. Malgré cela, les questions de son fils restaient là, en suspens dans son esprit torturé.
La journée avançant, elle s'agita, de plus en plus mal à l'aise. Elle ne parvenait pas à se concentrer comme elle l'aurait voulu. Sans cesse, elle devait se lever, marcher un peu, se frotter les reins. Son dos la faisait souffrir et rester assise était de plus en plus insupportable. N'y tenant plus, elle alla frapper au bureau voisin.
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Telle était la teneur de ses pensés au petit matin lorsqu'elle ouvrit les volets de sa grande maison. Son regard se perdit un instant dans la contemplation du paysage. Les montagnes coiffées de neige se découpaient nettement devant ses yeux et à leur pied dormait encore la petite bourgade dont elle avait la garde. Une pensé l'effleura. Ou était-il ? Ou dormait-il en ces nuits si froides ? Un soupire mélancolique lui échappa. Elle ne pouvait s'en empêcher, toujours regarder s'il était là, s'il n'était pas revenu... au cas où.
Mais non, ce jour là comme les autres, il était loin. Ce jour là encore elle le passerait sans lui. Mais petit à petit elle apprenait à ne plus avoir mal, à ne plus se morfondre de ce vide qui l'habitait. Petit à petit son coeur se réchauffait et si le chemin était encore long, elle avançait, doucement, prudemment.
Elle referma le vantail, chassant toute mauvaise pensé de son esprit et alla chercher son fils qui gazouillait dans la pièce voisine. Elle sourit. Un premier vrai sourire depuis de longs jours frileux et tristes. Un sourire pour se tourner vers la suite et laisser le passé se reposer. Son enfant avait besoin d'elle, elle serait là pour lui.
Main dans la main, fredonnant une même comptine ils se préparèrent à quitter la maison et à passer la journée. Bien emmitouflés dans leur cape, ils sortirent bientôt dans la ruelle et se dirigèrent, glissant plus que marchant vers la mairie. Arthur lui racontait ses rêves et ne cessait de jeter des coups d'oeil curieux du côté de son ventre rebondi. Finalement, n'y tenant plus, il s'arrêta à quelques pas de la porte.
Dis m'man, le bébé ... j' pourrai lui montrer les ricochets comme p'pa faisait ?
Une lueur de chagrin passa dans ses yeux, qu'elle chassa bien vite.
Oui mon chéri, tu lui apprendras tout ce que papa t'a appris, et plus encore. A nous deux nous prendrons bien soin de lui.
Et p'pa..., il viendra le voir quand il sera grand ?
Je n'en sais rien mon ange, mais je l'espère. Tu sais, il t'aime très fort et je suis certaine qu'il pense à toi en marchant sur les route de notre royaume. Il vous aime tous les deux.
Elle n'ajouta pas que c'était elle qu'il n'aimait plus, refusant de semer plus avant la confusion dans le jeune esprit. Sans attendre les questions suivantes qui ne manqueraient pas de fuser, elle l'entraîna à nouveau, accélérant légèrement le rythme de leur marche sous l'effet de l'émotion qui montait en elle.
La matinée s'écoula. Le travail ne manquait pas et elle se perdit avec joie au milieu des dossiers et autres projets en cours. Malgré cela, les questions de son fils restaient là, en suspens dans son esprit torturé.
La journée avançant, elle s'agita, de plus en plus mal à l'aise. Elle ne parvenait pas à se concentrer comme elle l'aurait voulu. Sans cesse, elle devait se lever, marcher un peu, se frotter les reins. Son dos la faisait souffrir et rester assise était de plus en plus insupportable. N'y tenant plus, elle alla frapper au bureau voisin.
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